« Polaris (missile balistique) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
HerculeBot (discuter | contributions)
m [Bot] : transformation de liens avec le modèle {{Lien}} en lien interne, suite à la création de l'article correspondant; changements de type cosmétique
→‎Histoire : Edward Teller
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée
 
(20 versions intermédiaires par 16 utilisateurs non affichées)
Ligne 5 : Ligne 5 :
L''''UGM-27 Polaris''' est un [[missile mer-sol balistique stratégique]] lancé par sous-marin. Il a été construit par [[Lockheed]] pendant la [[guerre froide]] pour le compte de la [[United States Navy]] et de la [[Royal Navy]].
L''''UGM-27 Polaris''' est un [[missile mer-sol balistique stratégique]] lancé par sous-marin. Il a été construit par [[Lockheed]] pendant la [[guerre froide]] pour le compte de la [[United States Navy]] et de la [[Royal Navy]].


Le projet débute en 1955 et la mise en service opérationnelle de la première version a lieu le 20 juillet 1960 à bord du premier [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]] américain, le [[USS George Washington (SSBN-598)|''USS George Washington'']].
Le projet débute en 1955 et la mise en service opérationnelle de la première version a lieu le {{date-|20 juillet 1960}} à bord du premier [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]] américain, le {{USS|George Washington|SSBN-598|6}}.


[[image:USS Henry Clay (SSBN-625) polaris surface launch.jpg|vignette|gauche|Tir d'un Polaris A2 en surface depuis le {{Lien|trad=USS Henry Clay (SSBN-625)|langue=en|fr=USS Henry Clay (SSBN-625)|texte=USS Henry Clay (SSBN-625)}} en 1964. Il s'agit du premier des deux seuls lancements de SLBM en surface depuis un sous-marin américain.]]
[[image:USS Henry Clay (SSBN-625) polaris surface launch.jpg|vignette|gauche|Tir d'un Polaris A2 en surface depuis le {{Lien|USS Henry Clay (SSBN-625)}} en 1964. Il s'agit du premier des deux seuls lancements de SLBM en surface depuis un sous-marin américain.]]


== Histoire ==
== Histoire ==
{{Article général|Histoire du missile balistique}}
[[Fichier:1960-07-21 First Polaris Firing By Submerged U-Boat.ogv|vignette|Lancement des deux premiers missiles Polaris tirés en immersion depuis le {{USS|George Washington|SSBN-598}} le 20 juin 1960.]]
[[Fichier:1960-07-21 First Polaris Firing By Submerged U-Boat.ogv|vignette|Lancement des deux premiers missiles Polaris tirés en immersion depuis le {{USS|George Washington|SSBN-598}} le 20 juillet 1960.]]
[[Image:PolarisMissileIWMLondon.jpg|vignette|gauche|Missile Polaris de la [[Royal Navy]] exposé au [[Imperial War Museum]].]]
[[Image:PolarisMissileIWMLondon.jpg|vignette|gauche|Missile Polaris de la [[Royal Navy]] exposé au [[Imperial War Museum]].]]
[[Fichier:Polaris A3TK Chevaline RV and PAC toe-in and tilt-out.gif|vignette|gauche|Système d'éjection pour les ogives nucléaires britanniques Chevaline A3TK.]]
[[Fichier:Polaris A3TK Chevaline RV and PAC toe-in and tilt-out.gif|vignette|gauche|Système d'éjection pour les ogives nucléaires britanniques Chevaline A3TK.]]
[[Fichier:Chevaline_patrol_limits-corrected.png|vignette|Zone de patrouille des SNLE équipés des missiles Polaris A3T américains et Chevaline A3TK britanniques en prenant [[Moscou]] pour cible.]]
[[Fichier:Chevaline_patrol_limits-corrected.png|vignette|Zone de patrouille des SNLE équipés des missiles Polaris A3T américains et Chevaline A3TK britanniques en prenant [[Moscou]] pour cible.]]

Le projet Polaris fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy. Ce projet comportait la construction de [[sous-marin]]s emportant jusqu'à quatre [[PGM-19 Jupiter|missiles Jupiter]]. Le projet fut annulé car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles et les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.
Le projet Polaris fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy. Ce projet comportait la construction de [[sous-marin]]s emportant jusqu'à quatre [[PGM-19 Jupiter|missiles Jupiter]]. Le projet fut annulé car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles et les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.


Lors du {{lien|Project Nobska}}, une étude sur le futur de la guerre sous-marine en 1955, [[Edward Teller]] indique qu'une ogive de 500 kt et 600 livres, moins lourde que celle prévue, sera disponible.
Lockheed fut donc chargé de développer un missile plus petit et à carburant solide. Lockheed développa une méthode de lancement à froid. Le missile était préalablement éjecté de son tube par du gaz compressé, avant l’allumage de son moteur.


Lockheed fut donc chargé de développer un missile plus petit et à carburant solide. Lockheed développa une méthode de lancement à froid. Le missile était préalablement éjecté de son tube par du gaz comprimé, avant l’allumage de son moteur.
Le premier lancement réussi eu lieu en avril 1959, après 6 autres échecs. Dans le même temps l’[[United States Navy|US Navy]] construisit son premier sous-marin lanceur d’engin, le {{USS|George Washington|SSBN-598}}, qui effectua le premier tir immergé du Polaris le 20 juin 1960.


Le premier lancement réussi eut lieu en {{date-|avril 1959}}, après 6 échecs. Dans le même temps, l’[[United States Navy|US Navy]] construisit son premier sous-marin lanceur d’engin, le {{USS|George Washington|SSBN-598}}, qui effectua le premier tir immergé du Polaris le {{date-|20 juillet 1960}}.
En novembre 1960, le Polaris A-1 fut déclaré opérationnel.

En {{date-|novembre 1960}}, le Polaris A-1 fut déclaré opérationnel.


Le {{USS|Ethan Allen|SSBN-608}}, fut le premier sous-marin à lancer un Polaris avec sa [[charge nucléaire]] sur une zone de test dans l'[[océan Pacifique]] le {{date|6|mai|1962}}. Ce fut l’unique tir d’un missile mer-sol balistique stratégique avec charge réelle effectué par les États-Unis.
Le {{USS|Ethan Allen|SSBN-608}}, fut le premier sous-marin à lancer un Polaris avec sa [[charge nucléaire]] sur une zone de test dans l'[[océan Pacifique]] le {{date|6|mai|1962}}. Ce fut l’unique tir d’un missile mer-sol balistique stratégique avec charge réelle effectué par les États-Unis.


En octobre 1962, durant la [[crise des missiles de Cuba|crise de Cuba]], cinq SNLE emportant chacun 16 Polaris étaient en service.
En {{date-|octobre 1962}}, durant la [[crise des missiles de Cuba|crise de Cuba]], cinq [[SNLE]] emportant chacun 16 Polaris étaient en service.


La fiabilité globale du Polaris A-1 n'était estimée qu'à 25 %, en effet le lanceur lui-même avaient un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et l'ogive [[W47]]Y1 de 600 [[kilotonne]]s l'armant a été estimée à une chance sur deux d'initier une [[explosion nucléaire]] en cas de besoin ; mais lors de tests de 1966, il y a eu trois échecs sur quatre ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.alternatewars.com/WW3/Cuba/Cuba_1962_OOB.htm |titre=Cuban Missile Crisis Order of Battle Version 0.1 |auteur= |année= 26 août 2010 |éditeur= Alternate Wars |consulté le= 22 août 2011}}</ref>.
La fiabilité globale du Polaris A-1 n'était estimée qu'à 25 %, en effet le lanceur lui-même avait un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et l'ogive [[W47]]Y1 de 600 [[Tonne de TNT|kilotonne]]s l'armant a été estimée à une chance sur deux d'initier une [[explosion nucléaire]] en cas de besoin ; mais lors de tests de 1966, il y a eu trois échecs sur quatre ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.alternatewars.com/WW3/Cuba/Cuba_1962_OOB.htm |titre=Cuban Missile Crisis Order of Battle Version 0.1 |auteur= |année= 26 août 2010 |éditeur= Alternate Wars |consulté le= 22 août 2011}}</ref>.


Au total, {{unité|1245|patrouilles}} de dissuasion stratégique furent effectuées avec des missiles Polaris entre 1960 et 1981 par l'US Navy (Polaris A-1 du {{date-|15 novembre 1960}} au {{date-|14 octobre 1965}}, Polaris A-2 du {{date-|26 juin 1962}} au {{date-|9 juin 1974}}, Polaris A-3 du {{date-|28 septembre 1964}} au {{date-|1 octobre 1981}})<ref>{{ouvrage| langue = en | prénom1 = Norman | nom1 = Polmar | lien auteur1 = | titre = The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet | sous-titre = | numéro d'édition = 18 | éditeur = Naval Institute Press | lien éditeur = | lieu = | jour = 15 | mois = décembre | année = 2004 | volume = | tome = | pages totales = 661 | passage = Strategic Missile Submarine | isbn = 978-1591146858 | lire en ligne = http://books.google.fr/books?id=8MwyTX-iA2wC&printsec=frontcover&dq=The+Naval+Institute+Guide+To+The+Ships+And+Aircraft+Of+The+U.S.+Fleet&hl=fr&ei=h5uxTIGHGI_-4Ab9-dmiBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCwQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false | consulté le = 10 octobre 2010 | présentation en ligne = }}</ref>.
Au total, {{unité|1245|patrouilles}} de dissuasion stratégique furent effectuées avec des missiles Polaris entre 1960 et 1981 par l'US Navy (Polaris A-1 du {{date-|15 novembre 1960}} au {{date-|14 octobre 1965}}, Polaris A-2 du {{date-|26 juin 1962}} au {{date-|9 juin 1974}}, Polaris A-3 du {{date-|28 septembre 1964}} au {{date-|1 octobre 1981}})<ref>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=Norman| nom1=Polmar| titre=The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet| éditeur=Naval Institute Press| année=2004| mois=décembre| jour=15| numéro d'édition=18| pages totales=661| passage=Strategic Missile Submarine| isbn=978-1-59114-685-8| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8MwyTX-iA2wC&printsec=frontcover| consulté le=10 octobre 2010}}</ref>.


La [[Royal Navy]] de son côté mit en service la version A3 dans l'[[arsenal nucléaire du Royaume-Uni]]. Il est le premier missile occidental équipé de véhicules de rentrée multiple, et il est opérationnel à bord des SNLE de la [[classe Resolution]] à partir de juin 1968 armé chacun de 2 têtes nucléaires britannique ''Chevaline A3TK'' de {{unité|200|kT}} (au lieu de 3 ogives sur les missiles américains) ; la portée de ses missiles était réduites de plus de {{unité|500|milles}} marins par rapport à la version américaine car la charge utile était équipé de leurres et d'aides à la pénétration supplémentaires pour éviter la défense antimissiles. À partir de 1982, des missiles équipés de 6 charges de {{unité|40|kT}} furent opérationnelles. Les Polaris britanniques resteront en service jusqu'en 1996.
La [[Royal Navy]] de son côté mit en service la version A3 dans l'[[arsenal nucléaire du Royaume-Uni]]. Il est le premier missile occidental équipé de véhicules de rentrée multiples, et il est opérationnel à bord des SNLE de la [[classe Resolution]] à partir de {{date-|juin 1968}} armés chacun de 2 têtes nucléaires britanniques ''Chevaline A3TK'' de {{unité|200|kT}} (au lieu de 3 ogives sur les missiles américains) ; la portée de ses missiles était réduite de plus de {{unité|500|milles}} marins par rapport à la version américaine car la charge utile était équipée de leurres et d'aides à la pénétration supplémentaires pour éviter la défense antimissiles. À partir de 1982, des missiles équipés de 6 charges de {{unité|40|kT}} furent opérationnels. Les Polaris britanniques resteront en service jusqu'en 1996.


== Versions ==
== Versions ==
[[Fichier:STARS FT04 1.jpg|vignette|Une fusée STARS.]]
[[Fichier:STARS FT04 1.jpg|vignette|Une fusée STARS.]]
* Polaris A-1 : la version A-1 avait une portée de {{unité|1853|km}} avec une charge nucléaire de 600 [[kilotonne]]s et un [[écart circulaire probable]] de {{unité|1800|m}} pour un poids de {{unité|13090|kg}}. Construit à 163 unités ainsi que 100 ogives W47 Y1 les armant.
* Polaris A-1 : la version A-1 avait une portée de {{unité|1853|km}} avec une charge nucléaire de 600 [[Tonne de TNT|kilotonne]]s et un [[écart circulaire probable]] de {{unité|1800|m}} pour un poids de {{unité|13090|kg}}. Construit à 163 unités ainsi que 100 ogives W47 Y1 les armant.
* Polaris A-2 : la version A-2 avait une portée de {{unité|2779|km}}. Construit à 346 unités ainsi que 250 ogives W47 Y1 et Y2;
* Polaris A-2 : la version A-2 avait une portée de {{unité|2779|km}}. Construit à 346 unités ainsi que 250 ogives W47 Y1 et Y2;
* Polaris A-3 : la version A-3, à [[Mirvage|têtes multiples]], avait une portée de {{unité|4631|km}} avec un [[écart circulaire probable]] de {{nobr|600 m}}. Construit à 644 unités ainsi que {{unité|1450|ogives}} [[W58]] hors exemplaires pour la Royal Navy<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=Stephen I. |nom1=Schwartz |titre=Atomic Audit |sous-titre= The Costs and Consequences of U.S. Nuclear Weapons Since 1940|éditeur=Brookings Institution|volume=|année=mars 1998|pages totales=500|passage=193|isbn=|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=safduT80AHMC&printsec=frontcover&dq=Atomic+Audit:+The+Costs+and+Consequences+of+U.S.+Nuclear+Weapons+Since+1940&hl=fr&sa=X&ei=Zxo5U4mEKPDZ0QW7hoD4Aw&ved=0CDcQ6AEwAA#v=onepage&q=Atomic%20Audit%3A%20The%20Costs%20and%20Consequences%20of%20U.S.%20Nuclear%20Weapons%20Since%201940&f=false}}</ref>.
* Polaris A-3 : la version A-3, à [[Mirvage|têtes multiples]], avait une portée de {{unité|4631|km}} avec un [[écart circulaire probable]] de {{nobr|600 m}}. Construit à 644 unités ainsi que {{unité|1450|ogives}} [[W58]] hors exemplaires pour la Royal Navy<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stephen I.|nom1=Schwartz|titre=Atomic Audit|sous-titre=The Costs and Consequences of U.S. Nuclear Weapons Since 1940|éditeur=Brookings Institution|année=mars 1998|pages totales=500|passage=193|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=safduT80AHMC&printsec=frontcover&dq=Atomic+Audit%3A+The+Costs+and+Consequences+of+U.S.+Nuclear+Weapons+Since+1940}}</ref>.
* Polaris B-3 : devait avoir une portée similaire au A-3, mais a évolué sur le missile [[UGM-73 Poseidon]].
* Polaris B-3 : devait avoir une portée similaire au A-3, mais a évolué sur le missile [[UGM-73 Poseidon]].
* [[Strategic Target System|STARS]] ([[Strategic Target System]]) : Engin-cible utilisant les deux premiers étages d'un ancien missile Polaris A3 surmonté d'un moteur commercial Orbus 1A utilisé pour les essais d'antimissiles et d'engins hypersoniques. Premier tir le 26 février 1993, quinze dont trois échecs en août 2014<ref>{{Lien web|langue=fr |url=http://www.air-cosmos.com/2014/08/26/24825-un-essai-hypersonique-americain-tourne-court |titre=Un essai hypersonique américain tourne court |site= [[Air et Cosmos]]|auteur= Stefan Barensky|année=26 août 2014 |consulté le=21 septembre 2014 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue= en|url=http://www.designation-systems.net/dusrm/app4/stars.html |titre=Sandia STARS |site=Designation Systems |auteur= |année= 15 octobre 2007|consulté le=21 septembre 2014 }}.</ref><br /><ref>{{Lien web|langue= en|url= http://space.skyrocket.de/doc_lau/stars.htm |titre=STARS |site=Gunter's Space Page |auteur= |année=2014 |consulté le= 21 septembre 2014}}.</ref>.
* [[Strategic Target System|STARS]] ([[Strategic Target System]]) : [[Engin cible]] utilisant les deux premiers étages d'un ancien missile Polaris A3 surmonté d'un moteur commercial Orbus 1A utilisé pour les essais d'antimissiles et d'engins hypersoniques. Premier tir le {{date-|26 février 1993}}, seize tirs dont trois échecs en {{date-|janvier 2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr |url=http://www.air-cosmos.com/2014/08/26/24825-un-essai-hypersonique-americain-tourne-court |titre=Un essai hypersonique américain tourne court |site= [[Air et Cosmos]]|auteur= Stefan Barensky|année=26 août 2014 |consulté le=21 septembre 2014 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue= en|url=http://www.designation-systems.net/dusrm/app4/stars.html |titre=Sandia STARS |site=Designation Systems |auteur= |année= 15 octobre 2007|consulté le=21 septembre 2014 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue= en|url= http://space.skyrocket.de/doc_lau/stars.htm |titre=STARS |site=Gunter's Space Page |auteur= |année=2014 |consulté le= 21 septembre 2014}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
<references />


== Annexes ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets
{{Autres projets
|commons=Category:UGM-27 Polaris
|commons=Category:UGM-27 Polaris
|commons titre=Polaris missiles
|commons titre=Polaris missiles
}}
}}

=== Articles connexes ===
* [[Missile balistique]]
* [[Histoire du missile balistique]]
* [[Missile mer-sol balistique stratégique]]
* [[UGM-73 Poseidon]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{en}} [http://www.globalsecurity.org/wmd/systems/slbm.htm Page de liens sur les missiles nucléaires et les SNLE américains]
* {{en}} [http://www.globalsecurity.org/wmd/systems/slbm.htm Page de liens sur les missiles nucléaires et les SNLE américains]


{{Palette|Missiles|Missiles des États-Unis|Armes nucléaires des États-Unis}}
{{Palette|Missiles|Missiles des États-Unis|Armes nucléaires des États-Unis|Systèmes d'armes nucléaires stratégiques du Royaume-Uni}}
{{Portail|armes|astronautique|Forces armées des États-Unis|Sous-marins}}
{{Portail|armes|astronautique|forces armées des États-Unis|sous-marins}}


[[Catégorie:Missile mer-sol balistique stratégique des États-Unis]]
[[Catégorie:Missile mer-sol balistique stratégique des Forces armées des États-Unis]]
[[Catégorie:Arme nucléaire des États-Unis]]
[[Catégorie:Arme nucléaire des Forces armées des États-Unis]]
[[Catégorie:Arme navale]]
[[Catégorie:Arme navale]]

Dernière version du 6 juillet 2023 à 22:28

Polaris A1 sur un pas de tir de Cap Canaveral.
Polaris A3

L'UGM-27 Polaris est un missile mer-sol balistique stratégique lancé par sous-marin. Il a été construit par Lockheed pendant la guerre froide pour le compte de la United States Navy et de la Royal Navy.

Le projet débute en 1955 et la mise en service opérationnelle de la première version a lieu le à bord du premier SNLE américain, le USS George Washington.

Tir d'un Polaris A2 en surface depuis le USS Henry Clay (SSBN-625) (en) en 1964. Il s'agit du premier des deux seuls lancements de SLBM en surface depuis un sous-marin américain.

Histoire[modifier | modifier le code]

Lancement des deux premiers missiles Polaris tirés en immersion depuis le USS George Washington (SSBN-598) le 20 juillet 1960.
Missile Polaris de la Royal Navy exposé au Imperial War Museum.
Système d'éjection pour les ogives nucléaires britanniques Chevaline A3TK.
Zone de patrouille des SNLE équipés des missiles Polaris A3T américains et Chevaline A3TK britanniques en prenant Moscou pour cible.

Le projet Polaris fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy. Ce projet comportait la construction de sous-marins emportant jusqu'à quatre missiles Jupiter. Le projet fut annulé car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles et les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.

Lors du Project Nobska (en), une étude sur le futur de la guerre sous-marine en 1955, Edward Teller indique qu'une ogive de 500 kt et 600 livres, moins lourde que celle prévue, sera disponible.

Lockheed fut donc chargé de développer un missile plus petit et à carburant solide. Lockheed développa une méthode de lancement à froid. Le missile était préalablement éjecté de son tube par du gaz comprimé, avant l’allumage de son moteur.

Le premier lancement réussi eut lieu en , après 6 échecs. Dans le même temps, l’US Navy construisit son premier sous-marin lanceur d’engin, le USS George Washington (SSBN-598), qui effectua le premier tir immergé du Polaris le .

En , le Polaris A-1 fut déclaré opérationnel.

Le USS Ethan Allen (SSBN-608), fut le premier sous-marin à lancer un Polaris avec sa charge nucléaire sur une zone de test dans l'océan Pacifique le . Ce fut l’unique tir d’un missile mer-sol balistique stratégique avec charge réelle effectué par les États-Unis.

En , durant la crise de Cuba, cinq SNLE emportant chacun 16 Polaris étaient en service.

La fiabilité globale du Polaris A-1 n'était estimée qu'à 25 %, en effet le lanceur lui-même avait un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et l'ogive W47Y1 de 600 kilotonnes l'armant a été estimée à une chance sur deux d'initier une explosion nucléaire en cas de besoin ; mais lors de tests de 1966, il y a eu trois échecs sur quatre ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %[1].

Au total, 1 245 patrouilles de dissuasion stratégique furent effectuées avec des missiles Polaris entre 1960 et 1981 par l'US Navy (Polaris A-1 du au , Polaris A-2 du au , Polaris A-3 du au )[2].

La Royal Navy de son côté mit en service la version A3 dans l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni. Il est le premier missile occidental équipé de véhicules de rentrée multiples, et il est opérationnel à bord des SNLE de la classe Resolution à partir de armés chacun de 2 têtes nucléaires britanniques Chevaline A3TK de 200 kT (au lieu de 3 ogives sur les missiles américains) ; la portée de ses missiles était réduite de plus de 500 milles marins par rapport à la version américaine car la charge utile était équipée de leurres et d'aides à la pénétration supplémentaires pour éviter la défense antimissiles. À partir de 1982, des missiles équipés de 6 charges de 40 kT furent opérationnels. Les Polaris britanniques resteront en service jusqu'en 1996.

Versions[modifier | modifier le code]

Une fusée STARS.
  • Polaris A-1 : la version A-1 avait une portée de 1 853 km avec une charge nucléaire de 600 kilotonnes et un écart circulaire probable de 1 800 m pour un poids de 13 090 kg. Construit à 163 unités ainsi que 100 ogives W47 Y1 les armant.
  • Polaris A-2 : la version A-2 avait une portée de 2 779 km. Construit à 346 unités ainsi que 250 ogives W47 Y1 et Y2;
  • Polaris A-3 : la version A-3, à têtes multiples, avait une portée de 4 631 km avec un écart circulaire probable de 600 m. Construit à 644 unités ainsi que 1 450 ogives W58 hors exemplaires pour la Royal Navy[3].
  • Polaris B-3 : devait avoir une portée similaire au A-3, mais a évolué sur le missile UGM-73 Poseidon.
  • STARS (Strategic Target System) : Engin cible utilisant les deux premiers étages d'un ancien missile Polaris A3 surmonté d'un moteur commercial Orbus 1A utilisé pour les essais d'antimissiles et d'engins hypersoniques. Premier tir le , seize tirs dont trois échecs en [4],[5],[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Cuban Missile Crisis Order of Battle Version 0.1 », Alternate Wars, (consulté le )
  2. (en) Norman Polmar, The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet, Naval Institute Press, , 18e éd., 661 p. (ISBN 978-1-59114-685-8, lire en ligne), Strategic Missile Submarine
  3. (en) Stephen I. Schwartz, Atomic Audit : The Costs and Consequences of U.S. Nuclear Weapons Since 1940, Brookings Institution, , 500 p. (lire en ligne), p. 193
  4. Stefan Barensky, « Un essai hypersonique américain tourne court », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
  5. (en) « Sandia STARS », sur Designation Systems, (consulté le ).
  6. (en) « STARS », sur Gunter's Space Page, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]