« Communauté d'agglomération » : différence entre les versions

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{{Article principal|Établissement public de coopération intercommunale}}
{{Article général|Établissement public de coopération intercommunale}}
{{Infobox Type de subdivision administrative
| nom = Communauté d'agglomération
| imageloc =
| légende imageloc =
| pays = France
| type = [[établissement public de coopération intercommunale|EPCI]] à fiscalité propre
| division supérieure =
| division inférieure =
| création = loi du {{date-|12 juillet 1999}}
| disparition =
| nombre = 227
| date nombre = 2023
| type administration = Exécutif de la collectivité
| administration = Président de la CA
}}
Une '''communauté d'agglomération''' est un [[établissement public de coopération intercommunale]] (EPCI) français à fiscalité propre, qui prévoit une importante intégration des communes membres.
Une '''communauté d'agglomération''' est un [[établissement public de coopération intercommunale]] (EPCI) français à fiscalité propre, qui prévoit une importante intégration des communes membres.


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== Histoire ==
== Histoire ==
Si les syndicats de communes existent depuis 1890 et les [[Syndicat intercommunal à vocation multiple|syndicats intercommunaux à vocation multiple]] (SIVOM) depuis le {{date|5|janvier|1959}} <ref name="Cour9">{{Harvsp| id=RapportCour |Cour des Comptes|texte=L’intercommunalité en France |2005|p= 9}}.</ref>, il faut attendre 1992 pour qu'une nouvelle conception de l'intercommunalité fasse place à la liberté de négociation contractuelle et à la libre association de communes. La loi du {{date|6|février|1992}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX9000102L|texte=Loi du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République}}</ref> crée deux nouvelles catégories d'[[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI à fiscalité propre]] : les « communautés de communes » et les « communautés de villes ».
Si les syndicats de communes existent depuis 1890 et les [[Syndicat intercommunal à vocation multiple|syndicats intercommunaux à vocation multiple]] (SIVOM) depuis le {{date|5|janvier|1959}} <ref name="Cour9">{{Harvsp| id=RapportCour |Cour des Comptes|texte=L’intercommunalité en France |2005|p= 9}}.</ref>, il faut attendre 1992 pour qu'une nouvelle conception de l'intercommunalité fasse place à la liberté de négociation contractuelle et à la libre association de communes. La loi du {{date|6|février|1992}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX9000102L|texte=Loi du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République}}</ref> crée deux nouvelles catégories d'[[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI à fiscalité propre]] : les « communautés de communes » et les « communautés de villes ».


La [[loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale]] du {{date|12|juillet|1999}}, dite « loi Chevènement »<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000396397&dateTexte= LOI no 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale]</ref>.contribue à accélérer la création de nouvelles structures. Elle supprime les districts et les communautés de villes. Ces dernières n'avaient pas rencontré le succès escompté : cinq communautés de villes seulement avaient été créées depuis 1992. Elle créée une nouvelle catégorie d'EPCI à fiscalité propre, les communautés d'agglomération, réservée aux groupements de plus de {{unité|50000|habitants}}. Elle recentre les communautés urbaines sur les ensembles de population les plus importants : {{unité|500000|habitants}} au lieu de {{nombre|20000|précédemment}}. Enfin, elle élargit les compétences des communautés de communes.
La [[loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale]] du {{date|12|juillet|1999}}, dite « loi Chevènement »<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000396397&dateTexte= LOI no 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale]</ref>.contribue à accélérer la création de nouvelles structures. Elle supprime les [[District (intercommunalité)|districts]] et les [[Communauté de ville|communautés de villes]]. Ces dernières n'avaient pas rencontré le succès escompté : cinq communautés de villes seulement avaient été créées depuis 1992. Elle crée une nouvelle catégorie d'EPCI à fiscalité propre, les communautés d'agglomération, réservée aux groupements de plus de {{unité|50000|habitants}}. Elle recentre les communautés urbaines sur les ensembles de population les plus importants : {{unité|500000|habitants}} au lieu de {{nombre|20000|précédemment}}. Enfin, elle élargit les compétences des communautés de communes.


Leur régime est modifié, comme pour toutes les communautés, par la ''loi {{n°|2010-1563}} du 16 décembre 2010 de [[réforme des collectivités territoriales]]''<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=IOCX0922788L|texte=Loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales}}</ref>, qui prévoit l'élection directe des conseillers communautaires des communes de plus de {{nombre|3500|habitants}} à partir des élections municipales de 2014. La loi est également assoupli les conditions démographiques de création des communautés d'agglomération, en les réduisant notamment à {{unité|30000|habitants}} lorsqu'elles comprennent le chef-lieu de département.
Leur régime est modifié, comme pour toutes les communautés, par la ''loi {{n°|2010-1563}} du 16 décembre 2010 de [[réforme des collectivités territoriales françaises|réforme des collectivités territoriales]]''<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=IOCX0922788L|texte=Loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales}}</ref>, qui prévoit l'élection directe des conseillers communautaires des communes de plus de {{nombre|3500|habitants}} à partir des élections municipales de 2014. La loi a également assoupli le seuil démographique de création des communautés d'agglomération, en le réduisant notamment à {{unité|30000|habitants}} lorsqu'elles comprennent le chef-lieu de département.


== Dénombrement ==
== Dénombrement ==
{{Article détaillé|Liste des communautés d'agglomération par région}}
{{Article détaillé|Liste des communautés d'agglomération par région}}
Au {{date-|1|1|2023}}, on recensait {{Unité|227|communautés}} d'agglomération sur les {{Unité|1254|EPCI}} à fiscalité propre<ref name="Bilan2023">{{Lien web |titre=Bilan statistique 2023 |url=https://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/Accueil/DESL/2023/Bilan-statistique-2023%20diffusion.pdf |auteur institutionnel=[[Direction générale des Collectivités locales|DGCL]] |consulté le=2023-12-04 |format=pdf}}</ref>.
L'évolution du nombre de communautés d'agglomération depuis 2002 est la suivante :

L'évolution du nombre de communautés d'agglomération depuis 2000 est la suivante<ref name="Bilan2008">{{Lien web |titre=Bilan statistique 2008 |url=https://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/Accueil/Statistiques/BilanStat_Epci_A_FP_Janv2008.pdf |auteur institutionnel=[[Direction générale des Collectivités locales|DGCL]] |consulté le=2022-02-18 |format=pdf}}</ref>{{,}}<ref name="Bilan2023"/> :

{| class="wikitable alternance" style="text-align:center"
{| class="wikitable alternance" style="text-align:center"
!Année
! || 2002<ref name="EPCI2015"/>||2003<ref name="EPCI2015"/>||2004<ref name="EPCI2015"/>||2005<ref name="EPCI2015"/>||2006<ref name="EPCI2015"/>||2007<ref name="EPCI2015"/>||2008<ref name="EPCI2015"/>||2009<ref name="EPCI2015"/>||2010<ref name="EPCI2015"/>||2011<ref name="EPCI2015"/>||2012<ref name="EPCI2015"/>||2013<ref name="EPCI2015"/>||2014<ref name="EPCI2015"/>||2015<ref name="EPCI2015">{{pdf}}[http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/Bilan-statistique-2015%282%29.pdf Bilan statistique des EPCI à fiscalité propre au 1er janvier 2015 - DGCL].</ref>
!'''Nombre de groupements'''
!'''Nombre de communes regroupées'''
!'''Population regroupée<ref group="Note">Population totale légale en vigueur l'année N (millésimée N-3) hors Mayotte. Pour les années antérieures à 2009, c'est la population totale au 01.01 de l'année, établie par les recensements généraux et le cas échéant les recensements complémentaires.</ref>'''
|-
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|'''2000'''
|style="text-align:left" |'''Nombre de groupements'''||120||143||155||162||164||169||171||174||181||191||202||213||222||226
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|-
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|'''2001'''
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|-
|-
|'''2002'''
|style="text-align:left" |'''Population regroupée'''<ref group="Note">Population totale légale en vigueur l'année N (millésimée N-3) hors Mayotte. Pour les années antérieures à 2009, c'est la population totale au 01.01 de l'année, établie par les recensements généraux et le cas échéant les recensements complémentaires.</ref>|| {{formatnum:15957444}}||{{formatnum:18250455}}||{{formatnum:19712128}}||{{formatnum:20397780}}||{{formatnum:20679874}}|| {{formatnum:21173675}}|| {{formatnum:21377932}}|| {{formatnum:21016706}}|| {{formatnum:22472555}}|| {{formatnum:23379003}}|| {{formatnum:24109018}}|| {{formatnum:25541907}}|| {{formatnum:27136257}}|| {{formatnum:25889681}}
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|-
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|-
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|-
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|-
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|-
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|-
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|-
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|222
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|-
|'''2019'''
|223
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|-
|'''2020'''
|222
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|-
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|223
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|-
|'''2022'''
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|-
|'''2023'''
|227
|{{formatnum:7522}}
|{{formatnum:23835713}}
|-
|-
|}
|}


== Création ==
== Création ==

Les [[Commune (France)|communes]] concernées et le [[Préfet (France)|préfet]] de [[Département français|département]] peuvent créer<ref>Code général des collectivités territoriales, {{Légifrance|base=CGCT|numéro=L5211-5|texte=L. 5211-5}}.</ref> une communauté d'agglomération si le critère de continuité territoriale est respecté (une zone géographiquement d'un seul tenant et sans enclave) et si l'ensemble territorial répond à l'une des configurations suivante :
Les [[Commune (France)|communes]] concernées et le [[Préfet (France)|préfet]] de [[Département français|département]] peuvent créer<ref>Code général des collectivités territoriales, {{Légifrance|base=CGCT|numéro=L5211-5|texte=L. 5211-5}}.</ref> une communauté d'agglomération si le critère de continuité territoriale est respecté (une zone géographiquement d'un seul tenant et sans enclave) et si l'ensemble territorial répond à l'une des configurations suivante :
* comporte un minimum de {{unité|50000 habitants}} ;
* forme un ensemble d'au moins {{unité|30000 habitants}} et comprend la commune la plus peuplée du département (disposition à titre expérimental et pendant une durée maximale de trois ans)<ref>Loi {{n°|2013-403}} du {{date-|17 mai 2013}} Relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral.</ref> ;
* forme un ensemble d'au moins {{unité|25000 habitants}} autour d'une commune de plus de {{unité|15000 habitants}} (disposition à titre expérimental et pendant une durée maximale de trois ans et ne concerne que les communes littorales au sens de l'article L. 321-2 du [[code de l'environnement (France)|code de l'environnement]])<ref>Loi {{n°|2014-58}} du {{date-|27 janvier 2014}} de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles.</ref>.


L'article L. 5111-3<ref>{{Légifrance|base=CGCT|numéro=L5111-3|texte=L. 5111-3}}.</ref> du [[code général des collectivités territoriales]] précise que ces conditions ne sont pas exigées si les communautés d'agglomération sont issues de la transformation d'un [[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI]] à fiscalité propre existant à la date de publication de la loi ([[District (intercommunalité)|district]], [[communauté de communes]] ou communauté de villes). Par exemple, la création de l'une des toutes premières, la [[communauté d'agglomération du pays de Flers]] (janvier 1994), ne satisfaisait pas à la première condition car elle comportait moins de {{unité|50000 habitants}} avant [[2017]].
* comporte un minimum de {{nombre|50000|habitants}} ;
* forme un ensemble d'au moins {{nombre|30000|habitants}} et comprend la Commune la plus peuplée du département (disposition à titre expérimental et pendant une durée maximale de trois ans)<ref>Loi {{n°|2013-403}} du 17 mai 2013 Relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral. </ref>
* forme un ensemble d'au moins {{nombre|25000|habitants}} autour d'une commune de plus de {{nombre|15000|habitants}} (disposition à titre expérimentale et pendant une durée maximale de trois ans et ne concerne que les Communes littorales au sens de l'article L. 321-2 du Code de l'environnement)<ref>Loi {{n°|2014-58}} du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles. </ref>.

L'article {{Légifrance|base=CGCT|numéro=L5111-3|texte=L. 5111-3}} du [[code général des collectivités territoriales]] précise que ces conditions ne sont pas exigées si les communautés d'agglomération sont issues de la transformation d'un [[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI]] à fiscalité propre existant à la date de publication de la loi ([[District (intercommunalité)|district]], [[communauté de communes]] ou communauté de villes). Par exemple, la création de l'une des toute première, la [[communauté d'agglomération du pays de Flers]] (janvier 1994), ne satisfaisait pas à la première condition car elle comportait moins de {{nombre|50000|habitants}} avant [[2017]].


== Fonctionnement ==
== Fonctionnement ==
La communauté d'agglomération est gérée par un conseil communautaire ou conseil de communauté, composé de conseillers municipaux des communes membres.


Jusqu'aux élections municipales de 2014, les conseillers communautaires étaient des conseillers municipaux élus par chaque conseil municipal des communes membres de la Communauté. Ce système était critiqué, étant donné l'importance des compétences transférées, et l'absence de débat sur ces politiques en raison de l'élection des conseillers communautaires au suffrage indirect. C'est ainsi qu'à l'unanimité, les présidents des communautés se sont prononcés lors des journées communautaires de [[Strasbourg]] en 2007 pour l'élection au suffrage universel direct dès 2014, et ce pour renforcer la légitimité des communautés et leur transparence de fonctionnement.
La communauté d'agglomération est gérée par un ''conseil communautaire'' ou ''conseil de communauté'', composé de conseillers municipaux des communes membres.


La loi {{n°|2010-1563}} du {{date-|16 décembre 2010}} de réforme des collectivités territoriales a prévu que les conseillers communautaires des communes de plus de {{unité|3500 habitants}} seront élus au suffrage universel direct, dans le cadre des élections municipales. Les représentants des communes de plus petite taille resteront élus en leur sein par les conseils municipaux. Ces dispositions ont été modifiées par la loi du {{date-|17 mai 2013}}<ref name=ActeIII>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027414225&fastPos=1&fastReqId=145414438&categorieLien=id&oldAction=rechTexte Loi {{n°|2013-403}} du {{date-|17 mai 2013}} relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral]</ref>, qui a défini le régime suivant :
Jusqu'aux élections municipales de 2014, les conseillers communautaires étaient des conseillers municipaux élus par chaque conseil municipal des communes membres de la Communauté. Ce système était critiqué, étant donnée l'importance des compétences transférées, et l'absence de débat sur ces politiques en raison de l'élection des conseillers communautaires au suffrage indirect. C'est ainsi qu'à l'unanimité, les présidents des communautés se sont prononcés lors des journées communautaires de [[Strasbourg]] en 2007 pour l'élection au suffrage universel direct dès 2014, et ce pour renforcer la légitimité des communautés et leur transparence de fonctionnement.


À compter des [[Élections municipales françaises de 2014|élections municipales de 2014]], chaque commune est représentée au conseil communautaire par un nombre de représentants tenant compte de sa population définie aux articles L. 5211-6-1 et L. 5211-6-2 du code général des collectivités territoriales<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633 Articles L. 5211-6-1 et L. 5211-6-2 du code général des collectivités territoriales].</ref> :
La loi {{n°|2010-1563}} du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales a prévu que les conseillers communautaires des communes de plus de {{unité|3500 habitants}} seront élus au suffrage universel direct, dans le cadre des élections municipales. Les représentants des communes de plus petite taille resteront élus en leur seins par les conseils municipaux. Ces dispositions ont été modifiées par la loi du 17 mai 2013<ref name=ActeIII>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027414225&fastPos=1&fastReqId=145414438&categorieLien=id&oldAction=rechTexte Loi {{n°|2013-403}} du 17 mai 2013 relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral]</ref>, qui a défini le régime suivant :
* commune de moins de {{nombre|1000|habitants}} : les représentants de la commune au conseil communautaire sont les membres du conseil municipal désignés dans l'ordre du tableau<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=L273-11|texte=Art L. 257273-11 du code électoral}}</ref>. Il n'y a donc pas d'élection directe de leurs représentants au conseil de l'intercommunalité dont elles sont membres, mais, en fonction du nombre de représentants attribués à la commune, le maire, des maires-adjoints et éventuellement des conseillers municipaux sont de droit membres du conseil communautaire ;

* commune de plus de {{nombre|1000|habitants}} : les conseillers communautaires sont élus lors des élections municipales, en même temps et sur la même liste de candidats que les conseillers municipaux. Les bulletins de vote de ces communes comprennent, dans leur partie gauche, la liste des candidats au conseil municipal, et, dans la partie droite, la liste des candidats au conseil communautaire<ref>{{Légifrance|base=CELE(R)|numéro=R117-4|texte=Article R. 117-4 du Code électoral}}</ref>.
À compter des [[Élections municipales françaises de 2014|élections municipales de 2014]], chaque commune est représentée au conseil communautaire par un nombre de représentants tenant compte de sa population défini aux articles L. 5211-6-1 et L. 5211-6-2 du code général des collectivités territoriales<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633 Articles L. 5211-6-1 et L. 5211-6-2 du code général des collectivités territoriales].</ref> :
* '''commune de moins de {{nombre|1000|habitants}} :''' les représentants de la commune au conseil communautaire sont les membres du conseil municipal désignés dans l'ordre du tableau<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=L273-11|texte=Art L. 257273-11 du code électoral}}</ref>. Il n'y a donc pas d'élection directe de leurs représentants au conseil de l'intercommunalité dont elles sont membres, mais, en fonction du nombre de représentants attribués à la commune, le maire, des maires-adjoints et éventuellement des conseillers municipaux sont de droit membres du conseil communautaire ;
* '''commune de plus de {{nombre|1000|habitants}} :''' les conseillers communautaires sont élus lors des élections municipales, en même temps et sur la même liste de candidats que les conseillers municipaux. Les bulletins de vote de ces communes comprennent, dans leur partie gauche, la liste des candidats au conseil municipal, et, dans la partie droite, la liste des candidats au conseil communautaire<ref>{{Légifrance|base=CELE(R)|numéro=R117-4|texte=Article R. 117-4 du Code électoral}}</ref>.


{{Article détaillé|Établissement public de coopération intercommunale#Élections des membres{{!}}Élection des conseillers communautaires}}
{{Article détaillé|Établissement public de coopération intercommunale#Élections des membres{{!}}Élection des conseillers communautaires}}


== Compétences ==
== Compétences ==
L'article L. 5216-5 du [[Code général des collectivités territoriales]]<ref>{{Légifrance|base=CGCT|numéro=L5216-5|texte=Article L 5216-5 du Code général des collectivités territoriales}}</ref> impose aux communautés d'agglomération l'exercice de certaines compétences :

* [[Développement économique et social|développement économique]] ;
L'article L. 5216-5 du [[Code général des collectivités territoriales]]<ref>{{Légifrance|base=CGCT|numéro=L5216-6|texte=Article L 5216-5 du Code général des collectivités territoriales}}</ref> impose aux communautés d'agglomération l'exercice de certaines compétences :
* [[Urbanisme|aménagement de l'espace communautaire]] ;
* [[Développement économique et social|développement économique]],
* [[Logement social|équilibre social de l'habitat]] ;
* [[Urbanisme|aménagement de l'espace communautaire]],
* [[Politique de la ville en France|politique de la ville]] ;
* [[Logement social|équilibre social de l'habitat]],
* [[Transport urbain]];
* [[Politique de la ville en France|politique de la ville]],
* [[GEMAPI]], ou gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations.
* [[transport urbain]].


La communauté doit par ailleurs exercer au moins trois des six compétences suivantes :
La communauté doit par ailleurs exercer au moins trois des six compétences suivantes :
* création ou aménagement d'entretien de [[voirie]],
* création ou aménagement d'entretien de [[voirie]] ;
* [[assainissement]],
* [[assainissement]] ;
* [[eau potable]],
* [[eau potable]] ;
* protection et mise en valeur de l'[[environnement]],
* protection et mise en valeur de l'[[environnement]] ;
* action sociale d'intérêt communautaire,
* action sociale d'intérêt communautaire ;
* équipements culturels et [[Équipement sportif|sportifs]].
* équipements culturels et [[Équipement sportif|sportifs]].


Ligne 73 : Ligne 205 :
Les communes peuvent, par ailleurs, déléguer à la communauté d'autres compétences.
Les communes peuvent, par ailleurs, déléguer à la communauté d'autres compétences.


L'exercice de certaines compétences nécessite que soient définies les actions et équipements « reconnus d'intérêt communautaire ». cette déclaration d'intérêt communautaire est faite par une délibération du conseil communautaire prise à la majorité des deux tiers du conseil de la communauté d'agglomération<ref>Art L. 5216-6 II du Code général des collectivités territoriales.</ref>.
L'exercice de certaines compétences nécessite que soient définies les actions et équipements « reconnus d'intérêt communautaire ». cette déclaration d'intérêt communautaire est faite par une délibération du conseil communautaire prise à la majorité des deux tiers du conseil de la communauté d'agglomération<ref>Art L. 5216-6 II du Code général des collectivités territoriales.</ref>.


C'est une différence importante par rapport aux communautés de communes, où la déclaration d'intérêt communautaire résulte du vote d'une majorité qualifiée des conseils municipaux<ref>Articles L. 5214-16 IV et L. 5211-5 II du Code général des collectivités territoriales.</ref>, qui donne ainsi plus de pouvoir aux communes.
C'est une différence importante par rapport aux communautés de communes, où la déclaration d'intérêt communautaire résulte du vote d'une majorité qualifiée des conseils municipaux<ref>Articles L. 5214-16 IV et L. 5211-5 II du Code général des collectivités territoriales.</ref>, qui donne ainsi plus de pouvoir aux communes.
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== Ressources ==
== Ressources ==

Les recettes des communautés d'agglomération sont :
Les recettes des communautés d'agglomération sont :
* Les impôts directs et les taxes assimilées avec notamment la TPU (Taxe Professionnelle Unique). L'ensemble étant mentionné aux articles [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=20071FA03163DEE1812221A8ACA565B0.tpdjo16v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006163060&cidTexte=LEGITEXT000006069577&dateTexte=20120110|1609 nonies C et 1609 nonies D du code général des impôts] ;
* les impôts directs et les taxes assimilées avec notamment la TPU (Taxe Professionnelle Unique). L'ensemble étant mentionné aux articles nonies C et 1609 nonies D du code général des impôts<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=20071FA03163DEE1812221A8ACA565B0.tpdjo16v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006163060&cidTexte=LEGITEXT000006069577&dateTexte=20120110|1609 nonies C et 1609 nonies D du code général des impôts].</ref> ;
* Les revenus de ses biens meubles et immeubles ;
* les revenus de ses biens meubles et immeubles ;
* Les sommes qu'elle reçoit des administrations publiques, associations, particuliers, en échange d'un service rendu ;
* les sommes qu'elle reçoit des administrations publiques, associations, particuliers, en échange d'un service rendu ;
* Les dotations, subventions et participations de l'Union européenne, de l'État, de diverses collectivités territoriales et d'autres institutions ;
* les dotations, subventions et participations de l'Union européenne, de l'État, de diverses collectivités territoriales et d'autres institutions ;
* Les produits des dons et legs ;
* les produits des dons et legs ;
* Le produit des taxes, redevances et contributions correspondant aux services assurés, notamment pour l'assainissement et les ordures ménagères ;
* le produit des taxes, redevances et contributions correspondant aux services assurés, notamment pour l'assainissement et les ordures ménagères ;
* Le produit du versement destiné aux transports en commun prévu à l'article L. 2333-64 du Code général des collectivités territoriales ;
* le produit du versement destiné aux transports en commun prévu à l'article L. 2333-64 du Code général des collectivités territoriales ;
* Le produit des emprunts.
* le produit des emprunts.


Il est à noter que, de 1999 à 2009, la ressource principale des communautés d'agglomération fut la [[taxe professionnelle]], dont le taux devait devenir unique sur son territoire, après une période transitoire dite de « lissage » de quelques années. Depuis la mise en place de la [[contribution économique territoriale]] en 2011 (2010 étant une année transitoire à régime spécial), les communautés d'agglomération perçoivent une partie de la [[cotisation foncière des entreprises]] et de la [[cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises]].
Il est à noter que, de 1999 à 2009, la ressource principale des communautés d'agglomération fut la [[taxe professionnelle]], dont le taux devait devenir unique sur son territoire, après une période transitoire {{incise|dite de « lissage »}} de quelques années. Depuis la mise en place de la [[contribution économique territoriale]] en 2011 (2010 étant une année transitoire à régime spécial), les communautés d'agglomération perçoivent une partie de la [[cotisation foncière des entreprises]] et de la [[cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises]].


== Évolution territoriale ==
== Évolution territoriale ==
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La communauté d'agglomération offre une nouvelle conception du pouvoir local, en intégrant l'idée de projet, là où il n'y avait que de la gestion. En effet, les [[Syndicat intercommunal à vocation unique|SIVU]] ou les [[Syndicat intercommunal à vocation multiple|SIVOM]] n'ont d'autres vocations que de gérer des équipements ou infrastructures, souvent de réseau, tels le gaz, l'électricité, l'eau ou les déchets. Cependant, il est fréquent pour une commune de rester membre d'un ou deux SIVU, d'un SIVOM ou d'un syndicat mixte et d'une communauté d'agglomération. Une commune adhère en général à plusieurs structures intercommunales, mais ne peut appartenir qu'à un seul EPCI à fiscalité propre. Si la communauté d'agglomération acquiert une compétence gérée par une autre intercommunalité, celle-ci est dissoute si elle ne gérait que cette compétence (SIVU), ou est retirée des compétences de ladite intercommunalité, au titre du principe de spécialité et d'exclusivité des EPCI à fiscalité propre.
La communauté d'agglomération offre une nouvelle conception du pouvoir local, en intégrant l'idée de projet, là où il n'y avait que de la gestion. En effet, les [[Syndicat intercommunal à vocation unique|SIVU]] ou les [[Syndicat intercommunal à vocation multiple|SIVOM]] n'ont d'autres vocations que de gérer des équipements ou infrastructures, souvent de réseau, tels le gaz, l'électricité, l'eau ou les déchets. Cependant, il est fréquent pour une commune de rester membre d'un ou deux SIVU, d'un SIVOM ou d'un syndicat mixte et d'une communauté d'agglomération. Une commune adhère en général à plusieurs structures intercommunales, mais ne peut appartenir qu'à un seul EPCI à fiscalité propre. Si la communauté d'agglomération acquiert une compétence gérée par une autre intercommunalité, celle-ci est dissoute si elle ne gérait que cette compétence (SIVU), ou est retirée des compétences de ladite intercommunalité, au titre du principe de spécialité et d'exclusivité des EPCI à fiscalité propre.


La communauté d'agglomération, avec sa fiscalité propre à [[Taxe professionnelle#Taxe professionnelle unique (TPU)|TPU]] a évidemment des compétences de gestion, mais également d'élaboration, de création, bref, de projet. Cet état de fait est encore plus valable pour les communautés urbaines, mais moins développé au sein des communautés de communes. L'intercommunalité a donc évolué, puisque le projet, à l'exception de l'[[District (intercommunalité)|ancien district]], ancêtre des communautés d'agglomération, n'a jamais été une vocation intercommunale, et ce depuis les premières formes en 1837 et les commissions syndicales de gestion pour les biens indivis entre communes.
La communauté d'agglomération, avec sa fiscalité propre à [[Taxe professionnelle#Taxe professionnelle unique (TPU)|TPU]] a évidemment des compétences de gestion, mais également d'élaboration, de création, bref, de projet. Cet état de fait est encore plus valable pour les communautés urbaines, mais moins développé au sein des communautés de communes. L'intercommunalité a donc évolué, puisque le projet, à l'exception de l'[[District (intercommunalité)|ancien district]], ancêtre communautés d'agglomération, n'a jamais été une vocation intercommunale, et ce depuis les premières formes en 1837 et les commissions syndicales de gestion pour les biens indivis entre communes.


== Notes et références ==
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=== Références ===
=== Références ===
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
=== Ouvrages ===
=== Ouvrages ===
* Marie-Christine Steckel-Assouère, (dir.), ''Regards croisés sur les mutations de l'intercommunalité'', Éditions [[L'Harmattan]], coll. GRALE, avril 2014, 484 p. {{ISBN|978-2-343-03033-3}}
* Marie-Christine Steckel-Assouère, (dir.), ''Regards croisés sur les mutations de l'intercommunalité'', Éditions [[L'Harmattan]], coll. GRALE, avril 2014, 484 p. {{ISBN|978-2-343-03033-3}}.


=== Rapports ===
=== Rapports ===
* {{Ouvrage |id =RapportCour|auteur institutionnel= Cour des comptes | titre = L'intercommunalité en France| éditeur = Journaux officiels | lieu = Paris | mois = novembre| année = 2005|lire en ligne= http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054004449/0000.pdf | pages totales = 370}}
* {{Ouvrage |auteur institutionnel=Cour des comptes |titre=L'intercommunalité en France |éditeur=Journaux officiels |lieu=Paris |année=2005 |mois=novembre |pages totales=370 |isbn= |lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054004449/0000.pdf |id=RapportCour}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Cour des comptes |titre=BIlan d'étape de l'intercommunalité en France|éditeur=|lieu=Paris|année=2008|isbn= |lire en ligne=https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/Bilan-suites-intercommunalite.pdf}}.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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* [[Intercommunalité]]
* [[Intercommunalité]]
* [[Intercommunalité en France]]
* [[Intercommunalité en France]]
* [[Syndicat intercommunal]]
* [[Syndicat intercommunal (France)|Syndicat intercommunal]]
** [[Syndicat intercommunal à vocation multiple]] (SIVOM)
** [[Syndicat intercommunal à vocation multiple]] (SIVOM)
** [[Syndicat intercommunal à vocation unique]] (SIVU)
** [[Syndicat intercommunal à vocation unique]] (SIVU)
** [[Syndicat mixte]]
* [[Communauté de communes]]
* [[Communauté de communes]]
* [[Communauté urbaine]]
* [[Communauté urbaine]]
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* [https://www.banatic.interieur.gouv.fr/V5/accueil/index.php Base de données sur l'intercommunalité] du ministère de l'intérieur
* [https://www.banatic.interieur.gouv.fr/V5/accueil/index.php Base de données sur l'intercommunalité] du ministère de l'intérieur
* [https://www.banatic.interieur.gouv.fr/V5/cartographie/cartographie.php Cartographies de l'intercommunalité urbaine]
* [https://www.banatic.interieur.gouv.fr/V5/cartographie/cartographie.php Cartographies de l'intercommunalité]
* [http://www.intercommunalites.com Assemblée des communautés de France]
* [http://www.adcf.org Assemblée des communautés de France]
* [http://www.paysagglomerations.com Répertoire des pays et agglomération de l'association ETD]
* [http://www.paysagglomerations.com Répertoire des pays et agglomération de l'association ETD]
* [http://www.bulletindescommunes.fr/eu/index.php?category=8 Rubrique Décentralisation & Intercommunalité du ''Bulletin des communes'']
* [http://www.bulletindescommunes.fr/eu/index.php?category=8 Rubrique Décentralisation & Intercommunalité du ''Bulletin des communes'']
* [http://www.collectivites-locales.gouv.fr/liste-et-composition-2014]
* [http://www.collectivites-locales.gouv.fr/liste-et-composition-2014 Liste et composition 2014]


{{Palette|Décentralisation en France|Droit administratif en France}}
{{Palette|Décentralisation en France|Droit administratif en France}}

Dernière version du 14 décembre 2023 à 01:28

Communauté d'agglomération
Administration
Pays Drapeau de la France France
Type EPCI à fiscalité propre
Nombre de subdivisions 227 (2023)
Exécutif de la collectivité Président de la CA
Création loi du

Une communauté d'agglomération est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) français à fiscalité propre, qui prévoit une importante intégration des communes membres.

Elle est définie comme étant :

« […] un établissement public de coopération intercommunale regroupant plusieurs communes formant, à la date de sa création, un ensemble de plus de 50 000 habitants d'un seul tenant et sans enclave, autour d'une ou plusieurs communes centre de plus de 15 000 habitants. Le seuil démographique de 15 000 habitants ne s'applique pas lorsque la communauté d'agglomération comprend le chef-lieu du département ou la commune la plus importante du département. Le seuil démographique de 50 000 habitants est réduit à 30 000 habitants lorsque la communauté d'agglomération comprend le chef-lieu du département. »

— Début de l'article L 5216-1 du Code général des collectivités territoriales.[1]

Par la population comme par le degré de coopération, elle se trouve à un niveau intermédiaire entre la communauté de communes et la communauté urbaine.

Histoire[modifier | modifier le code]

Si les syndicats de communes existent depuis 1890 et les syndicats intercommunaux à vocation multiple (SIVOM) depuis le [2], il faut attendre 1992 pour qu'une nouvelle conception de l'intercommunalité fasse place à la liberté de négociation contractuelle et à la libre association de communes. La loi du [3] crée deux nouvelles catégories d'EPCI à fiscalité propre : les « communautés de communes » et les « communautés de villes ».

La loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale du , dite « loi Chevènement »[4].contribue à accélérer la création de nouvelles structures. Elle supprime les districts et les communautés de villes. Ces dernières n'avaient pas rencontré le succès escompté : cinq communautés de villes seulement avaient été créées depuis 1992. Elle crée une nouvelle catégorie d'EPCI à fiscalité propre, les communautés d'agglomération, réservée aux groupements de plus de 50 000 habitants. Elle recentre les communautés urbaines sur les ensembles de population les plus importants : 500 000 habitants au lieu de 20 000 précédemment. Enfin, elle élargit les compétences des communautés de communes.

Leur régime est modifié, comme pour toutes les communautés, par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales[5], qui prévoit l'élection directe des conseillers communautaires des communes de plus de 3 500 habitants à partir des élections municipales de 2014. La loi a également assoupli le seuil démographique de création des communautés d'agglomération, en le réduisant notamment à 30 000 habitants lorsqu'elles comprennent le chef-lieu de département.

Dénombrement[modifier | modifier le code]

Au , on recensait 227 communautés d'agglomération sur les 1 254 EPCI à fiscalité propre[6].

L'évolution du nombre de communautés d'agglomération depuis 2000 est la suivante[7],[6] :

Année Nombre de groupements Nombre de communes regroupées Population regroupée[Note 1]
2000 50 756 5 992 185
2001 90 1 435 11 491 120
2002 120 2 015 15 957 444
2003 143 2 441 18 250 455
2004 155 2 632 19 712 128
2005 162 2 753 20 397 780
2006 164 2 788 20 679 874
2007 169 2 946 21 173 675
2008 171 3 003 21 377 932
2009 174 2 983 21 016 706
2010 181 3 107 22 472 555
2011 191 3 290 23 379 003
2012 202 3 600 24 109 018
2013 213 4 118 25 541 907
2014 222 4 851 27 136 257
2015 226 4 744 25 889 681
2016 196 4 610 21 813 717
2017 219 7 282 23 962 577
2018 222 7 443 23 660 357
2019 223 7 488 23 513 248
2020 222 7 461 23 370 289
2021 223 7 465 23 492 290
2022 227 7 526 23 777 483
2023 227 7 522 23 835 713

Création[modifier | modifier le code]

Les communes concernées et le préfet de département peuvent créer[8] une communauté d'agglomération si le critère de continuité territoriale est respecté (une zone géographiquement d'un seul tenant et sans enclave) et si l'ensemble territorial répond à l'une des configurations suivante :

  • comporte un minimum de 50 000 habitants ;
  • forme un ensemble d'au moins 30 000 habitants et comprend la commune la plus peuplée du département (disposition à titre expérimental et pendant une durée maximale de trois ans)[9] ;
  • forme un ensemble d'au moins 25 000 habitants autour d'une commune de plus de 15 000 habitants (disposition à titre expérimental et pendant une durée maximale de trois ans et ne concerne que les communes littorales au sens de l'article L. 321-2 du code de l'environnement)[10].

L'article L. 5111-3[11] du code général des collectivités territoriales précise que ces conditions ne sont pas exigées si les communautés d'agglomération sont issues de la transformation d'un EPCI à fiscalité propre existant à la date de publication de la loi (district, communauté de communes ou communauté de villes). Par exemple, la création de l'une des toutes premières, la communauté d'agglomération du pays de Flers (janvier 1994), ne satisfaisait pas à la première condition car elle comportait moins de 50 000 habitants avant 2017.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

La communauté d'agglomération est gérée par un conseil communautaire ou conseil de communauté, composé de conseillers municipaux des communes membres.

Jusqu'aux élections municipales de 2014, les conseillers communautaires étaient des conseillers municipaux élus par chaque conseil municipal des communes membres de la Communauté. Ce système était critiqué, étant donné l'importance des compétences transférées, et l'absence de débat sur ces politiques en raison de l'élection des conseillers communautaires au suffrage indirect. C'est ainsi qu'à l'unanimité, les présidents des communautés se sont prononcés lors des journées communautaires de Strasbourg en 2007 pour l'élection au suffrage universel direct dès 2014, et ce pour renforcer la légitimité des communautés et leur transparence de fonctionnement.

La loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales a prévu que les conseillers communautaires des communes de plus de 3 500 habitants seront élus au suffrage universel direct, dans le cadre des élections municipales. Les représentants des communes de plus petite taille resteront élus en leur sein par les conseils municipaux. Ces dispositions ont été modifiées par la loi du [12], qui a défini le régime suivant :

À compter des élections municipales de 2014, chaque commune est représentée au conseil communautaire par un nombre de représentants tenant compte de sa population définie aux articles L. 5211-6-1 et L. 5211-6-2 du code général des collectivités territoriales[13] :

  • commune de moins de 1 000 habitants : les représentants de la commune au conseil communautaire sont les membres du conseil municipal désignés dans l'ordre du tableau[14]. Il n'y a donc pas d'élection directe de leurs représentants au conseil de l'intercommunalité dont elles sont membres, mais, en fonction du nombre de représentants attribués à la commune, le maire, des maires-adjoints et éventuellement des conseillers municipaux sont de droit membres du conseil communautaire ;
  • commune de plus de 1 000 habitants : les conseillers communautaires sont élus lors des élections municipales, en même temps et sur la même liste de candidats que les conseillers municipaux. Les bulletins de vote de ces communes comprennent, dans leur partie gauche, la liste des candidats au conseil municipal, et, dans la partie droite, la liste des candidats au conseil communautaire[15].

Compétences[modifier | modifier le code]

L'article L. 5216-5 du Code général des collectivités territoriales[16] impose aux communautés d'agglomération l'exercice de certaines compétences :

La communauté doit par ailleurs exercer au moins trois des six compétences suivantes :

Elle peut se donner compétence en matière de droit de préemption urbain ou recevoir délégation du département pour exercer des fonctions d'aide sociale.

Les communes peuvent, par ailleurs, déléguer à la communauté d'autres compétences.

L'exercice de certaines compétences nécessite que soient définies les actions et équipements « reconnus d'intérêt communautaire ». cette déclaration d'intérêt communautaire est faite par une délibération du conseil communautaire prise à la majorité des deux tiers du conseil de la communauté d'agglomération[17].

C'est une différence importante par rapport aux communautés de communes, où la déclaration d'intérêt communautaire résulte du vote d'une majorité qualifiée des conseils municipaux[18], qui donne ainsi plus de pouvoir aux communes.

Chaque intercommunalité exerce des compétences en nombre inégal et de niveaux inégaux. Là où le SIVU ne gère qu'une seule et unique compétence, la communauté d'agglomération peut dépasser la trentaine. De façon plus générale, elles se distinguent sous les appellations intercommunalité de service (compétence unique et technique) et intercommunalité de projet (compétences multiples au service d'un projet de territoire).

Ressources[modifier | modifier le code]

Les recettes des communautés d'agglomération sont :

  • les impôts directs et les taxes assimilées avec notamment la TPU (Taxe Professionnelle Unique). L'ensemble étant mentionné aux articles nonies C et 1609 nonies D du code général des impôts[19] ;
  • les revenus de ses biens meubles et immeubles ;
  • les sommes qu'elle reçoit des administrations publiques, associations, particuliers, en échange d'un service rendu ;
  • les dotations, subventions et participations de l'Union européenne, de l'État, de diverses collectivités territoriales et d'autres institutions ;
  • les produits des dons et legs ;
  • le produit des taxes, redevances et contributions correspondant aux services assurés, notamment pour l'assainissement et les ordures ménagères ;
  • le produit du versement destiné aux transports en commun prévu à l'article L. 2333-64 du Code général des collectivités territoriales ;
  • le produit des emprunts.

Il est à noter que, de 1999 à 2009, la ressource principale des communautés d'agglomération fut la taxe professionnelle, dont le taux devait devenir unique sur son territoire, après une période transitoire — dite de « lissage » — de quelques années. Depuis la mise en place de la contribution économique territoriale en 2011 (2010 étant une année transitoire à régime spécial), les communautés d'agglomération perçoivent une partie de la cotisation foncière des entreprises et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

Évolution territoriale[modifier | modifier le code]

La communauté d'agglomération offre une nouvelle conception du pouvoir local, en intégrant l'idée de projet, là où il n'y avait que de la gestion. En effet, les SIVU ou les SIVOM n'ont d'autres vocations que de gérer des équipements ou infrastructures, souvent de réseau, tels le gaz, l'électricité, l'eau ou les déchets. Cependant, il est fréquent pour une commune de rester membre d'un ou deux SIVU, d'un SIVOM ou d'un syndicat mixte et d'une communauté d'agglomération. Une commune adhère en général à plusieurs structures intercommunales, mais ne peut appartenir qu'à un seul EPCI à fiscalité propre. Si la communauté d'agglomération acquiert une compétence gérée par une autre intercommunalité, celle-ci est dissoute si elle ne gérait que cette compétence (SIVU), ou est retirée des compétences de ladite intercommunalité, au titre du principe de spécialité et d'exclusivité des EPCI à fiscalité propre.

La communauté d'agglomération, avec sa fiscalité propre à TPU a évidemment des compétences de gestion, mais également d'élaboration, de création, bref, de projet. Cet état de fait est encore plus valable pour les communautés urbaines, mais moins développé au sein des communautés de communes. L'intercommunalité a donc évolué, puisque le projet, à l'exception de l'ancien district, ancêtre communautés d'agglomération, n'a jamais été une vocation intercommunale, et ce depuis les premières formes en 1837 et les commissions syndicales de gestion pour les biens indivis entre communes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population totale légale en vigueur l'année N (millésimée N-3) hors Mayotte. Pour les années antérieures à 2009, c'est la population totale au 01.01 de l'année, établie par les recensements généraux et le cas échéant les recensements complémentaires.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Début de l'article L 5216-1 du Code général des collectivités territoriales., sur Légifrance
  2. L’intercommunalité en France, p. 9.
  3. Loi du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République
  4. LOI no 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale
  5. Loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales
  6. a et b DGCL, « Bilan statistique 2023 » [PDF] (consulté le )
  7. DGCL, « Bilan statistique 2008 » [PDF] (consulté le )
  8. Code général des collectivités territoriales, L. 5211-5.
  9. Loi no 2013-403 du Relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral.
  10. Loi no 2014-58 du de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles.
  11. L. 5111-3.
  12. Loi no 2013-403 du relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral
  13. Articles L. 5211-6-1 et L. 5211-6-2 du code général des collectivités territoriales.
  14. Art L. 257273-11 du code électoral
  15. Article R. 117-4 du Code électoral
  16. Article L 5216-5 du Code général des collectivités territoriales
  17. Art L. 5216-6 II du Code général des collectivités territoriales.
  18. Articles L. 5214-16 IV et L. 5211-5 II du Code général des collectivités territoriales.
  19. nonies C et 1609 nonies D du code général des impôts.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Marie-Christine Steckel-Assouère, (dir.), Regards croisés sur les mutations de l'intercommunalité, Éditions L'Harmattan, coll. GRALE, avril 2014, 484 p. (ISBN 978-2-343-03033-3).

Rapports[modifier | modifier le code]

  • Cour des comptes, L'intercommunalité en France, Paris, Journaux officiels, , 370 p. (lire en ligne).
  • Cour des comptes, BIlan d'étape de l'intercommunalité en France, Paris, (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]