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'''The Move''' était un groupe de rock des années 1960, originaire de [[Birmingham]], mené par le guitariste, chanteur et compositeur [[Roy Wood]], qui composa tous les singles du groupe, et chanta à partir de 1968 sur la plupart d'entre eux.
'''The Move''' est un [[groupe musical|groupe]] [[Royaume-Uni|britannique]] de [[rock]], originaire de [[Birmingham]], en [[Angleterre]]. Formé en [[1965 en musique|1965]], il est mené par le guitariste, chanteur et compositeur [[Roy Wood]], qui compose tous les singles du groupe, et chante à partir de 1968 sur la plupart d'entre eux. Le groupe se sépare en [[1972 en musique|1972]]. Près de trente ans plus tard, le groupe se reforme en [[2004 en musique|2004]], et se sépare de nouveau dix ans plus tard, en [[2014 en musique|2014]].


== Histoire ==
== Historique ==
=== De Birmingham au Marquee ===
=== Origines et création (1965) ===
L’origine de cette formation remonte au milieu des [[années 1960]] à [[Birmingham]]<ref name=brumbeat>{{en}} [http://www.brumbeat.net/move.htm Brumbeat: The Move], brumbeat.net/.</ref>, deuxième ville la plus importante d'[[Angleterre]]. En [[1965 en musique|1965]], un journaliste de ''TV Times'' s’écrie : « ''Liverpool today, Birmingham tomorrow'' » pour décrire une réalité perceptible à l’époque. En effet, le son Mersey qui avait contribué à placer [[Liverpool]] au centre de l’activité musicale du royaume dans le sillage des [[Beatles]] ou des [[Hollies]] peine à se renouveler et c’est la capitale des Midlands qui prend le relais avec le Brum Beat. Cet état de grâce ne dura guère longtemps, mais permit l’émergence de groupes comme El Riot and the Rebels, Denny Laine and the Diplomats, [[The Moody Blues]], [[The Spencer Davis Group]], [[The Idle Race]], et plus tard [[Black Sabbath]], voire [[Led Zeppelin]]. La plupart de ces groupes, à l’instar des [[Beatles]], fait ses armes en [[Allemagne]], à [[Hambourg]], où ils développèrent tous un furieux jeu de scène avant de revenir écumer les clubs de Birmingham et d’enregistrer une poignée de 45 tours ou, dans le meilleur des cas, un album.


Au moment de la formation du groupe, en février [[1966 en musique|1966]], les membres de The Move officiaient tous précédemment dans divers groupes beat de la ville : Wood avec Mike Sheridan's Lot (qui deviendra par la suite The Idle Race), [[Ace Kefford]] et [[Bev Bevan]] avec Carl Wayne & The Vikings, et [[Trevor Burton]] avec Danny King's Mayfair Set. Frustrés par un sentiment d’immobilisme et percevant que les scènes étaient en train de changer, les cinq décidèrent de mettre en commun leurs talents dans un projet neuf, tourné vers l’avenir, The Move, avec d’autant plus de force que la plupart des singles sortis avec leurs groupes respectifs constituaient des échecs retentissants, sorte de mauvaise répliques de ce qu’on nommait à l’époque la [[British Invasion]], symbolisée par [[Herman's Hermits]] ou [[The Seekers]]. Le groupe fut ainsi nommé car les cinq musiciens étaient des transfuges en provenance de groupes locaux vers une nouvelle formation, d’où l’idée de traduire ce mouvement par une dénomination originale du nouveau projet. The Move se composait alors de : [[Carl Wayne]], qui décèdera en 2004, au chant ; Trevor Burton à la guitare et au chant ; Roy Wood également à la guitare et au chant ; Chris « Ace » Kefford à la basse et au chant ; et de Bev Bevan à la batterie, et aussi au chant. The Move était ainsi un groupe vocal complet où chacun des membres pouvait occasionnellement chanter en ''lead vocal''. De plus, ils pouvaient s'échanger les instruments, entre autres facéties, le chanteur en titre Carl Wayne passait à la batterie et Bev Bevan, le batteur venait chanter en front de scène.
L’origine de cette formation remonte au milieu des [[années 1960]] à Birmingham, deuxième ville la plus importante d'[[Angleterre]]. En [[1965 en musique|1965]], un journaliste de ''[[TV Times]]'' s’écria : « ''Liverpool today, Birmingham tomorrow'' » pour décrire une réalité perceptible à l’époque. En effet, le son Mersey qui avait contribué à placer [[Liverpool]] au centre de l’activité musicale du royaume dans le sillage des [[Beatles]] ou des [[Hollies]] peine à se renouveler et c’est la capitale des Midlands qui prend le relais avec le [[Brum Beat]]. Cet état de grâce ne dura guère longtemps, mais permit l’émergence de groupes comme [[El Riot & The Rebels]], [[Denny Laine & The Diplomats]], [[The Moody Blues]], [[The Spencer Davis Group]], [[The Idle Race]], et plus tard [[Black Sabbath]], voire [[Led Zeppelin]]. La plupart de ces groupes, à l’instar des Beatles, fit ses armes en Allemagne, à [[Hambourg]], où ils développèrent tous un furieux jeu de scène avant de revenir écumer les clubs de Birmingham et d’enregistrer une poignée de 45 tours ou, dans le meilleur des cas, un album.


Sous le management de Tony Secunda, The Move migre vers [[Londres]] à l'été [[1966]] et va rapidement faire les gros titres avec ses prestations scéniques destructrices au [[Marquee Club]] — où ils résident tous les mardis du mois d'août — durant lesquelles des postes de télévision, des effigies politiques et, au moins à une occasion, une voiture sont démolis à coups de haches et de marteaux. Secunda est l’un des managers les plus controversés d’Angleterre, utilisant des méthodes qui ont probablement inspiré [[Malcolm McLaren]] et ses [[Sex Pistols]] quelques années plus tard. Il n’était ainsi pas rare de voir les pompiers arriver jusqu'à la mythique scène du club pour éteindre l’incendie que le groupe avait provoqué. Sorti des excès, le jeu de scène du groupe, largement influencé par les [[The Who|Who]], présente également un côté [[mod (sous-culture)|mod]] et un goût certain pour ce qui est [[art rock|arty]], et le groupe possède un penchant pour la pop évoquant tantôt les [[Kinks]], tantôt les Beatles — cependant, comme ces derniers, The Move étaient aussi capables de surprendre avec du [[rock 'n' roll]] des [[années 1950]], comme ''Something Else'' d'Eddie Cochran.
Au moment de la formation du groupe, en février [[1966 en musique|1966]], les membres de The Move officiaient tous précédemment dans divers groupes beat de la ville : Wood avec Mike Sheridan's Lot (qui deviendra par la suite The Idle Race), [[Ace Kefford]] et [[Bev Bevan]] avec Carl Wayne & The Vikings, et [[Trevor Burton]] avec Danny King's Mayfair Set. Frustrés par un sentiment d’immobilisme et percevant que les scènes étaient en train de changer, les cinq décidèrent de mettre en commun leurs talents dans un projet neuf, tourné vers l’avenir, The Move, avec d’autant plus de force que la plupart des singles sortis avec leurs groupes respectifs constituaient des échecs retentissants, sorte de mauvaise répliques de ce qu’on nommait à l’époque la [[British Invasion]], symbolisée par [[Herman's Hermits]] ou [[The Seekers]]. Le groupe fut ainsi nommé car les cinq musiciens étaient des transfuges en provenance de groupes locaux vers une nouvelle formation, d’où l’idée de traduire ce mouvement par une dénomination originale du nouveau projet. The Move se composait alors de : [[Carl Wayne]], qui décèdera en 2004, au chant ; Trevor Burton à la guitare et au chant; Roy Wood également à la guitare et au chant; Chris « Ace » Kefford à la basse et au chant; et de Bev Bevan à la batterie, et aussi au chant. The Move était ainsi un groupe vocal complet où chacun des membres pouvait occasionnellement chanter en "lead vocal". De plus, ils pouvaient s'échanger les instruments, entre autres facéties, le chanteur en titre Carl Wayne passait à la batterie et Bev Bevan, le batteur venait chanter en front de scène.


À peu près à la même période, ils signent pour la maison de disques [[Deram Records|Deram]], subdivision de [[Decca Records|Decca]] destinée à la nouvelle scène. À cette occasion, Secunda fait signer le contrat sur le dos d’une hôtesse dénudée.
Sous le management de Tony Secunda, l'été de l’année 1966, The Move migre vers [[Londres]] et va rapidement faire les gros titres avec ses prestations scéniques destructrices au [[Marquee Club]], Wardour Street à Londres, où ils résident tous les mardis en août 66, durant lesquelles des postes de télévision, des effigies politiques et — au moins à une occasion — une voiture étaient démolis à coups de haches et de marteaux. Secunda était l’un des managers les plus controversés d’Angleterre et il utilisa des méthodes qui ont probablement inspiré [[Malcolm McLaren]] avec les [[Sex Pistols]] des années plus tard. Il n’était pas rare de voir les pompiers arriver à la mythique scène pour éteindre l’incendie que le groupe avait provoqué... Leur jeu de scène, largement influencé par les [[The Who|Who]], présentait également un côté [[mod (sous-culture)|mod]] avec un goût pour ce qui était [[art rock|arty]], et on distingue chez les cinq de Birmingham, un penchant pour la pop évoquant tantôt les [[Kinks]], tantôt les Beatles, cependant comme ces derniers The Move étaient capables aussi de surprendre, avec un bon rock and roll des années 50 comme "Something Else" d'Eddie Cochran.


=== Débuts (1966–1968) ===
À peu près à la même période, ils signèrent pour la maison de disques [[Deram Records|Deram]], une subdivision de [[Decca Records|Decca]] destinée à la nouvelle scène. À cette occasion, Secunda réalisa sa première acrobatie en faisant signer le contrat sur le dos d’une hôtesse dénudée...
Le premier single de The Move chez Deram, ''Night of Fear'', lancé en décembre [[1966]], devient aussitôt un tube, atteignant la deuxième place des [[UK Singles Chart|charts]]<ref name="British Hit Singles & Albums">{{Ouvrage|prénom1=David|nom1=Roberts|titre=British Hit Singles and Albums|lieu=Londres|éditeur=Guinness World Records Limited|année=2006|numéro d'édition=19|pages totales=717|passage=381|isbn=1-904994-10-5}}.</ref>. En fait, les premiers singles de The Move sont largement influencés par le [[mod (sous-culture)|mouvement mod]] avec leurs accords pêchus et leur mise en scène théâtrale, même si leur musique deviendra par la suite de plus en plus pop et dynamique.


L'année suivante, ''I Can Hear the Grass Grow'' établit le groupe comme une machine à tubes sur laquelle il fallait désormais compter en se classant dans le top 5 britannique<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.allmusic.com/song/i-can-hear-the-grass-grow-mt0010549042|titre= I Can Hear the Grass Grow - Composed by Roy Wood|auteur=Matthew Greenwwald|site=[[AllMusic]]|consulté le=15 juin 2018}}.</ref>. Le single atteint aussi les top 14 et 22 en [[Belgique]]<ref>{{lien web|url=http://www.ultratop.be/fr/song/23351/The-Move-I-Can-Hear-The-Grass-Grow|titre=The Move - I Can Hear The Grass Grow|site=[[Ultratop]]|consulté le=15 juin 2018}}.</ref>. C’est à ce moment-là que commencent le début des ennuis pour The Move : à chaque nouveau single, les radios et les médias en général dissèquent les paroles en quête d’éléments susceptibles de constituer une menace pour la morale. Ainsi, dans ''I Can Hear the Grass Grow'', les références à la vision d’arcs-en-ciel et de cercles colorés laissent peu de doutes quant à l'[[marijuana|herbe]] dont il est question, mais ceci apparait suffisamment ambigu pour éviter une censure de la [[BBC]], et même amener étonnamment l’institution, compte tenu du succès du titre, à enregistrer dans la frénésie ce morceau lors d’une session.
=== Des débuts tonitruants ===


Artistiquement parlant, le succès de The Move s'explique par les chansons excentriques de Roy Wood, le compositeur de la bande, résultant d'une combinaison de mélodies pop contagieuses avec un sens aiguisé de l'absurde et des paroles qui insistent fréquemment sur les thèmes de la folie ou de l’incongru. La particularité du groupe réside également dans le brassage de styles qu'il cultive, même s'il conserve une base pop. Ainsi, sa musique se révèle être un condensé de racines [[rock 'n' roll]], comme le révèlent les fréquentes reprises du ''Weekend'' d'[[Eddie Cochran]], de [[pop (musique)|pop]] à la [[Beach Boys]] agrémentée d'harmonies vocales complexes (''California Girls'' sur The BBC Sessions) et de [[psychédélisme]] assorti de [[freakbeat]] typiquement britannique. Ainsi, des morceaux de [[Love (groupe)|Love]], [[The Byrds]], [[Moby Grape]] ou [[Jackie Wilson]] concluaient-ils fréquemment les sets du groupe.
Le premier single de The Move chez Deram, ''Night of Fear'', lancé en décembre 1966, devint aussitôt un tube, atteignant la deuxième place des [[UK Singles Chart|charts]]. En fait, les premiers singles de The Move sont largement influencés par le mouvement mod avec leurs accords pêchus et leur mise en scène théâtrale, même si leur musique deviendra par la suite de plus en plus pop et dynamique.


En avril [[1967]], le groupe participe au 14 Hour Technicolor Dream, festival haut en couleur et premier fait d'armes de la scène underground britannique, aux côtés de [[Pink Floyd]], [[Soft Machine]], [[The Pretty Things]], [[The Creation]] ou encore [[The Crazy World of Arthur Brown]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.lunakafe.com/moon129/en129b.php|titre= Speakers' corner: The 14 hour Technicolour Dream Psychedelic April '67|site=lunakafe.com/|consulté le=15 juin 2018}}.</ref>. Bien qu'il soit un autre gros succès, atteignant la deuxième place des charts en octobre [[1967 en musique|1967]], le troisième single du groupe, ''Flowers in the Rain'', voit le groupe attaqué en justice par le [[Premier ministre du Royaume-Uni|Premier ministre]] de l’époque, [[Harold Wilson]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/magazine/6960296.stm|titre=BBC NEWS - UK - Magazine - Flower power|éditeur=News.bbc.co.uk|consulté le=6 décembre 2014}}</ref>, à propos d’une carte postale diffamatoire qui avait été conçue pour promouvoir le single, le montrant en train de se déshabiller aux côtés de sa secrétaire. Tous les bénéfices du morceau durent être reversés à des œuvres de charité. C’est d’ailleurs ce morceau qui reçoit le privilège d’être le tout premier disque diffusé sur [[BBC Radio 1|Radio 1]], la nouvelle station de musique populaire de la BBC, le {{date-|30 septembre 1967}}. Autre preuve de leur succès, le groupe est dans la foulée invité au premier show musical de [[John Peel]] intitulé ''[[Top Gear (radio)|Top Gear]]'' et diffusé sur cette nouvelle station. L’épisode Harold Wilson signe la fin du management de Secunda qui laisse sa place à Don Arden, réputé avoir lancé les [[Small Faces (groupe)|Small Faces]] de façon musclée.
L'année suivante, ''I Can Hear the Grass Grow'' établit le groupe comme une machine à tubes sur laquelle il fallait désormais compter en se classant dans le top 5. C’est à ce moment-là que commencèrent le début des ennuis pour The Move : à chaque nouveau single, les radios et les médias en général disséquaient les paroles en quête d’éléments susceptibles de constituer une menace pour la morale en place. Ainsi, dans ''I Can Hear the Grass Grow'', les références à la vision d’arcs-en-ciel et de cercles colorés laissèrent peu de doutes quant à l'[[marijuana|herbe]] dont il était question :


Avec la réputation outrageuse du groupe sur scène déjà fortement établie, le single suivant, ''Cherry Blossom Clinic'', traitant d’un interné dans un asile, fut retiré de la circulation avant même sa parution pour éviter encore plus de publicité défavorable. Le [[45 tours]] qui lui fait suite, ''Fire Brigade'', avec ''Walk Upon the Water'' en [[face B]], prolongea la série de succès en atteignant la troisième place des charts, en ayant été composé en une nuit et enregistré le lendemain. Paru en {{date-|janvier 1968}}, ce titre offrit au groupe son quatrième top 5 des charts en quatre singles publiés. Débutant sur un effet sonore approprié de sirène de pompiers rappelant ''[[I Am the Walrus]]'' et un jeu de guitare discordant, le morceau utilise un son vibrant inspiré de [[Duane Eddy]] au côté d’une basse prééminente caractéristique du groupe. Roy Wood chante seul de son style nasillard exagéré, passant le relais à Carl Wayne pour le refrain soupiré. Le morceau est quelque peu autobiographique et renvoie aux prestations scéniques du groupe.
:« ''My heads attracted to a''
:''Magnetic wave of sound''
:''With streams of coloured circles''
:''Makin' their way around.''
:''I can hear the grass grow I can hear the grass grow''
:''I see rainbows in the evening.'' »


Le groupe consacre le début de l’année [[1968 en musique|1968]] à l’enregistrement de son premier album, ''[[The Move (album)|The Move]]''<ref name="The Great Rock Discography">{{Ouvrage| prénom1=Martin C.| nom1=Strong| titre=The Great Rock Discography| lieu=Édimbourg| éditeur=Mojo Books| année=2000| numéro d'édition=5| pages totales=673–675| isbn=1-84195-017-3}}</ref>, dont la pochette est réalisée par The Fool. Il ne contient presque que des compositions de Roy Wood : outre les titres issus des singles ''Flowers in the Rain'' et ''Fire Brigade'', il inclut également la version originale de ''Cherry Blossom Clinic'' et trois reprises, dont ''Weekend''. L'album se hisse à la {{5e}} place de l'[[UK Albums Chart]] à sa sortie<ref name="British Hit Singles & Albums"/>.
En tout cas, ceci apparut suffisamment ambigu pour éviter une censure de la [[BBC]], ce qui n’empêcha pas, paradoxalement, l’institution d’enregistrer dans la frénésie ce morceau lors d’une session, compte tenu du succès du titre...


=== ''Blackberry Way'' (1969–1970) ===
Artistiquement parlant, le succès de The Move s'explique par les chansons excentriques de Roy Wood, le compositeur de la bande, résultant d'une combinaison de mélodies pop contagieuses avec un sens aiguisé de l'absurde, et de paroles qui insistent fréquemment sur les thèmes de la folie ou de l’incongru. La particularité du groupe réside également dans le brassage de styles qu'il cultive, même s'il conserve une base pop. Ainsi, sa musique se révèle être un condensé de racines [[rock 'n' roll]], comme le révèlent les fréquentes reprises du ''Weekend'' d'[[Eddie Cochran]] ; de [[pop (musique)|pop]] à la [[Beach Boys]], agrémentée d'harmonies vocales complexes (''California Girls'' sur The BBC Sessions) et de [[psychédélisme]] assorti de freakbeat typiquement britannique. Ainsi, des morceaux de [[Love (groupe)|Love]], [[The Byrds]], [[Moby Grape]] ou de [[Jackie Wilson]] concluaient fréquemment les sets en concert.
''Fire Brigade'' est la dernière contribution de la formation originale de The Move. En effet, Chris « Ace » Kefford, bassiste et principale image commerciale du groupe, quitte ses compères subitement en avril [[1968]] après une [[dépression nerveuse]] nécessitant que Trevor Burton passe de la guitare à la basse. Bien qu’étant un élément secondaire du groupe et ne remettant donc pas en cause l’existence de celui-ci, il sort tout de même un single solo sous le nom de Ace Kefford Stand, puis un second avec Big Bertha, avant de disparaître de la circulation.


Réduit à quatre, The Move enregistre ''Wild Tiger Woman'', sorti en juillet. Le morceau demeure l’un des rares singles du groupe à ne pas entrer dans les charts. La presse sembla de plus en plus s’attacher aux flamboyantes bouffonneries que le groupe commettait sur scène, à la garde-robe de ses membres ou encore à ses tours de force publicitaires souvent axés sur l’outrageux plutôt que sur sa musique. Les tournées se poursuivirent néanmoins et l’année se termina sur la sortie, en décembre, de ''Blackberry Way'', qui grimpa en tête des charts en janvier [[1969 en musique|1969]]. Marqué par un humour noir et une ambiance sombre, il rappelle les Kinks ''([[Waterloo Sunset]])'' ou les Beatles ''([[Penny Lane]])''.
En avril, le groupe participe au [[14 Hour Technicolor Dream]], festival haut en couleurs et premiers fait d'armes de la scène underground britannique, aux côtés de [[Pink Floyd]], [[Soft Machine]], [[The Pretty Things]], [[The Creation]] ou encore [[The Crazy World of Arthur Brown]].


Peu de temps après, Trevor Burton, second guitariste du groupe, qui avait déjà compensé le départ d’Ace Kefford en tenant la basse, quitta à son tour le groupe pour jouer avec [[Jim Capaldi]], Steve Gibbons et [[John Cale]]. Il est immédiatement remplacé à la quatre cordes par Rick Price, en provenance de Sight and Sound. Le groupe relâche un peu la pression durant le reste de l’année, ce qui permit à Roy Wood de composer et de produire pour The Acid Gallery, un groupe formé à Londres. ''Dance Around the Maypole'', paru en octobre, contient ainsi son soprano nasal caractéristique et un mixage le mettant bien en avant. The Acid Gallery évolue par la suite en [[Christie (groupe)|Christie]] et rencontra le succès avec ''[[Yellow River (chanson)|Yellow River]]''. Peu de temps après l’enregistrement de leur deuxième album, le chanteur Carl Wayne, qui s’était aventuré dans le circuit des cabarets sur les conseils de son manager, jeta également l’éponge, laissant dans un premier temps les parties vocales à son leader. Il se distingue par la suite dans la comédie musicale et enregistre plusieurs jingles publicitaires, rejoignit les Hollies en [[2000]] avant de disparaître en août [[2004]].
Bien qu'il fût un autre gros succès, atteignant la deuxième place des charts en octobre [[1967 en musique|1967]], le troisième single du groupe, ''Flowers in the Rain'', trouva le groupe attaqué en justice par le [[Premier ministre du Royaume-Uni|Premier ministre]] de l’époque, [[Harold Wilson]], à propos d’une carte postale diffamatoire qui avait été conçue pour promouvoir le single, le montrant en train de se déshabiller aux côtés de sa secrétaire. Tous les bénéfices du morceau durent être reversés à des œuvres de charité. C’est d’ailleurs ce morceau qui reçut le privilège d’être le tout premier disque diffusé sur [[BBC Radio 1|Radio 1]], la nouvelle station de musique populaire de la BBC, le 30 septembre 1967. Autre preuve de leur succès, le groupe fut dans la foulée invité au premier show musical de [[John Peel]] intitulé [[Top Gear (radio)|Top Gear]] et diffusé sur cette nouvelle station. L’épisode Harold Wilson signa la fin du management de Secunda qui laissa sa place à [[Don Arden]], réputé avoir lancé les [[Small Faces (groupe)|Small Faces]] de façon musclée.

Avec la réputation outrageuse du groupe sur scène déjà fortement établie, le single suivant, ''Cherry Blossom Clinic'', traitant d’un interné dans un asile, fut retiré de la circulation avant même sa parution pour éviter encore plus de publicité défavorable.

Le 45 tours qui lui fit suite, ''Fire Brigade'', avec ''Walk Upon the Water'' en [[face B]], prolongea la série de succès en atteignant la troisième place des charts, en ayant été composé en une nuit et enregistré le lendemain. Paru en janvier 1968, ce titre offrit au groupe son quatrième top 5 des charts en quatre singles publiés. Débutant sur un effet sonore approprié de sirène de pompiers rappelant ''[[I Am the Walrus]]'' et un jeu de guitare discordant, le morceau utilise un son vibrant inspiré de [[Duane Eddy]] au côté d’une basse prééminente caractéristique du groupe. Roy Wood chante seul de son style nasilllard exagéré, passant le relais à Carl Wayne pour le refrain soupiré. Le morceau est quelque peu autobiographique et renvoie aux prestations scéniques du groupe :

:« ''You get fascinated by her''
:''She could set the place on fire''
:''Run and get the fire brigade''
:''Get the fire brigade''
:''See the buildings start to really burn''
:''Get the fire brigade''
:''Get the fire brigade''
:''If you jump you’ve got to wait your turn''"

Le groupe consacra le début de l’année [[1968 en musique|1968]] à l’enregistrement de son premier album, ''[[The Move (album)|The Move]]'', dont la pochette a été réalisée par The Fool. Il ne contient presque que des compositions de Roy Wood : outre les titres issus des singles ''Flowers in the Rain'' et ''Fire Brigade'', il inclut également la version originale de ''Cherry Blossom Clinic'' et trois reprises, dont ''Weekend''. L'album se glisse dans les hautes places des [[UK Albums Chart|charts]] à sa sortie.

=== ''Blackberry Way'' ===

''Fire Brigade'' fut la dernière contribution de la formation originale de The Move. En effet, Chris « Ace » Kefford, bassiste au visage de play-boy et principale image commerciale du groupe, quitta ses compères subitement en avril 1968 après une dépression nerveuse nécessitant que Trevor Burton passe de la guitare à la basse. Bien qu’étant un élément secondaire du groupe et ne remettant donc pas en cause l’existence de celui-ci, il sortit tout de même un single solo sous le nom de Ace Kefford Stand, puis un second avec Big Bertha, avant de disparaître de la circulation.

Réduit à quatre, The Move enregistra ''Wild Tiger Woman'', sorti en juillet. Le morceau demeure l’un des rares singles du groupe à ne pas entrer dans les charts. La presse sembla de plus en plus s’attacher aux flamboyantes bouffonneries que le groupe commettait sur scène, à la garde-robe de ses membres ou encore à ses tours de force publicitaires souvent axés sur l’outrageux plutôt que sur sa musique. Les tournées se poursuivirent néanmoins et l’année se termina sur la sortie, en décembre, de ''[[Blackberry Way]]'', qui grimpa en tête des charts en janvier [[1969 en musique|1969]]. Marqué par un humour noir et une ambiance sombre, il rappelle les Kinks ''([[Waterloo Sunset]])'' ou les Beatles ''([[Penny Lane]])''.

Peu de temps après, Trevor Burton, second guitariste du groupe, qui avait déjà compensé le départ d’Ace Kefford en tenant la basse, quitta à son tour le groupe pour jouer avec [[Jim Capaldi]], [[Steve Gibbons]] et [[John Cale]]. Il est immédiatement remplacé à la quatre cordes par [[Rick Price]], en provenance de Sight and Sound. Le groupe relâcha un peu la pression durant le reste de l’année, ce qui permit à Roy Wood de composer et de produire pour [[The Acid Gallery]], un groupe formé à Londres. ''Dance Around the Maypole'', paru en octobre, contient ainsi son soprano nasal caractéristique et un mixage le mettant bien en avant. The Acid Gallery évolua par la suite en [[Christie (groupe)|Christie]] et rencontra le succès avec ''[[Yellow River]]''. Peu de temps après l’enregistrement de leur deuxième album, le chanteur Carl Wayne, qui s’était aventuré dans le circuit des cabarets sur les conseils de son manager, jeta également l’éponge, laissant dans un premier temps les parties vocales à son leader. Il se distingua par la suite dans la comédie musicale et enregistra plusieurs jingles publicitaires, rejoignit les Hollies en 2000 avant de disparaître en août 2004.


En janvier [[1970 en musique|1970]], [[Jeff Lynne]], chanteur et guitariste de [[The Idle Race]], accepta une invitation de son vieil ami Roy Wood pour rejoindre son groupe. La succession rapide des changements de personnel aurait détruit plus d’un groupe, mais The Move devint un groupe plus intéressant au début des années 1970. Lynne était à ce moment-là le seul membre du groupe avec Wood à fournir de chansons notables et à définir une direction musicale à l’ensemble.
En janvier [[1970 en musique|1970]], [[Jeff Lynne]], chanteur et guitariste de [[The Idle Race]], accepta une invitation de son vieil ami Roy Wood pour rejoindre son groupe. La succession rapide des changements de personnel aurait détruit plus d’un groupe, mais The Move devint un groupe plus intéressant au début des années 1970. Lynne était à ce moment-là le seul membre du groupe avec Wood à fournir de chansons notables et à définir une direction musicale à l’ensemble.


Le second album, sorti en février, confirme l’inventivité du groupe malgré les départs en cascade. Les six titres de ''[[Shazam (album)|Shazam]]'' témoignent d’une musique plus progressive, plus expérimentale, sortant du cadre imposé des simples à succès mais qui conserve tout de même un air de Beatles, influence difficilement oubliable pour le groupe. Cet effort est une sorte de ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' progressif, composé d’une musique extrêmement énergique, forgée par des années passées sur scène à jouer fort. Shazam contient également une version d’un titre de [[Tom Paxton]], ''The Last Thing On My Mind''.
Le deuxième album, sorti en février, confirme l’inventivité du groupe malgré les départs en cascade. Les six titres de ''[[Shazam (album)|Shazam]]'' témoignent d’une musique plus progressive, plus expérimentale, sortant du cadre imposé des simples à succès mais qui conserve tout de même un air de Beatles, influence difficilement oubliable pour le groupe. Cet effort est une sorte de ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' progressif, composé d’une musique extrêmement énergique, forgée par des années passées sur scène à jouer fort. Shazam contient également une version d’un titre de [[Tom Paxton]], ''The Last Thing On My Mind''.


En tournant la page de sa première mouture, The Move perd progressivement de son importance sur la scène britannique.
En tournant la page de sa première mouture, The Move perd progressivement de son importance sur la scène britannique.


=== De The Move à ELO ===
=== De The Move à ELO (1971–1972) ===
En fait, c’est l’arrivée de Lynne qui signe réellement la fin pour The Move. L’album qui suit en octobre, ''[[Looking On]]'', le premier comportant des compositions de Lynne, montre le groupe peinant à mélanger éléments progressifs et [[hard rock]] boogie. Les harmonies vocales sont néanmoins toujours présentes, et la palette d’instruments est variée — la plupart de ceux-ci sont joués par Wood, signe que l’entente au sein du groupe n’était plus tout à fait cordiale. C’est sans surprise que Rick Price s’écarte définitivement du groupe en quête d’une aventure en solo. À partir de ''Looking On'', et sous l’impulsion de Lynne, le groupe, réduit au format de trio, devint plus « artiste », préfigurant un rock orchestral inédit à l’époque. C’est ainsi que durant une très courte période, Lynne, Wood et Bevan travaillent également sous le nom de [[Electric Light Orchestra|The Electric Light Orchestra]], parallèlement à The Move, se dirigeant vers de nouvelles directions musicales.


En juin [[1971 en musique|1971]], The Move se retrouve pour enregistrer ''[[Message from the Country]]'', album marqué par le tiraillement artistique qui sévissait alors au sein du groupe. Effectivement, on y retrouve les inclinaisons pop de Lynne qui font le contrepoint des compositions plus sombres et plus ironiques de Wood. Paradoxalement, à l’époque, le meilleur travail de The Move est à rechercher du côté des singles, tels ''Brontosaurus'', ''California Man'' ou ''Tonight'' qui font de très bons scores dans les charts britanniques. Toujours inconnu en dehors du [[Royaume-Uni]] en [[1972]], The Move peine de plus en plus à trouver une âme, ce que confirme le modeste succès de ''Message from the Country''. Menant de front deux projets musicaux, les musiciens décident alors de ne plus en privilégier qu’un seul et c’est sans surprise que, devant l’émiettement de la production de The Move, sa fin est annoncée au profit d'Electric Light Orchestra.
En fait, c’est l’arrivée de Lynne qui signa réellement la fin pour The Move. L’album qui suit en octobre, ''[[Looking On]]'', le premier comportant des compositions de Lynne, montre le groupe peinant à mélanger éléments progressifs et hard rock boogie. Les harmonies vocales sont néanmoins toujours présentes, et la palette d’instruments est variée — la plupart de ceux-ci sont joués par Wood, signe que l’entente au sein du groupe n’était plus tout à fait cordiale. C’est sans surprise que Rick Price s’écarta définitivement du groupe en quête d’une aventure en solo.


=== Retour (2004–2014) ===
À partir de ''Looking On'', et sous l’impulsion de Lynne, le groupe, réduit au format de trio, devint plus « artiste », préfigurant un rock orchestral inédit à l’époque. C’est ainsi que durant une très courte période, Lynne, Wood et Bevan travaillèrent également sous le nom de [[Electric Light Orchestra|The Electric Light Orchestra]], parallèlement à The Move, se dirigeant vers de nouvelles directions musicales.
Le groupe se reforme en [[2004]] et se rebaptise brièvement Bev Bevan's Move (sans aucun autre ancien membre). Bevan recrute le bassiste Phil Tree, l'ex-ELO Part II Phil Bates, et le claviériste Neil Lockwood pour jouer les morceaux classiques des Move. Wood se retrouvera insatisfait de ce résultat<ref>{{Lien archive|langue=en|titre=The Move Online: Roy Wood 'Move' Statement|date=9 juillet 2011|website=Web.archive.org|consulté le=30 juillet 2017|horodatage archive=20110709194119|url=http://www.themoveonline.com/news_roystatement.html}}.</ref>. Le groupe annonce sa séparation en [[2014]]<ref>{{en}} [http://ultimateclassicrock.com/the-move-break-up/ The Move break up]; ultimateclassicrock.com/.</ref>.


En [[2016]], le groupe est annoncé pour un autre retour, en concert au Core Theatre de [[Solihull]], [[Midlands de l'Ouest (comté)|West Midlands]], avec Bevan, Burton, Tree, et Kelsey<ref>{{lien web|url=http://livebrum.co.uk/solihull-arts-complex/2016/09/17/the-move|titre=Bev Bevan's Zing Band at The Core Theatre on 17 Sep 2016|website=Livebrum.co.uk|consulté le=30 juillet 2017}}</ref> ; cependant, le groupe n'est désormais plus crédité sous le nom de The Move, mais plutôt sous le nom de Bev Bevan's Zing Band et ne fera pas participer Burton ; mais plutôt Bevan, Tree, Kelsey, Abby Brant, et Geoff Turton au chant<ref>{{Lien archive|langue=en|titre=Archived copy|consulté le=2016-07-31|horodatage archive=20160730011624|url=http://thecoretheatresolihull.co.uk/whats-on/all-shows/bev-bevans-zing-band}}.</ref>.
En juin [[1971 en musique|1971]], The Move se retrouva pour enregistrer ''[[Message from the Country]]'', album marqué par le tiraillement artistique qui sévissait alors au sein du groupe. Effectivement, on y retrouve les inclinaisons pop de Lynne qui font le contrepoint des compositions plus sombres et plus ironiques de Wood. Paradoxalement, à l’époque, le meilleur travail de The Move est à rechercher du côté des singles, tels ''Brontosaurus'', ''California Man'' ou ''Tonight'' qui font de très bons scores dans les charts britanniques.

Toujours inconnu en dehors du Royaume-Uni en 1972, The Move peinait de plus en plus à trouver une âme, ce que confirma le modeste succès de ''Message from the Country''. Menant de front deux projets musicaux, les musiciens décidèrent alors de ne plus en privilégier qu’un seul et c’est sans surprise que, devant l’émiettement de la production de The Move, sa fin fut annoncée au profit d'Electric Light Orchestra.


== Discographie ==
== Discographie ==
=== Albums studio ===

* [[1968 en musique|1968]] : ''[[The Move (album)|The Move]]''
Les classements donnés font tous référence aux ''charts'' britanniques ([[UK Albums Chart]] et [[UK Singles Chart]]).
* [[1970 en musique|1970]] : ''[[Shazam (album)|Shazam]]''
* 1970 : ''[[Looking On]]''
* [[1971 en musique|1971]] : ''[[Message from the Country]]''


=== Singles ===
=== Singles ===
* [[1966 en musique|1966]] : ''Night of Fear / The Disturbance''

* [[1966 en musique|1966]] : ''Night of Fear / The Disturbance'' (#2)
* [[1967 en musique|1967]] : ''I Can Hear the Grass Grow / Wave Your Flag and Stop the Train''
* [[1967 en musique|1967]] : ''I Can Hear the Grass Grow / Wave Your Flag and Stop the Train'' (#5)
* 1967 : ''Flowers in the Rain / (Here We Go Round) The Lemon Tree''
* [[1968 en musique|1968]] : ''Fire Brigade / Walk Upon the Water''
* 1967 : ''Flowers in the Rain / (Here We Go Round) The Lemon Tree'' (#2)
* [[1968 en musique|1968]] : ''Fire Brigade / Walk Upon the Water'' (#3)
* 1968 : ''Wild Tiger Woman / Omnibus''
* 1968 : ''Wild Tiger Woman / Omnibus'' (#53)
* 1968 : ''Blackberry Way / Something''
* [[1969 en musique|1969]] : ''Curly / This Time Tomorrow''
* 1968 : ''[[Blackberry Way]] / Something'' '''(#1)'''
* [[1969 en musique|1969]] : ''Curly / This Time Tomorrow'' (#12)
* [[1970 en musique|1970]] : ''Brontosaurus / Lightning Never Strikes Twice''
* [[1970 en musique|1970]] : ''Brontosaurus / Lightning Never Strikes Twice'' (#7)
* 1970 : ''When Alice Comes Back to the Farm / What?''
* 1970 : ''When Alice Comes Back to the Farm / What?''
* [[1971 en musique|1971]] : ''Tonight / Don’t Mess Me Up'' (#11)
* [[1971 en musique|1971]] : ''Tonight / Don’t Mess Me Up''
* 1971 : ''Chinatown / Down on the Bay'' (#23)
* 1971 : ''Chinatown / Down on the Bay''
* [[1972 en musique|1972]] : ''California Man / [[Do Ya]] / Ella James'' (#7)
* [[1972 en musique|1972]] : ''California Man / [[Do Ya]] / Ella James''


=== EP ===
=== EP ===

* [[1967 en musique|1967]] : ''[[Something Else from The Move]]''
* [[1967 en musique|1967]] : ''[[Something Else from The Move]]''


== Notes et références ==
seul EP Francais des Move I
{{Références}}
can hear the grass show / Night of fear // Wave the flag and stop the train / The disturbance
15002 Deram 1967


=== Albums ===
== Liens externes ==
* {{Site officiel|en|http://www.themoveonline.com}}
* {{Bases musique}}


{{Palette|The Move}}
* [[1968 en musique|1968]] : ''[[The Move (album)|The Move]]'' (#15)
* [[1970 en musique|1970]] : ''[[Shazam (album)|Shazam]]''
* 1970 : ''[[Looking On]]''
* [[1971 en musique|1971]] : ''[[Message from the Country]]''

== Liens externes ==
* [http://www.themoveonline.com Site officiel]


{{Portail|rock|Birmingham}}
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[[Catégorie:Groupe de rock anglais]]
[[Catégorie:Groupe anglais de rock]]
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[[Catégorie:Groupe britannique de rock psychédélique]]
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[[Catégorie:Groupe musical reformé en 2004]]
[[Catégorie:Groupe musical séparé en 2014]]

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The Move
Description de cette image, également commentée ci-après
The Move en 1967.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre musical Rock, pop, freakbeat, pop psychédélique, rock psychédélique
Années actives 19651972, 20042014
Labels Deram, Regal Zonophone, Fly Records, Harvest
Site officiel www.themoveonline.com
Composition du groupe
Anciens membres Roy Wood
Carl Wayne
Bev Bevan
Ace Kefford
Trevor Burton
Jeff Lynne
Rick Price

The Move est un groupe britannique de rock, originaire de Birmingham, en Angleterre. Formé en 1965, il est mené par le guitariste, chanteur et compositeur Roy Wood, qui compose tous les singles du groupe, et chante à partir de 1968 sur la plupart d'entre eux. Le groupe se sépare en 1972. Près de trente ans plus tard, le groupe se reforme en 2004, et se sépare de nouveau dix ans plus tard, en 2014.

Historique[modifier | modifier le code]

Origines et création (1965)[modifier | modifier le code]

L’origine de cette formation remonte au milieu des années 1960 à Birmingham[1], deuxième ville la plus importante d'Angleterre. En 1965, un journaliste de TV Times s’écrie : « Liverpool today, Birmingham tomorrow » pour décrire une réalité perceptible à l’époque. En effet, le son Mersey qui avait contribué à placer Liverpool au centre de l’activité musicale du royaume dans le sillage des Beatles ou des Hollies peine à se renouveler et c’est la capitale des Midlands qui prend le relais avec le Brum Beat. Cet état de grâce ne dura guère longtemps, mais permit l’émergence de groupes comme El Riot and the Rebels, Denny Laine and the Diplomats, The Moody Blues, The Spencer Davis Group, The Idle Race, et plus tard Black Sabbath, voire Led Zeppelin. La plupart de ces groupes, à l’instar des Beatles, fait ses armes en Allemagne, à Hambourg, où ils développèrent tous un furieux jeu de scène avant de revenir écumer les clubs de Birmingham et d’enregistrer une poignée de 45 tours ou, dans le meilleur des cas, un album.

Au moment de la formation du groupe, en février 1966, les membres de The Move officiaient tous précédemment dans divers groupes beat de la ville : Wood avec Mike Sheridan's Lot (qui deviendra par la suite The Idle Race), Ace Kefford et Bev Bevan avec Carl Wayne & The Vikings, et Trevor Burton avec Danny King's Mayfair Set. Frustrés par un sentiment d’immobilisme et percevant que les scènes étaient en train de changer, les cinq décidèrent de mettre en commun leurs talents dans un projet neuf, tourné vers l’avenir, The Move, avec d’autant plus de force que la plupart des singles sortis avec leurs groupes respectifs constituaient des échecs retentissants, sorte de mauvaise répliques de ce qu’on nommait à l’époque la British Invasion, symbolisée par Herman's Hermits ou The Seekers. Le groupe fut ainsi nommé car les cinq musiciens étaient des transfuges en provenance de groupes locaux vers une nouvelle formation, d’où l’idée de traduire ce mouvement par une dénomination originale du nouveau projet. The Move se composait alors de : Carl Wayne, qui décèdera en 2004, au chant ; Trevor Burton à la guitare et au chant ; Roy Wood également à la guitare et au chant ; Chris « Ace » Kefford à la basse et au chant ; et de Bev Bevan à la batterie, et aussi au chant. The Move était ainsi un groupe vocal complet où chacun des membres pouvait occasionnellement chanter en lead vocal. De plus, ils pouvaient s'échanger les instruments, entre autres facéties, le chanteur en titre Carl Wayne passait à la batterie et Bev Bevan, le batteur venait chanter en front de scène.

Sous le management de Tony Secunda, The Move migre vers Londres à l'été 1966 et va rapidement faire les gros titres avec ses prestations scéniques destructrices au Marquee Club — où ils résident tous les mardis du mois d'août — durant lesquelles des postes de télévision, des effigies politiques et, au moins à une occasion, une voiture sont démolis à coups de haches et de marteaux. Secunda est l’un des managers les plus controversés d’Angleterre, utilisant des méthodes qui ont probablement inspiré Malcolm McLaren et ses Sex Pistols quelques années plus tard. Il n’était ainsi pas rare de voir les pompiers arriver jusqu'à la mythique scène du club pour éteindre l’incendie que le groupe avait provoqué. Sorti des excès, le jeu de scène du groupe, largement influencé par les Who, présente également un côté mod et un goût certain pour ce qui est arty, et le groupe possède un penchant pour la pop évoquant tantôt les Kinks, tantôt les Beatles — cependant, comme ces derniers, The Move étaient aussi capables de surprendre avec du rock 'n' roll des années 1950, comme Something Else d'Eddie Cochran.

À peu près à la même période, ils signent pour la maison de disques Deram, subdivision de Decca destinée à la nouvelle scène. À cette occasion, Secunda fait signer le contrat sur le dos d’une hôtesse dénudée.

Débuts (1966–1968)[modifier | modifier le code]

Le premier single de The Move chez Deram, Night of Fear, lancé en décembre 1966, devient aussitôt un tube, atteignant la deuxième place des charts[2]. En fait, les premiers singles de The Move sont largement influencés par le mouvement mod avec leurs accords pêchus et leur mise en scène théâtrale, même si leur musique deviendra par la suite de plus en plus pop et dynamique.

L'année suivante, I Can Hear the Grass Grow établit le groupe comme une machine à tubes sur laquelle il fallait désormais compter en se classant dans le top 5 britannique[3]. Le single atteint aussi les top 14 et 22 en Belgique[4]. C’est à ce moment-là que commencent le début des ennuis pour The Move : à chaque nouveau single, les radios et les médias en général dissèquent les paroles en quête d’éléments susceptibles de constituer une menace pour la morale. Ainsi, dans I Can Hear the Grass Grow, les références à la vision d’arcs-en-ciel et de cercles colorés laissent peu de doutes quant à l'herbe dont il est question, mais ceci apparait suffisamment ambigu pour éviter une censure de la BBC, et même amener étonnamment l’institution, compte tenu du succès du titre, à enregistrer dans la frénésie ce morceau lors d’une session.

Artistiquement parlant, le succès de The Move s'explique par les chansons excentriques de Roy Wood, le compositeur de la bande, résultant d'une combinaison de mélodies pop contagieuses avec un sens aiguisé de l'absurde et des paroles qui insistent fréquemment sur les thèmes de la folie ou de l’incongru. La particularité du groupe réside également dans le brassage de styles qu'il cultive, même s'il conserve une base pop. Ainsi, sa musique se révèle être un condensé de racines rock 'n' roll, comme le révèlent les fréquentes reprises du Weekend d'Eddie Cochran, de pop à la Beach Boys agrémentée d'harmonies vocales complexes (California Girls sur The BBC Sessions) et de psychédélisme assorti de freakbeat typiquement britannique. Ainsi, des morceaux de Love, The Byrds, Moby Grape ou Jackie Wilson concluaient-ils fréquemment les sets du groupe.

En avril 1967, le groupe participe au 14 Hour Technicolor Dream, festival haut en couleur et premier fait d'armes de la scène underground britannique, aux côtés de Pink Floyd, Soft Machine, The Pretty Things, The Creation ou encore The Crazy World of Arthur Brown[5]. Bien qu'il soit un autre gros succès, atteignant la deuxième place des charts en octobre 1967, le troisième single du groupe, Flowers in the Rain, voit le groupe attaqué en justice par le Premier ministre de l’époque, Harold Wilson[6], à propos d’une carte postale diffamatoire qui avait été conçue pour promouvoir le single, le montrant en train de se déshabiller aux côtés de sa secrétaire. Tous les bénéfices du morceau durent être reversés à des œuvres de charité. C’est d’ailleurs ce morceau qui reçoit le privilège d’être le tout premier disque diffusé sur Radio 1, la nouvelle station de musique populaire de la BBC, le . Autre preuve de leur succès, le groupe est dans la foulée invité au premier show musical de John Peel intitulé Top Gear et diffusé sur cette nouvelle station. L’épisode Harold Wilson signe la fin du management de Secunda qui laisse sa place à Don Arden, réputé avoir lancé les Small Faces de façon musclée.

Avec la réputation outrageuse du groupe sur scène déjà fortement établie, le single suivant, Cherry Blossom Clinic, traitant d’un interné dans un asile, fut retiré de la circulation avant même sa parution pour éviter encore plus de publicité défavorable. Le 45 tours qui lui fait suite, Fire Brigade, avec Walk Upon the Water en face B, prolongea la série de succès en atteignant la troisième place des charts, en ayant été composé en une nuit et enregistré le lendemain. Paru en , ce titre offrit au groupe son quatrième top 5 des charts en quatre singles publiés. Débutant sur un effet sonore approprié de sirène de pompiers rappelant I Am the Walrus et un jeu de guitare discordant, le morceau utilise un son vibrant inspiré de Duane Eddy au côté d’une basse prééminente caractéristique du groupe. Roy Wood chante seul de son style nasillard exagéré, passant le relais à Carl Wayne pour le refrain soupiré. Le morceau est quelque peu autobiographique et renvoie aux prestations scéniques du groupe.

Le groupe consacre le début de l’année 1968 à l’enregistrement de son premier album, The Move[7], dont la pochette est réalisée par The Fool. Il ne contient presque que des compositions de Roy Wood : outre les titres issus des singles Flowers in the Rain et Fire Brigade, il inclut également la version originale de Cherry Blossom Clinic et trois reprises, dont Weekend. L'album se hisse à la 5e place de l'UK Albums Chart à sa sortie[2].

Blackberry Way (1969–1970)[modifier | modifier le code]

Fire Brigade est la dernière contribution de la formation originale de The Move. En effet, Chris « Ace » Kefford, bassiste et principale image commerciale du groupe, quitte ses compères subitement en avril 1968 après une dépression nerveuse nécessitant que Trevor Burton passe de la guitare à la basse. Bien qu’étant un élément secondaire du groupe et ne remettant donc pas en cause l’existence de celui-ci, il sort tout de même un single solo sous le nom de Ace Kefford Stand, puis un second avec Big Bertha, avant de disparaître de la circulation.

Réduit à quatre, The Move enregistre Wild Tiger Woman, sorti en juillet. Le morceau demeure l’un des rares singles du groupe à ne pas entrer dans les charts. La presse sembla de plus en plus s’attacher aux flamboyantes bouffonneries que le groupe commettait sur scène, à la garde-robe de ses membres ou encore à ses tours de force publicitaires souvent axés sur l’outrageux plutôt que sur sa musique. Les tournées se poursuivirent néanmoins et l’année se termina sur la sortie, en décembre, de Blackberry Way, qui grimpa en tête des charts en janvier 1969. Marqué par un humour noir et une ambiance sombre, il rappelle les Kinks (Waterloo Sunset) ou les Beatles (Penny Lane).

Peu de temps après, Trevor Burton, second guitariste du groupe, qui avait déjà compensé le départ d’Ace Kefford en tenant la basse, quitta à son tour le groupe pour jouer avec Jim Capaldi, Steve Gibbons et John Cale. Il est immédiatement remplacé à la quatre cordes par Rick Price, en provenance de Sight and Sound. Le groupe relâche un peu la pression durant le reste de l’année, ce qui permit à Roy Wood de composer et de produire pour The Acid Gallery, un groupe formé à Londres. Dance Around the Maypole, paru en octobre, contient ainsi son soprano nasal caractéristique et un mixage le mettant bien en avant. The Acid Gallery évolue par la suite en Christie et rencontra le succès avec Yellow River. Peu de temps après l’enregistrement de leur deuxième album, le chanteur Carl Wayne, qui s’était aventuré dans le circuit des cabarets sur les conseils de son manager, jeta également l’éponge, laissant dans un premier temps les parties vocales à son leader. Il se distingue par la suite dans la comédie musicale et enregistre plusieurs jingles publicitaires, rejoignit les Hollies en 2000 avant de disparaître en août 2004.

En janvier 1970, Jeff Lynne, chanteur et guitariste de The Idle Race, accepta une invitation de son vieil ami Roy Wood pour rejoindre son groupe. La succession rapide des changements de personnel aurait détruit plus d’un groupe, mais The Move devint un groupe plus intéressant au début des années 1970. Lynne était à ce moment-là le seul membre du groupe avec Wood à fournir de chansons notables et à définir une direction musicale à l’ensemble.

Le deuxième album, sorti en février, confirme l’inventivité du groupe malgré les départs en cascade. Les six titres de Shazam témoignent d’une musique plus progressive, plus expérimentale, sortant du cadre imposé des simples à succès mais qui conserve tout de même un air de Beatles, influence difficilement oubliable pour le groupe. Cet effort est une sorte de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band progressif, composé d’une musique extrêmement énergique, forgée par des années passées sur scène à jouer fort. Shazam contient également une version d’un titre de Tom Paxton, The Last Thing On My Mind.

En tournant la page de sa première mouture, The Move perd progressivement de son importance sur la scène britannique.

De The Move à ELO (1971–1972)[modifier | modifier le code]

En fait, c’est l’arrivée de Lynne qui signe réellement la fin pour The Move. L’album qui suit en octobre, Looking On, le premier comportant des compositions de Lynne, montre le groupe peinant à mélanger éléments progressifs et hard rock boogie. Les harmonies vocales sont néanmoins toujours présentes, et la palette d’instruments est variée — la plupart de ceux-ci sont joués par Wood, signe que l’entente au sein du groupe n’était plus tout à fait cordiale. C’est sans surprise que Rick Price s’écarte définitivement du groupe en quête d’une aventure en solo. À partir de Looking On, et sous l’impulsion de Lynne, le groupe, réduit au format de trio, devint plus « artiste », préfigurant un rock orchestral inédit à l’époque. C’est ainsi que durant une très courte période, Lynne, Wood et Bevan travaillent également sous le nom de The Electric Light Orchestra, parallèlement à The Move, se dirigeant vers de nouvelles directions musicales.

En juin 1971, The Move se retrouve pour enregistrer Message from the Country, album marqué par le tiraillement artistique qui sévissait alors au sein du groupe. Effectivement, on y retrouve les inclinaisons pop de Lynne qui font le contrepoint des compositions plus sombres et plus ironiques de Wood. Paradoxalement, à l’époque, le meilleur travail de The Move est à rechercher du côté des singles, tels Brontosaurus, California Man ou Tonight qui font de très bons scores dans les charts britanniques. Toujours inconnu en dehors du Royaume-Uni en 1972, The Move peine de plus en plus à trouver une âme, ce que confirme le modeste succès de Message from the Country. Menant de front deux projets musicaux, les musiciens décident alors de ne plus en privilégier qu’un seul et c’est sans surprise que, devant l’émiettement de la production de The Move, sa fin est annoncée au profit d'Electric Light Orchestra.

Retour (2004–2014)[modifier | modifier le code]

Le groupe se reforme en 2004 et se rebaptise brièvement Bev Bevan's Move (sans aucun autre ancien membre). Bevan recrute le bassiste Phil Tree, l'ex-ELO Part II Phil Bates, et le claviériste Neil Lockwood pour jouer les morceaux classiques des Move. Wood se retrouvera insatisfait de ce résultat[8]. Le groupe annonce sa séparation en 2014[9].

En 2016, le groupe est annoncé pour un autre retour, en concert au Core Theatre de Solihull, West Midlands, avec Bevan, Burton, Tree, et Kelsey[10] ; cependant, le groupe n'est désormais plus crédité sous le nom de The Move, mais plutôt sous le nom de Bev Bevan's Zing Band et ne fera pas participer Burton ; mais plutôt Bevan, Tree, Kelsey, Abby Brant, et Geoff Turton au chant[11].

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Singles[modifier | modifier le code]

  • 1966 : Night of Fear / The Disturbance
  • 1967 : I Can Hear the Grass Grow / Wave Your Flag and Stop the Train
  • 1967 : Flowers in the Rain / (Here We Go Round) The Lemon Tree
  • 1968 : Fire Brigade / Walk Upon the Water
  • 1968 : Wild Tiger Woman / Omnibus
  • 1968 : Blackberry Way / Something
  • 1969 : Curly / This Time Tomorrow
  • 1970 : Brontosaurus / Lightning Never Strikes Twice
  • 1970 : When Alice Comes Back to the Farm / What?
  • 1971 : Tonight / Don’t Mess Me Up
  • 1971 : Chinatown / Down on the Bay
  • 1972 : California Man / Do Ya / Ella James

EP[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Brumbeat: The Move, brumbeat.net/.
  2. a et b David Roberts, British Hit Singles and Albums, Londres, Guinness World Records Limited, , 19e éd., 717 p. (ISBN 1-904994-10-5), p. 381.
  3. (en) Matthew Greenwwald, « I Can Hear the Grass Grow - Composed by Roy Wood », sur AllMusic (consulté le ).
  4. « The Move - I Can Hear The Grass Grow », sur Ultratop (consulté le ).
  5. (en) « Speakers' corner: The 14 hour Technicolour Dream Psychedelic April '67 », sur lunakafe.com/ (consulté le ).
  6. (en) « BBC NEWS - UK - Magazine - Flower power », News.bbc.co.uk (consulté le )
  7. Martin C. Strong, The Great Rock Discography, Édimbourg, Mojo Books, , 5e éd., 673–675 p. (ISBN 1-84195-017-3)
  8. (en) « The Move Online: Roy Wood 'Move' Statement », sur Web.archive.org, (version du sur Internet Archive).
  9. (en) The Move break up; ultimateclassicrock.com/.
  10. « Bev Bevan's Zing Band at The Core Theatre on 17 Sep 2016 », sur Livebrum.co.uk (consulté le )
  11. (en) « Archived copy » (version du sur Internet Archive).

Liens externes[modifier | modifier le code]