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« Maison militaire du roi de France » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Garde royale}}
La '''Maison militaire du roi de France''' est le nom donné à la partie militaire de la [[Maison du roi]] dans la France d'[[Ancien Régime]].
{{Infobox Unité militaire
[[File:CARNOT 28 SEPTEMBRE 2013 127.jpg|350px|thumb|Évocation de la Maison du Roy par la [[Garde républicaine (France)|garde républicaine]]]]
| nom = Maison militaire du roi
== Histoire ==
| image =
Les [[Rois de France]] ont toujours entretenu plusieurs gardes pour veiller à la sûreté de leur personne. [[Gontran (roi)|Gontran]], roi de Bourgogne et de Paris, serait le premier à avoir pris des précautions afin de se mettre à l'abri de toutes attaques de la part de factions opposées ou d'hommes seuls. Le nombre de gardes a successivement augmenté sous le règne de [[Charlemagne]], de [[Philippe Ier de France|Philippe {{Ier}}]] et de [[Louis VI de France|Louis VI]], et en particulier à l'âge d'or, sous [[Louis XII de France|Louis XII]] et [[François Ier de France|François {{Ier}}]], où les gardes royaux brillent de magnificence et d'éclat.
| taille image =
| légende =
| création = {{s-|V|e}}
| dissolution = {{s-|XIX|e}}
| pays = [[France]]
| branche =
| type =
| rôle = Protection du roi<br />Réserve d'élite
| effectif =
| fait partie de = [[Armée de terre française|Armée royale]]
| en fait partie = [[Garde du corps du roi|Gardes du corps]]<br />[[Cent-Suisses]]<br />[[Mousquetaire]]s<br />[[Gendarmes de la Garde]]<br />[[Chevau-léger de la Garde|Chevau-légers de la Garde]]<br />[[Régiment des Gardes françaises|Gardes françaises]]<br />[[Gardes suisses (France)|Gardes suisses]]<br />[[Compagnie des Grenadiers à cheval de la Maison du Roi|Grenadiers à cheval]]
| garnison =
| surnom =
| couleurs =
| honneur =
| devise =
| marche =
| mascotte =
| inscriptions =
| guerres =
| batailles =
| commandant = [[Roi de France]]
| emblème =
}}


La '''maison militaire du roi de France''' est le nom donné à la partie militaire de la [[maison du roi]] sous l'[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]]. Elle a pour mission principale d'assurer la protection du [[roi]] et de sa [[Maison de France|famille]]. Elle est sous l'autorité du [[Liste des ministres français de la Maison du Roi|secrétaire d'État à la Maison du Roi]], mais dépend de l'ordinaire des guerres, contrôlé par le [[Liste des ministres français de la Défense|secrétaire d'État à la Guerre]], pour son budget.
[[Louis XIV de France|Louis XIV]] y introduit une [[milice]] plus nombreuse, plus brillante et mieux choisie, et l'on peut dire que depuis cette période la '''Maison militaire des Rois de France''' ne fut plus composée que de l'élite de la noblesse du royaume, de vieux soldats appelées par leur bravoure à l'honneur de défendre le trône. Cette garde a toujours eu la priorité sur les autres troupes et les postes d'honneur.
La Maison militaire du Roi de France rassemblait un grand nombre d'unités, tant de cavalerie que d'infanterie, servant autant de garde personnelle au souverain que de troupes d'élites lors des conflits. Le terme même de "maison militaire" n'apparait qu'en [[1671]].


Si les rois de France ont toujours entretenu des gardes chargés de leur sécurité, le terme de « maison militaire » n'est véritablement apparu qu'au {{s|XVII|e}}. Elle connaît son apogée sous le règne de [[Louis XIV|Louis {{XIV}}]] et vit un long déclin dans la seconde moitié du {{s|XVIII|e}}.
La Maison militaire était, comme le reste de la maison du Roi, sous l'autorité du [[secrétaire d'État de la Maison du roi|secrétaire d'État de la Maison du Roi]], mais elle dépendait pour son budget de l'ordinaire des guerres contrôlé par le [[secrétaire d'État de la Guerre]].


== Histoire ==
La Maison du Roi contenait des unités composées majoritairement de gentilshommes, comme les gardes du corps et les mousquetaires, et des unités tirées de l'élite de l'armée, composées de [[roturier]]s. Il était toutefois pratiquement impossible à un roturier de parvenir au grade d'officier dans la maison du Roi.
=== Haut Moyen Âge ===
Les [[Mérovingiens]] sont les premiers à se doter de gardes pour veiller à la sûreté de leur personne et de leur demeure. La ''truste'' constitue la garde personnelle du roi, elle est formée des guerriers les plus fidèles (les ''antrustions'' ou ''leudes''). Le roi [[Francs|franc]] [[Gontran (roi)|Gontran]], serait le premier à avoir pris des précautions afin de se mettre à l'abri de toutes attaques de la part de factions opposées ou d'hommes seuls.


Les [[Carolingiens]] n'ont pas d'armée régulière permanente en dehors de la garde personnelle du roi. Elle est composée de soldats dévoués à la personne royale. Ces [[Garde (unité militaire)|gardes]] du [[palais]], héritiers des [[Garde prétorienne|prétoriens]], sont couramment appelés les « [[paladin]]s ». Le plus souvent ce sont des [[chevaliers]] d'élite. Il n'est pas rare que [[Charlemagne]], amateur de natation, invite les soldats chargés de sa garde personnelle à partager avec lui le divertissement du bain.
"Les gardes de la prévôté de l'hôtel constituent plutôt une force de police qu'une unité militaire."<ref name="Def">Benoît Defauconpret, ''Les preuves de noblesse au {{s-|XVIII|e}}'', page 113.</ref>


Sous les premiers [[Capétiens]], la garde du roi se renforce, en particulier sous les règnes de [[Philippe Ier (roi des Francs)|Philippe {{Ier}}]] et [[Louis VI le Gros|Louis {{VI}}]]. Elle est formée d'hommes choisis, les ''ostiarii'' ou ''custodes'', c'est-à-dire « portiers ». D'abord viennent les huissiers d'armes, chargés de la garde intérieure des palais. Ensuite il y a les portiers, chargés de la garde extérieure. Initialement, ces gardes ne sont pas considérés comme des militaires, ils ne suivent donc pas le roi aux armées, ni quand il quitte la capitale. Les huissiers d'armes sont assimilés à des militaires à la longue, ils deviennent les hommes d'armes. Durant la [[troisième croisade]], en [[1191]], [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] institue, pour la protection de sa personne, les sergents d'armes et les portes masses. À la fin du {{s|XIII|e}} ils formeront la compagnie des [[gardes de la porte]].
Depuis le commencement de la monarchie jusqu'à [[Philippe Auguste]] la garde du Roi était composée d'hommes choisis, que l'on appelait ''ostiarii'' ou ''custodes'', c'est-à-dire portiers. Ils sont l'origine des [[Garde de la porte|compagnies des gardes de la porte]].
{{Loupe|Garde de la porte}}


=== Bas Moyen Âge ===
La maison militaire du Roi se divisait en ''compagnies à cheval'' et en ''compagnies à pied'' ainsi qu'en ''garde du dedans'' et en ''garde du dehors'' du [[Palais du Louvre|Louvre]].
[[Image:L'Adoration des mages, Heures d'Étienne Chevalier.jpg|vignette|droite|''L'adoration des mages'', représentant Charles {{VII}} entouré par la Garde écossaise.]]
Au début du {{s|XV|e}}, les rois de France commencent à s'entourer de gardes étrangers, réputés indifférents aux intrigues de cour et partant plus dignes de confiance que les troupes françaises. L'une des unités les plus prestigieuses de la maison militaire est certainement la [[Garde écossaise (France)|garde écossaise]]. Elle est créée par [[Charles VII (roi de France)|Charles {{VII}}]] pour sceller l'''[[Auld Alliance]]''. Les plus vieux documents mentionnant la garde écossaise datent de [[1425]].


En [[1445]], [[Jacques II d'Écosse|Jacques {{II}}]] envoie un corps de vingt-quatre gentilshommes pour assurer la sécurité rapprochée du roi de France, ils deviennent les archers de la garde du roi. En [[1453]], pour marquer l'estime que Charles {{VII}} porte aux soldats de cette nation, il institue la compagnie de gens d'armes écossais. Avec le temps, cette compagnie est placée à la tête de la [[Gendarmerie de France|gendarmerie d'ordonnance]].
== Composition sociologique de la Maison militaire du roi de France ==


En [[1460]], le roi intègre les écossais à sa garde, ils forment les cent gentilshommes de l'hôtel du roi. C'est cette unité qui est habituellement connue sous le nom de « garde écossaise », tandis que les vingt-quatre meilleurs gardes de cette unité sont qualifiés de « gardes de la manche » parce que deux d'entre eux se tiennent en permanence à côté du roi pour le protéger. Les gardes de la manche sont vêtus d'un hoqueton blanc brodé d'or et portent une pertuisane à clous d'or et à frange.
Benoît Defauconpret dans son ouvrage ''Les preuves de noblesse au {{s-|XVIII|e}}'' dit ceci : "À la tête des différentes unités militaires on trouve généralement des grands (souvent des ducs). Quant aux officiers de ces corps de prestige, ils sont toujours ou presque choisis dans la noblesse. On peut à cet égard distinguer :


Désireux de s'attacher des hommes de confiance, [[Louis XI|Louis {{XI}}]] crée la compagnie des [[Cent-Suisses]] en [[1471]]. Elle est constituée exclusivement de [[mercenaires suisses]] équipés initialement d'une [[hallebarde]]. Ils servent ensuite [[Charles VIII (roi de France)|Charles {{VIII}}]] avec zèle lors de l'[[Guerres d'Italie|expédition de Naples]] entre [[1494]] et [[1497]]. Ce corps est très utilisé pour gagner les batailles.
- les corps de troupes "nobles" : dans ces troupes, on considère que les hommes du rang doivent être nobles, ou du moins proches, par leur origine et leur mode de vie, de la noblesse. Ce sont les gardes du corps, les chevau-légers, les mousquetaires, les gendarmes de la garde. Leurs officiers peuvent donc difficilement ne pas être nobles ; pour la principale de ces unités (gardes du corps), ils font d'ailleurs, depuis au moins 1775, des preuves sur titres devant le généalogiste des ordres du Roi.


Par [[édit]] du {{date|4|septembre|1474}}, une compagnie de cent hommes d'armes français est instituée pour la garde du corps du roi. Cette troupe est longtemps connue sous le sobriquet de « [[Gentilshommes ordinaires de la Maison du Roi|gentilshommes à bec de corbin]] », parce qu'ils portent, dans le service, une [[hache]] équilibrée sur son manche par une pointe recourbée. C'est la « petite garde », qui sert à l'intérieur du palais, par opposition à la « grande garde » (garde écossaise), qui sert d'escorte au roi à l'extérieur du palais. Satisfait de sa petite garde, Louis {{XI}} crée en [[1479]] une seconde compagnie française de gardes du corps.
- les corps non nobles, pour lesquels la noblesse n'est pas, même en théorie, requise des hommes du rang. Ce sont : les gardes de la porte du Roi, les grenadiers à cheval et surtout les gardes françaises. À ces corps on joint traditionnellement celui de la gendarmerie, même s'il ne fait pas réellement partie de la maison militaire. (...). La gendarmerie recrute surtout dans la bourgeoisie, mais aussi dans la noblesse (en 1788 on compte environ un tiers de nobles parmi les hommes du rang). Dans ces corps de prestige, on peut là aussi raisonnablement présumer que les officiers sont toujours des nobles (avec cependant quelques exceptions chez les gardes de la porte). (...)"<ref name="Def"/>


=== Renaissance ===
"Les chevau-légers sont le seul corps de la maison du Roi où, pendant presque tout le {{s-|XVIII|e}}, les hommes du rang doivent impérativement être nobles."<ref>Benoit Defauconpret, ''Les preuves de noblesse au {{s-|XVIII|e}}'', ICC, 1999, page 120.</ref> rapporte également Benoit Defauconpret.
C'est sous le règne de [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] que les troupes chargées de la garde du roi commencent à se structurer. La maison militaire se compose ainsi en [[1515]] :
* Les [[Garde du corps du roi|gardes du corps]], unité de cavalerie organisée en quatre [[Compagnie (militaire)|compagnies]], une écossaise et trois françaises.
* Les [[gardes de la porte]], unité à pied chargée de la garde des portes intérieures du palais pendant la journée.
* Les [[Garde de la prévôté|gardes de la prévôté]], unité à pied chargée de la police à la [[Cour de France|cour]] sous les ordres du [[grand prévôt de France]].
* Les [[Cent-Suisses]], unité d'infanterie d'élite composée de [[Mercenaires suisses|soldats suisses]], instituée en 1471 par [[Louis XI|Louis {{XI}}]].


En temps de guerre, les gentilshommes désireux de combattre aux côtés du roi sont rassemblés dans la cornette blanche. La compagnie des gendarmes écossais, qui fait partie de la [[Gendarmerie de France|gendarmerie d'ordonnance]], assume les fonctions d'un corps de la maison du roi, mais elle n'en fait pas officiellement partie.
== La Maison du roi sous [[François Ier de France|François {{Ier}}]] ==


=== Grand Siècle ===
C'est sous le règne de [[François Ier de France|François {{Ier}}]] que les troupes chargées de la garde du Roi commencent à se structurer. Toutefois dès la fin du Moyen Âge, certains souverains ont rassemblé autour d'eux des unités de gardes, comme la célèbre [[garde écossaise (France)|garde écossaise]] de [[Charles VII de France|Charles VII]].
Le nombre d'unités de la maison militaire s'accroît dès la fin du {{s|XVI|e}}. Sous le règne des derniers Valois et des deux premiers Bourbon, plusieurs unités sont créées :
* Les [[Régiment des Gardes françaises|gardes françaises]] : unité d'infanterie créée en [[1560]] par [[Catherine de Médicis]].
* Les [[Chevau-léger de la Garde|chevau-légers de la garde]] : unité de cavalerie légère créée en [[1593]]. Ses membres remplacent les gentilshommes à bec de corbin.
* Les [[Gendarme de la Garde|gendarmes de la garde]] : unité de cavalerie lourde créée en [[1609]].
* Les [[Gardes suisses (France)|gardes suisses]] : [[régiment]] d'infanterie créé en [[1616]]. Il ne s'agit pas officiellement d'un corps de la maison du roi, mais il en assume toutes les fonctions.
* Les [[mousquetaire]]s : compagnie d'infanterie montée créée en [[1622]], dissoute en [[1646]], et reconstituée en [[1657]] ; en [[1660]], les effectifs des mousquetaires sont doublés par l'intégration à la maison du roi de la compagnie de mousquetaires du [[cardinal Mazarin]].
* Les [[Compagnie des Grenadiers à cheval de la Maison du Roi|grenadiers à cheval]] : compagnie créée par [[Louis XIV]] en [[1676 en France|1676.]]


[[Image:Mousquetaires+Prise+de+Valenciennes.+17+mars+1677.jpg|vignette|gauche|Mousquetaires gris à [[Siège de Valenciennes (1677)|Valenciennes]] (1677).]]
La maison se compose sous François {{Ier}} des
* [[garde du corps du roi|Gardes du corps]], unité de cavalerie organisée en quatre [[Compagnie (militaire)|compagnies]], une écossaise - descendante de la garde de Charles VII - et trois françaises.
* [[Gentilhomme à bec de corbin]], unité de cavalerie qui tire son nom de l'arme qu'elle utilise, une sorte de [[hallebarde]] terminée par un fer en forme de bec de corbeau ou ''corbin''
* [[Cent-Suisses]], unité d'infanterie d'élite composée de [[Mercenaires suisses|soldats suisses]], instituée en 1471 par [[Louis XI]].


C'est sans doute sous le règne de [[Louis XIII|Louis {{XIII}}]] que les troupes de la maison militaire sont divisées en « garde du dedans du Louvre », rassemblant les gardes du corps, les Cent-Suisses, les gardes de la porte et les gardes de la prévôté et « garde du dehors du Louvre » rassemblant les autres unités. Il y a aussi les compagnies à cheval et les compagnies à pied.
En temps de guerre, les gentilshommes désireux de combattre aux côtés du Roi sont rassemblés dans la ''Cornette du Roi'' ou ''Cornette blanche''. La compagnie des ''gendarmes écossais'', qui fait partie de la [[gendarmerie de France|gendarmerie d'ordonnance]], assume les fonctions d'un corps de la maison du Roi, mais elle n'en fait pas officiellement partie.


[[Louis XIV|Louis {{XIV}}]] transforme la maison militaire en un corps d'élite, chargé non seulement de la protection de la personne du roi, mais également des attaques les plus difficiles. Il faut souligner par exemple l'action des mousquetaires à [[Siège de Maastricht (1673)|Maastricht]] en [[1673]], où [[d'Artagnan]] trouve la mort, celle des gardes du corps à [[bataille de Leuze|Leuze]] en [[1691]] et celle des gardes françaises à [[bataille de Steinkerque|Steinkerque]] en [[1692]]. Le nombre de troupes de la maison du roi est augmenté de manière très importante lors du règne du Roi-Soleil.
Deux unités furent, peut-être, créées à cette époque, les ''gardes de la porte'', chargés de la garde des portes intérieures du palais pendant la journée, et les ''gardes de la prévôté'', aux ordres du [[grand prévôt de France]] et chargés de la police à la Cour.


Le roi modernise également les uniformes et les équipements, ils se doivent de briller de magnificence et d'éclat. Louis {{XIV}} y introduit une [[milice]] plus nombreuse et mieux choisie. C'est depuis cette période que le terme de « maison militaire du roi de France » est utilisé. La maison militaire n'est plus composée que de l'élite de la noblesse du royaume, de vieux soldats appelées par leur bravoure à l'honneur de défendre le trône. La maison du roi contient des unités composées majoritairement de gentilshommes et des unités tirées de l'élite de l'armée, composées de [[roturier]]s. Il est toutefois pratiquement impossible à un roturier de parvenir au grade d'officier dans la maison du roi. Cette garde a toujours eu la priorité sur les autres troupes et les postes d'honneur.
On peut remarquer le grand nombre d'unités étrangères dans la maison du roi. Les étrangers sont réputés être indifférents aux intrigues de cour et partant plus dignes de confiance que les troupes françaises.


C'est sous le règne de Louis {{XIV}} que les gardes de la prévôté constituent plutôt une force de police qu'une unité militaire<ref name="Defauconpret">{{Ouvrage|prénom1=Benoît|nom1=Defauconpret|titre=Les preuves de noblesse au {{s-|XVIII|e}}|lieu=Paris|éditeur=[[L'Intermédiaire des chercheurs et curieux]]|année=1999|isbn=978-2-908003-13-0}}.</ref>. De même, en [[1674]], les quatre compagnies de gardes du corps, jusqu'alors indépendantes, sont dotées d'un état-major commun. Les gardes du corps sont surnommés la « maison bleue », en référence à la couleur de leur uniforme, distincte du rouge des autres corps.
== Des rois François {{Ier}} à [[Louis XIII]] ==


=== Siècle des Lumières ===
Le nombre d'unités de la maison militaire s'accroît dès le {{XVIe siècle}}. Sous le règne des derniers Valois et des deux premiers Bourbons, on observe la création des :
[[Image:CARNOT 28 SEPTEMBRE 2013 127.jpg|350px|vignette|Évocation de la maison militaire par la [[Garde républicaine (France)|garde républicaine]] (2013).]]
* [[Régiment des Gardes françaises|Gardes françaises]] : unité d'infanterie créée en [[1563]], supprimée en [[1573]] et rétablie l'année suivante.
Les charges sont plus onéreuses au sein de la maison militaire que dans l'armée régulière : « il faut débourser {{unité|75000|livres}} pour devenir colonel propriétaire dans l'infanterie, {{unité|100000}} à {{unité|120000|livres}} dans la cavalerie. Dans la maison du roi les charges sont plus onéreuses : en 1743 un guidon de gendarmes (grade équivalent à celui de [[maréchal de camp]] dans les troupes réglées) coûte {{unité|100000|francs}}, un capitaine des mousquetaires paie sa compagnie {{unité|350000|livres}} »<ref name="Solnon">{{Ouvrage|prénom1=Jean-François|nom1=Solnon|lien auteur1=Jean-François Solnon|titre=La cour de France|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1987|passage=496 et 513|isbn=}}.</ref>.
* [[Chevau-léger de la Garde|Chevau-légers de la Garde]] : unité de cavalerie légère créée en [[1593]]. Ses membres remplacèrent les gentilshommes à bec de corbin.
* [[Gendarme de la Garde|Gendarmes de la Garde]] : unité de cavalerie lourde créée en [[1609]].
* [[Gardes suisses (France)|Gardes Suisses]] : [[régiment]] d'infanterie créé en [[1616]]. Il ne s'agit pas officiellement d'un corps de la maison du Roi, mais il en assume toutes les fonctions.
* [[Mousquetaire]]s : compagnie d'infanterie montée créée en [[1622]].


La fin du règne de Louis {{XIV}} et celui de ses successeurs voient se succéder les critiques contre la maison militaire. Certains corps, comme les gardes françaises à [[Port-Royal des Champs|Port-Royal]] en [[1709]], ou encore les mousquetaires, chargés de l'arrestation des [[Parlement (Ancien Régime)|parlementaires]], jouent de plus en plus un rôle de police, ce qui les décrédibilise militairement et remet en cause leur utilité. Le déclin de leur importance militaire, visible à la [[bataille de Dettingen]] ou à celle de [[bataille de Fontenoy|Fontenoy]] en est une autre cause. Le calme politique de la période, exempte de tout soulèvement armé d'importance ne rendait pas nécessaire le maintien d'une garde personnelle pléthorique. Enfin, le coût de ces unités, dont certaines n'avaient plus qu'un rôle cérémoniel, est très relevé dans une période d'endettement de la royauté.
C'est sans doute sous le règne de [[Louis XIII]] que les troupes de la maison militaire furent divisées en ''garde du dedans du Louvre'', rassemblant les gardes du corps, les cent-Suisses, les gardes de la Porte et les gardes de la prévôté et ''garde du dehors du Louvre'' rassemblant les autres unités.


Les gardes françaises, accusées de plus perturber l'ordre public que de le maintenir, sont reprises en main et encasernées à partir de [[1764]]. Sur ordre du roi, le [[Claude-Louis de Saint-Germain|comte de Saint-Germain]], secrétaire d'État à la guerre, taille dans les dépenses de la maison et supprime en [[1775]]-[[1776]] les mousquetaires et les [[Compagnie des Grenadiers à cheval de la Maison du Roi|grenadiers à cheval]]. Il réduit également les effectifs des chevau-légers, des gendarmes et des gardes du corps. « Après les réformes de Saint-Germain, la défense de la cour n'est assurée que par une compagnie de Cent-Suisses, les gardes de la porte et les gardes du corps »<ref name="Solnon"/>.
== Le règne du roi [[Louis XIV de France|Louis XIV]] ==
Louis XIV transforme la maison militaire en un corps d'élite, chargé non seulement de la protection de la personne du souverain, mais également des attaques les plus difficiles. On connait notamment l'action des mousquetaires à [[Siège de Maastricht (1673)|Maastricht]] en [[1673]], où [[Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan|d'Artagnan]] trouve la mort, celle des gardes du corps à [[bataille de Leuze|Leuze]] en [[1691]] et celle des gardes françaises à [[bataille de Steinkerque|Steinkerque]] en [[1692]]. Le nombre de troupes de la maison du Roi fut augmenté de manière très importante lors du règne du Roi-Soleil.


Les chevau-légers, les gendarmes de la garde, les gardes de la porte et ceux de la prévôté sont supprimés en [[1787]], la [[Gendarmerie de France|gendarmerie d'ordonnance]] en [[1788]].
Elle comprend divers corps créés au fil des années, dont :
* les [[Garde du corps du roi|Gardes du corps]] : quatre compagnies indépendantes jusqu’en [[1674]], lorsqu’elles sont dotées d'un état-major commun. Les gardes du corps sont surnommés la ''Maison bleue'', de la couleur de leur uniforme, distincte du rouge des autres corps ;
* les [[Cent-Suisses]] (1497-1792) ;
* les [[Régiment des Gardes françaises|Gardes françaises]] ([[1563]]-1789) ;
* les [[Chevau-léger de la Garde|Chevaux-légers de la Garde]] ([[1593]]-1787) ;
* les [[Gendarme de la garde|gendarmes de la garde]] ([[1609]]/[[1611]]-1787). Ils se structurent à partir de [[1660]] en un corps assimilé à la maison militaire. Les ''gendarmes écossais'' en sont la première compagnie ;
* les [[Gardes suisses (France)|gardes suisses]] ([[1616]]-1792) ;
* les [[Mousquetaire]]s (1622-1646, 1657-1776 et 1789) :
** la première compagnie, créée en [[1622]] et dissoute en [[1646]], est reconstituée en [[1657]] ;
** en [[1660]], les effectifs des mousquetaires sont doublés par l’intégration à la maison du roi de la compagnie de mousquetaires du [[cardinal Mazarin]] ;
* la [[gendarmerie de France]] ([[1660]]-[[1788]]) ;
* les grenadiers à cheval ([[1676]]-1776).


== Le {{XVIIIe siècle}} ==
=== Révolution ===
{{article détaillé|Garde constitutionnelle du Roi}}
[[Image:Tuileries Henri Motte.jpg|vignette|gauche|Les suisses défendant le [[Palais des Tuileries|Tuileries]] en [[1792]].]]
La [[Révolution française|Révolution]] voit la fin de la maison militaire, malgré les nombreux efforts du roi à la fin de l'Ancien Régime pour réduire les coûts. La plupart des corps restent fidèles au roi. Lors des [[journées des 5 et 6 octobre 1789]], le [[Château de Versailles|palais]] est envahi par la foule, deux gardes du corps chargés de la protection des appartements de la [[Marie-Antoinette d'Autriche|reine]] sont tués.


Cependant, les gardes françaises prennent majoritairement le parti des révolutionnaires et participent aux évènements de [[1789]]. Ils sont peu après versés dans la [[Garde nationale (France)|garde nationale]] de [[Paris]]. La maison militaire est supprimée en [[1791]], à l'exception des gardes suisses qui luttent jusqu'à la mort pour [[Journée du 10 août 1792|défendre le palais des Tuileries]] en [[1792]].
Les charges sont plus onéreuses au sein de la Maison militaire du Roi que dans l'armée régulière : "Il faut débourser {{unité|75000|livres}} pour devenir colonel propriétaire dans l'infanterie, {{formatnum:100000}} à {{formatnum:120000}} livres dans la cavalerie. Dans la Maison du roi les charges sont plus onéreuses : en 1743 un guidon de gendarmes (grade équivalent à celui de maréchal de camp dans les troupes réglées) coûte {{formatnum:100000}} francs, un capitaine des mousquetaires paie sa compagnie {{formatnum:350000}} livres."<ref name="Solnon">[[Jean-François Solnon]], ''La Cour de France'', pages 496 et 513.</ref>


La [[Garde constitutionnelle du Roi]] succède aux quatre compagnies de gardes du corps, après la [[fuite de Varennes]] le {{date|21|juin|1791}}, et malgré la vive opposition de beaucoup de [[Club des Jacobins|jacobins]]. [[Louis XVI|Louis {{XVI}}]] retarde la création de cette nouvelle garde pour conserver ses anciens gardes. Quand elle entre en fonction en février [[1792]], le roi autorise la garde nationale à continuer de servir le plus près de sa personne, pour éviter les jalousies.
La fin du règne de Louis XIV et celui de ses successeurs virent se succéder les critiques contre la maison militaire du Roi. Certains corps, comme les gardes françaises à [[Port-Royal des Champs|Port-Royal]] en [[1709]], ou encore les mousquetaires, chargés de l'arrestation des [[parlement (Ancien Régime)|parlementaires]], jouent de plus en plus un rôle de police, ce qui les décrédibilise militairement et remet en cause leur utilité. Le déclin de leur importance militaire, visible à la [[bataille de Dettingen]] ou à celle de [[bataille de Fontenoy|Fontenoy]] en est une autre cause. Le calme politique de la période, exempte de tout soulèvement armé d'importance ne rendait pas nécessaire le maintien d'une garde personnelle pléthorique. Enfin le coût de ces unités, dont certaines n'avaient plus qu'un rôle cérémoniel, fut très relevé dans une période d'endettement de la royauté.


=== Restauration ===
Les gardes françaises, accusées de plus perturber l'ordre public que de le maintenir, furent reprises en main et encasernées à partir de [[1764]]. Sur ordre Roi, le comte de Saint-Germain, secrétaire d'État de la Guerre, tailla dans les dépenses de la maison et supprima en [[1775]]-[[1776]] les mousquetaires et les grenadiers à cheval. Il réduisit également les effectifs des chevau-légers, des gendarmes et des gardes du corps. "Après les réformes de Saint-Germain, la défense de la Cour n'est assurée que par une compagnie de cent-Suisses, les gardes de la porte et les gardes du corps."<ref name="Solnon"/>
{{article détaillé|Garde royale (France)}}
Après la [[Première Restauration]], [[Louis XVIII|Louis {{XVIII}}]] tente de recréer la maison militaire telle qu'elle a pu l'être à son apogée, rétablissant même les unités essentiellement cérémoniales dissoutes par Louis {{XVI}} en [[1787]]. Le roi cherche à confier à des officiers [[Émigration française (1789-1815)|royalistes émigrés]] un rôle militaire. Cependant, le temps manque pour former une nouvelle garde suisse avant le [[Vol de l'aigle|retour de Napoléon]] en mars [[1815]]. La maison militaire se désintègre lors de la [[Exil du gouvernement de Louis XVIII à Gand|fuite de Louis {{XVIII}} à Gand]] et il ne reste que {{nombre|450|hommes}} pour franchir la frontière.


Après la [[Seconde Restauration]], aucune tentative sérieuse n'est entreprise pour restaurer la maison militaire du roi et celle-ci est remplacée, à l'exception des compagnies des gardes du corps et des Cent-Suisses, par une garde royale dont les effectifs se rapprochent de ceux d'une [[Division (militaire)|division]].
Les chevau-légers, les gendarmes de la garde, les gardes de la porte et ceux de la prévôté furent supprimés en [[1787]], la [[gendarmerie de France]] en [[1788]].


La garde royale se compose de huit régiments d'infanterie, huit régiments de cavalerie et un régiment d'artillerie. Elle est licenciée le {{date|11|août|1830}}, à la suite des [[Trois Glorieuses]] et de l'expulsion de la branche aînée des Bourbon.
Les mousquetaires connurent une éphémère renaissance en 1814.


== Recrutement ==
Lors de la révolution, les gardes françaises prirent le parti du peuple et participèrent aux évènements révolutionnaires de [[1789]]. Ils furent peu après versés dans la [[Garde nationale (France)|garde nationale]] de Paris. La maison militaire du Roi fut supprimée en [[1791]], à l'exception des gardes suisses qui luttèrent jusqu'à la mort pour défendre le palais des Tuileries en [[1792]].
La maison militaire du roi étant l'élite de l'[[Armée de terre française|armée royale]], le recrutement s'opère majoritairement auprès de la [[Noblesse française|noblesse]]. À la tête des différentes unités, il y a généralement des [[Duc et pair|ducs]]<ref name="Defauconpret" />. Ainsi, le capitaine des [[Cent-Suisses]] à la veille de la [[Révolution française|Révolution]] est le [[Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac|duc de Brissac]]. C'est la [[Maison de Noailles|famille de Noailles]] qui tient le commandement de la prestigieuse [[Garde écossaise (France)|{{1re|compagnie}} des gardes du corps]] depuis [[1651]]. En outre, il n'est pas rare de trouver un [[prince du sang]] parmi les [[Colonel général (France)|colonels généraux]] ; c'est le cas du [[Charles X|comte d'Artois]], frère de [[Louis XVI|Louis {{XVI}}]], qui est nommé colonel général des Suisses et Grisons en [[1771]].


Les officiers des différents corps de la maison militaire sont presque toujours choisis dans la noblesse. Ceux des [[Garde du corps du roi|gardes du corps]] font d'ailleurs, depuis au moins [[1775]], des preuves sur titres devant le [[Liste des officiers de l'ordre du Saint-Esprit|généalogiste des ordres du roi]]. Il n'y a que chez les [[Garde de la porte|gardes de la porte]] que quelques exceptions à ce principe peuvent être relevées.
{{article détaillé|Garde constitutionnelle du Roi}}


Pour les [[hommes du rang]], il faut distinguer en fonction du corps. La plupart du temps, il faut être nobles, ou du moins proches, par leur origine et leur mode de vie, de la noblesse. C'est le cas notamment pour les gardes du corps, les [[Chevau-léger de la Garde|chevau-légers]], les [[mousquetaire]]s et les [[Gendarme de la Garde|gendarmes de la garde]]. Certains corps ne requièrent pas que les hommes du rang soient nobles. Ce sont les gardes de la porte, les grenadiers à cheval et surtout les [[Régiment des Gardes françaises|gardes françaises]]. À ces corps il est traditionnellement joint celui de la [[Gendarmerie de France|gendarmerie]], même s'il ne fait pas réellement partie de la maison militaire. La gendarmerie recrute essentiellement dans la [[bourgeoisie]], mais aussi dans la noblesse. En [[1788]], il y a environ un tiers de nobles parmi les hommes du rang.
== La [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] ==
{{article détaillé|Maison militaire du Roi et Garde royale sous la Restauration française}}


== Combats et batailles ==
== Combats ==
* 15 décembre 1650: [[Bataille de Rethel]]
* [[Bataille de Baugé|Baugé]] ([[1421]])
* [[Bataille de Montlhéry|Montlhéry]] ([[1465]])
* 1740-1748 : [[Guerre de Succession d'Autriche]]
* [[Surprise de Meaux|Meaux]] ([[1567]])
** [[Ordre de bataille lors de la bataille de Fontenoy|11 mai 1745]] : [[Bataille de Fontenoy]]
* [[Bataille de Rethel (1650)|Rethel]] ([[1650]])
* [[Siège de Maastricht (1673)|Maastricht]] ([[1673]])
* [[Bataille de Leuze|Leuze]] ([[1691]])
* [[Bataille de Steinkerque|Steinkerque]] ([[1692]])
* [[Bataille de Dettingen|Dettingen]] ([[1743]])
* [[Bataille de Fontenoy|Fontenoy]] ([[1745]])
* [[Journée du 10 août 1792|Tuileries]] ([[1792]])
* [[Bataille du Trocadéro|Trocadéro]] ([[1823]])


== Uniformes ==
== Uniformes ==
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French Guard Regiment - 1630 Louis XIII. Régiment des Gardes Françaises. Sergent; Piquier; Mousquetaire (Gustvave David, 1830).jpg|left|thumb|''Gardes françaises, sergent, piquier et mousquetaire (1630)''
Fichier:French Guard Regiment - 1630 Louis XIII. Régiment des Gardes Françaises. Sergent; Piquier; Mousquetaire (Gustvave David, 1830) - cropped.jpg|''Gardes françaises, sergent, piquier et mousquetaire (1630).''
Garde de la manche 1786.png|''Garde de la manche (1786)''
Fichier:Garde de la manche 1786.png|''Garde de la manche (1786).''
Garde du corps du roi.png|thumb|150px|''Garde du corps (1786)''
Fichier:Garde du corps du roi.png|''Garde du corps (1786).''
Chevau-légers de la garde 1786.png|thumb|150px|''Chevau-léger de la Maison militaire du roi (1786)''
Fichier:Chevau-légers de la garde 1786.png|''Chevau-léger de la garde (1786).''
Gendarmes de la garde.png|thumb|150px|''Gendarme de la Maison militaire du roi (1724)''
Fichier:Gendarmes de la garde.png|''Gendarme de la garde (1724).''
Gardes de la porte.png|thumb|150px|''Garde de la Porte (1724)''
Fichier:Gardes de la porte.png|''Garde de la porte (1724).''
Gardes françaises 1757.png|thumb|150px|''Garde française (1757)''
Fichier:Gardes françaises 1757.png|''Garde française (1757).''
Gardes suisses 1750.png|thumb|150px|''Garde Suisse (1750)''
Fichier:Gardes suisses 1750.png|''Garde suisse (1750).''
Cent suisses 1786.png|thumb|150px|''Cent Suisse (1786)''
Fichier:Cent suisses 1786.png|''Cent-Suisse (1786).''
Gardes de la prévôté 1786.png|thumb|150px|''Garde de la prévôté de l'hôtel (1786)''
Fichier:Gardes de la prévôté 1786.png|''Garde de la prévôté (1786).''
1er compagnie Garde du corps de Monsieur.png|''{{1re|compagnie}} - Garde du corps de Monsieur (1786)''
Fichier:1er compagnie Garde du corps de Monsieur.png|''{{1re|compagnie}} des gardes du corps de Monsieur (1786).''
2e compagnie Garde du corps de Monsieur.png|''{{2e|compagnie}} - Garde du corps de Monsieur (1786)''
Fichier:1er compagnie Garde du corps du comte d'Artois.png|''Garde du corps du comte d'Artois (1786).''
1er compagnie Garde du corps du comte d'Artois.png|''{{1re|compagnie}} - Garde du corps du comte d'Artois (1786)''
Fichier:Gardes suissed de comte d'Artois 1786.png|''Garde suisse du comte d'Artois (1786).''
Fichier:Grenadiers à cheval 1774.png|''Grenadier à cheval de la garde (1774).''
Gardes suissed de comte d'Artois 1786.png|''Garde suisse du comte d'Artois (1786)''
Fichier:Mousquetaires du roi.jpg|''Mousquetaires du roi (1660-1814).''
Grenadiers à cheval 1774.png|''Grenadier à cheval de la Maison militaire du roi (1774)''
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== Personnes membres de la maison militaire ==
==Articles connexes==
* [[D'Artagnan|d'Artagnan (Charles de Batz de Castelmore dit)]] (1611-1673), [[Capitaine-lieutenant#France|lieutenant-capitaine]] des mousquetaires gris.
* [[Maison du Roi]] qui est l'administration domestique
* [[Karl Josef von Bachmann|Joseph de Bachmann]] (1734-1792), [[lieutenant-colonel]] des [[Gardes suisses (France)|gardes suisses]].
* [[Maison ecclésiastique du roi de France|Maison ecclésiastique du Roi]] qui avait la charge du culte divin en présence du souverain.
* [[Charles de Bérard, marquis de Montalet|Charles de Bérard de Montalet]], capitaine commandant la [[Compagnie des Mousquetaires du Roi|compagnie des mousquetaires du roi]] de 1622 à 1627.
* [[Maison civile du roi de France|Maison civile du Roi de France]]
* [[Louis-Philippe de Durfort]] (1733-1800), cornette des chevau-légers de la garde et [[militaire]].
* [[Garde constitutionnelle du Roi]]
* [[Théodore Géricault]] (1791-1824), mousquetaire gris et [[Artiste peintre|peintre]].
* [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|Victor de Ghaisne de Bourmont]] (1773-1846), enseigne des [[Régiment des Gardes françaises|gardes françaises]] et [[maréchal de France]].
* [[François-Emmanuel Guignard de Saint-Priest]] (1735-1821), exempt des gardes du corps et [[ministre]].
* [[Alphonse de Lamartine]] (1790-1869), garde du corps, [[poète]] et [[Personnalité politique|homme politique]].
* [[Pierre de Montesquiou d'Artagnan]] (1640-1725), mousquetaire gris et [[maréchal de France]].
* [[Louis de Rouvroy de Saint-Simon]] (1675-1755), mousquetaire gris et [[écrivain]].
* [[Thomas de Treil de Pardailhan]] (1754-1822), gendarme de la garde puis enseigne des gardes suisses de [[Louis XVIII|Monsieur]] et [[député]].
* [[Pierre de Voyer d'Argenson]] (1625-1709), enseigne des gardes du corps et [[gouverneur de la Nouvelle-France]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==

{{Références}}
{{Références}}


== Sources et Bibliographie ==
== Voir aussi ==
* Barbiche, Bernard, ''Les Institutions de la monarchie française à l'époque moderne'', Paris, <small>PUF</small>, 1999
* Chagniot, Jean, "Maison militaire du Roi", ''Dictionnaire de l'Ancien régime'', Lucien Bély dir., Paris, <small>PUF</small>, 1996
* [[Hervé Drévillon|Drévillon, Hervé]], ''L'Impôt du sang'', Paris, Tallandier, 2005
* Étienne Titeux, ''Histoire de la maison militaire du roi de 1814 à 1830'', Ed. Baudry (Paris), 1890
*''Histoire de la maison militaire du roi de 1814 à 1830'', E. Titeux, Ed. Baudry (Paris), 1890
*''Encyclopédie théologique'', Tome I, Vol. 2, Jacques-Paul Migne, Paris, 1859
*''Dictionnaire de la conversation et de la lecture'', Volume 29, Bellin-Mandar, Paris, 1836

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=== Articles connexes ===
* [[Maison du roi]]
* [[Maison ecclésiastique du roi de France|Maison ecclésiastique du roi]]
* [[Garde constitutionnelle du Roi|Garde constitutionnelle]]
* [[Garde impériale (Premier Empire)|Garde impériale]]
* [[Garde royale (France)|Garde royale]]

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Barbiche|lien auteur1=Bernard Barbiche|titre=Les institutions de la monarchie française à l'époque moderne|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=2012|pages totales=430|isbn=978-2-13-060678-9 |présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_2000_num_32_1_2381_t1_0609_0000_1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Chagniot|titre=Dictionnaire de l'Ancien Régime|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|année=1996|passage=Maison militaire du roi|isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hervé|nom1=Drévillon|lien auteur1=Hervé Drévillon|titre=L'impôt du sang|sous-titre=le métier des armes sous {{souverain-|Louis XIV}}|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2005|pages totales=526|isbn=2-84734-247-8|présentation en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2006/05/25/le-choix-des-armes_775773_3260.html}}, {{lire en ligne|lien=https://journals.openedition.org/rha/5292|texte=présentation en ligne}}.
* Rémi Masson, « La Maison militaire du roi : évolutions et résistances d'une culture de guerre », dans Benjamin Deruelle et Arnaud Guinier (dir.), ''La construction du militaire'', vol. 2 : ''Cultures et identités combattantes en Europe de la guerre de Cent Ans à l'entre-deux guerres'', Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Guerre et paix », 2017, 360 p., {{isbn|978-2-85944-997-1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Titeux|titre=Histoire de la maison militaire du roi de 1814 à 1830|lieu=Paris|éditeur=Baudry|année=1890}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques-Paul|nom1=Migne|lien auteur1=Jacques-Paul Migne|titre=Encyclopédie théologique|volume=2|tome=I|lieu=Paris|éditeur=Migne|année=1859}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=William|nom1=Duckett|lien auteur1=William Duckett (journaliste)|titre=Dictionnaire de la conversation et de la lecture|volume=29|lieu=Paris|éditeur=Bellin-Mandar|année=1838}}.


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Maison militaire du roi
Création Ve siècle
Dissolution XIXe siècle
Pays France
Rôle Protection du roi
Réserve d'élite
Fait partie de Armée royale
Composée de Gardes du corps
Cent-Suisses
Mousquetaires
Gendarmes de la Garde
Chevau-légers de la Garde
Gardes françaises
Gardes suisses
Grenadiers à cheval
Commandant Roi de France

La maison militaire du roi de France est le nom donné à la partie militaire de la maison du roi sous l'Ancien Régime. Elle a pour mission principale d'assurer la protection du roi et de sa famille. Elle est sous l'autorité du secrétaire d'État à la Maison du Roi, mais dépend de l'ordinaire des guerres, contrôlé par le secrétaire d'État à la Guerre, pour son budget.

Si les rois de France ont toujours entretenu des gardes chargés de leur sécurité, le terme de « maison militaire » n'est véritablement apparu qu'au XVIIe siècle. Elle connaît son apogée sous le règne de Louis XIV et vit un long déclin dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les Mérovingiens sont les premiers à se doter de gardes pour veiller à la sûreté de leur personne et de leur demeure. La truste constitue la garde personnelle du roi, elle est formée des guerriers les plus fidèles (les antrustions ou leudes). Le roi franc Gontran, serait le premier à avoir pris des précautions afin de se mettre à l'abri de toutes attaques de la part de factions opposées ou d'hommes seuls.

Les Carolingiens n'ont pas d'armée régulière permanente en dehors de la garde personnelle du roi. Elle est composée de soldats dévoués à la personne royale. Ces gardes du palais, héritiers des prétoriens, sont couramment appelés les « paladins ». Le plus souvent ce sont des chevaliers d'élite. Il n'est pas rare que Charlemagne, amateur de natation, invite les soldats chargés de sa garde personnelle à partager avec lui le divertissement du bain.

Sous les premiers Capétiens, la garde du roi se renforce, en particulier sous les règnes de Philippe Ier et Louis VI. Elle est formée d'hommes choisis, les ostiarii ou custodes, c'est-à-dire « portiers ». D'abord viennent les huissiers d'armes, chargés de la garde intérieure des palais. Ensuite il y a les portiers, chargés de la garde extérieure. Initialement, ces gardes ne sont pas considérés comme des militaires, ils ne suivent donc pas le roi aux armées, ni quand il quitte la capitale. Les huissiers d'armes sont assimilés à des militaires à la longue, ils deviennent les hommes d'armes. Durant la troisième croisade, en 1191, Philippe Auguste institue, pour la protection de sa personne, les sergents d'armes et les portes masses. À la fin du XIIIe siècle ils formeront la compagnie des gardes de la porte.

Bas Moyen Âge[modifier | modifier le code]

L'adoration des mages, représentant Charles VII entouré par la Garde écossaise.

Au début du XVe siècle, les rois de France commencent à s'entourer de gardes étrangers, réputés indifférents aux intrigues de cour et partant plus dignes de confiance que les troupes françaises. L'une des unités les plus prestigieuses de la maison militaire est certainement la garde écossaise. Elle est créée par Charles VII pour sceller l'Auld Alliance. Les plus vieux documents mentionnant la garde écossaise datent de 1425.

En 1445, Jacques II envoie un corps de vingt-quatre gentilshommes pour assurer la sécurité rapprochée du roi de France, ils deviennent les archers de la garde du roi. En 1453, pour marquer l'estime que Charles VII porte aux soldats de cette nation, il institue la compagnie de gens d'armes écossais. Avec le temps, cette compagnie est placée à la tête de la gendarmerie d'ordonnance.

En 1460, le roi intègre les écossais à sa garde, ils forment les cent gentilshommes de l'hôtel du roi. C'est cette unité qui est habituellement connue sous le nom de « garde écossaise », tandis que les vingt-quatre meilleurs gardes de cette unité sont qualifiés de « gardes de la manche » parce que deux d'entre eux se tiennent en permanence à côté du roi pour le protéger. Les gardes de la manche sont vêtus d'un hoqueton blanc brodé d'or et portent une pertuisane à clous d'or et à frange.

Désireux de s'attacher des hommes de confiance, Louis XI crée la compagnie des Cent-Suisses en 1471. Elle est constituée exclusivement de mercenaires suisses équipés initialement d'une hallebarde. Ils servent ensuite Charles VIII avec zèle lors de l'expédition de Naples entre 1494 et 1497. Ce corps est très utilisé pour gagner les batailles.

Par édit du , une compagnie de cent hommes d'armes français est instituée pour la garde du corps du roi. Cette troupe est longtemps connue sous le sobriquet de « gentilshommes à bec de corbin », parce qu'ils portent, dans le service, une hache équilibrée sur son manche par une pointe recourbée. C'est la « petite garde », qui sert à l'intérieur du palais, par opposition à la « grande garde » (garde écossaise), qui sert d'escorte au roi à l'extérieur du palais. Satisfait de sa petite garde, Louis XI crée en 1479 une seconde compagnie française de gardes du corps.

Renaissance[modifier | modifier le code]

C'est sous le règne de François Ier que les troupes chargées de la garde du roi commencent à se structurer. La maison militaire se compose ainsi en 1515 :

En temps de guerre, les gentilshommes désireux de combattre aux côtés du roi sont rassemblés dans la cornette blanche. La compagnie des gendarmes écossais, qui fait partie de la gendarmerie d'ordonnance, assume les fonctions d'un corps de la maison du roi, mais elle n'en fait pas officiellement partie.

Grand Siècle[modifier | modifier le code]

Le nombre d'unités de la maison militaire s'accroît dès la fin du XVIe siècle. Sous le règne des derniers Valois et des deux premiers Bourbon, plusieurs unités sont créées :

Mousquetaires gris à Valenciennes (1677).

C'est sans doute sous le règne de Louis XIII que les troupes de la maison militaire sont divisées en « garde du dedans du Louvre », rassemblant les gardes du corps, les Cent-Suisses, les gardes de la porte et les gardes de la prévôté et « garde du dehors du Louvre » rassemblant les autres unités. Il y a aussi les compagnies à cheval et les compagnies à pied.

Louis XIV transforme la maison militaire en un corps d'élite, chargé non seulement de la protection de la personne du roi, mais également des attaques les plus difficiles. Il faut souligner par exemple l'action des mousquetaires à Maastricht en 1673, où d'Artagnan trouve la mort, celle des gardes du corps à Leuze en 1691 et celle des gardes françaises à Steinkerque en 1692. Le nombre de troupes de la maison du roi est augmenté de manière très importante lors du règne du Roi-Soleil.

Le roi modernise également les uniformes et les équipements, ils se doivent de briller de magnificence et d'éclat. Louis XIV y introduit une milice plus nombreuse et mieux choisie. C'est depuis cette période que le terme de « maison militaire du roi de France » est utilisé. La maison militaire n'est plus composée que de l'élite de la noblesse du royaume, de vieux soldats appelées par leur bravoure à l'honneur de défendre le trône. La maison du roi contient des unités composées majoritairement de gentilshommes et des unités tirées de l'élite de l'armée, composées de roturiers. Il est toutefois pratiquement impossible à un roturier de parvenir au grade d'officier dans la maison du roi. Cette garde a toujours eu la priorité sur les autres troupes et les postes d'honneur.

C'est sous le règne de Louis XIV que les gardes de la prévôté constituent plutôt une force de police qu'une unité militaire[1]. De même, en 1674, les quatre compagnies de gardes du corps, jusqu'alors indépendantes, sont dotées d'un état-major commun. Les gardes du corps sont surnommés la « maison bleue », en référence à la couleur de leur uniforme, distincte du rouge des autres corps.

Siècle des Lumières[modifier | modifier le code]

Évocation de la maison militaire par la garde républicaine (2013).

Les charges sont plus onéreuses au sein de la maison militaire que dans l'armée régulière : « il faut débourser 75 000 livres pour devenir colonel propriétaire dans l'infanterie, 100 000 à 120 000 livres dans la cavalerie. Dans la maison du roi les charges sont plus onéreuses : en 1743 un guidon de gendarmes (grade équivalent à celui de maréchal de camp dans les troupes réglées) coûte 100 000 francs, un capitaine des mousquetaires paie sa compagnie 350 000 livres »[2].

La fin du règne de Louis XIV et celui de ses successeurs voient se succéder les critiques contre la maison militaire. Certains corps, comme les gardes françaises à Port-Royal en 1709, ou encore les mousquetaires, chargés de l'arrestation des parlementaires, jouent de plus en plus un rôle de police, ce qui les décrédibilise militairement et remet en cause leur utilité. Le déclin de leur importance militaire, visible à la bataille de Dettingen ou à celle de Fontenoy en est une autre cause. Le calme politique de la période, exempte de tout soulèvement armé d'importance ne rendait pas nécessaire le maintien d'une garde personnelle pléthorique. Enfin, le coût de ces unités, dont certaines n'avaient plus qu'un rôle cérémoniel, est très relevé dans une période d'endettement de la royauté.

Les gardes françaises, accusées de plus perturber l'ordre public que de le maintenir, sont reprises en main et encasernées à partir de 1764. Sur ordre du roi, le comte de Saint-Germain, secrétaire d'État à la guerre, taille dans les dépenses de la maison et supprime en 1775-1776 les mousquetaires et les grenadiers à cheval. Il réduit également les effectifs des chevau-légers, des gendarmes et des gardes du corps. « Après les réformes de Saint-Germain, la défense de la cour n'est assurée que par une compagnie de Cent-Suisses, les gardes de la porte et les gardes du corps »[2].

Les chevau-légers, les gendarmes de la garde, les gardes de la porte et ceux de la prévôté sont supprimés en 1787, la gendarmerie d'ordonnance en 1788.

Révolution[modifier | modifier le code]

Les suisses défendant le Tuileries en 1792.

La Révolution voit la fin de la maison militaire, malgré les nombreux efforts du roi à la fin de l'Ancien Régime pour réduire les coûts. La plupart des corps restent fidèles au roi. Lors des journées des 5 et 6 octobre 1789, le palais est envahi par la foule, deux gardes du corps chargés de la protection des appartements de la reine sont tués.

Cependant, les gardes françaises prennent majoritairement le parti des révolutionnaires et participent aux évènements de 1789. Ils sont peu après versés dans la garde nationale de Paris. La maison militaire est supprimée en 1791, à l'exception des gardes suisses qui luttent jusqu'à la mort pour défendre le palais des Tuileries en 1792.

La Garde constitutionnelle du Roi succède aux quatre compagnies de gardes du corps, après la fuite de Varennes le , et malgré la vive opposition de beaucoup de jacobins. Louis XVI retarde la création de cette nouvelle garde pour conserver ses anciens gardes. Quand elle entre en fonction en février 1792, le roi autorise la garde nationale à continuer de servir le plus près de sa personne, pour éviter les jalousies.

Restauration[modifier | modifier le code]

Après la Première Restauration, Louis XVIII tente de recréer la maison militaire telle qu'elle a pu l'être à son apogée, rétablissant même les unités essentiellement cérémoniales dissoutes par Louis XVI en 1787. Le roi cherche à confier à des officiers royalistes émigrés un rôle militaire. Cependant, le temps manque pour former une nouvelle garde suisse avant le retour de Napoléon en mars 1815. La maison militaire se désintègre lors de la fuite de Louis XVIII à Gand et il ne reste que 450 hommes pour franchir la frontière.

Après la Seconde Restauration, aucune tentative sérieuse n'est entreprise pour restaurer la maison militaire du roi et celle-ci est remplacée, à l'exception des compagnies des gardes du corps et des Cent-Suisses, par une garde royale dont les effectifs se rapprochent de ceux d'une division.

La garde royale se compose de huit régiments d'infanterie, huit régiments de cavalerie et un régiment d'artillerie. Elle est licenciée le , à la suite des Trois Glorieuses et de l'expulsion de la branche aînée des Bourbon.

Recrutement[modifier | modifier le code]

La maison militaire du roi étant l'élite de l'armée royale, le recrutement s'opère majoritairement auprès de la noblesse. À la tête des différentes unités, il y a généralement des ducs[1]. Ainsi, le capitaine des Cent-Suisses à la veille de la Révolution est le duc de Brissac. C'est la famille de Noailles qui tient le commandement de la prestigieuse 1re compagnie des gardes du corps depuis 1651. En outre, il n'est pas rare de trouver un prince du sang parmi les colonels généraux ; c'est le cas du comte d'Artois, frère de Louis XVI, qui est nommé colonel général des Suisses et Grisons en 1771.

Les officiers des différents corps de la maison militaire sont presque toujours choisis dans la noblesse. Ceux des gardes du corps font d'ailleurs, depuis au moins 1775, des preuves sur titres devant le généalogiste des ordres du roi. Il n'y a que chez les gardes de la porte que quelques exceptions à ce principe peuvent être relevées.

Pour les hommes du rang, il faut distinguer en fonction du corps. La plupart du temps, il faut être nobles, ou du moins proches, par leur origine et leur mode de vie, de la noblesse. C'est le cas notamment pour les gardes du corps, les chevau-légers, les mousquetaires et les gendarmes de la garde. Certains corps ne requièrent pas que les hommes du rang soient nobles. Ce sont les gardes de la porte, les grenadiers à cheval et surtout les gardes françaises. À ces corps il est traditionnellement joint celui de la gendarmerie, même s'il ne fait pas réellement partie de la maison militaire. La gendarmerie recrute essentiellement dans la bourgeoisie, mais aussi dans la noblesse. En 1788, il y a environ un tiers de nobles parmi les hommes du rang.

Combats[modifier | modifier le code]

Uniformes[modifier | modifier le code]

Personnes membres de la maison militaire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Benoît Defauconpret, Les preuves de noblesse au XVIIIe siècle, Paris, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, (ISBN 978-2-908003-13-0).
  2. a et b Jean-François Solnon, La cour de France, Paris, Fayard, , p. 496 et 513.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Barbiche, Les institutions de la monarchie française à l'époque moderne, Paris, Presses universitaires de France, , 430 p. (ISBN 978-2-13-060678-9, présentation en ligne).
  • Jean Chagniot, Dictionnaire de l'Ancien Régime, Paris, Presses universitaires de France, , Maison militaire du roi.
  • Hervé Drévillon, L'impôt du sang : le métier des armes sous Louis XIV, Paris, Tallandier, , 526 p. (ISBN 2-84734-247-8, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Rémi Masson, « La Maison militaire du roi : évolutions et résistances d'une culture de guerre », dans Benjamin Deruelle et Arnaud Guinier (dir.), La construction du militaire, vol. 2 : Cultures et identités combattantes en Europe de la guerre de Cent Ans à l'entre-deux guerres, Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Guerre et paix », 2017, 360 p., (ISBN 978-2-85944-997-1).
  • Étienne Titeux, Histoire de la maison militaire du roi de 1814 à 1830, Paris, Baudry, .
  • Jacques-Paul Migne, Encyclopédie théologique, vol. 2, t. I, Paris, Migne, .
  • William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, vol. 29, Paris, Bellin-Mandar, .