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Le 6 mars 1960, le canton de Genève accorde le [[droit de vote]] et [[Éligibilité|d’éligibilité]] aux [[Citoyenneté|citoyennes]] du canton<ref>{{Article|langue=fr|titre=«A Genève, le droit de vote féminin a été âprement négocié» - Le Temps|périodique=Le Temps|date=2020-03-04|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/geneve/geneve-droit-vote-feminin-aprement-negocie|consulté le=2024-05-18}}</ref>. En octobre de la même année a lieu dans la commune de Meyrin une élection complémentaire à la suite de la démission de l’un des deux adjoints au maire. Trois candidatures sont en lice : deux hommes présentés par des partis politiques : André de Garrini du [[Parti libéral suisse|parti libéral]], et Virginio Malnati du parti indépendant chrétien-social ; tandis que le Mouvement féminin de Meyrin, issu du groupement communal des femmes paysannes, propose une femme, Renée Pellet<ref name=":2" />. |
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On estime à 1624 le nombre d’électeurs (833 hommes) et d’électrices (791 femmes) inscrites dans les deux arrondissements électoraux de la commune de Meyrin{{Ref sou|date=18 mai 2024}}. La participation des femmes est pratiquement équivalente à celle des hommes : sur les 925 bulletins de vote délivrés, 430 sont déposés par des femmes et 481 par des hommes<ref name=":0">{{Lien web |titre=Journal de Genève - 03.10.1960 - Pages 6/7 |url=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1960_10_03/7/article/6879522/%22Ren%C3%A9e%20Pellet%22 |site=www.letempsarchives.ch |consulté le=2021-11-04}}</ref>. Renée Pellet est élue au détriment de ses deux concurrents qu’elle devance respectivement de 39 et 84 voix<ref name=":7">{{Lien web |langue=de |titre=Le Nouvelliste 3. Oktober 1960 — e-newspaperarchives.ch |url=http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=NVE19601003-01.2.181 |site=www.e-newspaperarchives.ch |consulté le=2021-11-06}}</ref><ref name=":1" /><ref>{{Ouvrage|langue=fr| |
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Version du 19 mai 2024 à 01:44
Pour l’article homonyme, voir René Pellet.
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| Conseillère municipale Meyrin | |
|---|---|
| - | |
| Adjointe à la maire ou au maire | |
| - |
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | |
| Nom de naissance |
Marthe Renée Châtelain |
| Nationalité | |
| Domicile |
Cointrin (à partir de ) |
| Activités |
Renée Pellet, née le à Genève et morte le dans la même ville, est une femme politique suisse.
Première femme du canton de Genève à exercer son droit d'éligibilité, elle est élue adjointe au maire en 1960 à Meyrin. Elle est la première femme à accéder à un exécutif en Suisse.
Biographie
Enfance et formation
Marthe Renée Châtelain naît le 10 janvier 1905 à Genève[1]. Selon un tract du Mouvement féminin de Meyrin, elle fait ses classes à Cointrin où elle emménage en 1916[2].
Mariage et parcours professionnel
En 1932, elle épouse Alphonse Pellet et s’installe à Meyrin[1]. Le mariage est de courte durée, car elle devient veuve dans sa trentaine[3].
Renée Pellet travaille à Genève dans l’horlogerie jusqu’en 1958 avant de s'engager en politique[3].
Parcours politique
Candidature inédite
Le 6 mars 1960, le canton de Genève accorde le droit de vote et d’éligibilité aux citoyennes du canton[4]. En octobre de la même année a lieu dans la commune de Meyrin une élection complémentaire à la suite de la démission de l’un des deux adjoints au maire. Trois candidatures sont en lice : deux hommes présentés par des partis politiques : André de Garrini du parti libéral, et Virginio Malnati du parti indépendant chrétien-social ; tandis que le Mouvement féminin de Meyrin, issu du groupement communal des femmes paysannes, propose une femme, Renée Pellet[3].
On estime à 1624 le nombre d’électeurs (833 hommes) et d’électrices (791 femmes) inscrites dans les deux arrondissements électoraux de la commune de Meyrin[réf. souhaitée]. La participation des femmes est pratiquement équivalente à celle des hommes : sur les 925 bulletins de vote délivrés, 430 sont déposés par des femmes et 481 par des hommes[5]. Renée Pellet est élue au détriment de ses deux concurrents qu’elle devance respectivement de 39 et 84 voix[6][1][7]. Elle devient ainsi la première femme à accéder à un exécutif en Suisse[8].
Son élection crée la surprise. La forte mobilisation de l'électorat féminin a été favorable à Renée Pellet dont la campagne s’est limitée à un tract et des affiches, face à des concurrents expérimentés, déjà conseillers municipaux[9].
Adjointe et remplaçante du maire
Dès son élection le 3 octobre 1960 jusqu’en mai 1963, Renée Pellet siège aux côtés du maire Édouard Stettler et du deuxième adjoint, M. Peney[10]. Ses premières préoccupations dès son élection portent sur le social. Son discours aux séances d’installation du conseil municipal réserve une attention particulière aux femmes dont elle salue la présence, ou déplore l’absence, au conseil municipal, à chaque législature[6]. Elle confie par exemple qu’une infirmière-visiteuse ne suffit plus, il faudrait un centre social pour répondre aux besoins de la commune. Elle a la charge du service des routes, de la voirie et du social (travaux et office social, selon le CRAF 1963).
Elle remplace le maire qui a cessé son activité pour des raisons de santé d'août 1962 à début septembre 1962[11].
Non-réélection à l'exécutif, entrée au législatif
Lors des élections suivantes, elle se présente sous la bannière des Intérêts communaux[12][1].
Meyrin connaît un essor dans les années 1960. Avec la construction de la nouvelle cité, la population se multiplie, passant de 3 000 habitants dans les années 1950 à 15 000 dans les années 1960. En conséquence, le système politique évolue au système politique actuel[style à revoir] avec un conseil administratif composé de trois membres, à l’occasion des élections de mai 1963. Renée Pellet n’est pas élue conseillère administrative, tandis que ses deux concurrents de l'élection complémentaire de 1960, Virginio Malnati et André de Garrini, sont élus. L’ancienne adjointe au maire poursuit alors sa carrière politique au conseil municipal où elle siège jusqu’en 1975, toujours hors parti, affiliée à la liste du Groupement des Intérêts communaux. Elle préside le conseil municipal en 1968[13].
Le parti socialiste salue son dévouement sans relâche, soulignant qu’elle a accompli un immense travail social à la mairie de Meyrin, et souhaite qu’elle puisse le continuer en tant que conseillère administrative[11]. Cette élection ne se produira pas, pourtant l’engagement de Renée Pellet pour les causes sociales et paysannes continue au conseil municipal où elle n’hésite pas à revêtir le costume paysan genevois pour la séance d’installation du conseil municipal de juin 1971 qu’elle préside[1].
Fin de vie et mort
Elle est pratiquement aveugle lorsqu'elle quitte son domicile à Meyrin pour la maison de Loëx (actuel Hôpital de Loëx), où elle célèbre le 10 janvier 1985 ses 80 ans en présence des autorités meyrinoises[13]. Renée Pellet décède à la fin de l'année, le 23 décembre, à quelques jours de son 81e anniversaire[3].
Postérité et influence
Si la Suisse n'accorde le droit de vote aux femmes qu'en 1971, dans plusieurs cantons les femmes peuvent déjà voter. Les Vaudoises sont les premières à obtenir le droit de vote cantonal et communal en février 1959[14]. Les cantons de Neuchâtel et Genève suivront[15]. Toutefois, les femmes ne sont représentées à l'exécutif à aucun des trois échelons politiques. Un des journaux qui rapporte l'événement pointe la portée communale de celle élection qui ne doit « pas augurer forcément d’une accession générale et rapide des femmes aux charges politiques laisser aller à une généralisation trop hâtive. Car, et les mouvements féministes le savent bien, il y a encore toute une éducation civique de la citoyenne qui est à faire avant qu’elle puisse partager, avec les citoyens, toutes les charges de la communauté politique »[réf. souhaitée].
Hommage
En 2020, la commune de Meyrin lui rend hommage, 35 ans après sa mort en donnant son nom un chemin. Cette voie de mobilité douce relie le chemin du Vieux-Bureau à la rue Emma-Kammacher, une autre femme notoire de la commune de Meyrin[16][17].
Références
- François Beuret, Commune de Meyrin, « Renée Pellet, première femme élue dans un exécutif suisse » [PDF], sur https://www.meyrin.ch/fr, (consulté le )
- Archives de la commune de Meyrin (ACM), Archives privées, fonds numérique Andrée Dunand, Mouvement féminin de Meyrin. Élection d'un adjoint les 1er et 2 octobre 1960.
- « Journal de Genève - 19.09.1960 - Pages 6/7 », sur www.letempsarchives.ch (consulté le )
- « «A Genève, le droit de vote féminin a été âprement négocié» - Le Temps », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Journal de Genève - 03.10.1960 - Pages 6/7 », sur www.letempsarchives.ch (consulté le )
- (de) « Le Nouvelliste 3. Oktober 1960 — e-newspaperarchives.ch », sur www.e-newspaperarchives.ch (consulté le )
- Lotti Ruckstuhl, Vers la majorité politique: histoire du suffrage féminin en Suisse, Association suisse pour les droits de la femme, (lire en ligne)
- « Communiqué de presse du Conseil d'Etat du 19 février 2020 », sur ge.ch (consulté le )
- V.L., « Meyrin et Cointrin : « On ne s’attendait pas à voir tant de femmes voter » », La Tribune de Genève,
- « Une femmes élue au poste d'adjoint au maire de Meyrin », Journal de Genève, no 231, , p. 7 (lire en ligne)
- (de) « La Sentinelle 10. September 1962 — e-newspaperarchives.ch », sur www.e-newspaperarchives.ch (consulté le )
- [s.n.], « Elections municipales à Genève: 22-23 avril », Femmes suisses et le Mouvement féministe: organe officiel des informations de l'Alliance de sociétés féminines suisses, vol. 55, no 74, , p. 6 (DOI 10.5169/seals-271727, lire en ligne, consulté le )
- A.R., Tribune de Genève, « Mme Renée Pellet octogénaire », Tribune de Genève,
- « Votez Vaudoises! », (consulté le )
- « Livre "Femmes et politique en Suisse. Luttes passées, défis actuels, 1971-2021" » (consulté le )
- Xavier Lafargue, « La Commune de Meyrin souhaite mettre deux femmes à l’honneur », Tribune de Genève, (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
- « Chemin Renée-PELLET | Noms géographiques du canton de Genève », sur ge.ch (consulté le )
Liens externes
