« Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa » : différence entre les versions

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Le '''Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa''' (GRUNK), également appelé ''Gouvernement royal d'union nationale du Cambodge'' ou ''Gouvernement royal d'union nationale cambodgienne'' (GRUNC) était un [[gouvernement en exil]] animé par le prince [[Norodom Sihanouk]], ancien chef d'État du [[Royaume du Cambodge (1953-1970)|Royaume du Cambodge]], renversé en mars [[1970]]. Basé à [[Pékin]], le GRUNK revendiquait la souveraineté sur le Cambodge, alors [[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)|plongé en pleine guerre civile]]. Il était représenté dans le pays par la [[guérilla]] du [[Front uni national du Kampuchéa]], qui comprenait les [[Khmers rouges]]. En avril 1975, les Khmers rouges prirent la capitale, mettant un terme à la guerre civile, mais le GRUNK n'exerça ensuite qu'un pouvoir purement fictif et disparut l'année suivante lors de la démission de Norodom Sihanouk et de son premier ministre.
Le '''Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa''' (GRUNK), également appelé ''Gouvernement royal d'union nationale du Cambodge'' ou ''Gouvernement royal d'union nationale cambodgienne'' (GRUNC), était un [[gouvernement en exil]] animé par le prince [[Norodom Sihanouk]], ancien chef d'État du [[Royaume du Cambodge (1953-1970)|royaume du Cambodge]] renversé en {{Date||mars|1970}}.
Basé à [[Pékin]], le GRUNK revendiquait la souveraineté sur le Cambodge, alors [[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)|plongé en pleine guerre civile]]. Il était représenté dans le pays par la [[guérilla]] du [[Front uni national du Kampuchéa]], qui comprenait les [[Khmers rouges]], et par les {{lien |trad = Khmer Rumdo |lang = en |texte= ''Khmers Rumdo''}}, sihanoukistes. En {{Date||avril|1975}}, les Khmers rouges prirent la capitale, mettant un terme à la guerre civile, mais le GRUNK n'exerça ensuite qu'un pouvoir purement fictif et disparut l'année suivante lors de la démission de Norodom Sihanouk et de son Premier ministre.


==Historique==
==Historique==


===Contexte===
Au cours des [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], le prince [[Norodom Sihanouk]], dirigeant politique du [[Royaume du Cambodge (1953-1970)|Royaume du Cambodge]], mène une politique neutraliste dans le cadre de la [[guerre froide]]. La neutralité du Cambodge, membre du [[Mouvement des non-alignés]], est cependant de plus en plus difficile à tenir dans le contexte de la [[guerre du Viêt Nam]], Sihanouk étant de surcroît rétif à l'alignement sur les [[États-Unis]]. Au milieu de la décennie, les relations diplomatiques avec les États-Unis sont rompues, et le Cambodge se rapproche de la [[République populaire de Chine]] et du [[République démocratique du Viêt Nam|Nord Viêt Nam]], Sihanouk espérant préserver son régime alors que la victoire des communistes en Asie du Sud-Est lui semble inéluctable. En 1969, préoccupé par les conséquences des agissements du [[Front national pour la libération du Sud Viêt Nam|Viêt Cong]] au Cambodge et par l'insurrection des [[Khmers rouges]], Sihanouk tente de se rapprocher à nouveau des occidentaux, et rappelle au poste de premier ministre le pro-américain [[Lon Nol]]. Mais l'extrême tension politique au Cambodge ne lui laisse pas le temps d'infléchir sa politique : le [[18 mars]] [[1970]], alors que Sihanouk est en voyage à l'étranger pour tenter d'obtenir que l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et la [[République populaire de Chine|Chine]] appellent les communistes vietnamiens et cambodgiens à la modération, le vice-premier ministre [[Sisowath Sirik Matak]] et Lon Nol réunissent les parlementaires, qui votent à l'unanimité la destitution du prince.


Au cours des [[années 1950]] et [[années 1960|1960]], le prince [[Norodom Sihanouk]], dirigeant politique du [[Royaume du Cambodge (1953-1970)|royaume du Cambodge]], mène une politique neutraliste dans le cadre de la [[guerre froide]]. La neutralité du Cambodge, membre du [[mouvement des non-alignés]], est cependant de plus en plus difficile à tenir dans le contexte de la [[guerre du Viêt Nam]], Sihanouk étant de surcroît rétif à l'alignement sur les [[États-Unis]]. Au milieu de la décennie, les relations diplomatiques avec les États-Unis sont rompues, et le Cambodge se rapproche de la [[république populaire de Chine]] et du [[République démocratique du Viêt Nam|Nord Viêt Nam]], Sihanouk espérant préserver son régime alors que la victoire des communistes en Asie du Sud-Est lui semble inéluctable. En 1969, préoccupé par les conséquences des agissements du [[Front national de libération du Sud Viêt Nam|Việt Cộng]] au Cambodge et par l'insurrection des [[Khmers rouges]], Sihanouk tente de se rapprocher à nouveau des occidentaux, et rappelle au poste de premier ministre le pro-américain [[Lon Nol]]. Mais l'extrême tension politique au Cambodge ne lui laisse pas le temps d'infléchir sa politique : le {{date|18 mars 1970}}, alors que Sihanouk est à l'étranger pour tenter d'obtenir que l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et la [[République populaire de Chine|Chine]] appellent les communistes vietnamiens et cambodgiens à la modération, le vice-premier ministre [[Sisowath Sirik Matak]] et Lon Nol réunissent les parlementaires, qui votent la destitution du prince.
[[Norodom Sihanouk]] se trouve à l'aéroport de [[Moscou]], sur le point de partir pour [[Pékin]], quand il apprend son renversement. D'abord incertain, il a des entretiens avec le premier ministre chinois [[Zhou Enlai]] et l'ambassadeur de France Etienne Manac'h, envisageant dans un premier temps de se retirer en [[France]] dans sa villa de [[Mougins]]. Il prend finalement la décision de ne pas renoncer et, dans un message diffusé par Radio Pékin, dénonce les auteurs du coup d'État et annonce son intention de lutter pour la {{citation|justice}}<ref>[[Philip Short]], ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, pages 256-257</ref>.


[[Norodom Sihanouk]] se trouve à l'aéroport de [[Moscou]], sur le point de partir pour [[Pékin]], quand il apprend son renversement. D'abord incertain, il a des entretiens avec le premier ministre chinois [[Zhou Enlai]] et l'ambassadeur de France [[Étienne Manac'h]], envisageant dans un premier temps de se retirer en [[France]] dans sa villa de [[Mougins]]. Il prend finalement la décision de ne pas renoncer et, dans un message diffusé par Radio Pékin, dénonce les auteurs de ce qu’il qualifie de coup d'État et annonce son intention de lutter pour la {{citation|justice}}<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 256-257}}</ref>.
Le premier ministre nord-vietnamien, [[Phạm Văn Đồng]], se rend à Pékin et propose à [[Norodom Sihanouk]] de coopérer avec les [[Khmers rouges]]. Il rencontre également [[Pol Pot]], qui se trouve lui aussi à Pékin. Le [[23 mars]], Sihanouk se décide et annonce la constitution d'un mouvement politique, le [[Front uni national du Kampuchéa]] (FUNK), s'adressant à ses compatriotes en leur demandant de prendre les armes contre le gouvernement de [[Lon Nol]]. Les forces armées du FUNK seront placées sous l'autorité du Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa. L'{{citation|appel du 23 mars}} de Sihanouk a été, à son insu, légèrement retouché par Pol Pot. [[Zhou Enlai]] prévoit une rencontre entre Sihanouk et Pol Pot mais, le [[26 mars]], ce dernier se contente de faire transmettre au prince un message de soutien prétendument signé par [[Khieu Samphân]], [[Hou Yuon]] et [[Hu Nim]], les chefs officiels du mouvement khmer rouge, et censément envoyé depuis une base de résistance située au Cambodge<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, pages 257-259</ref>.


===La naissance===
Les 24 et 25 avril, Sihanouk est l'invité de [[Zhou Enlai]] à une conférence tenue à [[Canton (Chine)|Canton]], où il déclare prendre la tête de la {{citation|lutte des peuples indochinois contre l'impérialisme américain}}. Le [[5 mai]], à l'incitation des Chinois, le GRUNK est officiellement constitué<ref>[[François Ponchaud]], ''Une brève histoire du Cambodge'', Siloë, 2007, pages 65-66</ref>. Les Chinois sont, par ailleurs, les seuls durant l'année 1970 à entretenir des contacts directs avec les dirigeants du [[Parti communiste du Kampuchéa]] présents sur le territoire du Cambodge<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, page 260</ref>. Au sein du gouvernement d'union nationale, Sihanouk occupe le poste de {{citation|chef d'État}}, et [[Penn Nouth]], l'un de ses fidèles, six fois premier ministre du Royaume du Cambodge, celui de chef du gouvernement. Le GRUNK compte vingt-deux ministres et vice-ministres, parmi lesquels se mêlent sihanoukistes et khmers rouges. [[Khieu Samphân]] est nommé vice-premier ministre, ministre de la défense et chef des forces armées, [[Hu Nim]] ministre de l'information et [[Hou Yuon]] ministre de l'intérieur. Les trois responsables khmers rouges étant présents non en Chine mais au Cambodge même, le GRUNK refuse de se présenter comme un gouvernement en exil<ref>Wim Swann, ''21st century Cambodia: view and vision'', Global Vision Publishing House , 2009, page 244</ref>.


Le premier ministre nord-vietnamien, [[Phạm Văn Đồng]], se rend à Pékin et propose à [[Norodom Sihanouk]] de coopérer avec les [[Khmers rouges]]. Il rencontre également [[Pol Pot]], qui se trouverait lui aussi à Pékin. Le [[23 mars]], Sihanouk se décide et annonce la constitution d'un mouvement politique, le [[Front uni national du Kampuchéa]] (FUNK), s'adressant à ses compatriotes en leur demandant de prendre les armes contre le gouvernement de [[Lon Nol]]. Les forces armées du FUNK seront placées sous l'autorité du Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa. L'{{citation|appel du 23 mars}} de Sihanouk aurait été, à son insu, légèrement retouché par Pol Pot. [[Zhou Enlai]] prévoit une rencontre entre Sihanouk et Pol Pot mais, le [[26 mars|26]] [[Mars 1970|mars]], ce dernier se contente de faire transmettre au prince un message de soutien prétendument signé par [[Khieu Samphân]], [[Hou Yuon]] et [[Hu Nim]], les chefs officiels du mouvement khmer rouge, et censément envoyé depuis une base de résistance située au Cambodge<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 257-259}}</ref>.
Le GRUNK a pour siège le Youyi binguan (Hôtel de l'amitié), un complexe de bureaux et de logements situé au Nord-Ouest de Pékin. Sihanouk lui-même loge dans l'ancienne légation de Pékin, dans le quartier gouvernemental, et mène grand train aux frais de l'État chinois. Le gouvernement est reconnu d'emblée, outre la [[République populaire de Chine|Chine]], par la [[Corée du Nord]], [[Cuba]], le [[République démocratique du Viêt Nam|Nord Viêt Nam]] et plusieurs États du tiers-monde<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, page 261</ref>. L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] le reconnaît en octobre 1970, tout en maintenant sa représentation diplomatique à [[Phnom Penh]], puis le reconnaît comme seul représentant du Cambodge en octobre [[1973]]<ref>Ros Chantrabot, ''La République khmère: 1970-1975'', L'Harmattan, 1991, page 205</ref>. À la fin de 1975, 62 pays ont reconnu le GRUNK<ref>Raoul Marc Jennar, ''Les clés du Cambodge'', Maisonneuve et Larose, 1995, page 75</ref>.


En [[avril 1970]], Thiounn Mumm, qui séjournait en [[France]] depuis [[1955]], rejoignait [[Norodom Sihanouk|Sihanouk]] à [[Pékin]]. Dans les quatre années qui allaient suivre, Mumm et son frère Prasith donnaient une caution intellectuelle au monarque et lui attiraient le soutien de membres des classes éduquées cambodgiennes à l’étranger<ref name="CHANDLER 1993 tToCHPWaRSN P206">{{The Tragedy of Cambodian History: Politics, War, and Revolution Since 1945| numéro chapitre = 6 | titre chapitre = Sliding toward Chaos 1970 - 1975 | passage = 206}}</ref>.
Outre les Khmers rouges, le GRUNK est représenté au sein du [[Front uni national du Kampuchéa|FUNK]] par les [[Khmer rumdo]] et un ensemble de groupes de maquisards issus des populations [[Khmer Loeu]]<ref>Wim Swann, ''21st century Cambodia: view and vision'', Global Vision Publishing House , 2009, page 162</ref>. Tout en menant des activités sur le front diplomatique, Sihanouk lui-même et son équipe demeurent isolés de la réalité du terrain durant la [[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)|guerre civile cambodgienne]] : le {{citation|chef de l'État}} ne reçoit que des rares messages, signés par [[Khieu Samphân]] au nom de la {{citation|faction intérieure}}. En 1971, [[Ieng Sary]] arrive à Pékin comme {{citation|représentant spécial de l'Intérieur}}, chargé d'assurer un lien avec les Chinois et les Nord-vietnamiens. Les relations entre lui et Sihanouk sont rapidement détestables : le prince, qui estime que le représentant khmer rouge est là pour le surveiller, prend plaisir à l'humilier. En mars 1973, alors que les combats se poursuivent au Cambodge malgré la signature des [[accords de paix de Paris]], Ieng Sary accompagne Norodom Sihanouk et son épouse Monique dans un voyage sur la [[piste Hô Chi Minh]] : le chef du GRUNK visite les zones sous contrôle khmer rouge, réalisant ainsi un coup de propagande. Il est néanmoins tenu à l'écart de la population<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, pages 310-314</ref>.


Le [[10 avril|10]] [[Avril 1970|avril]], [[Khieu Samphân]], [[Hou Yuon]] et [[Hu Nim]], surnommés les trois fantômes depuis leurs disparitions de Phnom Penh et que beaucoup pensaient liquidés par la police de Sihanouk, faisait leur première déclaration publique depuis [[1967]] dans laquelle ils apportaient leur soutien au front dirigé par Sihanouk et demandaient aux paysans cambodgiens de rejoindre les maquis<ref name="LeMonde APR-1970 lMduCdVaPSAElFdFK">{{article | titre = Le massacre d’une centaine de Vietnamiens à Prasot semble avoir été le fait de forces khmères | périodique = [[Le Monde]] | jour = 13 | mois = Avril | année = 1970}}</ref>.
Les forces armées du FUNK et, essentiellement, des [[Khmers rouges]], gagnent du terrain face à celles de la [[République khmère]] et, le [[17 avril]] [[1975]], [[Phnom Penh]] est prise. Dans les premiers mois de leur pouvoir, les Khmers rouges ne forment pas de véritable gouvernement. Officiellement, le GRUNK dirige le Cambodge, mais [[Norodom Sihanouk]] et [[Penn Nouth]] se trouvent toujours à Pékin : l'équipe gouvernementale existe essentiellement sur le papier. Sont nommés vice-premiers ministres [[Vorn Vet]] (économie), [[Ieng Sary]] (affaires étrangères) et [[Son Sen]] (défense) mais le processus de composition du gouvernement s'enlise, du fait de l'incertitude sur le statut de Sihanouk. Sihanouk ne revient au Cambodge que le [[9 septembre]], en compagnie de son épouse et de [[Penn Nouth]], pour un bref séjour durant lequel il ne semble pas avoir pris conscience de la réalité de la situation. Il effectue ensuite une tournée diplomatique internationale, et prend la parole à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] en faisant l'éloge du nouveau pouvoir<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, pages 393-394, 426-427</ref>. Le [[9 octobre]], un début d'équipe gouvernementale est constitué, avec [[Khieu Samphân]] comme {{citation|responsable du Front et du gouvernement royal}}<ref>Ben Kiernan, ''Le génocide au Cambodge'', Gallimard, 1998, pages 121-122</ref>.


Les [[24 avril|24]] et [[25 avril|25]] [[Avril 1970|avril]], Sihanouk est l'invité de [[Zhou Enlai]] à une conférence tenue à [[Canton (Chine)|Canton]], où il déclare prendre la tête de la {{citation|lutte des peuples indochinois contre l'impérialisme américain}}. Le [[5 mai|5]] [[Mai 1970|mai]], à l'incitation des Chinois, le GRUNK est officiellement constitué<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=François | nom1=Ponchaud | lien auteur1=François Ponchaud | titre=Une Brève Histoire du Cambodge | éditeur=[[Éditions Siloë|Siloë]] | lieu=Nantes/Laval | année=2007 | mois=septembre | jour=13 | pages totales=142 | passage=65-66 | isbn=978-2-84231-417-0 | présentation en ligne=http://www.siloe.fr/catalogue/index.php?p=fiche&id_produit_se=647}}</ref>. Il comprend vingt-deux ministres et vice-ministres, mais toujours à la demande des Chinois, le cabinet était composé pour moitié de membres de la résistance établi au Cambodge, ce qui lui permet de se déclarer comme officiant depuis le territoire khmer et de rejeter l’appellation de gouvernement en exil. Ainsi, à côté de Sihanouk, chef de l’État, on retrouve [[Penn Nouth]], l'un de ses fidèles, premier ministre, {{lien |trad = Keat Chhon |lang = en}}, vice-ministre rattaché au bureau du premier ministre, Thiounn Mumm, ministre de l’économie et des finances ou Thiounn Prasith, ministre de la coordination. Ces personnalités, basées à Pékin, partagent les responsabilités avec une dizaine de membres {{citation|de l’intérieur}} parmi lesquels on retrouve [[Khieu Samphân]] est nommé vice-premier ministre, ministre de la défense et chef des forces armées, [[Hu Nim]] ministre de l'information et [[Hou Yuon]] ministre de l'intérieur, {{lien |trad = ペン・トゥオク |lang = ja |fr = Vorn Vet}}, vice-ministre de l’intérieur ou [[Ieng Thirith]], vice-ministre de l’Éducation et de la jeunesse<ref name="CAMBACERES SlRI P170">{{Sihanouk : le roi insubmersible | titre chapitre = Les années noires 1970-1991 | passage = 170 }}</ref>. Les Chinois sont, par ailleurs, les seuls durant l'année 1970 à entretenir des contacts directs avec les dirigeants du [[Parti communiste du Kampuchéa]] présents sur le territoire du Cambodge<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 260}}</ref>.
Au cours de l'année [[1975]], les dirigeants khmers rouges commencent à omettre de citer l'adjectif {{citation|royal}} dans le nom du gouvernement, et n'informent pas Sihanouk de la rédaction en cours d'une constitution<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, page 428</ref>. En novembre, tout le personnel du GRUNK est rappelé au Cambodge : la plupart disparaissent ensuite au cours des [[Crimes du régime Khmer rouge|purges khmères rouges]]. Le [[31 décembre]], Sihanouk revient définitivement au Cambodge, et réalise cette fois l'ampleur des ravages effectués au Cambodge par les Khmers rouges. Privé de tout pouvoir, virtuellement prisonnier, il préside le [[5 janvier]] [[1976]] le conseil des ministres qui promulgue officiellement la constitution du nouveau régime, le [[Kampuchéa démocratique]]. Se décidant à ne plus fournir de caution aux Khmers rouges, Sihanouk remet sa démission le [[10 mars]] mais celle-ci est refusée le temps que les membres du parlement soient élus, puis finalement acceptée et rendue publique le [[2 avril]]<ref>Philip Short, ''Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël'', 2007, pages 429-432</ref>. Le [[6 avril]], [[Penn Nouth]] remet à son tour sa démission, mettant un terme à l'existence du GRUNK<ref>Raoul Marc Jennar, ''Les clés du Cambodge'', Maisonneuve et Larose, 1995, page 78</ref>. Le FUNK cesse également d'exister. Sihanouk et Penn Nouth sont par la suite maintenus en détention jusqu'en [[1979]], date à laquelle les Khmers rouges sont chassés du pouvoir par l'[[Guerre Cambodge-Viêt Nam|invasion vietnamienne du Cambodge]].


Le GRUNK a pour siège le Youyi binguan (Hôtel de l'amitié), un complexe de bureaux et de logements situé au Nord-Ouest de Pékin, construit dans les [[années 1950]] pour héberger les conseillers soviétiques. Sihanouk lui-même loge dans l’ancienne légation française, rue de l’anti-impérialisme, près de la [[place Tian'anmen]], et mène grand train aux frais de l'État chinois<ref name="CAMBACERES SlRI P170-171">{{Sihanouk : le roi insubmersible | titre chapitre = Les années noires 1970-1991 | passage = 170-171 }}</ref>. Le gouvernement est reconnu d'emblée, outre la [[République populaire de Chine|Chine]], par la [[Corée du Nord]], [[Cuba]], le [[République démocratique du Viêt Nam|Nord Viêt Nam]] et plusieurs États du tiers-monde<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 261}}</ref>. L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] le reconnaît en {{date-|octobre 1970}}, tout en maintenant sa représentation diplomatique à [[Phnom Penh]], puis le reconnaît comme seul représentant du Cambodge en octobre [[1973]]<ref name="CHANTRABOT 1991 lRK P205">{{La République khmère | passage = 205}}</ref>. À la fin de 1975, 62 pays ont reconnu le GRUNK<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Raoul Marc | nom1=Jennar | lien auteur1=Raoul-Marc Jennar | titre=Les clés du Cambodge | éditeur=[[Maisonneuve et Larose|Maisonneuve & Larose]] | année=1995 | mois=octobre | jour=1 | pages totales=328 | passage=75 | isbn=978-2-7068-1150-0}}</ref>.
En [[1982]], les Khmers rouges forment avec Sihanouk une nouvelle coalition contre le régime pro-vietnamien, sous le nom de ''Gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique''. Cette alliance dure jusqu'aux [[Accords de Paris sur le Cambodge de 1991|accords de Paris de 1991]], qui constituent la première étape du processus de paix et de la transition démocratique au Cambodge.

Outre les Khmers rouges, le GRUNK est représenté au sein du [[Front uni national du Kampuchéa|FUNK]] par les ''Khmers rumdo'' et un ensemble de groupes de maquisards issus des populations [[Khmer Loeu]]<ref>{{en}} {{ouvrage| titre = 21st Century Cambodia | prénom1 = Wim | nom1 = Swann | sous-titre = View and Vision | éditeur = Global Vision Publishing House| jour = 1 | mois = décembre | année = 2009 | pages totales = 372 | isbn = 9788182202788 | passage = 162}}</ref>.

En [[mai 1970]], Thiounn Mumm présente un avant-projet de programme politique. Ce document proclame l’unité de tous les Cambodgiens au sein du front, afin de défaire l’impérialisme et la {{citation|clique Lon Nol – Sirik Matak}}. Il cache son inspiration socialiste ainsi que son alliance avec le [[Front national de libération du Sud Viêt Nam|Việt Cộng]] et ne livre que peu d’indication sur le plan à suivre à long terme. Il n'attribue aucun rôle à Sihanouk une fois la guerre finie, mais donne certains éléments de la politique qui sera appliquée par le Kampuchéa démocratique, tels que l’appel à [[autarcie]], la primauté du [[Intérêt général|collectif]] sur l’intérêt personnel et l’invocation des {{citation|bonnes traditions de la civilisation angkorienne}}<ref name="CALDWELL LEK 1972 CiSEAW P373-383">{{en}} {{ouvrage | auteur1 = Malcolm Caldwell | auteur2 = Lek Tan | titre = Cambodia in the Southeast Asian war | collection = Modern Reader | éditeur = [[Monthly Review|Monthly Review Press]] | année = 1972 | mois = mars | jour = 15 | volume = 310 | pages totales = 446 | isbn = 9780853451716 | passage = 373-383}}</ref>.

L’ensemble des frais étaient pris en charge par le gouvernement chinois qui en échange exigeait que la moitié des fonds soient destinés aux maquis qui opéraient au Cambodge. Ce partage du financement fut rapidement suivi par celui des tâches. Alors que sur le terrain, la faction khmère rouge prit rapidement le contrôle, la diplomatie était confiée à Sihanouk. Si, vu de l’extérieur, les deux factions semblaient voguer de concert, en fait, la fracture allait s’accentuer avec le temps, amenant à la disparition de la composante sihanoukiste une fois la victoire de la coalition acquise<ref name="CAMBACERES SlRI P171">{{Sihanouk : le roi insubmersible | titre chapitre = Les années noires 1970-1991 | passage = 171 }}</ref>.

===La guérilla===

Durant l'été, Sihanouk est jugé par contumace à Phnom Penh par un tribunal militaire et convaincu d’avoir {{citation|incité les communistes à commettre une agression}} et d’avoir {{citation|incité les soldats cambodgiens à rejoindre l’ennemi}}. Ces accusations portent sur des faits postérieurs à sa déposition et ne concernent pas les périodes où il avait été chef de l’État et où, de par la constitution, il ne pouvait pas être inquiété. Il est démis de sa citoyenneté et condamné à mort. La peine capitale est aussi requise contre 17 autres membres du [[front uni national du Kampuchéa]], dont la princesse Monique, considérée comme l’âme de la conspiration, et 11 autres à vingt ans d’emprisonnement<ref name="CHANDLER 1993 tToCHPWaRSN P204">{{The Tragedy of Cambodian History: Politics, War, and Revolution Since 1945| numéro chapitre = 6 | titre chapitre = Sliding toward Chaos 1970 - 1975 | passage = 204}}</ref>.

En [[Octobre 1970|octobre]], un déserteur [[République démocratique du Viêt Nam|nord vietnamien]] avouait qu’un organisme de conseil avait été mis en place pour développer l’influence du [[Parti communiste du Kampuchéa|PCK]] au Cambodge en incitant les cadres locaux à s’approprier les postes clés au sein du {{abréviation|FUNK|Front uni national du Kampuchéa}} et en leur proposant une formation<ref name="KIERNAN 2004 HPPCtPCNaCiC P311">{{en}} {{ouvrage| titre = How Pol Pot came to power | prénom1 = Ben | nom1 = Kiernan | lien auteur1 = Ben Kiernan | sous-titre = colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975 | éditeur = Yale University Press | lien éditeur = Yale University Press| jour = 14 | mois = Septembre | année = 2004 | pages totales = 430 | isbn = 978-0300102628 | présentation en ligne = http://yalepress.yale.edu/yupbooks/book.asp?isbn=0300102623 | passage= 311}}</ref>.

Alors qu’à [[Phnom Penh]], la [[République khmère]] avait été proclamée le {{date|9|octobre|1970}}, à [[Pékin]], le gouvernement royal ne se livre qu’à des activités restreintes et, à la fin de [[1970]], transfère le pouvoir sur le terrain aux dirigeants du [[Parti communiste du Kampuchéa|PCK]]. Parmi eux, [[Pol Pot|Saloth Sâr]] prend en charge l’armée rebelle et [[Nuon Chea]] devient conseiller politique<ref name="BECKER 1998 WtWWOCatKRR P145">{{en}} {{ouvrage| titre = When the War Was Over | prénom1 = Elizabeth | nom1 = Becker | sous-titre = Cambodia and the Khmer Rouge Revolution | collection = History | série = Asian Studies | éditeur = PublicAffairs| jour = 20 | mois = octobre | année = 1998 | pages totales = 632 | isbn = 978-1891620003 | présentation en ligne = http://www.publicaffairsbooks.com/publicaffairsbooks-cgi-bin/display?book=9781891620003 | passage = 145}}</ref>.

De par ses contacts à l’étranger, le prince s’avère un porte-drapeau bien utile, mais ses discours et ses occupations sont étroitement contrôlés. À Pékin, il part de temps en temps en voyages diplomatiques financés par le gouvernement chinois<ref name="SCHIER 1985 PSoCIaTwPS P23">{{en}} {{ouvrage| titre = Prince Sihanouk on Cambodia | prénom1 = Prince | nom1 = Norodom Sihanouk| lien auteur1 = Norodom Sihanouk | prénom2 = Peter | nom2 = Schier | prénom3 = Manola | nom3 = Schier-Oum | prénom4 = Waldtraut | nom4 = Jarke | sous-titre = interviews and talks with Prince Norodom Sihanouk | collection = Mitteilungen | éditeur = Instituts für Asienkunde | lieu = Hambourg | année = 1985 | volume = 141 | pages totales = 134 | isbn = 9783889100139|passage= 23}}</ref>. En [[1972]], il avouera que dès [[septembre 1970]], c’était les dirigeants khmers rouges qui détenaient la réalité du pouvoir<ref name="SIHANOUK LACOUTURE 1972 lIVdPE P129">{{Ouvrage| prénom1=Prince| nom1=Norodom Sihanouk| prénom2=Jean| nom2=Lacouture| lien auteur2=Jean Lacouture| titre=L'Indochine vue de Pékin| sous-titre=Entretiens| éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]]| série=L'histoire immédiate| année=1972| pages totales=185| passage=129| isbn=}}</ref>. En fait s’il se déclare marxiste et fait régulièrement référence à {{citation|ses communistes}}, ceux qui conduisent la guerre en son nom n’ont que mépris pour lui et la vie luxueuse qu’il mène à Pékin<ref name="LANCASTER ZASLOFF GOODMAN 1972 IiCaPA P127">{{en}} {{ouvrage |prénom1= Donald |nom1= Lancaster |prénom2= Joseph Jermiah |nom2= Zasloff |prénom3= Allan E. |nom3= Goodman |et al.= oui |titre= Indochina in Conflict |sous-titre= A Political Assessment |éditeur= Lexington Books |année= 1 janvier 1972 |pages totales= 227|passage= 127 |isbn= 9780669815399}}</ref>.

Sihanouk et son équipe demeurent en fait isolés du terrain durant la [[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)|guerre civile cambodgienne]] : le {{citation|chef de l'État}} ne reçoit que des rares messages, signés par [[Khieu Samphân]] au nom de la {{citation|faction intérieure}}. En 1971, [[Ieng Sary]] arrive à Pékin comme {{citation|représentant spécial de l'Intérieur}}, chargé d'assurer un lien avec les Chinois et les Nord-vietnamiens. Les relations entre lui et Sihanouk sont rapidement détestables : le prince, qui estime que le représentant khmer rouge est là pour le surveiller, prend plaisir à l'humilier<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 310-312}}</ref>.

Durant l’année [[1971]], le [[parti communiste du Kampuchéa]] tente d’affaiblir la position de [[Norodom Sihanouk]] dans les campagnes cambodgiennes. Un document affirmait qu’il n’était pas nécessaire d’afficher les portraits du prince et que, sans dénier son faible apport à la révolution, il fallait expliquer subtilement au peuple que toutes les réalisations récentes devaient plus à la lutte armée qu'à l’action du monarque déchu<ref name="KIERNAN 2004 HPPCtPCNaCiC P336">{{en}} {{ouvrage| titre = How Pol Pot came to power | prénom1 = Ben | nom1 = Kiernan | lien auteur1 = Ben Kiernan | sous-titre = colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975 | éditeur = Yale University Press | lien éditeur = Yale University Press| jour = 14 | mois = Septembre | année = 2004 | pages totales = 430 | isbn = 978-0300102628 | présentation en ligne = http://yalepress.yale.edu/yupbooks/book.asp?isbn=0300102623 | passage= 336}}</ref>.

En {{date-|mars 1973}}, alors que les combats se poursuivent au Cambodge malgré la signature des [[accords de paix de Paris]], Ieng Sary accompagne Norodom Sihanouk et son épouse Monique dans un voyage sur la [[piste Hô Chi Minh]] : le chef du GRUNK visite les zones sous contrôle khmer rouge, réalisant ainsi un coup de propagande. Il est néanmoins tenu à l'écart de la population<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 312-314}}</ref>.

Les forces armées du FUNK et, essentiellement, des [[Khmers rouges]], gagnent du terrain face à celles de la [[République khmère]] et, le {{date|17 avril 1975}}, [[Phnom Penh]] est prise. Dans les premiers mois de leur pouvoir, les Khmers rouges ne forment pas de véritable gouvernement. Officiellement, le GRUNK dirige le Cambodge, mais [[Norodom Sihanouk]] et [[Penn Nouth]] se trouvent toujours à Pékin : l'équipe gouvernementale existe essentiellement sur le papier. Sont nommés vice-premiers ministres {{lien |trad = ペン・トゥオク|lang = ja |fr = Vorn Vet}} (économie), [[Ieng Sary]] (affaires étrangères) et [[Son Sen]] (défense) mais le processus de composition du gouvernement s'enlise, du fait de l'incertitude sur le statut de Sihanouk. Ce dernier ne revient au Cambodge que le [[9 septembre|9]] [[Septembre 1975|septembre]], en compagnie de son épouse et de [[Penn Nouth]], pour un bref séjour durant lequel il ne semble pas avoir pris conscience de la réalité de la situation. Il effectue ensuite une tournée diplomatique internationale, et prend la parole à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] en faisant l'éloge du nouveau pouvoir<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 393-394, 426-427}}</ref>. Le [[9 octobre|9]] [[Octobre 1975|octobre]], un début d'équipe gouvernementale est constitué, avec [[Khieu Samphân]] comme {{citation|responsable du Front et du gouvernement royal}}<ref>{{Ouvrage | prénom1=Ben | nom1=Kiernan | lien auteur1=Ben Kiernan | traducteur=Marie-France de Paloméra | titre=Le génocide au Cambodge, 1975-1979 | sous-titre=race, idéologie et pouvoir | titre original=The Pol Pot regime: race, power, and genocide in Cambodia under the Khmer Rouge, 1975-79 | éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] | collection=NRF essais | année=1998 | mois=avril | jour=12 | pages totales=730 | passage=121-122 | isbn=978-2-07-074701-6}}</ref>.

===La victoire et la dissolution===

Au cours de l'année [[1975]], les dirigeants khmers rouges commencent à omettre de citer l'adjectif {{citation|royal}} dans le nom du gouvernement, et n'informent pas Sihanouk de la rédaction en cours d'une constitution<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 428}}</ref>. En novembre, tout le personnel du GRUNK est rappelé au Cambodge : la plupart disparaissent ensuite au cours des [[Crimes du régime Khmer rouge|purges khmères rouges]]. Le [[31 décembre|31]] [[Décembre 1975|décembre]] Sihanouk revient définitivement au Cambodge, et semble cette fois avoir réalisé l'ampleur des ravages effectués par les Khmers rouges. Privé de tout pouvoir, virtuellement prisonnier, il préside le {{date|5 janvier 1976}} le conseil des ministres qui promulgue officiellement la constitution du nouveau régime, le [[Kampuchéa démocratique]]. Se décidant à ne plus fournir de caution aux Khmers rouges, Sihanouk remet sa démission le [[10 mars|10]] [[Mars 1976|mars]] mais celle-ci est refusée le temps que les membres du parlement soient élus, puis finalement acceptée et rendue publique le [[2 avril|2]] [[Avril 1976|avril]]<ref>{{Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar| passage = 429-432}}</ref>. Le [[6 avril|6]] [[Avril 1976|du même mois]], [[Penn Nouth]] remet à son tour sa démission, mettant un terme à l'existence du GRUNK<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Raoul Marc | nom1=Jennar | lien auteur1=Raoul-Marc Jennar | titre=Les clés du Cambodge | éditeur=[[Maisonneuve et Larose|Maisonneuve & Larose]] | année=1995 | mois=octobre | jour=1 | pages totales=328 | passage=78 | isbn=978-2-7068-1150-0}}</ref>. Le FUNK cesse également d'exister. Sihanouk et Penn Nouth sont par la suite maintenus en détention jusqu'en [[1979]], date à laquelle les Khmers rouges sont chassés du pouvoir par l'[[Guerre Cambodge-Viêt Nam|invasion vietnamienne du Cambodge]].

===La tentative de renaissance===

En [[1982]], les Khmers rouges forment avec Sihanouk une nouvelle coalition contre le régime pro-vietnamien, sous le nom de ''Gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique''. Cette alliance dure jusqu'aux [[Accords de Paris sur le Cambodge de 1991|accords de Paris de 1991]], qui constituent la première étape du processus de paix au Cambodge.

== Notes et références ==
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==Voir aussi==
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*[[Histoire du Cambodge]]
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*[[Khmers rouges]]
*[[Khmers rouges]]
*[[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)]]
<!--- Dans la palette histoire du Cambodge *[[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)]]
*[[Royaume du Cambodge (1953-1970)]]
*[[Royaume du Cambodge (1953-1970)]]
*[[République khmère]]
*[[République khmère]]
*[[Kampuchéa démocratique]]
*[[Kampuchéa démocratique]]
*[[Crimes du régime khmer rouge]]
*[[Crimes du régime khmer rouge]] --->
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Le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa (GRUNK), également appelé Gouvernement royal d'union nationale du Cambodge ou Gouvernement royal d'union nationale cambodgienne (GRUNC), était un gouvernement en exil animé par le prince Norodom Sihanouk, ancien chef d'État du royaume du Cambodge renversé en .

Basé à Pékin, le GRUNK revendiquait la souveraineté sur le Cambodge, alors plongé en pleine guerre civile. Il était représenté dans le pays par la guérilla du Front uni national du Kampuchéa, qui comprenait les Khmers rouges, et par les Khmers Rumdo (en), sihanoukistes. En , les Khmers rouges prirent la capitale, mettant un terme à la guerre civile, mais le GRUNK n'exerça ensuite qu'un pouvoir purement fictif et disparut l'année suivante lors de la démission de Norodom Sihanouk et de son Premier ministre.

Historique[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Au cours des années 1950 et 1960, le prince Norodom Sihanouk, dirigeant politique du royaume du Cambodge, mène une politique neutraliste dans le cadre de la guerre froide. La neutralité du Cambodge, membre du mouvement des non-alignés, est cependant de plus en plus difficile à tenir dans le contexte de la guerre du Viêt Nam, Sihanouk étant de surcroît rétif à l'alignement sur les États-Unis. Au milieu de la décennie, les relations diplomatiques avec les États-Unis sont rompues, et le Cambodge se rapproche de la république populaire de Chine et du Nord Viêt Nam, Sihanouk espérant préserver son régime alors que la victoire des communistes en Asie du Sud-Est lui semble inéluctable. En 1969, préoccupé par les conséquences des agissements du Việt Cộng au Cambodge et par l'insurrection des Khmers rouges, Sihanouk tente de se rapprocher à nouveau des occidentaux, et rappelle au poste de premier ministre le pro-américain Lon Nol. Mais l'extrême tension politique au Cambodge ne lui laisse pas le temps d'infléchir sa politique : le , alors que Sihanouk est à l'étranger pour tenter d'obtenir que l'URSS et la Chine appellent les communistes vietnamiens et cambodgiens à la modération, le vice-premier ministre Sisowath Sirik Matak et Lon Nol réunissent les parlementaires, qui votent la destitution du prince.

Norodom Sihanouk se trouve à l'aéroport de Moscou, sur le point de partir pour Pékin, quand il apprend son renversement. D'abord incertain, il a des entretiens avec le premier ministre chinois Zhou Enlai et l'ambassadeur de France Étienne Manac'h, envisageant dans un premier temps de se retirer en France dans sa villa de Mougins. Il prend finalement la décision de ne pas renoncer et, dans un message diffusé par Radio Pékin, dénonce les auteurs de ce qu’il qualifie de coup d'État et annonce son intention de lutter pour la « justice »[1].

La naissance[modifier | modifier le code]

Le premier ministre nord-vietnamien, Phạm Văn Đồng, se rend à Pékin et propose à Norodom Sihanouk de coopérer avec les Khmers rouges. Il rencontre également Pol Pot, qui se trouverait lui aussi à Pékin. Le 23 mars, Sihanouk se décide et annonce la constitution d'un mouvement politique, le Front uni national du Kampuchéa (FUNK), s'adressant à ses compatriotes en leur demandant de prendre les armes contre le gouvernement de Lon Nol. Les forces armées du FUNK seront placées sous l'autorité du Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa. L'« appel du 23 mars » de Sihanouk aurait été, à son insu, légèrement retouché par Pol Pot. Zhou Enlai prévoit une rencontre entre Sihanouk et Pol Pot mais, le 26 mars, ce dernier se contente de faire transmettre au prince un message de soutien prétendument signé par Khieu Samphân, Hou Yuon et Hu Nim, les chefs officiels du mouvement khmer rouge, et censément envoyé depuis une base de résistance située au Cambodge[2].

En avril 1970, Thiounn Mumm, qui séjournait en France depuis 1955, rejoignait Sihanouk à Pékin. Dans les quatre années qui allaient suivre, Mumm et son frère Prasith donnaient une caution intellectuelle au monarque et lui attiraient le soutien de membres des classes éduquées cambodgiennes à l’étranger[3].

Le 10 avril, Khieu Samphân, Hou Yuon et Hu Nim, surnommés les trois fantômes depuis leurs disparitions de Phnom Penh et que beaucoup pensaient liquidés par la police de Sihanouk, faisait leur première déclaration publique depuis 1967 dans laquelle ils apportaient leur soutien au front dirigé par Sihanouk et demandaient aux paysans cambodgiens de rejoindre les maquis[4].

Les 24 et 25 avril, Sihanouk est l'invité de Zhou Enlai à une conférence tenue à Canton, où il déclare prendre la tête de la « lutte des peuples indochinois contre l'impérialisme américain ». Le 5 mai, à l'incitation des Chinois, le GRUNK est officiellement constitué[5]. Il comprend vingt-deux ministres et vice-ministres, mais toujours à la demande des Chinois, le cabinet était composé pour moitié de membres de la résistance établi au Cambodge, ce qui lui permet de se déclarer comme officiant depuis le territoire khmer et de rejeter l’appellation de gouvernement en exil. Ainsi, à côté de Sihanouk, chef de l’État, on retrouve Penn Nouth, l'un de ses fidèles, premier ministre, Keat Chhon (en), vice-ministre rattaché au bureau du premier ministre, Thiounn Mumm, ministre de l’économie et des finances ou Thiounn Prasith, ministre de la coordination. Ces personnalités, basées à Pékin, partagent les responsabilités avec une dizaine de membres « de l’intérieur » parmi lesquels on retrouve Khieu Samphân est nommé vice-premier ministre, ministre de la défense et chef des forces armées, Hu Nim ministre de l'information et Hou Yuon ministre de l'intérieur, Vorn Vet (ja), vice-ministre de l’intérieur ou Ieng Thirith, vice-ministre de l’Éducation et de la jeunesse[6]. Les Chinois sont, par ailleurs, les seuls durant l'année 1970 à entretenir des contacts directs avec les dirigeants du Parti communiste du Kampuchéa présents sur le territoire du Cambodge[7].

Le GRUNK a pour siège le Youyi binguan (Hôtel de l'amitié), un complexe de bureaux et de logements situé au Nord-Ouest de Pékin, construit dans les années 1950 pour héberger les conseillers soviétiques. Sihanouk lui-même loge dans l’ancienne légation française, rue de l’anti-impérialisme, près de la place Tian'anmen, et mène grand train aux frais de l'État chinois[8]. Le gouvernement est reconnu d'emblée, outre la Chine, par la Corée du Nord, Cuba, le Nord Viêt Nam et plusieurs États du tiers-monde[9]. L'URSS le reconnaît en , tout en maintenant sa représentation diplomatique à Phnom Penh, puis le reconnaît comme seul représentant du Cambodge en octobre 1973[10]. À la fin de 1975, 62 pays ont reconnu le GRUNK[11].

Outre les Khmers rouges, le GRUNK est représenté au sein du FUNK par les Khmers rumdo et un ensemble de groupes de maquisards issus des populations Khmer Loeu[12].

En mai 1970, Thiounn Mumm présente un avant-projet de programme politique. Ce document proclame l’unité de tous les Cambodgiens au sein du front, afin de défaire l’impérialisme et la « clique Lon Nol – Sirik Matak ». Il cache son inspiration socialiste ainsi que son alliance avec le Việt Cộng et ne livre que peu d’indication sur le plan à suivre à long terme. Il n'attribue aucun rôle à Sihanouk une fois la guerre finie, mais donne certains éléments de la politique qui sera appliquée par le Kampuchéa démocratique, tels que l’appel à autarcie, la primauté du collectif sur l’intérêt personnel et l’invocation des « bonnes traditions de la civilisation angkorienne »[13].

L’ensemble des frais étaient pris en charge par le gouvernement chinois qui en échange exigeait que la moitié des fonds soient destinés aux maquis qui opéraient au Cambodge. Ce partage du financement fut rapidement suivi par celui des tâches. Alors que sur le terrain, la faction khmère rouge prit rapidement le contrôle, la diplomatie était confiée à Sihanouk. Si, vu de l’extérieur, les deux factions semblaient voguer de concert, en fait, la fracture allait s’accentuer avec le temps, amenant à la disparition de la composante sihanoukiste une fois la victoire de la coalition acquise[14].

La guérilla[modifier | modifier le code]

Durant l'été, Sihanouk est jugé par contumace à Phnom Penh par un tribunal militaire et convaincu d’avoir « incité les communistes à commettre une agression » et d’avoir « incité les soldats cambodgiens à rejoindre l’ennemi ». Ces accusations portent sur des faits postérieurs à sa déposition et ne concernent pas les périodes où il avait été chef de l’État et où, de par la constitution, il ne pouvait pas être inquiété. Il est démis de sa citoyenneté et condamné à mort. La peine capitale est aussi requise contre 17 autres membres du front uni national du Kampuchéa, dont la princesse Monique, considérée comme l’âme de la conspiration, et 11 autres à vingt ans d’emprisonnement[15].

En octobre, un déserteur nord vietnamien avouait qu’un organisme de conseil avait été mis en place pour développer l’influence du PCK au Cambodge en incitant les cadres locaux à s’approprier les postes clés au sein du FUNK et en leur proposant une formation[16].

Alors qu’à Phnom Penh, la République khmère avait été proclamée le , à Pékin, le gouvernement royal ne se livre qu’à des activités restreintes et, à la fin de 1970, transfère le pouvoir sur le terrain aux dirigeants du PCK. Parmi eux, Saloth Sâr prend en charge l’armée rebelle et Nuon Chea devient conseiller politique[17].

De par ses contacts à l’étranger, le prince s’avère un porte-drapeau bien utile, mais ses discours et ses occupations sont étroitement contrôlés. À Pékin, il part de temps en temps en voyages diplomatiques financés par le gouvernement chinois[18]. En 1972, il avouera que dès septembre 1970, c’était les dirigeants khmers rouges qui détenaient la réalité du pouvoir[19]. En fait s’il se déclare marxiste et fait régulièrement référence à « ses communistes », ceux qui conduisent la guerre en son nom n’ont que mépris pour lui et la vie luxueuse qu’il mène à Pékin[20].

Sihanouk et son équipe demeurent en fait isolés du terrain durant la guerre civile cambodgienne : le « chef de l'État » ne reçoit que des rares messages, signés par Khieu Samphân au nom de la « faction intérieure ». En 1971, Ieng Sary arrive à Pékin comme « représentant spécial de l'Intérieur », chargé d'assurer un lien avec les Chinois et les Nord-vietnamiens. Les relations entre lui et Sihanouk sont rapidement détestables : le prince, qui estime que le représentant khmer rouge est là pour le surveiller, prend plaisir à l'humilier[21].

Durant l’année 1971, le parti communiste du Kampuchéa tente d’affaiblir la position de Norodom Sihanouk dans les campagnes cambodgiennes. Un document affirmait qu’il n’était pas nécessaire d’afficher les portraits du prince et que, sans dénier son faible apport à la révolution, il fallait expliquer subtilement au peuple que toutes les réalisations récentes devaient plus à la lutte armée qu'à l’action du monarque déchu[22].

En , alors que les combats se poursuivent au Cambodge malgré la signature des accords de paix de Paris, Ieng Sary accompagne Norodom Sihanouk et son épouse Monique dans un voyage sur la piste Hô Chi Minh : le chef du GRUNK visite les zones sous contrôle khmer rouge, réalisant ainsi un coup de propagande. Il est néanmoins tenu à l'écart de la population[23].

Les forces armées du FUNK et, essentiellement, des Khmers rouges, gagnent du terrain face à celles de la République khmère et, le , Phnom Penh est prise. Dans les premiers mois de leur pouvoir, les Khmers rouges ne forment pas de véritable gouvernement. Officiellement, le GRUNK dirige le Cambodge, mais Norodom Sihanouk et Penn Nouth se trouvent toujours à Pékin : l'équipe gouvernementale existe essentiellement sur le papier. Sont nommés vice-premiers ministres Vorn Vet (ja) (économie), Ieng Sary (affaires étrangères) et Son Sen (défense) mais le processus de composition du gouvernement s'enlise, du fait de l'incertitude sur le statut de Sihanouk. Ce dernier ne revient au Cambodge que le 9 septembre, en compagnie de son épouse et de Penn Nouth, pour un bref séjour durant lequel il ne semble pas avoir pris conscience de la réalité de la situation. Il effectue ensuite une tournée diplomatique internationale, et prend la parole à l'ONU en faisant l'éloge du nouveau pouvoir[24]. Le 9 octobre, un début d'équipe gouvernementale est constitué, avec Khieu Samphân comme « responsable du Front et du gouvernement royal »[25].

La victoire et la dissolution[modifier | modifier le code]

Au cours de l'année 1975, les dirigeants khmers rouges commencent à omettre de citer l'adjectif « royal » dans le nom du gouvernement, et n'informent pas Sihanouk de la rédaction en cours d'une constitution[26]. En novembre, tout le personnel du GRUNK est rappelé au Cambodge : la plupart disparaissent ensuite au cours des purges khmères rouges. Le 31 décembre Sihanouk revient définitivement au Cambodge, et semble cette fois avoir réalisé l'ampleur des ravages effectués par les Khmers rouges. Privé de tout pouvoir, virtuellement prisonnier, il préside le le conseil des ministres qui promulgue officiellement la constitution du nouveau régime, le Kampuchéa démocratique. Se décidant à ne plus fournir de caution aux Khmers rouges, Sihanouk remet sa démission le 10 mars mais celle-ci est refusée le temps que les membres du parlement soient élus, puis finalement acceptée et rendue publique le 2 avril[27]. Le 6 du même mois, Penn Nouth remet à son tour sa démission, mettant un terme à l'existence du GRUNK[28]. Le FUNK cesse également d'exister. Sihanouk et Penn Nouth sont par la suite maintenus en détention jusqu'en 1979, date à laquelle les Khmers rouges sont chassés du pouvoir par l'invasion vietnamienne du Cambodge.

La tentative de renaissance[modifier | modifier le code]

En 1982, les Khmers rouges forment avec Sihanouk une nouvelle coalition contre le régime pro-vietnamien, sous le nom de Gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique. Cette alliance dure jusqu'aux accords de Paris de 1991, qui constituent la première étape du processus de paix au Cambodge.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 256-257
  2. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 257-259
  3. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 6 (« Sliding toward Chaos 1970 - 1975 »), p. 206
  4. « Le massacre d’une centaine de Vietnamiens à Prasot semble avoir été le fait de forces khmères », Le Monde,‎
  5. François Ponchaud, Une Brève Histoire du Cambodge, Nantes/Laval, Siloë, , 142 p. (ISBN 978-2-84231-417-0, présentation en ligne), p. 65-66
  6. Jean-Marie Cambacérès, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Les années noires 1970-1991 », p. 170
  7. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 260
  8. Jean-Marie Cambacérès, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Les années noires 1970-1991 », p. 170-171
  9. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 261
  10. Ros Chantrabot, La République khmère : 1970-1975, L'Harmattan, , 216 p. (ISBN 9782738419309), p. 205
  11. Raoul Marc Jennar, Les clés du Cambodge, Maisonneuve & Larose, , 328 p. (ISBN 978-2-7068-1150-0), p. 75
  12. (en) Wim Swann, 21st Century Cambodia : View and Vision, Global Vision Publishing House, , 372 p. (ISBN 9788182202788), p. 162
  13. (en) Malcolm Caldwell et Lek Tan, Cambodia in the Southeast Asian war, vol. 310, Monthly Review Press, coll. « Modern Reader », , 446 p. (ISBN 9780853451716), p. 373-383
  14. Jean-Marie Cambacérès, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Les années noires 1970-1991 », p. 171
  15. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 6 (« Sliding toward Chaos 1970 - 1975 »), p. 204
  16. (en) Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0300102628, présentation en ligne), p. 311
  17. (en) Elizabeth Becker, When the War Was Over : Cambodia and the Khmer Rouge Revolution, PublicAffairs, coll. « History / Asian Studies », , 632 p. (ISBN 978-1891620003, présentation en ligne), p. 145
  18. (en) Prince Norodom Sihanouk, Peter Schier, Manola Schier-Oum et Waldtraut Jarke, Prince Sihanouk on Cambodia : interviews and talks with Prince Norodom Sihanouk, vol. 141, Hambourg, Instituts für Asienkunde, coll. « Mitteilungen », , 134 p. (ISBN 9783889100139), p. 23
  19. Prince Norodom Sihanouk et Jean Lacouture, L'Indochine vue de Pékin : Entretiens, Le Seuil, , 185 p., p. 129
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  21. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 310-312
  22. (en) Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0300102628, présentation en ligne), p. 336
  23. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 312-314
  24. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 393-394, 426-427
  25. Ben Kiernan (trad. Marie-France de Paloméra), Le génocide au Cambodge, 1975-1979 : race, idéologie et pouvoir [« The Pol Pot regime: race, power, and genocide in Cambodia under the Khmer Rouge, 1975-79 »], Gallimard, coll. « NRF essais », , 730 p. (ISBN 978-2-07-074701-6), p. 121-122
  26. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 428
  27. Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 429-432
  28. Raoul Marc Jennar, Les clés du Cambodge, Maisonneuve & Larose, , 328 p. (ISBN 978-2-7068-1150-0), p. 78

Voir aussi[modifier | modifier le code]