« Intonation musicale » : différence entre les versions

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L''''intonation musicale''' définit de manière précise la [[Hauteur (musique)|hauteur]] des notes de musiques jouées ou chantées, les unes par rapport aux autres. On emploie également l'expression '''justesse d'intonation'''. On parle d’'''intonation''' musicale plus particulièrement dans l'usage pratique quotidien, et de [[Gammes et tempéraments|tempérament]], de [[Gamme musicale|gamme]] ou système de justesse dans l'usage théorique.
L''''intonation musicale''' ou la '''justesse d'intonation''' définit la précision de la [[Hauteur (musique)|hauteur]] des notes de musique jouées ou chantées, par comparaison avec un [[Accord (organologie)|système d'accord]] de référence.
==Problématique==
Les imperfections des gammes théoriques ne concernent en fait que les instruments dits « à sons fixes » qui, une fois accordés, émettent au cours de la même pièce musicale, toujours la même fréquence pour la même note. Il n'en va pas de même pour la voix humaine, les instruments de la famille du violon, ou les vents, qui peuvent s'adapter en cours d'exécution, à "l'environnement" [[Mode_(musique)|modal]] ou mélodique, pour "ajuster" les intervalles mélodiques ou harmoniques du morceau joué.


L’''{{lang|it|intonazione}}'' désigne aux {{sp-|XVI|e|-|XVII|e}}s dans la musique italienne, le bref [[prélude]], proche du style de la [[toccata]], chargé de donner aux chanteurs ou à l'assemblée le ton de la pièce vocale qui la suit<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Le prélude, § l'intonazione ({{sp-|XVI|e|-|XVII|e}}s) |auteur ouvrage=Eugène de Montalembert et [[Claude Abromont]] |titre ouvrage=Guide des genres de la musique occidentale|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] / [[Éditions Henry Lemoine|Lemoine]] |année=2010 |isbn=978-2-213-63450-0 |oclc=964049459 |pages totales=1309 |passage=979 |id =Montalembert et Abromont2010 |lire en ligne=}}.</ref>.
Ces instruments permettraient ce que certains appellent la « juste intonation », dans laquelle la plus grande partie des intervalles [[Consonance_(musique)|consonants]], qu'ils soient d'octave, de quinte, de tierce, etc., simultanés ou successifs, seraient [[Consonance_(musique)|'''purs''']], et de telle manière que, selon leur rôle musical, '''deux notes portant le même nom ne seront pas nécessairement jouées exactement à la même fréquence''', mais pourront différer d'un intervalle tres faible. ([[Comma_(musicologie)|commas]])


== Instruments de musique ==
:'''Lien externe :''' '' [http://virga.org/zarlino/article1.html Essai sur la question de la juste intonation par Olivier Bettens : Utopie ou réalité?]''
=== Instruments à cordes sans frettes ===
Pour les instruments sans [[Frette (musique)|frette]], comme le [[violon]] ou le [[violoncelle]], l'intonation demande un positionnement précis des doigts sur les cordes: cette position détermine la partie de la corde qui vibre, entre le doigt et le chevalet. La hauteur du son est inversement proportionnelle à la longueur vibrante.


=== Instruments à frettes ===
:Olivier Bettens :
La longueur vibrante de la corde se situe entre la frette la plus proche du doigt du musicien et le chevalet: le placement exact des frettes est donc une question primordiale. Mais plusieurs paramètres peuvent jouer sur l'intonation :
{{début citation}}''L'intonation juste'' a de tout temps été considérée par certains comme une chimère. Ils y voient, peut-être à raison, un caprice de mathématicien sans réel contenu musical. Il n'en demeure pas moins que cette « illusion » a longtemps fait l'objet d'une quête que Haynes n'hésite pas à comparer à celle du Graal. S'il est un point de l'espace-temps où cette quête avait quelque chance d'aboutir, il se situe à coup sûr dans l'une ou l'autre des cappelle et camerate de très haut niveau qui fleurissent dans l'Italie du {{s-|XVI|e}}, ce microcosme qui voit « tous les praticiens, mus par l'autorité de Zarlino », rechercher assidûment la meilleure intonation possible. C'est à cette époque plus qu'à n'importe quelle autre que'' l'intonation juste'' a pu faire l'objet d'une pratique plus ou moins consciente et raisonnée... Seulement, une telle affirmation gagnerait en consistance si'' l'intonation juste'' était autre chose qu'une idée vague. Sa mise en pratique implique en effet des choix qui peuvent conduire à des résultats fort divers. C'est en vain qu'on cherche, dans la littérature ancienne ou moderne, un mode d'emploi permettant de l'appliquer à des exemples musicaux concrets.{{fin citation}}
* le placement des frettes ;
* la technique du musicien ;
* la mesure dans laquelle le doigt déplace la corde latéralement ;
* la position du [[Chevalet (musique)|chevalet]] ;
* la hauteur des frettes.


La [[Hauteur (musique)|hauteur]] de la note augmente par le raccourcissement de la longueur de la corde mais aussi, quoique de manière bien plus faible, par l'augmentation de sa tension résultant de l'enfoncement de la corde derrière la frette la plus proche.


=== Instruments à vent ===
[[Image:Juste_intonation.PNG|thumb|200px|right|Rapports purs entre notes proches sur le schema]]
La hauteur de la note est déterminée essentiellement par la longueur vibrante de l'instrument. La longueur peut être modifiée en ouvrant des trous latéraux le long du tuyau, en ajoutant des portions de tuyau au moyen d'un système de pistons, ou encore par une coulisse. L'intonation peut être corrigée par un souffle plus ou moins puissant, par la position des lèvres sur l'embouchure, etc.
Cette intonation « dynamique » est généralement inaccessible aux instruments à sons fixes dits aussi « instruments tempérés » : ce sont les plus nombreux. Il est toutefois possible d'accorder ces instruments avec le maximum de quintes, tierces majeures et tierce mineures justes, comme le montre le schéma, mais évidemment, beaucoup d'intervalles ne peuvent pas l'être.


== Tempéraments ==
La théorie mathématique de la musique rend compte de la difficulté d'établissement des gammes et démontre même l'impossibilité de leur perfection, mais ce sont bien des contraintes pratiques et purement musicales qui introduisent la notion de tempérament.
{{voir|Gammes et tempéraments dans la musique occidentale|Gamme naturelle|Intonation juste}}
[[Image:5-limit Tonnetz.svg|thumb|200px|right|Représentation de l'Intonation juste par le réseau d'Euler (voir [[Tonnetz]])]]


L'[[intonation juste]] est un [[Gammes et tempéraments dans la musique occidentale|système d'accord]] dans lequel le plus grand nombre d'[[Intervalle (musique)|intervalles]] sont purs, c'est-à-dire [[Consonance (musique)|consonants]].


Les tempéraments sont nécessaires pour les instruments dits « à sons fixes », accordés une fois pour toutes avant le jeu. La voix et les autres instruments n'ont pas cette contrainte mais doivent s'y adapter. Ainsi les instruments d'intonation libre peuvent en théorie jouer tous les intervalles purs. S'ils jouent dans un ensemble avec des instruments tempérés, un écart trop important des intonations peut entraîner des dissonances.
== Intonation « naturelle » et intonation tempérée ==


Rien n'est parfait et il faut choisir l'outil avec lequel travailler, par exemple :
Qu'est-ce que jouer juste ? Qu'est-ce qui conduit l'artiste à choisir une hauteur plutôt qu'une autre ? Lorsqu'on approfondit la question, on s'aperçoit que les chemins vers une hauteur idéale peuvent être forts divers.
* le système de Pythagore, dont les notes sont accordées par quintes pures à partir d'une note de base, fait entendre des quintes et des octaves consonantes, mais des tierces trop grandes d'un [[comma (musicologie)|comma]] ;

* le système de Zarlino qui combine un certain nombre de quintes et de tierce pures avec d'autres qui ne le sont pas ;
=== Intervalles naturels ===

Les intervalles dits naturels, ou « [[Consonance_(musique)|purs]] », sont les intervalles de notes qui ont un rapport de fréquence défini par une fraction simple. Depuis l'antiquité on a utilisé l'unisson (1/1), l'[[octave (musique)|octave]] (2/1), la [[quinte]] (3/2), la [[Quarte (musique)|quarte]] (4/3) et le [[Ton (musique)|ton]] (9/8), depuis la Renaissance ([[Gioseffo Zarlino|Zarlino]]) on mit à l'honneur la [[Tierce (musique)|tierce]] majeure pure (5/4) et la [[sixte]] correspondante (8/5), la [[Tierce (musique)|tierce]] mineure pure (6/5) et la [[sixte]] correspondante (5/3).

Ces rapports « simples » (rapports de nombre entiers petits) s'expliquent par la notion de [[battement]]. En effet, si des sons ont des fréquences proches, il se créent des variations rapides du volume sonore, utilisées notamment par les musiciens pour s'accorder. Ces battements sont perçus comme désagréables (ils sont utilisés à dessein dans certaines [[alarme]]s). Par contre, pour une octave, les fréquences sont doubles et il ne se produit pas de battement. C'est le rapport des fréquence qui détermine l'absence ou la présence de battements<ref group=note>: D'un point de vue mathématiques, on a une échelle [[fonction exponentielle|exponentielle]] (qui « transforme » les additions en multiplications) : ajouter une quarte, cela revient à multiplier la fréquence par 4/3 ; retrancher une quarte, cela revient à diviser par 4/3 (c'est-à-dire à multiplier par 3/4)</ref>.

=== Composition d'intervalles naturels ===

On peut construire d'autres intervalles par composition d'intervalles naturels.
Par exemple, on peut obtenir un ton par l'addition d'une quinte et la soustraction d'une quarte.

Mathématiquement, cela fait 3/2 × 3/4 = 9/8, c'est-à-dire un ton naturel ascendant.

Mais si on répète l'opération, c'est-à-dire si l'on additionne deux tons, on ne trouve pas la tierce majeure naturelle (dite « pure ») mais la tierce pythagoricienne: (9/8) × (9/8) = 1,265625 et non 5/4. Et les demi-tons obtenus par différence avec la quarte ne valent ni l'un ni l'autre la moitié du ton naturel.
/

=== Les différents systèmes ===

Rien n'est parfait et il faut choisir l'outil avec lequel on veut travailler :
Le système de Pythagore, dont les notes sont définies par quintes pures à partir d'un ton de base fait entendre des quintes et des octaves parfaites, mais des tierces très médiocres.
Le système de Zarlino dont les notes sont définies par la qualité de leur consonance par rapport au ton de base fait entendre certaines tierces pures magnifiques, mais d'autres ne le sont pas.


Deux possibilités se présentent ensuite :
Deux possibilités se présentent ensuite :
* Si l'on joue sur un instrument à intonation fixe, on tempère l'accord, c'est-à-dire qu'on fait des compromis.
* si l'on joue sur un instrument à intonation fixe, on tempère l'accordage, c'est-à-dire qu'on fait des quintes un peu plus petites qu'en système pythagoricien pour gagner des tierces plus justes – les quintes ainsi tempérées peuvent avoir toutes la même correction (« tempérament régulier », ou bien certaines sont moins tempérées que d'autres ;
* Si l'on joue sur un instrument à intonation libre, on a la possibilité d'adopter une intonation changeante, ce qui est un autre compromis.
* si l'on joue sur un instrument à intonation libre, on a la possibilité d'adopter une intonation changeante, ce qui est un autre compromis.
:''Voir à ce sujet un dossier extrêmement élaboré sur la justesse a cappella à la Renaissance:''
:[http://virga.org/zarlino/ Zarlino]

L'accord à tempérament égal a pu s'imposer petit à petit au {{XIXe siècle}} grâce à ce que :
* La musique d'ensemble ne laisse généralement pas entendre de façon nette les consonances parfaites, et l'emploi du vibrato renforce cette tendance.
* La musique a exploité à fond la modulation, et n'a plus voulu sacrifier certaines tonalités au profit d'autres. La gamme par tons et la musique atonale réclament absolument le tempérament égal.
* Le mélodisme et la virtuosité ont continuellement gagné en importance, rendant l'exigence en matière de consonance moins grande que pour les polyphonies de la renaissance.
* L'intonation changeante est plus difficile.
* Le piano, accordé en tempérament égal par nature, a été omniprésent dans la vie musicale.

Voici quelques rapports de fréquence à partir de do qui donnent une idée des grandeurs :
(Le « cent » est une valeur physique correspondant à 1/100{{e}} de ½ ton tempéré.)

<pre>
Intervalles naturels Différence Intervalles tempérés Différence Intervalles Pythagoriciens
Do 1,000000
Doréb 1,059463
(Ré-mi 10/9)
Ré 9/8 = 1,125 (<12,3 cents<)
> 3,9 cents >
Ré 1,122462
< 3,9 cents <
naturel
Mib 6/5 = 1,2 > 15,6 cents > Rémib 1,189207 > 5,9 cents > Mib 32/27 = 1,185185
Mi 5/4 = 1,25 < 13,7 cents < Mi 1,259920 < 7,8 cents < Mi 81/64 = 1,265625
Fa 4/3 = 1,333333 < 2 cents < Fa 1,334839 > 2cents > naturel
Fasolb 1,414213
Sol 3/2 = 1,5 > 2 cents > Sol 1,498306 < 2 cents < naturel
Lab 8/5 = 1,6 > 13,7 cents > sollab 1,587401
La 5/3 = 1,666666 < 15,6 cents < La 1,681792 < 5,9 cents < La 27/16 =1,6875
Lasib 1,781797
Si 1,887748 < 9,8 cents < Si 243/128=1,898437
</pre>

On le voit, les intervalles les plus problématiques sont les tierces et les sixtes. La différence entre le mi naturel et le mi pythagoricien est de 21,5 cents. On peut la réaliser sur un violon accordé en quintes justes : le mi de la corde ré peut se définir par quarte pure à partir du la à vide, et se définir par sixte pure à partir du sol à vide. Le deuxième est beaucoup plus bas à 3,7 mm de distance sur la touche. (Ils définissent avec le ré à vide respectivement un ton naturel majeur et un ton naturel mineur)

=== Justesse ===

Lequel des deux est juste ?

Sur le plan harmonique, on peut préférer le mi « naturel » (c. à d. formant une tierce naturelle avec le do dans le cadre de notre exemple), mais sur le plan technique il sera plus commode de faire le mi tempéré, et sur le plan mélodique, on pourra préférer le mi pythagoricien à cause de l'attraction mélodique descendante fa-mi.
La tierce naturelle est un tabou pour l'école franco-belge de violon, est refusée par les grecs anciens, mais est au contraire très prisée par la Renaissance au point de sacrifier les quintes. Les tenants de la tierce naturelle trouveront la tierce tempérée "fausse", et "vice versa''…

Par ailleurs, les instrumentistes à vents sont indécis entre les tierces tempérées données par l'accordeur électronique et les tierces naturelles données par la consonance avec leurs collègues. Les instrumentistes à cordes sont indécis entre les tierces tempérées données par l'égalité nécessaire de leurs intervalles (surtout dans les gammes chromatiques ; ils utilisent rarement l'accordeur électronique qui est instable au son des instruments à cordes), et {{Référence nécessaire|les tierces pythagoriciennes données par l'enchaînement des quintes|date=1 avril 2012}}. {{Référence nécessaire|Quant aux choristes, ils ont souvent tendance à monter avec des tons mineurs et des tierces naturelles, puis à descendre avec des tons majeurs et des tierces pythagoriciennes...|date=1 avril 2012}}


* Complémentairement :

En ce qui concerne la juste intonation, il serait judicieux de se pencher sur un nouveau système d'intervalles, le système G, récemment élaboré sur la base d'une recherche méthodique, sur l'ordinateur, du demi-ton le plus agréable à l'oreille (qui reste le juge ultime), le plus facile à exécuter et donc le plus "naturel", et qui alors mériterait, lui, d'être qualifié de "juste". Cette quête du Graal a abouti à la conclusion suivante : le rapport de fréquences qui donne entière satisfaction, c'est le 22/21 !

Prière de se reporter à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Gamme_musicale Gamme musicale], rubrique "Histoire", pour écouter et comparer les 4 gammes pythagoricienne (P), zarlinienne (Z), tempérée (T) et du système G, majeures et mineures : on se rendra compte qu'étonnamment le demi-ton (16/15) de la gamme de Zarlino, pourtant considérée jusques-là comme "la" gamme naturelle par excellence, est le plus insupportable pour l'oreille ; du même coup, on pourra se rendre compte que le MI et le SI de la gamme de Zarlino sont trop bas ! La perfection absolue n'étant pas de ce monde, la tierce majeure 5/4 et la tierce mineure 6/5 ont beau être "pures" harmoniquement, elles ne peuvent être utilisées dans une pratique "naturelle" parce que mélodiquement elles ne conviennent pas. Par contre la coexistence dans une même gamme des tierces majeure et mineure pythagoriciennes et des tierces maxime et minime spécifiques du système G convient tout à fait.

Certes, les harmoniques 7 et 11 et leurs multiples (comme 22 et 21) sont à prescrire quand ils sont en rapport direct avec la note fondamentale, là ce n'est pas le cas. Et comme la plupart des intervalles dépendent du demi-ton, il s'ensuit que tous les intervalles caractéristiques du système G (minimes ou maximes par rapport aux intervalles pythagoriciens) sont représentés par le 7, le 11 et leurs multiples : tierce minime 33/28, tierce maxime 14/11, quarte faible (ou minime) 297/224, sixte minime 11/7, etc.

Le système G est, pour résumer, une combinaison d'intervalles pythagoriciens (justes, majeurs ou mineurs) et d'intervalles minimes ou maximes résultant du remplacement du demi-ton pythagoricien (le limma) 256/243, un peu trop grand et pas assez souple, par le demi-ton "minime" 22/21.

* Si on prend pour exemple la gamme de DO majeur, le seul fait de placer un demi-ton minime entre MI et FA et entre SI et DO (en donnant au FA une position basse et au SI une position haute par rapport à leur position moyenne pythagoricienne) nous donne les intervalles de la gamme majeure du système G :

- DO-RE ton pythagoricien 9/8

- DO-MI tierce majeure pythagoricienne 81/64

- DO-FA quarte faible 297/224 (priorité du demi-ton minime 22/21 sur la quarte juste 4/3 du premier tétracorde en mode majeur)

- RE-FA tierce minime 33/28

- DO-SOL quinte juste 3/2

- MI-FA demi-ton minime 22/21

- MI-SOL tierce mineure pythagoricienne 32/27

- FA-SOL ton maxime 112/99

- SOL-LA ton pythagoricien 9/8

- FA-LA tierce maxime 14/11

- DO-LA sixte majeure pythagoricienne 27/16

- RE-LA quinte juste 3/2

- MI-LA quarte juste 4/3

- SI-FA quinte diminuée ultra-minime 1089/784

- LA-MI quinte juste 3/2

- LA-FA sixte minime 11/7

- SOL-FA septième minime 99/56

- RE-DO septième mineure 16/9

- LA-SI ton maxime 112/99

- FA-SI triton ultra-maxime 1568/1089

- SOL-SI tierce maxime 14/11

- SOL-DO quarte juste 4/3

- LA-DO tierce mineure pythagoricienne 32/27

- SI-DO demi-ton minime 22/21 (SI en position haute = sensible de DO ; un SI en position moyenne = médiante de SOL)

- SI-RE tierce minime 33/28

* Pour la gamme de DO mineur descendante du système G, dans laquelle la médiante et la sus-dominante sont en position basse et la sensible, le cas échéant, en position haute, on obtient les intervalles suivants :

- DO-RE ton pythagoricien 9/8

- RE-MIb demi-ton minime 22/21

- DO-MIb tierce minime 33/28

- MIb-FA ton maxime 112/99

- DO-FA quarte juste 4/3 (En mineur la sous-dominante est en position moyenne pythagoricienne, alors qu'en majeur elle est en position basse à cause du demi-ton minime incontournable entre MI et FA)

- RE-FA tierce mineure pythagoricienne 32/27

- FA-SOL ton pythagoricien 9/8

- DO-SOL quinte juste 3/2

- RE-SOL quarte juste 4/3

- MIb-SOL tierce maxime 14/11

- SOL-LAb demi-ton minime 22/21

- DO-LAb sixte minime 11/7

- RE-LAb quinte diminuée minime 88/63

- MIb-LAb quarte juste 4/3

- FA-LAb tierce minime 33/28

- LAb-SIb ton maxime 112/99

- SIb-DO ton pythagoricien 9/8

- SOL-SIb tierce mineure pythagoricienne 32/27

- FA-SIb quarte juste 4/3

- MIb-SIb quinte forte 448/297

- RE-SIb sixte mineure pythagoricienne 128/81

- DO-SIb septième mineure pythagoricienne 16/9

- SI bécarre-MIb quarte diminuée ultra-minime 121/98

- SI bécarre-FA quinte diminuée 88/63

* Mais que l'on se rassure, nul besoin de garder en tête tous ces rapports de fréquences pour la pratique de la musique : les positions et leur expressivité particulière constituent un mode d'emploi hyper facile pour la juste intonation, en conjugaison avec un marquage très simple de la partition : un cercle entourant les notes en position basse, un losange entourant les notes en position haute, en fonction de la tonalité dans laquelle on se trouve. (Voir [http://fr.wikipedia.org/wiki/Gamme_musicale Gamme musicale], rubrique "Histoire").

==Musiques extra-européennes==


== Musiques extra-européennes ==
De nombreux systèmes d'intonation ne sont pas tempérés et exigent aussi une grande précision, souvent inférieure à {{unité|10|cents}}, tout en ne reposant pas forcement intégralement, sur des lois dites « naturelles » de la résonance : Par exemple, les musiciens Are-Are, qui accordent leurs flûtes de pan en échelles équiheptatoniques<ref>Hugo Zemp, CNRS, disque collection Musée de l'Homme, Paris</ref>. De même, par exemple, comme le montrent les travaux de [[Simha Arom]] et de son équipe entre 1986 - 1994 au sujet des systèmes d'intonation des pygmées Aka. Et bien d'autres ethnomusicologues et traditions orales (Indonésie, Amériques...).
Nombre de musiques extra-européennes font usage d'intervalles intermédiaires entre les degrés des gammes occidentales. Ainsi, les musiques modales du [[Maghreb]] et les musiques de [[maqâm]] font souvent usage d'intervalles d'environ 1,5 demi-tons et de tierces moyennes (« tierce de [[Zalzal Mansour|Zalzal]] », entre la tierce mineure et la tierce majeure) d'environ 3,5 demi-tons. Les musiciens [['are'are|Are-Are]] accordent leurs flûtes de pan en échelles équiheptatoniques<ref>[[Hugo Zemp]], CNRS, disque collection Musée de l'Homme, Paris</ref>, c'est-à-dire divisées en sept intervalles égaux valant chacun 1/7<sup>e</sup> d'octave, environ 1,7 demi-ton. Etc.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Intonation (music)|type=note|3=609483448}}
=== Notes ===
<references group=note/>
<references/>


=== Références ===
== Voir aussi ==
{{Références|colonnes=2}}


== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*Dominique Devie: le tempérament musical
* Dominique Devie : le tempérament musical
*Pierre-Yves Asselin: musique et tempérament
* Pierre-Yves Asselin : musique et tempérament
*Jean Lattard: gammes et tempéraments musicaux
* Jean Lattard : gammes et tempéraments musicaux
*Eric Emery: la gamme et le langage musical
* Eric Emery : la gamme et le langage musical
*[[Alain Daniélou]]: traité de musicologie comparée
* [[Alain Daniélou]] : traité de musicologie comparée
*S. Cordier: piano et justesse orchestrale ed. Buchet-Chastel 1982
* S. Cordier : piano et justesse orchestrale ed. Buchet-Chastel 1982
*Le « [[Tempérament égal à quintes justes]] », un système d'intonation du {{s-|XX|e}} pour l'orchestre et le piano. (Extrait du livre de Serge Cordier : « Piano bien tempéré et justesse orchestrale » , éd. Buchet-Chastel, 1982), et commentaires
* Le « [[Tempérament égal à quintes justes]] », un système d'intonation du {{s-|XX|e}} pour l'orchestre et le piano. (Extrait du livre de Serge Cordier : « Piano bien tempéré et justesse orchestrale » , éd. Buchet-Chastel, 1982), et commentaires
*Nabih Gédéon, l'intonation juste enfin trouvée, BoD, Paris, 2013


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
*[[Consonance (musique)|Introduction à la justesse en musique]]
* [[Consonance (musique)|Consonance]]
* [[Intonation juste]]
*[[Gammes et tempéraments|Tempérament]]
*[[Comma (musicologie)|Comma]]
*[[Gammes et tempéraments]]
**[[Gamme pythagoricienne]]
**[[Gamme naturelle]]
**[[Gamme tempérée]] ou [[Tempérament égal]]
**[[Tempérament mésotonique]]
**[[Tempérament inégal]]
**[[Tempérament par division multiple]]


=== Lien externe ===
=== Liens externes ===
* [http://aurelien.dolbecq.free.fr/Memoire/Justesse.html approche pédagogique sur la justesse]
* [http://aurelien.dolbecq.free.fr/Memoire/Justesse.html Approche pédagogique sur la justesse]
* [http://virga.org/zarlino/ Zarlino]
{{Liens}}


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[[Catégorie:Justesse]]
[[Catégorie:Justesse]]

Dernière version du 3 mars 2023 à 01:30

L'intonation musicale ou la justesse d'intonation définit la précision de la hauteur des notes de musique jouées ou chantées, par comparaison avec un système d'accord de référence.

L’intonazione désigne aux XVIe – XVIIe siècles dans la musique italienne, le bref prélude, proche du style de la toccata, chargé de donner aux chanteurs ou à l'assemblée le ton de la pièce vocale qui la suit[1].

Instruments de musique[modifier | modifier le code]

Instruments à cordes sans frettes[modifier | modifier le code]

Pour les instruments sans frette, comme le violon ou le violoncelle, l'intonation demande un positionnement précis des doigts sur les cordes: cette position détermine la partie de la corde qui vibre, entre le doigt et le chevalet. La hauteur du son est inversement proportionnelle à la longueur vibrante.

Instruments à frettes[modifier | modifier le code]

La longueur vibrante de la corde se situe entre la frette la plus proche du doigt du musicien et le chevalet: le placement exact des frettes est donc une question primordiale. Mais plusieurs paramètres peuvent jouer sur l'intonation :

  • le placement des frettes ;
  • la technique du musicien ;
  • la mesure dans laquelle le doigt déplace la corde latéralement ;
  • la position du chevalet ;
  • la hauteur des frettes.

La hauteur de la note augmente par le raccourcissement de la longueur de la corde mais aussi, quoique de manière bien plus faible, par l'augmentation de sa tension résultant de l'enfoncement de la corde derrière la frette la plus proche.

Instruments à vent[modifier | modifier le code]

La hauteur de la note est déterminée essentiellement par la longueur vibrante de l'instrument. La longueur peut être modifiée en ouvrant des trous latéraux le long du tuyau, en ajoutant des portions de tuyau au moyen d'un système de pistons, ou encore par une coulisse. L'intonation peut être corrigée par un souffle plus ou moins puissant, par la position des lèvres sur l'embouchure, etc.

Tempéraments[modifier | modifier le code]

Représentation de l'Intonation juste par le réseau d'Euler (voir Tonnetz)

L'intonation juste est un système d'accord dans lequel le plus grand nombre d'intervalles sont purs, c'est-à-dire consonants.

Les tempéraments sont nécessaires pour les instruments dits « à sons fixes », accordés une fois pour toutes avant le jeu. La voix et les autres instruments n'ont pas cette contrainte mais doivent s'y adapter. Ainsi les instruments d'intonation libre peuvent en théorie jouer tous les intervalles purs. S'ils jouent dans un ensemble avec des instruments tempérés, un écart trop important des intonations peut entraîner des dissonances.

Rien n'est parfait et il faut choisir l'outil avec lequel travailler, par exemple :

  • le système de Pythagore, dont les notes sont accordées par quintes pures à partir d'une note de base, fait entendre des quintes et des octaves consonantes, mais des tierces trop grandes d'un comma ;
  • le système de Zarlino qui combine un certain nombre de quintes et de tierce pures avec d'autres qui ne le sont pas ;

Deux possibilités se présentent ensuite :

  • si l'on joue sur un instrument à intonation fixe, on tempère l'accordage, c'est-à-dire qu'on fait des quintes un peu plus petites qu'en système pythagoricien pour gagner des tierces plus justes – les quintes ainsi tempérées peuvent avoir toutes la même correction (« tempérament régulier », ou bien certaines sont moins tempérées que d'autres ;
  • si l'on joue sur un instrument à intonation libre, on a la possibilité d'adopter une intonation changeante, ce qui est un autre compromis.

Musiques extra-européennes[modifier | modifier le code]

Nombre de musiques extra-européennes font usage d'intervalles intermédiaires entre les degrés des gammes occidentales. Ainsi, les musiques modales du Maghreb et les musiques de maqâm font souvent usage d'intervalles d'environ 1,5 demi-tons et de tierces moyennes (« tierce de Zalzal », entre la tierce mineure et la tierce majeure) d'environ 3,5 demi-tons. Les musiciens Are-Are accordent leurs flûtes de pan en échelles équiheptatoniques[2], c'est-à-dire divisées en sept intervalles égaux valant chacun 1/7e d'octave, environ 1,7 demi-ton. Etc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Intonation (music) » (voir la liste des auteurs).
  1. « Le prélude, § l'intonazione (XVIe – XVIIe siècles) », dans Eugène de Montalembert et Claude Abromont, Guide des genres de la musique occidentale, Fayard / Lemoine, , 1309 p. (ISBN 978-2-213-63450-0, OCLC 964049459), p. 979.
  2. Hugo Zemp, CNRS, disque collection Musée de l'Homme, Paris

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dominique Devie : le tempérament musical
  • Pierre-Yves Asselin : musique et tempérament
  • Jean Lattard : gammes et tempéraments musicaux
  • Eric Emery : la gamme et le langage musical
  • Alain Daniélou : traité de musicologie comparée
  • S. Cordier : piano et justesse orchestrale ed. Buchet-Chastel 1982
  • Le « Tempérament égal à quintes justes », un système d'intonation du XXe siècle pour l'orchestre et le piano. (Extrait du livre de Serge Cordier : « Piano bien tempéré et justesse orchestrale » , éd. Buchet-Chastel, 1982), et commentaires

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]