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[[Fichier:EXCOMM meeting, Cuban Missile Crisis, 29 October 1962.jpg|vignette|Une réunion de l'EXCOMM pendant la [[crise des missiles de Cuba]], une crise entre les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] au sujet des [[Missile balistique|missiles balistiques]] à [[Cuba]].]]

La '''crise''' est un [[phénomène]] qui se produit dans de nombreux domaines. Elle nécessite une [[Gestion de crise|gestion]] particulière. Dans certains cas, elle peut être bénéfique et entraîner un [[changement]] important. Actuellement de nouveaux type de crises apparaissent, entraînant de nouveaux [[Risque|risques]] plus ou moins importants. Une conjonction de [[Facteur de risque|facteurs]] peut ainsi donner naissance à une crise parfaite voire majeure.
La '''crise''' est un [[phénomène]] qui se produit dans de nombreux domaines. Elle nécessite une [[Gestion de crise|gestion]] particulière. Dans certains cas, elle peut être bénéfique et entraîner un [[changement]] important. Une conjonction de [[Facteur de risque|facteurs]] peut donner naissance à une [[Scénario catastrophe|crise parfaite voire majeure]].


== Étymologie ==
== Étymologie ==
[[File:Phanerozoic BiodiversityFr.jpg|thumb|280px|La [[crise écologique]], qui peut se traduire par de [[extinctions majeures]] (on en compte généralement 5, non anthropiques) est un des modèles de crises planétaires. À chaque fois, le temps de ''[[Résilience écologique|résilience]]'' a été plus du double de celui de la crise]]
[[File:Phanerozoic BiodiversityFr.jpg|thumb|280px|La [[crise écologique]], qui peut se traduire par des [[extinctions majeures]] (on en compte généralement 5, non anthropiques) est un des modèles de crises planétaires. À chaque fois, le temps de ''[[Résilience écologique|résilience]]'' a été plus du double de celui de la crise]]
[[Étymologie|Étymologiquement]] parlant, le mot « crise » {{Incise|issu du [[grec ancien]] « κρίσιϛ »}} associe les sens de « jugement » et de « décision » mis en œuvre pour dégager une décision entre plusieurs positions ou tendances opposées sinon conflictuelles.<br>
[[Étymologie|Étymologiquement]] parlant, le mot « crise » {{Incise|issu du [[grec ancien]] « κρίσιϛ »}} associe les sens de « jugement » et de « décision » mis en œuvre pour dégager une décision entre plusieurs positions ou tendances opposées sinon conflictuelles.<br>
Aujourd'hui, dans l'usage courant le terme peut désigner :
Aujourd'hui, dans l'usage courant le terme peut désigner :
* une manifestation violente, l'apparition ou la mutation brutale d'un trouble ou d'une maladie : [[crise de nerfs]], [[crise cardiaque]], [[crise d'asthme]]... ;
* une manifestation violente, l'apparition ou la mutation brutale d'un trouble ou d'une maladie : [[crise de nerfs]], [[crise cardiaque]], [[crise d'asthme]], [[crise existentielle]]... (synonyme de crise : "Frenque" , principalement employé dans la région Occitanie) ;
* une période de tension conflictuelle ou une situation de déséquilibre grave ou de rupture préoccupante : [[crise politique]], [[Crise économique|économique]] ou [[Crise sociale|sociale]] ;
* une période de tension conflictuelle ou une situation de déséquilibre grave ou de rupture préoccupante : [[crise politique]], [[Crise économique|économique]] ou [[Crise sociale|sociale]], [[crise humanitaire]];
* le manque de quelque chose, ou un état de [[pénurie]] : [[crise du logement]], [[crise de l'épargne]].
* le manque de quelque chose, ou un état de [[pénurie]] : [[crise du logement]], [[crise de l'épargne]].


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La crise semble parfois même être pour certains le moment et le mode de management efficace. Ainsi, [[Claude Rochet]] et Olivier Keramidas pensent qu'il y a de réelles opportunités dans la gestion des crises et considèrent que {{Citation|celle-ci est un vecteur de changement organisationnel dans les organisations publiques<ref>Revue des Sciences de gestion / Direction et gestion / {{N°|228}}, décembre 2007 : « La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques ».</ref>}}.
La crise semble parfois même être pour certains le moment et le mode de management efficace. Ainsi, [[Claude Rochet]] et Olivier Keramidas pensent qu'il y a de réelles opportunités dans la gestion des crises et considèrent que {{Citation|celle-ci est un vecteur de changement organisationnel dans les organisations publiques<ref>Revue des Sciences de gestion / Direction et gestion / {{N°|228}}, décembre 2007 : « La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques ».</ref>}}.


L'économiste russe [[Kondratiev]] considère que les crises peuvent être un moyen de « purger » le système économique et de le préparer en vue d'une nouvelle phase de croissance <ref>Korotayev, Andrey V., & Tsirel, Sergey V. ''A Spectral Analysis of World GDP Dynamics: Kondratieff Waves, Kuznets Swings, Juglar and Kitchin Cycles in Global Economic Development, and the 2008–2009 Economic Crisis'', Structure and Dynamics, 2010.</ref>.
L'économiste russe [[Nikolaï Kondratiev|Kondratiev]] considère que les crises peuvent être un moyen de « purger » le système économique et de le préparer en vue d'une nouvelle phase de croissance <ref>Korotayev, Andrey V., & Tsirel, Sergey V. ''A Spectral Analysis of World GDP Dynamics: Kondratieff Waves, Kuznets Swings, Juglar and Kitchin Cycles in Global Economic Development, and the 2008–2009 Economic Crisis'', Structure and Dynamics, 2010.</ref>.


Le sociologue Erving Goffman, dans son ouvrage ''[[La Mise en scène de la vie quotidienne]]'', relève que dans les crises les membres de groupes humains peuvent passer outre au rôle social qui leur est traditionnellement attribué. La nature permise ou interdite des comportements peut évoluer, et des groupes de rangs supérieurs peuvent provisoirement se mêler à des groupes de rang inférieur. De plus il arrive que certaines personnes se livrent à des auto-analyses publiques, d'ordre clinique, religieuse, éthique ; ce phénomène est fréquent dans l'[[évangélisme]] ou dans la [[thérapie de groupe]]. Il résulte de ces contritions, en général, un soutien de l'entourage, et peut-être cela a-t-il une valeur thérapeutique. Ces effacements de la barrière habituelle entre la distance sociale et l'intimité peut se produire aussi dans les périodes de fatigue<ref name=":0">{{Bibliographie|Q108854428|page=181, La communication étrangère au rôle/Les opérations de réalignement}}</ref>.
==Typologie des crises==

Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles produites ou induites par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ».
Peut-être sont-ils une pratique normale pour qu'un groupe humain évolue : des personnes normalement opposées échangent leurs secrets pour mieux procéder à une nouvelle répartition de leurs activités. Ces ruptures dans le rang social apparaissent plus facilement dans le cadre de relations d'[[amitié]], entre personnes de niveaux proches. Autoriser ce genre de crise peut être vu comme un trait distinctif des relations amicales. Cela se produit dans le cadre d'un flirt, ou autour d'une table en jouant à des jeux<ref name=":0" />.
Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont

== Typologie des crises ==
Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles produites ou induites par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ».

{{refnec|Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont
* l'[[incertitude]] (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, à la suite notamment de la [[globalisation]] des échanges et à la [[mondialisation de l'économie]] ou des médias) ;
* l'[[incertitude]] (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, à la suite notamment de la [[globalisation]] des échanges et à la [[mondialisation de l'économie]] ou des médias) ;
* la réduction des distances ;
* la réduction des distances ;
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* une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences) ;
* une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences) ;
* les risques sur les infrastructures critiques ;
* les risques sur les infrastructures critiques ;
* une augmentation de la gravité des conséquences d'actions malveillantes ([[virus informatique]]s circulant sur [[Internet]], [[cyberattaque]]s, [[bioterrorisme]], [[média]]s oppressants...).
* une augmentation de la gravité des conséquences d'actions malveillantes ([[virus informatique]]s circulant sur [[Internet]], [[cyberattaque]]s, [[bioterrorisme]], [[média]]s oppressants...).}}


L'évènement redouté par les [[prospectiviste]]s est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises « classiques », autrement dit « la [[crise parfaite]] » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime ([[collapsus global]]) incluant un [[collapsus écologique]] ou une [[guerre mondiale]], qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs et qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale ([[Crise écologique|écologique]] ou [[Dérèglement climatique|climatique]]), avec dépassement de certains seuils d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de [[surexploitation]] des [[ressources naturelles]] et/ou de [[dérèglement climatique]]. Il a été montré que crises environnementales et crises socio-économiques, loin d'être indépendantes, pouvaient s'influencer mutuellement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Julien Gargani]]|titre=Crises environnementales et crises socio-économiques|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=2016|pages totales=149|passage=149|isbn=978-2-343-08213-4}}</ref>.
{{refnec|L'évènement redouté par les [[prospectiviste]]s est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises « classiques », autrement dit « la [[crise parfaite]] » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime ([[collapsus global]]) incluant un [[collapsus écologique]] ou une [[guerre mondiale]], qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs et qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale ([[Crise écologique|écologique]] ou [[Dérèglement climatique|climatique]]), avec dépassement de certains seuils d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de [[surexploitation]] des [[ressources naturelles]] et/ou de [[dérèglement climatique]].}} Il a été montré que crises environnementales et crises socio-économiques, loin d'être indépendantes, pouvaient s'influencer mutuellement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Julien Gargani]]|titre=Crises environnementales et crises socio-économiques|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=2016|pages totales=149|passage=149|isbn=978-2-343-08213-4}}</ref>.


{{refnec|Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, [[Patrick Lagadec]], directeur de recherche à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]], alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la [[complexité]], à l'accélération et même à l'« impensable » (ce qui semble un [[paradoxe]] : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit, sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géo-climatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événements météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l'essentiel de l'information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.}}
Un tel scénario-catastrophe était encore considéré comme très improbable ou complètement irréaliste par la plupart des experts en 2007. Début 2009, il ne l'était plus, par exemple pour les conseillers du gouvernement anglais, en raison notamment de la violente crise financière puis économique de 2008, puis des très mauvais résultats des indicateurs environnementaux mondiaux (c'est la fourchette haute des prévisions antérieurs des experts du [[GIEC]] et des experts en biodiversité qui décrit le mieux la réalité).

Le ''big collapse'' n'est plus considéré comme [[Probabilités|improbable]] ni [[Futurologie|lointain]] par un nombre croissant d'experts, dont par le [[prospectiviste]] anglais [[Jonathon Porritt]] qui, peu après un discours de [[John Beddington]] ayant annoncé un risque élevé de [[collapsus global]] vers 2030, estime que ce dernier est trop « optimiste » et que la date du collapsus général serait plus proche de [[2020]] que de 2030. La crise actuelle liée à la [[pandémie de Covid-19]] survenue en {{Date||novembre|2019}} valide ce pronostic.

Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, [[Patrick Lagadec]], directeur de recherche à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]], alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la [[complexité]], à l'accélération et même à l'« impensable » (ce qui semble un [[paradoxe]] : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit, sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géo-climatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événements météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l'essentiel de l'information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Portail|Société|philosophie|risques majeurs}}
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[[Catégorie:Concept philosophique]]
[[Catégorie:Science et société]]
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[[Catégorie:Terminologie des risques majeurs]]
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Dernière version du 2 décembre 2023 à 15:02

Une réunion de l'EXCOMM pendant la crise des missiles de Cuba, une crise entre les États-Unis et l'Union soviétique au sujet des missiles balistiques à Cuba.

La crise est un phénomène qui se produit dans de nombreux domaines. Elle nécessite une gestion particulière. Dans certains cas, elle peut être bénéfique et entraîner un changement important. Une conjonction de facteurs peut donner naissance à une crise parfaite voire majeure.

Étymologie[modifier | modifier le code]

La crise écologique, qui peut se traduire par des extinctions majeures (on en compte généralement 5, non anthropiques) est un des modèles de crises planétaires. À chaque fois, le temps de résilience a été plus du double de celui de la crise

Étymologiquement parlant, le mot « crise » — issu du grec ancien « κρίσιϛ » — associe les sens de « jugement » et de « décision » mis en œuvre pour dégager une décision entre plusieurs positions ou tendances opposées sinon conflictuelles.
Aujourd'hui, dans l'usage courant le terme peut désigner :

Gérer la crise[modifier | modifier le code]

L'expression peut paraître paradoxale[1] :

« "Gérer la crise" est d'un certain point de vue une contradiction dans les termes : on ne gère pas le tourment, le trouble ; on s'efforce d'éviter qu'il se produise, ou d'en minimiser les effets, ou de rétablir l'ordre. »[2]

Pourtant, la notion d'État de l'art et la pratique du retour d'expérience ont progressivement accrédité l'idée qu'un corps de bonnes pratiques puisse aider à la gestion des activités, y compris dans un contexte de conflit ou de crise.

Gérer par la crise ?[modifier | modifier le code]

La crise semble parfois même être pour certains le moment et le mode de management efficace. Ainsi, Claude Rochet et Olivier Keramidas pensent qu'il y a de réelles opportunités dans la gestion des crises et considèrent que « celle-ci est un vecteur de changement organisationnel dans les organisations publiques[3] ».

L'économiste russe Kondratiev considère que les crises peuvent être un moyen de « purger » le système économique et de le préparer en vue d'une nouvelle phase de croissance [4].

Le sociologue Erving Goffman, dans son ouvrage La Mise en scène de la vie quotidienne, relève que dans les crises les membres de groupes humains peuvent passer outre au rôle social qui leur est traditionnellement attribué. La nature permise ou interdite des comportements peut évoluer, et des groupes de rangs supérieurs peuvent provisoirement se mêler à des groupes de rang inférieur. De plus il arrive que certaines personnes se livrent à des auto-analyses publiques, d'ordre clinique, religieuse, éthique ; ce phénomène est fréquent dans l'évangélisme ou dans la thérapie de groupe. Il résulte de ces contritions, en général, un soutien de l'entourage, et peut-être cela a-t-il une valeur thérapeutique. Ces effacements de la barrière habituelle entre la distance sociale et l'intimité peut se produire aussi dans les périodes de fatigue[5].

Peut-être sont-ils une pratique normale pour qu'un groupe humain évolue : des personnes normalement opposées échangent leurs secrets pour mieux procéder à une nouvelle répartition de leurs activités. Ces ruptures dans le rang social apparaissent plus facilement dans le cadre de relations d'amitié, entre personnes de niveaux proches. Autoriser ce genre de crise peut être vu comme un trait distinctif des relations amicales. Cela se produit dans le cadre d'un flirt, ou autour d'une table en jouant à des jeux[5].

Typologie des crises[modifier | modifier le code]

Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles produites ou induites par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ».

Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont
  • l'incertitude (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, à la suite notamment de la globalisation des échanges et à la mondialisation de l'économie ou des médias) ;
  • la réduction des distances ;
  • la soudaineté ;
  • le nombre de gens (victimes) pouvant être touchés, directement ou indirectement ;
  • une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences) ;
  • les risques sur les infrastructures critiques ;
  • une augmentation de la gravité des conséquences d'actions malveillantes (virus informatiques circulant sur Internet, cyberattaques, bioterrorisme, médias oppressants...).

L'évènement redouté par les prospectivistes est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises « classiques », autrement dit « la crise parfaite » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime (collapsus global) incluant un collapsus écologique ou une guerre mondiale, qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs et qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale (écologique ou climatique), avec dépassement de certains seuils d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de surexploitation des ressources naturelles et/ou de dérèglement climatique.[réf. nécessaire] Il a été montré que crises environnementales et crises socio-économiques, loin d'être indépendantes, pouvaient s'influencer mutuellement[6].

Dans la seconde moitié du XXe siècle, Patrick Lagadec, directeur de recherche à l'École polytechnique, alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la complexité, à l'accélération et même à l'« impensable » (ce qui semble un paradoxe : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit, sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géo-climatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événements météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l'essentiel de l'information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.[réf. nécessaire]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tiré de Gestion de crise. La réponse de l'entreprise de Simone Eiken & Olivier Velin, EFE, 2006.
  2. [PDF] Jean-François Girard et al., sante.gouv.fr Rapport de la mission d'évaluation et d'expertise de la veille sanitaire en France, Paris, août 2006 (voir notamment pp. 16 et 113).
  3. Revue des Sciences de gestion / Direction et gestion / no 228, décembre 2007 : « La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques ».
  4. Korotayev, Andrey V., & Tsirel, Sergey V. A Spectral Analysis of World GDP Dynamics: Kondratieff Waves, Kuznets Swings, Juglar and Kitchin Cycles in Global Economic Development, and the 2008–2009 Economic Crisis, Structure and Dynamics, 2010.
  5. a et b Erving Goffman (trad. Alain Accardo), La présentation de soi, Paris, Les Éditions de Minuit, , 251 p. (ISBN 2-7073-0014-4, BNF 37496128), p. 181, La communication étrangère au rôle/Les opérations de réalignementVoir et modifier les données sur Wikidata
  6. Julien Gargani, Crises environnementales et crises socio-économiques, Paris, L'Harmattan, , 149 p. (ISBN 978-2-343-08213-4), p. 149