Voir la source de Luiz Inácio Lula da Silva

{{Semi-protection longue}}
{{Voir homonymes|Silva}}
{{Redirect|Lula}}
{{Infobox Personnalité politique
 | charte                 = Chef d'État
 | nom                    = Luiz Inácio Lula da Silva
 | image                  = Foto oficial de Luiz Inácio Lula da Silva (2023–2027).jpg
 | légende                = Portrait officiel de Luiz Inácio Lula da Silva (2023).
 | fonction1              = [[Président de la république fédérative du Brésil]]
 | depuis le fonction1    = {{date|1|janvier|2023}}<br /><small>({{Durée|1|janvier|2023}})</small>
 | à partir du fonction1  = 
 | jusqu'au fonction1     = 
 | élection1              = [[Élection présidentielle brésilienne de 2022|{{date-|30|octobre|2022}}]]
 | vice-président 1       = [[Geraldo Alckmin]]
 | gouvernement 1         = [[Gouvernement Lula da Silva III|Lula {{III}}]]
 | coalition 1            = 
 | prédécesseur 1         = [[Jair Bolsonaro]]
 | à partir du fonction2  = {{Date|1|janvier|2003}}
 | jusqu'au fonction2     = {{Date|1|janvier|2011}}<br /><small>({{Durée|1|janvier|2003|1|janvier|2011}})</small>
 | élection2              = [[Élection présidentielle brésilienne de 2002|{{date-|27|octobre|2002}}]]
 | réélection2            = [[Élection présidentielle brésilienne de 2006|{{date-|29|octobre|2006}}]]
 | vice-président 2       = [[José Alencar]]
 | gouvernement 2         = [[Gouvernement Lula da Silva I|Lula {{I}}]] et [[Gouvernement Lula da Silva II|{{II}}]]
 | prédécesseur 2         = [[Fernando Henrique Cardoso]]
 | successeur 2           = [[Dilma Rousseff]]
 | fonction3              = Ministre de la Maison civile
 | à partir du fonction3  = {{Date|17|mars-|2016-}}
 | jusqu'au fonction3     = {{Date|18|mars|2016}}<br /><small>({{durée|17|mars|2016|18|mars|2016}})</small>
 | gouvernement 3         = [[Gouvernement Rousseff II|Rousseff {{II}}]]
 | président 3            = [[Dilma Rousseff]]
 | prédécesseur 3         = [[Jaques Wagner]]
 | successeur 3           = [[Eva Chiavon]] <small>(intérim)</small><br />[[Eliseu Padilha]]
 | fonction4              = [[Chambre des députés (Brésil)|Député fédéral]]
 | à partir du fonction4  = {{Date|1|février|1987}}
 | jusqu'au fonction4     = {{Date|1|février|1991}}<br /><small>({{Durée|1|février|1987|1|février|1991}})</small>
 | élection4              = {{date|15|novembre|1986}}
 | circonscription 4      = [[São Paulo]]
 | législature 4          = {{48e}}
 | groupe parlementaire 4 = [[Parti des travailleurs (Brésil)|PT]]
 | prédécesseur 4         = Carlos Alberto de Carli
 | successeur 4           = [[José Serra]]
 | fonction5              = Président du [[Parti des travailleurs (Brésil)|Parti des travailleurs]]
 | à partir du fonction5  = {{Date|10|février|1980}}
 | jusqu'au fonction5     = {{Date|15|novembre|1994}}<br /><small>({{Durée|10|février|1980|15|novembre|1994}})</small>
 | prédécesseur 5         = ''Parti créé''
 | successeur 5           = Rui Falcão
 | nom de naissance       = Luiz Inácio Ferreira da Silva
 | date de naissance      = 27 octobre 1945
 | lieu de naissance      = [[Caetés (Pernambouc)|Caetés]], [[Pernambouc (État)|Pernambouc]], [[Brésil]]
 | date de décès          = 
 | lieu de décès          = 
 | nature du décès        = 
 | sépulture              = 
 | nationalité            = [[Brésil|Brésilienne]]
 | parti                  = [[Parti des travailleurs (Brésil)|Parti des travailleurs]]
 | père                   = 
 | mère                   = 
 | fratrie                = 
 | conjoint               = [[Marisa Letícia Lula da Silva|Marisa Letícia Casa]] <small>(1974-2017)</small><br />[[Rosângela Lula da Silva|Rosângela da Silva]] <small>(depuis 2022)</small>
 | entourage              = 
 | université             = 
 | profession             = [[Métallurgie|Ouvrier métallurgiste]]
 | religion               = [[Catholicisme]]
 | résidence              = [[Palais de l'Aurore]], [[Brasilia]]
 | signature              = Signature of Luiz Inácio Lula da Silva.svg
 | emblème                = Coat of arms of Brazil.svg
 | taille emblème         = 
 | liste                  = [[Liste des présidents du Brésil|Présidents de la république fédérative du Brésil]]
}}

'''Luiz Inácio Lula da Silva''' ({{MSAPI|/luˈiz iˈnasju ˈlulɐ dɐ ˈsiwvɐ/}}<ref>Prononciation en [[portugais brésilien]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> {{prononciation|Pt-Luiz_Inacio_Lula_da_Silva.ogg}}), souvent appelé « '''Lula''' » ou « '''Lula da Silva''' », est un [[homme d'État]] [[brésil]]ien, né le {{date de naissance-|27|octobre|1945}} à [[Caetés (Pernambouc)|Caetés]] ([[Brésil]]). Figure historique du [[Parti des travailleurs (Brésil)|Parti des travailleurs]] (PT), il est [[président de la république fédérative du Brésil]] de 2003 à 2011 et depuis 2023.

[[Ouvrier]] [[métallurgie|métallurgiste]] de profession, il participe en 1980 à la fondation du Parti des travailleurs, mouvement d'inspiration [[Socialisme|socialiste]], dans un contexte de grèves et d'opposition à la [[Dictature militaire au Brésil (1964-1985)|dictature militaire]]. Au cours de la décennie, le PT devient une formation de premier plan de la vie politique brésilienne. En 1989, après la fin de la dictature, Lula s'incline au second tour de l’[[Élection présidentielle brésilienne de 1989|élection présidentielle]] face à [[Fernando Collor]] ([[Agir (Brésil)|PRN]]), réunissant 47 % des voix. À nouveau candidat en 1994 et 1998, il est éliminé dès le premier tour par [[Fernando Henrique Cardoso]] ([[Parti de la social-démocratie brésilienne|PSDB]]).

Finalement élu président de la république fédérative du Brésil lors de l'[[Élection présidentielle brésilienne de 2002|élection présidentielle de 2002]] face à [[José Serra]] (PSDB) avec pour colistier à la [[Vice-président de la République fédérative du Brésil|vice-présidence]] le centriste [[José Alencar]], il est réélu [[Élection présidentielle brésilienne de 2006|en 2006]] en l'emportant une nouvelle fois sur le candidat du PSDB, cette fois-ci [[Geraldo Alckmin]]. Lors de ces scrutins, Lula réunit respectivement 61,3 % et 60,8 % des suffrages exprimés au second tour.

Au [[palais du Planalto]], il met en place des programmes sociaux d'importance – notamment la ''[[Bolsa Família]]'' et ''[[Fome Zero]]'' –, améliore sensiblement la situation économique du pays dans la lignée de son prédécesseur et s'implique dans les questions internationales, comme pour l'obtention d'un siège au [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité de l'ONU]]. Ses deux mandats sont également marqués par des [[Affaire politico-financière|scandales politico-financiers]] qui abîment l'image de son parti et de ses gouvernements. La [[Constitution brésilienne de 1988|Constitution]] lui interdisant de se représenter pour un nouveau mandat consécutif, il apporte son soutien à [[Dilma Rousseff]], qui remporte le [[Élection présidentielle brésilienne de 2010|scrutin présidentiel de 2010]] grâce notamment à la popularité record de Lula.

En 2016, alors qu'il est soupçonné de [[corruption]] et de [[blanchiment d'argent]] dans l'[[Opération Lava Jato|affaire Petrobras]], Lula est nommé ministre de la Maison civile par Rousseff, mais cette nomination controversée est aussitôt suspendue par la justice. Deux ans plus tard, il est condamné à douze ans de prison. Désigné candidat du PT à l'[[Élection présidentielle brésilienne de 2018|élection présidentielle de 2018]], il est emprisonné et déclaré [[Inéligibilité|inéligible]], avant d'être condamné dans une autre affaire. En 2019, il est libéré à la suite d’un recours. En 2021, le [[Tribunal suprême fédéral]] fait état d'une partialité du juge [[Sergio Moro]] et annule ses deux condamnations pour {{citation|[[vice de forme]]}}.

Cette décision permet à Lula de se présenter à l’[[Élection présidentielle brésilienne de 2022|élection présidentielle de 2022]], avec son ancien adversaire de droite [[Geraldo Alckmin]] à la vice-présidence. Il l’emporte au terme du scrutin présidentiel le plus serré de l’histoire du Brésil, obtenant 50,9 % face au président sortant d’extrême droite, [[Jair Bolsonaro]]. Il est la deuxième personne ayant exercé cette fonction le plus longtemps après [[Getúlio Vargas]] et le premier après Vargas à revenir au pouvoir, ainsi que le premier à être victorieux face à un président sortant souhaitant être réélu. Cependant, [[Brésil de l'espoir|sa coalition]] est très [[gouvernement minoritaire|minoritaire]] à la suite des [[Élections parlementaires brésiliennes de 2022|élections parlementaires concomitantes]].

Après avoir formé [[Gouvernement Lula da Silva III|un gouvernement]] avec le « [[Centrão|grand centre]] » et fait face à l'[[invasion de la place des Trois Pouvoirs]], il axe sa politique sur les [[Politique écologique|questions environnementales]], suspend la [[privatisation]] de compagnies publiques et augmente le [[salaire minimum]]. À l'international, dans le cadre de la [[guerre russo-ukrainienne]], il condamne l'invasion russe mais refuse de sanctionner cette dernière ou de livrer des armes à l'[[Ukraine]], et demande à celle-ci de renoncer à la [[Crimée]], plaidant pour une paix négociée.

{{Sommaire|niveau=2}}

== Situation personnelle ==

=== Origines ===
Né le {{date-|27 octobre 1945}} (officiellement le {{date-|6 octobre}}<ref>{{Lien web|titre=Présidentielle au Brésil: veillée d'armes avant un scrutin incertain|url=https:// www.lepoint.fr/monde/bresil-veillee-d-armes-avant-une-election-incertaine-06-10-2018-2260738_24.php|site=Le Point|consulté le=6 octobre 2018}}.</ref>) dans le village de [[Caetés (Pernambouc)|Caetés]] ([[Pernambouc (État)|État du Pernambouc]], [[Région Nord-Est (Brésil)|région Nord-Est]]), il est le septième et avant-dernier enfant d'Aristides Inácio da Silva (1913-1978) et d'[[:pt:Dona Lindu|Eurídice Ferreira de Mello]] (1915-1980), connue sous le nom de Lindu, un couple d'agriculteurs [[Analphabétisme|analphabètes]]<ref>https://elpais.com/ internacional/2009/12/11/actualidad/1260486001_850215.html.</ref>. Sa mère est particulièrement [[piété|pieuse]] et descend de grands-parents [[italie]]ns<ref name="Enfant Brésil I">{{Ouvrage |langue originale=pt |auteur=[[:pt:Denise Paraná|Denise Paraná]] |traducteur=Régine Ferrandis |titre=Lula |sous-titre=l'enfant du Brésil |titre original=A História de Lula: O Filho do Brasil |lieu=Paris |éditeur=F. Bourin |collection=Politique |année=2010 |pages totales=149 | isbn=978-2-84941-202-2 |partie=I}}.</ref>.

Conformément à la tradition des pays [[lusophone]]s, il reçoit comme double nom l'un des deux noms de sa mère, « Ferreira », suivi de l'un des deux noms de son père, « [da] Silva » : il est donc déclaré à sa naissance « Luiz Inácio Ferreira da Silva ». Comme de nombreux « Luiz » au Brésil, il est surnommé « Lula », diminutif [[hypocoristique]] de Luiz (et homographe du mot qui signifie [[calmar|calamar]] en portugais). En 1982, il intègre ce surnom à son [[nom de famille]] sur les registres de l'[[état civil]]: son nom complet devient ainsi « Lula da Silva ». Son surnom officialisé sert à le désigner de façon abrégée, le [[nom patronymique|patronyme]] « [da] Silva » étant extrêmement courant<ref>C'est traditionnellement ce dernier qui se transmet en tant que nom de famille, mais les enfants du président brésilien portent désormais le patronyme ''Lula da Silva'', en dehors de sa première fille, née d'une [[filiation naturelle|relation hors mariage]].</ref>.

=== Jeunesse ===
Sa famille est de condition très modeste, peinant notamment à avoir accès à l'eau potable. Occupée par l'éducation de ses enfants, la mère de Lula accepte de se faire aider dans les tâches ménagères par l'une de ses cousines, alors adolescente, Valdomira Ferreira de Góis, surnommée « Mocinha ». Cette dernière devient la maîtresse de son mari Aristides, dont elle tombe enceinte en 1945, en même temps que Lindu<ref name="Enfant Brésil I" />{{,}}<ref name="Enfant Brésil
II" />.

[[Fichier:Lula ao lado de uma de suas irmãs.jpg|thumb|upright|gauche|Lula et sa sœur Maria en 1949.]]
Cette même année, à quelques jours de la naissance de Luiz, au prétexte de fuir la misère de la campagne de sa région natale du Nord-Est (''Nordeste''), Aristides Inácio da Silva part s'engager comme [[docker]] dans le port de [[Santos]], à {{unité|70|km}} de [[São Paulo]], d'où il envoie de l'argent à Lindu, qui bénéficie en outre de l'aide de son frère Sérgio. Aristides emmène avec lui Mocinha, avec qui il aura dix enfants<ref>https://www.terra.com.br/busca/?curl=http:// www.terra.com.br/istoegente/171/reportagens/irmaos_lula_abre.htm.</ref>.

En 1950, à l’âge de cinq ans, Lula rencontre pour la première fois son père, revenu dans le Nord-Est avec deux fils nés de sa relation avec Mocinha. Son père met de nouveau Lindu enceinte, avant de quitter rapidement le foyer pour retourner dans le [[Région Sud-Est (Brésil)|Sud-Est]]<ref name="Enfant Brésil I" />. Élevé avec ses frères et sœurs ainsi que des cousins, Lula est particulièrement proche de son frère aîné de quatre ans José, dit Frei Chico, qui l’initiera au syndicalisme<ref name="Enfant Brésil I" />.

Alors que le climat est devenu particulièrement rude dans le Nord-Est, Lindu rejoint son mari au port de Santos en décembre 1952, après treize jours de voyage (connu sous le nom de « ''pau-de-arara'' »). Les conditions de vie de la famille s'améliorent mais Aristides, qui partage sa vie entre ses deux femmes, devient arbitraire, alcoolique et violent. Lindu met au monde des jumeaux, qui meurent quelques jours après leur naissance<ref name="Enfant Brésil II">{{Ouvrage |langue originale=pt |auteur=[[:pt:Denise Paraná|Denise Paraná]] |traducteur=Régine Ferrandis | titre=Lula |sous-titre=l'enfant du Brésil |titre original=A História de Lula: O Filho do Brasil | lieu=Paris |éditeur=F. Bourin |collection=Politique |année=2010 |pages totales=149 | isbn=978-2-84941-202-2 |partie=II}}.</ref>.

En raison du caractère de son époux, Lindu décide finalement de le quitter et de s'installer avec ses enfants dans une maison en bois située près de la mer, avant de déménager à Vila Carioca, un quartier de la ville de [[São Paulo]], en 1955<ref name="Enfant Brésil II" />. Lula et son frère Frei Chico vivent quelque temps avec leur père, au sein de leur deuxième famille. Par la suite, Lula ne revoit presque plus Aristides, enterré indigent, et n’apprend sa mort que quelques jours après l’enterrement<ref>{{lien web |titre=Pai padrasto |url=https://archive.wikiwix.com/cache/19981130000000/https://revistaepoca.globo.com/Epoca/0,6993,EPT359275-1659-1,00.html |site=globo.com via [[Wikiwix]] |consulté le=06-10-2023}}.</ref>.

=== Vie privée et familiale ===
En 1969, Lula épouse Maria de Lourdes Ribeiro, une ouvrière du [[Minas Gerais]], sœur de son meilleur ami, Jacinto Ribeiro dos Santos. Peu cultivée, celle-ci se montre réticente à son engagement syndical<ref name="Enfant Brésil II" />. En 1971, ayant contracté une [[hépatite]] avant la fin de sa grossesse, elle meurt des suites d’une [[césarienne]], décidée par les médecins pour tenter de sauver la mère et l’enfant, un fils qui meurt également<ref name="Enfant Brésil II" />. En 1974, Lula a une fille, Lurian, avec sa petite amie d'alors, Miriam Cordeiro. Les deux ne se sont jamais mariés et il ne commence à participer à la vie de sa fille que lorsqu'elle est déjà devenue une jeune adulte<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, deux blessés dans des tirs contre les supporteurs de Lula|périodique=Le Monde.fr|date=2018-04-29|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/04/29/des-tirs-contre-les-pro-lula-font-deux-blesses_5292109_3222.html|consulté le=2023-07-19}}</ref>. La même année, Lula épouse [[Marisa Letícia Lula da Silva|Marisa Letícia Rocco Casa]], une veuve, avec qui il a trois fils. Il a également adopté le fils de Marisa, issue du premier mariage de celle-ci. Lula et sa deuxième épouse sont restés mariés pendant plus de 30 ans, jusqu'à la mort de Marisa le 2 février 2017, des suites d'un [[accident vasculaire cérébral]]. Toujours en 2017, il a rencontré et commencé une relation avec [[Rosângela Lula da Silva|Rosângela da Silva]], surnommée Janja, mais leur relation n'est devenue publique qu'en 2019 alors qu'il purgeait une peine de prison à [[Curitiba]] ([[Paraná (État)|Paraná]]), en raison d'accusations de corruption qui ont ensuite été abandonnées. Lula et Janja se sont mariés le 18 mai 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Point |nom=magazine |titre="Janja", la sociologue qui devient l'épouse de Lula |url=https://www.lepoint.fr/monde/janja-la-sociologue-qui-devient-l-epouse-de-lula-18-05-2022-2476218_24.php |site=Le Point |date=2022-05-18 |consulté le=2023-07-19}}.</ref>.

== Carrière et syndicalisme ==

=== Formation et débuts ===
Dans l'État de São Paulo, lorsque les deux familles de son père vivent ensemble, Lula effectue ses études au ‘’Grupo Escolar Marcílio Dias’’, malgré les réticences de son père.

« Sérieux mais parfois imprévisible », selon les termes de sa biographe [[:pt:Denise Paraná|Denise Paraná]], Lula, tout comme sa fratrie, aide ses parents à subvenir à leurs besoins : il est d’abord vendeur à la criée dès l’âge de huit ans, puis effectue des petits travaux dans la rue (vendeur de nourriture, [[cireur de chaussures]]...) et devient livreur pour un pressing à 12 ans. En 1960, il décroche son premier emploi officiel, celui de téléphoniste pour les Magasins généraux Colúmbia, mais il se montre trop timide pour un tel poste<ref name="Enfant Brésil II" />{{,}}<ref>{{Lien web | langue=fr |titre=L'ex-président brésilien Lula, une incroyable capacité de rebond |url=https:// www.lepoint.fr/monde/l-ex-president-bresilien-lula-une-incroyable-capacite-de-rebond-09-03-2021-2417001_24.php |site=lepoint.fr |date=2021-03-09 |consulté le=2021-11-06}}.</ref>.

Toujours en 1960, à 15 ans, Lula commence à suivre les cours du [[:pt:Serviço Nacional de Aprendizagem Industrial|Service national d’apprentissage industriel]] (SENAI), puis devient apprenti [[mécanicien]] dans l’entreprise [[Métallurgie|métallurgiste]] Parafusos Marte. En 1962, alors qu’il effectue un stage, il s’enfuit lors d’un mouvement de grève qui fait des blessés<ref name="Enfant Brésil II" />. L’année suivante, en 1963, il obtient son diplôme de [[Tour (machine-outil)|tourneur-mécanicien]] au SENAI.
En 1964, alors qu’il est embauché pour les veilles de nuit à l’usine Independência Metalúrgica, il travaille sur une [[fraiseuse]] lorsqu'un boulon cède et une presse vient s’écraser sur sa main, sectionnant une partie de son auriculaire gauche. Un médecin du travail ordonne alors son [[amputation]] du doigt. Cet accident lui vaut d’être indemnisé à hauteur de 350 000 [[Cruzeiro (monnaie)|cruzeiros]], ce qui lui permet notamment d’acheter un terrain à la périphérie de São Paulo<ref name="Enfant Brésil II" />{{,}}<ref>http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/vernag/leadership/ disk/Br%C3%A9sil_Ben%20Ameur.htm.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Tout savoir sur l'affaire Lula |url=http://www.bbc.com/afrique/monde-43654360 |site=Bbc.com |périodique=BBC News Afrique |date=05-04-2018 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

Il connaît une période de [[chômage]] en 1965<ref name="Enfant Brésil II" />.

=== Engagement syndical ===
[[Fichier:Lula_discursando_para_metalúrgicos_em_1979.jpg|vignette|Lula dans une [[manifestation]] [[Syndicalisme|syndicale]] (1979).]]
Dans les [[années 1960]], le Brésil connaît un boom économique, mais qui ne profite pas à la [[classe ouvrière]]. D'abord peu politisé, Lula s'engage dans le syndicalisme après un drame familial : la mort de sa femme en couches, avec leur premier enfant. Dévasté, il s'immerge dans l’action syndicale pour tenter d’oublier sa tragédie personnelle<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jean-Mathieu |nom=Albertini |titre=Pourquoi Lula reste incontournable |url=https:// www.mediapart.fr/journal/international/150822/pourquoi-lula-reste-incontournable | site=Mediapart |consulté le=2022-10-08}}.</ref>.

En 1967, ouvrier chez Indústrias Villares à [[São Bernardo do Campo]], il adhère au Syndicat de la métallurgie, sous l’impulsion de son frère Frei Chico, militant au [[Parti communiste brésilien]] (PCB). En 1969, il devient secrétaire général suppléant du syndicat de São Bernardo do Campo et [[Diadema (São Paulo)|Diadema]]<ref name="Enfant Brésil II" />. Il accède à la présidence du syndicat en 1975<ref>{{lien web |titre=Lula, du héros ouvrier au politicien contesté |url=http:// www.europe1.fr/international/lula-du-heros-ouvrier-au-politicien-conteste-2695579 |site=Europe 1 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

Ses talents d'[[orateur]] et de [[Négociation|négociateur]] sont remarqués et il s'impose comme une figure du [[syndicalisme]] brésilien, avec son épaisse barbe et ses cheveux en bataille. L'entreprise [[Volkswagen]] collabore avec la [[Dictature militaire au Brésil (1964-1985)|dictature militaire]] en lui transmettant des informations sur Lula et d'autres dirigeants syndicaux<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Volkswagen a espionné Lula au Brésil dans les années 1980|périodique=Reuters|date=5 septembre 2014|lire en ligne=https://reuters.com/ article/topNews/idFRKBN0H01ID20140905|consulté le=2018-02-05|pages=}}.</ref>.

Ses prises de position lui valent alors quelques brefs séjours en prison sous le régime militaire. Sur sa première arrestation, il affirme avoir eu peur d'être « liquidé » par le pouvoir en place alors que son arrestation n'était pas officielle. [[Frei Betto|Frei Beto]] ayant assisté à son arrestation chez lui et ayant appelé [[Paulo Evaristo Arns|Dom Paulo]], la nouvelle se diffusa rapidement à la radio<ref>[[iarchive:2BresilDuCoupDEtatDe1964ALaCNV|https://youtu.be/jVVZbP2V72M]].</ref>.

== Parcours politique ==
=== Lancement du Parti des travailleurs ===
[[Fichier:Dep. lula.jpg|thumb|upright|Luiz Inácio Lula da Silva, alors député fédéral (1989).]]
Luiz Inácio Lula da Silva décide de passer du [[syndicalisme]] à la [[politique]] en 1980 en fondant le [[Parti des travailleurs (Brésil)|Parti des travailleurs]] (''Partido dos Trabalhadores''), à une époque où le général [[João Figueiredo]] préparait lentement le pays au retour de la [[démocratie]].

En 1982, il est une première fois candidat au poste de gouverneur de l'État de [[São Paulo]], puis il commence à constituer ses propres réseaux d'influence en faisant élire ou nommer des militants de son parti dans les mairies, au parlement et dans les sphères des affaires de l'État.

En 1985, d'immenses manifestations populaires obligent le général [[João Figueiredo]] à rendre le pouvoir, et un civil, [[Tancredo Neves]] est élu président de la République, mais meurt 4 mois après son élection. Le vice-président [[José Sarney]] le remplace à la présidence et il impose un programme d'austérité économique et introduit une nouvelle monnaie pour tenter de contenir une inflation galopante qui se montera à 1000 % en 1989.

En 1986, Lula est élu député et rentre au Congrès. Il participe à la Constitution, mais renonce peu après.

Le {{date-|5 octobre 1988}}, une nouvelle [[Constitution]] plus démocratique est promulguée en remplacement de celle de [[1969]]. Elle établit un [[régime présidentiel]] et le [[suffrage universel]] avec vote obligatoire. Elle met en place un [[Sénat du Brésil|Sénat]] (81 sénateurs élus pour huit ans), et une [[Chambre des députés]] (503 députés élus pour quatre ans).

=== Figure de l’opposition de gauche ===
[[Fichier:Lula_recibe_a_José_Mujica.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[José Mujica]] au [[palais du Planalto]] (2009).]]
En {{date-|décembre 1989}}, se déroulent les premières élections démocratiques depuis trente ans. Lula se présente pour la première fois à la présidence de la République. À cette occasion, il décide de changer son image pour avoir plus de chance de réussite : il taille sa barbe et se fait refaire les dents. Cependant, il perd face à [[Fernando Collor de Mello]], candidat soutenu par la plupart des médias et dont le budget de campagne atteint les 100 millions de dollars<ref>{{Ouvrage|auteur1=Maurice Lemoine|titre=Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation|passage=180|éditeur=Don Quichotte|date=2015|isbn=}}.</ref>, qui devient le premier président de la République réellement élu par le peuple après 1960.

En 1994, le [[Brésil]] met en œuvre un nouveau plan d'austérité économique pour pallier les conséquences de la récession mondiale. Lula se présente une deuxième fois à la présidence. [[Fernando Henrique Cardoso]] est élu président de la République avec 54,3 % des suffrages exprimés, contre 27 % à Lula.

De violents affrontements éclatent entre 1995 et 1996 entre les propriétaires terriens et les sans-terres. Le président Fernando Henrique Cardoso fait alors redistribuer {{unité|1000|km|2}} de terres de riches domaines privés pour les donner à plus de {{Unité|3600 familles}} pauvres, et autorise la reprise de terres attribuées aux Indiens.

En 1998, Lula se présente une troisième fois à la présidence, mais il est battu dès le premier tour. Son échec peut s'expliquer par un discours perçu comme trop radical et par la forte popularité du gouvernement sortant, qui bénéficie notamment d'une bonne situation économique. Confronté à un rejet important des « élites » économiques et d'une partie des classes moyennes, le Parti des travailleurs modère par la suite ses positions sur les thèmes du remboursement de la dette extérieure, de la réforme agraire, ou encore des traités de libre-échange<ref>{{Article|langue=fr|titre=Huit années qui ont laminé le Brésil|périodique=Le Monde diplomatique|date=2002-10-01|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2002/10/SADER/9457|consulté le=2018-09-03}}.</ref>.

=== Première présidence de la République ===
{{Article détaillé|Première présidence de Luiz Inácio Lula da Silva}}

==== Élection et investiture ====
{{Article connexe|Élection présidentielle brésilienne de 2002}}
[[Fichier:Luiz Inácio Lula da Silva.jpg|vignette|upright|Portrait officiel de Lula en tant que [[président de la république fédérative du Brésil]] (2003).]]

Le {{date-|27 octobre 2002}}, Luiz Inácio Lula da Silva est élu [[Liste des présidents du Brésil|président de la République]] au second tour de l’[[Élection présidentielle brésilienne de 2002|élection présidentielle]], face à [[José Serra]]. Son colistier à la [[Vice-président de la République fédérative du Brésil|vice-présidence]] est le centriste [[José Alencar]]. Il prend ses fonctions le {{Date-|1 janvier 2003}}.

==== Politique économique ====
Premier président brésilien de gauche, chantre de la démocratie participative expérimentée à [[Porto Alegre]], il ne remet pas en question la rigueur budgétaire des années précédentes mise en œuvre par son prédécesseur, [[Fernando Henrique Cardoso]], et accepte le code de conduite du [[Fonds monétaire international]] (FMI). Il est confronté à la difficulté de mettre en œuvre ses ambitions et aux espoirs qu'il a soulevés auprès de ceux qui l'ont soutenu et espèrent de lui des [[économie du Brésil|emplois]], des écoles, une couverture sociale généralisée, l'amélioration du service public de l'[[éducation au Brésil|éducation]] et de la santé. Lula poursuit la politique exigée par le FMI tout en militant, avec l'[[Argentine]], pour un assouplissement. Il choisit comme ministre de l'Économie [[Antonio Palocci]], ancien trotskiste converti à l'économie du marché, pour renforcer la crédibilité du [[Brésil]] et attirer les investissements étrangers.

Cependant, dans les rangs du PT autant que dans les populations des [[favela]]s, du [[Nordeste (Brésil)|Nordeste]] et dans les usines, l'impatience gronde, les méfiances s'accumulent et les premiers mouvements sociaux se font jour, menés par le [[Mouvement des sans-toit]] et le [[Mouvement des sans-terre]]. Les appels à la mise en œuvre de ses promesses électorales se multiplient. Fin 2003, les objectifs fixés par le FMI ayant été atteints, Lula annonce que la période de rigueur est arrivée à son terme. La [[économie du Brésil|reprise économique]] se confirme au Brésil à la fin du premier semestre 2004, avec l'augmentation de la production industrielle et la baisse du chômage.

==== Politique sociale ====
[[Fichier:Lula,_Jacques_Chirac_and_Bill_Clinton.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[Jacques Chirac]] et [[Bill Clinton]] (2006).]]
En 2003, Lula lance la « ''[[Bolsa Família]]'' », un programme d'allocations familiales considéré comme le principal pilier de sa politique de lutte contre la pauvreté. Le revenu des plus pauvres progresse de 14 % en 2004, la ''Bolsa Familia'' comptant selon les estimations pour les deux tiers de cette croissance<ref name=":2">{{Article|langue=fr|titre=La " bourse familiale " de Lula redonne espoir aux favelas|périodique=LExpansion.com|date=2006-10-01|lire en ligne=https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-bourse-familiale-de-lula-redonne-espoir-aux-favelas_1359461.html|consulté le=2017-11-24}}.</ref>. En 2004, il lance le programme des « pharmacies populaires », destinées à rendre accessible aux plus défavorisés les médicaments jugés essentiels. En 13 ans d'existence du programme (supprimé par le gouvernement conservateur de Michel Temer en 2017), 43 millions de Brésiliens en bénéficieront<ref>{{Lien web|langue=pt-BR|titre=Após 13 anos de sucesso, “Farmácia Popular” é extinta por Temer|url=http://www.pt.org.br/apos-13-anos-de-sucesso-farmacia-popular-e-extinta-por-temer/|site=PT|date=|consulté le=2017-06-13}}.</ref>. En 2006, les disparités de revenus au Brésil sont ramenées à leur plus bas niveau depuis 1960 selon une étude de l'ONU<ref name=":2" />, mais restent néanmoins très élevées<ref name=":3" />.

[[Fichier:President_George_W._Bush_stands_with_President_Luiz_Inacio_Lula_da_Silva_of_Brazil.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[George W. Bush]] à la [[Maison-Blanche]] (2008).]]
Il met en place le programme ''[[Fome Zero]]'' (« Faim zéro »), qui permet aux familles indigentes l’accès aux produits alimentaires de base, par le biais d’aides sociales<ref name=":3">{{Article|langue=fr|titre=Bourse et favelas plébiscitent « Lula »|périodique=Le Monde diplomatique|date=2010-09-01|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2010/09/ROCHA/19651|consulté le=2017-11-24}}.</ref>. À l'été 2007, il débloque 2,6 milliards d'euros pour améliorer les conditions de vie dans les ''favelas'' (collecte d'eaux usées, raccordement à l'eau potable, à l'électricité, goudronnage des principales voies d'accès). La priorité est donnée aux grandes agglomérations urbaines, où les problèmes de logement et de violence sont cruciaux. Plus de 12 millions de Brésiliens vivent alors dans des favelas, en périphérie des villes, et seulement 53 % des domiciles brésiliens sont raccordés aux égouts.

Lula lance un programme d'aides au logement nettement supérieur par son ampleur aux politiques développées jusqu'alors. Plus de 15 milliards d'euros sont investis pour l'assainissement des eaux et l'urbanisation des favelas, et plus de 40 milliards dans le logement. En priorité, le gouvernement se propose de reloger les populations pauvres qui occupent les « zones à risques », sujettes aux inondations ou aux éboulements de terrains, puis d'étendre le réseau électrique, de lancer des travaux d'aménagement des rues et d'amélioration de l'habitat précaire. Le gouvernement entreprend de démocratiser l'accès au crédit immobilier<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Chantal Rayes|titre=Et Lula apporta l'eau  et la lumière aux favelas|périodique=Libération.fr|date=11 août 2007|lire en ligne=http://www.liberation.fr/futurs/2007/08/11/et-lula-apporta-l-eau-et-la-lumiere-aux-favelas_99729|consulté le=2018-04-07|pages=}}.</ref>.

Durant sa présidence, quelque trente millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté<ref>{{Lien web|url=https://www.zeit.de/wirtschaft/2017-09/brasilien-armut-favela-michel-temer| titre=Der Präsident knechtet die Schwächsten |langue=de |éditeur=[[Die Zeit]] |auteur= Katharina Hofmann |date=4 octobre 2017 |consulté le =19 avril 2020}}.</ref>. La [[malnutrition]] a reculé de 70 % et la [[mortalité infantile]] de 47 %. En reconnaissance de ses résultats, le [[Programme alimentaire mondial]] (PAM) et l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] (FAO) lui décernent en {{date-|mai 2010}} le titre de « champion mondial dans la lutte contre la faim »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=L'action de Lula contre la faim saluée par les Nations unies|périodique=La Croix|date=2010-05-11|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-action-de-Lula-contre-la-faim-saluee-par-les-Nations-unies-_NG_-2010-05-11-551191|consulté le=2022-09-11}}.</ref>.

==== Questions sociétales ====
[[Fichier:BentoXVI-5-09052007.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[Benoît XVI]] à [[Rio de Janeiro]] (2007).]]
Dans un pays marqué par les inégalités raciales, Lula crée en 2003 un secrétariat d'État à la Promotion de l'égalité raciale. Plusieurs de ses nominations visent par ailleurs à promouvoir des personnalités noires ou métisses : [[Gilberto Gil]] devient ministre de la Culture, [[Marina Silva]] ministre de l'Environnement et [[Joaquim Barbosa]] juge au Tribunal suprême fédéral. Sous l'impulsion du PT et de mouvements noirs, le Sénat adopte en 2010 le « statut de l'égalité raciale »<ref>[[Véronique Mortaigne]], « Un Brésil métissé aux couleurs de l'inégalité », hors série ''[[Le Monde]]''-''[[La Vie]]'', n°6, « L'Atlas des minorités », 2011, {{pp.}}108-109.</ref>. En {{date-|décembre 2003}}, Lula fait durcir les conditions d'acquisition d'armes à feu<ref>{{Lien web|titre=Haro sur les armes à feu au Brésil|url=https://www.liberation.fr/planete/2003/12/12/haro-sur-les-armes-a-feu-au-bresil_455158|site=Libération.fr|consulté le=8 novembre 2018}}.</ref>. En {{date-|octobre 2005}}, le principe d'interdiction de ces armes est rejeté par référendum<ref>{{Lien web|auteur=La-Croix.com|titre=Les Brésiliens gardent leurs armes|url=https://www.la-croix.com/Archives/2005-10-25/Les-Bresiliens-gardent-leurs-armes-_NP_-2005-10-25-247984|site=La Croix|consulté le=8 novembre 2018}}.</ref>.

Il signe, le {{date|21|décembre|2009}}, le décret lançant le troisième programme national des droits de l'homme, qui prévoit l'adoption de quelque 500 mesures et le vote de 27 lois nouvelles, ainsi que la création d'une Commission de réconciliation concernant la période de la [[dictature militaire (1964-1985)]]<ref>Jean-Pierre Langellier, [https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/12/au-bresil-la-memoire-des-annees-de-plomb-revient-sur-le-devant-de-la-scene_1290582_3222.html Au Brésil, la mémoire des années de plomb revient sur le devant de la scène], ''[[Le Monde]]'', 12 janvier 2010.</ref>. L'[[forces armées du Brésil|armée]] s'est opposée à la création de cette commission, deux des trois commandants militaires ayant menacé de démissionner, conjointement avec le ministre de la Défense [[Nelson Jobim]]<ref name=Repu>[http://www.larepublica.com.uy/mundo/396159-abogadosbrasil-debe-abrir-los-archivos-de-la-dictadura Abogados:Brasil debe abrir los archivos de la dictadura], ''[[La República (Uruguay)|La República]]'', 9 janvier 2010.</ref>. Le ministre chargé du Secrétariat des droits de l'homme, [[Paulo Vannuchi]], ami de 30 ans de Lula, a lui aussi menacé de démissionner si le Programme des droits de l'homme était vidé de son contenu. On estime à environ 400 le nombre de victimes (morts et disparus) de la dictature, aucun procès n'ayant eu lieu, contrairement aux autres pays du [[Cône sud]] affectés par la « [[guerre sale]] »<ref name=Repu/>.

En matière de protection de l’environnement, la création de zones de conservation et de réserves indigènes entraîne une diminution substantielle de la déforestation à partir de 2004<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Le Brésil prend un tournant négatif sur l'environnement et la déforestation|périodique=Reporterre|date=22 décembre 2016|lire en ligne=https://reporterre.net/Le-Bresil-prend-un-tournant-negatif-sur-l-environnement-et-la-deforestation|consulté le=2017-07-30|pages=}}.</ref>.

==== Relations internationales ====
[[Fichier:Lula-ONU_(2009).JPG|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva à l'[[Assemblée générale des Nations unies]] (2009).]]
[[Fichier:Manmohan_Singh,_the_President_of_the_Federative_Republic_of_Brazil,_Mr._Luiz_Inácio_Lula_da_Silva_and_the_President_of_the_Republic_of_South_Africa.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[Manmohan Singh]] et [[Jacob Zuma]] à [[Brasilia|Brasília]] (2010).]]
Tout en conservant des relations étroites avec les États-Unis, il rompt avec l'alignement traditionnel du Brésil sur Washington. Il se rapproche notamment du [[Venezuela]] et de l'[[Amérique centrale]], de l'[[Afrique]] et du [[Moyen-Orient]]. Le Brésil accueille ainsi pour la première fois, en {{date-|mai 2005}}, un sommet Amérique latine-pays arabes, et reconnaît la [[Palestine (État)|Palestine]] en 2010<ref name=":1">{{Article|langue=fr|auteur1=Lamia Oualalou|titre=Brasília oublie le « complexe du chien bâtard »|périodique=Le Monde diplomatique|date=2010-01-01|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/OUALALOU/18711|consulté le=2018-10-30|pages=}}.</ref>.

Il favorise l'intégration régionale, interdisant à son gouvernement la conduite agressive réclamée par la presse. Selon lui, « le Brésil a tout intérêt à avoir des voisins solides, et non pas appauvris et fragilisés par des crises sociales et politiques ». En {{date-|mai 2006}}, il qualifie de « souveraine » la décision du président bolivien [[Evo Morales]] de nationaliser les champs de gaz boliviens exploités par [[Petrobras]], alors que d'autres exigent l’envoi de troupes brésiliennes pour riposter contre le gouvernement bolivien. Il met également fin à la vieille dispute avec le [[Paraguay]] en acceptant de revoir les termes de l’exploitation du [[barrage d'Itaipu]]<ref name=":1" />.
[[Fichier:Lula_Kirchner.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[Cristina Fernández de Kirchner|Cristina Kirchner]] à [[Buenos Aires]] (2007).]]
Il milite pour la réforme du [[Fonds monétaire international]] (FMI), au sein duquel les grands pays émergents ont peu de droits de vote comparé à leur contribution économique. En 2008, douze pays latino-américains constituent à Brasilia l'[[UNASUR|Unasur]] pour se substituer à l'[[OEA]] et à la domination exercée par les États-Unis sur cette organisation<ref name=":1" />. S'opposant au [[consensus de Washington]], alors en vigueur dans la plupart des grandes institutions internationales, il signe avec [[Néstor Kirchner]] le [[consensus de Buenos Aires]] l'année de sa prise de fonction.

Il s'oppose aux États-Unis lors du [[Coup d'État du 28 juin 2009 au Honduras|coup d'État de 2009 au Honduras]] en exigeant le rétablissement de [[Manuel Zelaya]] à la présidence, jusqu’à la fin de son mandat. Celui-ci trouve refuge à l'ambassade brésilienne<ref name=":1" />.

==== Réélection en 2006 ====
[[Fichier:Vladimir_Putin_with_Luiz_Inácio_Lula_da_Silva-1.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[Vladimir Poutine]] à [[New York]] (2003).]]
{{Article connexe|Élection présidentielle brésilienne de 2006}}

Briguant un second mandat lors de l'[[Élection présidentielle brésilienne de 2006|élection présidentielle de 2006]], Lula part largement favori face à [[Geraldo Alckmin]], candidat du [[Parti de la social-démocratie brésilienne]] (PSDB). Selon les sondages, l'action de Lula est jugée positivement pour son action contre la faim et la pauvreté, mais parait plus mitigée dans les domaines de la violence et de la corruption.

La campagne est marquée par le [[scandale des mensualités]], un système de détournement de fonds publics pour l'achat de votes et de soutiens de parlementaires à l’action de Lula entre 2003 et 2005. La direction du Parti des travailleurs est poussée à la démission, tandis que Lula doit remplacer son ministre des Finances, [[Antonio Palocci]]. En 2012, la Cour suprême du Brésil confirmera l'existence de ce système et condamnera plusieurs personnalités du PT<ref name="Monde octobre 2012">{{Article |auteur1=Le Monde avec [[Agence France-Presse|AFP]] |titre=La justice brésilienne confirme que des votes ont été achetés sous Lula |périodique=[[Le Monde]] |date=02-10-2012 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/10/02/la-justice-bresilienne-confirme-un-systeme-d-achat-de-vote-sous-lula_1768565_3222.html |consulté le=07-06-2020}}.</ref> {{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Corruption au Brésil: des proches de l'ex-président Lula iront en prison |périodique=[[La Presse (Montréal)|La Presse]] |date=14-11-2013 |lire en ligne=http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201311/14/01-4710733-corruption-au-bresil-des-proches-de-lex-president-lula-iront-en-prison.php |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

Le {{date-|29|octobre|2006}}, après un résultat de premier tour jugé décevant, Lula est réélu au second tour avec 60,8 % des suffrages.

==== Popularité et oppositions ====
Très populaire parmi les Brésiliens vivant en ville, il suscite néanmoins la méfiance des médecins, des petits chefs d'entreprise et de la classe moyenne supérieure<ref name="Le Point mars 2016" />. Si l'action de Lula a permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté, ses opposants font valoir qu'il a pour ce faire massivement augmenté les dépenses publiques, ce qui pénalisera les finances du Brésil après son départ de la présidence<ref name="Le Point mars 2016">{{lien web |titre=Brésil : |url=http://www.lepoint.fr/monde/bresil-l-affaire-lula-la-fin-d-un-cycle-21-03-2016-2026797_24.php |site=Le Point |date=21-03-2016 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

Il quitte la présidence avec un taux de popularité atteignant 87 % selon l’institut Ibope<ref>{{Lien web|titre=Brésil: Lula bat les records de popularité|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/16/97001-20101216FILWWW00656-bresil-lula-bat-les-records-de-popularite.php|site=Le Figaro|date=2010-12-16}}.</ref>. Malgré une satisfaction générale quant à son action, une majorité de la population se déclare insatisfaite de sa politique en matière de santé et de sa politique fiscale<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=[[Reuters]] Editorial |titre=Brazil's Lula to leave with record-high popularity |url=https://www.reuters.com/article/us-brazil-lula-poll/brazils-lula-to-leave-with-record-high-popularity-idUSTRE6BF4O620101216 |site=Reuters.com |date=16-12-2010 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

==== Départ de la présidence ====
[[Fichier:Posse Dilma 2010 8.jpg|thumb|Investiture de [[Dilma Rousseff]] en tant que [[Président de la république fédérative du Brésil|présidente de la république fédérative du Brésil]] (2011).]]
Alors qu'il ne peut briguer un troisième mandat consécutif, sa chef de cabinet et « protégée » [[Dilma Rousseff]] lui succède le {{date|1er|janvier|2011}}. Au vu de sa popularité, l'hypothèse que Lula retrouve la présidence à l'issue du mandat de Rousseff est évoquée<ref>{{Article |auteur1=Nicolas Bourcier et Nicolas Bourcier |titre=Au Brésil, Lula renonce à la présidentielle 2014 |périodique=[[Le Monde]] |date=25-01-2013 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/01/25/au-bresil-lula-renonce-a-la-presidentielle-2014_1822568_3222.html}}.</ref>. Désigné personnalité de l'année 2009 par le journal ''[[Le Monde]]'', Lula est classé l'année suivante par le ''[[Time (magazine)|Time]]'' comme le dirigeant le plus influent au monde<ref>{{en}} http://www.time.com/time/specials/packages/article/0,28804,1984685_1984864,00.html.</ref>.

L'hôpital syro-libanais de [[São Paulo]], annonce, en {{date-|octobre 2011}}, que Lula est atteint d'une [[tumeur]] localisée dans le [[larynx]] et qu'il devra subir une [[chimiothérapie]] {{citation|sous forme [[ambulatoire]]<ref>[[Agence France-Presse|AFP]] avec ''leparisien.fr'', [http://www.leparisien.fr/international/bresil-l-ex-president-lula-lutte-contre-un-cancer-29-10-2011-1692584.php Brésil : l'ex-président Lula lutte contre un cancer] ''[[Le Parisien|leparisien.fr]]'', 29 octobre 2011.</ref>}}. En {{date-|mars 2012}}, l'hôpital affirme que son cancer du larynx a connu une « rémission complète »<ref>{{Article |auteur1=AFP |titre="Rémission complète" du cancer du Lula |périodique=[[Le Figaro]] |date=28-03-2012 |pages= |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/28/97001-20120328FILWWW00542-remission-complete-du-cancer-du-lula.php}}.</ref>.

=== Retour éphémère au gouvernement ===
[[Fichier:Encontro com ex-presidente Lula (29300596765) (cropped2).jpg|thumb|Luiz Inácio Lula da Silva et [[Dilma Rousseff]] à [[Brasilia|Brasília]] (2016).]]
Le {{date-|17 mars 2016}}, devant le risque de délitement de sa majorité parlementaire, Dilma Rousseff le nomme ministre de la Maison civile, la plus haute fonction du gouvernement<ref name=":5">{{Article |langue=fr |titre=Le naufrage de l’opération anticorruption « Lava Jato » au Brésil |périodique=Le Monde.fr |date=2021-04-09 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/09/au-bresil-une-operation-anticorruption-aux-methodes-contestables_6076204_3210.html }}.</ref>.

Cette nomination entraîne les huées de participants à son investiture au [[Palais de l'Aurore|palais présidentiel]] et la protestation d'une grande partie de la classe politique brésilienne<ref>{{lien web |auteur1=Le Monde avec [[Reuters]] |titre=Lula hué lors de sa nomination au gouvernement brésilien |url=https://www.lemonde.fr/ameriques/video/2016/03/18/lula-hue-lors-de-sa-nomination-au-gouvernement-bresilien_4885662_3222.html |site=[[Le Monde|Le Monde.fr]] |périodique=[[Le Monde]] |date=18-03-2016 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Une demi-heure après sa nomination, la justice suspend en référé sa prise de fonction, considérant que « Dilma Rousseff a commis un délit en nommant Lula ministre pour lui permettre d’échapper à la justice »<ref name="PresseCA2016">{{Article |auteur1= |titre=Lula: «Nous n'allons pas accepter un coup d'État» au Brésil |périodique=[[La Presse (Montréal)|La Presse]] |date=18-03-2016 |lire en ligne=http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201603/18/01-4962290-lula-nous-nallons-pas-accepter-un-coup-detat-au-bresil.php |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Des tribunaux annulent ensuite ces ordonnances mais le lendemain, le {{date-|18 mars}}, un juge du [[Tribunal suprême fédéral]] confirme la suspension de l'entrée de Lula au gouvernement dans l'attente du verdict collégial définitif de la juridiction<ref>{{Article |auteur1=Le Figaro.fr avec AFP |titre=Brésil : la nomination de Lula suspendue |périodique=[[Le Figaro]] |date=19-03-2016 |pages= |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/03/19/97001-20160319FILWWW00032-bresil-la-nomination-de-lula-suspendue.php}}.</ref>. Un enregistrement téléphonique entre la présidente Rousseff et Lula rendu public par le juge [[Sérgio Moro]] deux jours plus tôt, le {{date-|16 mars}}, laissait clairement entendre qu'il y avait eu arrangement entre eux deux pour lui éviter la prison<ref>{{Article |auteur1=L'Obs |titre=Chaos politique au Brésil : Lula, un come-back raté en 4 actes |périodique=[[L'Obs]] |date=18-03-2016 |lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160318.OBS6672/marasme-politique-au-bresil-le-come-back-rate-de-lula-en-4-actes.html |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

Alors que des chefs d'État sud-américains de gauche ([[Nicolás Maduro]], [[Evo Morales]], [[Michelle Bachelet]] et [[Rafael Correa]]) lui apportent leur soutien<ref name=PresseCA2016 />{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Rafael Correa signale que l’empeachment contre Dilma est un précédent funeste pour la région|url=https://latinoactu.wordpress.com/2016/06/06/rafael-correa-signale-que-lempeachment-contre-dilma-est-un-precedent-funeste-pour-la-region/|site=LATINO ACTU|date=2016-06-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=pt-BR|titre=Dilma é elogiada por Michelle Bachelet, presidente do Chile - Brasil |url=http://br.rfi.fr/brasil/20160406-dilma-e-elogiada-por-michelle-bachelet-presidente-do-chile|date=2016-04-06}}.</ref>, les manifestations se succèdent contre le gouvernement à [[Brasilia]] et [[São Paulo]], avec parfois des violences<ref>{{Article |auteur1= |titre=Brésil. Chaos politique et judiciaire autour de Dilma et Lula |périodique=[[Courrier international]] |date=18-03-2016 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/bresil-chaos-politique-et-judiciaire-autour-de-dilma-et-lula |consulté le=07-06-2020}}.</ref>.

Le {{date-|8 avril 2016}}, le procureur préconise au Tribunal suprême fédéral d'annuler son entrée au gouvernement<ref>{{Lien web|titre=Le procureur du Brésil recommande l’annulation de l’entrée de Lula da Silva au gouvernement|url=http://mobile.lemonde.fr/international/article/2016/04/08/le-procureur-general-du-bresil-recommande-l-annulation-de-l-entree-de-lula-au-gouvernement_4898290_3210.html?xtref=https://www.google.fr/|site=Le Monde.fr|consulté le=12 avril 2016}}.</ref>. Le 20 du même mois, le Tribunal suprême reporte l'audience prévue pour statuer sur sa nomination<ref>{{Lien web|auteur=Lefigaro.fr avec AFP|titre=Brésil: la Cour suprême repousse sa décision sur l'entrée de Lula au gouvernement|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/04/20/97001-20160420FILWWW00352-bresil-la-cour-supreme-repousse-sa-decision-sur-l-entree-de-lula-au-gouvernement.php|site=[[Le Figaro]]|consulté le=14 mai 2016}}.</ref>. [[Eva Chiavon]] assure l'intérim<ref>{{Lien web|titre=Enfermeira Eva Chiavon assume chefia da Casa Civil|url=http://www.cofen.gov.br/enfermeira-eva-chiavon-assume-casa-civil_39125.html|site=Cofen – Conselho Federal de Enfermagem|consulté le=14 mai 2016}}.</ref>. Après la [[Procédure de destitution de Dilma Rousseff|suspension]] de Dilma Rousseff, le nouveau président intérimaire, [[Michel Temer]], nomme [[Eliseu Padilha]]<ref>{{Lien web|titre=Precedência|url=http://www2.planalto.gov.br/presidencia/ministros|site=Palácio do Planalto|consulté le=14 mai 2016}}.</ref>, puis, après la destitution de la présidente, l'audience prévue est définitivement annulée.

=== Poursuites judiciaires et emprisonnement ===
{{Article détaillé|poursuites judiciaires contre Luiz Inácio Lula da Silva}}
{{Article connexe|élection présidentielle brésilienne de 2018}}
À partir de 2011, Lula est mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, notamment pour [[corruption]], [[blanchiment d'argent]], [[détournement de fonds publics]] et [[entrave à l'exercice de la justice]]<ref>{{Article |auteur1= |titre=Lula contre-attaque, Dilma joue son avenir |périodique=[[20 Minutes (Suisse)|20 minutes]] |date=21-03-2016 |lire en ligne=http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/24419050 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Le Figaro.fr avec AFP |titre=Brésil/Petrobras: le gouvernement annonce une plainte |périodique=[[Le Figaro]] |date=20-03-2016 |pages= |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/03/20/97001-20160320FILWWW00010-bresilpetrobras-le-gouvernement-annonce-une-plainte.php}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Brésil : nouvelle tuile judiciaire pour Dilma Rousseff|url=http://www.lepoint.fr/monde/bresil-nouvelle-tuile-judiciaire-pour-dilma-rousseff-17-08-2016-2061796_24.php|site=Le Point|consulté le=17 août 2016|auteur=Le Point, magazine}}.</ref>. L'ancien président se défend d'avoir commis tout acte illégal et affirme que les poursuites dont il fait l’objet sont le résultat de la volonté des « élites » de l'écarter de la course à l’[[élection présidentielle brésilienne de 2018|élection présidentielle de 2018]]<ref>[https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/07/29/au-bresil-l-ex-president-lula-inculpe-pour-tentative-d-entrave-a-la-justice_4976480_3222.html Au Brésil, l’ex-président Lula inculpé pour tentative d’entrave à la justice], lemonde.fr, 29.07.2016.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Brésil : une nouvelle accusation de corruption contre l'ex-président Lula |url=http://www.europe1.fr/international/bresil-une-nouvelle-accusation-de-corruption-contre-lex-president-lula-2865472 |site=Europe 1 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Dès la réélection de Dilma Rousseff en 2014, Lula laisse en effet connaître son intention de briguer un troisième mandat présidentiel.

[[Fichier:Reunião do Diretório Nacional do PT em 2017 02 (cropped).jpg|vignette|redresse|Lula en 2017.]]
La principale affaire le visant s’inscrit dans le cadre du [[Opération Lava Jato|scandale Petrobras]]. Il est accusé d’être intervenu pour l’attribution de contrats à l’entreprise pétrolière [[Petrobras]] en échange de 3,7 millions de reals {{incise|dont un luxueux appartement}}. En {{date-|juillet 2017}}, le juge [[Sérgio Moro]] le condamne à neuf ans et six mois de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent<ref>{{Article|langue=fr|titre=Brésil : l’ancien président Lula condamné à neuf ans et demi de prison pour corruption|périodique=Le Monde.fr|date=2017-07-12|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/07/12/bresil-l-ancien-president-lula-condamne-a-neuf-ans-et-demi-de-prison-pour-corruption_5159746_3222.html|consulté le=2017-07-12}}.</ref>. En appel, en {{date-|janvier 2018}}, la peine est portée à douze ans et un mois d’emprisonnement<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=Rachel Knaebel|titre=Lula condamné : fin de partie pour la gauche brésilienne ?|périodique=Basta|date=25 janvier 2018|lire en ligne=https://www.bastamag.net/Lula-condamne-fin-de-partie-pour-la-gauche-bresilienne|consulté le=2018-01-28|pages=}}.</ref>{{,}}<ref name="Le Monde 12 ans">{{Lien web|titre=L’ancien président brésilien Lula reconnu coupable en appel, son avenir politique compromis|jour=24|mois=janvier|année=2018|url=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/01/24/l-ancien-president-bresilien-lula-reconnu-coupable-en-appel-son-avenir-politique-menace_5246582_3222.html|site=[[Le Monde]]|consulté le=24 janvier 2018}}.</ref>. Les partisans de Lula et des spécialistes du Brésil remettent en cause le bien fondé juridique de cette condamnation, notamment l’absence de preuve matérielle, dénonçant un parti pris de la justice brésilienne<ref name=":4">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Condamnation de l’ex-Président Lula en appel : corruption ou éviction politique ?|périodique=IRIS|date=26 janvier 2018|lire en ligne=http://www.iris-france.org/106575-condamnation-de-lex-president-lula-en-appel-corruption-ou-eviction-politique/|consulté le=2018-01-27|pages=}}.</ref>{{,}}<ref name="Le Monde 12 ans" />.

Le {{date-|4 avril 2018}}, dans un contexte de fortes tensions dans le pays, les juges de la Cour suprême rejettent la demande d'''[[Habeas corpus]]'' de Lula, ce qui ouvre la voie à son emprisonnement<ref>{{Article |auteur1=Claire Gatinois |titre=Brésil : l’incarcération de l’ex-président Lula approuvée par la Cour suprême |périodique=[[Le Monde]] |date=05-04-2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/04/05/la-cour-supreme-du-bresil-donne-son-feu-vert-a-l-incarceration-de-l-ex-president-lula_5280791_3222.html |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Le {{date-|7 avril}}, Lula se constitue prisonnier<ref>{{lien web |titre=Brésil : l’ex-président Lula passe sa première nuit en prison |url=http://www.sudouest.fr/2018/04/08/bresil-l-ex-president-lula-passe-sa-premiere-nuit-en-prison-4354273-4803.php |site=SudOuest.fr |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Son arrestation répond à une nouvelle jurisprudence, la Constitution brésilienne indiquant pourtant qu'aucun justiciable ne peut être arrêté avant la fin de la procédure<ref name=":5" />. Malgré ses ennuis judiciaires, il est désigné candidat du Parti des travailleurs à l’[[Élection présidentielle brésilienne de 2018|élection présidentielle de 2018]]<ref>{{Lien web|titre=Brésil : toujours en prison, Lula est désigné candidat à la présidentielle|url=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/08/04/bresil-toujours-en-prison-lula-est-designe-candidat-a-la-presidentielle-par-son-parti_5339445_3222.html|site=Le Monde.fr|consulté le=4 août 2018}}.</ref>. Les sondages le donnent alors favori du scrutin en le créditant d’environ 30 % à 40 % d'intentions de vote au premier tour<ref>{{Lien web|titre=Même en prison, Lula reste favori de la présidentielle au Brésil|url=http://www.parismatch.com/Actu/International/Meme-en-prison-Lula-reste-favori-de-la-presidentielle-au-Bresil-1497269|date=Paris Match|consulté le=15 Avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>https://poder360.com.br/wp-content/uploads/2018/05/XP-Poll_-2018_05_1.pdf.</ref>{{,}}<ref name=":6" />. Le {{date-|31 août 2018}}, à la suite de sa condamnation dans le scandale Petrobras, le [[Tribunal suprême fédéral]] prononce son inéligibilité<ref name=":6">{{Lien web|titre=Brésil : la candidature de Lula à la présidentielle est invalidée|url=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/09/01/bresil-la-candidature-de-lula-a-la-presidentielle-est-invalidee_5348791_3222.html|site=Le Monde.fr|consulté le=1 septembre 2018}}.</ref>. Le [[Comité des droits de l'homme]] des Nations unies s’était prononcé contre une telle mesure<ref>[https://www.ohchr.org/en/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23464 ''Information note on Human Rights Committee''].</ref>. Le PT est ensuite contraint de désigner [[Fernando Haddad]] comme candidat du parti<ref>{{Lien web|titre=Présidentielle au Brésil: Le Parti de Lula continue de jouer la montre|url=https://www.romandie.com/news/Presidentielle-au-Bresil-Le-Parti-de-Lula-continue-de-jouer-la-montre/952464.rom|consulté le=10 septembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Brésil : Fernando Haddad remplace Lula comme candidat du PT à l'élection présidentielle - France 24|url=https://www.france24.com/fr/20180911-bresil-fernando-haddad-remplace-lula-candidat-pt-election-presidentielle|site=France 24|consulté le=11 septembre 2018}}.</ref>. Le scrutin présidentiel est finalement remporté au second tour par le candidat d'extrême droite [[Jair Bolsonaro]], face à Haddad.

Dans le cadre de l'affaire de la rénovation d'une propriété, en {{date-|février 2019}}, Lula est condamné à 12 ans et 11 mois de réclusion pour corruption et blanchiment<ref>{{Article |auteur1=Claire Gatinois |titre=Au Brésil, Lula à nouveau lourdement condamné pour corruption |périodique=[[Le Monde]] |date=06-02-2019 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/06/bresil-nouvelle-condamnation-pour-lula-pour-corruption-et-blanchiment-d-argent_5420225_3210.html}}.</ref>. En avril suivant, sa première peine est réduite à huit ans et dix mois d'emprisonnement<ref>{{Lien web|auteur=Le Point, magazine|titre=Brésil : la justice allège la peine de l'ex-président Lula|url=https://www.lepoint.fr/monde/bresil-la-justice-allege-la-peine-de-l-ex-president-lula-23-04-2019-2309140_24.php|site=Le Point|consulté le=24 avril 2019}}.</ref>.

Le journal d'investigation ''[[The Intercept]]'' affirme, en {{date-|juin 2019}}, que le juge [[Sérgio Moro]] {{incise|devenu ministre de la Justice de Jair Bolsonaro}} et les enquêteurs chargés de l'enquête anticorruption [[Lava Jato]] auraient comploté entre eux pour empêcher Lula de se présenter à l'élection présidentielle de 2018<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Brésil: des magistrats auraient conspiré pour empêcher le retour de Lula|url=https://www.liberation.fr/depeches/2019/06/10/bresil-des-magistrats-auraient-conspire-pour-empecher-le-retour-de-lula_1732745|site=AFP / Libération|date=10 juin 2019|consulté le=10 juin 2019|brisé le = 2023-11-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Brésil: Les enquêteurs anticorruption auraient conspiré pour empêcher le retour au pouvoir de Lula|url=https://www.20minutes.fr/monde/2536843-20190610-bresil-enqueteurs-anticorruption-conspire-empecher-retour-pouvoir-lula|site=20 Minutes|date=10 juin 2019|consulté le=10 juin 2019}}.</ref>. Le Tribunal suprême fédéral décide alors de reprendre son procès<ref>{{Lien web|url=https://www.zeit.de/politik/ausland/2019-06/brasilien-ex-praesident-lula-da-silva-justiz-manipulation |titre=Mitschnitte stellen Urteil gegen Ex-Präsident Lurage |langue=de |date=11 juin 2019 |éditeur=[[Die Zeit]] |consulté le=12 juin 2019}}.</ref>.

En {{date-|octobre 2019}}, après avoir accompli le sixième de sa peine, Lula rejette tout régime de semi-liberté, déclarant préférer prouver son innocence et estimant qu'accepter la mesure équivaudrait à un aveu de culpabilité<ref>{{Lien web|titre=La Cour suprême, une lueur d'espoir pour Lula|url=https://www.lepoint.fr/monde/la-cour-supreme-une-lueur-d-espoir-pour-lula-17-10-2019-2341968_24.php#|site=Le Point|consulté le=18 octobre 2019}}.</ref>.

=== Libération et annulation de ses condamnations ===
[[Fichier:Lula da Silva zu Gast bei der LINKEN - 49643838032.jpg|thumb|Luiz Inácio Lula da Silva rencontrant [[Heinz Bierbaum]], le président du [[Parti de la gauche européenne]] (2020).]]
Le {{date-|8 novembre 2019}}, au lendemain du changement par la Cour suprême de la jurisprudence sur l{{'}}''Habeas corpus'', il est libéré, sa condamnation n'étant pas jugée définitive<ref>{{Lien web|titre=L'ex-président brésilien Lula est sorti de prison|url=https://www.lepoint.fr/monde/l-ex-president-bresilien-lula-est-sorti-de-prison-08-11-2019-2346163_24.php|site=Le Point|consulté le=8 novembre 2019}}.</ref>. Il est alors accueilli par plusieurs de ses partisans, dont sa compagne [[Rosângela Lula da Silva|Rosângela da Silva]], avec qui il se remarie en 2022<ref>{{Lien web|titre=Sortie de prison de l’ex-président brésilien Lula : la gauche sud-américaine se félicite|jour=9|mois=novembre|année=2019|url=http://www.leparisien.fr/international/l-ex-president-bresilien-lula-libere-la-gauche-sud-americaine-se-felicite-09-11-2019-8189766.php|site=[[Le Parisien]]|consulté le=9 novembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/19/lula-s-accorde-une-treve-nuptiale-avant-la-bataille-electorale_6126802_3210.html |titre=Lula s’accorde une trêve nuptiale avant la bataille électorale |date= 19 mai 2022 |auteur= Jean-Claude Gerez |consulté le=28 octobre 2022|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>. Il reste mis en examen dans six affaires de corruption<ref>{{Lien web |url=https://www.lefigaro.fr/international/a-peine-sorti-de-prison-lula-a-la-reconquete-du-bresil-20191118 |titre=À peine sorti de prison, Lula à la reconquête du Brésil |date=18 novembre 2019 |site=lefigaro.fr |consulté le=19 novembre 2019}}.</ref>. Il est acquitté en décembre pour l'une de ces accusations<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Brésil. Nouvelle victoire judiciaire pour Lula et Dilma|url=https://www.humanite.fr/bresil-nouvelle-victoire-judiciaire-pour-lula-et-dilma-681446|site=L'Humanité|date=2019-12-06|brisé le = 2023-11-23}}.</ref>.

En {{date-|mars 2021}}, Edson Fachin, juge au Tribunal suprême fédéral, annule les condamnations visant Lula, estimant que le tribunal de Curitiba n’était pas compétent pour juger les quatre affaires le concernant, celles-ci étant renvoyées devant un tribunal fédéral de Brasilia<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/08/au-bresil-un-juge-de-la-cour-supreme-annule-les-condamnations-de-lula_6072391_3210.html|titre=Au Brésil, un juge de la Cour suprême annule les condamnations de Lula |date=9 mars 2021|consulté le=8 mars 2021|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>. En attendant de nouveaux jugements, les droits politiques de Lula sont restaurés et sa candidature à l'élection de 2022 est possible<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil : Lula prêt à défier Bolsonaro en 2022 |url=https://www.lefigaro.fr/international/bresil-lula-pret-a-defier-bolsonaro-en-2022-20210309 |site=lefigaro.fr |consulté le=2021-03-10}}.</ref>. En {{date-|avril 2021}}, le Tribunal suprême fédéral confirme l’annulation des condamnations<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Cour suprême annule les condamnations de Lula |url=https://amp.tdg.ch/la-cour-supreme-annule-les-condamnations-de-lula-683903361547 |site=tdg.ch |consulté le=2021-04-16}}.</ref>. Le Tribunal suprême établit dans un jugement la partialité du juge Sergio Moro, celui-ci s'étant entendu avec des enquêteurs pour faire écarter Lula de l'élection présidentielle de 2018<ref name=":5" />.

L'ancien président est en {{date-|avril 2021}} acquitté de sept des onze chefs d'accusation retenus contre lui mais doit encore être jugé dans quatre affaires, plus mineures<ref name=":5" />.

Le [[Comité des droits de l'homme]] de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] conclut en 2022 que l'enquête ayant conduit Lula en prison en 2016 n’a pas respecté ses droits<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil {{!}} L’enquête ayant conduit Lula en prison n’a pas respecté ses droits selon l’ONU |url=https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2022-04-28/bresil/l-enquete-ayant-conduit-lula-en-prison-n-a-pas-respecte-ses-droits-selon-l-onu.php |site=La Presse |date=2022-04-28 |consulté le=2022-08-27}}.</ref>. L’enquête [[Lava Jato]] est désormais considérée comme « le plus grand scandale judiciaire de l’histoire du Brésil »<ref name=":0">{{Article|langue=fr|titre=Le naufrage de l’opération anticorruption « Lava Jato » au Brésil|périodique=Le Monde.fr|date=2021-04-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/09/au-bresil-une-operation-anticorruption-aux-methodes-contestables_6076204_3210.html|consulté le=2022-09-11}}.</ref>. Des enquêtes ont démontré comment les procédures furent entachées de nombreuses irrégularités et de confusions, révélé des messages compromettants échangés entre les procureurs et le juge Moro en dehors de tout cadre légal, et souligné les motivations politiques de magistrats qui ont instrumentalisé l’enquête afin de neutraliser le Parti des travailleurs<ref name=":0" />.

=== Victoire à l'élection présidentielle de 2022 ===
[[Fichier:2022 - Convenção Nacional do PSB - Lula (cropped).jpg|vignette|redresse|Luiz Inácio Lula da Silva en 2022.]]
En 2021, à la suite de l'annulation de ses condamnations judiciaires, Lula da Silva confirme son intention d'être candidat à l'[[Élection présidentielle brésilienne de 2022|élection présidentielle de 2022]], vingt ans après sa première élection à la présidence de la République<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Lula : "Je serai candidat contre Bolsonaro" |url=https://www.parismatch.com/Actu/International/Exclusif-Lula-Je-serai-candidat-contre-Bolsonaro-1738535 |date=19 mai 2021 |site=parismatch.com |consulté le=2021-05-20}}.</ref>. Il appelle à lancer une procédure de [[destitution]] contre le président [[Jair Bolsonaro]], accusé d’interférences dans des affaires judiciaires et critiqué pour sa gestion de la [[Pandémie de Covid-19 au Brésil|crise sanitaire de la Covid-19]]<ref>{{Lien web |titre=Coronavirus : Lula craint un "génocide" au Brésil à cause de Bolsonaro |url=https://www.lepoint.fr/monde/coronavirus-lula-craint-un-genocide-au-bresil-a-cause-de-bolsonaro-15-05-2020-2375612_24.php |site=Le Point |éditeur=lepoint.fr |jour=15 |mois=mai |année=2020 |consulté le=18 mai 2020}}.</ref>.

Comme colistier pour la [[Vice-président de la République fédérative du Brésil|vice-présidence]], il choisit [[Geraldo Alckmin]], un ancien adversaire politique de [[Droite (politique)|droite]] (candidat face à lui au second tour de l'[[Élection présidentielle brésilienne de 2006|élection présidentielle de 2006]]) venant de rejoindre le [[Parti socialiste brésilien]] pour l'occasion. Ce choix viserait à rassurer les [[marchés financiers]] alors que, note la presse, « tout oppose l'ancien métallo Lula, 76 ans, leader historique de la gauche ouvrière, et Geraldo Alckmin, 69 ans, incarnation parfaite de la haute [[bourgeoisie]] [[Conservatisme au Brésil|conservatrice]] [[Paulistes|pauliste]] »<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, Lula adoube une figure de la droite pour son futur ticket présidentiel|périodique=Le Monde.fr|date=2022-04-12|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/12/au-bresil-lula-adoube-une-figure-de-la-droite-pour-son-futur-ticket-presidentiel_6121740_3210.html|consulté le=2022-08-27}}.</ref>. Il s'agirait aussi pour l'ancien président de s'adapter à un système électoral qui n'a jamais permis au Parti des travailleurs de conquérir une majorité au [[Congrès national du Brésil|Congrès national]], traditionnellement dominé par le « grand centre » ({{Citation|''[[centrão]]''}}), le contraignant à des alliances atypiques pour gouverner<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil. Pourquoi Lula s'allie avec le néolibéral Alckmin |url=https://www.humanite.fr/monde/elections-bresil/bresil-pourquoi-lula-s-allie-avec-le-neoliberal-alckmin-749732|site= humanite.fr|date=2022-05-14}}.</ref>. Cette situation rappelle la décision de [[Dilma Rousseff]] de prendre [[Michel Temer]] comme colistier en 2014, bien que le [[Mouvement démocratique brésilien|PMDB]] de Michel Temer était plus centriste que le [[Parti de la social-démocratie brésilienne|PSDB]] de Geraldo Alckmin<ref name="Lula centriste">Breno Altman, [https://www.monde-diplomatique.fr/2022/09/ALTMAN/65012 Au Brésil, « Lula » vire au centre], monde-diplomatique.fr, Septembre 2022, page 13.</ref>.

La coalition « Tous ensemble pour le Brésil » (''{{Langue|pt|Vamos juntos pelo Brasil}}''), formée de neuf partis soutenant la candidature de Lula, présente un programme axé sur les questions sociales (notamment le [[pouvoir d'achat]]) et la [[protection de l'environnement]]<ref>Selon ce document, la première mission d'un éventuel gouvernement Lula sera d'améliorer « les conditions de vie de l'immense majorité de la population brésilienne, ceux qui souffrent de la crise, de la faim, de la baisse du [[pouvoir d'achat]] […] avec des mesures d'urgence, mais aussi des réformes structurelles ». Voir {{Lien web |langue=fr |titre=L’ex-président brésilien Lula présente un programme axé sur le social et l’environnement |url=https://www.sudinfo.be/id469780/article/2022-06-21/lex-president-bresilien-lula-presente-un-programme-axe-sur-le-social-et |site=sudinfo.be |date=2022-06-21 |consulté le=2022-08-27}} ; {{Lien web |langue=fr |titre=Élection. Au Brésil, Lula courtise lui aussi les évangéliques |url=https://www.courrierinternational.com/article/election-au-bresil-lula-courtise-lui-aussi-les-evangeliques |site=Courrier international |date=2022-06-21 |consulté le=2022-08-27}}.</ref>. Donné largement battu, [[Jair Bolsonaro]] multiplie les initiatives dans les semaines précédant le premier tour : hausse des minima sociaux, chèques énergie, baisses d’impôts, pressions sur le groupe pétrolier [[Petrobras]] pour revoir ses tarifs à la baisse, conduisant le prix moyen de l’essence à chuter à son plus bas niveau en deux ans<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Brésil aux urnes : entre Bolsonaro et Lula, un choix décisif sous tension|périodique=Le Monde.fr|date=2022-10-01|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/01/le-bresil-aux-urnes-entre-bolsonaro-et-lula-un-choix-decisif-sous-tension_6143929_3210.html|consulté le=2022-10-08}}.</ref>.

[[Fichier:Lula e Freixo no Rio de Janeiro em 2022 - 03.jpg|thumb|Luiz Inácio Lula da Silva lors de sa campagne présidentielle de 2022.]]
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le {{date-|2 octobre 2022}}, l'écart entre les deux principaux candidats est plus faible que prévu. L'ancien chef de l'État arrive effectivement en tête, mais, avec 48,4 % des voix exprimées, manque une élection au premier tour annoncée par plusieurs enquêtes d'opinion. Il devance de cinq points Jair Bolsonaro (43,2 %) alors que les derniers sondages donnaient 10 à 15 points de retard à ce dernier. Le scrutin marque une polarisation de la vie politique brésilienne, le score cumulé des autres candidats ne dépassant pas les 10 %<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Présidentielle au Brésil : Lula devant Bolsonaro, un 2e tour nécessaire |url=https://www.huffingtonpost.fr/international/article/presidentielle-au-bresil-lula-devant-bolsonaro-un-2e-tour-necessaire_208473.html |site=Le HuffPost |date=2022-10-03 |consulté le=2022-10-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, Lula devance Bolsonaro, un second tour sera nécessaire|périodique=Le Temps|date=2022-10-03|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/bresil-lula-devance-bolsonaro-un-second-tour-sera-necessaire|consulté le=2022-11-12}}.</ref>.

Le duel entre Lula et Jair Bolsonaro est fixé au 30 octobre suivant, l'entre-deux-tours s'étalant ainsi sur quatre semaines. La campagne en vue du second tour est particulièrement agressive. Alors que Jair Bolsonaro qualifie son adversaire d'{{Citation|[[Alcoolisme|ivrogne]]}} et l'accuse de vouloir {{Citation|amener une clique d’incompétents pour diriger le Brésil}}, un juge du Tribunal supérieur électoral (TSE) ordonne que l'équipe de Lula cesse de diffuser une vidéo associant le président sortant au [[cannibalisme]]<ref>{{lien web |auteur1=SudOuest.fr avec [[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Présidentielle au Brésil : « cannibale » contre « ivrogne », la campagne du second tour sous haute tension |url=https://www.sudouest.fr/elections/presidentielle-au-bresil-cannibale-contre-ivrogne-la-campagne-du-second-tour-sous-haute-tension-12540618.php |site=sudouest.fr |date=09-10-2022 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Le Point.fr |titre=Brésil : un juge interdit à Lula d’associer Bolsonaro au cannibalisme |url=https://www.lepoint.fr/monde/bresil-un-juge-interdit-a-lula-d-associer-bolsonaro-au-cannibalisme-09-10-2022-2493059_24.php |site=lepoint.fr |date=09-10-2022 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>.

Luiz Inácio Lula da Silva, tout juste âgé de 77 ans, l'emporte au second tour de l'élection présidentielle face à Jair Bolsonaro avec 50,9 % des suffrages<ref>{{Lien web |titre=Brésil : le retour de Lula |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-du-lundi-31-octobre-2022-1064840 |site=radiofrance.fr |date=31 octobre 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Election présidentielle au Brésil : Lula élu d’une courte tête face à Bolsonaro au second tour|périodique=Le Monde.fr|date=2022-10-31|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/31/election-presidentielle-au-bresil-lula-elu-d-une-courte-tete-face-a-bolsonaro-au-second-tour_6147952_3210.html|consulté le=2022-10-31}}.</ref>. Il s'agit du scrutin présidentiel le plus serré de l’[[histoire du Brésil]]. Le {{date-|1 novembre 2022}}, Jair Bolsonaro reconnaît la victoire de Lula, sans le féliciter, lors d'un discours qu'il prononce à [[Brasilia]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Présidentielle au Brésil : "Je suivrai toujours les règles de la Constitution" assure Jair Bolsonaro |url=https://www.francebleu.fr/infos/international/presidentielle-au-bresil-je-suivrai-toujours-les-regles-de-la-constitution-assure-jair-bolsonaro-1667332410 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2022-11-01 |consulté le=2022-11-04}}.</ref>.

=== Retour à la présidence de la République ===
==== Transition et investiture ====
{{Article connexe|Manifestations électorales brésiliennes de 2022-2023}}
La transition entre Lula et Bolsonaro, commencée au début du mois de novembre 2022, est marquée par de fortes tensions. Des sympathisants du président sortant contestent sa défaite et des éruptions de violences se produisent dans le pays : manifestations, barrages routiers, tentatives d'attentat à la bombe et d'invasion de bâtiments publics, incendies de véhicules{{etc.}}<ref name=":7">{{Lien web |langue=fr |titre=Au Brésil en deuil, l’investiture sous tension du président Lula |url=https://www.lefigaro.fr/international/au-bresil-en-deuil-l-investiture-sous-tension-du-president-lula-20221230 |site=Le Figaro |date=2022-12-30 |consulté le=2022-12-31}}.</ref>. Le [[Parti libéral (Brésil, 2006)|Parti libéral]] réclame l'annulation d'une partie des voix de Lula, mettant en cause des « dysfonctionnements » afin de permettre au président sortant d’être déclaré vainqueur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil : le parti de Bolsonaro demande l'annulation d'une part des voix de Lula |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/bresil-le-parti-de-bolsonaro-demande-l-annulation-d-une-part-des-voix-de-lula-20221122 |site=Le Figaro |date=2022-11-22 |consulté le=2022-12-31}}.</ref>. Celui-ci – tout comme son vice-président, Hamilton Mourão – refuse de participer à la passation de pouvoir, une première depuis le retour de la démocratie, et part pour les États-Unis deux jours avant la fin de son mandat<ref name=":7" />.

L'investiture de Lula en tant que [[Liste des présidents du Brésil|{{39e}}]] [[président de la république fédérative du Brésil]] se déroule le {{date-|1er|janvier|2023}} à [[Brasilia]]. En raison de risques de troubles, la cérémonie est placée sous très haute sécurité<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Point |nom=magazine |titre=Brésil : les forces de sécurité « mobilisées à 100 % » pour l’investiture de Lula |url=https://www.lepoint.fr/monde/bresil-les-forces-de-securite-mobilisees-a-100-pour-l-investiture-de-lula-30-12-2022-2503217_24.php |site=Le Point |date=2022-12-30 |consulté le=2022-12-31}}.</ref>. Lors de son arrivée au palais présidentiel, Lula est accompagné du chef [[Kayapos|kayapo]] [[Raoni Metuktire]]<ref>{{Article |auteur1=Bruno Meyerfeld |titre=Brésil : Lula investi président de réconciliation |périodique=[[Le Monde]] |date=02-01-2023 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/02/lula-phenix-de-la-politique-bresilienne-investi-president-de-reconciliation_6156300_3210.html |accès url=payant |consulté le=09-04-2023}}.</ref>. Le nouveau président parade à bord d’une [[Rolls-Royce Motor Cars|Rolls-Royce]] jusqu’au [[Congrès national du Brésil|Congrès national]]. Au cours d’un long trajet, effectué en compagnie de son épouse et du vice-président [[Geraldo Alckmin]], il est acclamé par plusieurs milliers de personnes. Entourée de plusieurs gardes du corps, la voiture est ouverte, comme pour ses prédécesseurs, et ce malgré les menaces d'attentats. Arrivé au Congrès, Lula prête serment sur la [[Constitution brésilienne de 1988|Constitution]] avant de gagner le [[palais de l'Aurore]], où l’écharpe présidentielle lui est remise par une citoyenne et non par le président sortant, qui a quitté le pays<ref>{{Article|langue=fr|titre=Lula, phénix de la politique brésilienne, investi président de réconciliation|périodique=Le Monde.fr|date=2023-01-02|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/02/lula-phenix-de-la-politique-bresilienne-investi-president-de-reconciliation_6156300_3210.html|consulté le=2023-01-05}}.</ref>.

==== Composition du gouvernement ====
{{Article détaillé|Gouvernement Lula da Silva III}}
[[Fichier:01.01.2023 - Solenidade de Posse Presidencial 39º presidente do Brasil (52621120912).jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva accompagné de son épouse, du [[Raoni Metuktire|chef Raoni]] et d’un groupe de citoyens lors de son arrivée au palais présidentiel, le {{date-|1 janvier 2023}}.]]

Lula doit composer avec un [[Congrès national du Brésil|Congrès national]] toujours morcelé mais davantage marqué à droite que lors des précédentes législatures. Le [[Parti libéral (Brésil, 2006)|Parti libéral]] (PL) de Jair Bolsonaro s'est en effet imposé comme la première force politique lors des [[Élections parlementaires brésiliennes de 2022|élections parlementaires]], qui ont vu le {{Citation|''[[centrão]]''}} renforcer sa domination et la coalition [[Brésil de l'espoir]], menée par le PT, arriver en deuxième position avec seulement 16 % des sièges<ref>{{Article|langue=fr|titre=Elections au Brésil : vague ultraconservatrice au Congrès et dans les Etats de la fédération|périodique=Le Monde.fr|date=2022-10-03|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/03/elections-au-bresil-vague-ultraconservatrice-au-congres-et-dans-les-etats-de-la-federation_6144168_3210.html|consulté le=2022-10-08}}.</ref>. Lula conduit de difficiles négociations avec les partis du « ''centrão'' », reconnaissant que « former un gouvernement est plus difficile que de gagner les élections »<ref name=":8">{{Article|langue=fr|titre=Brésil : le retour de Marina Silva, militante-phare de l’écologie, à la tête du ministère de l’environnement|périodique=Le Monde.fr|date=2022-12-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/30/bresil-le-retour-de-marina-silva-militante-phare-de-l-ecologie-a-la-tete-du-ministere-de-l-environnement_6156091_3210.html|consulté le=2022-12-31}}.</ref>.

Son troisième gouvernement compte 37 ministres contre 23 sous la présidence Bolsonaro. Les ministères sont démembrés et, selon [[Rui Costa (homme politique)|Rui Costa]], ministre de la Maison civile, « les coûts et le volume des dépenses seront les mêmes, quel que soit le nombre de ministères »<ref>{{lien web |auteur1=Le Figaro avec [[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Brésil : Lula aura 37 ministres, contre 23 pour Bolsonaro |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/bresil-lula-aura-37-ministres-contre-23-pour-bolsonaro-20221217 |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |périodique=[[Le Figaro]] |date=17-12-2022 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>. La parité n'est pas respectée, avec onze femmes nommées, ce qui est cependant plus que dans le gouvernement Bolsonaro, qui n'en comptait que deux en 2019<ref>{{Lien brisé |url= https://information.tv5monde.com/info/au-bresil-le-gouvernement-lula-enfin-au-complet-483417 |titre=information.tv5monde.com/info/… |brisé le=09-04-2023}}.</ref>. Les formations conservatrices, telles que le [[Parti démocratique social]] et l’[[Union Brésil]], obtiennent de nombreux ministères<ref>Agriculture, Énergie, Communication, Tourisme, Transports, Villes, Planification.</ref>. En revanche, la majorité des ministères-clés (Économie, Affaires étrangères, Justice, Défense, Éducation, Travail) revient à des personnalités de gauche engagées de longue date à ses cotés<ref name=":8" />.

L'écologiste [[Marina Silva]] fait son retour au ministère de l'Environnement et [[Sônia Guajajara]], figure de la lutte pour les peuples autochtones, est nommée au symbolique ministère des Peuples indigènes. Un obstacle à la mise en place des politiques environnementales est le lobby lié à l'[[agrobusiness]], très puissant au Congrès. La large ouverture du gouvernement, qui va de la gauche radicale à la droite, expose celui-ci à des conflits internes, « notamment entre le ministère de l'Environnement et celui de l'Agriculture, qui est beaucoup plus proche du groupe des ruralistes du camp de l'agrobusiness »<ref name=":9">{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil : comment le président Lula peut répondre aux enjeux environnementaux |url=https://www.lejdd.fr/International/bresil-comment-le-president-lula-peut-repondre-aux-enjeux-environnementaux-4159031 |site=lejdd.fr |consulté le=2023-01-07}}.</ref>.

Pour déjouer une tentative d’insubordination des commandants de la marine et de l’aéronautique qui menaçaient de démissionner de leurs fonctions, Lula annonce un nouvel état-major à la tête des forces armées, choisi sur le critère de l’ancienneté<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, Lula dévoile la nomination de fidèles au gouvernement|périodique=Le Monde.fr|date=2022-12-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/13/au-bresil-lula-devoile-la-nomination-de-fideles-au-gouvernement_6154186_3210.html|consulté le=2022-12-31}}.</ref>.

Le troisième gouvernement Lula ne bénéficie pas du traditionnel [[état de grâce]] et fait partie des gouvernements les plus rejetés du Brésil depuis le retour de la démocratie<ref>{{lien web |langue=pt |auteur1=Rafael Barbosa |auteur2=Jonathan Karter |titre=Novo governo Lula : o 3º mais rejeitado na democracia |url=https://www.poder360.com.br/pesquisas/novo-governo-lula-o-3o-mais-rejeitado-na-democracia/ |site=poder360.com.br |date=07-02-2023 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>. Il hérite d'une situation de crise économique, avec un PIB en recul au dernier trimestre 2022<ref name=":10">{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, les premiers pas difficiles de Lula|périodique=Le Monde.fr|date=2023-03-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/08/au-bresil-les-premiers-pas-difficiles-de-lula_6164668_3210.html}}.</ref>.

Mis en minorité à plusieurs reprises au Congrès, Lula opère en septembre 2023, afin d'élargir sa base parlementaire, un premier remaniement de son gouvernement : le ministère des ports et aéroports et celui des sports reviennent aux [[Républicains (Brésil)|Républicains]] et aux [[Progressistes (Brésil)|Progressistes]], deux formations emblématiques de l’establishment brésilien<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, Lula contraint de s’allier avec la droite pour obtenir une majorité|périodique=Le Monde.fr|date=2023-09-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/08/au-bresil-lula-contraint-de-s-allier-avec-la-droite-pour-obtenir-une-majorite_6188385_3210.html|consulté le=2023-09-30}}</ref>.

==== Premières mesures ====
{{Article connexe|Invasion de la place des Trois Pouvoirs}}
[[Fichier:04.01.2023 - Cerimônia de Transmissão de Cargo do vice-presidente da República, Geraldo Alckmin, como ministro de Estado do Desenvolvimento, Indústria, Comércio e Serviços (52629441368).jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva et son vice-président, [[Geraldo Alckmin]], en janvier 2023.]]

Dans les heures qui suivent sa prise de fonction, Lula adopte une série de décrets et en révoque certains de son prédécesseur. Il réactive ainsi le Fonds Amazonie, publie un décret visant à combattre la déforestation et en abroge un autre autorisant l’exploitation minière dans les zones indigènes et les zones protégées au niveau environnemental. Par ailleurs, il limite l'[[Contrôle des armes à feu|accès aux armes]] et suspend la [[privatisation]] de huit compagnies publiques, dont la pétrolière [[Petrobras]] et la poste brésilienne. Sur le plan social, il prolonge le programme « [[Bolsa Família|Bolsa familia]] » et augmente le [[salaire minimum]]. Il lance aussi la création d’un programme visant à améliorer les conditions de travail des [[éboueur]]s<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Tout juste investi président, le Brésilien Lula signe des décrets sur les armes et l’Amazonie |url=https://www.nouvelobs.com/monde/20230102.OBS67854/tout-juste-investi-le-bresilien-lula-signe-des-decrets-sur-les-armes-et-l-amazonie.html |site=L'Obs |date=2023-01-02 |consulté le=2023-01-05}}.</ref>.

Le 8 janvier 2023 a lieu la première crise de la présidence de Lula. Plusieurs milliers de manifestants pro-Bolsonaro, refusant le résultat de l’élection présidentielle, [[Invasion de la place des Trois Pouvoirs|envahissent le Congrès national ainsi que le palais présidentiel]] et d’autres lieux de pouvoir à [[Brasilia]], donnant lieu à des scènes de chaos, d’émeutes et d’affrontements<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, des partisans de Bolsonaro envahissent le Congrès et le palais présidentiel, Lula décrète une « intervention fédérale »|périodique=Le Monde.fr|date=2023-01-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/08/au-bresil-des-centaines-de-partisans-de-bolsonaro-envahissent-l-exterieur-du-congres_6157090_3210.html|consulté le=2023-01-08}}.</ref>. Plusieurs centaines de manifestants se livrent à des actes de vandalisme et de destruction au sein du [[palais du Planalto]], siège de la présidence de la République. À ce moment, le président ne se trouve pas dans la résidence présidentielle, mais est en visite à [[São Paulo]]. Lula promet alors que les « vandales fascistes » seront punis et condamne une « attaque sans précédent » dans l’histoire du Brésil<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Violences au Brésil : Lula condamne l'invasion de "vandales fascistes" à Brasilia |url=https://www.ladepeche.fr/2023/01/08/violences-au-bresil-lula-condamne-linvasion-de-vandales-fascistes-a-brasilia-10912631.php |site=ladepeche.fr |consulté le=2023-01-08}}.</ref>. Dans la soirée, alors que la [[Polícia Militar (Brésil)|police militaire]] parvient à repousser les manifestants hors des lieux de pouvoir, Lula signe un décret autorisant le déploiement de l’armée dans le quartier de la [[place des Trois Pouvoirs]]{{refsou}}.

Il lance en février suivant un programme visant à construire deux millions de logements sociaux d’ici à 2026 et rétablit le Conseil national pour la sécurité alimentaire, supprimé par son prédécesseur<ref name=":10" />.

En juin 2023, il nomme au [[Tribunal suprême fédéral]], la plus haute juridiction du pays, l'avocat Cristiano Zanin, qui l’a défendu lors de ses procès pour corruption. Ce choix est perçu par la presse brésilienne comme une « récompense » compromettant la crédibilité de l'institution<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/bresil-lula-recompense-l-avocat-qui-l-a-sorti-de-prison-et-le-nomme-au-tribunal-supreme Lula “récompense l’avocat qui l’a sorti de prison” et le nomme au Tribunal suprême], courrierinternational.com, 2 juin 2023</ref>.

==== Politique économique ====
Une réforme fiscale portant sur la simplification d'un système réputé pour sa complexité voit le jour à l'été 2023. Alors que chacun des 27 États brésiliens et chacune des 5 400 municipalités possédait sa propre législation, la taxation de la consommation et de la production est uniformisée, afin notamment d'attirer les investisseurs. Le ministre des Finances, [[Fernando Haddad]], doit également présenter une réforme de l'[[impôt sur le revenu]] et sur le [[Impot et patrimoine|patrimoine]], visant à corriger les [[Inégalité sociale|inégalités sociales]] avec des mesures comme la taxation des [[Dividende|dividendes]] (actuellement exonérés d'impôts) et des [[fonds d'investissement]] offshore<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Au Brésil, une réforme fiscale ambitieuse pour attirer les investisseurs |url=https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/au-bresil-une-reforme-fiscale-ambitieuse-pour-attirer-les-investisseurs-1964230 |site=Les Echos |date=2023-07-21 |consulté le=2023-09-30}}.</ref>.

Lula annonce en août de la même année un vaste programme d'investissements dans les infrastructures de plus de 300 milliards d’euros en quatre ans. Une partie est destinée à financer les logements sociaux du projet « Ma maison ma vie ». Le programme prévoit aussi 100 milliards d'euros dans l'énergie et 65 milliards pour les transports et les routes. L'éducation et la santé sont également concernées, avec des constructions d'écoles et d'hôpitaux. Le projet vise également à doper la croissance économique et à développer l'[[énergie propre]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil: Lula relance son grand programme de travaux dans les infrastructures |url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20230812-br%C3%A9sil-lula-relance-son-grand-programme-de-travaux-dans-les-infrastructures |site=RFI |date=2023-08-12 |consulté le=2023-09-30}}.</ref>.

Il présente début septembre un plan d’ampleur d’éradication de la faim, alors que 33 millions de Brésiliens ne mangent pas à leur faim et que plus de la moitié du pays est touchée à des degrés divers par une forme d’[[insécurité alimentaire]]. Pour ce faire, il crée un réseau national de banques alimentaires afin d’éviter le gaspillage, augmente le budget alloué aux repas offerts dans les écoles ainsi que les achats de nourriture dans les exploitations agricoles familiales afin d'approvisionner les cantines populaires<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Brésil : le plan de Lula pour éradiquer la faim |url=https://www.humanite.fr/monde/bresil/bresil-le-plan-de-lula-pour-eradiquer-la-faim |site=humanite.fr |consulté le=2023-09-30}}.</ref>. Ces mesures s'inscrivent dans une politique plus large de construction de logements sociaux et de revalorisation du salaire minimum et des minimas sociaux. La lutte contre la faim dans le monde devient également prioritaire dans l'agenda international du président brésilien<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Brésil, la lutte contre la faim redevient une priorité|périodique=Le Monde.fr|date=2023-07-12|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/07/12/au-bresil-la-lutte-contre-la-faim-redevient-une-priorite_6181682_3244.html|consulté le=2023-09-30}}</ref>.

==== Vaccin contre la Covid-19 ====
{{Article connexe|Pandémie de Covid-19 au Brésil}}

En février 2023, après avoir signé une pétition demandant la levée des brevets sur les [[Vaccin contre la Covid-19|vaccins contre la Covid-19]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Un collectif de personnalités de la gauche nationale et |nom=internationale |titre=Levez les brevets sur les vaccins contre le Covid |url=https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/levez-les-brevets-sur-les-vaccins-contre-le-covid-20210220_UNEEUEQLPFHRDKHLJOVBOAOU3U/ |site=Libération |consulté le=2022-08-27}}.</ref>, il s'affiche en train de recevoir une cinquième dose de vaccin, lance une campagne nationale pour la vaccination et annonce que les prestations sociales aux plus pauvres seront coupées s'ils ne font pas vacciner leurs enfants<ref>{{Lien web |langue=pt-br |titre=Lula é vacinado por Alckmin e lança campanha nacional de vacinação |url=https://g1.globo.com/politica/noticia/2023/02/27/lula-lanca-campanha-nacional-de-vacinacao-em-evento-no-df.ghtml |site=G1 |date=2023-02-27 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt-br |titre=Lula diz que pais do Bolsa Família serão obrigados a vacinar os filhos para manter o benefício |url=https://g1.globo.com/rj/rio-de-janeiro/noticia/2023/02/06/lula-diz-que-beneficiarios-do-bolsa-familia-precisarao-vacinar-criancas-para-manter-beneficio.ghtml |site=G1 |date=2023-02-06 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>.

==== Politique environnementale ====
[[Fichier:01.01.2023 - Posse de Marina Silva, Ministra de Estado do Meio Ambiente (52623748541).jpg|vignette|redresse|left|Lula avec [[Marina Silva]], ministre de l'Environnement et du Changement climatique, en 2023.]]

À la [[Conférence de Charm el-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques|Conférence de Charm el-Cheikh sur les changements climatiques]] (COP 27) de novembre 2022, il plaide pour une réforme de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] et exprime son soutien à la création d'un mécanisme de financement destiné aux « [[Pertes et préjudices|pertes et dommages]] » causés par le [[réchauffement climatique]] dans les pays du Sud<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=A la COP27, Lula promet de stopper la déforestation en Amazonie |url=https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/a-la-cop27-lula-promet-de-stopper-la-deforestation-en-amazonie-1879646 |site=Les Echos |date=2022-11-16 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>.

Cependant, il doit composer avec le lobby de l'agroalimentaire<ref name=":12">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Au Brésil, les atermoiements de Lula sur l’environnement |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/un-monde-d-avance/au-bresil-les-atermoiements-de-lula-sur-l-environnement_5820092.html |site=Franceinfo |date=2023-05-26 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Arthur Lira, l’homme qui tient Lula et le gouvernement brésilien “entre ses mains” |url=https://www.courrierinternational.com/article/politique-arthur-lira-l-homme-qui-tient-lula-et-le-gouvernement-bresilien-entre-ses-mains |site=Courrier international |date=2023-06-12 |consulté le=2023-09-30}}.</ref>. En mai-juin 2023, le Congrès le désavoue sur la démarcation des terres indigènes, barrière importante contre la déforestation en Amazonie<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Brésil : les députés approuvent un projet limitant la démarcation des terres indigènes, contre l'avis de Lula |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-les-deputes-approuvent-un-projet-limitant-la-demarcation-des-terres-indigenes-contre-l-avis-de-lula_5858411.html |site=Franceinfo |date=2023-05-31 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>. Le Congrès vote par ailleurs un texte réduisant les compétences du ministère de l'Environnement et de celui des Peuples indigènes, et un autre fragilisant les agences de protection de la [[Mata Atlântica|Mata Atlantica]], la forêt du littoral atlantique<ref name=":12" />. Lula est alors accusé par ses partisans de n'avoir pas suffisamment manœuvré pour éviter cette situation<ref name="ref_auto_1">{{Lien web |langue=fr |titre=Sur l’environnement, Lula peine à convaincre |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-de-jean-marc-four-du-mardi-06-juin-2023-1920926 |site=France Inter |date=2023-06-06 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>. Par ailleurs, l'exploitation des ressources de cette zone se poursuit de façon intense, Lula soutenant même un vaste projet pétrolier controversé dans l'estuaire de l'Amazonie<ref name="ref_auto_1" />.

La [[déforestation]] au Brésil diminue de 42 % lors des sept premiers mois de l'année 2023 par rapport à la même période au cours de l'an passé. Les agences gouvernementales, autrefois passives ou complices sous le précédent gouvernement, ont été mises au travail sur le terrain. Au-delà de la surveillance des activités sur le terrain et de la répression de la déforestation, le Brésil s'attache également à encourager les actions de développement durable<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil : la déforestation recule |url=https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/bresil-la-deforestation-recule-1978310 |site=Les Echos |date=2023-09-14 |consulté le=2023-09-30}}.</ref>.

Le Brésil organise les 8 au 9 août 2023 un [[Sommet de l'Organisation du traité de coopération amazonienne de 2023|sommet]] sur la protection de la forêt amazonienne qui aboutit à la création de l'[[Alliance amazonienne de combat contre la déforestation]] avec les huit États sud-américains concernés.

==== Peuples indigènes ====
En janvier 2023, peu après son entrée en fonction, Lula décrète l’état d’urgence sanitaire dans la « Terre indigène Yanomami », située dans l’État du [[Roraima]], au nord du Brésil. Quelque 30 400 [[Yanomami|Yanomamis]], une communauté autochtone, y vivent dans des conditions déplorables, victimes de malnutrition et des maladies infectieuses, provoquant notamment la mort de nombreux enfants. Le gouvernement déploie l’armée et la police pour faire fuir des milliers de ''[[Garimpeiro|garimpeiros]],'' des chercheurs d'or illégaux dont l'activité a rendu impropre à la consommation l’eau des rivières et ruiné la pêche traditionnelle, entraînant une crise alimentaire. L’opération s’est poursuivie avec un volet humanitaire et l’installation d’un hôpital et l'approvisionnement en nourriture<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=François-Xavier |nom=Gomez |titre=Au Brésil, Lula lance la chasse aux orpailleurs pour sauver le peuple yanomami |url=https://www.liberation.fr/international/amerique/au-bresil-lula-lance-la-chasse-aux-orpailleurs-pour-sauver-le-peuple-yanomami-20230226_4ZM7U2XMCRCFDH2KTP2IUE5HFM/ |site=Libération |consulté le=}}.</ref>.

Le président brésilien signe en avril de la même année des décrets légalisant six nouvelles réserves autochtones, les premiers depuis des années. Ces réserves garantissent aux indigènes l'usage exclusif des ressources naturelles, en préservant leur mode de vie traditionnel, et sont considérées par les scientifiques comme un rempart contre la déforestation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil : six réserves légalisées par Lula, une bouffée d'oxygène pour les autochtones |url=https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20230428-au-br%C3%A9sil-lula-d%C3%A9cr%C3%A8te-l%C3%A9gales-six-r%C3%A9serves-indig%C3%A8nes-une-premi%C3%A8re-depuis-2018 |site=France 24 |date=2023-04-28 |consulté le=2023-09-30}}.</ref>.

==== Politique étrangère ====
Dans le cadre de la [[guerre russo-ukrainienne]], il dénonce l'[[Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022|invasion de l'Ukraine par la Russie]] mais aussi l'action des [[États-Unis]], de l'[[Union européenne]] et de l’[[Otan|OTAN]], à laquelle il reproche de « s’arroge[r] le droit d’installer des bases militaires dans les environs d’un autre pays »<ref name=":11" />{{,}}<ref name="Guerre en Ukraine : le Brésil et l'Argentine refusent d'envoyer des armes à Kiev" />{{,}}<ref name="Guerre en Ukraine : le porte-parole de la diplomatie ukrainienne dit à Lula qu'elle ne renoncera pas à la Crimée" />. D'après l'universitaire Hussein Kalout, « le point de vue de Lula, c’est qu’il faut parler à tout le monde et chercher une solution négociée, en particulier à un moment où l’on connaît un risque d’escalade très dangereux »<ref name=":11" />.

[[Fichier:02.03.2023 - Videochamada com o Presidente da Ucrânia, Volodymyr Zelensky (52721711242).jpg|vignette|Lula s'entretenant par visioconférence avec le [[président de l'Ukraine]], [[Volodymyr Zelensky]] (Brasilia, {{date-|2 mars 2023}}).]]
Réputé proche de [[Vladimir Poutine]], avec qui il partage des intérêts économiques et une méfiance envers les [[États-Unis]]<ref>https://www.lexpress.fr/monde/guerre-en-ukraine-pourquoi-lula-menage-poutine-S6KFDZYGFNCHZPGZ6ZUAGNIAP4/.</ref>, il tient des propos polémiques concernant le [[président de l'Ukraine]], [[Volodymyr Zelensky]], déclarant que {{Citation|ce type est aussi responsable de la guerre que Poutine}}, l'accusant même de faire du cinéma et de refuser de négocier<ref>{{Lien web |langue=en |titre=TIME's Interview With Lula on Ukraine, Bolsonaro and Democracy |url=https://time.com/6173232/lula-da-silva-transcript/ |site=Time |date=2022-05-04 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Attaques de Lula contre Zelensky : les raisons cachées de ses déclarations hallucinantes |url=https://www.lexpress.fr/monde/amerique/attaques-de-lula-contre-zelensky-les-raisons-cachees-de-ses-declarations-hallucinantes_2173029.html |site=L'Express |date=2022-05-06 |consulté le=2023-10-27}}.</ref>. En janvier 2023, estimant « qu'il ne vaut pas la peine de provoquer les Russes », il refuse la demande allemande d'envoyer des armes à Kiev<ref name="Guerre en Ukraine : le porte-parole de la diplomatie ukrainienne dit à Lula qu'elle ne renoncera pas à la Crimée" />{{,}}<ref name="Guerre en Ukraine : le Brésil et l'Argentine refusent d'envoyer des armes à Kiev">{{lien web |auteur1=Mayeul Aldebert |titre=Guerre en Ukraine : le Brésil et l'Argentine refusent d'envoyer des armes à Kiev |url=https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-le-bresil-et-l-argentine-refusent-d-envoyer-des-armes-a-kiev-20230129 |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |périodique=[[Le Figaro]] |date=29-01-2023 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>. À l'intention des États-Unis et de l'UE, il déclare : {{Citation|Vous auriez dû dire tout de suite : « L'Ukraine n'entrera pas dans l'OTAN ». Il n'y aurait pas eu la guerre.}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le brésilien Lula à contre-courant sur la guerre en Ukraine |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-de-jean-marc-four-du-jeudi-05-mai-2022-6936857 |site=France Inter |date=2022-05-05 |consulté le=2023-10-27}}.</ref> En {{date-|avril 2023}}, le président brésilien prend à nouveau position en affirmant que Zelensky {{citation|ne peut pas tout vouloir}} ; il demande alors à l’Ukraine de renoncer à la reconquête de la [[Crimée]] afin de mettre fin à la guerre<ref>{{lien web |auteur=Le HuffPost avec AFP |titre=Lula veut que l’Ukraine renonce à ce territoire pour arrêter la guerre |url=https://www.huffingtonpost.fr/international/article/lula-veut-que-l-ukraine-renonce-a-la-crimee-pour-mettre-fin-a-la-guerre_216273.html |site=[[Le HuffPost|Le Huffington Post]] |date=07-04-2023 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref name="Guerre en Ukraine : le porte-parole de la diplomatie ukrainienne dit à Lula qu'elle ne renoncera pas à la Crimée">{{Lien web|titre=Guerre en Ukraine : le porte-parole de la diplomatie ukrainienne dit à Lula qu'elle ne renoncera pas à la Crimée|jour=07|mois=avril|année=2023|url=https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-lula-suggere-a-kiev-de-renoncer-a-la-crimee-pour-mettre-fin-au-conflit-20230407|site=Le Figaro.fr|éditeur=Le Figaro|issn=0182-5852|consulté le= 8 avril 2023}}.</ref>. En février 2024, il refuse d’imputer la mort de l’opposant russe [[Alexeï Navalny]] au régime de Vladimir Poutine<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Le président brésilien Lula suscite une polémique en comparant la guerre Israël-Gaza à l’Holocauste |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/19/le-president-bresilien-lula-souleve-une-polemique-en-comparant-la-guerre-a-gaza-a-l-holocauste_6217332_3210.html |date=19 février 2024 |site=lemonde.fr |consulté le=21 février 2024}}.</ref>.

En mai 2023, Lula met fin à l'ostracisme contre le régime vénézuélien de [[Nicolás Maduro]], qu'il reçoit à [[Brasilia]], une [[Relations entre le Brésil et le Venezuela|première en huit ans]]<ref>https://www.liberation.fr/international/amerique/bresil-lula-met-fin-a-lostracisme-contre-le-venezuelien-maduro-20230530_IADPJ5TAPJDV3FI5NUMGCZR4S4/.</ref>. Il propose même l'intégration du [[Venezuela]] aux [[BRICS]], une suggestion qui fait polémique alors que ce pays est sous [[embargo]] américain<ref>https://www.courrierinternational.com/article/diplomatie-la-complaisance-de-lula-a-l-egard-de-maduro.</ref>.

Invité au sommet de l’[[Union africaine]] à [[Addis-Abeba]] ([[Éthiopie]]) le 17 février 2024, il déclenche une [[Incident diplomatique|crise diplomatique]] en accusant [[Israël]] de commettre un « [[génocide]] » des [[Palestiniens]] dans la [[bande de Gaza]]<ref>{{Lien web |titre=Après les propos du président brésilien Lula, la crise diplomatique entre le Brésil et Israël s’aggrave |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/19/apres-les-propos-du-president-bresilien-la-crise-diplomatique-entre-le-bresil-et-israel-s-aggrave_6217397_3210.html |site=Le Monde |date=19 février 2024}}.</ref>. Le président brésilien compare l’action en cours de l’État hébreu dans la bande de Gaza à celle d’[[Adolf Hitler|Hitler]] avec les [[Juifs]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Le Premier ministre israélien, [[Benyamin Netanyahou]], estime que les propos de Lula « sont honteux et graves »<ref>{{Lien web |titre=Gaza : le président brésilien Lula accuse Israël de « génocide », des propos « honteux » pour Netanyahou |url=https://www.leparisien.fr/international/israel/gaza-le-president-bresilien-lula-accuse-israel-de-genocide-18-02-2024-JAP643TPGNDVFL6UOETEGEHGLE.php |site=Le Parisien |date=Le 18 février 2024}}.</ref> et, en représailles, le ministre israélien des Affaires étrangères, [[Israël Katz]], annonce que Lula est ''[[persona non grata]]'' en Israël<ref>{{Lien web |auteur=Michaël Blum et Ramon Sahmkow |titre=Lula «persona non grata» en Israël |url=https://www.ledevoir.com/monde/807492/crise-diplomatique-bresil-israel-lula-persona-non-grata-israel |site=ledevoir.com |date=19 février 2024}}.</ref>. Le [[Président de la république de Colombie|président colombien]], [[Gustavo Petro]], se dit solidaire des propos de son homologue brésilien et accuse à son tour  Israël de commettre un « génocide »<ref>{{Lien web |titre=Après Lula au Brésil, le président colombien, Gustavo Petro, accuse à son tour Israël de « génocide » |url=https://www.lepoint.fr/monde/apres-lula-au-bresil-le-president-colombien-gustavo-petro-accuse-a-son-tour-israel-de-genocide-21-02-2024-2553071_24.php |site=Le Point |date=21/02/2024}}.</ref>.

==== Possible candidature à l'élection présidentielle de 2026 ====
Après avoir affirmé durant la campagne présidentielle de 2022 qu'il n'entendait pas briguer un nouveau mandat en cas de victoire, estimant « que personne ne pouvait prétendre être réélu à 81 ans », il change d'avis en février 2023 : il indique qu'il ne ferme pas la porte à cette possibilité s'il est en bonne santé. En cas de nouvelle réélection, il aurait 85 ans à la fin d'un quatrième mandat<ref>{{lien web |langue=es |titre=Lula admite posibilidad de disputar la reelección en 2026 |url=https://www.dw.com/es/lula-admite-posibilidad-de-disputar-la-reelección-en-2026/a-64599273 |site=DW.COM |consulté le=09-04-2023}}.</ref>.

== Prises de position ==

=== Économie et social ===
{{...}}

Luiz Inácio Lula da Silva s'oppose en 2022 à la privatisation de l'entreprise publique d'électricité [[Eletrobras]]<ref>{{Lien web |langue=pt-BR |nom=juliavieira |titre=Lula e presidente do PT voltam a criticar a privatização da Eletrobras |url=https://www.cnnbrasil.com.br/politica/lula-e-gleisi-voltam-a-criticar-a-privatizacao-da-eletrobras-a-preco-de-banana/ |site=CNN Brasil }}.</ref>.

=== Environnement ===
{{...}}

Lula est un opposant historique à la [[déforestation en Amazonie]].

=== Sujets sociétaux ===
Il défend la [[légalisation de l'avortement]], très restreint au [[Brésil]], ce qui fait polémique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Légalisation. Au Brésil, Lula défend le droit à l’avortement et crée la polémique |url=https://www.courrierinternational.com/article/legalisation-au-bresil-lula-defend-le-droit-a-l-avortement-et-cree-la-polemique |site=Courrier international |date=2022-04-08 |consulté le=2022-08-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://www.boursier.com/vals/all/benoit-xvi-met-en-garde-la-classe-politique-bresilienne-sur-l-av-feed-24312.htm|titre= Benoît XVI met en garde la classe politique brésilienne sur l'avortement|site=boursier.com}}.</ref>. Il critique ainsi une certaine {{Citation|idée de la famille}} portée par les institutions brésiliennes selon laquelle {{Citation|l'autorisation d'un homme}} est nécessaire avant toute intervention et une législation inégalitaire au préjudice principalement des classes populaires : {{Citation|Ici, au Brésil, des femmes pauvres meurent en tentant d'avorter quand la dame peut avorter à [[Paris]] ou à [[Berlin]]}}<ref>{{Lien web |langue=pt-BR |titre=Lula defende aborto como tema de saúde pública: "Mulheres pobres morrem. Madames vão a Paris" |url=https://www.brasildefato.com.br/2022/04/05/lula-defende-aborto-como-tema-de-saude-publica-mulheres-pobres-morrem-madames-vao-a-paris |site=Brasil de Fato |consulté le=2022-09-11}}.</ref>. Cette position est critiquée par les milieux [[évangéliques]] et d'extrême droite<ref>{{Lien web |langue=pt-BR |nom=estevaobertoni |titre=Lula é criticado por bolsonaristas e evangélicos após dizer que todos deveriam ter direito ao aborto |url=https://www.cnnbrasil.com.br/politica/lula-e-criticado-por-bolsonaristas-e-evangelicos-apos-dizer-que-todos-deveriam-ter-direito-ao-aborto/ |site=CNN Brasil |consulté le=2022-09-11}}.</ref>.

Concernant les droits des [[peuples indigènes du Brésil]], « Lula a évoqué l'existence d'une dette historique de l'État brésilien envers les communautés indigènes et autochtones et [souhaite] reprendre le long travail de légalisation des territoires indigènes amazoniens », souligne Christophe Ventura, directeur de recherche à l’[[Institut de relations internationales et stratégiques|Iris]] chargé du programme Amérique latine. « Cela signifie qu'à chaque fois qu'un territoire est légalisé ou redonné à des communautés indigènes, ces territoires deviennent une zone protégée, soustraite à toutes formes de déforestation légale ou illégale »<ref name=":9" />.

Lors de sa première présidence, il se déclare favorable à la légalisation du [[mariage entre personnes de même sexe]]<ref>{{Lien web|titre=Lula : un bilan globalement positif pour les LGBT du Brésil|url=http://yagg.com/?post_type=post&p=33943|date=02.10.2010}}.</ref>.

Cherchant à mobiliser le vote des évangéliques durant la campagne présidentielle de 2022, il revient sur la nécessité de dépénaliser l’avortement, et affirme dans une lettre ouverte publiée à quelques jours du second tour : « Notre programme de gouvernement s’engage à respecter la vie dans toutes ses étapes. […] Je suis personnellement contre l’avortement »<ref name="Backlash">{{Lien web |auteur1=Amandine Clavaud |auteur2=Lucie Daniel |auteur3=Clara Dereudre |auteur4=Lola-Lou Zeller |titre=Droits des femmes : combattre le « backlash » |url=https://www.jean-jaures.org/wp-content/uploads/2023/02/Rapport_Backlash.pdf |date=février 2023 |site=[[Fondation Jean Jaurès|jean-jaures.org]] |passage=23 |consulté le=17 février 2023}}.</ref>. Durant cette campagne, il est également accusé de [[transphobie]] par l'hebodomadaire conservateur  ''[[Gazeta do Povo]]'' après qu'il eut critiqué les « fakes news » produites par le camp pro-Bolsonaro, qui l'accuse notamment de vouloir propager l'homosexualité chez les enfants. Les associations LGBT lui apportent cependant leur soutien<ref>{{Article |langue=pt |auteur1=Eli Vieira |titre=Lula trata como absurdo “nascer mulher e depois virar homem” |périodique=[[Gazeta do Povo]] |date=19-10-2022 |lire en ligne=https://www.gazetadopovo.com.br/ideias/lula-trata-como-absurdo-nascer-mulher-e-depois-virar-homem-mas-e-defendido-por-ong/amp/ |accès url=payant |consulté le=09-04-2023}}.</ref>.

=== Politique étrangère ===
[[Fichier:Chavez_Kirch_Lula141597.jpg|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva avec [[Hugo Chávez]] et [[Néstor Kirchner]] (2006).]]
[[Fichier:14.04.2023 - Cerimônia Oficial de Recepção (52819383435).jpg|vignette|redresse|Lula avec le président de la république populaire de Chine, [[Xi Jinping]], et leurs épouses, {{nobr|en 2023}}.]]

Lula affiche un [[anti-impérialisme]], un [[antiaméricanisme]] et un [[tiers-mondisme]] répandus dans les mouvements de gauche en [[Amérique latine]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le brésilien Lula à contre-courant sur la guerre en Ukraine |url=https://www.franceinter.fr/emissions/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-de-jean-marc-four-du-jeudi-05-mai-2022 |site=franceinter.fr |consulté le=2022-05-07}}.</ref>{{,}}<ref name=":11">{{Article|langue=fr|titre=Rencontre Biden-Lula : la guerre en Ukraine au menu des discussions|périodique=Le Monde.fr|date=2023-02-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/10/avant-sa-rencontre-avec-biden-lula-en-appelle-a-ses-racines-de-la-gauche-latino-americaine-et-se-reve-en-mediateur-dans-la-guerre-en-ukraine_6161300_3210.html}}.</ref>.

Lula s'oppose également aux dirigeants occidentaux en refusant de signer une déclaration de l'[[ONU]] qui dénonce des violations des [[droits de l'homme]] au [[Nicaragua]] et en permettant à deux navires de guerre [[iran]]iens d'accoster au Brésil. Par ailleurs, en pleine guerre entre la Russie et l'Ukraine, il appelle les [[BRICS]] (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à substituer au [[dollar]] une autre monnaie pour le commerce international<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brésil : Lula peut-il se mettre les Occidentaux à dos ? |url=https://fr.euronews.com/2023/05/01/bresil-lula-peut-il-se-mettre-les-occidentaux-a-dos |site=euronews |date=2023-05-01 |consulté le=2023-10-21}}.</ref>.

Lors de l'[[élection présidentielle française de 2022]], il apporte son soutien à la candidature de [[Jean-Luc Mélenchon]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Marceau |nom=Taburet |titre=Présidentielle : l’ancien président brésilien Lula soutient Jean-Luc Mélenchon |url=https://www.liberation.fr/politique/elections/presidentielle-lancien-president-bresilien-lula-soutient-jean-luc-melenchon-20220405_TU2BNO24NVCQ5JRVHAIMO6N23I/ |site=Libération }}.</ref>.

== Distinctions ==

=== Prix ===
En 2003, il reçoit le [[prix Princesse des Asturies]] de la coopération internationale, et en 2006, il reçoit le [[prix de l'« Homme d'État de l'année »]]. En 2007, il reçoit le [[prix Lech-Wałęsa]] {{Citation|pour avoir fait des efforts pour réduire les inégalités sociales, et avoir été l'avocat d'une compréhension pacifique et d'un partenariat entre les nations, en particulier en renforçant la position des pays en développement dans le concert des nations<ref>{{en}} [http://www.solidarnoscdlaprzyszlosci.pl/en/181,36 Lauréats] du [[prix Lech-Wałęsa]].</ref>.}}. En 2008, il a reçu le [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] 'Félix Houphouët-Boigny Peace Prize'<ref>United Nations (13 May 2009). [https://news.un.org/en/story/2009/05/299902 Brazilian President awarded UN cultural agency’s peace prize]. (Consulté le 2 janvier 2023).</ref>. Il est également récipiendaire de la [[Médaille de la Ville de Paris|médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris]] et lauréat du prix « Mondial UIT des télécommunications et de la société de l’information »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, rend visite à l’UIT |url=https://www.itu.int/net/itunews/issues/2009/06/13-fr.aspx |site=itu.int |date=2009|brisé le = 2023-11-23}}.</ref>. En 2012, il a reçu le [[Prix des quatre libertés de Roosevelt]].

=== Docteur ''honoris causa'' ===
Plusieurs universités lui ont décerné un [[Doctorat honoris causa|doctorat ''honoris causa'']], dont :
* [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po Paris]] (France)<ref>Axel Gyldén, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/lula-retraite-hyperactif-en-visite-a-paris_1033604.html Lula, "retraité" hyperactif, en visite à Paris] sur ''[[L'Express|lexpress.fr]]'', 27 septembre 2011.</ref> ;
* [[Université de Coimbra]] (Portugal) ;
* [[Université pontificale de Salamanque]] (Espagne) ; 
* [[Université nationale de Rosario]] (Argentine).

== Décorations ==
[[Fichier:CNI_71_anos_-_Lula_e_Monteiro_Neto.JPG|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva décoré des insignes du collier de l'Ordre brésilien du Mérite (2009).]]

=== Décorations brésiliennes ===

* [[Fichier:BRA - Order of the Southern Cross - Grand Cross BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre national de la Croix du Sud|Grand collier et grand-croix de l'Ordre national de la Croix du Sud]], de droit en qualité de grand maître de l'ordre.
* [[Fichier:BRA_Ordem_de_Rio_Branco_Gra-Cruz_BAR.svg|50x50px|BRA Ordem de Rio Branco Gra-Cruz BAR]] Grand collier de l'[[Ordre de Rio Branco]], de droit en qualité de grand maître de l'ordre.

* [[Fichier:National_Order_of_Merit_-_Grand_Cross_(Brazil)_-_ribbon_bar.png|50x50px|National Order of Merit - Grand Cross (Brazil) - ribbon bar]] Grand collier de l'{{Lien|langue=en|trad=National Order of Merit (Brazil)|fr=Ordre brésilien du Mérite|texte=Ordre brésilien du Mérite}}, de droit en qualité de grand maître de l'ordre.
* [[Fichier:Order_of_Military_Merit.png|50x50px|Order of Military Merit]] Grand-croix de l'{{Lien|langue=en|trad=Order of Military Merit (Brazil)|fr=Ordre brésilien du Mérite militaire|texte=Ordre brésilien du Mérite militaire}}, de droit en qualité de grand maître de l'ordre.
* [[Fichier:Ordem_do_mérito_judiciario_militar.png|50x50px|Ordem do mérito judiciario militar]] Grand-croix de l'Ordre du mérite judiciaire militaire, de droit en qualité de grand maître de l'ordre.
* [[Fichier:Order_of_Naval_Merit_-_Grand_Cross_(Brazil)_-_ribbon_bar.png|50x50px|Order of Naval Merit - Grand Cross (Brazil) - ribbon bar]] Grand-croix de l'{{Lien|langue=en|trad=Order of Naval Merit (Brazil)|fr=Ordre brésilien du Mérite naval|texte=Ordre brésilien du Mérite naval}}, de droit en qualité de grand maître de l'ordre.
* [[Fichier:BRA_Ordem_do_Mérito_Aeronáutico_Grã-Cruz.png|50x50px|BRA Ordem do Mérito Aeronáutico Grã-Cruz]] Grand-croix de l'[[Ordre du Mérite aéronautique (Brésil)|Ordre du Mérite aéronautique]], de droit en qualité de grand maître de l'ordre.

=== Décorations étrangères ===
[[Fichier:LuladaSilvaeOmarBongo.JPG|vignette|Luiz Inácio Lula da Silva décoré par [[Omar Bongo]] des insignes du grand-croix de l’[[Ordre de l'Étoile équatoriale|Ordre de l’Étoile Équatoriale]] (2004).]]
* [[Fichier:National_Order_of_Merit_-_Athir_v.1_(Algeria)_-_ribbon_bar.gif|50x50px]] Collier de l’[[Ordre du Mérite national (Algérie)|Ordre du Mérite national]] (7 février 2006) {{Algérie}}
* [[Fichier:Order_of_the_Companions_of_O.R._Tambo_(ribbon_bar).gif|50x50px]] Compagnon de l'{{Lien|langue=en|trad=Order of the Companions of O. R. Tambo|fr=ordre de O. R. Tambo|texte=Ordre de O. R. Tambo}} (2011) {{Flag|Afrique du Sud}}
* [[Fichier:Order of King Abdulaziz, 1st Class (Saudi Arabia).png|sans_cadre|50x50px]] Collier de l'[[Ordre du roi Abdelaziz]] (2009) {{Flag|Arabie saoudite}}

* [[Fichier:BEN_National_Order_of_Dahomey_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px]] [[Ordre national du Bénin|Grand-croix de l'ordre national du Bénin]] {{Bénin}}

* [[Fichier:Amílcar_Cabral_Order_-_1st_Class_(Cabo_Verde).png|50x50px]] Première classe de l’[[Ordre d'Amilcar Cabral|Ordre d’Amílcar Cabral]] (2004) {{Cap-Vert}}

* [[Fichier:COL Order of Boyaca - Grand Cross BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] Grand-croix de l’[[Ordre de Boyacá]] (2005) {{Colombie}}
* [[Fichier:Carlos_Manuel_de_Cespedes_Communist.png|50x50px]] Médaille de l'Ordre de Carlos Manuel de Cespedes (20 décembre 2019) {{flag|Cuba}}

* [[Fichier:Order_of_the_Elephant_Ribbon_bar.svg|50x50px]] Chevalier de l’[[Ordre de l'Éléphant|Ordre de l’Éléphant]] (12 septembre 2007) {{Danemark}}

* [[Fichier:Ribbon_bar_of_Orden_Nacional_de_San_Lorenzo.png|50x50px]] Collier de l’[[ordre national de San Lorenzo]] (6 juin 2013) {{Équateur}}

* [[Fichier:Order_of_Isabella_the_Catholic_-_Sash_of_Collar.svg|50x50px]] Collier de l’[[Ordre d'Isabelle la Catholique]] (2003) {{Espagne}} 

* [[Fichier:GAB_Order_of_the_Equatorial_Star_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px]] Grand-croix de l’[[Ordre de l'Étoile équatoriale]] (2004) {{Gabon}}
* [[Fichier:Ribbon_bar_of_the_Order_of_the_Star_of_Ghana.gif|alt=|50x50px]] Compagnon de l'[[Ordre de l'Étoile du Ghana]] (2005) {{Flag|Ghana}}
* [[Fichier:Medalha_Amílcar_Cabral.svg|50x50px|Medalha Amílcar Cabral]] [[Médaille d'Amílcar Cabral]] (2010) {{Flag|Guinée-Bissau}}

* [[Fichier:GUY_Order_of_Excellence_of_Guyana_ribbon_bar.png|50x50px]] Première classe de l’Ordre d’Excellence (25 novembre 2010) {{Guyana}}

* [[Fichier:MEX_Orden_del_Aguila_Azteca_2011_Collar_BAR.svg|50x50px|MEX Orden del Aguila Azteca 2011 Collar BAR]] Collier de l'[[Ordre de l'Aigle aztèque]] (2007) {{Mexique}}

* [[Fichier:St_Olavs_Orden_storkors_stripe.svg|50x50px]] Grand-croix de l’[[Ordre de Saint-Olaf|Ordre de Saint-Olav]] (13 septembre 2007) {{Norvège}}
* [[Fichier:Den_kongelige_norske_fortjenstorden_storkors_stripe.svg|alt=|50x50px|Den kongelige norske fortjenstorden storkors stripe]] Grand-croix de l'[[ordre royal norvégien du Mérite]] (2003) {{Norvège}}
* [[Fichier:Grand_Collar_of_the_Order_of_the_State_of_Palestine_ribbon.svg|50x50px]] [[Grand Collier de l'État de Palestine]] (2010) {{Flag|Palestine}}

* [[Fichier:Ribbon_Order_Omar_Torrijos_Herrera.svg|50x50px|Ribbon Order Omar Torrijos Herrera]] Collier de l'[[Ordre d’Omar Torrijos Herrera]] (10 août 2007) {{Flag|Panama}}

* [[Fichier:PER_Order_of_the_Sun_of_Peru_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px]] Collier de l’[[Ordre du Soleil]] (2003) {{Pérou}}
* [[Fichier:PRT_Order_of_Camões_-_Grand_Collar_BAR.svg|50x50px|PRT Order of Camões - Grand Collar BAR]] Collier de l'{{Lien|langue=en|trad=Order of Camões|fr=Ordre de Camões|texte=Ordre de Camões}} (22 avril 2023) {{Portugal}}

* [[Fichier:PRT_Military_Order_of_the_Tower_and_of_the_Sword_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px|PRT Military Order of the Tower and of the Sword - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l’[[Ordre de la Tour et de l'Épée|Ordre de la Tour et de l’Épée]] (5 mars 2008) {{Portugal}}

* [[Fichier:PRT_Order_of_Liberty_-_Grand_Collar_BAR.png|50x50px]] Collier de l’[[Ordre de la Liberté (Portugal)|Ordre de la Liberté]] (23 juillet 2003) {{Portugal}}
* [[Fichier:Order_of_the_Seraphim_-_Ribbon_bar.svg|50x50px|Order of the Seraphim - Ribbon bar]] [[Ordre des Séraphins|Chevalier de l'ordre des Séraphins]] (2007) {{Flag|Suède}}

* [[Fichier:Order_Of_Ummayad_(Syria)_-_ribbon_bar.gif|50x50px]] Première classe de l’[[Ordre des Omeyyades]] (2010) {{Syrie}}

* [[Fichier:Order_of_the_Bath_UK_ribbon.svg|50x50px]] Chevalier Grand-Croix de l’[[Ordre du Bain]] (2006) {{Royaume-Uni}}
* [[Fichier:Order_of_Prince_Yaroslav_the_Wise_1st_2nd_and_3rd_Class_of_Ukraine.png|50x50px]] Première classe de l'[[Ordre du Prince Iaroslav le Sage]] (2003) {{Ukraine}}

* [[File:Order_of_Freedom_of_Ukraine.png|50px]] Médaille de l'[[Ordre de la Liberté (Ukraine)|Ordre de la Liberté]] (2009) {{Ukraine}}
* [[Fichier:ZAM Order of the Eagle of Zambia ribbon.svg|50x50px|Ord.Eagle.Zambia]] Grand-commandeur avec collier de l'[[Ordre de l'Aigle de Zambie]] (2010) {{Flag|Zambie}}

== Notes et références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage |langue originale=pt |auteur=[[:pt:Denise Paraná|Denise Paraná]] |traducteur=Régine Ferrandis |titre=Lula |sous-titre=l'enfant du Brésil |titre original=A História de Lula: O Filho do Brasil |lieu=Paris |éditeur=F. Bourin |collection=Politique |année=2010 |pages totales=149 |isbn=978-2-84941-202-2 |bnf=42302496 |plume=oui}}
* {{en}} John D. French, ''Lula and His Politics of Cunning'', The University of North Carolina Press, 2020.
* Fernando Morais, ''Lula : de la lutte syndicale au combat politique'', tome 1 (traduit du portugais par Ana et Gilles de Staal), préface d’Ignacio Ramonet, 304 p., Paris, Ithaque, 2024. 

== Liens externes ==
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[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre du roi Abdelaziz]]
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[[Catégorie:Lauréat de la médaille de la Ville de Paris]]
[[Catégorie:Citoyen d'honneur de la Ville de Paris]]
[[Catégorie:Personnalité politique condamnée pour corruption]]
[[Catégorie:Prisonnier de droit commun brésilien]]
[[Catégorie:Naissance en octobre 1945]]
[[Catégorie:Naissance au Pernambouc]]
[[Catégorie:Personnalité connue sous un mononyme]]