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'''José Maria Arguedas Altamirano''' est un écrivain, un [[anthropologue]] et un universitaire [[Pérou|péruvien]] né le 18 janvier [[1911]] à [[Andahuaylas]] ([[Région d'Apurímac|Apurimac]]) et mort, par suicide, à [[Lima]] en [[1969]].
'''José Maria Arguedas Altamirano''' est un écrivain, un [[anthropologue]], un ethnologue, un poète, un traducteur et un universitaire [[Pérou|péruvien]] né le {{date|18 janvier 1911}} à [[Andahuaylas]] ([[Apurímac (département)|Apurímac]]) et mort, par suicide, à [[Lima]] le 2 décembre [[1969]]. Ses nouvelles et ses contes le rangent parmi les grands représentants de la littérature péruvienne. Il est le promoteur d'un métissage des cultures andine d'origine [[quechua]] et urbaine d'origine européenne. La question fondamentale qui est posée dans ses œuvres est celle d'un pays partagé entre deux cultures : celle des Andes d'origine quechua et celle de la côte d'origine hispanique.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Todas las sangres.jpg|thumb|Peinture en hommage à José María Arguedas.]]
[[Fichier:Todas las sangres.jpg|thumb|Peinture en hommage à José María Arguedas.]]
José Maria Arguedas naît à Andahuaylas, dans la montagne au Sud du Pérou ; il est le fils naturel d’un avocat itinérant Victor Manuel Arguedas Arellano, {{Traduction|langue=es|cuzqueño|cuzquénien ou habitant de la région du [[Cuzco]], ancienne capitale de l'[[Empire inca]]}} et de Doña Victoria Altamirano Navarro, femme métis et aristocrate de San Pedro en Andahuaylas. À la mort de sa mère, il a deux ans et il reste avec sa grand-mère paternelle ; son père se remarie avec une riche veuve qui a aussi des enfants. Il sera victime des mauvais traitements de sa marâtre<ref>{{article|langue=es |périodique=El Diario Internacional (trad. Le Journal International)|auteur= Walter Saavedra|traduction=Observations à propos de la naissance de José María Arguedas|titre=''Apuntes sobre el nacimiento de José María Arguedas''|année=2006|mois=juillet|jour=22 |url=https://www.lahaine.org/est_espanol.php/apuntes_sobre_el_nacimiento_de_jose_mari|consulté le=11/07/2021}}.</ref>. Celle-ci l'oblige à dormir avec les indiens. C'est auprès d'eux qu'il découvre la culture et la langue quechua. Ses études primaires se déroulent à San Juan de Lucanas, Puquio et Abancay, pour les études secondaires à Huancayo et Lima. En 1931, il commence des études de Lettres à l’[[université San Marcos]] ; il devient licencié en littérature et étudie l'ethnologie. Il milite pour la cause des républicains espagnols et contre la venue d'un émissaire de Mussolini. De 1937 à 1938, il passe près d’un an en prison pour avoir participé à une manifestation antifasciste. En 1941, il exerce le métier d'enseignant d'abord dans le primaire à Sicuani, Cusco, puis dans le secondaire à Lima aux collèges A.Guarte, G.et M.Melgar à partir de 1949.
José María Arguedas (1911-1969), écrivain et ethnologue péruvien, est l'une des figures majeures de la littérature latino-américaine du {{s-|XX|e}}. Promoteur d'un métissage des cultures andine d'origine [[quechua]] et urbaine d'origine européenne, il est considéré comme une des figures emblématique du [[Pérou]] contemporain.


Selon César Lévano, à cette époque, Arguedas était très proche des [[Communisme|communistes]], qu'il soutenait dans diverses tâches, comme la formation des cercles ouvriers. En 1948, la dictature de [[Manuel A. Odría]] le démet de sa fonction d'enseignant à l'école Mariano Melgar, l'accusant d’être un « communiste notoire ».
Fils naturel d’un avocat itinérant Victor Manuel Arguedas Arellano, Cuzqueño et de Doña Victoria Altamirano Navarro, femme distinguée de San Pedro en Andahuaylas (Pérou). À la mort de sa mère il reste avec sa grand-mère paternelle, son père se remarie avec une riche veuve qui avait aussi des enfants. Il sera victime des mauvais traitements de sa marâtre<ref>Walter Saavedra, ''Apuntes sobre el nacimiento de José María Arguedas'', El Diario Internacional, 22 juillet 2006.</ref>. Sa marâtre l'obligait à dormir avec les indiens. C'est auprès d'eux qu'il découvre la culture et la langue quechua. Il poursuit des études de Lettres à l’[[université San Marcos]] tout en militant pour la cause des républicains espagnols. Il passe près d’un an en prison pour avoir participé à une manifestation antifasciste (1937-1938).


Il travaille aussi comme fonctionnaire au Ministère de l’Éducation, mettant en avant son intérêt pour préserver et promouvoir la culture péruvienne, et tout particulièrement la musique et les danses andines. Il devient Directeur de la Maison de la Culture entre 1963 et 1964 puis Directeur du Musée National d'Histoire de 1964 à 1966.
Au cœur de l’œuvre de José María Arguedas se trouvent trois romans : ''Yawar Fiesta'', 1941 (traduction française ''Yawar Fiesta : La fête du sang'', 2001) ; ''Los ríos profundos'', 1958 (traduction française ''[[Les Fleuves profonds]]'', 1966), ''Todas las sangres'', 1964 (traduction française ''[[Tous sangs mêlés]]'', 1970) et un roman-journal posthume non traduit en français ''El zorro de arriba y el zorro de abajo'', 1971).


José María Arguedas a poursuivi une carrière d’[[Ethnologie|ethnologue]] qu’il aborde par le biais du folklore et de la tradition orale. C’est ainsi qu’il recueille des chants populaires qu’il réécrit en quechua et en traduction espagnole ''Canto kechwa'' (1938). Il traduit en espagnol un classique de la tradition quechua sous le titre ''A nuestro padre creador Túpac Amaru'' (1962) et rédige de nombreux poèmes à la fois en quechua et en espagnol qui seront publiés à titre posthume sous le titre de ''Katatay y otros poemas'' (1972).
José María Arguedas est aussi l’auteur de poèmes, de contes et de récits : ''La agonía de Rasu Ñiti'' (1962) et ''Amor mundo'' (1967). Deux de ses contes ont également été traduits en français : ''La amante de la culebra'' et ''La amante del cóndor'', 1949 (traduction française ''L’amante de la couleuvre'' et ''L’amante du condor'', 1966). Son expérience de la prison fournira le thème d’un roman, ''El sexto'' (1961).


Son engagement le pousse à reprendre ses études universitaires. Il obtient en 1957 un diplôme en ethnologie et soutient en 1963 une thèse de doctorat consacrée à la comparaison entre les communautés précolombiennes du Pérou et celles d’[[Espagne]]. Celle-ci sera publiée sous le titre ''Las comunidades de España y el Perú'' (1968). Élève de l’historien et anthropologue indigéniste Luis E. Valcárcel, Arguedas a souvent été classé dans cette tendance politique et littéraire, bien qu’il en ait lui-même récusé l’étiquette. Dans la mesure où Arguedas écrit directement en quechua et, même dans ses œuvres en castillan, dans une perspective quechua, on peut dire qu’il a dépassé l’[[indigénisme]] traditionnel.
José María Arguedas a poursuivi une carrière d’[[Ethnologie|ethnologue]] qu’il aborde par le biais du folklore et de la tradition orale. C’est ainsi qu’il recueille des chants populaires qu’il recrée sous forme écrite en quechua et en traduction espagnole Canto kechwa (1938). Il traduit en espagnol un classique de la tradition quechua sous le titre A nuestro padre creador Túpac Amaru (1962) et rédige de nombreux poèmes à la fois en quechua et en espagnol qui seront publiés à titre posthume sous le titre de Katatay y otros poemas (1972).


Au cœur de l’œuvre de José María Arguedas se trouvent trois romans : ''Yawar Fiesta'', 1941 (traduction française ''Yawar Fiesta : La fête du sang'', 2001) ; ''Los ríos profundos'', 1958 (traduction française ''[[Les Fleuves profonds]]'', 1966), ''Todas las sangres'', 1964 (traduction française ''[[Tous sangs mêlés]]'', 1970) et un roman posthume ''El Zorro de arriba y el Zorro de abajo'', 1971, ( traduction française ''Le Renard d'en haut et le Renard d'en bas'').
Son engagement le pousse à reprendre ses études universitaires. Il obtient en 1957 un diplôme en ethnologie et soutient en 1963 une thèse de doctorat consacrée à la comparaison entre les communautés précolombiennes du Pérou et celles d’Espagne. Celle-ci sera publiée sous le titre Las comunidades de España y el Perú (1968). Élève de l’historien et anthropologue indigéniste Luis E. Valcárcel, Arguedas a souvent été classé dans cette tendance politique et littéraire, bien qu’il en ait lui-même récusé l’étiquette. Dans la mesure où Arguedas écrit directement en quechua et, même dans ses œuvres en castillan, dans une perspective quechua, on peut dire qu’il a dépassé l’[[indigénisme]] traditionnel.

José María Arguedas est aussi l’auteur de poèmes, de contes et de récits : ''La agonía de Rasu Ñiti'' (1962) et ''Amor mundo'' (1967). Deux de ses contes ont également été traduits en français : ''La amante de la culebra'' et ''La amante del cóndor'', 1949 (traduction française ''L’amante de la couleuvre'' et ''L’amante du condor'', 1966). Son expérience de la prison fournira le thème d’un roman, ''El sexto'' (1961).


Toute l’œuvre de José María Arguedas est marquée par la dualité linguistique et culturelle entre l’espagnol et le quechua. Toujours fidèle à la tradition quechua de son enfance, il a vécu l’expérience du Pérou divisé entre monde andin indien et dominé et monde côtier hispanophone et dominant. N’étant jamais tout à fait parvenu à surmonter ce déchirement culturel, malgré sa réussite professionnelle et souffrant de dépression nerveuse, il se suicide en 1969. Sa fin tragique en a fait le symbole à la fois de tous les clivages de la société péruvienne et de la nécessaire réconciliation qu’il a prônée dans son œuvre, mais si difficilement vécue dans sa chair.
Toute l’œuvre de José María Arguedas est marquée par la dualité linguistique et culturelle entre l’espagnol et le quechua. Toujours fidèle à la tradition quechua de son enfance, il a vécu l’expérience du Pérou divisé entre monde andin indien et dominé et monde côtier hispanophone et dominant. N’étant jamais tout à fait parvenu à surmonter ce déchirement culturel, malgré sa réussite professionnelle et souffrant de dépression nerveuse, il se suicide en 1969. Sa fin tragique en a fait le symbole à la fois de tous les clivages de la société péruvienne et de la nécessaire réconciliation qu’il a prônée dans son œuvre, mais si difficilement vécue dans sa chair.
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== Œuvres choisies ==
== Œuvres choisies ==
* ''Agua'' (1935)
* ''Agua'' (1935)
* ''Yawar Fiesta'' (1941 - traduction française: ''[[Fête du sang]]'', Métailié, 2001)
* ''Yawar Fiesta'' (1941 - traduction française : ''[[Fête du sang]]'', Métailié, 2001)
* ''Diamantes y Pedernales'' (1954) - traduction française : ''[[Diamants et silex]]'', Éditions de [[L'Herne]], 2012
* ''Diamantes y Pedernales'' (1954)
** traduction française : ''[[Diamants et silex]]'', Éditions de [[L'Herne]], 2012
* ''Los Ríos Profundos'' (1956 - traduction française : ''[[Les Fleuves profonds]]'', Gallimard, 1966)
* ''Los Ríos Profundos'' (1958)
** traduction française : ''[[Les Fleuves profonds]]'', Gallimard, 1966, {{nb|326|pages}} {{isbn|978-2-0707-6641-3}}
* ''El Sexto'' (1961 - traduction française Métailié, 2011)
* ''[[El Sexto]]'' (1961), Premio Nacional de Fomento a la Cultura [[Ricardo Palma]] (1962)
* ''Todas las Sangres'' (1964- traduction française : ''[[Tous sangs mêlés]]'', Gallimard, 1970)
** traduction française Métailié, 2011, {{nb|188|pages}} {{isbn|978-2-8642-4759-3}}
* ''Todas las Sangres'' (1964)
* ''El Zorro de arriba y el Zorro de abajo'' (posthume, 1971)
** traduction française d'Eve-Marie Fell : ''[[Tous sangs mêlés]]'', Gallimard, 1970
* ''El Zorro de arriba y el Zorro de abajo'' (posthume, 1971), Traduction française Rosana Orihuela : "Le Renard d'en haut et le Renard d'en bas", Grevis, 2022
* ''Katatay'', poèmes bilingues espagnol-quechua (posthume, 1972)
* ''Katatay'', poèmes bilingues espagnol-quechua (posthume, 1972)


== Sur José María Arguedas ==
== Sur José María Arguedas ==
* "José María Arguedas et la culture nationale dans le Pérou contemporain (1939-1969)", Ève-Marie Fell, At. de Reprod. des thèses, 1982, 2 volumes, 1081 pages.
* Ève-Marie Fell, ''José María Arguedas et la culture nationale dans le Pérou contemporain (1939-1969)'', At. de Reprod. des thèses, 1982, 2 volumes, 1081 pages.
* "L’Utopie archaïque : José María Arguedas et les fictions de l’indigénisme", [[Mario Vargas Llosa]], Gallimard, Paris 1999, 402 pages.
* [[Mario Vargas Llosa]], ''L’Utopie archaïque : José María Arguedas et les fictions de l’indigénisme'', Gallimard, Paris 1999, 402 pages.
* [http://doc.rero.ch/record/3091/files/these_RensM.pdf/ "Dimension éthique de l'œuvre narrative de José María Arguedas"], Martine Rens, thèse de doctorat, Université de Neuchâtel (Suisse), 2003, 294 pages.
* [http://doc.rero.ch/record/3091/files/these_RensM.pdf/ Martine Rens, ''Dimension éthique de l'œuvre narrative de José María Arguedas''], thèse de doctorat, Université de Neuchâtel (Suisse), 2003, 294 pages.
* "José María Arguedas : de la pensée dialectique à la pensée tragique (Histoire d’une utopie)", Roland Forgues, Presses de l’Université du Mirail, Toulouse, 2004, 562 pages.
* Roland Forgues, ''José María Arguedas : de la pensée dialectique à la pensée tragique (Histoire d’une utopie)'', Presses de l’Université du Mirail, Toulouse, 2004, 562 pages.
* Christiane Alvarez.''Le metissage dans los ríos profundos: un processus conflictuel et rédempteur dans l'univers andin, Los ríos profundos, José María Arguedas'', Éditions Ellipses, Paris, 2004, pp. 47-53. {{ISBN|2-7298-2082-5}}
* Christiane Alvarez, ''Le métissage dans los ríos profundos : un processus conflictuel et rédempteur dans l'univers andin, Los ríos profundos, José María Arguedas'', Éditions Ellipses, Paris, 2004, pp. 47-53. {{ISBN|2-7298-2082-5}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
<references/>

== Article connexe ==
* [[Littérature péruvienne]]
* {{Lien|langue=es|trad=Premio de Narrativa José María Arguedas|fr=Prix Narratif José María Arguedas}}, créé en 2000, à la [[Casa de las Américas]] ([[La Havane]], Cuba)
* {{Lien|langue=es|trad=Universidad Nacional José María Arguedas|fr=Université nationale José María Arguedas}} (UNAJMA, 2004), à [[Andahuaylas]]


== Liens externes ==
== Liens externes ==
{{Liens}}
* [https://www.lemonde.fr/archives/article/1970/03/14/l-ecrivain-et-le-revolutionnaire_2663612_1819218.html ''L’écrivain et le révolutionnaire, article, ''le monde'', 1970]
* [https://www.monde-diplomatique.fr/2011/12/BARTHELEMY/47048 ''Marseillaise'' contre ''Internationale'', article ''Le Monde Diplomatique'', 2011]
* [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/3de709d1e14c7e6500bb88edc61b9452.pdf ''José Maria Arguedas ou «l'utopie archaïque»'']
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[[Catégorie:Essayiste péruvien]]
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[[Catégorie:Naissance en janvier 1911]]
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[[Catégorie:Décès à Lima]]
[[Catégorie:Décès à Lima]]
[[Catégorie:Décès à 58 ans]]
[[Catégorie:Décès à 58 ans]]
[[Catégorie:Suicide par arme à feu]]
[[Catégorie:Suicide par arme à feu au Pérou]]

Dernière version du 26 juin 2023 à 17:39

José María Arguedas
Description de cette image, également commentée ci-après
Statue de José María Arguedas à Andahuaylas.
Nom de naissance José Maria Arguedas Altamirano
Naissance
Andahuaylas, Apurímac
Drapeau du Pérou Pérou
Décès (à 58 ans)
Lima
Drapeau du Pérou Pérou
Activité principale
Formation
Auteur
Langue d’écriture Espagnol péruvien, quechua
Mouvement Néo-indigénisme
Genres

Œuvres principales

José Maria Arguedas Altamirano est un écrivain, un anthropologue, un ethnologue, un poète, un traducteur et un universitaire péruvien né le à Andahuaylas (Apurímac) et mort, par suicide, à Lima le 2 décembre 1969. Ses nouvelles et ses contes le rangent parmi les grands représentants de la littérature péruvienne. Il est le promoteur d'un métissage des cultures andine d'origine quechua et urbaine d'origine européenne. La question fondamentale qui est posée dans ses œuvres est celle d'un pays partagé entre deux cultures : celle des Andes d'origine quechua et celle de la côte d'origine hispanique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Peinture en hommage à José María Arguedas.

José Maria Arguedas naît à Andahuaylas, dans la montagne au Sud du Pérou ; il est le fils naturel d’un avocat itinérant Victor Manuel Arguedas Arellano, cuzqueño (« cuzquénien ou habitant de la région du Cuzco, ancienne capitale de l'Empire inca ») et de Doña Victoria Altamirano Navarro, femme métis et aristocrate de San Pedro en Andahuaylas. À la mort de sa mère, il a deux ans et il reste avec sa grand-mère paternelle ; son père se remarie avec une riche veuve qui a aussi des enfants. Il sera victime des mauvais traitements de sa marâtre[1]. Celle-ci l'oblige à dormir avec les indiens. C'est auprès d'eux qu'il découvre la culture et la langue quechua. Ses études primaires se déroulent à San Juan de Lucanas, Puquio et Abancay, pour les études secondaires à Huancayo et Lima. En 1931, il commence des études de Lettres à l’université San Marcos ; il devient licencié en littérature et étudie l'ethnologie. Il milite pour la cause des républicains espagnols et contre la venue d'un émissaire de Mussolini. De 1937 à 1938, il passe près d’un an en prison pour avoir participé à une manifestation antifasciste. En 1941, il exerce le métier d'enseignant d'abord dans le primaire à Sicuani, Cusco, puis dans le secondaire à Lima aux collèges A.Guarte, G.et M.Melgar à partir de 1949.

Selon César Lévano, à cette époque, Arguedas était très proche des communistes, qu'il soutenait dans diverses tâches, comme la formation des cercles ouvriers. En 1948, la dictature de Manuel A. Odría le démet de sa fonction d'enseignant à l'école Mariano Melgar, l'accusant d’être un « communiste notoire ».

Il travaille aussi comme fonctionnaire au Ministère de l’Éducation, mettant en avant son intérêt pour préserver et promouvoir la culture péruvienne, et tout particulièrement la musique et les danses andines. Il devient Directeur de la Maison de la Culture entre 1963 et 1964 puis Directeur du Musée National d'Histoire de 1964 à 1966.

José María Arguedas a poursuivi une carrière d’ethnologue qu’il aborde par le biais du folklore et de la tradition orale. C’est ainsi qu’il recueille des chants populaires qu’il réécrit en quechua et en traduction espagnole Canto kechwa (1938). Il traduit en espagnol un classique de la tradition quechua sous le titre A nuestro padre creador Túpac Amaru (1962) et rédige de nombreux poèmes à la fois en quechua et en espagnol qui seront publiés à titre posthume sous le titre de Katatay y otros poemas (1972).

Son engagement le pousse à reprendre ses études universitaires. Il obtient en 1957 un diplôme en ethnologie et soutient en 1963 une thèse de doctorat consacrée à la comparaison entre les communautés précolombiennes du Pérou et celles d’Espagne. Celle-ci sera publiée sous le titre Las comunidades de España y el Perú (1968). Élève de l’historien et anthropologue indigéniste Luis E. Valcárcel, Arguedas a souvent été classé dans cette tendance politique et littéraire, bien qu’il en ait lui-même récusé l’étiquette. Dans la mesure où Arguedas écrit directement en quechua et, même dans ses œuvres en castillan, dans une perspective quechua, on peut dire qu’il a dépassé l’indigénisme traditionnel.

Au cœur de l’œuvre de José María Arguedas se trouvent trois romans : Yawar Fiesta, 1941 (traduction française Yawar Fiesta : La fête du sang, 2001) ; Los ríos profundos, 1958 (traduction française Les Fleuves profonds, 1966), Todas las sangres, 1964 (traduction française Tous sangs mêlés, 1970) et un roman posthume El Zorro de arriba y el Zorro de abajo, 1971, ( traduction française Le Renard d'en haut et le Renard d'en bas).

José María Arguedas est aussi l’auteur de poèmes, de contes et de récits : La agonía de Rasu Ñiti (1962) et Amor mundo (1967). Deux de ses contes ont également été traduits en français : La amante de la culebra et La amante del cóndor, 1949 (traduction française L’amante de la couleuvre et L’amante du condor, 1966). Son expérience de la prison fournira le thème d’un roman, El sexto (1961).

Toute l’œuvre de José María Arguedas est marquée par la dualité linguistique et culturelle entre l’espagnol et le quechua. Toujours fidèle à la tradition quechua de son enfance, il a vécu l’expérience du Pérou divisé entre monde andin indien et dominé et monde côtier hispanophone et dominant. N’étant jamais tout à fait parvenu à surmonter ce déchirement culturel, malgré sa réussite professionnelle et souffrant de dépression nerveuse, il se suicide en 1969. Sa fin tragique en a fait le symbole à la fois de tous les clivages de la société péruvienne et de la nécessaire réconciliation qu’il a prônée dans son œuvre, mais si difficilement vécue dans sa chair.

Œuvres choisies[modifier | modifier le code]

  • Agua (1935)
  • Yawar Fiesta (1941 - traduction française : Fête du sang, Métailié, 2001)
  • Diamantes y Pedernales (1954)
  • Los Ríos Profundos (1958)
  • El Sexto (1961), Premio Nacional de Fomento a la Cultura Ricardo Palma (1962)
  • Todas las Sangres (1964)
  • El Zorro de arriba y el Zorro de abajo (posthume, 1971), Traduction française Rosana Orihuela : "Le Renard d'en haut et le Renard d'en bas", Grevis, 2022
  • Katatay, poèmes bilingues espagnol-quechua (posthume, 1972)

Sur José María Arguedas[modifier | modifier le code]

  • Ève-Marie Fell, José María Arguedas et la culture nationale dans le Pérou contemporain (1939-1969), At. de Reprod. des thèses, 1982, 2 volumes, 1081 pages.
  • Mario Vargas Llosa, L’Utopie archaïque : José María Arguedas et les fictions de l’indigénisme, Gallimard, Paris 1999, 402 pages.
  • Martine Rens, Dimension éthique de l'œuvre narrative de José María Arguedas, thèse de doctorat, Université de Neuchâtel (Suisse), 2003, 294 pages.
  • Roland Forgues, José María Arguedas : de la pensée dialectique à la pensée tragique (Histoire d’une utopie), Presses de l’Université du Mirail, Toulouse, 2004, 562 pages.
  • Christiane Alvarez, Le métissage dans los ríos profundos : un processus conflictuel et rédempteur dans l'univers andin, Los ríos profundos, José María Arguedas, Éditions Ellipses, Paris, 2004, pp. 47-53. (ISBN 2-7298-2082-5)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Walter Saavedra (trad. Observations à propos de la naissance de José María Arguedas), « Apuntes sobre el nacimiento de José María Arguedas », El Diario Internacional (trad. Le Journal International),‎ (lire en ligne, consulté le ).

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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