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[[Image:RSD-10_2009_G1.jpg|vignette|Véhicule lance-missile SS-20 au [[musée de la Force aérienne ukrainienne]] à [[Vinnytsia]].]]
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[[Image:SS20 irbm.jpg|thumb|Véhicule lance-missile SS-20]]


Le ''RSD-10 Pioneer '' plus connut au niveau mondial sour le [[code OTAN]] '''SS-20''' est un [[missile]] [[Arme nucléaire|nucléaire]] de moyenne portée, déployé par les [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] de 1977 à 1988 pendant la période de la [[guerre froide]].
Le '''RSD-10 Pionnier''', plus connu au niveau mondial sous le [[code OTAN]] '''SS-20 Saber''', est un [[missile balistique]] [[Arme nucléaire|nucléaire]] sol-sol de moyenne portée, déployé par les [[Union des républiques socialistes soviétiques|Soviétiques]] de 1977 à 1988 durant la [[guerre froide]]. Il fut l'un des principaux enjeux de la [[crise des euromissiles]].


== Caractéristiques ==
Successeur des [[SS4]] et 6, ce vecteur long de 16 mètres, possède 2 étages au [[propergol]] solide et pèse 41 tonnes (dont 39 de carburant). Il a une portée maximale de 1600 Km (à comparer aux 740 et 1770 Km des [[MGM-31 Pershing|Pershing]] 1 et 2, sortis en 1969 et 1984) et une précision de quelques centaines de mètres.
[[Image:RSD-10 4.jpg|vignette|L'un des quelques SS-20 survivants est exposé au [[National Air and Space Museum]] à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] à côté d'un [[MGM-31 Pershing|Pershing II]]. On distingue les 3 [[MIRV]] à son sommet.]]
Ses 3 charges nucléaires indépendantes, d'un poids unitaire de 300 Kg, ont une puissance totale de {{refnec|(300 - 450 Kt environ}}.
Le SS-20 est le successeur des missiles [[R-12 Dvina|SS4]] et SS6.


Ses 2 étages propulsés par un [[propergol]] solide (reprenant la technologie utilisée pour le {{lien|lang=en|trad=SS-16 Temp-2S|fr=SS-16}}) mesurent en tout {{unité|16.5|mètres}} de long pour un diamètre de 1 mètre 80. Les 39 tonnes de carburant (pour un poids total de 41 tonnes) permettent aux 3 [[Mirvage|charges nucléaires indépendantes]] (dans le Mod. 2) de parcourir jusqu'à {{unité|4700|km}}. Ces caractéristiques sont à rapprocher de celles des [[MGM-31 Pershing|Pershing]] 1 et 2 américains sortis en 1969 et 1984 (avec une portée respectivement de {{unité/2|740| et=1770|km}}) et des SSBS S3 français, dont les premiers exemplaires installés sur le [[plateau d'Albion]] en 1980 dotés d'une portée de {{unité|3000|km}}. Les têtes nucléaires d'une puissance de 150 kt (soit 450 kt au total) ont un [[écart circulaire probable]] de quelques centaines de mètres. Leur poids unitaire est de 300 kg.
Son imposant T.E.L. (Transporteur, Érecteur, Lanceur) de 80 tonnes (surnommé "1000 pattes") permet au missile soviétique de se dédouaner des infrastructures fixes, trop exposées aux frappes ennemies depuis l'avènement des avions et satellites espions. La mise en œuvre de cette arme tactique nécessite une bonne heure de préparation. Mais le gros défaut de ce type d'arme était son faible taux de lancement réussi (principalement à cause des générateurs électriques diesel mobiles), ce qui poussa les autorités Soviétiques au début des années 80 a lancer le [http://www.dissident-media.org/infonucleaire/proj_fou.html "projet fou" PAMIR] pour améliorer cette situation.


Le SS-20 a été développé à partir de 1971 par l'équipe d'[[Alexandre Nadiradzé]] à l'{{lien|lang=en|trad=Moscow Institute of Thermal Technology|fr=Institut de technologie thermique de Moscou}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.russianspaceweb.com/pioneer.html|titre=Fiche sur Russian Space Web|date=}}</ref>, Le missile est produit par l'usine de construction mécanique de [[Votkinsk]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.vzavod.ru/eng/let_1950.php|titre=site officiel de l'entreprise|date=}}</ref>en 3 versions différentes.
Le déploiement des SS20 par le [[pacte de Varsovie]], notamment en [[République démocratique allemande]], puis sous peine d'être surclassé, des [[MGM-31 Pershing|missiles Pershing 2]] de portée équivalente en [[Allemagne de l'Ouest]], ne changea pas radicalement la donne coté soviétique. Il en était tout autre concernant l'OTAN.
En effet, les engins nucléaires nouvellement installés par les 2 superpuissances en dehors de leur territoire national, ne permettaient pas à l'armée rouge d'atteindre les [http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ef/Location_United_States.svg USA], par contre le territoire [http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/37/Location_Russia.svg Russe] subissait dorénavant une nouvelle menace (celle des armes nucléaires tactiques basées en Europe).
Il faut préciser qu'en cas de conflit nucléaire circonscrit au vieux continent, les 2 principaux belligérants n'auraient certainement pas engagé leur arsenal stratégique présent sur leur territoire (bien plus dévastateur), afin de ne pas exposer leur population à des frappes de représailles (ainsi que la fin de l'humanité ?!).
[http://www.cartage.org.lb/fr/themes/geohis/Histoire/chroniques/pardate/Chr/791212a.HTM Lien 1] [http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-defense/chronologie/rub327/ Lien 2]


Son T.E.L. ([[Tracteur-érecteur-lanceur|Transporteur, Érecteur, Lanceur]]) imposant, pesant 80 tonnes et surnommé "1000 pattes", permet au missile soviétique de ne pas dépendre d'infrastructures fixes, qui sont trop exposées aux frappes ennemies depuis l'avènement des avions et [[Satellite de reconnaissance|satellites espions]]. La mise en œuvre du SS-20 nécessite une bonne heure de préparation. Mais son principal défaut est son faible taux de réussite au lancement principalement à cause des générateurs électriques diesel mobiles. Ce problème poussa les autorités soviétiques à lancer un projet de [[générateur MHD]] (PAMIR) au début des années 1980<ref>[http://www.dissident-media.org/infonucleaire/proj_fou.html L'URSS disposait de miniréacteurs nucléaires pour missiles]</ref> qui devait se substituer aux diesels.
Fin 1983, l'OTAN estimait que l'URSS possédait 360 de ces lanceurs. 108 étaient déployés en Extrême-Orient, 90 en Asie centrale et 162 en Europe.

== Historique ==
{{Article détaillé|Crise des euromissiles}}
Le déploiement des SS-20 en URSS, puis par les Américains des [[MGM-31 Pershing|missiles Pershing 2]] de portée équivalente en [[Allemagne de l'Ouest]], ne changea pas l'équilibre entre l'est et l'ouest mais devint un enjeu politique.

L'OTAN considérait que les missiles russes de portée intermédiaires [[R-12 Dvina|SS-4]] et [[R-14 Chusovaya|SS-5]], déployés dans les années 1960 et qui avaient précédé le SS-20, étaient difficiles à mettre en œuvre et peu précis, et qu'ils ne pouvaient intimider que les « ignorants ». S'ils avaient été utilisés, les SS-4 et SS-5, dotés d'énormes ogives de {{unité/2|1| à =2|Mt}}, auraient entraîné des [[retombées radioactives]] dans les pays du [[pacte de Varsovie]], y compris en Russie d'Europe. En tant qu'armes dissuasives, leur emploi en première frappe était donc peu vraisemblable<ref>[[Quid (ouvrage)|Quid]] 2001</ref>.

Par contre les missiles SS-20 qui sont déployés par l'URSS sur son territoire national, s'ils ne permettent pas à l'[[armée rouge]] d'atteindre les [[États-Unis]], pouvaient grâce à leur précision et au nombre d'ogives réaliser une frappe limitée qui pouvait inciter les États-Unis à se désolidariser de l'Europe occidentale. En effet les SS-20 permettent d'éliminer tous les moyens de riposte nucléaire de l’OTAN basés en Europe, si la [[première frappe]] est déclenchée par surprise : une offensive des forces conventionnelles peut alors être déclenchée. Le SS-20, grâce à sa précision et à la puissance limitée de ses ogives, peut être également utilisé pour appuyer une attaque utilisant des moyens non nucléaires. Si ces scénarios s'étaient réalisés, les États-Unis n'auraient eu pour seule option que de répliquer avec leur armement stratégique basé sur leur territoire, rendant inapplicable une [[Single Integrated Operational Plan#De la riposte massive à la riposte graduée|stratégie de riposte graduée]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Eric|nom1=Nguyen|auteur2=Axel Delmotte|titre=La politique étrangère des États-Unis depuis 1945|sous-titre=de Yalta à Bagdad|lieu=Levallois-Perret France|éditeur=Studyrama|collection=Principes|numéro dans collection=588|année=2004|pages totales=239|passage=130|isbn=978-2-84472-498-4|isbn2=2-844-72498-1|oclc=61767912|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=LqXylw3JddUC&printsec=frontcover}}</ref>. En cas de [[guerre nucléaire]] circonscrite à l'Europe, il était alors envisageable que les deux principaux belligérants n'engagent pas leur arsenal stratégique, pour ne pas exposer leur population à des frappes de représailles<ref>[http://www.cartage.org.lb/fr/themes/geohis/Histoire/chroniques/pardate/Chr/791212a.HTM Pershing-2 contre SS-20]</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-defense/chronologie/rub327/|site=vie-publique.fr|titre=La politique de défense (1994-2003) - Chronologie :1967 - 1989 : De la détente à la fin de l’affrontement Est-Ouest|date=}}</ref>.

À l'époque les dirigeants de l'Europe de l’Ouest considèrent que l’URSS tente, avec le déploiement des SS-20, d'imposer sa supériorité militaire et de prendre en otage les populations d’Europe de l’Ouest pour obtenir, par le biais de ce chantage à la destruction nucléaire, la neutralisation militaire de la région. Pour faire face à cette menace, les dirigeants des principales puissances européennes font pression sur les États-Unis, notamment au cours du sommet à quatre, qui réunit [[Jimmy Carter|Carter]], [[James Callaghan|Callaghan]], [[Helmut Schmidt|Schmidt]] et [[Valéry Giscard d'Estaing]], à la Guadeloupe en {{date-|janvier 1979}}, pour qu’il soit mis fin au déséquilibre stratégique en Europe et au découplage nucléaire. L’OTAN décide le {{date-|12 décembre 1979}} en riposte au déploiement des SS-20, d’une part l’adoption d’un plan de 10 ans prévoyant l’installation de 108 Pershing II (d’une portée de {{unité|1800|km}}) en RFA, et de 464 missiles de croisière au Royaume-Uni, Belgique, [[Pays-Bas]], RFA et Italie ; d’autre part l’ouverture parallèle de négociations sur les euromissiles avec l’URSS.

Fin 1983, l'OTAN estime que l'URSS possède 360 lanceurs SS-20, dont 108 déployés en Extrême-Orient, 90 en Asie centrale et 162 en Europe. {{Référence nécessaire|Ces SS-20 étaient 405 en 1987.|date=septembre 2008}}

À la suite de la signature du [[traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire]], le parc des missiles SS-20 est progressivement réduit. Le dernier des 654 missiles SS-20 est mis hors service le {{date-|12 mai 1991}} et le dernier des 499 lanceurs le {{date-|28 mai 1991}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
* {{en}} [http://www.globalsecurity.org/wmd/world/russia/rt-21m.htm globalsecurity.org]
{{Autres projets
|commons=Category:RSD-10 Pioneer
|commons titre=RSD-10 Pioneer
}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Manel|préface=Raymond Aron|titre=L'Europe face aux SS 20|sous-titre=un projet de défense européenne|lieu=Paris Montréal|éditeur=Berger-Levrault Boréal Express|collection=Stratégies|année=1983|pages totales=320|isbn=978-2-89052-087-5|isbn2=978-2-701-30555-4|issn=0248-3777|oclc=15966881|bnf=34744948}}

=== Articles connexes ===
* [[Complexe militaro-industriel de l'Union soviétique]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.globalsecurity.org/wmd/world/russia/rt-21m.htm Dossier de globalsecurity.org sur le SS-20]
* [http://www.astronautix.com/1/15zh45.html titre=Page sur Astronautix]
* [https://en.missilery.info/missile/pioner Page sur le Pioner]

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[[no:RT-21M]]
[[pl:RSD-10 Pionier]]
[[ro:RT-21M Pioner]]
[[ru:РСД-10]]

Dernière version du 10 octobre 2023 à 17:00

Véhicule lance-missile SS-20 au musée de la Force aérienne ukrainienne à Vinnytsia.

Le RSD-10 Pionnier, plus connu au niveau mondial sous le code OTAN SS-20 Saber, est un missile balistique nucléaire sol-sol de moyenne portée, déployé par les Soviétiques de 1977 à 1988 durant la guerre froide. Il fut l'un des principaux enjeux de la crise des euromissiles.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

L'un des quelques SS-20 survivants est exposé au National Air and Space Museum à Washington à côté d'un Pershing II. On distingue les 3 MIRV à son sommet.

Le SS-20 est le successeur des missiles SS4 et SS6.

Ses 2 étages propulsés par un propergol solide (reprenant la technologie utilisée pour le SS-16 (en)) mesurent en tout 16,5 mètres de long pour un diamètre de 1 mètre 80. Les 39 tonnes de carburant (pour un poids total de 41 tonnes) permettent aux 3 charges nucléaires indépendantes (dans le Mod. 2) de parcourir jusqu'à 4 700 km. Ces caractéristiques sont à rapprocher de celles des Pershing 1 et 2 américains sortis en 1969 et 1984 (avec une portée respectivement de 740 et 1 770 km) et des SSBS S3 français, dont les premiers exemplaires installés sur le plateau d'Albion en 1980 dotés d'une portée de 3 000 km. Les têtes nucléaires d'une puissance de 150 kt (soit 450 kt au total) ont un écart circulaire probable de quelques centaines de mètres. Leur poids unitaire est de 300 kg.

Le SS-20 a été développé à partir de 1971 par l'équipe d'Alexandre Nadiradzé à l'Institut de technologie thermique de Moscou (en)[1], Le missile est produit par l'usine de construction mécanique de Votkinsk[2]en 3 versions différentes.

Son T.E.L. (Transporteur, Érecteur, Lanceur) imposant, pesant 80 tonnes et surnommé "1000 pattes", permet au missile soviétique de ne pas dépendre d'infrastructures fixes, qui sont trop exposées aux frappes ennemies depuis l'avènement des avions et satellites espions. La mise en œuvre du SS-20 nécessite une bonne heure de préparation. Mais son principal défaut est son faible taux de réussite au lancement principalement à cause des générateurs électriques diesel mobiles. Ce problème poussa les autorités soviétiques à lancer un projet de générateur MHD (PAMIR) au début des années 1980[3] qui devait se substituer aux diesels.

Historique[modifier | modifier le code]

Le déploiement des SS-20 en URSS, puis par les Américains des missiles Pershing 2 de portée équivalente en Allemagne de l'Ouest, ne changea pas l'équilibre entre l'est et l'ouest mais devint un enjeu politique.

L'OTAN considérait que les missiles russes de portée intermédiaires SS-4 et SS-5, déployés dans les années 1960 et qui avaient précédé le SS-20, étaient difficiles à mettre en œuvre et peu précis, et qu'ils ne pouvaient intimider que les « ignorants ». S'ils avaient été utilisés, les SS-4 et SS-5, dotés d'énormes ogives de 1 à 2 Mt, auraient entraîné des retombées radioactives dans les pays du pacte de Varsovie, y compris en Russie d'Europe. En tant qu'armes dissuasives, leur emploi en première frappe était donc peu vraisemblable[4].

Par contre les missiles SS-20 qui sont déployés par l'URSS sur son territoire national, s'ils ne permettent pas à l'armée rouge d'atteindre les États-Unis, pouvaient grâce à leur précision et au nombre d'ogives réaliser une frappe limitée qui pouvait inciter les États-Unis à se désolidariser de l'Europe occidentale. En effet les SS-20 permettent d'éliminer tous les moyens de riposte nucléaire de l’OTAN basés en Europe, si la première frappe est déclenchée par surprise : une offensive des forces conventionnelles peut alors être déclenchée. Le SS-20, grâce à sa précision et à la puissance limitée de ses ogives, peut être également utilisé pour appuyer une attaque utilisant des moyens non nucléaires. Si ces scénarios s'étaient réalisés, les États-Unis n'auraient eu pour seule option que de répliquer avec leur armement stratégique basé sur leur territoire, rendant inapplicable une stratégie de riposte graduée[5]. En cas de guerre nucléaire circonscrite à l'Europe, il était alors envisageable que les deux principaux belligérants n'engagent pas leur arsenal stratégique, pour ne pas exposer leur population à des frappes de représailles[6],[7].

À l'époque les dirigeants de l'Europe de l’Ouest considèrent que l’URSS tente, avec le déploiement des SS-20, d'imposer sa supériorité militaire et de prendre en otage les populations d’Europe de l’Ouest pour obtenir, par le biais de ce chantage à la destruction nucléaire, la neutralisation militaire de la région. Pour faire face à cette menace, les dirigeants des principales puissances européennes font pression sur les États-Unis, notamment au cours du sommet à quatre, qui réunit Carter, Callaghan, Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing, à la Guadeloupe en , pour qu’il soit mis fin au déséquilibre stratégique en Europe et au découplage nucléaire. L’OTAN décide le en riposte au déploiement des SS-20, d’une part l’adoption d’un plan de 10 ans prévoyant l’installation de 108 Pershing II (d’une portée de 1 800 km) en RFA, et de 464 missiles de croisière au Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, RFA et Italie ; d’autre part l’ouverture parallèle de négociations sur les euromissiles avec l’URSS.

Fin 1983, l'OTAN estime que l'URSS possède 360 lanceurs SS-20, dont 108 déployés en Extrême-Orient, 90 en Asie centrale et 162 en Europe. Ces SS-20 étaient 405 en 1987.[réf. nécessaire]

À la suite de la signature du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, le parc des missiles SS-20 est progressivement réduit. Le dernier des 654 missiles SS-20 est mis hors service le et le dernier des 499 lanceurs le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Fiche sur Russian Space Web »
  2. (en) « site officiel de l'entreprise »
  3. L'URSS disposait de miniréacteurs nucléaires pour missiles
  4. Quid 2001
  5. Eric Nguyen et Axel Delmotte, La politique étrangère des États-Unis depuis 1945 : de Yalta à Bagdad, Levallois-Perret France, Studyrama, coll. « Principes » (no 588), , 239 p. (ISBN 978-2-84472-498-4 et 2-844-72498-1, OCLC 61767912, lire en ligne), p. 130
  6. Pershing-2 contre SS-20
  7. « La politique de défense (1994-2003) - Chronologie :1967 - 1989 : De la détente à la fin de l’affrontement Est-Ouest », sur vie-publique.fr

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]