« Directoire (Argentine) » : différence entre les versions

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Le '''Directoire''', institué en 1814 dans les [[Provinces Unies du Río de la Plata]] par l’[[assemblée de l’An XIII]], fut une forme de gouvernement dans laquelle le [[pouvoir exécutif]] était détenu par un ''Directeur suprême'', investi d’un mandat de deux ans, et portant le titre officiel de ''Directeur suprême des Provinces Unies du Río de la Plata'' (en [[espagnol|esp]]. ''Director Supremo de las Provincias Unidas del Río de la Plata''). Au contraire des gouvernements qui procédèrent directement de la [[révolution de Mai]], l’autorité exécutive était assurée par un individu particulier au lieu de par un groupement de personnes, sans pour autant que le régime présentât les caractéristiques propres à un [[système présidentiel]]. Aux fins d’éviter les abus de pouvoir, le Directoire devait comporter en outre un ''Conseil d’État'' composé de neuf personnes, et était responsable devant un congrès chargé d’exercer les [[Pouvoir législatif|fonctions législatives]].
Le '''Directoire''', institué en 1814 dans les [[Provinces-Unies du Río de la Plata]] par l’[[Assemblée de l'an XIII]], fut une forme de gouvernement dans laquelle le [[pouvoir exécutif]] était détenu par un ''Directeur suprême'', investi d’un mandat de deux ans, et portant le titre officiel de ''Directeur suprême des Provinces-Unies du Río de la Plata'' (en [[espagnol|esp]]. ''Director Supremo de las Provincias Unidas del Río de la Plata''). Au contraire des gouvernements qui procédèrent directement de la [[révolution de Mai]], l’autorité exécutive était assurée par un individu particulier au lieu d'un groupement de personnes, sans pour autant que le régime présentât les caractéristiques propres à un [[Régime présidentiel|système présidentiel]]. Afin d’éviter les abus de pouvoir, le Directoire devait comporter en outre un ''Conseil d’État'' composé de neuf personnes, et était responsable devant un congrès chargé d’exercer les [[Pouvoir législatif|fonctions législatives]].


Par cette nouvelle construction institutionnelle, l’assemblée de l’An XIII escomptait être mieux à même de faire face à la menace royaliste, encore aggravée à ce moment par des [[Guerres civiles argentines|affrontements internes]] au sein même du camp ''patriote''.
Par cette nouvelle construction institutionnelle, l’[[Assemblée de l'an XIII]] escomptait être mieux à même de faire face à la menace royaliste, encore aggravée à ce moment par des [[Guerres civiles argentines|affrontements internes]] au sein même du camp ''patriote''.


== Directeurs suprêmes, avec leur période d’exercice respective ==
== Directeurs suprêmes ==
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À la suite de la démission de José Rondeau, provoquée par la défaite à la [[bataille de Cepeda]] en 1820, le pouvoir fut assumé à titre intérimaire par [[Juan Pedro Aguirre]]. Celui-ci ne réussissant pas à se maintenir, le Congrès prit le parti de se dissoudre, tandis que le [[Cabildo]] de Buenos Aires se chargeait de gouverner la ville et la province de Buenos Aires. La dissolution du Congrès donna lieu à une période de vide de pouvoir, connue en Argentine sous la dénomination d’Anarchie de l’an XX, qui se prolongera jusqu’en 1823, c’est-à-dire jusqu’à la stabilisation, en l’absence de gouvernement national, des différents gouvernements provinciaux. Dans la province de Buenos Aires fut désignée quelques jours après la dissolution du Congrès une Junte de représentants, chargée de nommer le nouveau gouverneur.
À la suite de la démission de José Rondeau, provoquée par la défaite à la [[Bataille de Cepeda (1820)|bataille de Cepeda]] en 1820, le pouvoir fut assumé à titre intérimaire par [[Juan Pedro Aguirre]]. Celui-ci ne réussissant pas à se maintenir, le Congrès prit le parti de se dissoudre, tandis que le [[Cabildo colonial|cabildo]] de [[Cabildo de Buenos Aires|Buenos Aires]] se chargeait de gouverner la ville et la [[province de Buenos Aires]]. La dissolution du Congrès donna lieu à une période de vide de pouvoir, connue en Argentine sous la dénomination d’''Anarchie de l’an XX'', qui se prolongera jusqu’en 1823, c’est-à-dire jusqu’à la stabilisation, en l’absence de gouvernement national, des différents gouvernements provinciaux. Dans la province de Buenos Aires fut désignée quelques jours après la dissolution du Congrès une ''Junte de représentants'', chargée de nommer le nouveau gouverneur.


À partir de ce moment, faute d’une constitution fixant l’organisation politique du pays, la conduite des affaires des Provinces Unies du Río de la Plata fut assumée de façon virtuelle par les gouverneurs de Buenos Aires ; cependant, si, légalement, seules les affaires extérieures entraient dans leurs attributions, la maîtrise du port de Buenos Aires leur permettait d’exercer une forte pression sur les provinces de l’interieur.
À partir de ce moment, faute d’une [[constitution]] fixant l’organisation politique du pays, la conduite des affaires des Provinces-Unies du Río de la Plata fut assumée de façon virtuelle par les gouverneurs de Buenos Aires ; cependant, si, légalement, seules les affaires extérieures entraient dans leurs attributions, la maîtrise du port de Buenos Aires leur permettait d’exercer une forte pression sur les provinces de l’intérieur.


== Bibliographie ==
[[en:Supreme Director of the United Provinces of the Río de la Plata]]
* {{Ouvrage |langue=es |auteur1=Celso, Ramón Lorenzo |titre=Manual de Historia Constitucional Argentina |éditeur=Juris |lieu=Rosario, Santa Fe |année=1994 |isbn=950-817-022-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qea56GOWpnEC&printsec=frontcover |consulté le=2 mai 2013}}. Lire en ligne : [https://books.google.be/books?id=qea56GOWpnEC&redir_esc=y Manual de Historia Constitucional Argentina]
[[es:Director supremo de las Provincias Unidas del Río de la Plata]]
* José Rafael López Rosas, ''Historia constitucional argentina'', Editorial Astrea, 1996, {{ISBN|9789505083213}}.
[[pt:Diretor Supremo das Províncias Unidas do Rio da Prata]]
* Alfredo Opisso, ''Historia de España y de las Repúblicas latino-americanas'', Gallach, 1835.
* Julio César Rondina, Jorge Fernández, ''Historia Argentina: 1810-1930'', Universidad Nac. del Litoral, 2004, {{ISBN|9789875083318}}.

{{Portail|Argentine}}

[[Catégorie:Histoire de l'Argentine]]

Dernière version du 15 décembre 2021 à 17:14

Le Directoire, institué en 1814 dans les Provinces-Unies du Río de la Plata par l’Assemblée de l'an XIII, fut une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir exécutif était détenu par un Directeur suprême, investi d’un mandat de deux ans, et portant le titre officiel de Directeur suprême des Provinces-Unies du Río de la Plata (en esp. Director Supremo de las Provincias Unidas del Río de la Plata). Au contraire des gouvernements qui procédèrent directement de la révolution de Mai, l’autorité exécutive était assurée par un individu particulier au lieu d'un groupement de personnes, sans pour autant que le régime présentât les caractéristiques propres à un système présidentiel. Afin d’éviter les abus de pouvoir, le Directoire devait comporter en outre un Conseil d’État composé de neuf personnes, et était responsable devant un congrès chargé d’exercer les fonctions législatives.

Par cette nouvelle construction institutionnelle, l’Assemblée de l'an XIII escomptait être mieux à même de faire face à la menace royaliste, encore aggravée à ce moment par des affrontements internes au sein même du camp patriote.

Directeurs suprêmes[modifier | modifier le code]

Portrait Directeur suprême Période
Gervasio Antonio de Posadas 31 janvier 1814 au 9 janvier 1815
Carlos María de Alvear 11 janvier au 18 avril 1815
Ignacio Álvarez Thomas 21 avril 1815 au 16 avril 1816
Antonio González Balcarce 16 avril au 9 juillet 1816
Juan Martín de Pueyrredón 9 juillet 1816 au 9 juin 1819
José Rondeau 9 juin 1819 au 1er février 1820
Juan Pedro Aguirre 1er février au 11 février 1820

À la suite de la démission de José Rondeau, provoquée par la défaite à la bataille de Cepeda en 1820, le pouvoir fut assumé à titre intérimaire par Juan Pedro Aguirre. Celui-ci ne réussissant pas à se maintenir, le Congrès prit le parti de se dissoudre, tandis que le cabildo de Buenos Aires se chargeait de gouverner la ville et la province de Buenos Aires. La dissolution du Congrès donna lieu à une période de vide de pouvoir, connue en Argentine sous la dénomination d’Anarchie de l’an XX, qui se prolongera jusqu’en 1823, c’est-à-dire jusqu’à la stabilisation, en l’absence de gouvernement national, des différents gouvernements provinciaux. Dans la province de Buenos Aires fut désignée quelques jours après la dissolution du Congrès une Junte de représentants, chargée de nommer le nouveau gouverneur.

À partir de ce moment, faute d’une constitution fixant l’organisation politique du pays, la conduite des affaires des Provinces-Unies du Río de la Plata fut assumée de façon virtuelle par les gouverneurs de Buenos Aires ; cependant, si, légalement, seules les affaires extérieures entraient dans leurs attributions, la maîtrise du port de Buenos Aires leur permettait d’exercer une forte pression sur les provinces de l’intérieur.

Bibliographie[modifier | modifier le code]