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'''Brunswick Records''' est un [[label discographique]] [[États-Unis|américain]] fondé par la firme [[Brunswick Corporation|Brunswick-Balke-Collender Co.]] en 1916. Après la [[Grande Dépression]], le label connaît plusieurs propriétaires successifs et est finalement racheté par [[Decca Records|Decca]]. À partir des années 1950, son catalogue s'oriente vers le [[rhythm and blues]]. {{Lien|trad=Nat Tarnopol|langue=en|fr=Nat Tarnopol}}, l'[[Agent artistique|agent]] du chanteur [[Jackie Wilson]] prend le contrôle de Brunswick en 1970 et en fait un [[label indépendant]].
'''Brunswick Records''' est un [[label discographique]] [[États-Unis|américain]]. Il est fondé par la firme [[Brunswick Corporation|Brunswick-Balke-Collender Co.]] en 1916. Après la [[Grande Dépression]], le label connaît plusieurs propriétaires successifs et est finalement racheté par [[Decca Records|Decca]]. À partir des années 1950, son catalogue s'oriente vers le [[rhythm and blues]]. {{Lien|langue=en|trad=Nat Tarnopol|fr=Nat Tarnopol}}, l'[[Agent artistique|agent]] du chanteur [[Jackie Wilson]] prend le contrôle de Brunswick en 1970 et en fait un [[label indépendant]].


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Fondation du label ===
=== Fondation ===
[[Image:Brunswick-1923.jpg|thumb|Publicité de 1923 pour les [[phonographe]]s et les disques Brunswick.]]
[[Fichier:Brunswick-1923.jpg|vignette|left|Publicité de 1923 pour les [[phonographe]]s et les disques Brunswick.]]

La compagnie [[Brunswick Corporation|Brunswick-Balke-Collender Co.]], qui fabrique notamment des [[Piano mécanique|pianos mécaniques]], fonde le [[label discographique]] Brunswick Records en 1916. La société acquiert {{Lien|trad=Vocalion Records|langue=en|fr=Vocalion Records}} en 1925 et crée une division produisant des disques destinés au public [[Afro-Américains|afro-américain]], appelés « ''{{Lien|trad=Race record|langue=en|fr=Race record|texte=race records}}'' ». Elle est confiée à {{Lien|trad=Jack Kapp|langue=en|fr=Jack Kapp}}. Brunswick connaît le succès grâce à des chanteurs comme [[Bing Crosby]] et [[Al Jolson]], dont certains titres se vendent à plus d'un million d'exemplaires. Le label signe également des orchestres populaires, comme ceux d'[[Isham Jones]] et [[Guy Lombardo]]<ref name="Sanjek p.694">[[#Sanjek|David Sanjek, {{p.|694}}]].</ref>.
La compagnie [[Brunswick Corporation|Brunswick-Balke-Collender Co.]], qui fabrique notamment des [[Piano mécanique|pianos mécaniques]] et des [[phonographe]]s , fonde le [[label discographique]] Brunswick Records en 1916. Les premiers disques que la société produit, utilisent le système de coupe verticale ({{Lien|Edison Disc Record|langue=en|trad=Edison Disc Record}} utilise alors la même technique), et ne sont pas distribués en grand nombre. Ils sont enregistrés aux États-Unis mais vendus uniquement au Canada{{Note|Ross Laird| nom= laird | id= laird }}.

En [[1920]], Brunswick Records adopte le système de gravure latérale qui devient alors la norme pour la production de disques 78 tours, et commence à distribuer sa production aux États-Unis et au Canada{{Note| nom= laird}}.

La plupart des artistes pionniers de la musique enregistrée ont travaillé pour plusieurs labels, mais Brunswick Records a rapidement signé des contrats d'exclusivité avec des orchestres de danse comme [[Isham Jones]] and his orchestra, The Oriole Orchestra, {{Lien|Abe Lyman|langue=en|trad=Abe Lyman}}'s California Ambassador Hotel Orchestra, {{Lien|Ray Miller (directeur d'orchestre)|langue=en|trad=Ray Miller (bandleader)|texte=Ray Miller}}, des chanteurs populaires comme [[Marion Harris]], [[The Brox Sisters]], des interprètes de musique classique tels que [[Michael Bohnen]], {{Lien|Karin Branzell|langue=en|trad=Karin Branzell}}, {{Lien|Mario Chamlee|langue=en|trad=Mario Chamlee}}, {{Lien|Giuseppe Danise|langue=en|texte=Giuseppe Danise}}, {{Lien|Claire Dux|langue=en|trad=Claire Dux}}, [[Florence Easton]], Marie Morrisey, [[Tino Pattiera]], [[Friedrich Schorr]], {{Lien|John Charles Thomas|langue=en|trad=John Charles Thomas}}, et des instrumentistes tels que [[Leopold Godowsky]], [[Josef Hofmann]], [[Bronisław Huberman]], [[Maria Ivogün]], [[Giacomo Lauri-Volpi]], [[Elly Ney]], [[Elisabeth Rethberg]], Max Rosen, [[Sigrid Onégin]], Willem Willeke{{Note| nom= laird}}.

La société acquiert [[Vocalion Records]] en novembre 1924{{Note|Ross Laird| nom= laird | id= laird }}, et crée une division produisant des disques destinés au public [[Afro-Américains|afro-américain]], appelés « ''{{Lien|langue=en|trad=Race record|fr=Race record|texte=race records}}'' ». Elle est confiée à {{Lien|langue=en|trad=Jack Kapp|fr=Jack Kapp}}. Brunswick connaît le succès grâce à des chanteurs comme [[Bing Crosby]] et [[Al Jolson]], dont certains titres se vendent à plus d'un million d'exemplaires. Le label signe également des orchestres populaires, comme ceux d'[[Isham Jones]] et [[Guy Lombardo]]<ref name="Sanjek p.694">[[#Sanjek|David Sanjek, {{p.|694}}]].</ref>.


=== Rachat et renaissance ===
=== Rachat et renaissance ===
[[Image:That'll Be The Day-55009.jpg|thumb|''That'll Be The Day'' par [[The Crickets|Buddy Holly and The Crickets]], édité par Brunswick en 1957.]]
[[Image:That'll Be The Day-55009.jpg|vignette|upright|''That'll Be the Day'' par [[The Crickets|Buddy Holly and The Crickets]], édité par Brunswick en 1957.]]
Touché par la [[Grande Dépression]], Brunswick-Balke-Collender Co. vend le label à [[Warner Bros.]] en 1930. {{Lien|trad=American Record Corporation|langue=en|fr=American Record Corporation}} (ARC) l'acquiert à son tour l'année suivante. En 1938, ARC est acheté par [[Columbia Broadcasting System|CBS]], qui met un terme à l'activité de Brunswick Records. Celle-ci reprend après le rachat du label par [[Decca Records|Decca]]. À partir des années 1950, Brunswick édite de nouvelles références. Le catalogue comprend des disques de [[rhythm and blues]] et de [[rock 'n' roll]], interprétés par des artistes comme [[Jackie Wilson]] et [[The Crickets|Buddy Holly and The Crickets]]<ref name="Sanjek p.694"/>.


En 1960, l'[[Agent artistique|agent]] de Wilson, {{Lien|trad=Nat Tarnopol|lang=en}}, prend la direction du label. Il signe des artistes de rhythm and blues originaires de [[Chicago]], entre autres [[The Chi-Lites]] et [[Barbara Acklin]]<ref name="Sanjek p.694"/>. Wilson renouvelle son contrat avec Brunswick en 1964, l'accord permet à Tarnopol de prendre le contrôle de 50 % du label<ref name="Pruter p.264">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|264}}]]</ref>. Brunswick lance sa filiale [[Dakar Records]] en 1967. Elle est dirigée par {{Lien|trad=Carl Davis (record producer)|langue=en|fr=Carl Davis (producteur)|texte=Carl Davis}} et popularise des artistes comme [[Tyrone Davis]]<ref name="Sanjek p.694"/>. Brunswick emploie des [[Réalisateur artistique|producteurs]] et des [[Arrangeur musical|arrangeurs]] comme {{Lien|trad=Willie Henderson (musician)|fr=Willie Henderson (musicien)|texte=Willie Henderson|lang=en}}, qui travaille notamment sur le [[Tube (musique)|hit]] ''Can I Change My Mind'', de Tyrone Davis. Sorti en 1968, le disque se vend à 1,5 million d'exemplaires<ref name="Pruter p.267">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|267}}]]</ref>. Tarnopol acquiert la seconde moitié de Brunswick en 1970. À partir de cette date, Brunswick opère comme un [[label indépendant]]<ref name="Pruter p.265">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|265}}]]</ref>.
Touché par la [[Grande Dépression]], Brunswick-Balke-Collender Co. vend le label à [[Warner Bros.]] en 1930. [[American Record Corporation]] (ARC) l'acquiert à son tour l'année suivante. En 1938, ARC est acheté par [[Columbia Broadcasting System|CBS]], qui met un terme à l'activité de Brunswick Records. Celle-ci reprend après le rachat du label par [[Decca Records|Decca]]. À partir des années 1950, Brunswick édite de nouvelles références. Le catalogue comprend des disques de [[rhythm and blues]] et de [[rock 'n' roll]], interprétés par des artistes comme [[Jackie Wilson]] et [[The Crickets|Buddy Holly and The Crickets]]<ref name="Sanjek p.694"/>.
En 1960, l'[[Agent artistique|agent]] de Wilson, {{Lien|trad=Nat Tarnopol|lang=en}}, prend la direction du label. Il signe des artistes de rhythm and blues originaires de [[Chicago]], entre autres The Chi-Lites et [[Barbara Acklin]]<ref name="Sanjek p.694"/>. Wilson renouvelle son contrat avec Brunswick en 1964, l'accord permet à Tarnopol de prendre le contrôle de 50 % du label<ref name="Pruter p.264">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|264}}]]</ref>. Brunswick lance sa filiale [[Dakar Records]] en 1967. Elle est dirigée par {{Lien|langue=en|trad=Carl Davis (record producer)|fr=Carl Davis (producteur)|texte=Carl Davis}} et popularise des artistes comme [[Tyrone Davis]]<ref name="Sanjek p.694"/>. Brunswick emploie des [[Réalisateur artistique|producteurs]] et des [[Arrangeur musical|arrangeurs]] comme {{Lien|trad=Willie Henderson (musician)|fr=Willie Henderson (musicien)|texte=Willie Henderson|lang=en}}, qui travaille notamment sur le [[Tube (musique)|hit]] ''Can I Change My Mind'', de Tyrone Davis. Sorti en 1968, le disque se vend à 1,5 million d'exemplaires<ref name="Pruter p.267">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|267}}]]</ref>. Tarnopol acquiert la seconde moitié de Brunswick en 1970. À partir de cette date, Brunswick opère comme un [[label indépendant]]<ref name="Pruter p.265">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|265}}]]</ref>.


=== Démêlés judiciaires ===
=== Démêlés judiciaires ===
Nat Tarnopol est poursuivi pour avoir eu recours à la pratique de la [[payola]]<ref name="Sanjek p.695">[[#Sanjek|David Sanjek, {{p.|695}}]]</ref>. En 1978, la Cour d'appel rejette les charges et déclare la nullité du procès (''mistrial'')<ref name="Pruter p.287">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|287}}]]</ref>. La réputation du label est néanmoins entachée. L'industrie musicale commente ses liens supposés avec la [[mafia américaine|mafia]]. Lors du procès, Eugene Record des Chi-Lites témoigne avoir été agressé après avoir signé un nouveau contrat et demandé une avance<ref name="Pruter p.288">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|288}}]]</ref>. La procédure a entraîné le départ de Carl Davis et des artistes. Durant les années 1980, le label moribond vend des licences afin que d'autres firmes puissent commercialiser des rééditions de son catalogue<ref name="Pruter p.288"/>. Nat Tarnopol s'établit à Las Vegas et meurt en 1987<ref name="Pruter p.288"/>.
Nat Tarnopol est poursuivi pour avoir eu recours à la pratique de la [[payola]]<ref name="Sanjek p.695">[[#Sanjek|David Sanjek, {{p.|695}}]]</ref>. En 1978, la Cour d'appel rejette les charges et déclare la nullité du procès (''mistrial'')<ref name="Pruter p.287">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|287}}]]</ref>. La réputation du label est néanmoins entachée. L'industrie musicale commente ses liens supposés avec la [[mafia américaine|mafia]]. Lors du procès, [[Eugene Record]] des Chi-Lites témoigne avoir été agressé après avoir signé un nouveau contrat et demandé une avance<ref name="Pruter p.288">[[#Pruter|Robert Pruter, {{p.|288}}]]</ref>. La procédure a entraîné le départ de Carl Davis et des artistes. Durant les années 1980, le label moribond vend des licences afin que d'autres firmes puissent commercialiser des rééditions de son catalogue<ref name="Pruter p.288"/>. Nat Tarnopol s'établit à Las Vegas et meurt en 1987<ref name="Pruter p.288"/>.


== Bibliographie ==
== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Bibliographie ===
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* {{Lien web |titre=Brunswick Introduction |url=https://adp.library.ucsb.edu/index.php/resources/detail/194 |langue=en |site=[https://adp.library.ucsb.edu/index.php Discography of American Historical Recordings] |consulté le=5 février 2021 |auteur=Ross Laird. |sous-titre=Brunswick Records: A Discography of Recordings, 1916-1931, |lieu=Santa Barbara, California |éditeur=Library of the University of California |id=laird | plume= oui}}

== Références ==
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== Lien externe ==
=== Liens externes ===
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{{Liens}}
* {{Site officiel|http://www.brunswickrecords.com/}}


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{{Portail|musique|entreprise|États-Unis}}


[[Catégorie:Label de musique ayant son siège aux États-Unis]]
[[Catégorie:Label de rhythm and blues ayant son siège aux États-Unis]]
[[Catégorie:Label de rhythm and blues]]
[[Catégorie:Label de jazz ayant son siège aux États-Unis]]
[[Catégorie:Label de jazz]]
[[Catégorie:Label discographique fondé en 1916]]
[[Catégorie:Label discographique disparu en 1940]]

Dernière version du 18 décembre 2023 à 12:28

Brunswick Records
Fondation 1916
Disparition 1940
Fondateur Brunswick-Balke-Collender Company
Statut Fermé
Distributeur AMPED Distribution
Genre Divers
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Site web www.brunswickrecords.com

Brunswick Records est un label discographique américain. Il est fondé par la firme Brunswick-Balke-Collender Co. en 1916. Après la Grande Dépression, le label connaît plusieurs propriétaires successifs et est finalement racheté par Decca. À partir des années 1950, son catalogue s'oriente vers le rhythm and blues. Nat Tarnopol (en), l'agent du chanteur Jackie Wilson prend le contrôle de Brunswick en 1970 et en fait un label indépendant.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Publicité de 1923 pour les phonographes et les disques Brunswick.

La compagnie Brunswick-Balke-Collender Co., qui fabrique notamment des pianos mécaniques et des phonographes , fonde le label discographique Brunswick Records en 1916. Les premiers disques que la société produit, utilisent le système de coupe verticale (Edison Disc Record (en) utilise alors la même technique), et ne sont pas distribués en grand nombre. Ils sont enregistrés aux États-Unis mais vendus uniquement au Canada[1].

En 1920, Brunswick Records adopte le système de gravure latérale qui devient alors la norme pour la production de disques 78 tours, et commence à distribuer sa production aux États-Unis et au Canada[1].

La plupart des artistes pionniers de la musique enregistrée ont travaillé pour plusieurs labels, mais Brunswick Records a rapidement signé des contrats d'exclusivité avec des orchestres de danse comme Isham Jones and his orchestra, The Oriole Orchestra, Abe Lyman (en)'s California Ambassador Hotel Orchestra, Ray Miller (en), des chanteurs populaires comme Marion Harris, The Brox Sisters, des interprètes de musique classique tels que Michael Bohnen, Karin Branzell (en), Mario Chamlee (en), Giuseppe Danise (en), Claire Dux (en), Florence Easton, Marie Morrisey, Tino Pattiera, Friedrich Schorr, John Charles Thomas (en), et des instrumentistes tels que Leopold Godowsky, Josef Hofmann, Bronisław Huberman, Maria Ivogün, Giacomo Lauri-Volpi, Elly Ney, Elisabeth Rethberg, Max Rosen, Sigrid Onégin, Willem Willeke[1].

La société acquiert Vocalion Records en novembre 1924[1], et crée une division produisant des disques destinés au public afro-américain, appelés « race records (en) ». Elle est confiée à Jack Kapp (en). Brunswick connaît le succès grâce à des chanteurs comme Bing Crosby et Al Jolson, dont certains titres se vendent à plus d'un million d'exemplaires. Le label signe également des orchestres populaires, comme ceux d'Isham Jones et Guy Lombardo[2].

Rachat et renaissance[modifier | modifier le code]

That'll Be the Day par Buddy Holly and The Crickets, édité par Brunswick en 1957.

Touché par la Grande Dépression, Brunswick-Balke-Collender Co. vend le label à Warner Bros. en 1930. American Record Corporation (ARC) l'acquiert à son tour l'année suivante. En 1938, ARC est acheté par CBS, qui met un terme à l'activité de Brunswick Records. Celle-ci reprend après le rachat du label par Decca. À partir des années 1950, Brunswick édite de nouvelles références. Le catalogue comprend des disques de rhythm and blues et de rock 'n' roll, interprétés par des artistes comme Jackie Wilson et Buddy Holly and The Crickets[2].

En 1960, l'agent de Wilson, Nat Tarnopol (en), prend la direction du label. Il signe des artistes de rhythm and blues originaires de Chicago, entre autres The Chi-Lites et Barbara Acklin[2]. Wilson renouvelle son contrat avec Brunswick en 1964, l'accord permet à Tarnopol de prendre le contrôle de 50 % du label[3]. Brunswick lance sa filiale Dakar Records en 1967. Elle est dirigée par Carl Davis (en) et popularise des artistes comme Tyrone Davis[2]. Brunswick emploie des producteurs et des arrangeurs comme Willie Henderson (en), qui travaille notamment sur le hit Can I Change My Mind, de Tyrone Davis. Sorti en 1968, le disque se vend à 1,5 million d'exemplaires[4]. Tarnopol acquiert la seconde moitié de Brunswick en 1970. À partir de cette date, Brunswick opère comme un label indépendant[5].

Démêlés judiciaires[modifier | modifier le code]

Nat Tarnopol est poursuivi pour avoir eu recours à la pratique de la payola[6]. En 1978, la Cour d'appel rejette les charges et déclare la nullité du procès (mistrial)[7]. La réputation du label est néanmoins entachée. L'industrie musicale commente ses liens supposés avec la mafia. Lors du procès, Eugene Record des Chi-Lites témoigne avoir été agressé après avoir signé un nouveau contrat et demandé une avance[8]. La procédure a entraîné le départ de Carl Davis et des artistes. Durant les années 1980, le label moribond vend des licences afin que d'autres firmes puissent commercialiser des rééditions de son catalogue[8]. Nat Tarnopol s'établit à Las Vegas et meurt en 1987[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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