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Sir '''James Fraser Stoddart''' (né le {{Date de naissance-|24|mai|1942}} à [[Édimbourg]]) est un [[chimiste]] [[Écosse|écossais]] du département de chimie de l'[[université Northwestern]], où il travaille toujours au {{date-|7 octobre 2009}}<ref>{{en}} [http://www.northwestern.edu/newscenter/stories/2007/08/stoddart.html Nanotechnology Star Fraser Stoddart to Join Northwestern] Northwestern University.</ref>.
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[[Image:Catenane Crystal Structure ChemComm page634 1991 commons.jpg|thumb|right|upright=1.4|Structure cristalline d'un [[catenane]] construit avec le [[macrocycle]] cyclobis(paraquat-p-phenylene), publié par Stoddart et collaborateurs dans Chem. Commun., 1991, pp. 634-639.]]
Il travaille dans les domaines de la [[chimie supramoléculaire]] et de la [[nanotechnologie]]. Il a développé des synthèses très efficaces d'architectures moléculaires entrelacées comme le [[borroméane]], formé d'un [[Nœud borroméen#N.C5.93uds borrom.C3.A9ens mol.C3.A9culaires|nœud borroméen moléculaire]], les [[caténane]]s et les [[rotaxane]]s utilisés en reconnaissance moléculaire et dans des processus d'[[auto-assemblage moléculaire]]. Il a démontré que ces objets topologiques peuvent être employés comme [[interrupteur moléculaire|interrupteurs moléculaires]] ou comme [[moteur moléculaire|moteurs moléculaires]]. Lui et son groupe se sont même servis de ces [[molécule]]s pour fabriquer des machines nanoélectroniques et des systèmes nanoélectromécaniques ([[NEMS]]). Ses efforts ont été reconnus par de nombreux prix dont le ''King Faisal International Prize in Science'' en 2007<ref>{{en}} [http://www.menofia.edu.eg/announcements/faisal/section-15-en.html King Faisal International Prize for Science] en 2007.</ref>. Ses travaux lui ont valu le [[prix Nobel de chimie]] en 2016<ref>{{Lien web|titre=En chimie, le prix Nobel 2016 va aux machines moléculaires|url=http://www.larecherche.fr/prix-nobel-2016-chimie/en-chimie-le-prix-nobel-2016-va-aux-machines-mol%C3%A9culaires|site=www.larecherche.fr|consulté le=2016-10-11}}</ref>.
[[Image:Molecular Borromean Rings Atwood Stoddart commons.jpg|thumb|right|upright=1.4|Structure cristalline d'un [[borroméane]] (nœud borroméen moléculaire), publié par Stoddart et collaborateurs dans Science, 2004, vol. 304, pp. 1308-1312.]]
Sir '''James Fraser Stoddart''' est un chimiste écossais du département de chimie de l'[[Université Northwestern]], où il travaille toujours au 7 octobre 2009<ref>[http://www.northwestern.edu/newscenter/stories/2007/08/stoddart.html Nanotechnology Star Fraser Stoddart to Join Northwestern] Northwestern University.</ref>. Il travaille dans les domaines de la [[chimie supramoléculaire]] et de la [[nanotechnologie]]. Il a développé des synthèses très efficaces d'architectures moléculaires entrelacées comme le [[borroméane]], formé d'un [[Nœud_borroméen#N.C5.93uds_borrom.C3.A9ens_mol.C3.A9culaires|nœud borroméen moléculaire]], les [[caténane]]s et les [[rotaxane]]s utilisés en reconnaissance moléculaire et dans des processus d'[[auto-assemblage moléculaire]]. Il a démontré que ces objets topologiques peuvent être employés comme [[interrupteur moléculaire|interrupteurs moléculaires]] ou comme [[moteur moléculaire|moteurs moléculaires]]. Lui et son groupe se sont même servis de ces [[molécule]]s pour fabriquer des machines nanoélectroniques et des systèmes nanoélectromécaniques ([[NEMS]]). Ses efforts ont été reconnus par de nombreux prix dont le "King Faisal International Prize in Science" en 2007<ref>[http://www.menofia.edu.eg/announcements/faisal/section-15-en.html King Faisal International Prize for Science] en 2007.</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Image:Rotaxane Crystal Structure EurJOrgChem page2565 year1998.png|thumb|right|upright=1.4|Structure cristalline d'un [[rotaxane]] construit avec le [[macrocycle]] cyclobis(paraquat-p-phenylene), publié par Stoddart et collaborateurs dans Eur. J. Org. Chem., 1998, pp. 2565-2571.]]
James F. Stoddart est né le 24 mai 1942, à [[Édimbourg]] en [[Écosse]]. Il reçut son [[baccalauréat en sciences]] ("Bachelor of Science") en 1964 et obtint le titre de docteur ([[Philosophiæ doctor|Ph.D.]]) en 1966 de l'[[Université d'Édimbourg]]. En 1967, il part à l'[[Université Queen's]] au [[Canada]] en tant que postdoctorant boursier du [[Conseil national de recherches Canada]] et, en 1970, à l'[[Université de Sheffield]] en tant que "Research Fellow" (chargé de recherche) de l'[[Imperial Chemical Industries]] avant de rejoindre le corps enseignant comme maître de conférences en chimie. Il a été invité du Conseil de recherche en sciences principal, à l'[[Université de Californie à Los Angeles]] (UCLA), en 1978. Après avoir passé une période [[Année sabbatique (repos)|sabbatique]] (1978-81) au "ICI Corporate Laboratory" (Laboratoire d'entreprise ICI) à [[Runcorn]], il est retourné à Sheffield où il a été promu "Readership" en 1982. Il a obtenu le grade de [[Doctorat ès sciences|docteur ès sciences]] à Édimbourg en 1980 pour ses recherches sur la [[stéréochimie]] au-delà de la molécule. En 1990, il s'installe à la chaire de [[chimie organique]] à l'[[Université de Birmingham]] et en a été le directeur de l'École de chimie (1993-97) avant de partir pour l'UCLA comme le professeur de chimie {{lien|Winstein Saul|trad=Winstein Saul}} en 1997. En juillet 2002, il est devenu le codirecteur par intérim du "NanoSystems California Institute" (CNSI)<ref>[http://www.cnsi.ucla.edu California NanoSystems Institute]</ref>. En mai 2003, il devient président [[Fred Kavli]] de "Nanosystèmes Sciences" et occupe, jusqu'au mois d'août 2007, le poste de directeur du CNSI. Il a été nommé [[Knight Bachelor]], lors des distinctions honorifiques du Nouvel An 2006, par la reine [[Élisabeth II du Royaume-Uni|Élisabeth II]]<ref>[http://stoddart.northwestern.edu/Index.php?View=News/NewsSheet.php&ID=77 Ma'am to the Rescue] par le Stoddart Mechanostereochemistry Group.</ref>.
[[Image:Catenane Crystal Structure ChemComm page634 1991 commons.png|thumb|right|upright=1.4|Structure cristalline d'un [[catenane]] construit avec le [[macrocycle]] cyclobis(paraquat-p-phenylene), publié par Stoddart et collaborateurs dans Chem. Commun., 1991, pp. 634-639.]]
[[Image:Molecular Borromean Rings Atwood Stoddart commons.png|thumb|right|upright=1.4|Structure cristalline d'un [[borroméane]] (nœud borroméen moléculaire), publié par Stoddart et collaborateurs dans ''Science'', 2004, vol. 304, pp. 1308-1312.]]
James F. Stoddart est né le {{date-|24 mai 1942}} à [[Édimbourg]] en [[Écosse]]. Il reçut son [[baccalauréat en sciences]] (''Bachelor of Science'') en 1964 et obtint le titre de docteur ([[Philosophiæ doctor|Ph.D.]]) en 1966 de l'[[université d'Édimbourg]]. En 1967, il part à l'[[Université Queen's]] au [[Canada]] en tant que postdoctorant boursier du [[Conseil national de recherches Canada]] et, en 1970, à l'[[Université de Sheffield]] en tant que ''Research Fellow'' (chargé de recherche) de l'[[Imperial Chemical Industries]] avant de rejoindre le corps enseignant comme maître de conférences en chimie. Il a été invité du Conseil de recherche en sciences principal, à l'[[Université de Californie à Los Angeles]] (UCLA), en 1978. Après avoir passé une période [[Année sabbatique (repos)|sabbatique]] (1978-81) à l'''ICI Corporate Laboratory'' (Laboratoire d'entreprise ICI) à [[Runcorn]], il est retourné à Sheffield où il a été promu ''Readership'' en 1982. Il a obtenu le grade de [[Doctorat ès sciences|docteur ès sciences]] à Édimbourg en 1980 pour ses recherches sur la [[stéréochimie]] au-delà de la molécule. En 1990, il s'installe à la chaire de [[chimie organique]] à l'[[université de Birmingham]] et en a été le directeur de l'École de chimie (1993-97) avant de partir pour l'UCLA comme le professeur de chimie [[Saul Winstein]] en 1997. En {{date-|juillet 2002}}, il est devenu le codirecteur par intérim du ''NanoSystems California Institute'' (CNSI)<ref>{{en}} [http://www.cnsi.ucla.edu California NanoSystems Institute].</ref>. En {{date-|mai 2003}}, il devient président [[Fred Kavli]] de ''Nanosystèmes Sciences'' et occupe, jusqu'au mois d'{{date-|août 2007}}, le poste de directeur du CNSI. Il a été nommé [[Knight Bachelor]], lors des distinctions honorifiques du Nouvel An 2006, par la reine [[Élisabeth II]]<ref>{{en}} [http://stoddart.northwestern.edu/Index.php?View=News/NewsSheet.php&ID=77 Ma'am to the Rescue] par le Stoddart Mechanostereochemistry Group.</ref>.


== Recherches ==
== Recherches ==
Une de ses contributions majeures est le développement d'{{lien|fr=architectures moléculaires entrelacées|trad=mechanically-interlocked molecular architectures}} par la mise au point de synthèses efficientes de ces molécules basées sur le cyclobis (paraquat-p-phénylène) pour obtenir des [[rotaxane]]s et des [[caténane]]s. En utilisant la [[chimie covalente dynamique]], son groupe a publié la synthèse de l'architecture moléculaire entrelacée la plus avancée, appelée {{lien|nœud borroméen moléculaire|trad=Molecular Borromean rings}} (borroménane). Les bons protocoles développés lors de la synthèse de cette molécule ont été utilisés pour construire des [[machine]]s moléculaires dont le fonctionnement est basé sur le mouvement des différents composants. Ces machines moléculaires sont potentiellement utilisables comme {{lien|capteur moléculaire|trad=molecular sensor|texte=capteurs moléculaires}}, [[actionneur]]s, [[Amplificateur électronique|amplificateur]]s et [[interrupteur moléculaire|interrupteurs moléculaires]] et peuvent être contrôlées chimiquement, électriquement ou optiquement.
Une de ses contributions majeures est le développement d'{{Lien|langue=en|trad=mechanically-interlocked molecular architectures|fr=architectures moléculaires entrelacées}} par la mise au point de synthèses efficientes de ces molécules basées sur le cyclobis (paraquat-p-phénylène) pour obtenir des [[rotaxane]]s et des [[caténane]]s. En utilisant la [[chimie covalente dynamique]], son groupe a publié la synthèse de l'architecture moléculaire entrelacée la plus avancée, appelée {{Lien|langue=en|trad=Molecular Borromean rings|fr=nœud borroméen moléculaire}} (borroménane). Les bons protocoles développés lors de la synthèse de cette molécule ont été utilisés pour construire des [[machine]]s moléculaires dont le fonctionnement est basé sur le mouvement des différents composants. Ces machines moléculaires sont potentiellement utilisables comme {{Lien|langue=en|trad=molecular sensor|fr=capteur moléculaire|texte=capteurs moléculaires}}, [[actionneur]]s, [[Amplificateur électronique|amplificateurs]] et [[interrupteur moléculaire|interrupteurs moléculaires]] et peuvent être contrôlées chimiquement, électriquement ou optiquement.


James F. Stoddart a été un pionnier dans l'emploi de ces {{lien|fr=architectures moléculaires entrelacées|trad=mechanically-interlocked molecular architectures}} pour créer des systèmes {{lien|fr=nanomécanique|texte=nanomécaniques|trad=nanomechanics}}. Il a démontré que de tels dispositifs peuvent être fabriqués en utilisant une combinaison d'une [[Technologie bottom-up|approche bottom-up]] d'[[auto-assemblage moléculaire]] et d'une [[Technologie bottom-up|approche top-down]] de [[lithographie]] et de [[microfabrication]].
James F. Stoddart a été un pionnier dans l'emploi de ces {{Lien|langue=en|trad=mechanically-interlocked molecular architectures|fr=architectures moléculaires entrelacées}} pour créer des systèmes {{Lien|langue=en|trad=nanomechanics|fr=nanomécanique|texte=nanomécaniques}}. Il a démontré que de tels dispositifs peuvent être fabriqués en utilisant une combinaison d'une [[Technologie bottom-up|approche bottom-up]] d'[[auto-assemblage moléculaire]] et d'une [[Technologie bottom-up|approche top-down]] de [[lithographie]] et de [[microfabrication]].


== Style de représentation ==
== Style de représentation ==
Les articles de Stoddart et autres documents sont immédiatement reconnaissables à un style de représentation dessiné distinctif qu'il a développé dès les années 1980. Un cercle plein est souvent placé au milieu des cycles [[composé aromatique|aromatique]]s des structures moléculaires qu'il a publiées, et différentes couleurs mettent en évidence les différentes parties des molécules. En effet, il est un des premiers chercheurs à faire un large usage de la couleur dans les publications en chimie. Ces différentes couleurs correspondent généralement aux différentes parties de la représentation "cartoon" de la molécule, mais sont également utilisés pour représenter des propriétés moléculaires -par exemple, le bleu est utilisé pour représenter les parties [[accepteur d'électron]] tandis que le rouge est utilisé pour représenter les parties [[donneur d'électron ]] -. Stoddart maintient ce code de couleurs standardisées sur l'ensemble de ses publications et de ses autres présentations. Son style a été adopté par d'autres chercheurs publiant des articles de machines moléculaires basés sur ses synthèses.
Les articles de Stoddart et autres documents sont immédiatement reconnaissables à un style de représentation dessiné distinctif qu'il a développé dès les années 1980. Un cercle plein est souvent placé au milieu des cycles [[composé aromatique|aromatiques]] des structures moléculaires qu'il a publiées, et différentes couleurs mettent en évidence les différentes parties des molécules. En effet, il est un des premiers chercheurs à faire un large usage de la couleur dans les publications en chimie. Ces différentes couleurs correspondent généralement aux différentes parties de la représentation « cartoon » de la molécule, mais sont également utilisés pour représenter des propriétés moléculaires -par exemple, le bleu est utilisé pour représenter les parties [[accepteur d'électron]] tandis que le rouge est utilisé pour représenter les parties [[donneur d'électron]] -. Stoddart maintient ce code de couleurs standardisées sur l'ensemble de ses publications et de ses autres présentations. Son style a été adopté par d'autres chercheurs publiant des articles de machines moléculaires basés sur ses synthèses.


== Classement [[Institute for Scientific Information|ISI]]==
== Classement [[Institute for Scientific Information|ISI]] ==
Six parmi ses plus de 800 publications ont été citées 500 fois ou plus, 16 plus de 300, 82 plus de 100 et 203 plus de 50. Il a un [[h-index]] de 92. Pour la période de janvier 1997 à août 2007, il a été classé par l'[[Institute for Scientific Information]] comme le troisième chimiste le plus cité avec un total de 14 038 citations (à partir de 304 articles), soit une fréquence de 46,2 citations par article. Pendant 35 ans, plus de 260 doctorants et post doctorants ont été formés dans ses laboratoires et plus de 60 ont entrepris des carrières académiques indépendantes.
Six parmi ses plus de 800 publications ont été citées 500 fois ou plus, 16 plus de 300, 82 plus de 100 et 203 plus de 50. Il a un [[h-index]] de 92. Pour la période de {{date-|janvier 1997}} à {{date-|août 2007}}, il a été classé par l'[[Institute for Scientific Information]] comme le troisième chimiste le plus cité avec un total de 14 038 citations (à partir de 304 articles), soit une fréquence de 46,2 citations par article. Pendant 35 ans, plus de 260 doctorants et post doctorants ont été formés dans ses laboratoires et plus de 60 ont entrepris des carrières académiques indépendantes.


L'Institute for Scientific Information (ISI) a également prédit<ref>[http://scientific.thomson.com/news/newsletter/2005-08/8289814/ Nobel predictions]</ref> que J. Fraser Stoddart serait probablement gagnant du [[Prix Nobel de chimie]] 2005 avec [[George M. Whitesides]] et {{lien|Seiji Shinkai|trad=Seiji Shinkai}} pour leurs contributions à l'auto-assemblage moléculaire. Cependant, le Prix fut attribué à [[Robert Grubbs]], [[Richard Schrock]] et [[Yves Chauvin]], pour leurs travaux sur le développement de la méthode de la [[métathèse (chimie)|métathèse]] en [[synthèse organique]].
L'Institute for Scientific Information (ISI) a également prédit<ref>{{en}} [http://scientific.thomson.com/news/newsletter/2005-08/8289814/ Nobel predictions].</ref> que J. Fraser Stoddart serait probablement gagnant du [[Prix Nobel de chimie]] 2005 avec [[George M. Whitesides]] et [[Seiji Shinkai]] pour leurs contributions à l'auto-assemblage moléculaire. Cependant, le Prix fut attribué à [[Robert Grubbs]], [[Richard Schrock]] et [[Yves Chauvin]], pour leurs travaux sur le développement de la méthode de la [[métathèse (chimie)|métathèse]] en [[synthèse organique]].


Néanmoins finalement en 2016, il se voit décerner le [[prix Nobel de chimie]] en compagnie de [[Bernard Lucas Feringa]] ([[Pays-Bas]]) et de [[Jean-Pierre Sauvage (chimiste)|Jean-Pierre Sauvage]] ([[France]]).
== Sources ==

* {{Traduction/Référence|en|Fraser Stoddart|325594007}}
== Honneurs et distinctions ==
* 2022 : Doctorat honorifique de l'[[Université Laval]] en chimie.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Fraser Stoddart|325594007}}
{{Références}}
{{Références}}


== Liens externes ==
{{Autorité | type = personne | VIAF = 66526866 | BNF = 12276682h | SUDOC = 031579469 | WORLDCATID = lccn-n-83-828506 }}
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/chemistry/2016/stoddart/biographical/ |titre=Biographie}}
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{dictionnaires}}


{{Palette|Lauréats des prix Nobel 2016|Lauréats du prix Nobel de chimie}}
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{{DEFAULTSORT:Stoddart, James Fraser}}
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[[Catégorie:Naissance en mai 1942]]
[[Catégorie:Naissance à Édimbourg]]
[[Catégorie:Naissance à Édimbourg]]
[[Catégorie:Lauréat de la médaille Davy]]

Dernière version du 12 juin 2023 à 16:25

James Fraser Stoddart
Description de cette image, également commentée ci-après
James Fraser Stoddart, en 2016

Naissance (82 ans)
Édimbourg (Écosse)
Nationalité Britannique
Domaines Chimie
Institutions Université Northwestern
Université de Californie à Los Angeles (UCLA)
Université de Birmingham
Renommé pour Travaux sur la chimie supramoléculaire
Distinctions Arthur C. Cope Award (2008)
Médaille Davy (2008)
King Faisal International Prize in Science (2007)
Prix Albert-Einstein (World Award of Science) (2007)
Prix Nobel de chimie (2016)
Site stoddart.northwestern.edu

Sir James Fraser Stoddart (né le à Édimbourg) est un chimiste écossais du département de chimie de l'université Northwestern, où il travaille toujours au [1].

Il travaille dans les domaines de la chimie supramoléculaire et de la nanotechnologie. Il a développé des synthèses très efficaces d'architectures moléculaires entrelacées comme le borroméane, formé d'un nœud borroméen moléculaire, les caténanes et les rotaxanes utilisés en reconnaissance moléculaire et dans des processus d'auto-assemblage moléculaire. Il a démontré que ces objets topologiques peuvent être employés comme interrupteurs moléculaires ou comme moteurs moléculaires. Lui et son groupe se sont même servis de ces molécules pour fabriquer des machines nanoélectroniques et des systèmes nanoélectromécaniques (NEMS). Ses efforts ont été reconnus par de nombreux prix dont le King Faisal International Prize in Science en 2007[2]. Ses travaux lui ont valu le prix Nobel de chimie en 2016[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Structure cristalline d'un rotaxane construit avec le macrocycle cyclobis(paraquat-p-phenylene), publié par Stoddart et collaborateurs dans Eur. J. Org. Chem., 1998, pp. 2565-2571.
Structure cristalline d'un catenane construit avec le macrocycle cyclobis(paraquat-p-phenylene), publié par Stoddart et collaborateurs dans Chem. Commun., 1991, pp. 634-639.
Structure cristalline d'un borroméane (nœud borroméen moléculaire), publié par Stoddart et collaborateurs dans Science, 2004, vol. 304, pp. 1308-1312.

James F. Stoddart est né le à Édimbourg en Écosse. Il reçut son baccalauréat en sciences (Bachelor of Science) en 1964 et obtint le titre de docteur (Ph.D.) en 1966 de l'université d'Édimbourg. En 1967, il part à l'Université Queen's au Canada en tant que postdoctorant boursier du Conseil national de recherches Canada et, en 1970, à l'Université de Sheffield en tant que Research Fellow (chargé de recherche) de l'Imperial Chemical Industries avant de rejoindre le corps enseignant comme maître de conférences en chimie. Il a été invité du Conseil de recherche en sciences principal, à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), en 1978. Après avoir passé une période sabbatique (1978-81) à l'ICI Corporate Laboratory (Laboratoire d'entreprise ICI) à Runcorn, il est retourné à Sheffield où il a été promu Readership en 1982. Il a obtenu le grade de docteur ès sciences à Édimbourg en 1980 pour ses recherches sur la stéréochimie au-delà de la molécule. En 1990, il s'installe à la chaire de chimie organique à l'université de Birmingham et en a été le directeur de l'École de chimie (1993-97) avant de partir pour l'UCLA comme le professeur de chimie Saul Winstein en 1997. En , il est devenu le codirecteur par intérim du NanoSystems California Institute (CNSI)[4]. En , il devient président Fred Kavli de Nanosystèmes Sciences et occupe, jusqu'au mois d', le poste de directeur du CNSI. Il a été nommé Knight Bachelor, lors des distinctions honorifiques du Nouvel An 2006, par la reine Élisabeth II[5].

Recherches[modifier | modifier le code]

Une de ses contributions majeures est le développement d'architectures moléculaires entrelacées (en) par la mise au point de synthèses efficientes de ces molécules basées sur le cyclobis (paraquat-p-phénylène) pour obtenir des rotaxanes et des caténanes. En utilisant la chimie covalente dynamique, son groupe a publié la synthèse de l'architecture moléculaire entrelacée la plus avancée, appelée nœud borroméen moléculaire (en) (borroménane). Les bons protocoles développés lors de la synthèse de cette molécule ont été utilisés pour construire des machines moléculaires dont le fonctionnement est basé sur le mouvement des différents composants. Ces machines moléculaires sont potentiellement utilisables comme capteurs moléculaires (en), actionneurs, amplificateurs et interrupteurs moléculaires et peuvent être contrôlées chimiquement, électriquement ou optiquement.

James F. Stoddart a été un pionnier dans l'emploi de ces architectures moléculaires entrelacées (en) pour créer des systèmes nanomécaniques (en). Il a démontré que de tels dispositifs peuvent être fabriqués en utilisant une combinaison d'une approche bottom-up d'auto-assemblage moléculaire et d'une approche top-down de lithographie et de microfabrication.

Style de représentation[modifier | modifier le code]

Les articles de Stoddart et autres documents sont immédiatement reconnaissables à un style de représentation dessiné distinctif qu'il a développé dès les années 1980. Un cercle plein est souvent placé au milieu des cycles aromatiques des structures moléculaires qu'il a publiées, et différentes couleurs mettent en évidence les différentes parties des molécules. En effet, il est un des premiers chercheurs à faire un large usage de la couleur dans les publications en chimie. Ces différentes couleurs correspondent généralement aux différentes parties de la représentation « cartoon » de la molécule, mais sont également utilisés pour représenter des propriétés moléculaires -par exemple, le bleu est utilisé pour représenter les parties accepteur d'électron tandis que le rouge est utilisé pour représenter les parties donneur d'électron -. Stoddart maintient ce code de couleurs standardisées sur l'ensemble de ses publications et de ses autres présentations. Son style a été adopté par d'autres chercheurs publiant des articles de machines moléculaires basés sur ses synthèses.

Classement ISI[modifier | modifier le code]

Six parmi ses plus de 800 publications ont été citées 500 fois ou plus, 16 plus de 300, 82 plus de 100 et 203 plus de 50. Il a un h-index de 92. Pour la période de à , il a été classé par l'Institute for Scientific Information comme le troisième chimiste le plus cité avec un total de 14 038 citations (à partir de 304 articles), soit une fréquence de 46,2 citations par article. Pendant 35 ans, plus de 260 doctorants et post doctorants ont été formés dans ses laboratoires et plus de 60 ont entrepris des carrières académiques indépendantes.

L'Institute for Scientific Information (ISI) a également prédit[6] que J. Fraser Stoddart serait probablement gagnant du Prix Nobel de chimie 2005 avec George M. Whitesides et Seiji Shinkai pour leurs contributions à l'auto-assemblage moléculaire. Cependant, le Prix fut attribué à Robert Grubbs, Richard Schrock et Yves Chauvin, pour leurs travaux sur le développement de la méthode de la métathèse en synthèse organique.

Néanmoins finalement en 2016, il se voit décerner le prix Nobel de chimie en compagnie de Bernard Lucas Feringa (Pays-Bas) et de Jean-Pierre Sauvage (France).

Honneurs et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Nanotechnology Star Fraser Stoddart to Join Northwestern Northwestern University.
  2. (en) King Faisal International Prize for Science en 2007.
  3. « En chimie, le prix Nobel 2016 va aux machines moléculaires », sur www.larecherche.fr (consulté le )
  4. (en) California NanoSystems Institute.
  5. (en) Ma'am to the Rescue par le Stoddart Mechanostereochemistry Group.
  6. (en) Nobel predictions.

Liens externes[modifier | modifier le code]