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== Terminologie ==
== Terminologie ==
{{citation|Compas}} et {{citation|compas direct}} sont les premiers termes utilisés depuis la fin des [[années 1950]] et [[années 1960|1960]] pour décrire le genre musical<ref name=":0">{{lien web|lang=fr|url=https://www.konpa.info/fr/compas|titre= Konpa – c'est Compas|consulté le=10 mai 2024}}.</ref>. Le terme de {{citation|konpa}}, quant à lui, est utilisé depuis la fin des [[années 1980]]<ref name=":0"/>. {{citation|Compas}} est le terme qui prime en langue française, et {{citation|konpa}} en créole haïtien.
{{citation|Compas}} et {{citation|compas direct}} sont les premiers termes utilisés depuis la fin des [[années 1950]] et [[années 1960|1960]] pour décrire le genre musical<ref name=":0">{{lien web |lang=fr |titre=Konpa – c'est l'un des plus beaux rythmes musicaux du monde |url=https://www.konpa.info/fr/compas |consulté le=10 mai 2024}}.</ref>. Le terme de {{citation|konpa}}, quant à lui, est utilisé depuis la fin des [[années 1980]]<ref name=":0"/>. {{citation|Compas}} est le terme qui prime en langue française, et {{citation|konpa}} en créole haïtien.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Origines et débuts ===
=== Origines et débuts ===
En 1955, Nemours Jean-Baptiste forme en compagnie de son compère, le [[saxophoniste]], [[chef d'orchestre]] et arrangeur Webert Sicot, le Conjunto International<ref name="Nouvelliste2020">{{article|langue=fr|url texte=https://lenouvelliste.com/article/218969/un-panorama-de-lhistoire-de-la-musique-haitienne|titre=Un panorama de l'histoire de la musique haïtienne|périodique=[[Le Nouvelliste (Haïti)|Le Nouvelliste]]|jour=27|mois=juillet|année=2020 auteur1=Jean Jean-Pierre}}.</ref>. Le {{date-|26 juillet}} de la même année, à [[Port-au-Prince]], en [[Haïti]], l’orchestre donne son premier concert. Quelques semaines plus tard, Webert Sicot quitte cette formation. Le Conjunto International devient L'Ensemble aux callebasses<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Manuel|titre=Popular Musics of the Non-Western World|éditeur=Oxford University Press|année=1988|titre chapitre=Latin merica and the Caribbean|pages=24-83}}.</ref>. Au début, les rythmes principaux que jouent Nemours Jean Baptiste et ses musiciens sont fondés sur le genre populaire Grenn Siwèl, encore appelé en Haïti le [[Twoubadou]], ainsi que sur la [[méringue]] et le [[Quadrille (danse)|quadrille]] haïtiens. L’orchestre interprète également des morceaux originaux joués sur des rythmes cubains tels la [[Guaracha]] et le [[Son cubain|son montuno]]. En 1957, Nemours Jean-Baptiste (avec l'assistance des frères Duroseau, Kreudzer et Richard), invente {{incise|graduellement}} le compas direct<ref>{{article|langue=fr|titre=Le kompa, la musique qui a failli conquérir le monde|périodique=[[France Info]]|auteur1=[[Bertrand Dicale]]|jour=24|mois=janvier|année=2014|url texte=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-zoom-culture/le-kompa-la-musique-qui-a-failli-conquerir-le-monde_1749709.html}}.</ref>. C'est la naissance d'un genre et d'une culture musicale<ref name="Nouvelliste2020" />.
En 1955, Nemours Jean-Baptiste forme en compagnie de son compère, le [[saxophoniste]], [[chef d'orchestre]] et arrangeur Webert Sicot, le Conjunto International<ref name="Nouvelliste2020">{{article|langue=fr|url texte=https://lenouvelliste.com/article/218969/un-panorama-de-lhistoire-de-la-musique-haitienne|titre=Un panorama de l'histoire de la musique haïtienne|périodique=[[Le Nouvelliste (Haïti)|Le Nouvelliste]]|jour=27|mois=juillet|année=2020 auteur1=Jean Jean-Pierre}}.</ref>. Le {{date-|26 juillet}} de la même année, à [[Port-au-Prince]], en [[Haïti]], l’orchestre donne son premier concert. Quelques semaines plus tard, Webert Sicot quitte cette formation. Le Conjunto International devient L'Ensemble aux callebasses<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Manuel|titre=Popular Musics of the Non-Western World|éditeur=Oxford University Press|année=1988|titre chapitre=Latin merica and the Caribbean|pages=24-83}}.</ref>. Au début, les rythmes principaux que jouent Nemours Jean Baptiste et ses musiciens sont fondés sur le genre populaire Grenn Siwèl, encore appelé en Haïti le [[Twoubadou]], ainsi que sur la [[méringue]] et le [[Quadrille (danse)|quadrille]] haïtiens. L’orchestre interprète également des morceaux originaux joués sur des rythmes cubains tels la [[Guaracha]] et le [[Son cubain|son montuno]]. En 1957, Nemours Jean-Baptiste (avec l'assistance des frères Duroseau, Kreudzer et Richard), invente {{incise|graduellement}} le compas direct<ref>{{article|langue=fr|auteur1=[[Bertrand Dicale]]|titre=Le Konpa, la musique qui doit conquérir le monde|périodique=[[France Info]]|jour=24|mois=janvier|année=2014|date=|url texte=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-zoom-culture/le-kompa-la-musique-qui-a-failli-conquerir-le-monde_1749709.html}}.</ref>. C'est la naissance d'un genre et d'une culture musicale<ref name="Nouvelliste2020" />.


La musique urbaine cubaine basée sur le concept de ''{{lang|en|[[big band]]}}'' des [[États-Unis]] et du [[jazz]] influence fortement le compas direct. La présence des [[Instrument à vent|instruments à vent]] comme le [[saxophone]], la [[trompette]], le [[Trombone (instrument)|trombone]] pour ne citer que ces instruments, et la composition même des premiers groupes illustrent le lien entre ces deux styles musicaux. Ce lien de filiation explique la présence du terme ''{{lang|en|band}}'' dans les appellations choisies par de nombreux groupes : [[Magnum Band]], [[System Band]] et l'organisation des groupes autour d'une sorte de chef d'orchestre, leader du groupe. Avec la contredanse Kwaze le 8 venue du sud d’Haïti, le compas participe à la culture haïtienne<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La musique haïtienne|url=http://www.musiquehaitienne.fr/le-kompa/|site=musiquehaitienne.fr|consulté le=17 décembre 2019}}.</ref>. Il connaît, durant les [[années 1970]], un grand succès dans les [[caraïbes]]. Nemours Jean-Baptiste a introduit également dans ses formations la [[guitare électrique]], la [[guitare basse|basse]], des percussions telles que le ''{{lien|langue=en|trad=floor tom}}'', et à la fin des [[années 1960]] l'orgue ou le piano<ref name="Nouvelliste2020" />.
La musique urbaine cubaine basée sur le concept de ''{{lang|en|[[big band]]}}'' des [[États-Unis]] et du [[jazz]] influence fortement le compas direct. La présence des [[Instrument à vent|instruments à vent]] comme le [[saxophone]], la [[trompette]], le [[Trombone (instrument)|trombone]] pour ne citer que ces instruments, et la composition même des premiers groupes illustrent le lien entre ces deux styles musicaux. Ce lien de filiation explique la présence du terme ''{{lang|en|band}}'' dans les appellations choisies par de nombreux groupes : [[Magnum Band]], [[System Band]] et l'organisation des groupes autour d'une sorte de chef d'orchestre, leader du groupe. Avec la contredanse Kwaze le 8 venue du sud d’Haïti, le compas participe à la culture haïtienne<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La musique haïtienne|url=http://www.musiquehaitienne.fr/le-kompa/|site=musiquehaitienne.fr|consulté le=17 décembre 2019}}.</ref>. Il connaît, durant les [[années 1970]], un grand succès dans les [[caraïbes]]. Nemours Jean-Baptiste a introduit également dans ses formations la [[guitare électrique]], la [[guitare basse|basse]], des percussions telles que le ''{{lien|langue=en|trad=floor tom}}'', et à la fin des [[années 1960]] l'orgue ou le piano<ref name="Nouvelliste2020" />.
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En 1986, au moment où de grands noms du compas commencent à constater que ce genre musical est en train de s'essouffler, le leader du groupe Top-Vice, Robert-Charlot Raymonvil, introduit un nouveau concept qui devient un phénomène : le « compas digital » ou « compas nouvelle génération ». Ce groupe de trois musiciens, apparu sur la scène Compas de [[Miami]] au sein de la communauté haïtienne de cette ville, fait à ses débuts l’effet d’un OVNI musical.
En 1986, au moment où de grands noms du compas commencent à constater que ce genre musical est en train de s'essouffler, le leader du groupe Top-Vice, Robert-Charlot Raymonvil, introduit un nouveau concept qui devient un phénomène : le « compas digital » ou « compas nouvelle génération ». Ce groupe de trois musiciens, apparu sur la scène Compas de [[Miami]] au sein de la communauté haïtienne de cette ville, fait à ses débuts l’effet d’un OVNI musical.


La présence dans le groupe d'un des piliers du compas haïtien, Henry Celestin, recruté peu de temps après sa création, est déterminante : il introduit un nouveau style de rythme, basé sur une présence répétitive et rythmée de la guitare avec effets (''[[delay (effet)|delay]]'', ''super-chorus''), et un ''[[groove]]'' que les Haïtiens baptisent rapidement le ''kite'l maché'' (« laissons tourner »). Une [[boîte à rythmes]] se substitue bientôt aux percussionnistes. Un [[synthétiseur]] se substitue quant à lui à la section de cuivres traditionnelle<ref name="Plume">{{lien web |langue=fr|titre=Le Compas, l’ADN d’Haïti |url=https://plume-evasion.com/le-compas-l-adn-d-haiti/ |site=Plume-Evasion}}.</ref>. Toute une génération de jeunes musiciens ([[Michel Martelly|Sweet Micky]], [[Carimi]], Konpa Kreyol, Degré Konpa, Ti-Kabzy, T-Vice{{etc.}}) profitent de cette opportunité pour rafraîchir le compas direct et l’ouvrir à des influences musicales telles que le [[rap]], le [[hip-hop]], le [[RnB contemporain|RnB]], le [[reggae]] et le [[ragga|raggamuffin]]. Il faut aussi souligner l'impact d'Ansyto Mercier et de son groupe Digital Express au début des [[années 1990]]<ref name="KONPA! MAGAZINE">{{Lien web |langue=en |titre=Haitian Music News | url=http://kompamagazine.com/oldboard/viewtopic.php?p=904733&sid=d7cff9e3d4866bca39fadd4a2353f2a3 |site=Kompa Magazine |date=2013|consulté le=20 décembre 2013}}.</ref>.
La présence dans le groupe d'un des piliers du compas haïtien, Henry Celestin, recruté peu de temps après sa création, est déterminante : il introduit un nouveau style de rythme, basé sur une présence répétitive et rythmée de la guitare avec effets (''[[delay (effet)|delay]]'', ''super-chorus''), et un ''[[groove]]'' que les Haïtiens baptisent rapidement le ''kite'l maché'' (« laissons tourner »). Une [[boîte à rythmes]] se substitue bientôt aux percussionnistes. Un [[synthétiseur]] se substitue quant à lui à la section de cuivres traditionnelle<ref name="Plume">{{lien web |langue=fr |titre=Le Konpa, l’ADN d’Haïti |url=https://plume-evasion.com/le-compas-l-adn-d-haiti/ |site=Plume-Evasion}}.</ref>. Toute une génération de jeunes musiciens ([[Michel Martelly|Sweet Micky]], [[Carimi]], Konpa Kreyol, Degré Konpa, Ti-Kabzy, T-Vice{{etc.}}) profitent de cette opportunité pour rafraîchir le compas direct et l’ouvrir à des influences musicales telles que le [[rap]], le [[hip-hop]], le [[RnB contemporain|RnB]], le [[reggae]] et le [[ragga|raggamuffin]]. Il faut aussi souligner l'impact d'Ansyto Mercier et de son groupe Digital Express au début des [[années 1990]]<ref name="KONPA! MAGAZINE">{{Lien web |langue=en |titre=Haitian Music News | url=http://kompamagazine.com/oldboard/viewtopic.php?p=904733&sid=d7cff9e3d4866bca39fadd4a2353f2a3 |site=Kompa Magazine |date=2013|consulté le=20 décembre 2013}}.</ref>.


=== Renouveau ===
=== Renouveau ===
Des groupes tels que T-Vice, [[Carimi]] ou Dega, cherchent à renouveller de nouveau le compas par un savant mélange entre l'expérience des anciens et des musiques contemporaines<ref name="Plume" />.
Des groupes tels que T-Vice, [[Carimi]] ou Dega, cherchent à renouveller de nouveau le compas par un savant mélange entre l'expérience des anciens et des musiques contemporaines<ref name="Plume" />.


En {{date-|mars 2024}}, [[Haïti]] soumet à candidature le compas au [[patrimoine culturel immatériel]] à l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>{{lien web|lang=fr|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/haiti-soumet-la-candidature-du-compas-au-patrimoine-culturel-immateriel-de-l-humanite-a-l-unesco-1476623.html|titre=Haïti soumet la candidature du Compas au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité à l'UNESCO|site=la1ere.francetvinfo.fr|consulté le=10 mai 2024}}.</ref>.
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== Gouyad ==
== Gouyad ==
{{Autres projets|wiktionary=gouyad}}
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Le compas gouyad (qui signifie ''déhanché'' en [[créole haïtien]]) est un dérivé du compas<ref>{{lien web|lang=fr|url=https://www.chosic.com/genre-chart/kompa-gouyad/|site=Chosic|titre=Genre Kompa Gouyad}}.</ref>.
Le compas gouyad (qui signifie ''déhanché'' en [[créole haïtien]]) est un dérivé du compas<ref>{{lien web |lang=fr |titre=Genre Konpa Gouyad |url=https://www.chosic.com/genre-chart/kompa-gouyad/ |site=Chosic}}.</ref>.


== Artistes et groupes notables ==
== Artistes et groupes notables ==

Version du 12 mai 2024 à 10:03

Compas
Origines stylistiques Méringue haïtienne, jazz
Origines culturelles Haïti
Instruments typiques Guitares, basse, section de cuivres, tambour et cloche, floor toms, cowbell, synthétiseurs, batteries, timbales
Popularité Élevée (en Haïti), faible (ailleurs)
Scènes régionales Haïti, États-Unis, Canada, France

Genres dérivés

Compas manba, compas love, gouyad

Le compas, ou compas direct (créole haïtien : konpa ou konpa dirèk), est un genre musical originaire d'Haïti. Inventé par le saxophoniste et guitariste haïtien Nemours Jean-Baptiste au milieu des années 1950, le Compas Direct associe différentes influences. Il dérive pour partie de la méringue et du quadrille haïtiens, ainsi que du twoubadou, tout en empruntant des éléments au jazz et à la musique cubaine.

Terminologie

« Compas » et « compas direct » sont les premiers termes utilisés depuis la fin des années 1950 et 1960 pour décrire le genre musical[1]. Le terme de « konpa », quant à lui, est utilisé depuis la fin des années 1980[1]. « Compas » est le terme qui prime en langue française, et « konpa » en créole haïtien.

Histoire

Origines et débuts

En 1955, Nemours Jean-Baptiste forme en compagnie de son compère, le saxophoniste, chef d'orchestre et arrangeur Webert Sicot, le Conjunto International[2]. Le de la même année, à Port-au-Prince, en Haïti, l’orchestre donne son premier concert. Quelques semaines plus tard, Webert Sicot quitte cette formation. Le Conjunto International devient L'Ensemble aux callebasses[3]. Au début, les rythmes principaux que jouent Nemours Jean Baptiste et ses musiciens sont fondés sur le genre populaire Grenn Siwèl, encore appelé en Haïti le Twoubadou, ainsi que sur la méringue et le quadrille haïtiens. L’orchestre interprète également des morceaux originaux joués sur des rythmes cubains tels la Guaracha et le son montuno. En 1957, Nemours Jean-Baptiste (avec l'assistance des frères Duroseau, Kreudzer et Richard), invente — graduellement — le compas direct[4]. C'est la naissance d'un genre et d'une culture musicale[2].

La musique urbaine cubaine basée sur le concept de big band des États-Unis et du jazz influence fortement le compas direct. La présence des instruments à vent comme le saxophone, la trompette, le trombone pour ne citer que ces instruments, et la composition même des premiers groupes illustrent le lien entre ces deux styles musicaux. Ce lien de filiation explique la présence du terme band dans les appellations choisies par de nombreux groupes : Magnum Band, System Band et l'organisation des groupes autour d'une sorte de chef d'orchestre, leader du groupe. Avec la contredanse Kwaze le 8 venue du sud d’Haïti, le compas participe à la culture haïtienne[5]. Il connaît, durant les années 1970, un grand succès dans les caraïbes. Nemours Jean-Baptiste a introduit également dans ses formations la guitare électrique, la basse, des percussions telles que le floor tom (en), et à la fin des années 1960 l'orgue ou le piano[2].

Compas digital

En 1986, au moment où de grands noms du compas commencent à constater que ce genre musical est en train de s'essouffler, le leader du groupe Top-Vice, Robert-Charlot Raymonvil, introduit un nouveau concept qui devient un phénomène : le « compas digital » ou « compas nouvelle génération ». Ce groupe de trois musiciens, apparu sur la scène Compas de Miami au sein de la communauté haïtienne de cette ville, fait à ses débuts l’effet d’un OVNI musical.

La présence dans le groupe d'un des piliers du compas haïtien, Henry Celestin, recruté peu de temps après sa création, est déterminante : il introduit un nouveau style de rythme, basé sur une présence répétitive et rythmée de la guitare avec effets (delay, super-chorus), et un groove que les Haïtiens baptisent rapidement le kite'l maché (« laissons tourner »). Une boîte à rythmes se substitue bientôt aux percussionnistes. Un synthétiseur se substitue quant à lui à la section de cuivres traditionnelle[6]. Toute une génération de jeunes musiciens (Sweet Micky, Carimi, Konpa Kreyol, Degré Konpa, Ti-Kabzy, T-Vice, etc.) profitent de cette opportunité pour rafraîchir le compas direct et l’ouvrir à des influences musicales telles que le rap, le hip-hop, le RnB, le reggae et le raggamuffin. Il faut aussi souligner l'impact d'Ansyto Mercier et de son groupe Digital Express au début des années 1990[7].

Renouveau

Des groupes tels que T-Vice, Carimi ou Dega, cherchent à renouveller de nouveau le compas par un savant mélange entre l'expérience des anciens et des musiques contemporaines[6].

En , Haïti soumet à candidature le compas au patrimoine culturel immatériel à l'UNESCO[8].

Gouyad

Sur les autres projets Wikimedia :

Le compas gouyad (qui signifie déhanché en créole haïtien) est un dérivé du compas[9].

Artistes et groupes notables

Ils comprennent : Alan Cavé, Carimi, Claudette et Ti Pierre, Coupé Cloué, Daan Junior, Djakout Number One, Émeline Michel, Gracia Delva, Les Frères Déjean, Magnum Band, Misty Jean, Nickenson Prudhomme, Richie, Sweet Micky, System Band, Tabou Combo, Zafem, Zenglen, Zin, Vanessa Désiré, Rutshelle, Roody Roodboy, Joé Dwèt Filé, et Mikaben.

Notes et références

  1. a et b « Konpa – c'est l'un des plus beaux rythmes musicaux du monde » (consulté le ).
  2. a b et c « Un panorama de l'histoire de la musique haïtienne », Le Nouvelliste,‎ 2020 auteur1=jean jean-pierre (lire en ligne).
  3. (en) Peter Manuel, Popular Musics of the Non-Western World, Oxford University Press, , 24-83 p., « Latin merica and the Caribbean ».
  4. Bertrand Dicale, « Le Konpa, la musique qui doit conquérir le monde », France Info,‎ (lire en ligne).
  5. « La musique haïtienne », sur musiquehaitienne.fr (consulté le ).
  6. a et b « Le Konpa, l’ADN d’Haïti », sur Plume-Evasion.
  7. (en) « Haitian Music News », sur Kompa Magazine, (consulté le ).
  8. « Haïti soumet la candidature du Konpa au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité à l'UNESCO », sur la1ere.francetvinfo.fr (consulté le ).
  9. « Genre Konpa Gouyad », sur Chosic.

Liens externes

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