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L''''Alliance rénovatrice nationale''' (en [[portugais]]: ''Aliança Renovadora Nacional'', ''ARENA'') était le [[parti politique|parti]] [[brésil]]ien.
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L''''Alliance rénovatrice nationale''' (en [[portugais]]: ''Aliança Renovadora Nacional'', ''ARENA'') est un [[parti politique]] [[brésil]]ien fondé le {{date|4 décembre 1965}}.


Issu issu de l'[[Acte institutionnel]] n°2 de 1965 qui imposa le bipartisme lors de la [[Dictature militaire au Brésil (1964-1985)|dictature]], il représentait les militaires au pouvoir.
Il est issu de l'[[Actes institutionnels (Brésil)#L'Acte institutionnel n°2 (1965)|Acte institutionnel n°2 de 1965]] qui imposa le bipartisme lors de la [[Dictature militaire au Brésil (1964-1985)|dictature]], il représentait les militaires au pouvoir.


L'Arena ou Aliança Renovadora Nacional a été formé par les politiciens conservateurs comme parti du pouvoir ; le ''[[Movimento democrático brasileiro]]'' (MDB, Mouvement démocratique brésilien) était le parti d'opposition. La formation de ces deux partis était une tentative de montrer à l'opinion publique mondiale et nationale que le [[coup d'État de 1964 (Brésil)|coup d'État de 1964]] avait été légitime et mené avec l'appui de la société civile. Après l'instauration du multipartisme, la plupart des membres de l'ARENA (dont le président [[João Baptista de Oliveira Figueiredo]]) rejoignirent en 1980 le ''[[Partido Democrático Social]]''.
L'ARENA a été formé par les politiciens conservateurs comme parti du pouvoir ; le [[Mouvement démocratique brésilien (1965)|Mouvement démocratique brésilien]] (MDB) était le parti d'opposition. La formation de ces deux partis était une tentative de montrer à l'opinion publique mondiale et nationale que le coup d'État de 1964 avait été légitime et mené avec l'appui de la société civile. Après l'instauration du multipartisme, la plupart des membres de l'ARENA (dont le président [[João Baptista de Oliveira Figueiredo]]) rejoignirent en 1980 le [[Parti démocratique social]].


== Le coup d'État ==
== Le coup d'État ==


Après le [[coup d'État de 1964 (Brésil)|coup d'État de 1964]], ses chefs se dépêchèrent de le définir comme un «coup d'État légaliste». Le général [[Mourão Filho]] déclara le président [[João Goulart]] écarté du pouvoir parce qu'il en abusait et que les militaires allaient obéir à la [[Constitution de 1946 (Brésil)|Constitution de 1946]].
Après le coup d'État de 1964, ses chefs se dépêchèrent de le définir comme un « coup d'État légaliste ». Le général [[Mourão Filho]] déclara le président [[João Goulart]] écarté du pouvoir parce qu'il en abusait et que les militaires allaient obéir à la [[Constitution de 1946 (Brésil)|Constitution de 1946]].
Pendant la conspiration de 1964, [[Artur da Costa e Silva|Costa e Silva]] avait joué le rôle de coordinateur des troupes soulevées à Rio de Janeiro et après le dénouement du coup d'État, il assuma une position de plus en plus influente jusqu'à devenir le porte-parole de la ligne dure de l'armée.
Pendant la conspiration de 1964, [[Artur da Costa e Silva|Costa e Silva]] avait joué le rôle de coordinateur des troupes soulevées à Rio de Janeiro et après le dénouement du coup d'État, il assuma une position de plus en plus influente jusqu'à devenir le porte-parole de la ligne dure de l'armée.


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En octobre, on réalisa des [[élections de 1965 (Brésil)|élections directes]] dans onze États ; à ce moment, une grande partie de l’enthousiasme pour le coup d'État de 1964 avait diminué, la classe moyenne était en difficulté financière et commençait la diminution des salaires.
En octobre, on réalisa des [[élections de 1965 (Brésil)|élections directes]] dans onze États ; à ce moment, une grande partie de l’enthousiasme pour le coup d'État de 1964 avait diminué, la classe moyenne était en difficulté financière et commençait la diminution des salaires.
Malgré le veto à certains candidats de la part de la dite ligne dure des forces armées, l'opposition triompha dans des États importants comme l'[[État de Guanabara]] et le [[Minas Gerais]], ce qui a préoccupé le groupe qui défendait le régime autoritaire. L'élection de gouverneurs membres du ''[[Parti Trabalhista Brasileiro]]'', fondé par l'ex-président [[Getúlio Vargas]] et défait par le coup d'État ([[Israel Pinheiro]] et [[Negrão de Lima]]) fut accueillie par la quasi-rébellion de plusieurs garnisons contre le [[Maréchal Castelo Branco]]<ref name=Chirio> Maud Chirio, [http://nuevomundo.revues.org/document3887.html#bodyftn5 Le pouvoir en un mot : les militaires brésiliens et la « révolution » du 31 mars 1964], ''[[Nuevo Mundo, Mundos Nuevos]]'' (revue publiée par l'[[EHESS]]), Número 7 - 2007, mis en ligne le 12 juin 2007, référence du 25 avril 2008 {{fr}}</ref>.
Malgré le veto à certains candidats de la part de la dite ligne dure des forces armées, l'opposition triompha dans des États importants comme l'[[État de Guanabara]] et le [[Minas Gerais]], ce qui a préoccupé le groupe qui défendait le régime autoritaire. L'élection de gouverneurs membres du [[Parti travailliste brésilien]], fondé par l'ex-président [[Getúlio Vargas]] et défait par le coup d'État ([[Israel Pinheiro]] et [[Negrão de Lima]]) fut accueillie par la quasi-rébellion de plusieurs garnisons contre le maréchal [[Castelo Branco]]<ref name=Chirio> [[Maud Chirio]], [http://nuevomundo.revues.org/document3887.html#bodyftn5 Le pouvoir en un mot : les militaires brésiliens et la « révolution » du 31 mars 1964], ''[[Nuevo Mundo, Mundos Nuevos]]'' (revue publiée par l'[[EHESS]]), Número 7 - 2007, mis en ligne le 12 juin 2007, référence du 25 avril 2008 {{fr}}</ref>.


== Le AI-2 ==
== Le AI-2 ==


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Sous la pression de ce groupe, [[Humberto de Alencar Castelo Branco|Castelo Branco]] publia l'[[Actes institutionnels (Brésil)|Ato Institucional Número Dois]] en octobre de la même année. Dans ce document, une des dispositions importantes était l'élimination du pluripartisme et l'installation du bipartisme.
Sous la pression de ce groupe, [[Humberto de Alencar Castelo Branco|Castelo Branco]] publia l'[[Actes institutionnels (Brésil)#L'Acte institutionnel n°2 (1965)|Acte institutionnel n°2]]. Dans ce document, une des dispositions importantes était l'élimination du pluripartisme et l'installation du bipartisme.


En accord avec leur projet de réforme radicale de la vie politique, les militaires imposent, avec l'AI n°2 d'octobre 1965, d'une part le bipartisme entre le « parti de la révolution », l'ARENA, et le « parti de l'opposition », afin d'améliorer la lecture du système des partis, dévoyé selon eux par les enjeux locaux; d'autre part, la [[discipline de parti]] obligatoire lors des votes obligatoires à l'assemblée <ref name=Chirio/>. L'arrière-plan de l'imposition du bipartisme consiste dans le manichéisme des militaires, pour qui toute personne n'étant pas avec eux est un ennemi<ref name=Chirio/>.
En accord avec leur projet de réforme radicale de la vie politique, les militaires imposent, avec l'AI n°2 d'{{date-|octobre 1965}}, d'une part le bipartisme entre le « parti de la révolution », l'ARENA, et le « parti de l'opposition », afin d'améliorer la lecture du système des partis, dévoyé selon eux par les enjeux locaux ; d'autre part, la [[discipline de parti]] obligatoire lors des votes obligatoires à l'assemblée<ref name=Chirio/>. L'arrière-plan de l'imposition du bipartisme consiste dans le manichéisme des militaires, pour qui toute personne n'étant pas avec eux est un ennemi<ref name=Chirio/>.


Malgré le grand volume d'études sur la dictature, on sait peu de choses sur l'ARENA. Son action a été importante mais peu commentée.
Malgré le grand volume d'études sur la dictature, on sait peu de choses sur l'ARENA. Son action a été importante mais peu commentée.

C'est dû au fait que beaucoup de documents et archives de la dictature militaire furent détruits. Cette période fut appelée par la presse nationale "[[Années de plomb]]".

== Les questions ==

Vu le manque de documents soit par destruction, soit par l'effet de la censure, beaucoup de points sont obscurs. Il y a donc des doutes historiques sur :
* la formation de l'Arena ;
* les facteurs qui amenèrent les politiciens à appuyer la dictature utilisant l'Arena ;
* le degré d'influence des militaires sur les politiciens ;
* le degré d'influence des politiciens sur les militaires ;
* jusqu'à quel point les membres de l'Arena étaient simultanément militaires et politiciens ;
* quels furent les vrais motifs du gouvernement militaire à adopter un système bipartite ;
* les motifs de l'adhésion de la grande majorité de l'[[UDN]] à l'Arena ;
* quels sont les courants idéologiques qui imprègnent les statuts de l'Arena et quelle fut leur influence ;
* si l'Arena était ou non un parti indépendant.



== Références ==
== Références ==
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<references/>


== Liens externes ==
== Liens externes ==
# {{en}} [http://www.brazilnow.info/glossary01.php?ID_glossary=17 ARENA (Aliança Renovadora Nacional)] No Brazil Now Glossary
# {{en}} [http://www.brazilnow.info/glossary01.php?ID_glossary=17 ARENA (Aliança Renovadora Nacional)] No Brazil Now Glossary


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Dernière version du 20 juillet 2023 à 01:06

Alliance rénovatrice nationale
(pt) Aliança Renovadora Nacional
Image illustrative de l’article Alliance rénovatrice nationale
Logotype officiel.
Présentation
Fondation 1965
Disparition 1980
Positionnement Droite à extrême droite
Idéologie Conservatisme

L'Alliance rénovatrice nationale (en portugais: Aliança Renovadora Nacional, ARENA) est un parti politique brésilien fondé le .

Il est issu de l'Acte institutionnel n°2 de 1965 qui imposa le bipartisme lors de la dictature, il représentait les militaires au pouvoir.

L'ARENA a été formé par les politiciens conservateurs comme parti du pouvoir ; le Mouvement démocratique brésilien (MDB) était le parti d'opposition. La formation de ces deux partis était une tentative de montrer à l'opinion publique mondiale et nationale que le coup d'État de 1964 avait été légitime et mené avec l'appui de la société civile. Après l'instauration du multipartisme, la plupart des membres de l'ARENA (dont le président João Baptista de Oliveira Figueiredo) rejoignirent en 1980 le Parti démocratique social.

Le coup d'État[modifier | modifier le code]

Après le coup d'État de 1964, ses chefs se dépêchèrent de le définir comme un « coup d'État légaliste ». Le général Mourão Filho déclara le président João Goulart écarté du pouvoir parce qu'il en abusait et que les militaires allaient obéir à la Constitution de 1946. Pendant la conspiration de 1964, Costa e Silva avait joué le rôle de coordinateur des troupes soulevées à Rio de Janeiro et après le dénouement du coup d'État, il assuma une position de plus en plus influente jusqu'à devenir le porte-parole de la ligne dure de l'armée.

Élections de 1965[modifier | modifier le code]

En octobre, on réalisa des élections directes dans onze États ; à ce moment, une grande partie de l’enthousiasme pour le coup d'État de 1964 avait diminué, la classe moyenne était en difficulté financière et commençait la diminution des salaires. Malgré le veto à certains candidats de la part de la dite ligne dure des forces armées, l'opposition triompha dans des États importants comme l'État de Guanabara et le Minas Gerais, ce qui a préoccupé le groupe qui défendait le régime autoritaire. L'élection de gouverneurs membres du Parti travailliste brésilien, fondé par l'ex-président Getúlio Vargas et défait par le coup d'État (Israel Pinheiro et Negrão de Lima) fut accueillie par la quasi-rébellion de plusieurs garnisons contre le maréchal Castelo Branco[1].

Le AI-2[modifier | modifier le code]

Sous la pression de ce groupe, Castelo Branco publia l'Acte institutionnel n°2. Dans ce document, une des dispositions importantes était l'élimination du pluripartisme et l'installation du bipartisme.

En accord avec leur projet de réforme radicale de la vie politique, les militaires imposent, avec l'AI n°2 d', d'une part le bipartisme entre le « parti de la révolution », l'ARENA, et le « parti de l'opposition », afin d'améliorer la lecture du système des partis, dévoyé selon eux par les enjeux locaux ; d'autre part, la discipline de parti obligatoire lors des votes obligatoires à l'assemblée[1]. L'arrière-plan de l'imposition du bipartisme consiste dans le manichéisme des militaires, pour qui toute personne n'étant pas avec eux est un ennemi[1].

Malgré le grand volume d'études sur la dictature, on sait peu de choses sur l'ARENA. Son action a été importante mais peu commentée.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Maud Chirio, Le pouvoir en un mot : les militaires brésiliens et la « révolution » du 31 mars 1964, Nuevo Mundo, Mundos Nuevos (revue publiée par l'EHESS), Número 7 - 2007, mis en ligne le 12 juin 2007, référence du 25 avril 2008 (fr)

Liens externes[modifier | modifier le code]

  1. (en) ARENA (Aliança Renovadora Nacional) No Brazil Now Glossary