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'''Pánfilo de Narváez''' (né à [[Valladolid]] ou [[Tudela de Duero]]<ref>Bernard Grunberg, ''Dictionnaire des conquistadores de Mexico'', p.361</ref> ([[Espagne]]) en [[1470]] – mort en [[Floride]] en [[1528]]) est un [[conquistador]] [[Espagne|espagnol]] connu pour avoir conduit deux expéditions, la première en [[1520]] contre [[Hernán Cortés]], puis la [[Expédition Narváez|seconde]], dramatique, en [[Floride]] en [[1527]].


'''Pánfilo de Narváez''', né en [[1470]] en [[Vieille-Castille]] ([[royaume de Castille]]) et mort en [[1528]] en [[Floride]], est un [[conquistador]] [[Espagne|espagnol]] connu comme chef de deux expéditions : la première contre [[Hernán Cortés]] au Mexique en [[1520]], la [[Expédition Narváez|deuxième]] en [[Floride]] en [[1527]].
== Ses débuts ==
Pánfilo de Narváez est un [[Hidalgo (noblesse)|hidalgo]] espagnol qui part faire fortune dans le [[Empire colonial espagnol|Nouveau Monde]]. Il participe à la conquête d'[[Hispaniola]] et de la [[Jamaïque]] puis assiste [[Diego Velázquez de Cuéllar|Diego Velázquez]] dans la conquête de [[Cuba]] en [[1511]]. En [[1514]], il est installé à Vera Paz ([[Hispaniola]]) puis à San Salvador ([[Cuba]]).


Lors de l'expédition du Mexique, il est chargé par le gouverneur de Cuba, [[Diego Velázquez de Cuéllar]], de reprendre le contrôle sur Hernan Cortés, dont il estime qu'il outrepasse sa mission et agit en rebelle. Mais c'est un échec : Cortés est vainqueur des troupes de Narvaez, qui reste ensuite prisonnier pendant quelques années à [[Veracruz]].
En [[1515]], il est nommé procureur par [[Diego Velázquez de Cuéllar|Diego Velázquez]], le gouverneur de Cuba, qui le charge de défendre ses intérêts auprès de la couronne espagnole, notamment pour l'obtention de titres sur la [[Nouvelle-Espagne]]. Après un aller-retour en [[Espagne]], il retourne à [[Cuba]] avec une lettre de recommandation royale en poche<ref name="bg">Bernard Grunberg, op. cit., p.361</ref>. Il épouse [[María de Valenzuela]] et a un fils, [[Diego de Narváez]].


Nommé après sa libération gouverneur de la Floride, il part prendre possession de sa province, qu'il doit d'abord explorer. Cette exploration est désastreuse. Arrivé vers l'embouchure du Mississippi, il tente de rentrer en construisant une flotte, mais celle-ci fait naufrage et il meurt avec la plupart de ses hommes.
== L'expédition contre Cortés au Mexique ==
Face à la réussite de l'expédition de [[Hernán Cortés]] au Mexique, mâtinée d'une pointe de trahison à l'encontre de [[Diego Velázquez de Cuéllar|Diego Velázquez]], {{qui|ce dernier}} décide de prendre sa revanche. Pánfilo de Narváez est promu capitaine et reçoit la responsabilité d'une expédition au Mexique aux objectifs multiples : arrêter Cortés et l'envoyer à Cuba puis coloniser le [[Mexique]]. Pour cela, il dispose de forces assez importantes : une vingtaine de caravelles, une centaine de cavaliers, entre 600 et 800 fantassins (dont 80 à 90 [[arquebusier]]s et 100 à 120 arbalétriers) et entre 12 et 20 canons. La flotille rencontre une tempête lors de la traversée de l'océan Atlantique, et une dizaine des soldats tombent à la mer<ref>Les chiffres des forces varient en fonction des sources utilisées (''Sumario de la residencia tomada a Don Fernando Cortés'' ou [[Bernal Díaz del Castillo]], ''La Conquête du Mexique'')</ref>.


== Biographie ==
En avril [[1520]], il arrive à l'[[Isla de Sacrificios|île des Sacrifices]] puis débarque à San Juan de Ulúa. Il crée la ville de San Salvador à une quinzaine de lieues de [[Vera Cruz]]. Il envoie deux émissaires pour rencontrer [[Gonzalo de Sandoval]], maire de [[Vera Cruz]] et capitaine de Cortés. Sandoval fait arrêter les deux hommes et les expédie à Cortés à [[Tenochtitlan]]. Pendant ce temps, Pánfilo de Narváez s'installe à [[Cempoala]]. Il y reçoit les envoyés de Cortés, [[Bartolomé de Olmedo]] et [[Juan Velázquez de León]], mais aussi et surtout les envoyés de [[Moctezuma II]] qui lui offrent des présents, en espérant qu'il contribuera à la libération de l'empereur aztèque. Pánfilo de Narváez tente surtout de fragiliser Cortés en expliquant aux Aztèques qu'il est un traître au roi d'Espagne, et met même sa tête à prix<ref>[[Bernal Díaz del Castillo]], ''[[opus citatum|op. cit.]]''</ref>.
=== Origines ===
Pánfilo de Narváez est un [[Hidalgo (noblesse)|hidalgo]] de Vieille-Castille.


Son lieu de naissance est mal connu : selon Bernal Diaz del Castillo, il serait né à à [[Valladolid]] ou [[Tudela de Duero]]<ref name="Grunberg361">{{harvsp|Grunberg|2001|page=361}}.</ref>, mais les historiens espagnols penchent pour la plupart pour [[Navalmanzano]] ([[province de Ségovie]]).
Cortés réagit et attaque Narváez. Au cours des combats, Pánfilo de Narváez perd 11 hommes (contre 2 dans le camp de Cortés) mais aussi un œil. Il est arrêté et emprisonné à [[Vera Cruz]] où il reste 4 ans. [[Bernal Díaz del Castillo]] nous le décrit ainsi {{Début citation}}Il paraissait avoir environ 42 ans; il était de haute taille, fortement membré, d'un visage allongé, barbe blonde et d'agréable aspect. Ses paroles et sa voix étaient creuses et profondes, comme sortant d'un souterrain. Il montait bien à cheval et on le disait courageux (...) Quoique riche, on le disait très mesquin. Il perdit un œil dans sa déroute. Il avait l'habitude de s'exprimer d'une manière sensée<ref>[[Bernal Díaz del Castillo]], op. cit.</ref>.{{Fin citation}}


=== Débuts dans le Nouveau Monde ===
Libéré par Cortés, Narváez se rend à [[Tenochtitlan]] puis rentre à [[Cuba]] à la fin de l'année [[1523]]. Il part en [[Espagne]] en [[1525]] pour dénoncer les agissements de Cortés et recevoir des titres.
Il part dans les années 1500 dans le [[Nouveau Monde]], à une époque où la présence espagnole est encore limitée à l'île d'[[Hispaniola]], colonisée par [[Christophe Colomb]] à partir de 1493.


Narvaez participe à la conquête de la [[Jamaïque]], puis assiste [[Diego Velázquez de Cuéllar]] dans la conquête de [[Cuba]] en [[1511]].
== L'expédition dramatique en Floride ==

Selon [[Bartolomé de las Casas]], qui l'accompagne, il aurait présidé au {{lien|lang=es|trad=Matanza de Caonao|fr=massacre de Caonao}} en [[1513]]<ref>{{ouvrage|langue=es|auteur=Bartolomé de las Casas|titre=Historia de las Indias|lire en ligne=https://archive.org/details/historiaindias03casarich/page/18/mode/2up?q=Narv%C3%A1ez|volume={{III}}|tome={{IV}}|numéro chapitre=29-30}}.</ref>.

En [[1514]], il est {{pas clair|installé}} à Vera Paz ([[Hispaniola]]), puis à San Salvador ([[Cuba]]).

=== Ambassadeur de Velasquez de Cuellar à la cour de Ferdinand d'Aragon (1515) ===
En [[1515]], il est nommé procureur par [[Diego Velázquez de Cuéllar|Velázquez]], devenu gouverneur de Cuba, qui le charge de défendre ses intérêts auprès de la couronne espagnole (à cette date : [[Ferdinand le Catholique|Ferdinand d'Aragon]], veuf d'[[Isabelle la Catholique|Isabelle de Castille]] depuis 1504), notamment pour l'obtention de titres sur la [[Nouvelle-Espagne]].

Après son séjour en [[Espagne]], il rentre à [[Cuba]] avec une lettre de recommandation royale<ref name="Grunberg361"/>.

Il épouse [[María de Valenzuela]], qui lui donne un fils, [[Diego de Narváez]].

=== L'expédition contre Cortés au Mexique ===
==== L'expédition de Cortés ====
En février 1519, Cortés quitte Cuba à la tête d'une escadre, mais en mauvais terme avec le gouverneur, qui estime que Cortés ne cesse de se conduire comme un rebelle à son pouvoir. Le 9 juillet 1519, Cortés fonde [[Veracruz|Villa Rica de la Vera Cruz]], puis entreprend une marche vers [[Mexico-Tenochtitlan]] pour rencontrer l'empereur aztèque [[Moctezuma II]]. Il entre à Mexico le 9 novembre, accueilli avec de grands honneurs par Moctezuma.

Mais par la suite, Cortés, qui se sent peu en sécurité à Mexico, impose à Moctezuma une forme de prise en otage.

==== L'expédition de Narvaez ====
Au début de 1520, [[Diego Velázquez de Cuéllar]] met Narvaez à la tête d'une expédition pour aller arrêter Cortés. Pour cela, il dispose de forces assez importantes : une vingtaine de caravelles, une centaine de cavaliers, entre {{unité|600|et=800|fantassins}} (dont 80 à 90 [[Arquebuse|arquebusiers]] et 100 à 120 arbalétriers) et entre {{unité|12|et=20 canons}}<ref>Les chiffres des forces varient en fonction des sources utilisées (''Sumario de la residencia tomada a Don Fernando Cortés'' ou [[Bernal Díaz del Castillo]], ''La Conquête du Mexique'').</ref>.

L'escadre essuie une tempête lors de la traversée et une dizaine des soldats tombent à la mer.

==== Contacts de Narvaez avec Cortés et avec les Aztèques ====
En avril [[1520]], il débarque à [[San Juan de Ulúa]], île qui se trouve face à [[Veracruz|Vera Cruz]]. Il crée la ville de San Salvador à une {{refnec|quinzaine de lieues}} de là{{pas clair|15 lieues = 75 km}}.

Il envoie deux émissaires à [[Gonzalo de Sandoval]], maire de [[Veracruz (Veracruz)|Vera Cruz]] et capitaine de Cortés. Sandoval fait arrêter les deux hommes et les envoie à Cortés à [[Tenochtitlan]].

Pendant ce temps, Pánfilo de Narváez s'installe à [[Cempoala]]<ref name = "sallmannMA5"/>. Il y reçoit les envoyés de Cortés, [[Bartolomé de Olmedo]] et [[Juan Velázquez de León]], ainsi que des envoyés de {{monarque|Moctezuma|II}} qui lui offrent des présents, en espérant qu'il contribuera à sa libération.

Pánfilo de Narváez tente de fragiliser la situtation de Cortés en expliquant aux [[Aztèques]] que c'est un traître au roi d'Espagne ; il met même sa tête à prix<ref name="Diaz">{{harvsp|Díaz del Castillo|1996}}.</ref>.

==== L'offensive de Cortés et la défaite de Narvaez ====
Cortés réagit et attaque Narváez.

Au cours des combats, Pánfilo de Narváez, qui est blessé à un œil<ref name = "sallmannMA5">{{Ouvrage|langue = français|auteur = [[Jean-Michel Sallmann]]|titre = L'Amérique du Nord|sous-titre = de Bluefish à Sitting Bull|année = 2022|mois = novembre|éditeur = [[Éditions Belin|Belin]]|collection = Mondes anciens|isbn = 2410015867|titre chapitre = Les difficultés de l'Espagne en Amérique du Nord|numéro chapitre = 5|passage =94-98}}.</ref>, perd onze hommes, contre deux dans le camp de Cortés. Il est arrêté et emprisonné à [[Veracruz (Veracruz)|Vera Cruz]] où il restera 4 ans. [[Bernal Díaz del Castillo]] nous le décrit ainsi : {{Début citation}}Il paraissait avoir environ 42 ans ; il était de haute taille, fortement membré, d'un visage allongé, barbe blonde et d'agréable aspect. Ses paroles et sa voix étaient creuses et profondes, comme sortant d'un souterrain. Il montait bien à cheval et on le disait courageux […] Quoique riche, on le disait très mesquin. Il perdit un œil dans sa déroute. Il avait l'habitude de s'exprimer d'une manière sensée<ref name="Diaz"/>.{{Fin citation}}

Libéré, Narváez se rend à [[Tenochtitlan]] puis rentre à [[Cuba]] à la fin de l'année [[1523]]. Il part en [[Espagne]] en [[1525]] pour dénoncer les agissements de Cortés et recevoir des titres.

=== L'expédition en Floride ===
{{Article détaillé|Expédition Narváez}}
{{Article détaillé|Expédition Narváez}}


Désormais promu gouverneur et [[capitaine général]] du río de Las Palmas et de la [[Floride]], il prépare une expédition vers des terres qui lui appartiennent, mais qu'il doit avant tout découvrir et coloniser. Il prépare son expédition, forte de 5 navires, 600 soldats et d’une cinquantaine de matelots volontaires, et quitte [[Sanlúcar de Barrameda]] ([[Espagne]]) le 17 juin [[1527]]. Parmi les membres de l'expédition, on retrouve [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]] trésorier général et grand ''Alguazil'', mais aussi auteur de la relation de voyage qui nous permet de connaître le sort de l'expédition de Pánfilo de Narváez.
Promu gouverneur et [[capitaine général]] (''{{langue|es|[[capitán general]]}}'') du río de Las Palmas et de la [[Floride]], il prépare une expédition vers des terres qui lui appartiennent, mais qu'il doit d'abord découvrir et coloniser.


==== Préparatifs et traversée de l'Atlantique ====
Après le départ d'Espagne, l'expédition s'arrête à [[Hispaniola]] et [[Cuba]] pour faire notamment le plein de vivres. Une centaine d'hommes en profite pour déserter. Quelques jours plus tard, les côtes de la [[Floride]] apparaissent. Pánfilo de Narváez prend alors possession de ces terres au nom du roi d'Espagne. Cependant, les lieux sont peu accueillants. Pánfilo de Narváez décide alors de quitter le littoral pour pénétrer dans les terres et les découvrir. Il s'oppose en cela à [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]] qui voit d'un très mauvais œil l'abandon des navires sur la côte.
Il prépare son expédition, forte de cinq navires, 600 soldats et d’une cinquantaine de matelots volontaires, et quitte [[Sanlúcar de Barrameda]] ([[Espagne]]) le {{date|17 juin 1527}}. Parmi les membres de l'expédition, se trouve le trésorier général et grand ''{{langue|es|Alguazil}}'' [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca|Cabeza de Vaca]], mais aussi auteur de [[Naufrages|la relation de voyage]] qui nous permet de connaître le sort de l'expédition de Pánfilo de Narváez<ref name = "sallmannMA5"/>.


Après le départ d'Espagne, l'expédition s'arrête à [[Hispaniola]] et [[Cuba]] pour faire notamment le plein de vivres. Une centaine d'hommes en profitent pour déserter.
Malgré tout, la découverte des terres commence. Très rapidement, les [[conquistadors]] rencontrent des Indiens, la plupart du temps hostiles. Les conditions de vie de l'expédition se dégradent rapidement à cause du mauvais temps et du manque de nourriture. L'expédition tourne au cauchemar, les hommes meurent les uns après les autres, de faim, de maladie, d'épuisement, de noyade. Seuls quatre membres de l'expédition survivent au final, dont [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]] qui traverse le continent américain de la [[Floride]] jusqu'à la [[Californie]]<ref>[[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]], ''Relation de voyage''</ref>. Pánfilo de Narváez, pour sa part, est tué en [[1528]] lors d'un accrochage avec les Indiens<ref name="bg"/>.


==== L'exploration de la Floride ====
== Bibliographie ==
Quelques jours plus tard, les côtes de la [[Floride]] apparaissent. Pánfilo de Narváez prend alors possession de ces terres au nom du roi d'Espagne. Cependant, les lieux sont peu accueillants. Pánfilo de Narváez décide alors de quitter le littoral pour pénétrer dans les terres et les découvrir. Il s'oppose en cela à Cabeza de Vaca qui voit d'un très mauvais œil l'abandon des navires sur la côte.
* [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]], ''Relation de voyage'', Actes Sud, 1999, 227 pages, {{ISBN|2-7427-0289-X}}.

* [[Bartolomé Bennassar]], ''Cortés'', Bibliographie Payot, 2001, 357 pages, {{ISBN|2-228-89475-3}}.
Malgré tout, la découverte des terres commence. Très rapidement, les [[conquistador]]s rencontrent des Indiens, la plupart du temps hostiles<ref name = "sallmannMA5"/>. Les conditions de vie de l'expédition se dégradent rapidement à cause du mauvais temps et du manque de nourriture. L'expédition tourne au cauchemar, les hommes meurent les uns après les autres, de faim, de maladie, d'épuisement, de noyade.
* [[Bernal Díaz del Castillo]], ''La Conquête du Mexique'', 1996, 809 pages, {{ISBN|2-7427-0990-8}}.

* [[Bernard Grunberg]], ''Dictionnaire des conquistadores de Mexico'', L'Harmattan, 2001, 632 pages, {{ISBN|2-7475-1007-7}}
En 1528, cherchant à retourner au Mexique, Pánfilo de Narváez ordonne la construction de navires légers alors qu'ils se trouvent près de l'embouchure du Mississippi. Pris dans une tempête, il disparaît dans la [[mer des Caraïbes]] avec la quasi-totalité de ses hommes. Seuls quatre membres de l'expédition survivent, dont Cabeza de Vaca : recueillis par les Indiens, il leur faudra sept ans pour traverser le continent américain de la [[Floride]] jusqu'à la [[Californie]]<ref name = "sallmannMA5"/>.
* Maura, Juan Francisco. ''Alvar Núñez Cabeza de Vaca: el gran burlador de América''. Parnaseo/Lemir. Valencia:Universidad de Valencia, 2008.http://parnaseo.uv.es/lemir/Textos/Maura.pdf


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références | colonnes = 1}}
{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|auteur=[[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]]|titre=Relation de voyage|éditeur=Actes Sud|année=1999|pages=227|isbn=2-7427-0289-X}}.
* {{ouvrage|auteur=[[Bartolomé Bennassar]]|titre=Cortés|éditeur=Bibliographie Payot|année=2001|pages=357|isbn=2-228-89475-3}}.
* {{ouvrage|prénom1=Bernal|nom1=Díaz del Castillo|lien auteur1=Bernal Díaz del Castillo|titre=La Conquête du Mexique|année=1996|pages=809|isbn=2-7427-0990-8}}.
* {{ouvrage|prénom1=Bernard|nom1=Grunberg|lien auteur1=Bernard Grunberg|titre=Dictionnaire des conquistadores de Mexico|éditeur=L’Harmattan|année=2001|pages=632|isbn=2-7475-1007-7}}.
* {{ouvrage|langue=es|auteur=Juan Francisco Maura|titre=Alvar Núñez Cabeza de Vaca: el gran burlador de América|éditeur=Parnaseo/Lemir, université de Valence|lieu=Valence|année=2008|pages=346|issn=1579-735X|lire en ligne=http://parnaseo.uv.es/lemir/Textos/Maura.pdf|format électronique=pdf}}.

=== Articles connexes ===
* [[Chute de l'Empire aztèque]]
* [[Estevanico]]
* [[Ruy González]]
* [[Juan de Grijalva]]
* [[Alonso del Castillo Maldonado]]
* [[Cristóbal de Olid]]
* [[Gonzalo de Sandoval]]
* [[Hernando de Soto (conquistador)]]
* [[Tampa]]
* [[Siège de Tenochtitlan]]
* [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]]

=== Liens externes ===
* {{autorité}}

{{Palette Colonisation espagnole des Amériques}}
{{Portail|exploration|histoire militaire|Nouvelle-Espagne|Renaissance|Espagne}}
{{Portail|exploration|histoire militaire|Nouvelle-Espagne|Renaissance|Espagne}}


{{DEFAULTSORT:Narvaez, Panfilo de}}
{{DEFAULTSORT:Narvaez, Panfilo de}}

[[Catégorie:Conquistador ou explorateur espagnol]]
[[Catégorie:Conquistador ou explorateur espagnol]]
[[Catégorie:Naissance en 1470]]
[[Catégorie:Naissance en 1470]]
[[Catégorie:Décès en 1528]]
[[Catégorie:Décès en 1528]]
[[Catégorie:Personnalité de la chute de l'Empire aztèque]]

[[ar:بانفيلو دي نارفاييث]]
[[bg:Панфило де Нарваес]]
[[ca:Pánfilo de Narváez]]
[[cs:Pánfilo de Narváez]]
[[de:Pánfilo de Narváez]]
[[en:Pánfilo de Narváez]]
[[es:Pánfilo de Narváez]]
[[hu:Pánfilo de Narváez]]
[[it:Pánfilo de Narváez]]
[[ja:パンフィロ・デ・ナルバエス]]
[[la:Pamphilus Narvaëzius]]
[[lt:Pánfilo de Narváez]]
[[nl:Pánfilo de Narváez]]
[[no:Pánfilo de Narváez]]
[[pl:Pánfilo de Narváez]]
[[pt:Pánfilo de Narváez]]
[[ru:Нарваэс, Панфило де]]
[[sv:Pánfilo de Narváez]]
[[tl:Pánfilo de Narváez]]
[[tr:Pánfilo de Narváez]]
[[zh:潘菲洛·德·纳尔瓦埃斯]]

Dernière version du 21 novembre 2023 à 15:58

Pánfilo de Narváez
Fonction
Adelantado
Biographie
Naissance
Décès
Activité
signature de Pánfilo de Narváez
Signature

Pánfilo de Narváez, né en 1470 en Vieille-Castille (royaume de Castille) et mort en 1528 en Floride, est un conquistador espagnol connu comme chef de deux expéditions : la première contre Hernán Cortés au Mexique en 1520, la deuxième en Floride en 1527.

Lors de l'expédition du Mexique, il est chargé par le gouverneur de Cuba, Diego Velázquez de Cuéllar, de reprendre le contrôle sur Hernan Cortés, dont il estime qu'il outrepasse sa mission et agit en rebelle. Mais c'est un échec : Cortés est vainqueur des troupes de Narvaez, qui reste ensuite prisonnier pendant quelques années à Veracruz.

Nommé après sa libération gouverneur de la Floride, il part prendre possession de sa province, qu'il doit d'abord explorer. Cette exploration est désastreuse. Arrivé vers l'embouchure du Mississippi, il tente de rentrer en construisant une flotte, mais celle-ci fait naufrage et il meurt avec la plupart de ses hommes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Pánfilo de Narváez est un hidalgo de Vieille-Castille.

Son lieu de naissance est mal connu : selon Bernal Diaz del Castillo, il serait né à à Valladolid ou Tudela de Duero[1], mais les historiens espagnols penchent pour la plupart pour Navalmanzano (province de Ségovie).

Débuts dans le Nouveau Monde[modifier | modifier le code]

Il part dans les années 1500 dans le Nouveau Monde, à une époque où la présence espagnole est encore limitée à l'île d'Hispaniola, colonisée par Christophe Colomb à partir de 1493.

Narvaez participe à la conquête de la Jamaïque, puis assiste Diego Velázquez de Cuéllar dans la conquête de Cuba en 1511.

Selon Bartolomé de las Casas, qui l'accompagne, il aurait présidé au massacre de Caonao (es) en 1513[2].

En 1514, il est installé[pas clair] à Vera Paz (Hispaniola), puis à San Salvador (Cuba).

Ambassadeur de Velasquez de Cuellar à la cour de Ferdinand d'Aragon (1515)[modifier | modifier le code]

En 1515, il est nommé procureur par Velázquez, devenu gouverneur de Cuba, qui le charge de défendre ses intérêts auprès de la couronne espagnole (à cette date : Ferdinand d'Aragon, veuf d'Isabelle de Castille depuis 1504), notamment pour l'obtention de titres sur la Nouvelle-Espagne.

Après son séjour en Espagne, il rentre à Cuba avec une lettre de recommandation royale[1].

Il épouse María de Valenzuela, qui lui donne un fils, Diego de Narváez.

L'expédition contre Cortés au Mexique[modifier | modifier le code]

L'expédition de Cortés[modifier | modifier le code]

En février 1519, Cortés quitte Cuba à la tête d'une escadre, mais en mauvais terme avec le gouverneur, qui estime que Cortés ne cesse de se conduire comme un rebelle à son pouvoir. Le 9 juillet 1519, Cortés fonde Villa Rica de la Vera Cruz, puis entreprend une marche vers Mexico-Tenochtitlan pour rencontrer l'empereur aztèque Moctezuma II. Il entre à Mexico le 9 novembre, accueilli avec de grands honneurs par Moctezuma.

Mais par la suite, Cortés, qui se sent peu en sécurité à Mexico, impose à Moctezuma une forme de prise en otage.

L'expédition de Narvaez[modifier | modifier le code]

Au début de 1520, Diego Velázquez de Cuéllar met Narvaez à la tête d'une expédition pour aller arrêter Cortés. Pour cela, il dispose de forces assez importantes : une vingtaine de caravelles, une centaine de cavaliers, entre 600 et 800 fantassins (dont 80 à 90 arquebusiers et 100 à 120 arbalétriers) et entre 12 et 20 canons[3].

L'escadre essuie une tempête lors de la traversée et une dizaine des soldats tombent à la mer.

Contacts de Narvaez avec Cortés et avec les Aztèques[modifier | modifier le code]

En avril 1520, il débarque à San Juan de Ulúa, île qui se trouve face à Vera Cruz. Il crée la ville de San Salvador à une quinzaine de lieues[réf. nécessaire] de là[pas clair].

Il envoie deux émissaires à Gonzalo de Sandoval, maire de Vera Cruz et capitaine de Cortés. Sandoval fait arrêter les deux hommes et les envoie à Cortés à Tenochtitlan.

Pendant ce temps, Pánfilo de Narváez s'installe à Cempoala[4]. Il y reçoit les envoyés de Cortés, Bartolomé de Olmedo et Juan Velázquez de León, ainsi que des envoyés de Moctezuma II qui lui offrent des présents, en espérant qu'il contribuera à sa libération.

Pánfilo de Narváez tente de fragiliser la situtation de Cortés en expliquant aux Aztèques que c'est un traître au roi d'Espagne ; il met même sa tête à prix[5].

L'offensive de Cortés et la défaite de Narvaez[modifier | modifier le code]

Cortés réagit et attaque Narváez.

Au cours des combats, Pánfilo de Narváez, qui est blessé à un œil[4], perd onze hommes, contre deux dans le camp de Cortés. Il est arrêté et emprisonné à Vera Cruz où il restera 4 ans. Bernal Díaz del Castillo nous le décrit ainsi :

« Il paraissait avoir environ 42 ans ; il était de haute taille, fortement membré, d'un visage allongé, barbe blonde et d'agréable aspect. Ses paroles et sa voix étaient creuses et profondes, comme sortant d'un souterrain. Il montait bien à cheval et on le disait courageux […] Quoique riche, on le disait très mesquin. Il perdit un œil dans sa déroute. Il avait l'habitude de s'exprimer d'une manière sensée[5]. »

Libéré, Narváez se rend à Tenochtitlan puis rentre à Cuba à la fin de l'année 1523. Il part en Espagne en 1525 pour dénoncer les agissements de Cortés et recevoir des titres.

L'expédition en Floride[modifier | modifier le code]

Promu gouverneur et capitaine général (capitán general) du río de Las Palmas et de la Floride, il prépare une expédition vers des terres qui lui appartiennent, mais qu'il doit d'abord découvrir et coloniser.

Préparatifs et traversée de l'Atlantique[modifier | modifier le code]

Il prépare son expédition, forte de cinq navires, 600 soldats et d’une cinquantaine de matelots volontaires, et quitte Sanlúcar de Barrameda (Espagne) le . Parmi les membres de l'expédition, se trouve le trésorier général et grand Alguazil Cabeza de Vaca, mais aussi auteur de la relation de voyage qui nous permet de connaître le sort de l'expédition de Pánfilo de Narváez[4].

Après le départ d'Espagne, l'expédition s'arrête à Hispaniola et Cuba pour faire notamment le plein de vivres. Une centaine d'hommes en profitent pour déserter.

L'exploration de la Floride[modifier | modifier le code]

Quelques jours plus tard, les côtes de la Floride apparaissent. Pánfilo de Narváez prend alors possession de ces terres au nom du roi d'Espagne. Cependant, les lieux sont peu accueillants. Pánfilo de Narváez décide alors de quitter le littoral pour pénétrer dans les terres et les découvrir. Il s'oppose en cela à Cabeza de Vaca qui voit d'un très mauvais œil l'abandon des navires sur la côte.

Malgré tout, la découverte des terres commence. Très rapidement, les conquistadors rencontrent des Indiens, la plupart du temps hostiles[4]. Les conditions de vie de l'expédition se dégradent rapidement à cause du mauvais temps et du manque de nourriture. L'expédition tourne au cauchemar, les hommes meurent les uns après les autres, de faim, de maladie, d'épuisement, de noyade.

En 1528, cherchant à retourner au Mexique, Pánfilo de Narváez ordonne la construction de navires légers alors qu'ils se trouvent près de l'embouchure du Mississippi. Pris dans une tempête, il disparaît dans la mer des Caraïbes avec la quasi-totalité de ses hommes. Seuls quatre membres de l'expédition survivent, dont Cabeza de Vaca : recueillis par les Indiens, il leur faudra sept ans pour traverser le continent américain de la Floride jusqu'à la Californie[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Grunberg 2001, p. 361.
  2. (es) Bartolomé de las Casas, Historia de las Indias, vol. III, t. IV (lire en ligne), chap. 29-30.
  3. Les chiffres des forces varient en fonction des sources utilisées (Sumario de la residencia tomada a Don Fernando Cortés ou Bernal Díaz del Castillo, La Conquête du Mexique).
  4. a b c d et e Jean-Michel Sallmann, L'Amérique du Nord : de Bluefish à Sitting Bull, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 2410015867), chap. 5 (« Les difficultés de l'Espagne en Amérique du Nord »), p. 94-98.
  5. a et b Díaz del Castillo 1996.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]