« Élection présidentielle malienne de 1997 » : différence entre les versions
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Une '''élection présidentielle''' a lieu au [[Mali]] en [[1997]]. Inscrites dans un processus électoral incluant l’[[élections législatives maliennes de 2007|élection législatives]] et les élections communales, elle se déroule dans un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir, le premier tour des élections législatives du {{date|13|avril|1997}} ayant été annulé par la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] pour graves irrégularités <ref name="Arret EL 97-046">Arrêt EL 97-046 CC du 25 avril 1997</ref>. Malgré la demande de l’opposition, le processus électoral se poursuit avec la tenue de l’élection présidentielle le {{date|11|mai|1997}}. Les principaux candidats de l’opposition retirent leur candidature et le président sortant [[Alpha Oumar Konaré]] est réélu dès le premier tour avec plus de {{unité|95|%}} des voix face à [[Mamadou Maribatrou Diaby]]. |
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|pays = Mali |
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|date élection = {{date|11|mai|1997}} |
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|endispute = |
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|période = |
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|élection précédente = Élection présidentielle malienne de 1992 |
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|date précédente = 1992 |
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|élection suivante = Élection présidentielle malienne de 2002 |
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|date suivante = 2002 |
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|type = Présidentielle |
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|habitants = |
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|enregistrés = 5428256 |
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|votants = 1542229 |
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|participation = 29 |
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|participation ref = |
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|blancs2 = |
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|nuls = 182750 |
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|image1 = Konare27022007.jpg |
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|couleur1 = #EB1D2A |
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|candidat1 = [[Alpha Oumar Konaré]] |
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|parti1 = [[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice|Alliance pour la démocratie au Mali]] |
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|votes1 = 1056619 |
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|image2 = |
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|couleur2 = blue |
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|candidat2 = [[Mamadou Maribatrou Diaby]] |
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|sexe2 = homme |
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|parti2 = [[Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain]] |
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|votes2 = 45160 |
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|votes2v2 = |
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|pourcentage2 = |
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|pourcentage2 pré = |
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|pourcentage2v2 = |
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|poste = [[Liste des présidents du Mali|Présidents du Mali]] |
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|prédécesseur = [[Alpha Oumar Konaré]] |
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|parti prédécesseur = |
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|successeur = [[Alpha Oumar Konaré]] |
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|parti successeur = |
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Une '''élection présidentielle''' a lieu au [[Mali]] en [[1997]]. Inscrites dans un processus électoral incluant les [[élections législatives maliennes de 2007|élections législatives]] et les élections communales, elle se déroule dans un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir, le premier tour des élections législatives du {{date|13|avril|1997}} ayant été annulé par la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] pour graves irrégularités<ref name="Arret EL 97-046">Arrêt EL 97-046 CC du 25 avril 1997</ref>. Malgré la demande de l’opposition, le processus électoral se poursuit avec la tenue de l’élection présidentielle le {{date|11|mai|1997}}. Les principaux candidats de l’opposition retirent leur candidature et le président sortant [[Alpha Oumar Konaré]] est réélu dès le premier tour avec plus de 95 % des voix face à [[Mamadou Maribatrou Diaby]]. |
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== Contextes == |
== Contextes == |
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=== Cinq an après=== |
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Ces élections font partie d’un processus électorale qui voit se succéder les [[élections législatives maliennes de 2007|élection législatives]], l’élection présidentielle et les élections communales. Elles se déroulent cinq après les premières élections multipartites de 1992, organisées par le [[Comité de transition pour le salut du peuple]] (CTSP) en janvier 1992 pour les [[Élections municipales maliennes de 1992| Élections municipales]], mars 1992 pour les [[Élections législatives maliennes de 1992|législatives]] et avril 1992 pour la [[Élection présidentielle malienne de 1992|présidentielle]]. L’[[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice]] (Adéma-Pasj) avaient remporté ces élections et son leader, [[Alpha Oumar Konaré]] était devenu le premier président de la {{3e}} république. |
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Ces élections font partie d’un processus électorale qui voit se succéder les [[élections législatives maliennes de 2007|élections législatives]], l’élection présidentielle et les élections communales. Elles se déroulent cinq après les premières élections multipartites de 1992, organisées par le [[Comité de transition pour le salut du peuple]] (CTSP) en janvier 1992 pour les [[Élections municipales maliennes de 1992|Élections municipales]], mars 1992 pour les [[Élections législatives maliennes de 1992|législatives]] et avril 1992 pour la [[Élection présidentielle malienne de 1992|présidentielle]]. L’[[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice]] (Adéma-Pasj) avaient remporté ces élections et son chef, [[Alpha Oumar Konaré]] était devenu le premier président de la {{3e|république}}. |
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Mais le président et ses gouvernements successifs sont confrontés à d’importantes difficultés : résurgence du problème touareg, crise économique et social avec la dévaluation de 40% du [[Franc CFA|francs CFA]], scission du parti majoritaire avec la fondation du [[Mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine]] en 1994<ref> Des dissidents de l'Adema créent un parti, le MIRIA, Afrique-Express, 23 décembre 1994 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1994.html]</ref>. |
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Mais le président et ses gouvernements successifs sont confrontés à d’importantes difficultés : résurgence du problème touareg, crise économique et social avec la dévaluation de 40 % du [[Franc CFA|francs CFA]], scission du parti majoritaire avec la fondation du [[Mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine]] en 1994<ref>Des dissidents de l'Adema créent un parti, le MIRIA, Afrique-Express, 23 décembre 1994 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1994.html]</ref>. |
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Le {{date|4|février|1994}} [[Ibrahim Boubacar Keïta]] est nommé Premier ministre |
Le {{date|4|février|1994}} [[Ibrahim Boubacar Keïta]] est nommé Premier ministre |
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Quelques mois avant les élections, le gouvernement malien procède à une révision du code électoral. Un projet de loi est présenté à l’Assemblée nationale et adopté uniquement par les députés de la majorité. La [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]], saisie par des députés de l’opposition, censure le {{date|25|octobre|1996}} certains aspects, notamment : |
Quelques mois avant les élections, le gouvernement malien procède à une révision du code électoral. Un projet de loi est présenté à l’Assemblée nationale et adopté uniquement par les députés de la majorité. La [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]], saisie par des députés de l’opposition, censure le {{date|25|octobre|1996}} certains aspects, notamment : |
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* le monopole de présentation des candidatures par les partis politiques |
* le monopole de présentation des candidatures par les partis politiques |
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* la composition de la Commission électorale nationale indépendante |
* la composition de la Commission électorale nationale indépendante |
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* un mode de scrutin différencié selon |
* un mode de scrutin différencié selon l’importance de la population des circonscriptions électorales<ref name=oiffevrier>Organisation internationale de la francophonie, Rapports de la mission exploratoire et de la mission d’observation des élections législatives du 13 avril 1997 - rapport de la mission exploratoire du 10 au 16 février 1997 [http://democratie.francophonie.org/IMG/pdf/1.Rapport_de_la_mission_exploratoire_du_10_au_16_fevrier_1997.pdf]</ref>{{,}}<ref>[http://www.cc.insti.ml/courcons/arret_96-003.pdf Mali, Cour constitutionnelle, Arrêt CC 96-OO3 du 25 octobre 1996]</ref>. |
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Un nouveau projet est élaboré en concertation avec différents partis de la majorité et de l’opposition et est adopté par l’Assemblée nationale le {{date|14|janvier|1997}}<ref name=oiffevrier/>. |
Un nouveau projet est élaboré en concertation avec différents partis de la majorité et de l’opposition et est adopté par l’Assemblée nationale le {{date|14|janvier|1997}}<ref name=oiffevrier/>. |
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* 8 représentants de l’administration territoriale |
* 8 représentants de l’administration territoriale |
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Elle a comme mission la préparation et l’organisation |
Elle a comme mission la préparation et l’organisation des élections et notamment l’établissement de la liste électorale, l’organisation matérielle du vote, l’impression et la répartition dans les bureaux de vote du matériel électoral (bulletins de vote et enveloppes)<ref name=oiffevrier/>. |
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=== Annulation des législatives === |
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Le premier tour des élections législatives, qui ouvre le processus électoral, se tiennent le {{date|13|avril|1997}}. Elles se déroulent dans la confusion avec notamment l’absence d’une liste électorale faible. L’opposition, qui se regroupe dans le Collectif de l’opposition (Coppo) demande l’annulation du scrutin, la démission du gouvernement, la dissolution de la CENI et la suspension du processus électoral<ref name=opp>Communiqué des |
Le premier tour des élections législatives, qui ouvre le processus électoral, se tiennent le {{date|13|avril|1997}}. Elles se déroulent dans la confusion avec notamment l’absence d’une liste électorale faible. L’opposition, qui se regroupe dans le Collectif de l’opposition (Coppo) demande l’annulation du scrutin, la démission du gouvernement, la dissolution de la CENI et la suspension du processus électoral<ref name=opp>Communiqué des responsables de la CPP, du PARI, du PUDP, des Partis du FCD, du RFP et les Candidats aux Elections Présidentielles, réuni au siège du MIRIA à Bamako le 14 avril 1997 [http://democratie.francophonie.org/IMG/pdf/4.Communique_de_presse_du_14_avril_1997.pdf]</ref>. |
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Le {{date|25|avril|1997}}, la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] annule le scrutin du 13 avril pour graves irrégularités |
Le {{date|25|avril|1997}}, la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] annule le scrutin du 13 avril pour graves irrégularités<ref name="Arret EL 97-046"/>. Des nouvelles élections législatives sont programmées pour le mois de juillet et le processus électoral se poursuit. |
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== L'élection présidentielle == |
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=== Mode de scrutin === |
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La [[Constitution]] malienne de 1992 prévoit que Le Président de la République est élu pour cinq ans au [[Suffrage universel|suffrage universel direct]] et au [[Scrutin uninominal majoritaire à deux tours|scrutin majoritaire à deux tours]]. Il n'est rééligible qu'une seule fois. Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d'origine et jouir de tous ses droits civiques et politiques<ref>Constitution de la République du Mali de 1992, Article 30 et 31, consultable sur le site du Prodej [http://www.justicemali.org/doc014.htm]</ref>. |
La [[Constitution]] malienne de 1992 prévoit que Le Président de la République est élu pour cinq ans au [[Suffrage universel|suffrage universel direct]] et au [[Scrutin uninominal majoritaire à deux tours|scrutin majoritaire à deux tours]]. Il n'est rééligible qu'une seule fois. Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d'origine et jouir de tous ses droits civiques et politiques<ref>Constitution de la République du Mali de 1992, Article 30 et 31, consultable sur le site du Prodej [http://www.justicemali.org/doc014.htm]</ref>. |
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=== Les candidats === |
=== Les candidats === |
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Dans un premier temps, dix candidats se sont présentés<ref> |
Dans un premier temps, dix candidats se sont présentés<ref>Élection présidentielle : dix candidats, dont le président Konaré Afrique express N° 143, 10 avril 1997</ref> : |
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* [[Alpha Oumar Konaré]], président sortant, [[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice]] (Adéma-PASJ) |
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* [[ |
* [[Idrissa Traoré (homme politique)|Idrissa Traoré]], avocat, ancien ministre de la Justice, président du [[Parti pour la démocratie et le progrès (Mali)|Parti pour la démocratie et le progrès]] (PDP) |
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* [[Seydou Badian Kouyaté]], médecin, ancien ministre de l’Économie de [[Modibo Keïta (1915-1977)|Modibo Keïta]], candidat de l’[[Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain]] (US-RDA) |
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* [[Idrissa Traoré]], avocat, ancien ministre de la Justice, président du [[Parti pour la démocratie et le progrès]] (PDP) |
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* [[Abdoul Wahab Berthé]], avocat, président du [[Parti malien pour le développement et le renouveau]] (PMDR) |
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* [[Seydou Badian Kouyaté]], médecin, ancien ministre de l’Économie de [[Modibo Keïta]], candidat de l’[[Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain]] (US-RDA) |
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* [[Abdoul Wahab Berthé]], avocat, président du [[Parti malien pour le développement et le renouveau]] (PMDR) |
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* [[Choguel Kokalla Maïga]], ingénieur, président du [[Mouvement patriotique pour le renouveau]] (MPR) |
* [[Choguel Kokalla Maïga]], ingénieur, président du [[Mouvement patriotique pour le renouveau]] (MPR) |
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* [[Mountaga Tall]], avocat, président du [[Congrès national d'initiative démocratique]] (CNID) |
* [[Mountaga Tall]], avocat, président du [[Congrès national d'initiative démocratique]] (CNID) |
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* [[Almamy Sylla]], économiste, ancien fonctionnaire du [[Programme des Nations unies pour le développement]] (PNUD), Président du [[Rassemblement pour la démocratie et le progrès]] (RDP) |
* [[Almamy Sylla]], économiste, ancien fonctionnaire du [[Programme des Nations unies pour le développement]] (PNUD), Président du [[Rassemblement pour la démocratie et le progrès (Mali)|Rassemblement pour la démocratie et le progrès]] (RDP) |
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* [[Mamadou Lamine Traoré]], professeur de |
* [[Mamadou Lamine Traoré]], professeur de philosophie, ancien ministre d’État chargé de l’Administration territoriale et de la Sécurité, secrétaire national du [[Mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine]] (MIRIA), |
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* [[Mamadou Maribatrou Diaby]], commerçant, président du [[Parti pour l'unité, la démocratie et le progrès]] (PUDP). |
* [[Mamadou Maribatrou Diaby]], commerçant, président du [[Parti pour l'unité, la démocratie et le progrès]] (PUDP). |
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* [[Soumana |
* [[Soumana Sako]], ancien Premier ministre de la transition, responsable de la [[Convention parti du peuple]] (COPP) |
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Après le premier tour contesté des élections législatives du {{date|13|avril|1997}}, l’opposition a décidé de retirer ses |
Après le premier tour contesté des élections législatives du {{date|13|avril|1997}}, l’opposition a décidé de retirer ses représentants au sein de la CENI pour protester contre la mauvaise organisation et réclame la suspension du processus électoral. Les neuf candidats déclarés pour l’élection présidentielle ont retiré leur candidature, laissant seul le président sortant<ref>Législatives ratées : le sort du premier tour dans les mains de la Cour Constitutionnelle, Afrique express N° 144, 24 avril 1997 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1997-2.html]</ref>. Cependant, Mamadou Maribatrou Diaby est revenu sur sa décision et devient l’unique adversaire d’Alpha Oumar Konaré. |
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=== L'avant scrutin === |
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L’opposition n’a cessé de demander la suspension su processus électoral jusqu’à la réunion des conditions nécessaires pour la tenue d’élections régulières, transparentes et crédibles<ref name=opp/>. |
L’opposition n’a cessé de demander la suspension su processus électoral jusqu’à la réunion des conditions nécessaires pour la tenue d’élections régulières, transparentes et crédibles<ref name=opp/>. |
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Trois représentants des associations de défense des droits de l'homme au sein de la CENI, Mamadou Danté, Seydou Coulibaly et Djeneba Diop Sidibé demandent dans une lettre ouverte adressée au président [[Alpha Oumar Konaré]] le report d’un an de l’élection présidentielle et la formation d'un gouvernement de transition composé de |
Trois représentants des associations de défense des droits de l'homme au sein de la CENI, Mamadou Danté, Seydou Coulibaly et Djeneba Diop Sidibé demandent dans une lettre ouverte adressée au président [[Alpha Oumar Konaré]] le report d’un an de l’élection présidentielle et la formation d'un gouvernement de transition composé de personnalités de la majorité et de l’opposition et de représentants de l'armée<ref>Présidentielle contestée : après l'opposition, des personnalités indépendantes en demandent le report, Afrique express N° 145, 8 mai 1997 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1997-2.html]</ref>. |
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Le gouvernement et le parti du président, l’[[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice|Adéma-Pasj]] souhaitent eux le maintien de l’élection. |
Le gouvernement et le parti du président, l’[[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice|Adéma-Pasj]] souhaitent eux le maintien de l’élection. |
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Le {{date|25|avril|1997}}, le gouvernement publié un arrêté repoussant les dates de l’élection, initialement prévue les 4 et {{date|18|mai|2007}} au 11 et {{date|25|mai|2007}}<ref name=oifpres>Organisation internationale de la Francophonie, Rapport de la mission d’observation à l’occasion du premier tour des élections présidentielles du 11 mai 1997</ref>. |
Le {{date|25|avril|1997}}, le gouvernement a publié un arrêté repoussant les dates de l’élection, initialement prévue les 4 et {{date|18|mai|2007}} au 11 et {{date|25|mai|2007}}<ref name=oifpres>Organisation internationale de la Francophonie, Rapport de la mission d’observation à l’occasion du premier tour des élections présidentielles du 11 mai 1997</ref>. |
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Le {{date|29|avril|1997}} et le {{date|5|mai|1997}}, l’opposition déposent des requêtes en annulation auprès de la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] mais celle-ci les juge non recevables le {{date|8|mai|1997}}, et maintien la date du premier tour au {{date|11|mai|1997}}<ref>Arrêt CC EP-047 du 8 mai 1997</ref>{{,}}<ref name=oifpres/>. |
Le {{date|29|avril|1997}} et le {{date|5|mai|1997}}, l’opposition déposent des requêtes en annulation auprès de la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] mais celle-ci les juge non recevables le {{date|8|mai|1997}}, et maintien la date du premier tour au {{date|11|mai|1997}}<ref>Arrêt CC EP-047 du 8 mai 1997</ref>{{,}}<ref name=oifpres/>. |
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Malgré la demande des candidats de l’opposition qui se sont retirés, les bulletins en leur nom étaient présents dans les bureaux de vote. |
Malgré la demande des candidats de l’opposition qui se sont retirés, les bulletins en leur nom étaient présents dans les bureaux de vote. |
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Les observateurs de la mission de l’[[Organisation internationale de la francophonie]] déclarent dans leur rapport que « |
Les observateurs de la mission de l’[[Organisation internationale de la francophonie]] déclarent dans leur rapport que « des progrès importants et significatifs ont été enregistrés lors de ces élections présidentielles, par rapport aux élections législatives du 13 avril 1997. Une nette amélioration a été constatée au niveau de l’organisation matérielle du scrutin et au |
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niveau du fonctionnement des bureaux de vote. Les opérations électorales se sont déroulées dans le respect des règles légales et des principes relatifs à la régularité du scrutin, malgré certaines imperfections, constatées ici et là |
niveau du fonctionnement des bureaux de vote. Les opérations électorales se sont déroulées dans le respect des règles légales et des principes relatifs à la régularité du scrutin, malgré certaines imperfections, constatées ici et là »<ref name=oifpres/>. |
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Le lendemain du scrutin, le Collectif de l’opposition maintenait sa décision de ne pas reconnaître les résultats du scrutin et espérait son annulation par la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]] |
Le lendemain du scrutin, le Collectif de l’opposition maintenait sa décision de ne pas reconnaître les résultats du scrutin et espérait son annulation par la [[Cour constitutionnelle (Mali)|Cour constitutionnelle]]<ref name=oifpres/>. |
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=== Résultats === |
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La Cour constitutionnelle a annulé les votes en faveur des huit candidats de l'opposition qui s'étaient retirés et proclamé les résultats définitifs<ref>Les résultats de l'élection présidentielle : Konaré sans surprise, Afrique express N° 146, 15 mai 1997</ref> : |
La Cour constitutionnelle a annulé les votes en faveur des huit candidats de l'opposition qui s'étaient retirés et elle a proclamé les résultats définitifs<ref>Les résultats de l'élection présidentielle : Konaré sans surprise, Afrique express N° 146, 15 mai 1997</ref> : |
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{| class="wikitable" |
{| class="wikitable centre" style=text-align:right |
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|+ |
|+Résultat de l’élection présidentielle malienne de 1997<ref>Les résultats de l'élection présidentielle : Konaré sans surprise, Afrique express N° 146, 15 mai 1997 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1997-2.html]</ref> |
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!colspan=2 scope=col|Candidats |
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|Inscrits |
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! scope=col|Partis |
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|5 428 256 |
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!scope=col|Votes |
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|-{{ligne grise}} |
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!scope=col|% |
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|Votants |
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|- |
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|1 542 229 |
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|bgcolor=#EB1D2A| |
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|----- |
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|align=left|Alpha Oumar Konaré |
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|Bulletins nuls |
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|align=left|[[Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice|Adéma-PASJ]] |
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|182 750 |
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| |
|{{formatnum:1056619}} |
||
|95,90 |
|||
|Suffrages annulés |
|||
|- |
|||
|257 300 |
|||
|bgcolor=#0000FF| |
|||
|----- |
|||
|align=left|Mamadou Maribatrou Diaby |
|||
|Suffrages exprimés |
|||
|align=left|PUDP |
|||
|1 101 979 |
|||
| |
|{{formatnum:45160}} |
||
|4,10 |
|||
|Alpha Oumar Konaré |
|||
|- |
|||
|1 056 619 |
|||
|colspan=5| |
|||
|----- |
|||
|- |
|||
|Mamadou Maribatrou Diaby |
|||
|align=left colspan=3|Suffrages exprimés |
|||
|45 160 |
|||
|{{formatnum:1101979}} |
|||
| |
|||
|- |
|||
|align=left colspan=3|Votes blancs et nuls |
|||
|{{formatnum:182750}} |
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| |
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|- |
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|align=left colspan=3|Suffrages annulés |
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|{{formatnum:257300}} |
|||
| |
|||
|- |
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|align=left colspan=3| '''Total ''' |
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|'''{{formatnum:1542229}}''' |
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|'''100''' |
|||
|- |
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|align=left colspan=3|Inscrits/Participation |
|||
|{{formatnum:5428256}} |
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|28,4 |
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|} |
|} |
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== Les suites du scrutin == |
== Les suites du scrutin == |
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Le {{date|8|juin|1997}}, le président Alpha Oumar Konaré, est investi pour un second mandat de 5 ans. Une manifestation de l’opposition se déroule à Bamako à proximité du lieu de l’investiture. Les forces de l’ordre |
Le {{date|8|juin|1997}}, le président Alpha Oumar Konaré, est investi pour un second mandat de 5 ans. Une manifestation de l’opposition se déroule à Bamako à proximité du lieu de l’investiture. Les forces de l’ordre dispersent quelques centaines manifestants qui avaient érigé des barricades et brûlé des pneus<ref>Manifestations lors de l'investiture du président Konaré N° 148 du Jeudi 19 juin 1997 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1997.html]</ref>. |
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Le processus |
Le processus électoral se poursuit avec les [[Élections législatives maliennes de 1997|élections législatives]] qui se tiennent le {{date|20|juillet|1997}} et le {{date|3|août|1997}}, boycotté par une grande partie de l’opposition. Elles se déroulent dans un climat extrêmement tendu où se succèdent manifestations interdites, violences contre les biens (incendie du siège de l’Adéma-Pasj) et les personnes, arrestations des dirigeants de l’opposition. L’Adéma-PASJ obtient la majorité absolue dans la nouvelle assemblée<ref>Législatives : campagne électorale tendue, Afrique express N° 150, 10 juillet 1997 ; Législatives : écrasante victoire du parti au pouvoir en l'absence de l'opposition, Afrique express N° 151, 24 juillet 1997 ; Troubles post-électoraux, Afrique express N° 152, 11 septembre 1997 [http://www.afrique-express.com/afrique/mali/mali-1997.html]</ref>. |
||
Le collectif de l’opposition n’a cessé les années qui ont suivi l’élection de |
Le collectif de l’opposition n’a cessé, les années qui ont suivi l’élection, de contester la réélection d’[[Alpha Oumar Konaré]]. |
||
== Notes et références == |
== Notes et références == |
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{{Références}} |
|||
<references/> |
|||
{{Palette|Élections et référendums au Mali}} |
|||
{{Portail|Mali|Politique}} |
|||
{{Portail|Politique|Mali|Années 1990}} |
|||
{{DEFAULTSORT:Election presidentielle malienne de 1997}} |
|||
[[Catégorie:Élection en 1997|Mali]] |
|||
[[Catégorie:Élection |
[[Catégorie:Élection en Afrique en 1997|Mali]] |
||
[[Catégorie: |
[[Catégorie:Élection présidentielle au Mali|1997]] |
||
[[Catégorie: |
[[Catégorie:Alpha Oumar Konaré]] |
||
[[Catégorie:1997 au Mali]] |
|||
[[Catégorie:Politique en mai 1997]] |
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Dernière version du 31 janvier 2023 à 16:07
| ||||||||||||||
| Élection présidentielle malienne de 1997 | ||||||||||||||
| Type d’élection | Présidentielle | |||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
| Inscrits | 5 428 256 | |||||||||||||
| Votants | 1 542 229 | |||||||||||||
| 29 % | ||||||||||||||
| Votes exprimés | 1 101 979 | |||||||||||||
| Votes nuls | 182 750 | |||||||||||||
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Alpha Oumar Konaré – Alliance pour la démocratie au Mali | |||||||||||||
| Voix | 1 056 619 | |||||||||||||
| 95,88 % | ||||||||||||||
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Mamadou Maribatrou Diaby – Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain | |||||||||||||
| Voix | 45 160 | |||||||||||||
| Présidents du Mali | ||||||||||||||
| Sortant | Élu | |||||||||||||
| Alpha Oumar Konaré | Alpha Oumar Konaré | |||||||||||||
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Une élection présidentielle a lieu au Mali en 1997. Inscrites dans un processus électoral incluant les élections législatives et les élections communales, elle se déroule dans un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir, le premier tour des élections législatives du ayant été annulé par la Cour constitutionnelle pour graves irrégularités[1]. Malgré la demande de l’opposition, le processus électoral se poursuit avec la tenue de l’élection présidentielle le . Les principaux candidats de l’opposition retirent leur candidature et le président sortant Alpha Oumar Konaré est réélu dès le premier tour avec plus de 95 % des voix face à Mamadou Maribatrou Diaby.
Contextes[modifier | modifier le code]
Ces élections font partie d’un processus électorale qui voit se succéder les élections législatives, l’élection présidentielle et les élections communales. Elles se déroulent cinq après les premières élections multipartites de 1992, organisées par le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) en janvier 1992 pour les Élections municipales, mars 1992 pour les législatives et avril 1992 pour la présidentielle. L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-Pasj) avaient remporté ces élections et son chef, Alpha Oumar Konaré était devenu le premier président de la 3e république.
Mais le président et ses gouvernements successifs sont confrontés à d’importantes difficultés : résurgence du problème touareg, crise économique et social avec la dévaluation de 40 % du francs CFA, scission du parti majoritaire avec la fondation du Mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine en 1994[2].
Le Ibrahim Boubacar Keïta est nommé Premier ministre
Un nouveau code électoral[modifier | modifier le code]
Quelques mois avant les élections, le gouvernement malien procède à une révision du code électoral. Un projet de loi est présenté à l’Assemblée nationale et adopté uniquement par les députés de la majorité. La Cour constitutionnelle, saisie par des députés de l’opposition, censure le certains aspects, notamment :
- le monopole de présentation des candidatures par les partis politiques
- la composition de la Commission électorale nationale indépendante
- un mode de scrutin différencié selon l’importance de la population des circonscriptions électorales[3],[4].
Un nouveau projet est élaboré en concertation avec différents partis de la majorité et de l’opposition et est adopté par l’Assemblée nationale le [3].
Ce nouveau code électoral maintient le mode de scrutin de liste majoritaire à deux tours par circonscription électorale, autorise les candidatures indépendantes et institue une Commission électorale nationale indépendante (CENI)[3].
La CENI est composée de 30 membres[5] :
- 7 représentants des partis de la majorité
- 7 des partis des partis de l’opposition
- 8 représentants de la société civile
- 8 représentants de l’administration territoriale
Elle a comme mission la préparation et l’organisation des élections et notamment l’établissement de la liste électorale, l’organisation matérielle du vote, l’impression et la répartition dans les bureaux de vote du matériel électoral (bulletins de vote et enveloppes)[3].
Annulation des législatives[modifier | modifier le code]
Le premier tour des élections législatives, qui ouvre le processus électoral, se tiennent le . Elles se déroulent dans la confusion avec notamment l’absence d’une liste électorale faible. L’opposition, qui se regroupe dans le Collectif de l’opposition (Coppo) demande l’annulation du scrutin, la démission du gouvernement, la dissolution de la CENI et la suspension du processus électoral[6].
Le , la Cour constitutionnelle annule le scrutin du 13 avril pour graves irrégularités[1]. Des nouvelles élections législatives sont programmées pour le mois de juillet et le processus électoral se poursuit.
L'élection présidentielle[modifier | modifier le code]
Mode de scrutin[modifier | modifier le code]
La Constitution malienne de 1992 prévoit que Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours. Il n'est rééligible qu'une seule fois. Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d'origine et jouir de tous ses droits civiques et politiques[7].
Les candidats[modifier | modifier le code]
Dans un premier temps, dix candidats se sont présentés[8] :
- Alpha Oumar Konaré, président sortant, Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ)
- Idrissa Traoré, avocat, ancien ministre de la Justice, président du Parti pour la démocratie et le progrès (PDP)
- Seydou Badian Kouyaté, médecin, ancien ministre de l’Économie de Modibo Keïta, candidat de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA)
- Abdoul Wahab Berthé, avocat, président du Parti malien pour le développement et le renouveau (PMDR)
- Choguel Kokalla Maïga, ingénieur, président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR)
- Mountaga Tall, avocat, président du Congrès national d'initiative démocratique (CNID)
- Almamy Sylla, économiste, ancien fonctionnaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP)
- Mamadou Lamine Traoré, professeur de philosophie, ancien ministre d’État chargé de l’Administration territoriale et de la Sécurité, secrétaire national du Mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine (MIRIA),
- Mamadou Maribatrou Diaby, commerçant, président du Parti pour l'unité, la démocratie et le progrès (PUDP).
- Soumana Sako, ancien Premier ministre de la transition, responsable de la Convention parti du peuple (COPP)
Après le premier tour contesté des élections législatives du , l’opposition a décidé de retirer ses représentants au sein de la CENI pour protester contre la mauvaise organisation et réclame la suspension du processus électoral. Les neuf candidats déclarés pour l’élection présidentielle ont retiré leur candidature, laissant seul le président sortant[9]. Cependant, Mamadou Maribatrou Diaby est revenu sur sa décision et devient l’unique adversaire d’Alpha Oumar Konaré.
L'avant scrutin[modifier | modifier le code]
L’opposition n’a cessé de demander la suspension su processus électoral jusqu’à la réunion des conditions nécessaires pour la tenue d’élections régulières, transparentes et crédibles[6].
Trois représentants des associations de défense des droits de l'homme au sein de la CENI, Mamadou Danté, Seydou Coulibaly et Djeneba Diop Sidibé demandent dans une lettre ouverte adressée au président Alpha Oumar Konaré le report d’un an de l’élection présidentielle et la formation d'un gouvernement de transition composé de personnalités de la majorité et de l’opposition et de représentants de l'armée[10]. Le gouvernement et le parti du président, l’Adéma-Pasj souhaitent eux le maintien de l’élection.
Le , le gouvernement a publié un arrêté repoussant les dates de l’élection, initialement prévue les 4 et au 11 et [11].
Le et le , l’opposition déposent des requêtes en annulation auprès de la Cour constitutionnelle mais celle-ci les juge non recevables le , et maintien la date du premier tour au [12],[11].
Le scrutin[modifier | modifier le code]
Malgré la demande des candidats de l’opposition qui se sont retirés, les bulletins en leur nom étaient présents dans les bureaux de vote.
Les observateurs de la mission de l’Organisation internationale de la francophonie déclarent dans leur rapport que « des progrès importants et significatifs ont été enregistrés lors de ces élections présidentielles, par rapport aux élections législatives du 13 avril 1997. Une nette amélioration a été constatée au niveau de l’organisation matérielle du scrutin et au niveau du fonctionnement des bureaux de vote. Les opérations électorales se sont déroulées dans le respect des règles légales et des principes relatifs à la régularité du scrutin, malgré certaines imperfections, constatées ici et là »[11].
Le lendemain du scrutin, le Collectif de l’opposition maintenait sa décision de ne pas reconnaître les résultats du scrutin et espérait son annulation par la Cour constitutionnelle[11].
Résultats[modifier | modifier le code]
La Cour constitutionnelle a annulé les votes en faveur des huit candidats de l'opposition qui s'étaient retirés et elle a proclamé les résultats définitifs[13] :
| Candidats | Partis | Votes | % | |
|---|---|---|---|---|
| Alpha Oumar Konaré | Adéma-PASJ | 1 056 619 | 95,90 | |
| Mamadou Maribatrou Diaby | PUDP | 45 160 | 4,10 | |
| Suffrages exprimés | 1 101 979 | |||
| Votes blancs et nuls | 182 750 | |||
| Suffrages annulés | 257 300 | |||
| Total | 1 542 229 | 100 | ||
| Inscrits/Participation | 5 428 256 | 28,4 | ||
Les suites du scrutin[modifier | modifier le code]
Le , le président Alpha Oumar Konaré, est investi pour un second mandat de 5 ans. Une manifestation de l’opposition se déroule à Bamako à proximité du lieu de l’investiture. Les forces de l’ordre dispersent quelques centaines manifestants qui avaient érigé des barricades et brûlé des pneus[15].
Le processus électoral se poursuit avec les élections législatives qui se tiennent le et le , boycotté par une grande partie de l’opposition. Elles se déroulent dans un climat extrêmement tendu où se succèdent manifestations interdites, violences contre les biens (incendie du siège de l’Adéma-Pasj) et les personnes, arrestations des dirigeants de l’opposition. L’Adéma-PASJ obtient la majorité absolue dans la nouvelle assemblée[16].
Le collectif de l’opposition n’a cessé, les années qui ont suivi l’élection, de contester la réélection d’Alpha Oumar Konaré.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Arrêt EL 97-046 CC du 25 avril 1997
- Des dissidents de l'Adema créent un parti, le MIRIA, Afrique-Express, 23 décembre 1994 [1]
- Organisation internationale de la francophonie, Rapports de la mission exploratoire et de la mission d’observation des élections législatives du 13 avril 1997 - rapport de la mission exploratoire du 10 au 16 février 1997 [2]
- Mali, Cour constitutionnelle, Arrêt CC 96-OO3 du 25 octobre 1996
- Nouveau projet de code électoral, Afrique express N° 128, 9 décembre 1996
- Communiqué des responsables de la CPP, du PARI, du PUDP, des Partis du FCD, du RFP et les Candidats aux Elections Présidentielles, réuni au siège du MIRIA à Bamako le 14 avril 1997 [3]
- Constitution de la République du Mali de 1992, Article 30 et 31, consultable sur le site du Prodej [4]
- Élection présidentielle : dix candidats, dont le président Konaré Afrique express N° 143, 10 avril 1997
- Législatives ratées : le sort du premier tour dans les mains de la Cour Constitutionnelle, Afrique express N° 144, 24 avril 1997 [5]
- Présidentielle contestée : après l'opposition, des personnalités indépendantes en demandent le report, Afrique express N° 145, 8 mai 1997 [6]
- Organisation internationale de la Francophonie, Rapport de la mission d’observation à l’occasion du premier tour des élections présidentielles du 11 mai 1997
- Arrêt CC EP-047 du 8 mai 1997
- Les résultats de l'élection présidentielle : Konaré sans surprise, Afrique express N° 146, 15 mai 1997
- Les résultats de l'élection présidentielle : Konaré sans surprise, Afrique express N° 146, 15 mai 1997 [7]
- Manifestations lors de l'investiture du président Konaré N° 148 du Jeudi 19 juin 1997 [8]
- Législatives : campagne électorale tendue, Afrique express N° 150, 10 juillet 1997 ; Législatives : écrasante victoire du parti au pouvoir en l'absence de l'opposition, Afrique express N° 151, 24 juillet 1997 ; Troubles post-électoraux, Afrique express N° 152, 11 septembre 1997 [9]
