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{{Infobox Élection
{{Infobox Élection
| endispute = {{unité|480|députés}} de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]]<br/><small>(Majorité absolue : 241 sièges)</small>
| nom élection = Élections législatives japonaises de 2005
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| pays = Japon
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| élection précédente = Élections législatives japonaises de 2003
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| date précédente = 2003
| date précédente = 2003
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| image1 = Koizumi 2010 cropped.png
| image1 = Koizumi 2010 cropped.png
| couleur1 = #009933
| couleur1 = {{Infobox Parti politique japonais/couleurs|-PLD}}
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| couleur3 = #FFFF00
| couleur3 = {{Infobox Parti politique japonais/couleurs|-Komeito}}
| parti3 = [[Kōmeitō]]
| parti3 = [[Kōmeitō]]
| chef3 = Takenori Kanzaki
| chef3 = Takenori Kanzaki
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| sièges3 pré = 34
| sièges3 pré = 34


| image4 = Kazuo Shii cropped.jpg
| couleur4 = {{Infobox Parti politique japonais/couleurs|-JCP}}
| parti4 = [[Parti communiste japonais]]
| chef4 = [[Kazuo Shii]]
| votes4 = 4919187
| pourcentage4 = 7.25
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| image5 = Mizuho Fukushima cropped.jpg
| couleur5 = {{Infobox Parti politique japonais/couleurs|-PSD}}
| parti5 = [[Parti social-démocrate (Japon)|Parti social-démocrate]]
| chef5 = [[Mizuho Fukushima]]
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| sièges5 = 7
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| carte titre = Carte des résultats
| carte = 2005 JAPAN GENERAL ELECTION, winner vote share.svg
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| diagramme titre = Représentation de l'assemblée
| diagramme titre = Représentation de l'assemblée
| taille diagramme = 280
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| diagramme = Chambre du Japon 2005.png
| diagramme = Japanese Election 2005.png
| poste = Gouvernement
| poste = Gouvernement
| parti prédécesseur = [[Centre droit]]<br/><small>([[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]], ''[[Nouveau Kōmeitō|Kōmeitō]]'')</small>
| parti prédécesseur = [[Centre droit]]<br/><small>([[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]], ''[[Kōmeitō]]'')</small>
| prédécesseur = [[Gouvernement Koizumi II|{{88e}} Cabinet]]<br/>([[Jun'ichirō Koizumi]])
| prédécesseur = [[Gouvernement Koizumi II|{{88e}} Cabinet]]<br/>([[Jun'ichirō Koizumi]])
| sup entête = Législature élue
| sup entête = Législature élue
| sup contenu = {{44e}} [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]]
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| parti successeur = [[Centre droit]]<br/><small>([[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]], ''[[Nouveau Kōmeitō|Kōmeitō]]'')</small>
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[[Fichier:JapanGE2005.png|thumb|right|350px|Carte des circonscriptions remportées par parti :<br />
[[Fichier:JapanGE2005.png|thumb|right|350px|Carte des circonscriptions remportées par parti :<br />
<font color = "#00FFFF">■</font> - [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]
<span style="color: #00FFFF;">■</span> - [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]]
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<span style="color: #FF8080;">■</span> - [[Parti démocrate du Japon|PDJ]]
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<span style="color: #FFFF00;">■</span> - [[Kōmeitō]]
<font color = "#3CE100">■</font> - [[Nouveau Parti du Peuple|NPP]]
<span style="color: #3CE100;">■</span> - [[Nouveau Parti du peuple|NPP]]
<font color = "#FFB950">■</font> - [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]]
<span style="color: #FFB950;">■</span> - [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]]
<font color = "#D278FF">■</font> - Indépendants]]
<span style="color: #D278FF;">■</span> - Indépendants]]
Les {{japonais|'''{{44e|élections}} de la [[chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] du [[Japon]]'''|第44回衆議院議員総選挙|''Dai-yonjūyon-kai Shūgi'in-gi'in sōsenkyo''}}, la [[chambre basse]] et la plus importante des deux chambres formant la [[Diète du Japon|Diète]], s'est tenue le {{date|11|septembre|2005}}, deux ans avant la fin normalement prévue de la législature qui a débuté à la suite des [[élections législatives japonaises de 2003|élections de 2003]].
Les {{japonais|'''{{44e|élections}} de la [[chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] du [[Japon]]'''|第44回衆議院議員総選挙|''Dai-yonjūyon-kai Shūgi'in-gi'in sōsenkyo''}}, la [[chambre basse]] et la plus importante des deux chambres formant la [[Diète du Japon|Diète]], s'est tenue le {{date|11|septembre|2005}}, deux ans avant la fin normalement prévue de la législature qui a débuté à la suite des [[élections législatives japonaises de 2003|élections de 2003]].


Le {{date|8|août|2005}}, l'[[empereur du Japon|empereur]] [[Akihito]] dissout la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]], sur proposition du [[Premier ministre du Japon|premier ministre]] d'alors, [[Jun'ichirō Koizumi]]. Ce dernier a ainsi décidé de convoquer des élections anticipées à la suite du rejet de son [[projet de loi]] de [[privatisation]] de la [[Japan Post|poste japonaise]] par la [[chambre haute]] de la [[Diète du Japon|Diète]], la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]] (qui ne peut être dissoute). Projet phare du gouvernement et de Koizumi, cette privatisation fut contestée dans son propre parti, le [[Parti libéral démocrate (Japon)|Parti libéral démocrate]] (PLD), entraînant de vives contestations de poids lourds de la formation et la création de partis dissidents.
Le {{date|8|août|2005}}, l'[[empereur du Japon|empereur]] [[Akihito]] dissout la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]], sur proposition du [[Premier ministre du Japon|premier ministre]] d'alors, [[Jun'ichirō Koizumi]]. Ce dernier a ainsi décidé de convoquer des élections anticipées à la suite du rejet de son projet de loi de [[privatisation]] de la [[Japan Post|poste japonaise]] par la [[chambre haute]] de la [[Diète du Japon|Diète]], la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]] (qui ne peut être dissoute). Projet phare du gouvernement et de Koizumi, cette privatisation fut contestée dans son propre parti, le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral démocrate]] (PLD), entraînant de vives contestations de poids lourds de la formation et la création de partis dissidents.


Ces élections furent considérées, vue la victoire imposante du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]], qui retrouve à lui-seul la majorité absolue pour la première fois depuis [[élections législatives japonaises de 1990|1990]] (et à 24 sièges du seuil des 2/3 de la Chambre qui lui permettrait de passer en force tous les projets de loi rejetés par la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]], seuil atteint largement grâce à l'apport des 34 élus de l'allié traditionnel du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] au sein de la majorité, le [[Nouveau Kōmeitō]]), comme un succès personnel pour Koizumi. Non seulement les électeurs lui donnent la majorité et le soutien qu'il cherchait pour mener à terme sa réforme de la poste, mais en plus ce scrutin démontre qu'il est l'un des premiers chefs du gouvernement japonais à s'être libéré du jeu des factions internes du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] qui jusqu'ici faisaient et défaisaient les gouvernements. En effet, la défection de ses opposants au sein du parti, pour la plupart des parlementaires de longue date, fut l'occasion pour lui de renouveler et de moderniser les cadres dirigeants de la formation en s'appuyant sur deux piliers : des nouvelles têtes et l'augmentation des femmes à la chambre.
Ces élections furent considérées, vu la victoire imposante du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]], qui retrouve à lui seul la majorité absolue pour la première fois depuis [[élections législatives japonaises de 1990|1990]] (et à {{nombre|24|sièges}} du seuil des 2/3 de la Chambre qui lui permettrait de passer en force tous les projets de loi rejetés par la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]], seuil atteint largement grâce à l'apport des 34 élus de l'allié traditionnel du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] au sein de la majorité, le [[Kōmeitō]]), comme un succès personnel pour Koizumi. Non seulement les électeurs lui donnent la majorité et le soutien qu'il cherchait pour mener à terme sa réforme de la poste, mais en plus ce scrutin démontre qu'il est l'un des premiers chefs du gouvernement japonais à s'être libéré du jeu des factions internes du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] qui jusqu'ici faisaient et défaisaient les gouvernements. En effet, la défection de ses opposants au sein du parti, pour la plupart des parlementaires de longue date, fut l'occasion pour lui de renouveler et de moderniser les cadres dirigeants de la formation en s'appuyant sur deux piliers : des nouvelles têtes et l'augmentation des femmes à la chambre.


== Campagne et partis en présence ==
== Campagne et partis en présence ==
=== Majorité : [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] et [[Nouveau Kōmeitō]] ===
=== Majorité : [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] et [[Kōmeitō]] ===
[[Image:Junichiro Koizumi (cropped) during arrival ceremony on South Lawn of White House.jpg|thumb|left|[[Jun'ichirō Koizumi]], [[Premier ministre du Japon]] et président du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]]]
[[Image:Junichiro Koizumi (cropped) during arrival ceremony on South Lawn of White House.jpg|thumb|left|[[Jun'ichirō Koizumi]], [[Premier ministre du Japon]] et président du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]]]]
[[Jun'ichirō Koizumi]], en tant que président du parti et « père » de la réforme de la poste, s'investit personnellement dans la campagne. Il est principalement secondé par les membres de la direction du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] : [[Tsutomu Takebe]] (secrétaire général), [[Fumio Kyuma]] (président du Conseil général), [[Kaoru Yosano]] (président du Conseil de recherche politique), [[Hidenao Nakagawa]] (président du Comité des Affaires à la [[Diète du Japon|Diète]]) et [[Toshihiro Nikai]] (directeur général de la division des élections).
[[Jun'ichirō Koizumi]], en tant que président du parti et « père » de la réforme de la poste, s'investit personnellement dans la campagne. Il est principalement secondé par les membres de la direction du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] : [[Tsutomu Takebe]] (secrétaire général), [[Fumio Kyūma]] (président du Conseil général), [[Kaoru Yosano]] (président du Conseil de recherche politique), [[Hidenao Nakagawa]] (président du Comité des Affaires à la [[Diète du Japon|Diète]]) et [[Toshihiro Nikai]] (directeur général de la division des élections).


Le slogan du parti au cours de la campagne est alors : {{japonais|« N'arrêtez pas les réformes ! »|改革を止とめるな。|''Kaikaku otomeruna !''}}<ref>{{en}} [http://japanvisitor.blogspot.com/2005/08/dont-stop-reforms-koizumi.html « Don't stop the reforms' - Koizumi », ''Japan visitor blog'', 29/08/2005]</ref>.
Le slogan du parti au cours de la campagne est alors : {{japonais|« N'arrêtez pas les réformes ! »|改革を止とめるな。|''Kaikaku otomeruna !''}}<ref>{{en}} [http://japanvisitor.blogspot.com/2005/08/dont-stop-reforms-koizumi.html « Don't stop the reforms' - Koizumi », ''Japan visitor blog'', 29/08/2005]</ref>.


Les dissidences des opposants à la privatisation de la poste donne l'occasion à Koizumi de faire arriver sur la scène politique un certain nombre de nouveaux venus, pour la plupart assez jeunes, n'ayant pratiquement jamais occupé de fonctions électives, avec une grosse part de femmes et tous entièrement soumis au [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]. Parachutés dans des circonscriptions clés afin soit de défaire les représentants ex-[[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] qui ont mené la fronde contre Koizumi, ou encore quelques figures du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] ou enfin pour améliorer la présence du parti majoritaire dans les régions urbaines (jusqu'à présent le [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] faisait l'essentiel de sa réussite dans les zones rurales). Ils sont appelés par les médias les {{japonais|« Assassins »|刺客|''Shikyaku''}}<ref>{{en}} [http://aguyinpajamas.blogspot.com/2005/09/koizumis-assassins.html ''A guy in pyjamas'', « Koizumi's Assassins », blog]</ref>.
Les dissidences des opposants à la privatisation de la poste donne l'occasion à Koizumi de faire arriver sur la scène politique un certain nombre de nouveaux venus, pour la plupart assez jeunes, n'ayant pratiquement jamais occupé de fonctions électives, avec une grosse part de femmes et tous entièrement soumis au [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]. Parachutés dans des circonscriptions clés afin soit de défaire les représentants ex-[[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] qui ont mené la fronde contre Koizumi, ou encore quelques figures du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] ou enfin pour améliorer la présence du parti majoritaire dans les régions urbaines (jusqu'à présent le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] faisait l'essentiel de sa réussite dans les zones rurales). Ils sont appelés par les médias les {{japonais|« Assassins »|刺客|''Shikyaku''}}<ref>{{en}} [http://aguyinpajamas.blogspot.com/2005/09/koizumis-assassins.html ''A guy in pyjamas'', « Koizumi's Assassins », blog]</ref>.

Parmi ces « assassins », le rôle des femmes, également appelées les {{japonais|« Femmes [[ninja]]s »|くノ一|''Kunoichi''}}, est particulièrement important, Koizumi faisant de la féminisation du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] et de la [[Diète du Japon|Diète]] l'un des piliers de la modernisation de la vie politique japonaise<ref>{{en}} [http://www.tribemagazine.com/board/showthread.php?t=99875&referrerid= M. Kaneko, « Koizumi counting on his 'female ninja' », ''Kyodo News International'' in ''Tribe magazine'', 29/08/2005]</ref>.

Même s'il s'agit souvent de leur entrée réelle en politique, beaucoup d'entre eux sont déjà connus du grand public en provenant notamment de la [[télévision]], du [[cinéma]] ou pour leur réussite personnelle particulièrement importante. Ainsi, l'ancienne présentatrice vedette du ''World Business Satellite'' (programme d'information nationale) dans les [[années 1980]] sur [[TV Tokyo]] [[Yuriko Koike]] est une des principales représentantes des ''Kunoichi'' (bien qu'elle ne soit pas alors une nouvelle en politique, puisqu'elle est déjà député depuis [[1993]] ainsi que ministre de l'Environnement de Koizumi, elle est parachutée lors de ce scrutin, et alors qu'elle avait été précédemment élue dans sa préfecture natale de [[préfecture de Hyōgo|Hyōgo]], dans le {{10e|district}} de [[Tokyo]] circonscription qu'elle remporte contre le sortant qui est un des chefs de file du camp opposé à la privatisation, [[Kōki Kobayashi]])<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/4219110.stm S. Buckley, « Koizumi's 'assassins' get set for poll », ''BBC News'', 07/09/2005]</ref>.


Ces « Assassins » font partie des artisans de la victoire du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]]. Ils ont contribué à un rajeunissement et à une féminisation certaine du parlement japonais. Ainsi, sur les 296 élus obtenus alors par le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]], 83 entrent pour la première fois à la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] (ce ne sont pas tous des « Assassins », certains d'entre eux étant des héritiers politiques de représentants ayant pris leur retraite avant les élections), dont 36 furent élus dans des circonscriptions locales (dont beaucoup de circonscriptions urbaines), 33 furent défaits au vote uninominal mais élus sur une liste du parti à la proportionnelle, et 14 qui ont obtenu leur siège en étant uniquement présent sur une liste<ref>{{en}} [http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/20081005TDY03101.htm « 'Koizumi kids' brace for battle / Ex-premier's pet lawmakers face scrap for survival in next election », ''Yomiuri Shimbun'', 05/10/2008]</ref> (à la suite des élections de 2003, ils n'y avaient eu, en comparaison, que 27 nouveaux élus sous les couleurs du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]]). Ces nouveaux députés ont alors été baptisés les {{japonais|« [[Enfants de Koizumi]] »|小泉 チルドレン|''Koizumi chirudoren''}}, ou encore l'{{japonais|« Association des 83 »|83会|''83 Kai''}}.
Parmi ces « assassins », le rôle des femmes, également appelées les {{japonais|« Femmes [[ninja]]s »|くノ一|''Kunoichi''}}, est particulièrement important, Koizumi faisant de la féminisation du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] et de la [[Diète du Japon|Diète]] l'un des piliers de la modernisation de la vie politique japonaise<ref>{{en}} [http://www.tribemagazine.com/board/showthread.php?t=99875&referrerid= M. Kaneko, « Koizumi counting on his 'female ninja' », ''Kyodo News International'' in ''Tribe magazine'', 29/08/2005]</ref>.


On compte, parmi ces « 83 », {{nombre|16|femmes}}. À cela il faut ajouter les 8 représentantes sortantes réélues et 2 anciennes députées battues lors de précédents scrutins et qui retrouvent alors un siège à la chambre. Le nombre de femmes au sein du groupe [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] passe ainsi de 9 à 26. Sur les {{nombre|480|membres}} de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]], la représentation féminine passe de 34 à 43 députées, soit un record depuis les [[élections législatives japonaises de 1946|élections de 1946]] (qui avaient vu entrer alors à la chambre {{nombre|39|femmes}}), tout en ne réduisant pas de manière consistante le retard du [[Japon]] dans ce domaine<ref>{{en}} [http://www.atimes.com/atimes/Japan/GI23Dh02.html J.S. Curtin, « Female 'ninjas' steal Koizumi's limelight », ''Asia Times'', 23/09/2005]</ref>.
Même s'il s'agit souvent de leur entrée réelle en politique, beaucoup d'entre eux sont déjà connus du grand public en provenant notamment de la [[télévision]], du [[cinéma]] ou pour leur réussite personnelle particulièrement importante. Ainsi, l'ancienne présentatrice vedette du ''World Business Satellite'' (programme d'information nationale) dans les [[années 1980]] sur [[TV Tōkyō]] [[Yuriko Koike]] est une des principales représentantes des ''Kunoichi'' (bien qu'elle ne soit pas alors une nouvelle en politique, puisqu'elle est déjà député depuis [[1993]] ainsi que ministre de l'environnement de Koizumi, elle est parachutée lors de ce scrutin, et alors qu'elle avait été précédemment élue dans sa préfecture natale de [[préfecture de Hyōgo|Hyōgo]], dans le {{10e|district}} de [[préfecture de Tōkyō|Tōkyō]] circonscription qu'elle remporte contre le sortant qui est un des chefs de file du camp opposé à la privatisation, [[Kōki Kobayashi]])<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/4219110.stm S. Buckley, « Koizumi's 'assassins' get set for poll », ''BBC News'', 07/09/2005]</ref>.


Le phénomène est particulièrement marqué dans le cas du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral démocrate]] (PLD) mais se retrouve aussi, à un degré moindre, au [[Parti démocrate du Japon|Parti démocrate]] (PDJ).
Ces « Assassins » font partie des artisans de la victoire du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]. Ils ont contribué à un rajeunissement et à une féminisation certaine du parlement japonais. Ainsi, sur les 296 élus obtenus alors par le [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]], 83 entrent pour la première fois à la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] (ce ne sont pas tous des « Assassins », certains d'entre eux étant des héritiers politiques de représentants ayant pris leur retraite avant les élections), dont 36 furent élus dans des circonscriptions locales (dont beaucoup de circonscriptions urbaines), 33 furent défaits au vote uninominal mais élus sur une liste du parti à la proportionnelle, et 14 qui ont obtenu leur siège en étant uniquement présent sur une liste<ref>{{en}} [http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/20081005TDY03101.htm « 'Koizumi kids' brace for battle / Ex-premier's pet lawmakers face scrap for survival in next election », ''Yomiuri Shimbun'', 05/10/2008]</ref> (à la suite des élections de 2003, ils n'y avaient eu, en comparaison, que 27 nouveaux élus sous les couleurs du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]). Ces nouveaux députés ont alors été baptisés les {{japonais|« Enfants de Koizumi »|小泉 チルドレン|''Koizumi chirudoren''}}, ou encore l'{{japonais|« Association des 83 »|83会|''83 Kai''}}.


La moitié des élus du PLD lors de ce scrutin appartiennent à des dynasties politiques<ref>{{Article |langue=fr |titre=Au Japon, la politique est une affaire de famille |périodique=Le Monde.fr |date=2008-09-22 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/09/22/au-japon-la-politique-est-une-affaire-de-famille_1097898_3216.html |consulté le= }}</ref>.
On compte, parmi ces « 83 », 16 femmes. À cela il faut ajouter les 8 représentantes sortantes réélues et 2 anciennes députées battues lors de précédents scrutins et qui retrouvent alors un siège à la chambre. Le nombre de femmes au sein du groupe [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] passe ainsi de 9 à 26. Sur les 480 membres de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]], la représentation féminine passe de 34 à 43 députées, soit un record depuis les [[élections législatives japonaises de 1946|élections de 1946]] (qui avaient vu entrer alors à la chambre 39 femmes), tout en ne réduisant pas de manière consistante le retard du [[Japon]] dans ce domaine<ref>{{en}} [http://www.atimes.com/atimes/Japan/GI23Dh02.html J.S. Curtin, « Female 'ninjas' steal Koizumi's limelight », ''Asia Times'', 23/09/2005]</ref>.


La campagne du [[Nouveau Kōmeitō]] est totalement associée à celle du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] et aux accords électoraux signés entre les deux partis, avec pour slogan {{japonais|« En avant le Japon. En avant les réformes »|日本を前へ。改革を前へ。|''Nihon o mae e. Kaikaku o mae e''}}. Grâce à cela, il conserve 8 des 9 circonscriptions qu'il détenait (il n'en perd qu'une, le {{1er|district}} de la [[préfecture d'Okinawa]], au profit d'un indépendant soutenu par le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]]) et 23 sur les 25 sièges à la proportionnelle qu'il possédait (il en perd 1 dans la région du nord [[Kantō]] au profit du [[parti social-démocrate (Japon)|parti social-démocrate]], et 1 autre dans celle de [[Kansai|Kinki]] au profit du [[Nouveau parti Nippon]]). Il réalise toujours l'essentiel de ses résultats électoraux à [[Ōsaka]] avec 4 circonscriptions territoriales correspondant au territoire de la ville.
La campagne du [[Kōmeitō]] est totalement associée à celle du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] et aux accords électoraux signés entre les deux partis, avec pour slogan {{japonais|« En avant le Japon. En avant les réformes »|日本を前へ。改革を前へ。|''Nihon o mae e. Kaikaku o mae e''}}. Grâce à cela, il conserve 8 des 9 circonscriptions qu'il détenait (il n'en perd qu'une, le {{1er|district}} de la [[préfecture d'Okinawa]], au profit d'un indépendant soutenu par le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]]) et 23 sur les {{nombre|25|sièges}} à la proportionnelle qu'il possédait (il en perd 1 dans la région du nord [[Région du Kantō|Kantō]] au profit du [[parti social-démocrate (Japon)|parti social-démocrate]], et 1 autre dans celle de [[Région du Kansai|Kinki]] au profit du [[Nouveau Parti nippon]]). Il réalise toujours l'essentiel de ses résultats électoraux à [[Osaka]] avec 4 circonscriptions territoriales correspondant au territoire de la ville.


=== L'opposition non communiste : le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] et le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] ===
=== L'opposition non communiste : le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] et le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] ===
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C'est [[Katsuya Okada]], président du parti et chef de l'opposition, qui mène la campagne du [[Parti démocrate du Japon]]. Il est principalement secondé par les membres de la direction du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] : [[Hirohisa Fujii]] (président délégué), [[Hajime Ishii]], [[Tomiko Okazaki]], [[Ichirō Ozawa]], [[Hiroshi Nakai]] et [[Takashi Yonezawa]] (vice-présidents), [[Tatsuo Kawabata]] (secrétaire général), [[Yoshito Sengoku]] (président du Conseil de recherche politique), [[Yoshio Hachiro]] (président du Comité des Affaires à la [[Diète du Japon|Diète]]) et [[Tsutomu Hata]] (premier conseiller).
C'est [[Katsuya Okada]], président du parti et chef de l'opposition, qui mène la campagne du [[Parti démocrate du Japon]]. Il est principalement secondé par les membres de la direction du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] : [[Hirohisa Fujii]] (président délégué), [[Hajime Ishii]], [[Tomiko Okazaki]], [[Ichirō Ozawa]], [[Hiroshi Nakai]] et [[Takashi Yonezawa]] (vice-présidents), [[Tatsuo Kawabata]] (secrétaire général), [[Yoshito Sengoku]] (président du Conseil de recherche politique), [[Yoshio Hachiro]] (président du Comité des Affaires à la [[Diète du Japon|Diète]]) et [[Tsutomu Hata]] (premier conseiller).


Le slogan du parti au cours de la campagne est alors : {{japonais|« N'abandonnons pas le Japon ! »|日本を、あきらめない。|''Nihon o, akiramenai !''}}<ref>{{en}} [http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_2005_Oct_3/ai_n15662815 « Koizumi again vows to privatize Japan Post, jokes about DPJ's defeat », ''Kyodo News international'', 03/10/2005]</ref>. Il propose également de réaliser l'essentiel de ses objectifs en seulement 500 jours<ref>{{en}} [http://ssj.iss.u-tokyo.ac.jp/archives/2005/08/ssj_3781_dpj_no.html S. R. Reed, « DPJ not dead yet », ''SSJ Forum'', 17/08/2005]</ref>.
Le slogan du parti au cours de la campagne est alors : {{japonais|« N'abandonnons pas le Japon ! »|日本を、あきらめない。|''Nihon o, akiramenai !''}}<ref>{{en}} [http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_2005_Oct_3/ai_n15662815 « Koizumi again vows to privatize Japan Post, jokes about DPJ's defeat », ''Kyodo News international'', 03/10/2005]</ref>. Il propose également de réaliser l'essentiel de ses objectifs en seulement {{nombre|500|jours}}<ref>{{en}} [http://ssj.iss.u-tokyo.ac.jp/archives/2005/08/ssj_3781_dpj_no.html S. R. Reed, « DPJ not dead yet », ''SSJ Forum'', 17/08/2005]</ref>.


[[Image:Japan election 2005 dpj bus.jpg|thumb|right|Bus de campagne d'[[Akihisa Nagashima]], député [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] sortant du {{21e|district}} de [[Tōkyō]], à [[Tachikawa (Tōkyō)|Tachikawa]]]]
[[Image:Japan election 2005 dpj bus.jpg|thumb|right|Bus de campagne d'[[Akihisa Nagashima]], député [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] sortant du {{21e|district}} de [[Tokyo]], à [[Tachikawa (Tokyo)|Tachikawa]]]]
Il propose un programme en 8 points<ref>{{en}} {{pdf}} [http://www.dpj.or.jp/english/manifesto5/pdf/manifesto_05.pdf Programme du PDJ aux élections de 2005]</ref> :
Il propose un programme en {{nombre|8|points}}<ref>{{en}} {{pdf}} [http://www.dpj.or.jp/english/manifesto5/pdf/manifesto_05.pdf Programme du PDJ aux élections de 2005]</ref> :
* Finances et Réforme de l'État : Profondes coupes budgétaires, prévoyant de réduire les dépenses de l'État de {{unité|10000|milliards}} de [[yen]]s en 3 ans, avec notamment la réduction du nombre de [[Chambre des représentants du Japon|Représentants]] à la [[Diète du Japon]] de 80, la suppression du système de retraites séparés des parlementaires, la diminution des coûts de personnel des fonctionnaires du gouvernement central de 20 % et la réduction du poids des entreprises publiques en passant par des privatisations (le PDJ soutient alors la privatisation de la poste). Le PDJ promet également de ne pas augmenter les impôts tant que le « gaspillage » n'aura pas été résorbé.
* Finances et Réforme de l'État : Profondes coupes budgétaires, prévoyant de réduire les dépenses de l'État de {{unité|10000|milliards}} de [[yen]]s en {{nombre|3|ans}}, avec notamment la réduction du nombre de [[Chambre des représentants du Japon|Représentants]] à la [[Diète du Japon]] de 80, la suppression du système de retraites séparés des parlementaires, la diminution des coûts de personnel des fonctionnaires du gouvernement central de 20 % et la réduction du poids des entreprises publiques en passant par des privatisations (le PDJ soutient alors la privatisation de la poste). Le PDJ promet également de ne pas augmenter les impôts tant que le « gaspillage » n'aura pas été résorbé.
* Santé, travail et sécurité : Amélioration des conditions de vie passant tout d'abord par une réforme de la sécurité sociale japonaise et du système de santé, en supprimant l'Agence d'assurance sociale pour la remplacer par un système de retraite unifié, avec un minimum garanti de {{unité|70000|[[yen]]s}} par mois financé par une taxe sur la consommation, à quoi s'ajoute toute une série de mesures d'aides aux personnes âgées (réforme des soins médicaux aux plus âgés, création d'un système d'assurance aux soins à domicile...) et des malades (création d'un centre d'information sur le cancer, garanti des revenus des personnes handicapées...). Le programme prévoit également de réformer le droit du travail pour que travailleurs à temps plein et à temps partiels soient traités de la même manière, et pour lutter contre la discrimination à l'embauche. Le PDJ prévoit également de renforcer la sécurité, en augmentant le nombre d'officiers de police de {{formatnum:30000}} et en mettant l'accent sur l'assistance aux victimes.
* Santé, travail et sécurité : Amélioration des conditions de vie passant tout d'abord par une réforme de la sécurité sociale japonaise et du système de santé, en supprimant l'Agence d'assurance sociale pour la remplacer par un système de retraite unifié, avec un minimum garanti de {{unité|70000|[[yen]]s}} par mois financé par une taxe sur la consommation, à quoi s'ajoute toute une série de mesures d'aides aux personnes âgées (réforme des soins médicaux aux plus âgés, création d'un système d'assurance aux soins à domicile...) et des malades (création d'un centre d'information sur le cancer, garanti des revenus des personnes handicapées...). Le programme prévoit également de réformer le droit du travail pour que travailleurs à temps plein et à temps partiels soient traités de la même manière, et pour lutter contre la discrimination à l'embauche. Le PDJ prévoit également de renforcer la sécurité, en augmentant le nombre d'officiers de police de {{formatnum:30000}} et en mettant l'accent sur l'assistance aux victimes.
* Éducation, enfance et formation : le PDJ prévoit de créer une pension mensuelle à l'enfance de {{unité|16000|[[yen]]s}}, tout en promettant de réduire de 10 % les dépenses de santé durant le temps de la scolarité obligatoire ou d'augmenter les allocations familiales à l'enfance de {{unité|200000|[[yen]]s}}. La réforme de l'éducation proposée passe par un transfert de l'administration scolaire aux municipalités et aux établissement eux-mêmes auxquels il serait donné plus d'autonomie, par l'augmentation du nombre des enseignants, par la promotion des cours de soutiens hors des heures obligatoires et en augmentant l'âge de sortie de la scolarité obligatoire. Il prévoit également d'unifier les jardins d'enfants et les écoles maternelles, et d'augmenter leur nombre pour permettre aux jeunes parents de pouvoir continuer à remplir une activité professionnelle. Le PDJ appelle à la création d'un ministère de l'Enfance et de la Famille. La formation quant-à-elle doit permettre de lutter contre le chômage.
* Éducation, enfance et formation : le PDJ prévoit de créer une pension mensuelle à l'enfance de {{unité|16000|[[yen]]s}}, tout en promettant de réduire de 10 % les dépenses de santé durant le temps de la scolarité obligatoire ou d'augmenter les allocations familiales à l'enfance de {{unité|200000|[[yen]]s}}. La réforme de l'éducation proposée passe par un transfert de l'administration scolaire aux municipalités et aux établissement eux-mêmes auxquels il serait donné plus d'autonomie, par l'augmentation du nombre des enseignants, par la promotion des cours de soutiens hors des heures obligatoires et en augmentant l'âge de sortie de la scolarité obligatoire. Il prévoit également d'unifier les jardins d'enfants et les écoles maternelles, et d'augmenter leur nombre pour permettre aux jeunes parents de pouvoir continuer à remplir une activité professionnelle. Le PDJ appelle à la création d'un ministère de l'Enfance et de la Famille. La formation quant-à-elle doit permettre de lutter contre le chômage.
* Décentralisation : basée sur le [[principe de subsidiarité]], elle passe par la transformation de 18 des {{unité|20000|milliards}} de [[yen]]s de subventions allouées jusqu'ici par l'État aux collectivités en revenus directs pour ces dernières dont {{unité|5500|milliards}} d'impôts et de taxes et {{unité|12500|milliards}} de sommes forfaitaires (gérées comme elles l'entendent par les administrations locales, contrairement aux précédentes subventions). Le plan de décentralisation du PDJ prévoit également le transfert de nouvelles compétences, et des revenus fiscaux correspondants, aux principales municipalités de plus de {{unité|300000|habitants}}.
* Décentralisation : basée sur le [[principe de subsidiarité]], elle passe par la transformation de 18 des {{unité|20000|milliards}} de [[yen]]s de subventions allouées jusqu'ici par l'État aux collectivités en revenus directs pour ces dernières dont {{unité|5500|milliards}} d'impôts et de taxes et {{unité|12500|milliards}} de sommes forfaitaires (gérées comme elles l'entendent par les administrations locales, contrairement aux précédentes subventions). Le plan de décentralisation du PDJ prévoit également le transfert de nouvelles compétences, et des revenus fiscaux correspondants, aux principales municipalités de plus de {{unité|300000|habitants}}.
* Défense et affaires étrangères : le PDJ promet de retirer d'ici décembre [[2005]] les troupes des [[Forces japonaises d'autodéfense]] engagées dans des missions de reconstruction en [[Irak]]. Il veut donner également un réel poids politique au [[Japon]] sur la scène internationale passant par : l'obtention d'un siège de membre permanent au [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et donner au [[Japon]] les moyens de remplir un rôle de modèle de démocratie et de défense des droits de l'homme dans la région Asie-Pacifique et dans le monde (par la participation du pays à la [[Cour pénale internationale]], aux [[Force de maintien de la paix|Forces de coopération de maintien de la paix]] et la promotion de l'[[Architecture de document ouverte]] ODA). Le PDJ veut également renforcer la coopération régionale, tant sur le plan commercial que politique, en appelant à la création d'une « Communauté est-asiatique ». Il souhaite relancer les négociations avec la [[Corée du Nord]].
* Défense et affaires étrangères : le PDJ promet de retirer d'ici décembre [[2005]] les troupes des [[Forces japonaises d'autodéfense]] engagées dans des missions de reconstruction en [[Irak]]. Il veut donner également un réel poids politique au [[Japon]] sur la scène internationale passant par : l'obtention d'un siège de membre permanent au [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et donner au [[Japon]] les moyens de remplir un rôle de modèle de démocratie et de défense des droits de l'homme dans la région Asie-Pacifique et dans le monde (par la participation du pays à la [[Cour pénale internationale]], aux [[Force de maintien de la paix|Forces de coopération de maintien de la paix]] et la promotion de l'[[Architecture de document ouverte]] ODA). Le PDJ veut également renforcer la coopération régionale, tant sur le plan commercial que politique, en appelant à la création d'une « Communauté est-asiatique ». Il souhaite relancer les négociations avec la [[Corée du Nord]].
* Agriculture et alimentation : remplacement du système de subvention agricole par un système de paiement direct, la promotion de la « revitalisation en milieu rural », la création de « forêts sous-marines d'algues » pour servir de zones de frai artificielles pour les poissons et crustacés et lutter ainsi contre la pénurie de la pêche, l'uniformisation de l'administration de la sécurité alimentaire et l'élaboration de « digues vertes » en replantant 10 millions d'ha de forêts en 10 ans.
* Agriculture et alimentation : remplacement du système de subvention agricole par un système de paiement direct, la promotion de la « revitalisation en milieu rural », la création de « forêts sous-marines d'algues » pour servir de zones de frai artificielles pour les poissons et crustacés et lutter ainsi contre la pénurie de la pêche, l'uniformisation de l'administration de la sécurité alimentaire et l'élaboration de « digues vertes » en replantant {{nombre|10|millions}} d'hectares de forêts en {{nombre|10|ans}}.
* Économie : programme [[Libéralisme politique|libéral]], passant par la lutte contre la bureaucratie, la promotion de la transparence et par la diminution du secteur public. Il soutient ainsi la privatisation de la poste, et prévoit également celle des compagnies nationales d'autoroute. Le PDJ veut également investir massivement dans la recherche et les nouvelles technologies.
* Économie : programme [[Libéralisme politique|libéral]], passant par la lutte contre la bureaucratie, la promotion de la transparence et par la diminution du secteur public. Il soutient ainsi la privatisation de la poste, et prévoit également celle des compagnies nationales d'autoroute. Le PDJ veut également investir massivement dans la recherche et les nouvelles technologies.
* Réforme de la poste : le PDJ va alors plus loin que le PLD, puisqu'il prévoit de réduire la barre de sauvetage des acomptes personnels à la poste à 5 millions de [[yen]]s plutôt que 10 millions<ref>{{en}} [http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_/ai_n14940923 « Ministers criticize DPJ plan on postal savings, fiscal reforms », ''Kyodo News International'', 22/08/2005]</ref>.
* Réforme de la poste : le PDJ va alors plus loin que le PLD, puisqu'il prévoit de réduire la barre de sauvetage des acomptes personnels à la poste à {{nombre|5|millions}} de [[yen]]s plutôt que {{nombre|10|millions}}<ref>{{en}} [http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_/ai_n14940923 « Ministers criticize DPJ plan on postal savings, fiscal reforms », ''Kyodo News International'', 22/08/2005]</ref>.


Mais le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] ne réussit pas réellement à se démarquer du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] sur les principaux thèmes de la campagne, et essentiellement celui de la privatisation de la poste, tout en n'arrivant pas à mettre l'accent sur les points de désaccord qui auraient pu faire son avantage. Ainsi, le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] fait totalement les frais de la « vague pro-Koizumi » qui marquent ces élections puisqu'il recule pour la première fois depuis sa création en [[1998]], en perdant 53 circonscriptions (sur 105 sortants) et 11 sièges à la proportionnelle (sur 72 sortants), retombant à 113 représentants sur 480, soit son plus faible score depuis les [[élections législatives japonaises de 2000|élections de 2000]]. Le recul du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] est particulièrement sensible dans les zones urbaines qui jusqu'alors constituaient sa principale base électorale et que Koizumi a réussi à faire basculer lors de ce scrutin :
Mais le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] ne réussit pas réellement à se démarquer du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] sur les principaux thèmes de la campagne, et essentiellement celui de la privatisation de la poste, tout en n'arrivant pas à mettre l'accent sur les points de désaccord qui auraient pu faire son avantage. Ainsi, le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] fait totalement les frais de la « vague pro-Koizumi » qui marquent ces élections puisqu'il recule pour la première fois depuis sa création en [[1998]], en perdant 53 circonscriptions (sur 105 sortants) et {{nombre|11|sièges}} à la proportionnelle (sur 72 sortants), retombant à 113 représentants sur 480, soit son plus faible score depuis les [[élections législatives japonaises de 2000|élections de 2000]]. Le recul du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] est particulièrement sensible dans les zones urbaines qui jusqu'alors constituaient sa principale base électorale et que Koizumi a réussi à faire basculer lors de ce scrutin :
* les démocrates perdent ainsi 13 sièges sur 20 à [[Tōkyō]], et n'y conserve qu'une seule circonscription sur les 25 que comportent la préfecture, alors qu'il en contrôlait 12 avant le scrutin, et 6 sur les 17 élus à la proportionnelle, contre 8 auparavant.
* les démocrates perdent ainsi {{nombre|13|sièges}} sur 20 à [[Tokyo]], et n'y conserve qu'une seule circonscription sur les 25 que comportent la préfecture, alors qu'il en contrôlait 12 avant le scrutin, et 6 sur les 17 élus à la proportionnelle, contre 8 auparavant.
* Sur la région de [[Région du Kansai|Kinki]], qui correspond surtout à la conurbation [[Ōsaka]]-[[Kōbe]]-[[Kyōto]], le PDJ disposait avant l'élection de 31 sièges sur 77 (18 sur 48 circonscriptions territoriales, dont 9 des 19 d'[[préfecture d'Ōsaka|Ōsaka]] et 3 sur 6 à [[préfecture de Kyōto|Kyōto]], et 13 sur 29 à la proportionnelle), il n'en compte plus désormais que 17 (8 circonscriptions, et notamment plus que 2 à [[préfecture d'Ōsaka|Ōsaka]] et 9 à la proportionnelle).
* Sur la région de [[Région du Kansai|Kinki]], qui correspond surtout à la conurbation [[Osaka]]-[[Kobe]]-[[Kyoto]], le PDJ disposait avant l'élection de {{nombre|31|sièges}} sur 77 (18 sur 48 circonscriptions territoriales, dont 9 des 19 d'[[Préfecture d'Osaka|Ōsaka]] et 3 sur 6 à [[Préfecture de Kyoto|Kyōto]], et 13 sur 29 à la proportionnelle), il n'en compte plus désormais que 17 (8 circonscriptions, et notamment plus que 2 à [[Préfecture d'Osaka|Ōsaka]] et 9 à la proportionnelle).
* De même dans la région du sud [[Kantō]], soit essentiellement la conurbation [[Chiba]]-[[Kawasaki (Kanagawa)|Kawasaki]]-[[Yokohama]] dans l'agglomération du [[Grand Tōkyō]], le PLD passe de 26 représentants sur 56 (soit 17 circonscriptions sur 34, dont 8 sur 19 dans la [[préfecture de Kanagawa]] qui comporte les villes de [[Kawasaki (Kanagawa)|Kawasaki]] et [[Yokohama]] et 8 sur 13 dans la [[préfecture de Chiba]], et 9 élus à la proportionnelle) à seulement 9 (soit plus que 2 circonscriptions, et donc plus qu'une à [[préfecture de Chiba|Chiba]] et aucune à [[préfecture de Kanagawa|Kanagawa]], et 7 à la proportionnelle).
* De même dans la région du sud [[Région du Kantō|Kantō]], soit essentiellement la conurbation [[Chiba]]-[[Kawasaki (Kanagawa)|Kawasaki]]-[[Yokohama]] dans l'agglomération du [[Grand Tokyo]], le PLD passe de 26 représentants sur 56 (soit 17 circonscriptions sur 34, dont 8 sur 19 dans la [[préfecture de Kanagawa]] qui comporte les villes de [[Kawasaki (Kanagawa)|Kawasaki]] et [[Yokohama]] et 8 sur 13 dans la [[préfecture de Chiba]], et 9 élus à la proportionnelle) à seulement 9 (soit plus que 2 circonscriptions, et donc plus qu'une à [[préfecture de Chiba|Chiba]] et aucune à [[préfecture de Kanagawa|Kanagawa]], et 7 à la proportionnelle).


==== [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] ====
==== [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] ====
[[Fichier:Takako Doi in Tokyo congressist election.jpg|thumb|right|250px|[[Takako Doi]], ancienne présidente du [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]], mène campagne à [[Tōkyō]]]]
[[Fichier:Takako Doi in Tokyo congressist election.jpg|thumb|right|250px|[[Takako Doi]], ancienne présidente du [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]], mène campagne à [[Tokyo]]]]
Le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]], emmené par sa présidente [[Mizuho Fukushima]], continue quant-à-lui sa stratégie de coopération avec le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]], en passant avec lui des accords dans certaines circonscriptions, sans tomber totalement dans le même type d'alliance que celle qui lie le [[Nouveau Kōmeitō|Kōmeitō]] au [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]. Devenu un petit parti, le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] n'a ainsi présenté que 45 candidats :
Le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]], emmené par sa présidente [[Mizuho Fukushima]], continue quant à lui sa stratégie de coopération avec le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]], en passant avec lui des accords dans certaines circonscriptions, sans tomber totalement dans le même type d'alliance que celle qui lie le [[Kōmeitō]] au [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]]. Devenu un petit parti, le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] n'a ainsi présenté que 45 candidats :
* 36 à la fois dans des districts électoraux et sur des listes à la proportionnelle,
* 36 à la fois dans des districts électoraux et sur des listes à la proportionnelle,
* 7 uniquement à la proportionnelle,
* 7 uniquement à la proportionnelle,
* 2 uniquement dans des circonscriptions territoriales.
* 2 uniquement dans des circonscriptions territoriales.


Sur ces 38 candidats présentés localement, 7 étaient soutenus par le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] et n'avaient donc pas d'adversaires issus de ce parti (et parmi eux le seul élu du [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] au scrutin uninominal, dans le {{2e|district}} d'[[Préfecture d'Okinawa|Okinawa]]).
Sur ces 38 candidats présentés localement, sept étaient soutenus par le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] et n'avaient donc pas d'adversaires issus de ce parti (et parmi eux le seul élu du [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] au scrutin uninominal, dans le {{2e|district}} d'[[Préfecture d'Okinawa|Okinawa]]).


Dans son programme, le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] rejoint le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] sur la politique étrangère (notamment sur le retrait des troupes d'Irak), l'augmentation des allocations familiales et la création d'un fonds pour l'enfance, mais diverge sur les questions financières et économiques puisque le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] souhaite augmenter l'impôt sur le revenu et conserver la poste dans le secteur public<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/4229884.stm « Q&A: Japan votes », ''BBC News'', 09/09/2005]</ref>. Son slogan est {{japonais|« Pas de réforme sans regarder vers le peuple »|国民を見ずして、改革なし。|''Kokumin o mizushite, Kaikaku nashi''}}.
Dans son programme, le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] rejoint le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] sur la politique étrangère (notamment sur le retrait des troupes d'Irak), l'augmentation des allocations familiales et la création d'un fonds pour l'enfance, mais diverge sur les questions financières et économiques puisque le [[Parti social-démocrate (Japon)|PSD]] souhaite augmenter l'impôt sur le revenu et conserver la poste dans le secteur public<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/4229884.stm « Q&A: Japan votes », ''BBC News'', 09/09/2005]</ref>. Son slogan est {{japonais|« Pas de réforme sans regarder vers le peuple »|国民を見ずして、改革なし。|''Kokumin o mizushite, Kaikaku nashi''}}.


Ce mouvement améliore légèrement sa représentation parlementaire, puisqu'il remporte en tout 7 sièges (6 à la proportionnelle, et 1 au scrutin majoritaire), soit un de plus qu'en [[2003]] et deux supplémentaires par rapport à la chambre sortante.
Ce mouvement améliore légèrement sa représentation parlementaire, puisqu'il remporte en tout sept sièges (six à la proportionnelle, et un au scrutin majoritaire), soit un de plus qu'en [[2003]] et deux supplémentaires par rapport à la chambre sortante.


== Résultats ==
== Résultats ==
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|align="left"| [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] (PLD) 自由民主党 ''Jiyū Minshutō''
|align="left"| [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] (PLD) 自由民主党 ''Jiyū Minshutō''
| 32 518 389<ref>Les nombres décimaux à partie fractionnaire renvoient au {{japonais|« Système fractionnaire proportionnel »|按分票| ''ambunhyō''}} : les électeurs devant écrire le nom du candidat pour lequel ils votent sur un bulletin blanc, il arrive que certains de ceux-ci ne peuvent distinguer deux candidats (si l'électeur n'a marqué que le nom ou le prénom, et que celui-ci a une écriture en [[katakana]], [[hiragana]] ou [[kanji]] identique pour deux candidats ou plus). Dans ce cas, le nombre de voix ainsi incertaines ne sont pas considérées comme nulles mais réparties à la proportionnelle du nombre de voix obtenues de manière clairement distinctes par chaque candidat concerné.</ref> || 47,77 % || +3,92
| 32 518 389<ref>Les nombres décimaux à partie fractionnaire renvoient au {{japonais|« Système fractionnaire proportionnel »|按分票| ''ambunhyō''}} : les électeurs devant écrire le nom du candidat pour lequel ils votent sur un bulletin blanc, il arrive que certains de ceux-ci ne peuvent distinguer deux candidats (si l'électeur n'a marqué que le nom ou le prénom, et que celui-ci a une écriture en [[katakana]], [[hiragana]] ou [[kanji]] identique pour deux candidats ou plus). Dans ce cas, le nombre de voix ainsi incertaines ne sont pas considérées comme nulles mais réparties à la proportionnelle du nombre de voix obtenues de manière clairement distinctes par chaque candidat concerné.</ref> || 47,77 % || +3,92
|align="center"|219 || +51 || 25 887 798 || 38,18 % || +3,22
|align="center"|219 || +51 || {{formatnum:25887798}} || 38,18 % || +3,22
|align="center"|77 || +8
|align="center"|77 || +8
|align="center"| '''296''' || +59 || +84
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|align="left"| [[Nouveau Kōmeitō|Nouveau Parti Komeito]] (NPK) 公明党 ''Kōmeitō''
|align="left"| [[Kōmeitō]] (NPK) 公明党 ''Kōmeitō''
| 981 105 || 1,44 % || -0,05
| {{formatnum:981105}} || 1,44 % || -0,05
|align="center"|8 || -1 || 8 987 602 || 13,25 % || -1,53
|align="center"|8 || -1 || {{formatnum:8987602}} || 13,25 % || -1,53
|align="center"|23 || -2
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|align="center"| '''31''' || -3 || -3
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| bgcolor=DarkTurquoise | &nbsp;
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|align="left"| '''Majorité de centre-droit'''
|align="left"| '''Majorité de centre-droit'''
| '''33 499 494''' || '''49,22 %''' || +2,55
| '''{{formatnum:33499494}}''' || '''49,22 %''' || +2,55
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|align="center"|'''227''' || '''+46''' || '''{{formatnum:34875400}}''' || '''51,43 %''' || +1,69
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|align="left"| [[Parti démocrate du Japon]] (PDJ) 民主党 ''Minshutō''
|align="left"| [[Parti démocrate du Japon]] (PDJ) 民主党 ''Minshutō''
| 24 804 786 || 36,44 % || -0,22
| {{formatnum:24804786}} || 36,44 % || -0,22
|align="center"|52 || -53 || 21 036 425 || 31,02 % || -6,37
|align="center"|52 || -53 || {{formatnum:21036425}} || 31,02 % || -6,37
|align="center"|61 || -11
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|align="left"| [[Parti social-démocrate (Japon)|Parti social-démocrate]] (PSD) 社会民主党 ''Shakai Minshutō''
|align="left"| [[Parti social-démocrate (Japon)|Parti social-démocrate]] (PSD) 社会民主党 ''Shakai Minshutō''
| 996 007 || 1,46 % || -1,41
| {{formatnum:996007}} || 1,46 % || -1,41
|align="center"|1 || 0 || 3 719 522 || 5,49 % || +0,37
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|align="left"| '''Opposition de centre-gauche'''
|align="left"| '''Opposition de centre-gauche'''
| '''25 800 794''' || '''37,91 %''' || -1,62
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|align="left"| [[Nouveau Parti du Peuple]] (NPP) 国民新党 ''Kokumin Shintō''
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[[Image:Chambre du Japon 2005 png|650px|center]]
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== Références ==
== Références ==
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[[Catégorie:Élections législatives au Japon|2005]]
[[Catégorie:Élections législatives au Japon|2005]]
[[Catégorie:Élection en 2005|Japonaises, legislatives]]
[[Catégorie:Élection en Asie en 2005|Japonaises, legislatives]]
[[Catégorie:2005 au Japon|Elections legislatives japonaises de 2005]]
[[Catégorie:2005 au Japon|Elections legislatives japonaises de 2005]]
[[Catégorie:Politique en septembre 2005]]

Dernière version du 4 décembre 2022 à 18:14

Élections législatives japonaises de 2005
480 députés de la Chambre des représentants
(Majorité absolue : 241 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 103 067 966
Votants 69 532 186
67,46 % en augmentation 7,6
Parti libéral-démocrate – Jun'ichirō Koizumi
Voix 25 887 798
38,18 %
en augmentation 3,2
Sièges obtenus 296 en augmentation 59
Parti démocrate – Katsuya Okada
Voix 21 036 425
31,02 %
en diminution 6,4
Sièges obtenus 113 en diminution 64
Kōmeitō – Takenori Kanzaki
Voix 8 987 620
13,25 %
en diminution 1,5
Sièges obtenus 31 en diminution 3
Parti communiste japonais – Kazuo Shii
Voix 4 919 187
7,25 %
en diminution 0,5
Sièges obtenus 9 en stagnation
Parti social-démocrate – Mizuho Fukushima
Voix 3 719 522
5,49 %
en augmentation 0,4
Sièges obtenus 7 en augmentation 1
Carte des résultats
Carte
Représentation de l'assemblée
Diagramme
Gouvernement
Sortant Élu
88e Cabinet
(Jun'ichirō Koizumi)
Centre droit
(PLD, Kōmeitō)
89e Cabinet
(Jun'ichirō Koizumi)
Centre droit
(PLD, Kōmeitō)
Législature élue
44e Chambre des représentants
Carte des circonscriptions remportées par parti :
- PLD - PDJ - Kōmeitō - NPP - PSD - Indépendants

Les 44e élections de la Chambre des représentants du Japon (第44回衆議院議員総選挙, Dai-yonjūyon-kai Shūgi'in-gi'in sōsenkyo?), la chambre basse et la plus importante des deux chambres formant la Diète, s'est tenue le , deux ans avant la fin normalement prévue de la législature qui a débuté à la suite des élections de 2003.

Le , l'empereur Akihito dissout la Chambre des représentants, sur proposition du premier ministre d'alors, Jun'ichirō Koizumi. Ce dernier a ainsi décidé de convoquer des élections anticipées à la suite du rejet de son projet de loi de privatisation de la poste japonaise par la chambre haute de la Diète, la Chambre des conseillers (qui ne peut être dissoute). Projet phare du gouvernement et de Koizumi, cette privatisation fut contestée dans son propre parti, le Parti libéral démocrate (PLD), entraînant de vives contestations de poids lourds de la formation et la création de partis dissidents.

Ces élections furent considérées, vu la victoire imposante du PLD, qui retrouve à lui seul la majorité absolue pour la première fois depuis 1990 (et à 24 sièges du seuil des 2/3 de la Chambre qui lui permettrait de passer en force tous les projets de loi rejetés par la Chambre des conseillers, seuil atteint largement grâce à l'apport des 34 élus de l'allié traditionnel du PLD au sein de la majorité, le Kōmeitō), comme un succès personnel pour Koizumi. Non seulement les électeurs lui donnent la majorité et le soutien qu'il cherchait pour mener à terme sa réforme de la poste, mais en plus ce scrutin démontre qu'il est l'un des premiers chefs du gouvernement japonais à s'être libéré du jeu des factions internes du PLD qui jusqu'ici faisaient et défaisaient les gouvernements. En effet, la défection de ses opposants au sein du parti, pour la plupart des parlementaires de longue date, fut l'occasion pour lui de renouveler et de moderniser les cadres dirigeants de la formation en s'appuyant sur deux piliers : des nouvelles têtes et l'augmentation des femmes à la chambre.

Campagne et partis en présence[modifier | modifier le code]

Majorité : PLD et Kōmeitō[modifier | modifier le code]

Jun'ichirō Koizumi, Premier ministre du Japon et président du PLD

Jun'ichirō Koizumi, en tant que président du parti et « père » de la réforme de la poste, s'investit personnellement dans la campagne. Il est principalement secondé par les membres de la direction du PLD : Tsutomu Takebe (secrétaire général), Fumio Kyūma (président du Conseil général), Kaoru Yosano (président du Conseil de recherche politique), Hidenao Nakagawa (président du Comité des Affaires à la Diète) et Toshihiro Nikai (directeur général de la division des élections).

Le slogan du parti au cours de la campagne est alors : « N'arrêtez pas les réformes ! » (改革を止とめるな。, Kaikaku otomeruna !?)[1].

Les dissidences des opposants à la privatisation de la poste donne l'occasion à Koizumi de faire arriver sur la scène politique un certain nombre de nouveaux venus, pour la plupart assez jeunes, n'ayant pratiquement jamais occupé de fonctions électives, avec une grosse part de femmes et tous entièrement soumis au Premier ministre. Parachutés dans des circonscriptions clés afin soit de défaire les représentants ex-PLD qui ont mené la fronde contre Koizumi, ou encore quelques figures du PDJ ou enfin pour améliorer la présence du parti majoritaire dans les régions urbaines (jusqu'à présent le PLD faisait l'essentiel de sa réussite dans les zones rurales). Ils sont appelés par les médias les « Assassins » (刺客, Shikyaku?)[2].

Parmi ces « assassins », le rôle des femmes, également appelées les « Femmes ninjas » (くノ一, Kunoichi?), est particulièrement important, Koizumi faisant de la féminisation du PLD et de la Diète l'un des piliers de la modernisation de la vie politique japonaise[3].

Même s'il s'agit souvent de leur entrée réelle en politique, beaucoup d'entre eux sont déjà connus du grand public en provenant notamment de la télévision, du cinéma ou pour leur réussite personnelle particulièrement importante. Ainsi, l'ancienne présentatrice vedette du World Business Satellite (programme d'information nationale) dans les années 1980 sur TV Tokyo Yuriko Koike est une des principales représentantes des Kunoichi (bien qu'elle ne soit pas alors une nouvelle en politique, puisqu'elle est déjà député depuis 1993 ainsi que ministre de l'Environnement de Koizumi, elle est parachutée lors de ce scrutin, et alors qu'elle avait été précédemment élue dans sa préfecture natale de Hyōgo, dans le 10e district de Tokyo circonscription qu'elle remporte contre le sortant qui est un des chefs de file du camp opposé à la privatisation, Kōki Kobayashi)[4].

Ces « Assassins » font partie des artisans de la victoire du PLD. Ils ont contribué à un rajeunissement et à une féminisation certaine du parlement japonais. Ainsi, sur les 296 élus obtenus alors par le PLD, 83 entrent pour la première fois à la Chambre des représentants (ce ne sont pas tous des « Assassins », certains d'entre eux étant des héritiers politiques de représentants ayant pris leur retraite avant les élections), dont 36 furent élus dans des circonscriptions locales (dont beaucoup de circonscriptions urbaines), 33 furent défaits au vote uninominal mais élus sur une liste du parti à la proportionnelle, et 14 qui ont obtenu leur siège en étant uniquement présent sur une liste[5] (à la suite des élections de 2003, ils n'y avaient eu, en comparaison, que 27 nouveaux élus sous les couleurs du PLD). Ces nouveaux députés ont alors été baptisés les « Enfants de Koizumi » (小泉 チルドレン, Koizumi chirudoren?), ou encore l'« Association des 83 » (83会, 83 Kai?).

On compte, parmi ces « 83 », 16 femmes. À cela il faut ajouter les 8 représentantes sortantes réélues et 2 anciennes députées battues lors de précédents scrutins et qui retrouvent alors un siège à la chambre. Le nombre de femmes au sein du groupe PLD passe ainsi de 9 à 26. Sur les 480 membres de la Chambre des représentants, la représentation féminine passe de 34 à 43 députées, soit un record depuis les élections de 1946 (qui avaient vu entrer alors à la chambre 39 femmes), tout en ne réduisant pas de manière consistante le retard du Japon dans ce domaine[6].

Le phénomène est particulièrement marqué dans le cas du Parti libéral démocrate (PLD) mais se retrouve aussi, à un degré moindre, au Parti démocrate (PDJ).

La moitié des élus du PLD lors de ce scrutin appartiennent à des dynasties politiques[7].

La campagne du Kōmeitō est totalement associée à celle du PLD et aux accords électoraux signés entre les deux partis, avec pour slogan « En avant le Japon. En avant les réformes » (日本を前へ。改革を前へ。, Nihon o mae e. Kaikaku o mae e?). Grâce à cela, il conserve 8 des 9 circonscriptions qu'il détenait (il n'en perd qu'une, le 1er district de la préfecture d'Okinawa, au profit d'un indépendant soutenu par le PDJ) et 23 sur les 25 sièges à la proportionnelle qu'il possédait (il en perd 1 dans la région du nord Kantō au profit du parti social-démocrate, et 1 autre dans celle de Kinki au profit du Nouveau Parti nippon). Il réalise toujours l'essentiel de ses résultats électoraux à Osaka avec 4 circonscriptions territoriales correspondant au territoire de la ville.

L'opposition non communiste : le PDJ et le PSD[modifier | modifier le code]

PDJ[modifier | modifier le code]

Katsuya Okada, chef du Parti démocrate du Japon

C'est Katsuya Okada, président du parti et chef de l'opposition, qui mène la campagne du Parti démocrate du Japon. Il est principalement secondé par les membres de la direction du PDJ : Hirohisa Fujii (président délégué), Hajime Ishii, Tomiko Okazaki, Ichirō Ozawa, Hiroshi Nakai et Takashi Yonezawa (vice-présidents), Tatsuo Kawabata (secrétaire général), Yoshito Sengoku (président du Conseil de recherche politique), Yoshio Hachiro (président du Comité des Affaires à la Diète) et Tsutomu Hata (premier conseiller).

Le slogan du parti au cours de la campagne est alors : « N'abandonnons pas le Japon ! » (日本を、あきらめない。, Nihon o, akiramenai !?)[8]. Il propose également de réaliser l'essentiel de ses objectifs en seulement 500 jours[9].

Bus de campagne d'Akihisa Nagashima, député PDJ sortant du 21e district de Tokyo, à Tachikawa

Il propose un programme en 8 points[10] :

  • Finances et Réforme de l'État : Profondes coupes budgétaires, prévoyant de réduire les dépenses de l'État de 10 000 milliards de yens en 3 ans, avec notamment la réduction du nombre de Représentants à la Diète du Japon de 80, la suppression du système de retraites séparés des parlementaires, la diminution des coûts de personnel des fonctionnaires du gouvernement central de 20 % et la réduction du poids des entreprises publiques en passant par des privatisations (le PDJ soutient alors la privatisation de la poste). Le PDJ promet également de ne pas augmenter les impôts tant que le « gaspillage » n'aura pas été résorbé.
  • Santé, travail et sécurité : Amélioration des conditions de vie passant tout d'abord par une réforme de la sécurité sociale japonaise et du système de santé, en supprimant l'Agence d'assurance sociale pour la remplacer par un système de retraite unifié, avec un minimum garanti de 70 000 yens par mois financé par une taxe sur la consommation, à quoi s'ajoute toute une série de mesures d'aides aux personnes âgées (réforme des soins médicaux aux plus âgés, création d'un système d'assurance aux soins à domicile...) et des malades (création d'un centre d'information sur le cancer, garanti des revenus des personnes handicapées...). Le programme prévoit également de réformer le droit du travail pour que travailleurs à temps plein et à temps partiels soient traités de la même manière, et pour lutter contre la discrimination à l'embauche. Le PDJ prévoit également de renforcer la sécurité, en augmentant le nombre d'officiers de police de 30 000 et en mettant l'accent sur l'assistance aux victimes.
  • Éducation, enfance et formation : le PDJ prévoit de créer une pension mensuelle à l'enfance de 16 000 yens, tout en promettant de réduire de 10 % les dépenses de santé durant le temps de la scolarité obligatoire ou d'augmenter les allocations familiales à l'enfance de 200 000 yens. La réforme de l'éducation proposée passe par un transfert de l'administration scolaire aux municipalités et aux établissement eux-mêmes auxquels il serait donné plus d'autonomie, par l'augmentation du nombre des enseignants, par la promotion des cours de soutiens hors des heures obligatoires et en augmentant l'âge de sortie de la scolarité obligatoire. Il prévoit également d'unifier les jardins d'enfants et les écoles maternelles, et d'augmenter leur nombre pour permettre aux jeunes parents de pouvoir continuer à remplir une activité professionnelle. Le PDJ appelle à la création d'un ministère de l'Enfance et de la Famille. La formation quant-à-elle doit permettre de lutter contre le chômage.
  • Décentralisation : basée sur le principe de subsidiarité, elle passe par la transformation de 18 des 20 000 milliards de yens de subventions allouées jusqu'ici par l'État aux collectivités en revenus directs pour ces dernières dont 5 500 milliards d'impôts et de taxes et 12 500 milliards de sommes forfaitaires (gérées comme elles l'entendent par les administrations locales, contrairement aux précédentes subventions). Le plan de décentralisation du PDJ prévoit également le transfert de nouvelles compétences, et des revenus fiscaux correspondants, aux principales municipalités de plus de 300 000 habitants.
  • Défense et affaires étrangères : le PDJ promet de retirer d'ici décembre 2005 les troupes des Forces japonaises d'autodéfense engagées dans des missions de reconstruction en Irak. Il veut donner également un réel poids politique au Japon sur la scène internationale passant par : l'obtention d'un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et donner au Japon les moyens de remplir un rôle de modèle de démocratie et de défense des droits de l'homme dans la région Asie-Pacifique et dans le monde (par la participation du pays à la Cour pénale internationale, aux Forces de coopération de maintien de la paix et la promotion de l'Architecture de document ouverte ODA). Le PDJ veut également renforcer la coopération régionale, tant sur le plan commercial que politique, en appelant à la création d'une « Communauté est-asiatique ». Il souhaite relancer les négociations avec la Corée du Nord.
  • Agriculture et alimentation : remplacement du système de subvention agricole par un système de paiement direct, la promotion de la « revitalisation en milieu rural », la création de « forêts sous-marines d'algues » pour servir de zones de frai artificielles pour les poissons et crustacés et lutter ainsi contre la pénurie de la pêche, l'uniformisation de l'administration de la sécurité alimentaire et l'élaboration de « digues vertes » en replantant 10 millions d'hectares de forêts en 10 ans.
  • Économie : programme libéral, passant par la lutte contre la bureaucratie, la promotion de la transparence et par la diminution du secteur public. Il soutient ainsi la privatisation de la poste, et prévoit également celle des compagnies nationales d'autoroute. Le PDJ veut également investir massivement dans la recherche et les nouvelles technologies.
  • Réforme de la poste : le PDJ va alors plus loin que le PLD, puisqu'il prévoit de réduire la barre de sauvetage des acomptes personnels à la poste à 5 millions de yens plutôt que 10 millions[11].

Mais le PDJ ne réussit pas réellement à se démarquer du PLD sur les principaux thèmes de la campagne, et essentiellement celui de la privatisation de la poste, tout en n'arrivant pas à mettre l'accent sur les points de désaccord qui auraient pu faire son avantage. Ainsi, le PDJ fait totalement les frais de la « vague pro-Koizumi » qui marquent ces élections puisqu'il recule pour la première fois depuis sa création en 1998, en perdant 53 circonscriptions (sur 105 sortants) et 11 sièges à la proportionnelle (sur 72 sortants), retombant à 113 représentants sur 480, soit son plus faible score depuis les élections de 2000. Le recul du PDJ est particulièrement sensible dans les zones urbaines qui jusqu'alors constituaient sa principale base électorale et que Koizumi a réussi à faire basculer lors de ce scrutin :

  • les démocrates perdent ainsi 13 sièges sur 20 à Tokyo, et n'y conserve qu'une seule circonscription sur les 25 que comportent la préfecture, alors qu'il en contrôlait 12 avant le scrutin, et 6 sur les 17 élus à la proportionnelle, contre 8 auparavant.
  • Sur la région de Kinki, qui correspond surtout à la conurbation Osaka-Kobe-Kyoto, le PDJ disposait avant l'élection de 31 sièges sur 77 (18 sur 48 circonscriptions territoriales, dont 9 des 19 d'Ōsaka et 3 sur 6 à Kyōto, et 13 sur 29 à la proportionnelle), il n'en compte plus désormais que 17 (8 circonscriptions, et notamment plus que 2 à Ōsaka et 9 à la proportionnelle).
  • De même dans la région du sud Kantō, soit essentiellement la conurbation Chiba-Kawasaki-Yokohama dans l'agglomération du Grand Tokyo, le PLD passe de 26 représentants sur 56 (soit 17 circonscriptions sur 34, dont 8 sur 19 dans la préfecture de Kanagawa qui comporte les villes de Kawasaki et Yokohama et 8 sur 13 dans la préfecture de Chiba, et 9 élus à la proportionnelle) à seulement 9 (soit plus que 2 circonscriptions, et donc plus qu'une à Chiba et aucune à Kanagawa, et 7 à la proportionnelle).

PSD[modifier | modifier le code]

Takako Doi, ancienne présidente du PSD, mène campagne à Tokyo

Le PSD, emmené par sa présidente Mizuho Fukushima, continue quant à lui sa stratégie de coopération avec le PDJ, en passant avec lui des accords dans certaines circonscriptions, sans tomber totalement dans le même type d'alliance que celle qui lie le Kōmeitō au PLD. Devenu un petit parti, le PSD n'a ainsi présenté que 45 candidats :

  • 36 à la fois dans des districts électoraux et sur des listes à la proportionnelle,
  • 7 uniquement à la proportionnelle,
  • 2 uniquement dans des circonscriptions territoriales.

Sur ces 38 candidats présentés localement, sept étaient soutenus par le PDJ et n'avaient donc pas d'adversaires issus de ce parti (et parmi eux le seul élu du PSD au scrutin uninominal, dans le 2e district d'Okinawa).

Dans son programme, le PSD rejoint le PDJ sur la politique étrangère (notamment sur le retrait des troupes d'Irak), l'augmentation des allocations familiales et la création d'un fonds pour l'enfance, mais diverge sur les questions financières et économiques puisque le PSD souhaite augmenter l'impôt sur le revenu et conserver la poste dans le secteur public[12]. Son slogan est « Pas de réforme sans regarder vers le peuple » (国民を見ずして、改革なし。, Kokumin o mizushite, Kaikaku nashi?).

Ce mouvement améliore légèrement sa représentation parlementaire, puisqu'il remporte en tout sept sièges (six à la proportionnelle, et un au scrutin majoritaire), soit un de plus qu'en 2003 et deux supplémentaires par rapport à la chambre sortante.

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections du à la chambre des représentants
Coalition et partis Élections par circonscriptions Élections proportionnelles Total des sièges +/-
Voix % +/- Sièges +/- Voix % +/- Sièges +/- Rapport à 2003 Rapport à Ch. sortante
  Parti libéral-démocrate (PLD) 自由民主党 Jiyū Minshutō 32 518 389[13] 47,77 % +3,92 219 +51 25 887 798 38,18 % +3,22 77 +8 296 +59 +84
  Kōmeitō (NPK) 公明党 Kōmeitō 981 105 1,44 % -0,05 8 -1 8 987 602 13,25 % -1,53 23 -2 31 -3 -3
  Majorité de centre-droit 33 499 494 49,22 % +2,55 227 +46 34 875 400 51,43 % +1,69 100 +6 327 +52 +81
 
  Parti démocrate du Japon (PDJ) 民主党 Minshutō 24 804 786 36,44 % -0,22 52 -53 21 036 425 31,02 % -6,37 61 -11 113 -64 -64
  Parti social-démocrate (PSD) 社会民主党 Shakai Minshutō 996 007 1,46 % -1,41 1 0 3 719 522 5,49 % +0,37 6 +1 7 +1 +2
  Opposition de centre-gauche 25 800 794 37,91 % -1,62 53 -53 24 755 947 36,51 % -6 67 -10 120 -63 -62
 
  Parti communiste japonais (PCJ) 日本共産党 Nihon Kyōsantō 4 937 375 7,25 % -0,88 0 0 4 919 817 7,26 % -0,5 9 0 9 0 0
 
  Nouveau Parti du peuple (NPP) 国民新党 Kokumin Shintō 432 679 0,64 % +0,64 2 +2 1 183 073 1,74 % +1,74 2 +2 4 +4 0
  Nouveau Parti nippon (NPN) 新党日本 Shintō Nippon 137 172 0,2 % +0,2 0 0 1 643 506 2,42 % +2,42 1 +1 1 +1 -2
  Nouveau parti Daichi (NPD) 新党大地 Shintō Daichi 16 698 0,02 % +0,02 0 0 433 938 0,64 % +0,64 1 +1 1 +1 +1
  Rebelles du PLD 586 549 0,86 % +0,86 2 +2 3 260 517 4,81 % +4,81 4 +4 6 +6 -1
 
  Indépendants et autres 3 242 078 4,76 % -2,24 18 +1 - 18 +1 -14
 
Total (participation vote majoritaire 67,51 %)
(proportionnelle 67,46 %)
68 066 291 100,0 300 67 811 069 100,0 180 480 +4 (Vacances)


Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Don't stop the reforms' - Koizumi », Japan visitor blog, 29/08/2005
  2. (en) A guy in pyjamas, « Koizumi's Assassins », blog
  3. (en) M. Kaneko, « Koizumi counting on his 'female ninja' », Kyodo News International in Tribe magazine, 29/08/2005
  4. (en) S. Buckley, « Koizumi's 'assassins' get set for poll », BBC News, 07/09/2005
  5. (en) « 'Koizumi kids' brace for battle / Ex-premier's pet lawmakers face scrap for survival in next election », Yomiuri Shimbun, 05/10/2008
  6. (en) J.S. Curtin, « Female 'ninjas' steal Koizumi's limelight », Asia Times, 23/09/2005
  7. « Au Japon, la politique est une affaire de famille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « Koizumi again vows to privatize Japan Post, jokes about DPJ's defeat », Kyodo News international, 03/10/2005
  9. (en) S. R. Reed, « DPJ not dead yet », SSJ Forum, 17/08/2005
  10. (en) [PDF] Programme du PDJ aux élections de 2005
  11. (en) « Ministers criticize DPJ plan on postal savings, fiscal reforms », Kyodo News International, 22/08/2005
  12. (en) « Q&A: Japan votes », BBC News, 09/09/2005
  13. Les nombres décimaux à partie fractionnaire renvoient au « Système fractionnaire proportionnel » (按分票, ambunhyō?) : les électeurs devant écrire le nom du candidat pour lequel ils votent sur un bulletin blanc, il arrive que certains de ceux-ci ne peuvent distinguer deux candidats (si l'électeur n'a marqué que le nom ou le prénom, et que celui-ci a une écriture en katakana, hiragana ou kanji identique pour deux candidats ou plus). Dans ce cas, le nombre de voix ainsi incertaines ne sont pas considérées comme nulles mais réparties à la proportionnelle du nombre de voix obtenues de manière clairement distinctes par chaque candidat concerné.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]