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L’'''opération Bojinka''' (connue aussi sous le nom de '''projet Bojinka''') était un plan d'[[attentat]]s terroristes sur des [[avion de ligne|avions de lignes]] [[États-Unis|américains]] découvert en janvier [[1995]]. Ce plan est considéré comme le précurseur des [[attentats du 11 septembre 2001|attaques terroristes du 11 septembre 2001]].
L’'''opération Bojinka''' (connue aussi sous le nom de '''projet Bojinka''') est un plan d'[[attentat]]s terroristes sur des [[Avion de ligne |avions de ligne]] [[États-Unis |américains]] découvert en [[janvier 1995]]. Ce plan est considéré comme le précurseur des [[Attentats du 11 septembre 2001 |attaques terroristes du 11 septembre 2001]] visant des bâtiments symboliques du nord-est des [[États-Unis]]<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-avion-devait-s-ecraser-sur-la-maison-blanche-12-10-2002-2003480445.php « Un avion devait s'écraser sur la Maison-Blanche »], ''[[Le Parisien - Aujourd'hui en France |Le Parisien]]'', 12 octobre 2002.</ref>.


== Historique ==
== Historique ==
Le plan prévoit une série d'[[attentat]]s : le premier organisait le [[détournement d'avion|détournement]] de onze [[avion]]s [[États-Unis|américains]] sur des cibles civiles (comprenant le [[World Trade Center]], le [[Pentagone (États-Unis)|Pentagone]], le [[Capitole des États-Unis]], la [[Willis Tower]] à [[Chicago]] et des [[réacteur nucléaire|réacteurs]] de [[centrale nucléaire]]) les [[21 janvier|21]] et {{date|22 janvier 1995}} ; le second programmait l'[[assassinat]] du [[pape]] [[Jean-Paul II|{{nobr|Jean-Paul {{II}}}}]] au cours de son voyage aux [[Philippines]] le {{date|15 janvier 1995}} ; le troisième envisageait le [[Accident aérien#Crash|crash]] d'un avion sur le quartier général de la [[Central Intelligence Agency|CIA]], à [[Langley (Virginie)|Langley]], en [[Virginie (États-Unis)|Virginie]].


Cette opération d'attentats à grande échelle sur une courte période a été contrée les [[6 janvier|6]] et {{date|7 janvier 1995}} par la [[Police (institution)|police]] de [[Manille]] ([[Philippines]]).
Ce plan prévoyait une série d'attentats : le premier organisait le détournement de 11 avions américains sur des cibles civiles (comprenant les 4 objectifs des attentats du 11 septembre 2001, ainsi que la [[Sears Tower]] à [[Chicago]], et des réacteurs de [[centrale nucléaire]]), le 21 et 22 janvier 1995; le second programmait l'assassinat du pape [[Jean-Paul II]] au cours de son voyage aux [[Philippines]], le 15 janvier 1995; le troisième envisageait le crash d'un avion sur le quartier général de la CIA, à [[Langley (Virginie)|Langley]], en [[Virginie (État)|Virginie]].


[[Image:Ramzi Yousef.gif|200px|thumb|Ramzi Yousef.]]
Cette opération d'attentats à grande échelle sur une courte période a été contrée le 6 et 7 janvier 1995 par la [[Police (institution)|police]] de [[Manille]].
Les auteurs de ce projet sont trois hommes : [[Ramzi Yousef]] (28 ans au moment des faits et déjà impliqué dans l'[[Attentat du World Trade Center en 1993|attentat à la bombe contre le World Trade Center en 1993]]), Abdul Hakim Murad (29 ans) et Wali Khan Amin Shah (29 ans).


Le {{date-|6 janvier 1995}}, la police de Manille est appelée pour un [[incendie|départ de feu]] dans un appartement situé près de la [[nonciature apostolique]] du [[Saint-Siège]] ([[Vatican]]), à Manille, aux Philippines. Sur place, ils découvrent les plans de l'opération, des [[Bidon (récipient)|bidons]] de produits chimiques, l'horaire précis du passage du pape, une robe de prêtre et une [[bible]] (pour pouvoir approcher le pape et [[attentat-suicide|se faire exploser]] avec lui).
Les acteurs de ce projet sont trois hommes : [[Ramzi Yousef]] (impliqué dans l'attentat à la bombe contre le [[World Trade Center]] en 1993), Abdul Hakim Murad et Wali Kahn Amin Shah.


Sur un [[ordinateur]], le déroulement des attentats est décrit avec minutie. Les terroristes sont [[arrestation|arrêtés]] et [[Interrogatoire policier|interrogés]]. L'un d'eux affirme avoir pris des cours de [[Pilote (aviation)|pilotage]] pour pouvoir détourner un avion et s'écraser sur les cibles choisies.
Le 6 janvier 1995, la police de Manille est appelée pour un départ de feu dans un appartement près de la rue de la Nomenclature du pape à Manille. Sur place, ils découvrent les plans de l'opération, des bidons de produits chimiques, le plan précis du passage du pape, une robe de prêtre, une bible (pour pouvoir approcher le pape et se faire exploser avec lui).


[[image:Philippine Airlines Bombing Aftermath.png|left|vignette|L'intérieur du Boeing 747 philippin après l'attentat.]]
Sur un ordinateur, les plans des attentats sont décrits avec minutie. Les terroristes sont arrêtés et interrogés. L'un d'eux affirme avoir pris des cours de pilotage pour pouvoir détourner un avion et s'écraser sur les cibles choisies.


Les terroristes avaient effectué un test le {{date-|11|décembre|1994}} en plaçant sous un siège du [[Boeing 747]] du [[vol Philippine Airlines 434]] une [[Bombe (militaire)|bombe]] de [[nitroglycérine]] [[liquide]] [[camouflage|camouflée]] dans une [[bouteille]] de fluide de lentilles de contact et réglée à un dixième de sa [[puissance (physique)|puissance]]. L'[[explosion]] [[homicide|avait tué]] un passager [[Japon|japonais]] et provoqué une fuite dans la [[Fuselage|carlingue]] de l'avion. Les trois hommes avaient aussi testé à plusieurs reprises la sécurité des [[aéroport]]s de Manille, [[Hong Kong]], [[Taipei]] et [[Séoul]], en faisant passer des objets [[métal]]liques dans leurs [[chaussure]]s, ainsi que des produits chimiques dans leurs bagages.
[[image:Philippine Airlines Bombing Aftermath.png|vignette|L'intérieur du Boeing 747 philippin après l'attentat.]]


Les trois terroristes ont été capturés assez rapidement : Abdul Hakim Murad le jour même de la découverte du complot, le {{date-|6 janvier}}, alors qu'il tente de revenir chercher l'[[ordinateur portable]]. Il a été condamné à la [[prison à perpétuité|prison à vie]]. Ramzi Yousef a été arrêté au [[Pakistan]] un mois plus tard, le {{date-|7 février}}, et a été condamné en {{date-|janvier 1998}} à {{unité|240|années}} de prison. Interpellé le {{date-|11 janvier}}, Wali Khan Amin Shah, s'échappe trois jours plus tard et gagne la Malaisie, où il a été capturé en décembre<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/security/profiles/wali_khan_amin_shah.htm Global Security].</ref>. Les trois hommes purgent leurs peines à [[ADX Florence]], une prison située dans un désert du Colorado et spécialement conçue pour héberger les prisonniers jugés les plus dangereux.
Les terroristes avaient déjà effectué un test en plaçant une bombe de [[nitroglycérine]] liquide camouflé en bouteille de fluide de lentille de contact réglé à un dixième de sa puissance sous le siège d'un [[Boeing 747]] lors du [[vol 434 Philippine Airlines]] le {{date|11|décembre|1994}}, tuant un [[Japon]]ais et provoquant une fuite dans la carlingue de l'avion. De plus, les trois hommes avaient testé à plusieurs reprises la sécurité des [[aéroport]]s de Manille, [[Hong Kong]], [[Taipei]] et [[Séoul]] en faisant passer des objets métalliques dans leurs chaussures, ainsi que des produits chimiques dans leurs bagages.


Il a été dit que le nom ''Bojinka'' était un mot [[serbo-croate]] signifiant « explosion », mais il semble que ce soit simplement un nom de code arbitraire, que les enquêteurs ont trouvé dans l'ordinateur saisi à Manille<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Raymond Bonner |auteur2=Benjamin Weiser |titre=Echoes of early design to use chemicals to blow up airliners - Asia - Pacific - International Herald Tribune - The New York Times |url=https://www.nytimes.com/2006/08/11/world/asia/11iht-web.0811manila.2447764.html |date=2006-08-11 |site=nytimes.com |consulté le=15 septembre 2021}}.</ref>.
Des trois terroristes, seul Abdul Hakim Murad s'est fait prendre le 6 janvier 1995 en tentant de revenir chercher l'[[ordinateur portable]], condamné à la prison à vie, il purge actuellement sa peine à [[ADX Florence]]. Ramzi Yousef sera finalement arrêté et condamné, en janvier 1998, à 240 ans de prison qu'il passe dans la même prison que son complice.

== Notes et références ==
{{Références}}


== Lien externe ==
== Lien externe ==
* {{en}} [http://www.cooperativeresearch.org/entity.jsp?entity=operation_bojinka ''Operation Bojinka'' sur le site web du Center for Cooperative Research]
* {{en}} ''[http://www.historycommons.org/entity.jsp?entity=operation_bojinka Operation Bojinka]''[http://www.historycommons.org/entity.jsp?entity=operation_bojinka sur le site web du Center for Cooperative Research]


{{Portail|Aéronautique}}
{{Portail|terrorisme|aéronautique|années 1990}}


[[Catégorie:Projet d'attentat à la bombe dans un avion]]
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[[Catégorie:Projet d'attentat]]
[[Catégorie:Attentat islamiste aux États-Unis]]
[[Catégorie:Attentat islamiste]]
[[Catégorie:1995 aux États-Unis]]
[[Catégorie:1995]]
[[Catégorie:Janvier 1995]]

Dernière version du 15 mai 2023 à 07:35

L’opération Bojinka (connue aussi sous le nom de projet Bojinka) est un plan d'attentats terroristes sur des avions de ligne américains découvert en janvier 1995. Ce plan est considéré comme le précurseur des attaques terroristes du 11 septembre 2001 visant des bâtiments symboliques du nord-est des États-Unis[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Le plan prévoit une série d'attentats : le premier organisait le détournement de onze avions américains sur des cibles civiles (comprenant le World Trade Center, le Pentagone, le Capitole des États-Unis, la Willis Tower à Chicago et des réacteurs de centrale nucléaire) les 21 et  ; le second programmait l'assassinat du pape Jean-Paul II au cours de son voyage aux Philippines le  ; le troisième envisageait le crash d'un avion sur le quartier général de la CIA, à Langley, en Virginie.

Cette opération d'attentats à grande échelle sur une courte période a été contrée les 6 et par la police de Manille (Philippines).

Ramzi Yousef.

Les auteurs de ce projet sont trois hommes : Ramzi Yousef (28 ans au moment des faits et déjà impliqué dans l'attentat à la bombe contre le World Trade Center en 1993), Abdul Hakim Murad (29 ans) et Wali Khan Amin Shah (29 ans).

Le , la police de Manille est appelée pour un départ de feu dans un appartement situé près de la nonciature apostolique du Saint-Siège (Vatican), à Manille, aux Philippines. Sur place, ils découvrent les plans de l'opération, des bidons de produits chimiques, l'horaire précis du passage du pape, une robe de prêtre et une bible (pour pouvoir approcher le pape et se faire exploser avec lui).

Sur un ordinateur, le déroulement des attentats est décrit avec minutie. Les terroristes sont arrêtés et interrogés. L'un d'eux affirme avoir pris des cours de pilotage pour pouvoir détourner un avion et s'écraser sur les cibles choisies.

L'intérieur du Boeing 747 philippin après l'attentat.

Les terroristes avaient effectué un test le en plaçant sous un siège du Boeing 747 du vol Philippine Airlines 434 une bombe de nitroglycérine liquide camouflée dans une bouteille de fluide de lentilles de contact et réglée à un dixième de sa puissance. L'explosion avait tué un passager japonais et provoqué une fuite dans la carlingue de l'avion. Les trois hommes avaient aussi testé à plusieurs reprises la sécurité des aéroports de Manille, Hong Kong, Taipei et Séoul, en faisant passer des objets métalliques dans leurs chaussures, ainsi que des produits chimiques dans leurs bagages.

Les trois terroristes ont été capturés assez rapidement : Abdul Hakim Murad le jour même de la découverte du complot, le , alors qu'il tente de revenir chercher l'ordinateur portable. Il a été condamné à la prison à vie. Ramzi Yousef a été arrêté au Pakistan un mois plus tard, le , et a été condamné en à 240 années de prison. Interpellé le , Wali Khan Amin Shah, s'échappe trois jours plus tard et gagne la Malaisie, où il a été capturé en décembre[2]. Les trois hommes purgent leurs peines à ADX Florence, une prison située dans un désert du Colorado et spécialement conçue pour héberger les prisonniers jugés les plus dangereux.

Il a été dit que le nom Bojinka était un mot serbo-croate signifiant « explosion », mais il semble que ce soit simplement un nom de code arbitraire, que les enquêteurs ont trouvé dans l'ordinateur saisi à Manille[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Un avion devait s'écraser sur la Maison-Blanche », Le Parisien, 12 octobre 2002.
  2. (en) Global Security.
  3. (en) Raymond Bonner et Benjamin Weiser, « Echoes of early design to use chemicals to blow up airliners - Asia - Pacific - International Herald Tribune - The New York Times », sur nytimes.com, (consulté le ).

Lien externe[modifier | modifier le code]