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« Gothique angevin » : différence entre les versions

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== Caractéristiques ==
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Le gothique angevin se distingue par des façades différentes de celles d’[[Île-de-France]], qui comportent trois portails. Le chevet ne comporte pas non plus systématiquement d'arcs-boutants (comme la [[cathédrale Saint-Pierre de Poitiers]], dont le chevet est un simple mur vertical).
Le gothique [[Angevine|angevin]] se distingue par des façades différentes de celles d’[[Île-de-France]], qui comportent trois [[Portail|portails]]. Le [[Chevet (architecture)|chevet]] ne comporte pas non plus systématiquement d'[[Arc-boutant|arcs-boutants]] (comme la [[cathédrale Saint-Pierre de Poitiers]], dont le chevet est un simple mur vertical).


[[Fichier:Voûte angevine dite Plantagenêt de l'Eglise du Puy-Notre-Dame DSC 1856.jpg|thumb|alt=Une voûte en croisée d'ogives.|Croisée d'ogive gothique angevine de la collégiale Notre-Dame du [[Le Puy-Notre-Dame|Puy-Notre-Dame]]]]
[[Fichier:Voûte angevine dite Plantagenêt de l'Eglise du Puy-Notre-Dame DSC 1856.jpg|thumb|alt=Une voûte en croisée d'ogives.|Croisée d'ogive gothique angevine de la collégiale Notre-Dame du [[Le Puy-Notre-Dame|Puy-Notre-Dame]]]]
[[Fichier:Saint-Rémy-la-Varenne (49) Église Saint-Rémy - Intérieur - 03.jpg|vignette|Voûte à nervures multiples de la chapelle Notre-Dame de l'[[église Saint-Rémy de Saint-Rémy-la-Varenne]]]]
[[Fichier:Saint-Rémy-la-Varenne (49) Église Saint-Rémy - Intérieur - 03.jpg|vignette|Voûte à nervures multiples de la chapelle Notre-Dame de l'[[église Saint-Rémy de Saint-Rémy-la-Varenne]]]]


Mais ce sont surtout les voûtes qui caractérisent le gothique angevin : la voûte angevine présente un profil très bombé (clef de voûte sensiblement plus haute que les doubleaux et les formerets), alors que la voûte francilienne est plus plate (clef de voûte au même niveau que les [[doubleau]]x et les [[formeret]]s).
Mais ce sont surtout les [[Voutes|voûtes]] qui caractérisent le gothique angevin : la voûte angevine présente un profil très bombé ([[Clé de voûte (architecture)|clef de voûte]] sensiblement plus haute que les [[doubleaux]] et les [[Formeret|formerets]]), alors que la voûte francilienne est plus plate (clef de voûte au même niveau que les doubleaux et les formerets).


Ces voûtes gothiques fortement bombées souvent armées de 8 nervures toriques qui rayonnent autour d’une clef de voute ronde. Ce voûtement à nervures multiples concerne en Maine-et-Loire une quarantaine d’édifices<ref>{{Article |auteur1=Subes-Picot, Marie-Pasquine |titre=Yves Blomme, Anjou gothique. Paris, Picard, 1998. 359 p., 322 ill. n. et bl. avec cartes et plans. |périodique=Revue de l'Art |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=124 |numéro=1 |date=1999 |pages=84–84 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rvart_0035-1326_1999_num_124_1_348452_t1_0084_0000_000# |consulté le=24-08-2020}}.</ref>, et en Indre-et-Loire une trentaine d'édifices<ref>http://academie-de-touraine.com/Tome_27_files/265-284.SCHULE%20gothique.pdf</ref>.
Ces voûtes gothiques fortement bombées souvent armées de 8 [[Nervure (architecture)|nervures]] toriques qui rayonnent autour d’une clef de voute ronde. Ce voûtement à nervures multiples concerne en Maine-et-Loire une quarantaine d’édifices<ref>{{Article |auteur1=Subes-Picot, Marie-Pasquine |titre=Yves Blomme, Anjou gothique. Paris, Picard, 1998. 359 p., 322 ill. n. et bl. avec cartes et plans. |périodique=Revue de l'Art |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=124 |numéro=1 |date=1999 |pages=84–84 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rvart_0035-1326_1999_num_124_1_348452_t1_0084_0000_000# |consulté le=24-08-2020}}.</ref>, et en Indre-et-Loire une trentaine d'édifices<ref>http://academie-de-touraine.com/Tome_27_files/265-284.SCHULE%20gothique.pdf</ref>.


Dans la nef de la [[cathédrale d'Angers]], la clef de voûte est 3,50 mètres plus haute que la clef des doubleaux et les formerets.
Dans la nef de la [[cathédrale d'Angers]], la clef de voûte est 3,50 mètres plus haute que la clef des doubleaux et les formerets.


Au {{s-|XII}}, des nervures plus nombreuses et plus gracieuses retombent sur le haut des colonnes rondes. Comme à l'[[abbaye Saint-Serge d'Angers]].
Au {{s-|XII}}, des nervures plus nombreuses et plus gracieuses retombent sur le haut des [[Colonne (architecture)|colonnes]] rondes. Comme à l'[[abbaye Saint-Serge d'Angers]].


Ce système typique du milieu du {{s-|XII}} est une combinaison d'influences du renouveau gothique (voûte d'ogives) et de l'architecture romane de l'ouest de la France (églises à files de coupoles comme la [[cathédrale Saint-Front de Périgueux]] ou la [[cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême]]). Il se caractérise par une nef qui peut être à vaisseau unique (sans bas côtés) ou à trois vaisseaux, des croisées d'ogives très bombées qui poussent peu à dévers et qui ne nécessitent pas d'arcs-boutants.
Ce système typique du milieu du {{s-|XII}} est une combinaison d'influences du renouveau gothique ([[voûte d'ogives]]) et de l'architecture romane de l'ouest de la France (églises à files de coupoles comme la [[cathédrale Saint-Front de Périgueux]] ou la [[cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême]]). Il se caractérise par une nef qui peut être à vaisseau unique (sans bas côtés) ou à trois vaisseaux, des croisées d'ogives très bombées qui poussent peu à dévers et qui ne nécessitent pas d'arcs-boutants.


À Poitiers, [[Aliénor d’Aquitaine]] fit construire dans le [[Palais de justice de Poitiers|palais des ducs d’Aquitaine et comtes de Poitou]], la magnifique salle du Roi ou salle des Pas-Perdus, à la fin du {{s-|XII}}.
À Poitiers, [[Aliénor d’Aquitaine]] fit construire dans le [[Palais de justice de Poitiers|palais des ducs d’Aquitaine et comtes de Poitou]], la magnifique salle du Roi ou salle des Pas-Perdus, à la fin du {{s-|XII}}.

Version du 19 mai 2024 à 15:32

Voûtes gothiques angevines de l'hôpital Saint-Jean d'Angers (actuel musée Jean-Lurçat)

Le gothique angevin, ou gothique Plantagenêt, ou encore gothique de l'Ouest, est une variante de l’architecture gothique classique.

Caractéristiques

Le gothique angevin se distingue par des façades différentes de celles d’Île-de-France, qui comportent trois portails. Le chevet ne comporte pas non plus systématiquement d'arcs-boutants (comme la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, dont le chevet est un simple mur vertical).

Une voûte en croisée d'ogives.
Croisée d'ogive gothique angevine de la collégiale Notre-Dame du Puy-Notre-Dame
Voûte à nervures multiples de la chapelle Notre-Dame de l'église Saint-Rémy de Saint-Rémy-la-Varenne

Mais ce sont surtout les voûtes qui caractérisent le gothique angevin : la voûte angevine présente un profil très bombé (clef de voûte sensiblement plus haute que les doubleaux et les formerets), alors que la voûte francilienne est plus plate (clef de voûte au même niveau que les doubleaux et les formerets).

Ces voûtes gothiques fortement bombées souvent armées de 8 nervures toriques qui rayonnent autour d’une clef de voute ronde. Ce voûtement à nervures multiples concerne en Maine-et-Loire une quarantaine d’édifices[1], et en Indre-et-Loire une trentaine d'édifices[2].

Dans la nef de la cathédrale d'Angers, la clef de voûte est 3,50 mètres plus haute que la clef des doubleaux et les formerets.

Au XIIe siècle, des nervures plus nombreuses et plus gracieuses retombent sur le haut des colonnes rondes. Comme à l'abbaye Saint-Serge d'Angers.

Ce système typique du milieu du XIIe siècle est une combinaison d'influences du renouveau gothique (voûte d'ogives) et de l'architecture romane de l'ouest de la France (églises à files de coupoles comme la cathédrale Saint-Front de Périgueux ou la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême). Il se caractérise par une nef qui peut être à vaisseau unique (sans bas côtés) ou à trois vaisseaux, des croisées d'ogives très bombées qui poussent peu à dévers et qui ne nécessitent pas d'arcs-boutants.

À Poitiers, Aliénor d’Aquitaine fit construire dans le palais des ducs d’Aquitaine et comtes de Poitou, la magnifique salle du Roi ou salle des Pas-Perdus, à la fin du XIIe siècle.

Dans la région de ce style, quelques voûtes angevines sont construites jusqu'à la fin du Moyen Âge.

Diffusion

Le gothique angevin ou Plantagenêt s’est répandu en Anjou, en Touraine, en Limousin, en Poitou, en Gascogne, dans le Maine et Bretagne[3].

En France

Parmi les plus beaux exemples de voûtes angevines, voici quelques exemples tant à Angers qu'ailleurs.

Angers

Ailleurs

Autres exemples

Le gotico angioiano dans les royaumes (d'une branche des Capétiens) de Naples et de Sicile n'est pas développé du gothique angevin, en dépit de la même etymologie des termes.

Des voûtes angevines aux voûtes westphaliennes

Voûte westphalienne de l'église de Holwierde, province de Groningue
Voûtes angevines dans le collatéral sud de la cathé­drale Saint-Pierre de Brême

Les voûtes angévines sont adaptées en la Westphalie, pour premier autour de 1200 dans l'abbatiale cistercienne de Marienfeld (DE) et dans la Große Marienkirche (DE) (Ste-Marie-la-Grande) de Lippstadt. On suppose, que le seigneur Bernard II de Lippe, un partisan d'Henri le Lion, accompagne le Welf à l'exil « anglais » – en Poitou. En 1184, il vit le chantier de la cathédrale de Poitiers. Retourné en Allemagne, il fut actif comme un des fondateurs de l'abbaye de Marienfeld. Et son territoire comprendait la ville de Lippstadt[7]. De la Westphalie ce modèle de voûtes et ses modifications se propagèrant au nord d'Allemagne et au nord des Pays-Bas. En hollandais on parle de « Westfaalse koepelgewelven »[8].

Notes et références

  1. Subes-Picot, Marie-Pasquine, « Yves Blomme, Anjou gothique. Paris, Picard, 1998. 359 p., 322 ill. n. et bl. avec cartes et plans. », Revue de l'Art, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 124, no 1,‎ , p. 84–84 (lire en ligne, consulté le ).
  2. http://academie-de-touraine.com/Tome_27_files/265-284.SCHULE%20gothique.pdf
  3. « Voutes de style Plantagenet », sur free.fr via Internet Archive (consulté le ).
  4. Conseil général de Maine-et-Loire, « Collégiale Saint-Martin d’Anjou », sur collegiale-saint-martin.fr via Wikiwix (consulté le ).
  5. « La fondation de l'abbaye », sur ndcouture.org via Wikiwix (consulté le ).
  6. « Le Figaro - Culture », sur Le Figaro.fr (consulté le ).
  7. Holger Kempkens, « Bernhard II. zur Lippe und die Architektur der Abteikirche Marienfeld » dans : Jutta Prieur (éd.), « Lippe und Livland, » Bielefeld 2008 (ISBN 9783895347528) (Table des matières)
  8. Stenvers et al. (èd.), serie Monumenten in Nederland, volume sur la province de « Groningen », p. 20, chapitre « Stijl en verscheiningsvorm » (à télécharger de digitale bibliotheek voor de Nederlandse letteren)

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes