« Eleanor Rigby » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
JeanPaulGRingault (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Benbenlulu (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
 
(48 versions intermédiaires par 26 utilisateurs non affichées)
Ligne 26 : Ligne 26 :
{{terme défini|''Eleanor Rigby''|en}} est une chanson des [[The Beatles|Beatles]], essentiellement écrite par [[Paul McCartney]] et créditée comme d'usage à [[Lennon/McCartney]]. Elle paraît le {{date|5|août|1966|en musique}} au [[Royaume-Uni]], et trois jours plus tard aux [[États-Unis]], en deux formats : en tant que deuxième titre de l'album ''{{lang|en|[[Revolver (album)|Revolver]]}}'', ainsi qu'en [[single (musique)|single]] avec ''{{lang|en|[[Yellow Submarine (chanson)|Yellow Submarine]]}}'', du même album. Les deux titres, en « [[double face A]] », atteignent la première place du [[hit-parade]] britannique.
{{terme défini|''Eleanor Rigby''|en}} est une chanson des [[The Beatles|Beatles]], essentiellement écrite par [[Paul McCartney]] et créditée comme d'usage à [[Lennon/McCartney]]. Elle paraît le {{date|5|août|1966|en musique}} au [[Royaume-Uni]], et trois jours plus tard aux [[États-Unis]], en deux formats : en tant que deuxième titre de l'album ''{{lang|en|[[Revolver (album)|Revolver]]}}'', ainsi qu'en [[single (musique)|single]] avec ''{{lang|en|[[Yellow Submarine (chanson)|Yellow Submarine]]}}'', du même album. Les deux titres, en « [[double face A]] », atteignent la première place du [[hit-parade]] britannique.


Dans l'esprit des autres chansons de ''{{lang|en|Revolver}}'', ''{{lang|en|Eleanor Rigby}}'' témoigne d'une nouvelle direction prise par le groupe, qui s'éloigne encore des codes de la [[pop (musique)|musique pop]] avec une [[instrumentation (musique)|instrumentation]] exclusivement classique : les Beatles eux-mêmes ne jouent pas du moindre instrument, et le producteur [[George Martin]] apporte au morceau une contribution essentielle, en écrivant la partition pour le double [[quatuor à cordes]] qui accompagne la voix de [[Paul McCartney]].
Dans l'esprit des autres chansons de ''{{lang|en|Revolver}}'', ''{{lang|en|Eleanor Rigby}}'' témoigne d'une nouvelle direction prise par le groupe, qui s'éloigne encore des codes de la [[pop (musique)|musique pop]] avec une [[instrumentation (musique)|instrumentation]] exclusivement classique : les Beatles eux-mêmes ne jouent pas du moindre instrument, se contentant d'assurer les chœurs, et le producteur [[George Martin]] apporte à la chanson une contribution essentielle, en écrivant la partition pour le double [[quatuor à cordes]] qui accompagne la voix de [[Paul McCartney]].


== Historique ==
== Historique ==
=== Composition ===
=== Composition ===
[[Fichier:Rigby.jpg|vignette|gauche|upright|Tombe au nom d'Eleanor Rigby, à Woolton, Liverpool.]]
[[Fichier:Rigby.jpg|vignette|gauche|upright|Tombe au nom d'Eleanor Rigby, à Woolton, Liverpool.]]
[[Paul McCartney]] vit chez son amie [[Jane Asher]] au moment où l'inspiration de la chanson lui vient. Il est au [[piano]] lorsqu'il trouve la [[Mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]] et la première [[Mesure (notation musicale)|mesure]], qu'il obtient {{Citation|en jouant autour d’un accord de [[mi mineur]], tout en jouant une mélodie qui tourne autour. Elle a presque des accents de musique indo-asiatique{{Sfn|Miles|2004}}.}} Dans l'ordre des choses, McCartney décide de suivre des cours particuliers pour apprendre à écrire la musique, mais ça ne fonctionne pas et il abandonne, non sans avoir montré la chanson à son professeur, plutôt indifférent<ref name="anthology" />.
[[Paul McCartney]] vit chez sa petite amie [[Jane Asher]] au moment où l'inspiration de la chanson lui vient. Il est au [[piano]] lorsqu'il trouve la [[Mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]] et la première [[Mesure (notation musicale)|mesure]], qu'il obtient {{Citation|en jouant autour d’un accord de [[mi mineur]], tout en jouant une mélodie qui tourne autour. Elle a presque des accents de musique indo-asiatique{{Sfn|Miles|2004}}.}} Dans l'ordre des choses, McCartney décide de suivre des cours particuliers pour apprendre à écrire la musique, mais ça ne fonctionne pas et il abandonne, non sans avoir montré la chanson à son professeur, plutôt indifférent<ref name="anthology" />.


Au départ, McCartney n'imagine qu'un seul vers, mais qui donne déjà une partie de sa couleur à la chanson : c'est l'histoire d'une jeune fille, Daisy Hawkins, qui nettoie l'église après les mariages{{Sfn|Miles|2004}}. Il décide ensuite de la vieillir, car il est plus probable que ce genre de personnes soit âgée{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}. McCartney en possède d'ailleurs une certaine expérience : dans son enfance, en tant que [[Scoutisme|boy-scout]], il rendait souvent visite aux pensionnaires des [[Maison de retraite|maisons de retraite]] comme bénévole{{Sfn|Miles|2004}}. Il poursuit ensuite sa réflexion et oriente le sens du texte vers l'isolement, en faisant de Daisy Hawkins une vieille fille, seule et triste{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}.
Au départ, McCartney n'imagine qu'un seul vers, mais qui donne déjà une partie de sa couleur à la chanson : c'est l'histoire d'une jeune fille, Daisy Hawkins, qui nettoie l'église après les mariages{{Sfn|Miles|2004}}. Il décide ensuite de la vieillir, car il est plus probable que ce genre de personnes soit âgée{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}. McCartney en possède d'ailleurs une certaine expérience : dans son enfance, en tant que [[Scoutisme|boy-scout]], il rendait souvent visite aux pensionnaires des [[Maison de retraite|maisons de retraite]] comme bénévole{{Sfn|Miles|2004}}. Il poursuit ensuite sa réflexion et oriente le sens du texte vers l'isolement, en faisant de Daisy Hawkins une vieille fille, seule et triste{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}.


À ce stade de l'écriture, Paul McCartney ne trouve rien d'autre et y réfléchit de temps en temps. Il n'est notamment pas satisfait du nom Daisy Hawkins, qu'il ne trouve pas assez réaliste. Il fait plusieurs essais, car le chanteur [[Donovan (musicien)|Donovan]] rapporte qu'un jour où il la lui a chantée, ce n'était pas « Daisy Hawkins » mais « Ola Na Tungee »{{Sfn|Miles|2004}}. McCartney finit par se décider pour « Eleanor », prénom qu'il apprécie et qu'il tire de [[Eleanor Bron]], actrice qui partageait l'affiche avec les Beatles, dans le film ''[[Help! (film)|Help!]]''<ref name="anthology">[[#anthology2000|The Beatles Anthology]], {{opcit}}, pp. 208-209</ref>. McCartney complète ensuite le nom en choisissant « Rigby » comme patronyme, qu'il trouve à [[Bristol (Angleterre)|Bristol]], sur la façade du numéro 22 « {{lang|en|Rigby & Evens Ltd, Wine & Spirit Shippers}} », un négociant en vin : {{Citation|Je cherchais un nom qui paraisse naturel. Eleanor Rigby semblait naturel{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}} }}.
À ce stade de l'écriture, Paul McCartney ne trouve rien d'autre et y réfléchit de temps en temps. Il n'est notamment pas satisfait du nom Daisy Hawkins, qu'il ne trouve pas assez réaliste. Il fait plusieurs essais, car le chanteur [[Donovan (musicien)|Donovan]] rapporte qu'un jour où il la lui a chantée, ce n'était pas « Daisy Hawkins » mais « Ola Na Tungee »{{Sfn|Miles|2004}}. McCartney finit par se décider pour « Eleanor », prénom qu'il apprécie et qu'il emprunte à [[Eleanor Bron]], actrice qui partageait l'affiche avec les Beatles, dans le film ''[[Help! (film)|Help!]]''<ref name="anthology">[[#anthology2000|The Beatles Anthology]], {{opcit}}, pp. 208-209</ref>. McCartney complète ensuite le nom avec le patronyme « Rigby », qu'il trouve à [[Bristol (Angleterre)|Bristol]], sur la façade du {{nobr|numéro 22}} King Street<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Katherine Schofield|titre=Paul McCartney : A Rigby & Evens Limited Brass Shop Plate, Part of the Inspiration for the Title of Paul's Composition, 'Eleanor Rigby'|url=https://www.bonhams.com/auctions/20771/lot/381/|site=Bonhams|consulté le=21 janvier 2023}}</ref> « {{lang|en|Rigby & Evens Ltd, Wine & Spirit Shippers}} », un négociant en vin : {{Citation|Je cherchais un nom qui paraisse naturel. Eleanor Rigby semblait naturel{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}. }}


[[Paul McCartney]] a toujours précisé qu'Eleanor Rigby était un personnage fictif, issu de son imagination ; il affirme ainsi se souvenir être parti du prénom Eleanor et avoir cherché un nom qui sonnerait bien. Toutefois, le musicien n'exclut pas la possibilité d'avoir été inspiré, inconsciemment, par une influence extérieure<ref name="anthology" />.
[[Paul McCartney]] a toujours précisé qu'Eleanor Rigby était un personnage fictif, issu de son imagination ; il affirme ainsi se souvenir être parti du prénom Eleanor et avoir cherché un nom qui sonnerait bien. Toutefois, le musicien n'exclut pas la possibilité d'avoir été inspiré, inconsciemment, par une influence extérieure<ref name="anthology" />.


Ainsi, dans les [[années 1980]], une tombe au nom d’Eleanor Rigby est découverte dans le cimetière de la St. Peter’s Parish Church à Woolton, [[Liverpool]], à quelques pas du lieu de la première rencontre entre Paul McCartney et [[John Lennon]], en [[1957]]. Cette Eleanor est née en [[1895]] et s'est installée à [[Liverpool]], probablement dans la banlieue de Woolton, où elle a épousé un homme nommé Thomas Woods. Elle est morte dans son sommeil, le {{date|10 octobre 1939}}, de cause inconnue, à l’âge de 44 ans<ref>[http://www.sjsfiles.btinternet.co.uk/rogerrigbyc.htm The SJS Files - Photograph of Liverpool]</ref>.
Ainsi, dans les [[années 1980]], une tombe au nom d’Eleanor Rigby est découverte dans le cimetière de l'[[Église Saint-Pierre (Woolton)|église Saint-Pierre]] à {{Lien|trad=Woolton}}, dans la banlieue de [[Liverpool]], à quelques pas du lieu de la première rencontre entre Paul McCartney et [[John Lennon]], en 1957. Cette Eleanor est née en 1895 et s'est installée à [[Liverpool]], probablement dans la banlieue de Woolton, où elle a épousé un homme nommé Thomas Woods. Elle est morte le {{date-|10 octobre 1939}}, de cause inconnue, à l’âge de {{nobr|44 ans}}<ref>[http://www.sjsfiles.btinternet.co.uk/rogerrigbyc.htm The SJS Files - Photograph of Liverpool]</ref>.


De plus, en [[2008]], lors d'une vente aux enchères pour une œuvre caritative, est proposé un bulletin de salaire daté de [[1911]] et portant la signature d'une certaine Eleanor Rigby. L'organisatrice de la vente, Annie Mawson, déclare avoir reçu ce document directement de Paul McCartney, ayant sollicité celui-ci pour son association d'aide aux enfants handicapés. Le bulletin s'est finalement vendu à hauteur de {{unité|138000|euros}} le {{date|28 novembre 2008-}}. Un peu plus tôt, Paul McCartney avait déclaré : {{Citation|Si quelqu'un veut dépenser de l'argent pour acheter un document qui prouve qu'un personnage de fiction existe (dans la réalité), alors ça me va<ref>{{fr}} {{Lien web|titre=La signature d'"Eleanor Rigby" rapporte 138.000 euros aux enchères|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jYAjLZzKPqhxSi6PtSOda2z70cfA|éditeur=''[[Agence France-Presse|AFP]]''|site=[http://www.google.com google.com]|date=28/11/2008|consulté le=28/11/2008}}</ref>.}}
De plus, en 2008, lors d'une vente aux enchères pour une œuvre caritative, est proposé un bulletin de salaire daté de 1911 et portant la signature d'une certaine Eleanor Rigby. L'organisatrice de la vente, Annie Mawson, déclare avoir reçu ce document directement de Paul McCartney, ayant sollicité celui-ci pour son association d'aide aux enfants handicapés. Le bulletin s'est finalement vendu à hauteur de {{unité|138000|euros}} le {{date-|28 novembre 2008-}}. Un peu plus tôt, Paul McCartney avait déclaré : {{Citation|Si quelqu'un veut dépenser de l'argent pour acheter un document qui prouve qu'un personnage de fiction existe (dans la réalité), alors ça me va<ref>{{fr}} {{Lien web|titre=La signature d'"Eleanor Rigby" rapporte 138.000 euros aux enchères|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jYAjLZzKPqhxSi6PtSOda2z70cfA|éditeur=''[[Agence France-Presse|AFP]]''|site=[http://www.google.com google.com]|date=28/11/2008|consulté le=28/11/2008}}</ref>.}}


Pour compléter les paroles de la chanson, les [[The Beatles|Beatles]] au complet se retrouvent dans la maison de John Lennon, accompagnés par [[Pete Shotton]], un ami d'enfance. Toutes les personnes réunies dans la pièce y apportent leur contribution.
Pour compléter les paroles de la chanson, les [[The Beatles|Beatles]] au complet se retrouvent dans la maison de John Lennon, accompagnés par [[Pete Shotton]], un ami d'enfance. Toutes les personnes réunies dans la pièce y apportent leur contribution.


De plus, bien que dans la chanson se trouve un personnage nommé « Father McKenzie », Paul McCartney l’avait d’abord nommé « Father McCartney ». Lorsqu’il montra sa chanson à John Lennon, McCartney lui dit qu’il voulait changer le nom du personnage et ne pas lui donner son propre nom car il trouvait cela bizarre. Lennon, en revanche, lui dit que le nom convenait très bien mais McCartney ne voulait pas l’écouter. En conséquence, ils prirent l’annuaire et défilèrent pour voir un nom en « Mc... » puis après « McCartney », ils trouvèrent « McKenzie »<ref name="beatlesebooks">{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=Eleanor Rigby|url=http://www.beatlesebooks.com/eleanor-rigby|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=15 avril 2019}}</ref>.
De plus, bien que dans la chanson se trouve un personnage nommé « Father McKenzie », Paul McCartney l’avait d’abord nommé « Father McCartney ». Lorsqu’il montra sa chanson à John Lennon, McCartney lui dit qu’il voulait changer le nom du personnage et ne pas lui donner son propre nom car il trouvait cela bizarre. Lennon, en revanche, lui dit que le nom convenait très bien mais McCartney ne voulait pas l’écouter. En conséquence, ils prirent l’annuaire et défilèrent pour voir un nom en « Mc… » et trouvèrent « McKenzie » après « McCartney »<ref name="beatlesebooks">{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=Eleanor Rigby|url=http://www.beatlesebooks.com/eleanor-rigby|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=15 avril 2019}}</ref>.


=== Orchestration de George Martin ===
=== Orchestration de George Martin ===
[[Fichier:Beatles and George Martin in studio 1966.JPG|vignette|droite|L'orchestration de cordes caractéristique à la chanson a été composée par le producteur des Beatles George Martin (troisième à droite).]]
[[Fichier:Beatles and George Martin in studio 1966.JPG|vignette|droite|L'orchestration de cordes caractéristique de la chanson a été composée par le producteur des Beatles George Martin (troisième à droite).]]
Lorsque Paul McCartney présente sa chanson au producteur [[George Martin]], à la [[guitare acoustique]], ils conviennent que son morceau doit être accompagné d'un double [[quatuor à cordes]] (quatre [[violons]], deux [[violon alto|altos]] et deux [[violoncelles]]). Selon [[Geoff Emerick]], ingénieur du son chez [[studios EMI|EMI]], McCartney n'adhère pas tout de suite à cette idée, craignant un aspect trop ''sirupeux'', mais Martin finit par le convaincre que c'est la solution la plus adaptée{{Sfn|Emerick|2009|p=126-127}}. McCartney demande simplement que les cordes soient « percutantes »{{Sfn|Emerick|2009|p=126-127}}. Le processus créatif débouche sur un fait quasiment unique dans la carrière des Beatles : aucun d'entre eux ne joue d'un quelconque instrument sur ''Eleanor Rigby''. Une situation similaire se produit dès 1965 avec ''[[Yesterday]]'', lui aussi dominé par un quatuor à cordes. Toutefois, Paul McCartney jouait de la guitare acoustique sur ce titre (sans les autres Beatles).
Lorsque Paul McCartney présente sa chanson au producteur [[George Martin]], à la [[guitare acoustique]], ils conviennent que son morceau doit être accompagné d'un double [[quatuor à cordes]] (quatre [[violons]], deux [[violon alto|altos]] et deux [[violoncelle]]s). Selon [[Geoff Emerick]], ingénieur du son chez [[studios EMI|EMI]], McCartney n'adhère pas tout de suite à cette idée, craignant un aspect trop sirupeux, mais Martin finit par le convaincre que c'est la solution la plus adaptée{{Sfn|Emerick|2009|p=126-127}}. McCartney demande simplement que les cordes soient « percutantes »{{Sfn|Emerick|2009|p=126-127}}. Le processus créatif débouche sur un fait quasiment unique dans la carrière des Beatles : aucun d'entre eux ne joue d'un quelconque instrument sur ''Eleanor Rigby''. Une situation similaire se produit dès 1965 avec ''[[Yesterday]]'', lui aussi dominé par un quatuor à cordes. Toutefois, Paul McCartney jouait de la guitare acoustique sur ce titre (sans les autres Beatles).


Pour écrire un des [[Arrangement (musique)|arrangements]] dont il reste le plus fier, George Martin s'inspire du compositeur de musique pour films [[Bernard Herrmann]] (connu pour avoir été le compositeur attitré des films d'[[Alfred Hitchcock]]) : {{Citation|en particulier la partition qu'il avait produite pour l'œuvre de [[François Truffaut]], ''[[Farenheit 451]]''. Elle m'avait particulièrement impressionné, notamment ces cordes stridentes. Quand j'ai écrit cet arrangement pour assurer le rythme de la chanson de Paul, c'est vraiment Herrmann qui m'a influencé{{Sfn|Lewisohn|1988|p=77}}.}} Cet arrangement signé par le producteur des Beatles apparaîtra seul sur l'album ''[[Anthology 2]]'' publié en 1995.
Pour écrire un des [[Arrangement (musique)|arrangements]] dont il reste le plus fier, George Martin s'inspire du compositeur de musique pour films [[Bernard Herrmann]] (connu pour avoir été le compositeur attitré des films d'[[Alfred Hitchcock]]), {{Citation|en particulier [de] la partition qu'il avait produite pour l'œuvre de [[François Truffaut]], ''[[Fahrenheit 451]]''. Elle m'avait particulièrement impressionné, notamment ces cordes stridentes. Quand j'ai écrit cet arrangement pour assurer le rythme de la chanson de Paul, c'est vraiment Herrmann qui m'a influencé{{Sfn|Lewisohn|1988|p=77}}}}. Cet arrangement signé par le producteur des Beatles apparaîtra seul sur l'album ''[[Anthology 2]]'' publié en 1995.


Comme il l'explique plus tard, ''Eleanor Rigby'' et son instrumentation classique représentent alors une sorte d'échappatoire pour Paul McCartney, qui envisage, pour son avenir, de délaisser la [[pop (musique)|musique pop]] et de se tourner vers des compositions plus sérieuses : {{Citation bloc|C'était le premier indice annonciateur de ce qui m'arrive aujourd'hui (1993) : quand j'écris une pièce pour piano solo, je compose aussi l’œuvre pour un orchestre classique ou le Liverpool Oratorio. À l'époque, je suis resté dans la pop. Mais je me souviens que je m'imaginais avec les coudières et que je me disais : Oui, ce ne serait pas mal en fait, ce serait même plutôt bien, pour quand j'atteindrai l'âge canonique de trente ans.}}
Comme il l'explique plus tard, ''Eleanor Rigby'' et son instrumentation classique représentent alors une sorte d'échappatoire pour Paul McCartney, qui envisage, pour son avenir, de délaisser la [[pop (musique)|musique pop]] et de se tourner vers des compositions plus sérieuses : {{Citation bloc|C'était le premier indice annonciateur de ce qui m'arrive aujourd'hui (1993) : quand j'écris une pièce pour piano solo, je compose aussi l’œuvre pour un orchestre classique ou le Liverpool Oratorio. À l'époque, je suis resté dans la pop. Mais je me souviens que je m'imaginais avec les coudières et que je me disais : Oui, ce ne serait pas mal en fait, ce serait même plutôt bien, pour quand j'atteindrai l'âge canonique de trente ans.}}


=== Enregistrement ===
=== Enregistrement ===
La section de cordes est d'abord enregistrée le {{date|28 avril 1966|en musique}} dans le studio {{n°|2}} d’[[studios Abbey Road|Abbey Road]], et la situation est pour le moins inhabituelle, les rôles étant inversés : [[Paul McCartney]] et [[John Lennon]] sont dans la salle de contrôle devant la [[table de mixage]], tandis que leur producteur-arrangeur, [[George Martin]], est posté en contrebas, dans celle d'enregistrement, en compagnie des musiciens qu'il va diriger pour interpréter sa partition. Le double quatuor est composé de Tony Gilbert, Sidney Sax, Jurgen Hess, John Sharpe au [[violon]] ; John Underwood et Stephen Shingles au [[alto (violon)|violon alto]] ; et Dereck Simpson et Norman Jones au [[violoncelle]]. Paul McCartney a la même exigence que pour ''[[Yesterday]]'', enregistrée un an plus tôt, à savoir : {{Citation|Je ne veux pas de [[vibrato]] !}}{{Sfn|Lewisohn|1988|p=77}}. Charge, par ailleurs, pour [[Geoff Emerick]], d'obtenir le son « percutant » demandé par l'auteur.
La section de cordes est d'abord enregistrée le {{date|28 avril 1966|en musique}} dans le studio {{n°|2}} d’[[studios Abbey Road|Abbey Road]], et la situation est pour le moins inhabituelle, les rôles étant inversés : [[Paul McCartney]] et [[John Lennon]] sont dans la salle de contrôle devant la [[table de mixage]], tandis que leur producteur-arrangeur, [[George Martin]], est posté en contrebas, dans celle d'enregistrement, en compagnie des musiciens qu'il va diriger pour interpréter sa partition. Le double quatuor est composé de Tony Gilbert, Sidney Sax, Jurgen Hess, John Sharpe au [[violon]] ; John Underwood et Stephen Shingles au [[alto (violon)|violon alto]] ; et Dereck Simpson et Stephen Lansberry au [[violoncelle]]. Paul McCartney a la même exigence que pour ''[[Yesterday]]'', enregistrée un an plus tôt, à savoir : {{Citation|Je ne veux pas de [[vibrato]] !}}{{Sfn|Lewisohn|1988|p=77}}. Charge, par ailleurs, pour [[Geoff Emerick]], d'obtenir le son « percutant » demandé par l'auteur.


Alors que les [[Instrument à cordes frottées|cordes]] sont traditionnellement enregistrées avec un ou deux micros placés en hauteur {{incise|afin qu'on ne distingue pas le son de « grattage » des [[Archet (musique)|archets]]}}, le jeune Emerick a une autre idée. Il décide de sonoriser chacun des huit instruments en plaçant les micros tout près des cordes. {{Citation|Ils étaient horrifiés ! On n'avait jamais fait ça !}}. L'un d'eux m'a lâché : {{Citation|C'est impossible, tu sais ?}}{{Sfn|Emerick|2009|p=126-127}}. À l'évidence, les musiciens classiques craignent pour leur confort de jeu et pour ce que sera, du fait de cette innovation, le rendu de leur prestation.
Alors que les [[Instrument à cordes frottées|cordes]] sont traditionnellement enregistrées avec un ou deux micros placés en hauteur {{incise|afin qu'on ne distingue pas le son de « grattage » des [[Archet (musique)|archets]]}}, le jeune Emerick a une autre idée. Il décide de sonoriser chacun des huit instruments en plaçant les micros tout près des cordes. {{Citation|Ils étaient horrifiés ! On n'avait jamais fait ça !}}. L'un d'eux m'a lâché : {{Citation|C'est impossible, tu sais ?}}{{Sfn|Emerick|2009|p=126-127}}. À l'évidence, les musiciens classiques craignent pour leur confort de jeu et pour ce que sera, du fait de cette innovation, le rendu de leur prestation.
Ligne 67 : Ligne 67 :
''Eleanor Rigby'' est la deuxième chanson de l’album ''[[Revolver (album)|Revolver]]'', paru le {{date|5 août 1966|en musique}} au [[Royaume-Uni]]. Elle est éditée le même jour sous la forme d’un [[Single (musique)|single]] « double face A », avec ''[[Yellow Submarine (chanson)|Yellow Submarine]]''. Ce single sort aux [[États-Unis]] le {{date|8 août 1966-}}{{Sfn|Lesueur|1997|p=154-156}}. Il devient le onzième single {{n°|1}} consécutif des Beatles au [[hit-parade]] britannique, le {{date|18 août 1966-}}, pour quatre semaines<ref>{{en}} [http://www.wwwk.co.uk/music/hit-singles/years/1966.htm No. 1 UK Hit Singles of 1966]</ref>. Par contre, la chanson ne dépassera pas la onzième place dans les charts américains.
''Eleanor Rigby'' est la deuxième chanson de l’album ''[[Revolver (album)|Revolver]]'', paru le {{date|5 août 1966|en musique}} au [[Royaume-Uni]]. Elle est éditée le même jour sous la forme d’un [[Single (musique)|single]] « double face A », avec ''[[Yellow Submarine (chanson)|Yellow Submarine]]''. Ce single sort aux [[États-Unis]] le {{date|8 août 1966-}}{{Sfn|Lesueur|1997|p=154-156}}. Il devient le onzième single {{n°|1}} consécutif des Beatles au [[hit-parade]] britannique, le {{date|18 août 1966-}}, pour quatre semaines<ref>{{en}} [http://www.wwwk.co.uk/music/hit-singles/years/1966.htm No. 1 UK Hit Singles of 1966]</ref>. Par contre, la chanson ne dépassera pas la onzième place dans les charts américains.


== Analyse artistique ==
== Analyse ==
[[Image:EleanorRigbyStatue.jpg|thumb|upright|Représentation d'Eleanor Rigby, à Liverpool, sculptée par [[Tommy Steele]].]]
[[Image:EleanorRigbyStatue.jpg|thumb|upright|Représentation d'Eleanor Rigby, à Liverpool, sculptée par [[Tommy Steele]].]]
Le [[Paroles (chanson)|texte]] de la chanson évoque un pessimisme et une morbidité atypiques de Paul McCartney, habitué à écrire des chansons optimistes. Il y évoque la solitude et la tristesse, dépeignant des scènes moroses et sinistres autour d'Eleanor Rigby. Durant le processus d'écriture, un autre personnage a fait son apparition dans l'histoire, le Père McCartney (''Father McCartney''), un prêtre. Son nom est choisi parce qu'il s'adapte bien à la musique, et [[John Lennon]] trouve l'idée bonne{{Sfn|Miles|2004}}. Toutefois, pour éviter toute confusion avec le vrai père de [[Paul McCartney]], [[Pete Shotton]] suggère d'utiliser un autre nom{{Sfn|Ichbiah|2004|p=216}}. Le Père McCartney est ainsi rebaptisé Père McKenzie, autre patronyme écossais dont la consonance est la plus voisine possible de McCartney [que les anglophones prononcent "cartnie" et non "cartnê"], même si Lennon aurait préféré conserver le premier{{Sfn|Miles|2004}}.
Le [[Paroles (chanson)|texte]] de la chanson évoque un pessimisme et une morbidité atypiques de Paul McCartney, habitué à écrire des chansons optimistes. Il y évoque la solitude et la tristesse, dépeignant des scènes moroses et sinistres autour d'Eleanor Rigby. Durant le processus d'écriture, un autre personnage a fait son apparition dans l'histoire, le Père McCartney (''Father McCartney''), un prêtre. Son nom est choisi parce qu'il s'adapte bien à la musique, et [[John Lennon]] trouve l'idée bonne{{Sfn|Miles|2004}}. Toutefois, pour éviter toute confusion avec le vrai père de [[Paul McCartney]], [[Pete Shotton]] suggère d'utiliser un autre nom{{Sfn|Ichbiah|2004|p=216}}. Le Père McCartney est ainsi rebaptisé Père McKenzie, autre patronyme écossais dont la consonance est la plus voisine possible de McCartney [que les anglophones prononcent « cartnie » et non « cartnê »], même si Lennon aurait préféré conserver le premier{{Sfn|Miles|2004}}.


Après une double invective invitant à {{Citation|regarder tous ces gens solitaires}}, la chanson démarre sur un couplet introduisant Eleanor Rigby. Il s'agit d'une vieille dame qui ramasse le riz dans l’église après les mariages. Elle {{Citation|vit dans un rêve, et attend à la fenêtre}}, mais il n’y a, semble-t-il, personne à espérer<ref name="paroles" />. S'ensuit le refrain, qui s'interroge sur l'identité et les origines des personnes esseulées, puis le Père McKenzie est introduit au second couplet. Celui-ci {{Citation|écrit des sermons que personne n’entendra}}, raccommode ses chaussettes la nuit, quand il est seul, ça lui est finalement égal<ref name="paroles" />. Paul McCartney explique que ce vers est notamment en cause, quant au choix du nom du personnage : {{Citation|Les gens auraient pensé qu'il s'agissait de mon père en train de repriser ses chaussettes, alors que mon père est un type heureux{{Sfn|Ichbiah|2004|p=216}}.}} Cette partie sur les chaussettes a été proposée par [[Ringo Starr]]{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}.
Après une double invite à {{Citation|regarder tous ces gens solitaires}}, la chanson commence par un couplet présentant Eleanor Rigby, une vieille dame qui ramasse le riz dans l’église après les mariages. Elle {{Citation|vit dans un rêve, et attend à la fenêtre}}, mais personne ne vient<ref name="paroles" />. Le refrain s'interroge sur la provenance des personnes seules. Puis le Père McKenzie est présenté au second couplet. Il {{Citation|écrit des sermons que personne n’entendra}}, raccommode ses chaussettes la nuit, quand il est seul, ça lui est finalement égal<ref name="paroles" />. Paul McCartney explique que ce vers fut débattu quant au nom du personnage : {{Citation|Les gens auraient pensé qu'il s'agissait de mon père en train de repriser ses chaussettes, alors que mon père est un type heureux{{Sfn|Ichbiah|2004|p=216}}.}} La partie sur les chaussettes fut proposée par [[Ringo Starr]]{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}.


Le dernier couplet voit la réunion des deux personnages, encore une suggestion de Pete Shotton. Si [[John Lennon]] a repoussé cette idée, Paul McCartney l'a bel et bien utilisée dans la version finale de la chanson{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}. Ce couplet annonce la mort d'Eleanor Rigby, qui est enterrée par le Père McKenzie dans les environs. Alors qu’il nettoie la saleté de ses mains et s’en va, McCartney chante une ultime note pessimiste : {{Citation étrangère|lang=en|no one was saved}} ({{Citation|personne n’a été sauvé}})<ref name="paroles">{{en}} [http://www.stevesbeatles.com/songs/eleanor_rigby.asp Paroles d'Eleanor Rigby]. Consulté le 22/10/2009</ref>.
Le dernier couplet réunit les deux personnages, autre suggestion de Pete Shotton. Si [[John Lennon]] a repoussé cette idée, Paul McCartney l'a choisie dans la version finale de la chanson{{Sfn|Turner|2006|p=104-105}}. Ce couplet annonce la mort d'Eleanor Rigby, enterrée par le Père McKenzie. Alors qu’il nettoie la saleté de ses mains et s’en va, McCartney a une ultime note pessimiste : {{Citation étrangère|lang=en|no one was saved}} ({{Citation|personne n’a été sauvé}})<ref name="paroles">{{en}} [http://www.stevesbeatles.com/songs/eleanor_rigby.asp Paroles d'Eleanor Rigby]. Consulté le 22/10/2009</ref>.


En [[1972 en musique|1972]], Lennon a revendiqué la paternité du texte, déclarant en interview avoir été à l'origine de 70 % des paroles. [[Pete Shotton]], un de ses plus proches amis, contredit cette affirmation, se souvenant que {{Citation|''Eleanor Rigby'' était un classique « [[Lennon/McCartney]] » dans lequel la contribution de Lennon était quasi nulle}}. On peut attribuer cette « erreur » de Lennon au fait qu'à l'époque de sa déclaration (au début des [[années 1970]]), sa brouille avec Paul McCartney atteignait des sommets{{Sfn|Miles|2004}}. Ainsi déclare-t-il simplement en [[1980 en musique|1980]], à propos de la chanson : {{Citation|C'est le bébé de Paul. Moi, j'ai contribué à l'éducation de l'enfant<ref name="anthology" />.}}
En [[1972 en musique|1972]], Lennon a revendiqué la paternité du texte, déclarant en interview avoir été à l'origine de 70 % des paroles. [[Pete Shotton]], un de ses plus proches amis, contredit cette affirmation, se souvenant que {{Citation|''Eleanor Rigby'' était un classique « [[Lennon/McCartney]] » dans lequel la contribution de Lennon était quasi nulle}}. On peut attribuer cette « erreur » de Lennon au fait qu'à l'époque de sa déclaration (au début des [[années 1970]]), sa brouille avec Paul McCartney atteignait des sommets{{Sfn|Miles|2004}}. Ainsi déclare-t-il simplement en [[1980 en musique|1980]], à propos de la chanson : {{Citation|C'est le bébé de Paul. Moi, j'ai contribué à l'éducation de l'enfant<ref name="anthology" />.}}


[[Paul McCartney]] écrit cette chanson, au texte sombre, avec seulement deux accords : [[mi mineur]] et [[do majeur]]. En dehors des paroles, tout l'intérêt se trouve dans la mélodie et l'arrangement de cordes de George Martin. Tonalité de mi mineur sur un tempo assez vif (128 à la noire), en 4 temps ; dès l'introduction (2 fois 4 mesures), le principe est là : les chœurs syncopés sont accompagnés par les cordes qui marquent le temps, puis la mélodie du couplet (2 fois 5 mesures) fait entendre successivement la sixte majeure et la sixte mineure de la tonalité. Enfin, sur le refrain (8 mesures), les violons alto descendent chromatiquement (en rondes), de la septième mineure à la quinte sur l'accord de tonique. Un aspect inhabituel, pour une chanson [[pop (musique)|pop]], se trouve à la fin, où l'introduction est chantée en superposition avec le dernier refrain. La petite équipe qui travaille à [[Studios Abbey Road|Abbey Road]] est déjà très loin de ''[[Love Me Do]]'', enregistrée quatre ans plus tôt.
[[Paul McCartney]] écrit cette chanson avec seulement deux accords : [[mi mineur]] et [[do majeur]]. En dehors des paroles, l'intérêt se trouve dans la mélodie et l'arrangement de cordes de George Martin. Tonalité de mi mineur sur un tempo assez vif (128 à la noire), en 4 temps ; dès l'introduction (2 fois 4 mesures), le principe est là : les chœurs syncopés sont accompagnés par les cordes qui marquent le temps, puis la mélodie du couplet (2 fois 5 mesures) fait entendre successivement la sixte majeure et la sixte mineure de la tonalité. Enfin, sur le refrain (8 mesures), les violons alto descendent chromatiquement (en rondes), de la septième mineure à la quinte sur l'accord de tonique. Un aspect inhabituel, pour une chanson [[pop (musique)|pop]], se trouve à la fin, où l'introduction est chantée en superposition avec le dernier refrain. La petite équipe qui travaille à [[Studios Abbey Road|Abbey Road]] est déjà très loin de ''[[Love Me Do]]'', enregistrée quatre ans plus tôt.


== Postérité ==
== Postérité ==

''Eleanor Rigby'' a reçu le [[Grammy Hall of Fame Award]] en [[2002 en musique|2002]]<ref>{{en}}{{lien web|url=https://www.grammy.com/awards/hall-of-fame-award#e|titre=Grammy Hall of Fame Award|site=grammy.com}}</ref>.

La chanson a été classée {{61e|meilleure}} chanson britannique de tous les temps par [[XFM]] en 2010<ref>http://bestbritishsongs.xfm.co.uk/100-51?page=4</ref>.
La chanson a été classée {{61e|meilleure}} chanson britannique de tous les temps par [[XFM]] en 2010<ref>http://bestbritishsongs.xfm.co.uk/100-51?page=4</ref>.


=== Reprises ===
''Eleanor Rigby'' a été [[reprise]] par de nombreux artistes. La version la plus célèbre est sans doute celle d’[[Aretha Franklin]], {{n°|5}} des charts [[rhythm and blues]] et {{n°|17}} des charts pop aux États-Unis, en [[1969 en musique|1969]].

''Eleanor Rigby'' a été [[reprise]] par de nombreux artistes. Une version célèbre est celle d'[[Aretha Franklin]], sortie en [[1969 en musique|1969]], alors {{n°|5}} des charts [[rhythm and blues]] et {{n°|17}} des charts pop aux États-Unis.


La chanson a aussi été interprétée entre autres par :
La chanson a aussi été interprétée entre autres par :


{{Début colonnes|nombre=2}}
* [[Arnie Lawrence]] sur l'album ''You're Gonna Hear from Me'' (1966)<ref>{{fr}} {{Lien web|titre=''You're gonna hear from me''|url=http://www.discogs.com/Arnie-Lawrence-Youre-Gonna-Hear-From-Me/release/4215790|éditeur=''[[Discogs]]''|site=[http://www.discogs.com Discogs.com]|date=08/03/2013|consulté le=08/03/2013}}</ref>. ;
* [[Arnie Lawrence]] sur l'album ''You're Gonna Hear from Me'' (1966)<ref>{{fr}} {{Lien web|titre=''You're gonna hear from me''|url=http://www.discogs.com/Arnie-Lawrence-Youre-Gonna-Hear-From-Me/release/4215790|éditeur=''[[Discogs]]''|site=[http://www.discogs.com Discogs.com]|date=08/03/2013|consulté le=08/03/2013}}</ref> ;
* [[The Standells]] sur l'album ''The Hot Ones'' (1966) ;
* [[The Standells]] sur l'album ''The Hot Ones'' (1966) ;
* [[Joan Baez]] sur ''[[Joan (album)|Joan]]'' (1967) ;
* [[Joan Baez]] sur ''[[Joan (album)|Joan]]'' (1967) ;
Ligne 92 : Ligne 98 :
* [[Richie Havens]] sur ''Mixed Bab'' (1967) ;
* [[Richie Havens]] sur ''Mixed Bab'' (1967) ;
* [[Vanilla Fudge]] sur ''[[Vanilla Fudge (album)|Vanilla Fudge]]'' (1967) ;
* [[Vanilla Fudge]] sur ''[[Vanilla Fudge (album)|Vanilla Fudge]]'' (1967) ;
* [[Ray Charles]] sur ''A Portrait of Ray'' (1968) ;
* [[Ray Charles]] sur ''A Portrait of Ray'' (1968) et ''Anthology'' (1988) ;
* [[Bobbie Gentry]] sur ''Local Gentry'' (1968) ;
* [[Bobbie Gentry]] sur ''Local Gentry'' (1968) ;
* [[Booker T. & the M.G.'s]] sur ''Soul Limbo'' (1968) ;
* [[Booker T. & the M.G.'s]] sur ''Soul Limbo'' (1968) ;
Ligne 100 : Ligne 106 :
* [[The Four Tops]] sur ''The Four Tops Now'' (1969) ;
* [[The Four Tops]] sur ''The Four Tops Now'' (1969) ;
* [[Tony Bennett]] sur ''Tony Sings the Great Hits of Today'' (1969) ;
* [[Tony Bennett]] sur ''Tony Sings the Great Hits of Today'' (1969) ;
* [[Lonnie Smith]] sur ''Turning Point'' (1969)
* [[Lonnie Smith]] sur ''Turning Point'' (1969) ;
* [[Gershon Kingsley]] sur ''First Moog Quartet'' (1970)
* [[Count Basie]] sur ''Basie on the Beatles'' (1970) ;
* [[Count Basie]] sur ''Basie on the Beatles'' (1970) ;
* [[Rare Earth]] sur ''Ecology'' (1970) ;
* [[Rare Earth]] sur ''Ecology'' (1970) ;
* [[Kim Weston]] sur ''Big Brass Four Poster'' (1970) ;
* [[Kim Weston]] sur ''Big Brass Four Poster'' (1970) ;
* [[The Ventures]] sur ''10th Anniversary Album'' (1970) ;
* [[The Ventures]] sur ''10th Anniversary Album'' (1970) ;
*[[:en:The_Ides_of_March_(band)|The Ides of March]] sur ''[[:en:Vehicle_(The_Ides_of_March_album)|Vehicule]]'' (1970) ;
* [[:en:The Ides of March (band)|The Ides of March]] sur ''[[:en:Vehicle (The Ides of March album)|Vehicule]]'' (1970) ;
* [[Don "Sugarcane" Harris]] sur ''Fiddler on the Rock'' (1971) ;
* [[Don Harris|Don "Sugarcane" Harris]] sur ''Fiddler on the Rock'' (1971) ;
* [[Franck Pourcel]] et son Grand orchestre sur ''Femmes'' (1972) ;
* [[Franck Pourcel]] et son orchestre sur ''Femmes'' (1972) ;
* [[B.B. Seaton]] & [[The Gaylads]] sur ''Thin Line Between Love and Hate'' (1973) ;
* [[B.B. Seaton]] & [[The Gaylads]] sur ''Thin Line Between Love and Hate'' (1973) ;
* [[Nana Mouskouri]] sur ''Nana's Book of Songs'' (1974) ;
* [[Nana Mouskouri]] sur ''Nana's Book of Songs'' (1974) ;
Ligne 116 : Ligne 123 :
* [[Adriano Celentano]] sur ''I miei americani 2'' (''Ma come fa la gente sola'', 1986) ;
* [[Adriano Celentano]] sur ''I miei americani 2'' (''Ma come fa la gente sola'', 1986) ;
* [[De Dannan]] sur ''A Jacket of Batteries'' (1988) ;
* [[De Dannan]] sur ''A Jacket of Batteries'' (1988) ;
* [[Nguyên Lê]] sur ''Songs of Freedom'' (2011) ;
* [[Allen Toussaint]] sur ''Beatles Songbook'' (1989) ;
* [[Allen Toussaint]] sur ''Beatles Songbook'' (1989) ;
* [[Junior Reid]] sur ''One Blood'' (1990) ;
* [[Junior Reid]] sur ''One Blood'' (1990) ;
Ligne 124 : Ligne 132 :
* [[John Pizzarelli]] sur ''Meets the Beatles'' (1998) ;
* [[John Pizzarelli]] sur ''Meets the Beatles'' (1998) ;
* [[Joe Jackson]] sur ''Summer in the City - Live in New York'' (2000) ;
* [[Joe Jackson]] sur ''Summer in the City - Live in New York'' (2000) ;
* [[Tété]] sur ''[[L'Air de rien (album)|L'Air de rien]]'' (2001) ;
* [[Tété]] sur ''L'Air de rien'' (2001) ;
* Godhead sur ''2000 Years of human Error'' (2001)
* [[Godhead]] sur ''2000 Years of human Error'' (2001)
* [[Pain (groupe)|Pain]] sur ''Nothing Remains The Same'' (2002) ;
* [[Pain (groupe)|Pain]] sur ''Nothing Remains The Same'' (2002) ;
* [[Phil Abraham]] sur ''Jazz Me Do'' (2003) ;
* [[Phil Abraham]] sur ''Jazz Me Do'' (2003) ;
* [[Petra Magoni]] avec Ferrucio Spinetti sur ''Musica Nuda'' (2004) ;
* [[Petra Magoni]] avec Ferrucio Spinetti sur ''Musica Nuda'' (2004) ;
* [[Pearl Jam]] en concert (2005) ;
* [[Pearl Jam]] en concert (2005) ;
* [[Eddie Ojeda]] avec [[Dee Snider]] (respectivement anciens chanteur et guitariste du groupe de hard rock '''[[Twisted Sister]]'''), sur l'album solo d'Ojeda, ''Axes 2 Axes'' (2005) ;
* [[Eddie Ojeda]] avec [[Dee Snider]] (respectivement anciens chanteur et guitariste du groupe de hard rock [[Twisted Sister]]), sur l'album solo d'Ojeda, ''Axes 2 Axes'' (2005) ;
* [[Thrice]] sur ''If We Could Only See Us Now'' (2005) ;
* [[Thrice]] sur ''If We Could Only See Us Now'' (2005) ;
* Wayne Johnson extrait de la compilation ''Here, There & Everywhere'' (1999)
* [[Wayne Johnson]] sur la compilation ''Here, There & Everywhere'' (1999) ;
* [[Aimee Mann]] ;
* [[Aimee Mann]] ;
* [[Panic! At The Disco]] ;
* [[Panic! At The Disco]] ;
* Krystle Warren
* [[Krystle Warren]] ;
* [[Kansas (groupe)|Kansas]] sur l'album ''[[Always Never the Same]]''
* [[Kansas (groupe)|Kansas]] sur l'album ''[[Always Never the Same]]'' ;
* [[P. P. Arnold]] sur l'album ''The First Cut'' (2001)
* [[P. P. Arnold]] sur l'album ''The First Cut'' (2001) ;
* Donnie McCormick et Bill Sheffield sur l'album ''Tuesday Night Madness @ The Northside Tavern'' (2002)<ref>{{fr}} {{Lien web|titre=''Lien vers l'album Tuesday Night Madness @ The Northside Tavern''|url=https://www.amazon.com/Tuesday-Night-Madness-Northside-Tavern/dp/B000MT7XHW|éditeur=''[[Amazon]]''|site=[https://www.amazon.com Amazon.com]|date=08/03/2013|consulté le=08/03/2013}}</ref>.} ;
* Donnie McCormick et Bill Sheffield sur l'album ''Tuesday Night Madness @ The Northside Tavern'' (2002) ;
* [[Alice Cooper]] sur l'album hommage ''{{lien|The Art of McCartney}} (2014)
* [[Alice Cooper]] sur l'album hommage ''{{Lien|The Art of McCartney}}'' (2014) ;
* Our last night (2016)
* [[Our Last Night]] (2016) ;
* [[Tangerine Dream]] sur l'album ''Dream Encores'' ;
* [[Stephan Eicher]] l’a adaptée en [[romanche]] sous le titre ''Elena Ratti''. Une version française a été interprétée par Erik St Laurent.
* [[Himesh Patel]] dans le film ''[[Yesterday (film, 2019)|Yesterday]]'' (2019) de [[Danny Boyle]]<ref>{{Lien web|url=https://weekend.lesechos.fr/cinema/films/0601500076388-yesterday-boyle-et-les-beatles-2277879.php|titre=« Yesterday » : Boyle et les Beatles|auteur=Adrien Gombeaud|date=juillet 2019|site=[[lesechos.fr]]|consulté le=juin 2020}}</ref> ;
* [[Tangerine Dream]] sur l'album ''Dream Encores''
* [[Cody Fry]] sur l'album ''[[Symphony Sessions]]'' (2022).
* Dans le film [[Yesterday (film, 2019)|Yesterday]] (2019) de [[Danny Boyle]] chanté par [[Himesh Patel]]{{refnec}}.
{{Fin colonnes}}

=== Traductions ===

[[Stephan Eicher]] l'a adaptée en [[romanche]] sous le titre ''Elena Ratti''.

Une version française a été interprétée par [[Erick Saint-Laurent]] en octobre 1966, lui valant un certain succès.

=== Réutilisations du titre ===

En 2004, [[Douglas Coupland]] publie un roman intitulé ''Eleanor Rigby''.

En 2013 sort le film ''[[The Disappearance of Eleanor Rigby|La Disparition d'Eleanor Rigby]]'' de {{Lien|lang=en|trad=Ned Benson}}.


== Fiche technique ==
== Fiche technique ==

=== Interprètes ===
=== Interprètes ===

{{début de colonnes|taille=15}}
{{Début colonnes|nombre=2}}
* [[Paul McCartney]] – [[chant]]
* [[John Lennon]] [[chorale|chœurs]]
* [[Paul McCartney]] : [[chant]]
* [[George Harrison]] chœurs
* [[John Lennon]] : [[Choriste|chœurs]]
* [[George Harrison]] : chœurs
* Tony Gilbert – [[violon]]
* Jurgen Hess violon
* Tony Gilbert : [[violon]]
* Sidney Sax violon
* Jurgen Hess : violon
* John Sharpe violon
* Sidney Sax : violon
* Stephen Shingles [[alto (violon)|violon alto]]
* John Sharpe : violon
* Stephen Shingles : [[alto (violon)|violon alto]]
* John Underwood violon alto
* John Underwood : violon alto
* Norman Jones [[violoncelle]]
* Stephen Lansberry : [[violoncelle]]
* Dereck Simpson violoncelle
* Dereck Simpson : violoncelle
{{fin de colonnes}}
{{Fin colonnes}}


=== Équipe de production ===
=== Équipe de production ===

* [[George Martin]] [[réalisateur artistique|producteur]]
{{Début colonnes|nombre=2}}
* [[Geoff Emerick]] [[ingénieur du son]]
* [[George Martin]] : [[réalisateur artistique|producteur]]
* Phil McDonald ingénieur du son
* [[Geoff Emerick]] : [[ingénieur du son]]
== Usage du nom==
* Phil McDonald : ingénieur du son
* 2004: Eleanor Rigby de [[Douglas Coupland]] (Roman)
{{Fin colonnes}}
* 2013: La disparition d'Eleanor Rigby de Ned Benson (Cinéma)


== Références ==
== Références ==
Ligne 173 : Ligne 196 :


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=The Beatles|traducteur=Philippe Paringaux|titre=The Beatles Anthology|éditeur=Seuil|lieu=Paris|année=2000|pages totales=367|isbn=2-02-041880-0|id=anthology2000}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=The Beatles|traducteur=Philippe Paringaux|titre=The Beatles Anthology|éditeur=Seuil|lieu=Paris|année=2000|pages totales=367|isbn=2-02-041880-0|id=anthology2000}}
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=Geoff Emerick|préface=Elvis Costello|traducteur=Philippe Paringaux|titre=En studio avec les Beatles|sous-titre=les mémoires de leur ingénieur du son|éditeur=Le Mot et le Reste|année=2009|pages totales=486|isbn=978-2-915378-99-3}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Geoff Emerick|lien auteur1=Geoff Emerick|traducteur=Philippe Paringaux|préface=Elvis Costello|titre=En studio avec les Beatles|sous-titre=les mémoires de leur ingénieur du son|éditeur=Le Mot et le Reste|lieu=Marseille|année=2009|pages totales=486|isbn=978-2-915378-99-3}}
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=Daniel Ichbiah|titre=The Beatles|sous-titre=Portraits et légendes|collection=Music book Portrait||pages totales=252|format={{unité|14.5|cm}} × {{unité|22.5|cm}}|éditeur=L'Express|année=2004|isbn=2-84343-078-X}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daniel Ichbiah|titre=The Beatles|sous-titre=Portraits et légendes|éditeur=L'Express|collection=Music book Portrait|lieu=Paris|année=2004|pages totales=252|format livre={{unité|14.5|cm}} × {{unité|22.5|cm}}|isbn=2-84343-078-X}}
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=[[Daniel Lesueur]]|pages totales=248|titre=Les Beatles|sous-titre=La discographie définitive|collection=Pop-Rock|éditeur=Alternatives & Parallèles|année=1997|réimpression=2000|isbn=2-86227-138-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Daniel Lesueur]]|titre=Les Beatles|sous-titre=La discographie définitive|éditeur=Alternatives & Parallèles|collection=Pop-Rock|lieu=Paris|année=1997|réimpression=2000|pages totales=248|isbn=2-86227-138-1}}
* {{ouvrage|langue=en|auteur=Mark Lewisohn|préface=Ken Townsend|titre=The Beatles|sous-titre=Recording Sessions|éditeur=Harmony Books|lieu=New York|année=1988|pages totales=204|isbn=0-517-57066-1}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Lewisohn|préface=Ken Townsend|titre=The Beatles|sous-titre=Recording Sessions|éditeur=Harmony Books|lieu=New York|année=1988|pages totales=204|isbn=0-517-57066-1}}
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=Barry Miles|traducteur=Meek|titre=Paul McCartney Many Years From Now|sous-titre=les Beatles, les sixties et moi|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|année=2004|pages=724|isbn=2-0806-8725-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Barry Miles|lien auteur1=Barry Miles|traducteur=Meek|titre=Paul McCartney Many Years From Now|sous-titre=les Beatles, les sixties et moi|éditeur=Flammarion|lieu=Paris|année=2004|pages totales=699|pages=724|isbn=2-08-068725-5}}
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=Steve Turner|traducteur=Jacques Collin|titre=L'intégrale Beatles|sous-titre=les secrets de toutes leurs chansons|éditeur=Hors Collection|année=2006|année première édition=1994, 1999|pages totales=288|isbn=2-258-06585-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Steve Turner|traducteur=Jacques Collin|titre=L'intégrale Beatles|sous-titre=les secrets de toutes leurs chansons|éditeur=Hors Collection|lieu=Paris|année=2006|année première édition=1994, 1999|pages totales=288|isbn=2-258-06585-2}}


== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{YouTube|HuS5NuXRb5Y|Clip de ''Eleanor Rigby''}}
* {{YouTube|HuS5NuXRb5Y|Clip de ''Eleanor Rigby''}}


{{Palette|Revolver|Singles des Beatles}}
{{Palette|Revolver|Singles des Beatles}}
{{Portail|The Beatles|chanson}}
{{Portail|The Beatles|chanson|années 1960}}


[[Catégorie:Chanson interprétée par les Beatles]]
[[Catégorie:Chanson interprétée par les Beatles]]

Dernière version du 23 décembre 2023 à 00:18

Eleanor Rigby

Single de The Beatles
extrait de l'album Revolver
Sortie
Enregistré ,
Studios EMI, Londres
Durée 2:05
Genre Pop baroque
Format 45 tours
Auteur John Lennon
Paul McCartney
Producteur George Martin
Label Parlophone/Capitol

Singles de The Beatles

Pistes de Revolver

Eleanor Rigby est une chanson des Beatles, essentiellement écrite par Paul McCartney et créditée comme d'usage à Lennon/McCartney. Elle paraît le au Royaume-Uni, et trois jours plus tard aux États-Unis, en deux formats : en tant que deuxième titre de l'album Revolver, ainsi qu'en single avec Yellow Submarine, du même album. Les deux titres, en « double face A », atteignent la première place du hit-parade britannique.

Dans l'esprit des autres chansons de Revolver, Eleanor Rigby témoigne d'une nouvelle direction prise par le groupe, qui s'éloigne encore des codes de la musique pop avec une instrumentation exclusivement classique : les Beatles eux-mêmes ne jouent pas du moindre instrument, se contentant d'assurer les chœurs, et le producteur George Martin apporte à la chanson une contribution essentielle, en écrivant la partition pour le double quatuor à cordes qui accompagne la voix de Paul McCartney.

Historique[modifier | modifier le code]

Composition[modifier | modifier le code]

Tombe au nom d'Eleanor Rigby, à Woolton, Liverpool.

Paul McCartney vit chez sa petite amie Jane Asher au moment où l'inspiration de la chanson lui vient. Il est au piano lorsqu'il trouve la mélodie et la première mesure, qu'il obtient « en jouant autour d’un accord de mi mineur, tout en jouant une mélodie qui tourne autour. Elle a presque des accents de musique indo-asiatique[1]. » Dans l'ordre des choses, McCartney décide de suivre des cours particuliers pour apprendre à écrire la musique, mais ça ne fonctionne pas et il abandonne, non sans avoir montré la chanson à son professeur, plutôt indifférent[2].

Au départ, McCartney n'imagine qu'un seul vers, mais qui donne déjà une partie de sa couleur à la chanson : c'est l'histoire d'une jeune fille, Daisy Hawkins, qui nettoie l'église après les mariages[1]. Il décide ensuite de la vieillir, car il est plus probable que ce genre de personnes soit âgée[3]. McCartney en possède d'ailleurs une certaine expérience : dans son enfance, en tant que boy-scout, il rendait souvent visite aux pensionnaires des maisons de retraite comme bénévole[1]. Il poursuit ensuite sa réflexion et oriente le sens du texte vers l'isolement, en faisant de Daisy Hawkins une vieille fille, seule et triste[3].

À ce stade de l'écriture, Paul McCartney ne trouve rien d'autre et y réfléchit de temps en temps. Il n'est notamment pas satisfait du nom Daisy Hawkins, qu'il ne trouve pas assez réaliste. Il fait plusieurs essais, car le chanteur Donovan rapporte qu'un jour où il la lui a chantée, ce n'était pas « Daisy Hawkins » mais « Ola Na Tungee »[1]. McCartney finit par se décider pour « Eleanor », prénom qu'il apprécie et qu'il emprunte à Eleanor Bron, actrice qui partageait l'affiche avec les Beatles, dans le film Help![2]. McCartney complète ensuite le nom avec le patronyme « Rigby », qu'il trouve à Bristol, sur la façade du numéro 22 King Street[4] « Rigby & Evens Ltd, Wine & Spirit Shippers », un négociant en vin : « Je cherchais un nom qui paraisse naturel. Eleanor Rigby semblait naturel[3]. »

Paul McCartney a toujours précisé qu'Eleanor Rigby était un personnage fictif, issu de son imagination ; il affirme ainsi se souvenir être parti du prénom Eleanor et avoir cherché un nom qui sonnerait bien. Toutefois, le musicien n'exclut pas la possibilité d'avoir été inspiré, inconsciemment, par une influence extérieure[2].

Ainsi, dans les années 1980, une tombe au nom d’Eleanor Rigby est découverte dans le cimetière de l'église Saint-Pierre à Woolton (en), dans la banlieue de Liverpool, à quelques pas du lieu de la première rencontre entre Paul McCartney et John Lennon, en 1957. Cette Eleanor est née en 1895 et s'est installée à Liverpool, probablement dans la banlieue de Woolton, où elle a épousé un homme nommé Thomas Woods. Elle est morte le , de cause inconnue, à l’âge de 44 ans[5].

De plus, en 2008, lors d'une vente aux enchères pour une œuvre caritative, est proposé un bulletin de salaire daté de 1911 et portant la signature d'une certaine Eleanor Rigby. L'organisatrice de la vente, Annie Mawson, déclare avoir reçu ce document directement de Paul McCartney, ayant sollicité celui-ci pour son association d'aide aux enfants handicapés. Le bulletin s'est finalement vendu à hauteur de 138 000 euros le . Un peu plus tôt, Paul McCartney avait déclaré : « Si quelqu'un veut dépenser de l'argent pour acheter un document qui prouve qu'un personnage de fiction existe (dans la réalité), alors ça me va[6]. »

Pour compléter les paroles de la chanson, les Beatles au complet se retrouvent dans la maison de John Lennon, accompagnés par Pete Shotton, un ami d'enfance. Toutes les personnes réunies dans la pièce y apportent leur contribution.

De plus, bien que dans la chanson se trouve un personnage nommé « Father McKenzie », Paul McCartney l’avait d’abord nommé « Father McCartney ». Lorsqu’il montra sa chanson à John Lennon, McCartney lui dit qu’il voulait changer le nom du personnage et ne pas lui donner son propre nom car il trouvait cela bizarre. Lennon, en revanche, lui dit que le nom convenait très bien mais McCartney ne voulait pas l’écouter. En conséquence, ils prirent l’annuaire et défilèrent pour voir un nom en « Mc… » et trouvèrent « McKenzie » après « McCartney »[7].

Orchestration de George Martin[modifier | modifier le code]

L'orchestration de cordes caractéristique de la chanson a été composée par le producteur des Beatles George Martin (troisième à droite).

Lorsque Paul McCartney présente sa chanson au producteur George Martin, à la guitare acoustique, ils conviennent que son morceau doit être accompagné d'un double quatuor à cordes (quatre violons, deux altos et deux violoncelles). Selon Geoff Emerick, ingénieur du son chez EMI, McCartney n'adhère pas tout de suite à cette idée, craignant un aspect trop sirupeux, mais Martin finit par le convaincre que c'est la solution la plus adaptée[8]. McCartney demande simplement que les cordes soient « percutantes »[8]. Le processus créatif débouche sur un fait quasiment unique dans la carrière des Beatles : aucun d'entre eux ne joue d'un quelconque instrument sur Eleanor Rigby. Une situation similaire se produit dès 1965 avec Yesterday, lui aussi dominé par un quatuor à cordes. Toutefois, Paul McCartney jouait de la guitare acoustique sur ce titre (sans les autres Beatles).

Pour écrire un des arrangements dont il reste le plus fier, George Martin s'inspire du compositeur de musique pour films Bernard Herrmann (connu pour avoir été le compositeur attitré des films d'Alfred Hitchcock), « en particulier [de] la partition qu'il avait produite pour l'œuvre de François Truffaut, Fahrenheit 451. Elle m'avait particulièrement impressionné, notamment ces cordes stridentes. Quand j'ai écrit cet arrangement pour assurer le rythme de la chanson de Paul, c'est vraiment Herrmann qui m'a influencé[9] ». Cet arrangement signé par le producteur des Beatles apparaîtra seul sur l'album Anthology 2 publié en 1995.

Comme il l'explique plus tard, Eleanor Rigby et son instrumentation classique représentent alors une sorte d'échappatoire pour Paul McCartney, qui envisage, pour son avenir, de délaisser la musique pop et de se tourner vers des compositions plus sérieuses :

« C'était le premier indice annonciateur de ce qui m'arrive aujourd'hui (1993) : quand j'écris une pièce pour piano solo, je compose aussi l’œuvre pour un orchestre classique ou le Liverpool Oratorio. À l'époque, je suis resté dans la pop. Mais je me souviens que je m'imaginais avec les coudières et que je me disais : Oui, ce ne serait pas mal en fait, ce serait même plutôt bien, pour quand j'atteindrai l'âge canonique de trente ans. »

Enregistrement[modifier | modifier le code]

La section de cordes est d'abord enregistrée le dans le studio no 2 d’Abbey Road, et la situation est pour le moins inhabituelle, les rôles étant inversés : Paul McCartney et John Lennon sont dans la salle de contrôle devant la table de mixage, tandis que leur producteur-arrangeur, George Martin, est posté en contrebas, dans celle d'enregistrement, en compagnie des musiciens qu'il va diriger pour interpréter sa partition. Le double quatuor est composé de Tony Gilbert, Sidney Sax, Jurgen Hess, John Sharpe au violon ; John Underwood et Stephen Shingles au violon alto ; et Dereck Simpson et Stephen Lansberry au violoncelle. Paul McCartney a la même exigence que pour Yesterday, enregistrée un an plus tôt, à savoir : « Je ne veux pas de vibrato ! »[9]. Charge, par ailleurs, pour Geoff Emerick, d'obtenir le son « percutant » demandé par l'auteur.

Alors que les cordes sont traditionnellement enregistrées avec un ou deux micros placés en hauteur — afin qu'on ne distingue pas le son de « grattage » des archets —, le jeune Emerick a une autre idée. Il décide de sonoriser chacun des huit instruments en plaçant les micros tout près des cordes. « Ils étaient horrifiés ! On n'avait jamais fait ça ! ». L'un d'eux m'a lâché : « C'est impossible, tu sais ? »[8]. À l'évidence, les musiciens classiques craignent pour leur confort de jeu et pour ce que sera, du fait de cette innovation, le rendu de leur prestation.

Après une prise, Emerick rapproche encore les micros, à quelques centimètres. Le comique de la situation réside dans le fait que les interprètes reculent discrètement leur chaise entre chaque prise, jusqu'à ce que George Martin, s'apercevant de leur petit manège, leur demande fermement de ne plus bouger[8]. « De toute façon, nous ne nous sommes pas vraiment souciés de ce qu'ils en pensaient et, qu'ils soient mécontents ou non, nous avons finalement trouvé le son qui correspondait à la vision de Paul… et à la mienne », raconte Emerick[8]. Les violons et violoncelles sont enregistrés sur les quatre pistes disponibles (deux par piste), puis on procède au reduction mixdown pour libérer de la place, afin que McCartney puisse poser sa voix sur la prise 15[9].

Le , Paul McCartney enregistre sa partie de chant doublée, tandis que John Lennon et George Harrison se chargent des chœurs (« ah look at all the lonely people… »). La chanson est ainsi complétée, en deux jours. Reste encore un overdub de voix, réalisé par McCartney le , quatre ans jour pour jour après la première audition du groupe chez EMI[9].

Parution[modifier | modifier le code]

Eleanor Rigby est la deuxième chanson de l’album Revolver, paru le au Royaume-Uni. Elle est éditée le même jour sous la forme d’un single « double face A », avec Yellow Submarine. Ce single sort aux États-Unis le [10]. Il devient le onzième single no 1 consécutif des Beatles au hit-parade britannique, le , pour quatre semaines[11]. Par contre, la chanson ne dépassera pas la onzième place dans les charts américains.

Analyse[modifier | modifier le code]

Représentation d'Eleanor Rigby, à Liverpool, sculptée par Tommy Steele.

Le texte de la chanson évoque un pessimisme et une morbidité atypiques de Paul McCartney, habitué à écrire des chansons optimistes. Il y évoque la solitude et la tristesse, dépeignant des scènes moroses et sinistres autour d'Eleanor Rigby. Durant le processus d'écriture, un autre personnage a fait son apparition dans l'histoire, le Père McCartney (Father McCartney), un prêtre. Son nom est choisi parce qu'il s'adapte bien à la musique, et John Lennon trouve l'idée bonne[1]. Toutefois, pour éviter toute confusion avec le vrai père de Paul McCartney, Pete Shotton suggère d'utiliser un autre nom[12]. Le Père McCartney est ainsi rebaptisé Père McKenzie, autre patronyme écossais dont la consonance est la plus voisine possible de McCartney [que les anglophones prononcent « cartnie » et non « cartnê »], même si Lennon aurait préféré conserver le premier[1].

Après une double invite à « regarder tous ces gens solitaires », la chanson commence par un couplet présentant Eleanor Rigby, une vieille dame qui ramasse le riz dans l’église après les mariages. Elle « vit dans un rêve, et attend à la fenêtre », mais personne ne vient[13]. Le refrain s'interroge sur la provenance des personnes seules. Puis le Père McKenzie est présenté au second couplet. Il « écrit des sermons que personne n’entendra », raccommode ses chaussettes la nuit, quand il est seul, ça lui est finalement égal[13]. Paul McCartney explique que ce vers fut débattu quant au nom du personnage : « Les gens auraient pensé qu'il s'agissait de mon père en train de repriser ses chaussettes, alors que mon père est un type heureux[12]. » La partie sur les chaussettes fut proposée par Ringo Starr[3].

Le dernier couplet réunit les deux personnages, autre suggestion de Pete Shotton. Si John Lennon a repoussé cette idée, Paul McCartney l'a choisie dans la version finale de la chanson[3]. Ce couplet annonce la mort d'Eleanor Rigby, enterrée par le Père McKenzie. Alors qu’il nettoie la saleté de ses mains et s’en va, McCartney a une ultime note pessimiste : « no one was saved » (« personne n’a été sauvé »)[13].

En 1972, Lennon a revendiqué la paternité du texte, déclarant en interview avoir été à l'origine de 70 % des paroles. Pete Shotton, un de ses plus proches amis, contredit cette affirmation, se souvenant que « Eleanor Rigby était un classique « Lennon/McCartney » dans lequel la contribution de Lennon était quasi nulle ». On peut attribuer cette « erreur » de Lennon au fait qu'à l'époque de sa déclaration (au début des années 1970), sa brouille avec Paul McCartney atteignait des sommets[1]. Ainsi déclare-t-il simplement en 1980, à propos de la chanson : « C'est le bébé de Paul. Moi, j'ai contribué à l'éducation de l'enfant[2]. »

Paul McCartney écrit cette chanson avec seulement deux accords : mi mineur et do majeur. En dehors des paroles, l'intérêt se trouve dans la mélodie et l'arrangement de cordes de George Martin. Tonalité de mi mineur sur un tempo assez vif (128 à la noire), en 4 temps ; dès l'introduction (2 fois 4 mesures), le principe est là : les chœurs syncopés sont accompagnés par les cordes qui marquent le temps, puis la mélodie du couplet (2 fois 5 mesures) fait entendre successivement la sixte majeure et la sixte mineure de la tonalité. Enfin, sur le refrain (8 mesures), les violons alto descendent chromatiquement (en rondes), de la septième mineure à la quinte sur l'accord de tonique. Un aspect inhabituel, pour une chanson pop, se trouve à la fin, où l'introduction est chantée en superposition avec le dernier refrain. La petite équipe qui travaille à Abbey Road est déjà très loin de Love Me Do, enregistrée quatre ans plus tôt.

Postérité[modifier | modifier le code]

Eleanor Rigby a reçu le Grammy Hall of Fame Award en 2002[14].

La chanson a été classée 61e meilleure chanson britannique de tous les temps par XFM en 2010[15].

Reprises[modifier | modifier le code]

Eleanor Rigby a été reprise par de nombreux artistes. Une version célèbre est celle d'Aretha Franklin, sortie en 1969, alors no 5 des charts rhythm and blues et no 17 des charts pop aux États-Unis.

La chanson a aussi été interprétée entre autres par :

Traductions[modifier | modifier le code]

Stephan Eicher l'a adaptée en romanche sous le titre Elena Ratti.

Une version française a été interprétée par Erick Saint-Laurent en octobre 1966, lui valant un certain succès.

Réutilisations du titre[modifier | modifier le code]

En 2004, Douglas Coupland publie un roman intitulé Eleanor Rigby.

En 2013 sort le film La Disparition d'Eleanor Rigby de Ned Benson (en).

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Interprètes[modifier | modifier le code]

Équipe de production[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Miles 2004.
  2. a b c et d The Beatles Anthology, op. cit., pp. 208-209
  3. a b c d et e Turner 2006, p. 104-105.
  4. (en) Katherine Schofield, « Paul McCartney : A Rigby & Evens Limited Brass Shop Plate, Part of the Inspiration for the Title of Paul's Composition, 'Eleanor Rigby' », sur Bonhams (consulté le )
  5. The SJS Files - Photograph of Liverpool
  6. (fr) « La signature d'"Eleanor Rigby" rapporte 138.000 euros aux enchères », sur google.com, AFP, (consulté le )
  7. (en) Dave Rybaczewski, « Eleanor Rigby », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio. (consulté le )
  8. a b c d et e Emerick 2009, p. 126-127.
  9. a b c et d Lewisohn 1988, p. 77.
  10. Lesueur 1997, p. 154-156.
  11. (en) No. 1 UK Hit Singles of 1966
  12. a et b Ichbiah 2004, p. 216.
  13. a b et c (en) Paroles d'Eleanor Rigby. Consulté le 22/10/2009
  14. (en)« Grammy Hall of Fame Award », sur grammy.com
  15. http://bestbritishsongs.xfm.co.uk/100-51?page=4
  16. (fr) « You're gonna hear from me », sur Discogs.com, Discogs, (consulté le )
  17. Adrien Gombeaud, « « Yesterday » : Boyle et les Beatles », sur lesechos.fr, (consulté en )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • The Beatles (trad. Philippe Paringaux), The Beatles Anthology, Paris, Seuil, , 367 p. (ISBN 2-02-041880-0)
  • Geoff Emerick (trad. de l'anglais par Philippe Paringaux, préf. Elvis Costello), En studio avec les Beatles : les mémoires de leur ingénieur du son, Marseille, Le Mot et le Reste, , 486 p. (ISBN 978-2-915378-99-3)
  • Daniel Ichbiah, The Beatles : Portraits et légendes, Paris, L'Express, coll. « Music book Portrait », , 252 p., 14,5 cm × 22,5 cm (ISBN 2-84343-078-X)
  • Daniel Lesueur, Les Beatles : La discographie définitive, Paris, Alternatives & Parallèles, coll. « Pop-Rock », (réimpr. 2000), 248 p. (ISBN 2-86227-138-1)
  • (en) Mark Lewisohn (préf. Ken Townsend), The Beatles : Recording Sessions, New York, Harmony Books, , 204 p. (ISBN 0-517-57066-1)
  • Barry Miles (trad. de l'anglais par Meek), Paul McCartney Many Years From Now : les Beatles, les sixties et moi, Paris, Flammarion, , 699 p. (ISBN 2-08-068725-5)
  • Steve Turner (trad. de l'anglais par Jacques Collin), L'intégrale Beatles : les secrets de toutes leurs chansons, Paris, Hors Collection, (1re éd. 1994, 1999), 288 p. (ISBN 2-258-06585-2)

Liens externes[modifier | modifier le code]