« Festival Express » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Misterfabdu93 (discuter | contributions)
Correction de fautes; Correction grammaticale; Liens ajoutés
Balises : Modification par mobile Modification par application mobile
SyntaxTerrorBot (discuter | contributions)
m Amélioration {{site officiel}} + corrections mineures
(41 versions intermédiaires par 9 utilisateurs non affichées)
Ligne 7 : Ligne 7 :
| réalisation = Bob Smeaton
| réalisation = Bob Smeaton
| scénario =
| scénario =
| acteur = [[Janis Joplin]], [[The Grateful Dead]], [[The Band (groupe)|The Band]], [[Buddy Guy]], [[The Flying Burrito Brothers]], [[Sha Na Na]]
| acteur = [[Janis Joplin]], [[The Grateful Dead]], [[The Band (groupe)|The Band]], [[Buddy Guy]], [[The Flying Burrito Brothers]], [[Sha Na Na]], [[Ian and Sylvia]], [[Delaney & Bonnie]]
| production = Gavin Poolman
| production = Gavin Poolman
| pays = {{Canada}}
| pays = {{Canada}}
Ligne 15 : Ligne 15 :
}}
}}


'''''Festival Express''''' est un documentaire musical de Bob Smeaton, retraçant l'excursion du ''Canadian Festival Express Tour'' en [[1970]].
'''''Festival Express''''' est un documentaire musical réalisé par Bob Smeaton, retraçant l'excursion du ''Canadian Festival Express Tour'' en [[1970]].


Conçu au départ pour capitaliser sur le nouvel engouement pour les festivals de musique présentant de nombreux artistes sur plusieurs jours, le ''Festival Express'' reste encore aujourd'hui le concert le plus long de toute l'histoire de la musique rock jamais organisé, le magazine ''[[Rolling Stone]]'' allant jusqu'à le surnommer « ''The Million Dollar Bash'' ».
Conçu au départ pour capitaliser sur le nouvel engouement pour les festivals de musique présentant de nombreux artistes sur plusieurs jours, le ''Festival Express'' reste encore aujourd'hui le concert le plus long de toute l'histoire de la musique rock jamais organisé, le magazine ''[[Rolling Stone]]'' allant jusqu'à le surnommer « ''The Million Dollar Bash'' ».


Le documentaire paraît en DVD le 24 juillet 2004 aux États-Unis, soit près de vingt-cinq ans après les événements.
Le documentaire paraît en [[DVD]] le 24 juillet 2004 aux [[États-Unis]], soit près de trente-cinq ans après les événements.


== Genèse ==
== Genèse ==


Du 28 juin au 4 juillet 1970, deux jeunes promoteurs canadiens, Ken Walker et Thor Eaton, ont l'idée de louer un train entier qu'ils remplissent de musiciens. Le but consiste à parcourir le Canada d'est en ouest, de [[Toronto]] à [[Calgary]], en passant par [[Winnipeg]], sur plus de trois mille cinq cents kilomètres. Des concerts sont prévus à chaque étape. Pour ce trip infernal, ils parviennent à faire embarquer [[Janis Joplin]], [[The Band (groupe)|The Band]], [[The Grateful Dead]], [[Delaney & Bonnie]], [[Buddy Guy]], [[Ian and Sylvia]], entre autres<ref>{{Ouvrage |prénom=Jean-Yves |nom=Reuzeau |titre=Janis Joplin |éditeur=Folio |date=2012 |passage=329-330 |isbn=978-2-07-031981-7 |lire en ligne=}}</ref>. Le ''Festival Express'' doit être un festival « mobile », les artistes devant apparaître lors de différents concerts aux quatre coins du territoire canadien.
Du 28 juin au 4 juillet 1970, deux jeunes promoteurs canadiens, Ken Walker et Thor Eaton, ont l'idée de louer un train entier qu'ils remplissent de musiciens. Le but consiste à parcourir le [[Canada]] d'est en ouest, de [[Toronto]] à [[Calgary]], en passant par [[Winnipeg]], sur plus de trois mille cinq cents kilomètres. Des concerts sont prévus à chaque étape. Pour ce trip psychédélique, ils parviennent à faire embarquer [[Janis Joplin]], [[The Band (groupe)|The Band]], [[Grateful Dead]], [[Delaney & Bonnie]], [[Buddy Guy]], [[Ian and Sylvia]], [[Sha Na Na]], entre autres<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Yves |nom1=Reuzeau |lien auteur1=Jean-Yves Reuzeau |titre=Janis Joplin |éditeur=Folio |lieu=Paris |année=2012 |pages totales=417 |passage=329-330 |isbn=978-2-07-031981-7}}</ref>. Le ''Festival Express'' doit être un festival « mobile », les artistes devant apparaître lors de différents concerts aux quatre coins du territoire canadien.


Le premier concert doit avoir lieu le 24 juin à [[Montréal]], mais le spectacle est finalement interdit par le maire de la ville, Jean Drapeau, qui refuse d'être confronté à deux événements populaires le même soir dans sa ville<ref>{{Ouvrage |prénom=Jean-Yves |nom=Reuzeau |titre=Janis Joplin |éditeur=Folio |date=2012 |passage=328 |isbn=978-2-07-031981-7 |lire en ligne=}}</ref> et se clôturer à [[Vancouver]] les 4 et 5 juillet, mais également refusé par la municipalité qui ne veut pas d'un festival hippie. Par conséquent, Vancouver est remplacé par [[Calgary]] pour conclure le festival.
Le premier concert doit avoir lieu le 24 juin à [[Montréal]], mais le spectacle est finalement interdit par le maire de la ville, Jean Drapeau, qui refuse d'être confronté à deux événements populaires le même soir dans sa ville<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Yves |nom1=Reuzeau |lien auteur1=Jean-Yves Reuzeau |titre=Janis Joplin |éditeur=Folio |lieu=Paris |année=2012 |pages totales=417 |passage=328 |isbn=978-2-07-031981-7}}</ref> et se clore à [[Vancouver]] les 4 et 5 juillet, mais également refusé par la municipalité qui ne veut pas d'un festival hippie. Par conséquent, Vancouver est remplacé par [[Calgary]] pour conclure le festival.


Les musiciens pensent aussi que cette épopée en train sera « la fête ultime ». Livrés à eux-mêmes, ces cinq jours en train sont l’occasion pour eux de se détendre tous ensemble dans un environnement qui ne sera plus jamais recréé par la suite et s’en donnent à cœur joie : [[drogue]]s, [[Boisson alcoolisée|alcool]], conversations psychédéliques et musique bigarrée.
Complètement livrés à eux-mêmes, les musiciens s'accordent à dire que cette épopée en train serait « la fête ultime », ces cinq jours en train étant l’occasion pour eux de se détendre tous ensemble dans un environnement qui ne sera plus jamais recréé par la suite et s’en donnent à cœur joie : [[drogue]]s, [[Boisson alcoolisée|alcool]], conversations psychédéliques et musique bigarrée.


Toutefois, tout comme [[Festival de Woodstock|Woodstock]], le ''Festival Express'' est victime de la contre culture de l’époque. Lors des deux journées d’ouverture, à Toronto, le ton est donné. Le prix d’entrée est fixé à {{unité|14|dollars}} pour assister aux concerts de plus de vingt groupes sur deux jours. Pour certains, c'est une affaire, tandis que pour d’autres, sensibles aux mouvements protestataires du moment, la musique doit rester gratuite pour tous. Un groupe bien organisé, dénommé le « M4M » (May 4th Movement) inonde la ville de tracts incitant à forcer les barrières au lieu de payer le billet d’entrée. Les scènes de chaos du concert de Toronto permettent de mieux comprendre la politique de l’époque. Les fans essaient d’escalader les barrières alors que la [[Gendarmerie royale du Canada|police montée]] tente en vain de les en dissuader. Dans ce contexte, la réponse du Grateful Dead consiste à organiser un concert gratuit dans un parc de la ville. À Winnipeg, arrêt suivant du train, une conférence de presse est organisée, au cours de laquelle les promoteurs tentent de se justifier devant des médias hostiles.
Toutefois, tout comme [[Festival de Woodstock|Woodstock]], le ''Festival Express'' est victime de la contre culture de l’époque. Lors des deux journées d’ouverture, à Toronto, le ton est donné. Le prix d’entrée est fixé à {{unité|14|dollars}} pour assister aux concerts de plus de vingt groupes sur deux jours. Pour certains, sensibles aux mouvements protestataires du moment, la musique doit rester gratuite pour tous. Un groupe bien organisé, dénommé le « M4M » (May 4th Movement) inonde alors la ville de tracts incitant à forcer les barrières au lieu de payer le billet d’entrée. Les scènes de chaos du concert de Toronto permettent de mieux comprendre la politique de l’époque. Les fans essaient d’escalader les barrières alors que la [[Gendarmerie royale du Canada|police montée]] tente en vain de les en dissuader. Dans ce contexte, [[Jerry Garcia]], membre du Grateful Dead, propose d'organiser un concert gratuit dans un parc de la ville. À Winnipeg, arrêt suivant du train, une conférence de presse est organisée, au cours de laquelle les promoteurs tentent de se justifier devant des médias hostiles.

Les images du train sont tournées avec une ou deux caméras dans un style [[Cinéma vérité]]. Elles nous permettent d’entrevoir un mode de vie qui a peut-être disparu à jamais. Une vie où les rock stars font la fête au cours d’une tournée psychédélique dans le sud du Canada, alors que le train traverse des villes totalement inconnues aux noms improbables, comme [[Medicine Hat]] ou Moosejaw. Des images d’une frénésie de shopping à [[Saskatoon]] sont entrecoupées de celles de Janis Joplin chantant avec [[Jerry Garcia]], Bob Weir et Rick Danko, de Delaney Bramlett en plein [[Jam session|jam]] avec les membres de [[Mountain (groupe)|Mountain]], du bassiste de Buddy Guy fredonnant des vieux airs de [[soul]].

Le montage du film correspond à l’époque du tournage. Les techniques télévisuelles modernes n’ont pas été utilisées. L’écran est parfois divisé en deux, ce qui permet visualiser de nombreuses heures d’images qui auraient sinon sombré dans l’oubli. Enfin, outre les échanges enregistrés lors du tournage, le film propose des interviews avec une sélection de musiciens, de techniciens et d’amateurs de musique présents à l’époque pour donner aux spectateurs d’aujourd’hui (et de demain) la pleine mesure de ce qui fut probablement la dernière grande virée rock & roll.


== Les chansons ==
== Les chansons ==
Ligne 62 : Ligne 58 :
* ''13 Questions'' / Seatrain
* ''13 Questions'' / Seatrain
* ''Child's Song'' / [[Tom Rush]]
* ''Child's Song'' / [[Tom Rush]]
* ''Thirsty Boots'' / Eric Andersen
* ''Thirsty Boots'' / [[Eric Andersen]]
* ''As the Years Go By'' / Mashmakhan
* ''As the Years Go By'' / Mashmakhan
* ''Tears of Rage'' / Ian and Sylvia
* ''Tears of Rage'' / Ian and Sylvia
* ''Hoochie Coochie Man'' / [[Buddy Guy]] Blues Band
* ''Hoochie Coochie Man'' / [[Buddy Guy]] Blues Band
* ''Hard to Handle'' / Grateful Dead
* ''Hard to Handle'' / [[Grateful Dead]]
* ''Easy Wind'' / Grateful Dead
* ''Easy Wind'' / Grateful Dead
* ''Kozmic Blues'' / [[Janis Joplin]]
* ''Kozmic Blues'' / [[Janis Joplin]]
* ''Move Over'' / Janis Joplin
* ''Move Over'' / Janis Joplin

== Albums ==
En [[2005]], l’album posthume de [[Janis Joplin]], [[Pearl_(album)|Pearl]], fut réédité accompagné d’un deuxième disque live contenant une sélection des titres interprétés par la chanteuse durant le Festival Express :

# ''Tell Mama'' – ''(6:49)''
# ''Half Moon'' – ''(4:38)''
# ''Move Over'' – ''(4:41)''
# ''Maybe'' - ''(3:57)''
# ''Summertime'' ''(4:39)''
# ''Little Girl Blue'' ''(5:10)''
# ''That's Rock 'n' Roll'' ''(5:03)''
# ''Try (Just a Little Bit Harder)'' ''(9:11)''
# ''Kozmic Blues'' ''(5:29)''
# ''Piece of My Heart'' ''(5:21)''
# ''Cry Baby'' ''(6:31)''
# ''Get It While You Can'' ''(7:20)''
# ''Ball and Chain'' ''(8:15)''


== Autres performances ==
== Autres performances ==
Ligne 98 : Ligne 77 :
* [[Robert Charlebois]]
* [[Robert Charlebois]]
* [[Mountain (groupe)|Mountain]] (un membre du groupe Leslie West apparaît au début du film)
* [[Mountain (groupe)|Mountain]] (un membre du groupe Leslie West apparaît au début du film)
* [[Ten Years After]] (uniquement produit à Toronto. Les prestations de ''I'm Going Home'' et ''Slow Blues In C'' ont été filmées, mais le guitariste et chanteur du groupe Alvin Lee n'aurait pas approuvé leur apparition dans le film, en disant qu'il pensait que sa guitare était désaccordée. La source provient de Gavin Poolman, producteur du film, en mai 2011)
* [[Ten Years After]] (uniquement produit à Toronto. Les prestations de ''[[I'm Going Home]]'' et ''Slow Blues In C'' ont été filmées, mais le guitariste et chanteur du groupe [[Alvin Lee]] n'aurait pas approuvé leur apparition dans le film, déclarant que sa guitare était désaccordée. La source provient de Gavin Poolman, producteur du film, en mai 2011)


== Production du film ==
== Le film ==
=== Production ===
Le ''Festival Express'' s'est avéré être un véritable désastre financier et tout projet de film fut en conséquence abandonné peu après. Les bandes restèrent entreposées dans le garage du producteur Willem Poolman pendant plus de trente ans.


En [[1999]], les producteurs Garth Douglas et James Cullingham retrouvent les bandes au [[Bibliothèque et Archives Canada|Canadian National Archives]] à [[Ottawa]] où elles avaient été maintenues en parfait état et encore inconnus du grand public. L'idée de ressusciter le film est alors lancée. Garth entre alors en contact avec Gavin Poolman, fils de Willem Poolman qui est basé à [[Londres]]. Gavin produit le film en collaboration avec un vieil ami de lycée John Trapman, ainsi que Bob Smeaton, qui a réalisé de la série documentaire [[The Beatles Anthology]] retraçant l'histoire des [[Beatles]].
Festival Express s'est avéré être un véritable désastre financier. En conséquence, le projet du film fut abandonné peu après et les séquences mystérieusement disparues. Certains bobines du film restèrent entreposées dans le garage de Willem Poolman, producteur du film à l'époque, pendant plus de trente ans.


Les images du train sont tournées avec une ou deux caméras dans un style [[Cinéma vérité]]. Des images d’une frénésie de shopping à [[Saskatoon]] sont entrecoupées de celles de Janis Joplin chantant avec [[Jerry Garcia]], Bob Weir et Rick Danko, de Delaney Bramlett en plein [[Jam session|jam]] avec les membres de [[Mountain (groupe)|Mountain]], du bassiste de Buddy Guy fredonnant des vieux airs de [[soul]].
L'idée de ressusciter le film fut lancée en [[1999]] par les producteurs Garth Douglas et James Cullingham, qui avaient retrouvés beaucoup plus de bobines dans le Canadian National Archives, où elles avaient été maintenues en parfait état et encore inconnus du grand public. Garth entra en contact avec Gavin Poolman, producteur basé à [[Londres]]. Gavin produisit le film avec son vieil ami de lycée John Trapman et Bob Smeaton, réalisateur de la série [[The Beatles Anthology]]. La musique a été mixée dans les studios de Metalworks, à [[Toronto]] et produite par [[Eddie Kramer]], ingénieur du son et producteur de [[Jimi Hendrix]] et [[Led Zeppelin]].


Le montage du film correspond à l’époque du tournage. Les techniques télévisuelles modernes n’ont pas été utilisées. L’écran est parfois divisé en deux, ce qui permet visualiser de nombreuses heures d’images qui auraient sinon sombré dans l’oubli. Enfin, outre les échanges enregistrés lors du tournage, le film propose des interviews avec une sélection de musiciens, de techniciens et d’amateurs de musique présents à l’époque pour donner aux spectateurs d’aujourd’hui (et de demain) la pleine mesure de ce qui fut probablement la dernière grande virée rock & roll.
== Première du film ==


=== Musique ===
La première mondiale du Festival Express eu lieu au Festival international du film de [[Toronto]] [[2003]].
La musique est produite par [[Eddie Kramer]], ingénieur du son et producteur de [[Jimi Hendrix]] et [[Led Zeppelin]] et mixée dans les studios de Metalworks, à [[Toronto]].


== Sortie DVD ==
== Sortie et accueil ==
=== Première du film ===
La première mondiale du Festival Express eu lieu au Festival international du film de [[Toronto]] [[2003]].


=== Sortie DVD ===
Un double-DVD a été publié le {{date-|2 novembre 2004}}, par Line Video New Home
Le {{date-|2 novembre 2004}}, un double DVD est publié par Line Video New Home.


== Réception au box-office ==
=== Box-office ===
À sa sortie, ''Festival Express'' récolte plus de 1,2 million de dollars au box-office américain, tandis que le DVD entre directement en première position des meilleures ventes sur le site [[amazon.com]] en récoltant une note de 4,5 étoiles sur 5. Selon [[Rotten Tomatoes]], ''Festival Express'' été le deuxième film le plus acclamé par la critique en [[2004]].

Le film a récolté 1,2 million de dollars au box-office américain et le DVD est entré directement en première position des meilleures ventes sur le site amazon.com en récoltant une note de 4,5 étoiles sur 5. Selon [[Rotten Tomatoes]], Festival Express a été le deuxième film le plus acclamé par la critique en [[2004]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}
{{Traduction/Référence|en|Festival Express|473630397}}


== Liens externes ==
== Liens externes ==
* [http://www.festivalexpress.com/ Site officiel]
* {{Site officiel|http://www.festivalexpress.com/}}
* {{Bases audiovisuel}}

== Sources ==
{{Traduction/Référence|en|Festival Express|473630397}}


{{Portail|rock}}
{{Portail|cinéma américain|rock|années 2000}}


[[Catégorie:Film américain sorti en 2000]]
[[Catégorie:Film documentaire américain]]
[[Catégorie:Film documentaire sur le rock]]
[[Catégorie:Festival de rock]]
[[Catégorie:Festival de rock]]

Version du 15 décembre 2023 à 05:20

Festival Express

Réalisation Bob Smeaton
Acteurs principaux
Sociétés de production Gavin Poolman
Pays de production Drapeau du Canada Canada
Genre Film musical
Durée 90 minutes
Sortie 2004

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Festival Express est un documentaire musical réalisé par Bob Smeaton, retraçant l'excursion du Canadian Festival Express Tour en 1970.

Conçu au départ pour capitaliser sur le nouvel engouement pour les festivals de musique présentant de nombreux artistes sur plusieurs jours, le Festival Express reste encore aujourd'hui le concert le plus long de toute l'histoire de la musique rock jamais organisé, le magazine Rolling Stone allant jusqu'à le surnommer « The Million Dollar Bash ».

Le documentaire paraît en DVD le 24 juillet 2004 aux États-Unis, soit près de trente-cinq ans après les événements.

Genèse

Du 28 juin au 4 juillet 1970, deux jeunes promoteurs canadiens, Ken Walker et Thor Eaton, ont l'idée de louer un train entier qu'ils remplissent de musiciens. Le but consiste à parcourir le Canada d'est en ouest, de Toronto à Calgary, en passant par Winnipeg, sur plus de trois mille cinq cents kilomètres. Des concerts sont prévus à chaque étape. Pour ce trip psychédélique, ils parviennent à faire embarquer Janis Joplin, The Band, Grateful Dead, Delaney & Bonnie, Buddy Guy, Ian and Sylvia, Sha Na Na, entre autres[1]. Le Festival Express doit être un festival « mobile », les artistes devant apparaître lors de différents concerts aux quatre coins du territoire canadien.

Le premier concert doit avoir lieu le 24 juin à Montréal, mais le spectacle est finalement interdit par le maire de la ville, Jean Drapeau, qui refuse d'être confronté à deux événements populaires le même soir dans sa ville[2] et se clore à Vancouver les 4 et 5 juillet, mais également refusé par la municipalité qui ne veut pas d'un festival hippie. Par conséquent, Vancouver est remplacé par Calgary pour conclure le festival.

Complètement livrés à eux-mêmes, les musiciens s'accordent à dire que cette épopée en train serait « la fête ultime », ces cinq jours en train étant l’occasion pour eux de se détendre tous ensemble dans un environnement qui ne sera plus jamais recréé par la suite et s’en donnent à cœur joie : drogues, alcool, conversations psychédéliques et musique bigarrée.

Toutefois, tout comme Woodstock, le Festival Express est victime de la contre culture de l’époque. Lors des deux journées d’ouverture, à Toronto, le ton est donné. Le prix d’entrée est fixé à 14 dollars pour assister aux concerts de plus de vingt groupes sur deux jours. Pour certains, sensibles aux mouvements protestataires du moment, la musique doit rester gratuite pour tous. Un groupe bien organisé, dénommé le « M4M » (May 4th Movement) inonde alors la ville de tracts incitant à forcer les barrières au lieu de payer le billet d’entrée. Les scènes de chaos du concert de Toronto permettent de mieux comprendre la politique de l’époque. Les fans essaient d’escalader les barrières alors que la police montée tente en vain de les en dissuader. Dans ce contexte, Jerry Garcia, membre du Grateful Dead, propose d'organiser un concert gratuit dans un parc de la ville. À Winnipeg, arrêt suivant du train, une conférence de presse est organisée, au cours de laquelle les promoteurs tentent de se justifier devant des médias hostiles.

Les chansons

Performances incluses dans le film

Chansons rajoutées en bonus sur le DVD

  • 13 Questions / Seatrain
  • Child's Song / Tom Rush
  • Thirsty Boots / Eric Andersen
  • As the Years Go By / Mashmakhan
  • Tears of Rage / Ian and Sylvia
  • Hoochie Coochie Man / Buddy Guy Blues Band
  • Hard to Handle / Grateful Dead
  • Easy Wind / Grateful Dead
  • Kozmic Blues / Janis Joplin
  • Move Over / Janis Joplin

Autres performances

Les performances de Long Black Veil et Rockin' Chair par The Band, filmées le 5 juillet 1970 à Calgary, apparaissent sur leur album, A Musical History.

Autres artistes

Les artistes et groupes suivant n'ont pas figuré dans le film ou dans les bonus du DVD :

  • Robert Charlebois
  • Mountain (un membre du groupe Leslie West apparaît au début du film)
  • Ten Years After (uniquement produit à Toronto. Les prestations de I'm Going Home et Slow Blues In C ont été filmées, mais le guitariste et chanteur du groupe Alvin Lee n'aurait pas approuvé leur apparition dans le film, déclarant que sa guitare était désaccordée. La source provient de Gavin Poolman, producteur du film, en mai 2011)

Le film

Production

Le Festival Express s'est avéré être un véritable désastre financier et tout projet de film fut en conséquence abandonné peu après. Les bandes restèrent entreposées dans le garage du producteur Willem Poolman pendant plus de trente ans.

En 1999, les producteurs Garth Douglas et James Cullingham retrouvent les bandes au Canadian National Archives à Ottawa où elles avaient été maintenues en parfait état et encore inconnus du grand public. L'idée de ressusciter le film est alors lancée. Garth entre alors en contact avec Gavin Poolman, fils de Willem Poolman qui est basé à Londres. Gavin produit le film en collaboration avec un vieil ami de lycée John Trapman, ainsi que Bob Smeaton, qui a réalisé de la série documentaire The Beatles Anthology retraçant l'histoire des Beatles.

Les images du train sont tournées avec une ou deux caméras dans un style Cinéma vérité. Des images d’une frénésie de shopping à Saskatoon sont entrecoupées de celles de Janis Joplin chantant avec Jerry Garcia, Bob Weir et Rick Danko, de Delaney Bramlett en plein jam avec les membres de Mountain, du bassiste de Buddy Guy fredonnant des vieux airs de soul.

Le montage du film correspond à l’époque du tournage. Les techniques télévisuelles modernes n’ont pas été utilisées. L’écran est parfois divisé en deux, ce qui permet visualiser de nombreuses heures d’images qui auraient sinon sombré dans l’oubli. Enfin, outre les échanges enregistrés lors du tournage, le film propose des interviews avec une sélection de musiciens, de techniciens et d’amateurs de musique présents à l’époque pour donner aux spectateurs d’aujourd’hui (et de demain) la pleine mesure de ce qui fut probablement la dernière grande virée rock & roll.

Musique

La musique est produite par Eddie Kramer, ingénieur du son et producteur de Jimi Hendrix et Led Zeppelin et mixée dans les studios de Metalworks, à Toronto.

Sortie et accueil

Première du film

La première mondiale du Festival Express eu lieu au Festival international du film de Toronto 2003.

Sortie DVD

Le , un double DVD est publié par Line Video New Home.

Box-office

À sa sortie, Festival Express récolte plus de 1,2 million de dollars au box-office américain, tandis que le DVD entre directement en première position des meilleures ventes sur le site amazon.com en récoltant une note de 4,5 étoiles sur 5. Selon Rotten Tomatoes, Festival Express été le deuxième film le plus acclamé par la critique en 2004.

Notes et références

  1. Jean-Yves Reuzeau, Janis Joplin, Paris, Folio, , 417 p. (ISBN 978-2-07-031981-7), p. 329-330
  2. Jean-Yves Reuzeau, Janis Joplin, Paris, Folio, , 417 p. (ISBN 978-2-07-031981-7), p. 328

Liens externes