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{{Infobox Politicien
'''Mathilde d'Écosse''' (baptisée '''Édith''') (1080<ref name="ODNB">Lois L. Huneycutt, « Matilda (1080-1118) », ''Oxford Dictionary of National Biography'', Oxford University Press, 2004.</ref> – {{1er mai}} 1118), fut reine consort d'[[Henri Ier d'Angleterre|Henri {{Ier}} d'Angleterre]].
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'''Mathilde d'Écosse''' (baptisée '''Édith''') (1080 – {{date-|1 mai 1118}}) fut reine d'{{noble|Henri Ier Beauclerc|d'Angleterre}}.


== Biographie ==
== Biographie ==


=== Enfance ===
=== Enfance ===
Elle est une fille cadette du [[Roi d'Écosse|roi]] [[Malcolm III d'Écosse]] († 1093) et de [[Sainte Marguerite d'Écosse|Marguerite d'Écosse]] († 1093), descendante des rois anglo-saxons. Elle naît probablement à la fin de l'été 1080<ref name="ODNB"/>. Elle est baptisée Édith, et son parrain est [[Robert Courteheuse]], le fils aîné de [[Guillaume le Conquérant]]<ref name="ODNB"/>. Elle est éduquée par sa tante Christine au [[Abbaye de Romsey|couvent de Romsey]], puis à [[Abbaye de Wilton|celui de Wilton]], où cette dernière est nonne<ref name="ODNB"/>. Les supérieures du couvent lui ordonnent de revêtir le voile, sans toutefois prononcer de vœux, ce qui fait croire aux visiteurs qu'elle est nonne<ref name="ODNB"/>
Elle est une fille cadette du [[Roi d'Écosse|roi]] {{noble|Malcolm III d'Écosse}} († 1093) et de [[Sainte Marguerite d'Écosse|Marguerite d'Écosse]] († 1093), descendante des rois anglo-saxons. Elle naît probablement à la fin de l'été 1080<ref name="ODNB"/>. Elle est baptisée Édith, et son parrain est [[Robert Courteheuse]], le fils aîné de [[Guillaume le Conquérant]]<ref name="ODNB"/>. Elle est éduquée par sa tante [[Christine (fille d'Édouard l'Exilé)|Christine]] au [[Abbaye de Romsey|couvent de Romsey]], puis à [[Abbaye de Wilton|celui de Wilton]], où cette dernière est nonne<ref name="ODNB"/>. Les supérieures du couvent lui ordonnent de revêtir le voile, sans toutefois prononcer de vœux, ce qui fait croire aux visiteurs qu'elle est nonne<ref name="ODNB"/>.


[[Guillaume le Roux]], soupçonné d'être homosexuel, lui rend visite à l'abbaye de Wilton mais lui aussi croit qu'elle a pris le voile, et il abandonne son projet<ref>Frank Barlow, « William II (c.1060–1100) », ''Oxford Dictionary of National Biography'', Oxford University Press, 2004.</ref>.
[[Guillaume le Roux]], soupçonné d'être [[Gay (homosexualité)|homosexuel]], lui rend visite à l'abbaye de Wilton mais lui aussi croit qu'elle a pris le voile, et il abandonne son projet<ref>{{chapitre|lang=en|auteur=Frank Barlow|titre={{noble-|William II}} (c.1060–1100) |titre ouvrage=Oxford Dictionary of National Biography|éditeur=Oxford University Press |année=2004}}.</ref>.


À l'été 1093, son père semble avoir prévu de la donner en mariage à [[Alain le Roux]], lord de Richmond<ref>K. S. B. Keats-Rohan, « Alan Rufus (d. 1093) », ''Oxford Dictionary of National Biography'', Oxford University Press, 2004.</ref>. Toutefois, ce n'est pas certain. Alors qu'il lui rend visite avec Alain le Roux, le roi d'Écosse se rend compte que sa fille porte le voile. Il le lui arrache et déclare qu'il préférerait la voir mariée avec le lord que nonne<ref name="ODNB"/>. Cette remarque peut sembler sarcastique, mais peut aussi être le reflet d'une véritable intention<ref name="ODNB"/>. Il la ramène alors en Écosse, mais il meurt ainsi que sa femme avant la fin de l'année.
À l'été 1093, son père semble avoir prévu de la donner en mariage à [[Alain le Roux]], lord de Richmond<ref>{{chapitre|lang=en|auteur=K. S. B. Keats-Rohan |titre=Alan Rufus (d. 1093) |titre ouvrage=Oxford Dictionary of National Biography|éditeur=Oxford University Press |année=2004}}.</ref>. Toutefois, ce n'est pas certain. Alors qu'il lui rend visite avec Alain le Roux, le roi d'Écosse se rend compte que sa fille porte le voile. Il le lui arrache et déclare qu'il préférerait la voir mariée avec le lord que nonne<ref name="ODNB"/>. Cette remarque peut sembler sarcastique, mais peut aussi être le reflet d'une véritable intention<ref name="ODNB"/>. Il la ramène alors en Écosse, mais il meurt ainsi que sa femme avant la fin de l'année.


[[Donald III d'Écosse]], le successeur de Malcolm III, la renvoie en Angleterre. L'[[Archevêque de Cantorbéry|archevêque]] [[Anselme de Cantorbéry]] ordonne, dans une lettre à l'évêque de Salisbury, de la faire retourner dans son couvent. Pour lui, elle est définitivement nonne. Ce qu'elle fait entre 1093 et 1100 n'est pas certain. Toutefois, il est connu que dans cet intervalle, elle est convoitée par [[Guillaume II de Warenne]], le 2{{e}} [[comte de Surrey]]<ref name="ODNB"/>.
{{noble|Donald III d'Écosse}}, le successeur de {{noble-|Malcolm III}}, la renvoie en Angleterre. L'[[Archevêque de Canterbury|archevêque]] [[Anselme de Cantorbéry]] ordonne, dans une lettre à l'[[évêque de Salisbury]], de la faire retourner dans son couvent. Pour lui, elle est définitivement nonne. Ce qu'elle fait entre 1093 et 1100 n'est pas certain. Toutefois, il est connu que dans cet intervalle, elle est convoitée par {{noble|Guillaume II de Warenne}}, le {{2e}} [[comte de Surrey]]<ref name="ODNB"/>.


=== Reine d'Angleterre ===
=== Reine d'Angleterre ===


[[Henri Ier d'Angleterre|Henri I{{er}} d'Angleterre]] qui vient tout juste de s'emparer du trône d'Angleterre lui propose le mariage. Mais elle doit avant cela convaincre l'archevêque de [[Cantorbéry]] qu'elle n'est pas une nonne en fuite<ref name="ODNB"/>. Elle lui explique de vive voix que bien qu'elle ait porté le voile, elle n'a jamais prononcé de vœux<ref name="ODNB"/>. Une assemblée de barons et de membres du clergé se réunit et la déclare libre de se marier<ref name="ODNB"/>. Elle épouse le roi anglais le {{Date|11|novembre|1100}}, et est couronnée par Anselme de Cantorbéry à l'[[abbaye de Westminster]]. Le mariage est bien reçu par les sujets anglo-saxons, notamment à [[Londres]], probablement parce qu'elle est une descendante de rois anglo-saxons<ref name="ODNB"/>.
{{noble|Henri Ier d'Angleterre}} qui vient tout juste de s'emparer du trône d'Angleterre lui propose le mariage. Mais elle doit avant cela convaincre l'archevêque de [[Canterbury]] qu'elle n'est pas une nonne en fuite<ref name="ODNB"/>. Elle lui explique de vive voix que bien qu'elle ait porté le voile, elle n'a jamais prononcé de vœux<ref name="ODNB"/>. Une assemblée de barons et de membres du clergé se réunit et la déclare libre de se marier<ref name="ODNB"/>. Elle épouse le roi anglais le {{Date|11|novembre|1100}}, et est couronnée par Anselme de Cantorbéry à l'[[abbaye de Westminster]]. Le mariage est bien reçu par les sujets anglo-saxons, notamment à [[Londres]], probablement parce qu'elle est une descendante de rois anglo-saxons<ref name="ODNB"/>.


Elle s'investit complètement dans son rôle de reine, assistant à de nombreux conseils de son mari. Il arrive même qu'en son absence elle les dirige<ref name="ODNB"/>. Elle agit aussi sur le plan politique : avant 1103, elle convainc son beau-frère de renoncer à la pension qui lui a été accordé par le [[traité d'Alton]] (1101)<ref name="ODNB"/>.
Elle s'investit complètement dans son rôle de reine, assistant à de nombreux conseils de son mari. Il arrive même qu'en son absence elle les dirige<ref name="ODNB"/>. Elle agit aussi sur le plan politique : avant 1103, elle convainc son beau-frère de renoncer à la pension qui lui a été accordé par le [[traité d'Alton]] (1101)<ref name="ODNB"/>.


Elle a aussi des relations privilégiées avec le clergé, et correspond notamment avec diverses figures telles qu'[[Anselme de Cantorbéry]], le pape [[Pascal II]], et les évêques [[Yves de Chartres]], [[Marbode|Marbode de Rennes]] et [[Hildebert de Lavardin]] (du [[Évêque du Mans|Mans]])<ref name="ODNB"/>. Elle assiste à divers événements ecclésiastiques telles des consécrations et des [[translation]]s<ref name="ODNB"/>.
Elle a aussi des relations privilégiées avec le clergé, et correspond notamment avec diverses figures telles qu'[[Anselme de Cantorbéry]], le pape {{noble|Pascal II}}, et les évêques [[Yves de Chartres]], [[Marbode|Marbode de Rennes]] et [[Hildebert de Lavardin]] (du [[Évêque du Mans|Mans]])<ref name="ODNB"/>. Elle assiste à divers événements ecclésiastiques telles des consécrations et des [[Translation (reliques)|translations]]<ref name="ODNB"/>.


Elle est très religieuse, comme l'était sa mère, et pratique notamment les mortifications corporelles à [[Pâques]]<ref name="ODNB"/>. Elle patronne l'un des premiers prieurés [[augustins]], la Sainte-Trinité d'[[Aldgate (quartier de Londres)|Aldgate]] à [[Londres]]<ref name="ODNB"/>. Elle est aussi l'une des patronnes du prieuré de Merton ([[Surrey (comté)|Surrey]]). Elle s'intéresse aussi beaucoup aux [[Lépre|lépreux]]<ref name="ODNB"/>. Elle fait construire un hôpital spécialisé pour eux à l'extérieur de Londres et patronne divers établissements qui leur dispensent des soins<ref name="ODNB"/>.
Elle est très religieuse, comme l'était sa mère, et pratique notamment les mortifications corporelles à [[Pâques]]<ref name="ODNB"/>. Elle patronne l'un des premiers prieurés [[augustins]], la Sainte-Trinité d'[[Aldgate (quartier de Londres)|Aldgate]] à [[Londres]]<ref name="ODNB"/>. Elle est aussi l'une des patronnes du prieuré de Merton ([[Surrey (comté)|Surrey]]). Elle s'intéresse aussi beaucoup aux [[Lépre|lépreux]]<ref name="ODNB"/>. Elle fait construire un hôpital spécialisé pour eux à l'extérieur de Londres et patronne divers établissements qui leur dispensent des soins<ref name="ODNB"/>.


En 1118, elle commande une biographie de sa mère aux moines de [[Malmesbury]], ainsi qu'une généalogie de la [[Maison de Wessex]]<ref name="ODNB"/>. Il est aussi possible qu'elle soit l'inspiratrice de l'œuvre de [[Guillaume de Malmesbury]] la plus célèbre, la ''Gesta regum Anglorum'' (Les actions des rois d'Angleterre)<ref>Rodney M. Thomson, « Malmesbury, William of (b. c.1090, d. in or after 1142) », ''Oxford Dictionary of National Biography'', Oxford University Press, 2004.</ref>, qu'elle soutient peut-être financièrement<ref name="ODNB"/>.
En 1118, elle commande une biographie de sa mère aux moines de [[Malmesbury]], ainsi qu'une généalogie de la [[Maison de Wessex]]<ref name="ODNB"/>. Il est aussi possible qu'elle soit l'inspiratrice de l'œuvre de [[Guillaume de Malmesbury]] la plus célèbre, la ''[[Gesta Regum Anglorum]]'' (Les actions des rois d'Angleterre)<ref>{{chapitre|lang=en|auteur=Rodney M. Thomson |titre=Malmesbury, William of (b. c.1090, d. in or after 1142) |titre ouvrage=Oxford Dictionary of National Biography|éditeur=Oxford University Press |année=2004}}.</ref>, qu'elle soutient peut-être financièrement<ref name="ODNB"/>.


Elle meurt le {{1er}} mai 1118 à l'[[abbaye de Westminster]]. Elle est inhumée dans l'abbaye près de la tombe d'[[Édouard le Confesseur]]<ref name="ODNB"/>. Après que plusieurs miracles se sont produits sur sa tombe, sa sainteté est envisagée, mais son culte tombe rapidement en désuétude<ref name="ODNB"/>.
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== Mariage et descendance ==
== Mariage et descendance ==


Elle épouse [[Henri Ier d'Angleterre|Henri {{Ier}} d'Angleterre]] († 1135) à l'[[abbaye de Westminster]], le {{Date|11|novembre|1100}}. Ils eurent pour enfants<ref name="ODNB"/> :
Elle épouse {{noble|Henri Ier d'Angleterre}} († 1135) à l'[[abbaye de Westminster]], le {{Date|11|novembre|1100}}. Ils eurent pour enfants<ref name="ODNB"/> :


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* [[Mathilde l'Emperesse|Mathilde]] (1102-1167), dont le trône fut usurpé par [[Étienne de Blois]]. Mère d'{{noble|Henri II d'Angleterre|-}} ;
* [[Guillaume Adelin]] (1103-1120), qui mourut dans le naufrage de la [[Blanche-Nef]].
* [[Guillaume Adelin]] (1103-1120), qui mourut dans le naufrage de la [[Blanche-Nef]].


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=== Notes et références ===
=== Notes et références ===
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<references/>

=== Sources ===

* Lois L. Huneycutt, « Matilda (1080–1118) », ''Oxford Dictionary of National Biography'', Oxford University Press, 2004.

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|lang=en|auteur=Lois L. Huneycutt |titre=Matilda of Scotland: a study in medieval queenship |éditeur=Boydell Press |année=2003 |pages totales=207|ISBN=085115994X}}.

* Lois L. Huneycutt, ''Matilda of Scotland: a study in medieval queenship'', publié par Boydell Press, 2003, 207 pages. {{ISBN|085115994X}}


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Dernière version du 10 novembre 2023 à 12:09

Mathilde d'Écosse
Illustration.
Portrait de Mathilde d'Écosse dans un arbre généalogique du XIIIe siècle consacré aux rois d'Angleterre.
Fonctions
Reine d'Angleterre

(17 ans, 5 mois et 20 jours)
Couronnement
en l'abbaye de Westminster
Prédécesseur Mathilde de Flandre
Successeur Adélaïde de Louvain
Duchesse de Normandie

(11 ans, 6 mois et 16 jours)
Prédécesseur Sibylle de Conversano
Successeur Adélaïde de Louvain
Biographie
Dynastie Maison de Dunkeld
Nom de naissance Édith d'Écosse
Date de naissance [1]
Lieu de naissance Dunfermline (Royaume d'Écosse)
Date de décès
Lieu de décès Palais de Westminster (Royaume d'Angleterre)
Sépulture Abbaye de Westminster
Père Malcolm III d'Écosse
Mère Marguerite d'Écosse
Conjoint Henri Ier d'Angleterre
Enfants Mathilde
Guillaume Adelin
Religion Catholicisme
Reine consort d'Angleterre

Mathilde d'Écosse (baptisée Édith) (1080 – ) fut reine d'Henri Ier d'Angleterre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Elle est une fille cadette du roi Malcolm III d'Écosse († 1093) et de Marguerite d'Écosse († 1093), descendante des rois anglo-saxons. Elle naît probablement à la fin de l'été 1080[1]. Elle est baptisée Édith, et son parrain est Robert Courteheuse, le fils aîné de Guillaume le Conquérant[1]. Elle est éduquée par sa tante Christine au couvent de Romsey, puis à celui de Wilton, où cette dernière est nonne[1]. Les supérieures du couvent lui ordonnent de revêtir le voile, sans toutefois prononcer de vœux, ce qui fait croire aux visiteurs qu'elle est nonne[1].

Guillaume le Roux, soupçonné d'être homosexuel, lui rend visite à l'abbaye de Wilton mais lui aussi croit qu'elle a pris le voile, et il abandonne son projet[2].

À l'été 1093, son père semble avoir prévu de la donner en mariage à Alain le Roux, lord de Richmond[3]. Toutefois, ce n'est pas certain. Alors qu'il lui rend visite avec Alain le Roux, le roi d'Écosse se rend compte que sa fille porte le voile. Il le lui arrache et déclare qu'il préférerait la voir mariée avec le lord que nonne[1]. Cette remarque peut sembler sarcastique, mais peut aussi être le reflet d'une véritable intention[1]. Il la ramène alors en Écosse, mais il meurt ainsi que sa femme avant la fin de l'année.

Donald III d'Écosse, le successeur de Malcolm III, la renvoie en Angleterre. L'archevêque Anselme de Cantorbéry ordonne, dans une lettre à l'évêque de Salisbury, de la faire retourner dans son couvent. Pour lui, elle est définitivement nonne. Ce qu'elle fait entre 1093 et 1100 n'est pas certain. Toutefois, il est connu que dans cet intervalle, elle est convoitée par Guillaume II de Warenne, le 2e comte de Surrey[1].

Reine d'Angleterre[modifier | modifier le code]

Henri Ier d'Angleterre qui vient tout juste de s'emparer du trône d'Angleterre lui propose le mariage. Mais elle doit avant cela convaincre l'archevêque de Canterbury qu'elle n'est pas une nonne en fuite[1]. Elle lui explique de vive voix que bien qu'elle ait porté le voile, elle n'a jamais prononcé de vœux[1]. Une assemblée de barons et de membres du clergé se réunit et la déclare libre de se marier[1]. Elle épouse le roi anglais le , et est couronnée par Anselme de Cantorbéry à l'abbaye de Westminster. Le mariage est bien reçu par les sujets anglo-saxons, notamment à Londres, probablement parce qu'elle est une descendante de rois anglo-saxons[1].

Elle s'investit complètement dans son rôle de reine, assistant à de nombreux conseils de son mari. Il arrive même qu'en son absence elle les dirige[1]. Elle agit aussi sur le plan politique : avant 1103, elle convainc son beau-frère de renoncer à la pension qui lui a été accordé par le traité d'Alton (1101)[1].

Elle a aussi des relations privilégiées avec le clergé, et correspond notamment avec diverses figures telles qu'Anselme de Cantorbéry, le pape Pascal II, et les évêques Yves de Chartres, Marbode de Rennes et Hildebert de Lavardin (du Mans)[1]. Elle assiste à divers événements ecclésiastiques telles des consécrations et des translations[1].

Elle est très religieuse, comme l'était sa mère, et pratique notamment les mortifications corporelles à Pâques[1]. Elle patronne l'un des premiers prieurés augustins, la Sainte-Trinité d'Aldgate à Londres[1]. Elle est aussi l'une des patronnes du prieuré de Merton (Surrey). Elle s'intéresse aussi beaucoup aux lépreux[1]. Elle fait construire un hôpital spécialisé pour eux à l'extérieur de Londres et patronne divers établissements qui leur dispensent des soins[1].

En 1118, elle commande une biographie de sa mère aux moines de Malmesbury, ainsi qu'une généalogie de la Maison de Wessex[1]. Il est aussi possible qu'elle soit l'inspiratrice de l'œuvre de Guillaume de Malmesbury la plus célèbre, la Gesta Regum Anglorum (Les actions des rois d'Angleterre)[4], qu'elle soutient peut-être financièrement[1].

Elle meurt le à l'abbaye de Westminster. Elle est inhumée dans l'abbaye près de la tombe d'Édouard le Confesseur[1]. Après que plusieurs miracles se sont produits sur sa tombe, sa sainteté est envisagée, mais son culte tombe rapidement en désuétude[1].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Elle épouse Henri Ier d'Angleterre († 1135) à l'abbaye de Westminster, le . Ils eurent pour enfants[1] :

Il existe aussi des mentions peu fiables de naissances et de morts prématurées d'autres enfants, mais cela est assez probablement faux[1].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z (en) Lois L. Huneycutt, « Matilda (1080-1118) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, .
  2. (en) Frank Barlow, « William II (c.1060–1100) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, .
  3. (en) K. S. B. Keats-Rohan, « Alan Rufus (d. 1093) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, .
  4. (en) Rodney M. Thomson, « Malmesbury, William of (b. c.1090, d. in or after 1142) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Lois L. Huneycutt, Matilda of Scotland: a study in medieval queenship, Boydell Press, , 207 p. (ISBN 085115994X).