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'''Jigme Singye Wangchuck''' (prononcer Jimi Singgê 'Wangchu), en [[dzongkha]] : {{lang|dz|འཇིགས་མེད་སེང་གེ་དབང་ཕྱུག་|}}, né le {{date de naissance|11|novembre|1955}} à [[Thimphou]], est le roi du [[Bhoutan]] de 1972 à 2006, date de son [[abdication]].
'''Jigme Singye Wangchuck''' (prononcer Jimi Singgê 'Wangchu, en [[dzongkha]] : {{lang|dz|འཇིགས་མེད་སེང་གེ་དབང་ཕྱུག་|}}), né le {{date de naissance|11|novembre|1955}} à [[Thimphou]], est le roi du [[Bhoutan]] de 1972 à 2006, date de son [[abdication]].


== Biographie ==
== Naissance et études ==
Fils du roi [[Jigme Dorji Wangchuck]]<ref>[https://www.researchgate.net/profile/Lham_Dorji/publication/262373968_WANGCHUCK_DYNASTY_100_Years_of_Enlightened_Monarchy_in_Bhutan/links/0deec5376bf6ebc25e000000.pdf WANGCHUCK DYNASTY. 100 Years of Enlightened Monarchy in Bhutan. Lham Dorji]</ref>, il fait ses études secondaires comme élève interne au [[Collège Saint-Joseph (Darjeeling)|collège Saint-Joseph]] de [[Darjeeling (ville)|Darjeeling]], en Inde et au [[Royaume-Uni]]. Alors qu'il étudiait à {{lien|Heatherdown Preparatory School}} près d'[[Ascot (Berkshire)|Ascot]] à la fin des années 1960, [[Chögyam Trungpa Rinpoché]] fut en 1968 son tuteur pour le [[bouddhisme]]<ref>{{en}} Carolyn Gimian, Introduction, [https://books.google.fr/books?id=hqBIffRnK64C&pg=PR22&lpg=PR22 The Collected Works of Chogyam Trungpa]</ref>{{,}}<ref>Chögyam Trungpa, ''Implanter le Dharma en Occident'', Postface de ''Né au Tibet'', {{p.|317-319}}</ref>.
Fils du roi [[Jigme Dorji Wangchuck]]<ref>[https://www.researchgate.net/profile/Lham_Dorji/publication/262373968_WANGCHUCK_DYNASTY_100_Years_of_Enlightened_Monarchy_in_Bhutan/links/0deec5376bf6ebc25e000000.pdf WANGCHUCK DYNASTY. 100 Years of Enlightened Monarchy in Bhutan. Lham Dorji]</ref>, il fait ses études secondaires comme élève interne au [[Collège Saint-Joseph (Darjeeling)|collège Saint-Joseph]] de [[Darjeeling (ville)|Darjeeling]], en Inde et au [[Royaume-Uni]]. Alors qu'il étudiait à {{lien|Heatherdown Preparatory School}} près d'[[Ascot (Berkshire)|Ascot]] à la fin des années 1960, [[Chögyam Trungpa Rinpoché]] fut en 1968 son tuteur pour le [[bouddhisme]]<ref>{{en}} Carolyn Gimian, Introduction, [https://books.google.fr/books?id=hqBIffRnK64C&pg=PR22&lpg=PR22 The Collected Works of Chogyam Trungpa]</ref>{{,}}<ref>Chögyam Trungpa, ''Implanter le Dharma en Occident'', Postface de ''Né au Tibet'', {{p.|317-319}}</ref>.


== Roi du Bhoutan ==
À la mort de son père en [[1972]], il accède au trône. Il n'a que 17 ans. L'invitation de dignitaires étrangers lors de son couronnement le {{date|2 juin 1974}} dans le [[Stade Changlimithang]] marque la fin d'une longue période d'isolement du pays. Comme tous les rois du Bhoutan, il porte le titre de ''Druk Gyalpo'' (« roi dragon »).


=== Accession au trône ===
Dans les [[années 1980]], il lance un programme de « ''bhoutanisation'' » du pays.
Il accède au trône à la mort de son père en [[1972]], à l'âge de 17 ans. L'invitation de dignitaires étrangers lors de son couronnement le {{date|2 juin 1974}} dans le [[Stade Changlimithang]] marque la fin d'une longue période d'isolement du pays. Comme tous les rois du Bhoutan, il porte le titre de ''[[Druk Gyalpo]]'' (« roi dragon »).

Dans les [[années 1980]], il lance un programme de « ''bhoutanisation'' » du pays.


Il poursuit la politique de son père, marquée par une lente modernisation, tout en essayant de préserver la culture bhoutanaise.
Il poursuit la politique de son père, marquée par une lente modernisation, tout en essayant de préserver la culture bhoutanaise.


=== Bhoutanisation forcée et purification ===
=== Bhoutanisation forcée ===
{{Article détaillé|Nettoyage ethnique au Bhoutan}}
{{Article détaillé|Nettoyage ethnique au Bhoutan}}
En [[1988]], il instaure la politique du ''[[Driglam Namzha]]'' (« Étiquette et bonnes manières »), qui impose à tous les citoyens de porter les vêtements traditionnels en public et l'apprentissage du [[dzongkha]], la langue nationale, dans les écoles. La même année, il réduit volontairement le périmètre de son pouvoir absolu et gouverne ensuite avec les conseils du gouvernement.
En [[1988]], il instaure la politique du ''[[Driglam Namzha]]'' (« Étiquette et bonnes manières »), qui impose à tous les citoyens de porter les vêtements traditionnels en public et l'apprentissage du [[dzongkha]], la langue nationale, dans les écoles. La même année, il réduit volontairement le périmètre de son pouvoir absolu et gouverne ensuite avec les conseils du gouvernement.


Sous le slogan, « ''une nation, un peuple'' », il oblige les minorités à porter le vêtement national et à parler la langue nationale, tout contrevenant étant puni d'une amende. Il exige de la population de montrer des papiers prouvant la nationalité antérieure à [[1958]]. Dans un pays relativement illettré, de nombreuses personnes ne peuvent se procurer ces documents. Il expulse ainsi plus de {{nombre|108000|personnes}}<ref>{{lien web|lang=fr|url=http://www.unhcr.fr/4acf419d10.html|titre=Le Haut Commissaire va se rendre au Népal et au Bhoutan|en ligne le=18 mai 2007|site=[[Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés|UNHCR]]}}.</ref> qui se réfugient dans le royaume [[hindouisme|hindouiste]] voisin du [[Népal]]. En 2006, ils ne pouvaient toujours pas rentrer dans leur pays, celui-ci déclarant {{citation|Ces sujets ne sont pas les miens}}<ref name="RFI">{{lien web|titre=100 000 réfugiés bhoutanais attendent de rentrer chez eux depuis quinze ans|auteur=Marie Perruchet|date=8 juin 2005|site=[[Radio France Internationale]]|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/066/article_36699.asp}}.</ref>. Ces expulsions participent à l'amélioration du taux d'alphabétisation, qui passe de 42,2 % en 1995 à 47 % en 2003, dans un pays qui comporte {{nombre|733643|habitants}} en 2014<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?c=bt&v=39&l=fr|titre=Taux d'alphabétisation (%) — Bouthan|site=indexmundi.com}}.</ref>.
Sous le slogan, « une nation, un peuple », il oblige les minorités à porter le vêtement national et à parler la langue nationale, tout contrevenant étant puni d'une amende. Il exige de la population de montrer des papiers prouvant la nationalité antérieure à [[1958]]. Dans un pays relativement illettré, de nombreuses personnes ne peuvent se procurer ces documents. Il expulse ainsi plus de {{nombre|108000|personnes}}<ref>{{lien web|lang=fr|url=http://www.unhcr.fr/4acf419d10.html|titre=Le Haut Commissaire va se rendre au Népal et au Bhoutan|en ligne le=18 mai 2007|site=[[Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés|UNHCR]]}}.</ref> qui se réfugient dans le royaume [[hindouisme|hindouiste]] voisin du [[Népal]]. En 2006, ils ne pouvaient toujours pas rentrer dans leur pays, celui-ci déclarant {{citation|Ces sujets ne sont pas les miens}}<ref name="RFI">{{lien web|titre=100 000 réfugiés bhoutanais attendent de rentrer chez eux depuis quinze ans|auteur=Marie Perruchet|date=8 juin 2005|site=[[Radio France Internationale]]|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/066/article_36699.asp}}.</ref>. Ces expulsions participent à l'amélioration du taux d'alphabétisation, qui passe de 42,2 % en 1995 à 47 % en 2003, dans un pays qui comporte {{nombre|733643|habitants}} en 2014<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?c=bt&v=39&l=fr|titre=Taux d'alphabétisation (%) — Bouthan|site=indexmundi.com}}.</ref>.

Les [[années 1990]], sont une période de durcissement de la purification ethnique, ainsi les [[Lhotshampa]]s (littéralement les « gens du Sud »), dont la famille d'origine népalaise aurait migré au Bhoutan au {{s|XIX}}, sont la cible privilégiée de cette purification. La police saisit alors les terres des paysans hindouistes et les force à signer un papier d'émigration volontaire. Le port du [[sari]], l'utilisation de la langue népalaise sont interdits, les documents écrits en népalais sont brûlés devant les écoles pour l'exemple<ref name="RFI" />.


=== Période de purification ethnique ===
Le [[Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés]] (UNHCR) demande aux pays des commissions de préciser appartenance ou de non de ces réfugiés à une des quatre catégories suivantes, les commissions se sont refusées à donner des résultats<ref name="RFI" /> :
Les [[années 1990]], sont une période de durcissement de la purification ethnique, ainsi les [[Lhotshampa]]s (littéralement les « gens du Sud »), dont la famille d'origine népalaise aurait migré au Bhoutan au {{s|XIX}}, sont la cible privilégiée de cette purification. La police saisit alors les terres des paysans hindouistes et les force à signer un papier d'émigration volontaire. Le port du [[Sari (vêtement)|sari]], l'utilisation de la langue népalaise sont interdits, les documents écrits en népalais sont brûlés devant les écoles pour l'exemple<ref name="RFI" />. Les réfugiés au Népal sont pris en charge par le [[Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés]] (UNHCR).
* Bhoutanais ;
* non-Bhoutanais ;
* Bhoutanais ayant signé un formulaire stipulant qu’ils renonçaient à leurs terres et à leur nationalité ;
* Criminels.


=== Campagnes militaires ===
=== Campagnes militaires ===
À la fin de [[2003]], il ordonne la première campagne militaire bhoutanaise depuis plus d'un siècle pour expulser les séparatistes d'[[Assam]] qui utilisent le territoire bhoutanais pour lancer des raids contre leurs cibles en [[Inde]]. Des campagnes sont également lancées contre des séparatistes [[Népal|népalais]] dans le Sud du pays.
À la fin de [[2003]], il ordonne la première campagne militaire bhoutanaise depuis plus d'un siècle pour expulser les séparatistes d'[[Assam]] qui utilisent le territoire bhoutanais pour lancer des raids contre leurs cibles en [[Inde]]. Des campagnes sont également lancées contre des séparatistes [[Népal|népalais]] dans le sud du pays.


Par tous les moyens, il maintient un style de vie simple, préférant travailler dans une petite cabane en bois hors de la capitale [[Thimphu]], plutôt que dans le palais-forteresse du [[Thimphu Dzong]] utilisé par ses quatre reines (toutes sœurs) et l'Assemblée nationale. En Occident, il se fait remarquer par son objectif affiché de maximisation du [[Bonheur national brut]] dans son pays plutôt que du [[Produit national brut]].
Par tous les moyens, il maintient un style de vie simple, préférant travailler dans une petite cabane en bois hors de la capitale [[Thimphou]], plutôt que dans le palais-forteresse du [[Dzong du Bhoutan|Thimphou Dzong]] utilisé par ses quatre reines (toutes sœurs) et l'Assemblée nationale. En Occident, il se fait remarquer par son objectif affiché de maximisation du [[Bonheur national brut]] dans son pays plutôt que du [[Produit national brut]].

Le {{date|16 juillet 2006}}, le roi Jigme Singye est nommé à son insu « guide honorifique du Mouvement [[Raël|raëlien]] », la secte du leader [[Claude Vorilhon]], par les Raëliens eux-mêmes. Il n'a jamais rencontré aucun dignitaire de ce mouvement sectaire et ne s'en réclame pas.


De ses différentes unions, il a dix enfants (cinq fils et cinq filles), dont plusieurs ont reçu une éducation à l'étranger.
De ses différentes unions, il a dix enfants (cinq fils et cinq filles), dont plusieurs ont reçu une éducation à l'étranger.


=== Abdication du roi ===
Le {{date|14|décembre|2006}}, il abdique en faveur de son fils aîné, le prince [[Jigme Khesar Namgyel Wangchuck|Jigme Khesar]], mettant ainsi en pratique sa formule selon laquelle : « Pourquoi couronner un héritier seulement quand la nation est en deuil du dernier roi ? ».
Le {{date|14|décembre|2006}}, il abdique en faveur de son fils aîné, le prince [[Jigme Khesar Wangchuck|Jigme Khesar]], mettant ainsi en pratique sa formule selon laquelle : « Pourquoi couronner un héritier seulement quand la nation est en deuil du dernier roi ? ».

== Généalogie ==


== Ascendance ==
=== Ascendance ===
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=== Épouses ===
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Fichier:Dorji Wangmo.jpg|''[[Ashi]]'' [[Dorji Wangmo]] (née le {{Date|10 juin 1955}})
Fichier:Tshering Pem.jpg|''[[Ashi]]'' Tshering Pem (née le {{Date|22 décembre 1957}})
Fichier:Tshering Yangdon.jpg|''[[Ashi]]'' Tshering Yangdon (née le {{Date|21 juin 1959}})
Fichier:Her Majesty the Queen Mother Ashi Sangay Choden Wangchuck (cropped).jpg|''[[Ashi]]'' [[Sangay Choden Wangchuck|Sangay Choden]] (né le {{Date|11 mai 1963}})
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=== Descendance ===
Le roi émérite a eu 10 enfants, 5 filles et 5 garçons:

* ''[[Ashi]]'' Chimi Yangzom Wangchuck (née le {{Date|10 janvier 1980}}), fille de Tshering Pem
* ''Druk Gyalpo'' [[Jigme Khesar Wangchuck|Jigme Khesar Namgyel Wangchuck]] (né le {{Date|21 février 1980}}), fils de Tshering Yangdon, actuel roi du Bhoutan
* ''[[Ashi]]'' [[Sonam Dechen Wangchuck]] (née {{Date|5 aout 1981}}), fille de [[Dorji Wangmo]]
* ''[[Ashi]]'' Dechen Yangzom Wangchuck (née le {{Date|2 décembre 1981}}), fille de Tshering Yangdon
* ''[[Ashi]]'' Kesang Choden Wangchuck (née le {{Date|23 janvier 1982}}), fille de Tshering Pem
* ''Dasho'' [[Jigyel Ugyen Wangchuck]] (né le {{Date|16 juillet 1984}}), fils de [[Dorji Wangmo]]
* ''Dasho'' Khamsum Singye Wangchuck (né le {{Date|6 octobre 1985}}), fils de [[Sangay Choden Wangchuck|Sangay Choden]]
* ''Gyaltshab'' Jigme Dorji Wangchuck (né le {{Date|12 avril 1986}}), fils de Tshering Yangdon
* ''[[Ashi]]'' Euphelma Choden Wangchuck (née le {{Date|6 juin 1993}}), fille de [[Sangay Choden Wangchuck|Sangay Choden]]
* ''Dasho'' Ugyen Jigme Wangchuck (né le {{Date|11 novembre 1994}}), fils de Tshering Pem


== Références ==
== Références ==
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{Autorité}}
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[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre des Séraphins]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1955]]
[[Catégorie:Naissance à Thimphou]]

Dernière version du 12 août 2023 à 20:13

Jigme Singye Wangchuck
འཇིགས་མེད་སེང་གེ་དབང་ཕྱུག་
Illustration.
Le roi Jigme Singye, en 2008.
Titre
Roi du Bhoutan

(34 ans, 4 mois et 20 jours)
Couronnement
Premier ministre Jigme Thinley
Sangay Ngedup
Yeshey Zimba
Khandu Wangchuk
Kinzang Dorji
Jigme Thinley
Yeshey Zimba
Sangay Ngedup
Khandu Wangchuk
Prédécesseur Jigme Dorji Wangchuck
Successeur Jigme Khesar Namgyel Wangchuck
Prince héritier du Bhoutan

(2 mois et 19 jours)
Monarque Jigme Dorji
Prédécesseur Jigme Dorji
Successeur Jigme Khesar
Biographie
Dynastie Wangchuck
Nom de naissance Jigme Singye Wangchuck
Date de naissance (68 ans)
Lieu de naissance Thimphou (Bhoutan)
Nationalité bhoutanaise
Père Jigme Dorji
Mère Kesang Choden
Conjoint 1) Dorji Wangmo Wangchuck
2) Tshering Pem Wangchuck
3) Tshering Yangdon Wangchuck
4) Sangay Choden Wangchuck
Enfants Chimi Yangzom
Jigme Khesar
Sonam Dechen
Dechen Yangzom
Kesang Choden
Jigyel Ugyen
Khamsum Singye
Jigme Dorji
Euphelma Choden
Ugyen Jigme
Héritier Jigme Khesar
Religion Bouddhisme vajrayāna
Résidence Palais de Dechencholing

Jigme Singye Wangchuck
Monarques du Bhoutan

Jigme Singye Wangchuck (prononcer Jimi Singgê 'Wangchu, en dzongkha : འཇིགས་མེད་སེང་གེ་དབང་ཕྱུག་), né le à Thimphou, est le roi du Bhoutan de 1972 à 2006, date de son abdication.

Naissance et études[modifier | modifier le code]

Fils du roi Jigme Dorji Wangchuck[1], il fait ses études secondaires comme élève interne au collège Saint-Joseph de Darjeeling, en Inde et au Royaume-Uni. Alors qu'il étudiait à Heatherdown Preparatory School (en) près d'Ascot à la fin des années 1960, Chögyam Trungpa Rinpoché fut en 1968 son tuteur pour le bouddhisme[2],[3].

Roi du Bhoutan[modifier | modifier le code]

Accession au trône[modifier | modifier le code]

Il accède au trône à la mort de son père en 1972, à l'âge de 17 ans. L'invitation de dignitaires étrangers lors de son couronnement le dans le Stade Changlimithang marque la fin d'une longue période d'isolement du pays. Comme tous les rois du Bhoutan, il porte le titre de Druk Gyalpo (« roi dragon »).

Dans les années 1980, il lance un programme de « bhoutanisation » du pays.

Il poursuit la politique de son père, marquée par une lente modernisation, tout en essayant de préserver la culture bhoutanaise.

Bhoutanisation forcée[modifier | modifier le code]

En 1988, il instaure la politique du Driglam Namzha (« Étiquette et bonnes manières »), qui impose à tous les citoyens de porter les vêtements traditionnels en public et l'apprentissage du dzongkha, la langue nationale, dans les écoles. La même année, il réduit volontairement le périmètre de son pouvoir absolu et gouverne ensuite avec les conseils du gouvernement.

Sous le slogan, « une nation, un peuple », il oblige les minorités à porter le vêtement national et à parler la langue nationale, tout contrevenant étant puni d'une amende. Il exige de la population de montrer des papiers prouvant la nationalité antérieure à 1958. Dans un pays relativement illettré, de nombreuses personnes ne peuvent se procurer ces documents. Il expulse ainsi plus de 108 000 personnes[4] qui se réfugient dans le royaume hindouiste voisin du Népal. En 2006, ils ne pouvaient toujours pas rentrer dans leur pays, celui-ci déclarant « Ces sujets ne sont pas les miens »[5]. Ces expulsions participent à l'amélioration du taux d'alphabétisation, qui passe de 42,2 % en 1995 à 47 % en 2003, dans un pays qui comporte 733 643 habitants en 2014[6].

Période de purification ethnique[modifier | modifier le code]

Les années 1990, sont une période de durcissement de la purification ethnique, ainsi les Lhotshampas (littéralement les « gens du Sud »), dont la famille d'origine népalaise aurait migré au Bhoutan au XIXe siècle, sont la cible privilégiée de cette purification. La police saisit alors les terres des paysans hindouistes et les force à signer un papier d'émigration volontaire. Le port du sari, l'utilisation de la langue népalaise sont interdits, les documents écrits en népalais sont brûlés devant les écoles pour l'exemple[5]. Les réfugiés au Népal sont pris en charge par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

Campagnes militaires[modifier | modifier le code]

À la fin de 2003, il ordonne la première campagne militaire bhoutanaise depuis plus d'un siècle pour expulser les séparatistes d'Assam qui utilisent le territoire bhoutanais pour lancer des raids contre leurs cibles en Inde. Des campagnes sont également lancées contre des séparatistes népalais dans le sud du pays.

Par tous les moyens, il maintient un style de vie simple, préférant travailler dans une petite cabane en bois hors de la capitale Thimphou, plutôt que dans le palais-forteresse du Thimphou Dzong utilisé par ses quatre reines (toutes sœurs) et l'Assemblée nationale. En Occident, il se fait remarquer par son objectif affiché de maximisation du Bonheur national brut dans son pays plutôt que du Produit national brut.

De ses différentes unions, il a dix enfants (cinq fils et cinq filles), dont plusieurs ont reçu une éducation à l'étranger.

Abdication du roi[modifier | modifier le code]

Le , il abdique en faveur de son fils aîné, le prince Jigme Khesar, mettant ainsi en pratique sa formule selon laquelle : « Pourquoi couronner un héritier seulement quand la nation est en deuil du dernier roi ? ».

Généalogie[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Jigme Namgyal, 10e Penlop de Trongsa et 48e Druk Desi de Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
8. Ugyen Wangchuck, 1er roi du Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Pema Choki
 
 
 
 
 
 
 
4. Jigme Wangchuck, 2e roi du Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Kunzang Thinley, Dzongpon de Thimphou
 
 
 
 
 
 
 
9. Tsundue Pema Lhamo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Sangay Drolma
 
 
 
 
 
 
 
2. Jigme Dorji Wangchuck, 3e roi du Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Lamala
 
 
 
 
 
 
 
10. Jamyang, Chumed Zhalgno
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. Kunzang Lhamo
 
 
 
 
 
 
 
5. Phuntsho Choden
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22. Chimi Dorji, Dzongpon de Thimphou
 
 
 
 
 
 
 
11. Decho Dorji
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23. Yeshay Choden
 
 
 
 
 
 
 
1. Jigme Singye Wangchuck,
4e roi du Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Sherpa Puchung, Dzongpon
 
 
 
 
 
 
 
12. Râja Ugyen Dorji, Premier Ministre du Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Tsherim, une dame de Tsento, Paro
 
 
 
 
 
 
 
6. Râja Sonam Tobgye Dorji, Premier Ministre du Bhoutan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
3. Kesang Choden
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Tsugphud Namgyal, 7e Mahârâja de Sikkim
 
 
 
 
 
 
 
14. Sir Thutob Namgyal, 9e Mahârâja de Sikkim
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Mahârânī Menchi
 
 
 
 
 
 
 
7. Rani Mayum Chonying Wangmo Dorji
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Shiafe Uthok, de la famille Lhading de Lhassa
 
 
 
 
 
 
 
15. Yeshay Dolma
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Épouses[modifier | modifier le code]

Descendance[modifier | modifier le code]

Le roi émérite a eu 10 enfants, 5 filles et 5 garçons:

  • Ashi Chimi Yangzom Wangchuck (née le ), fille de Tshering Pem
  • Druk Gyalpo Jigme Khesar Namgyel Wangchuck (né le ), fils de Tshering Yangdon, actuel roi du Bhoutan
  • Ashi Sonam Dechen Wangchuck (née ), fille de Dorji Wangmo
  • Ashi Dechen Yangzom Wangchuck (née le ), fille de Tshering Yangdon
  • Ashi Kesang Choden Wangchuck (née le ), fille de Tshering Pem
  • Dasho Jigyel Ugyen Wangchuck (né le ), fils de Dorji Wangmo
  • Dasho Khamsum Singye Wangchuck (né le ), fils de Sangay Choden
  • Gyaltshab Jigme Dorji Wangchuck (né le ), fils de Tshering Yangdon
  • Ashi Euphelma Choden Wangchuck (née le ), fille de Sangay Choden
  • Dasho Ugyen Jigme Wangchuck (né le ), fils de Tshering Pem

Références[modifier | modifier le code]

  1. WANGCHUCK DYNASTY. 100 Years of Enlightened Monarchy in Bhutan. Lham Dorji
  2. (en) Carolyn Gimian, Introduction, The Collected Works of Chogyam Trungpa
  3. Chögyam Trungpa, Implanter le Dharma en Occident, Postface de Né au Tibet, p. 317-319
  4. « Le Haut Commissaire va se rendre au Népal et au Bhoutan », sur UNHCR, .
  5. a et b Marie Perruchet, « 100 000 réfugiés bhoutanais attendent de rentrer chez eux depuis quinze ans », sur Radio France Internationale, .
  6. (en) « Taux d'alphabétisation (%) — Bouthan », sur indexmundi.com.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]