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|image=Mary Quant (1966).jpg
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'''Mary Quant''' est une couturière [[Angleterre|britannique]] née le {{Date de naissance|11|février|1934}} à [[Blackheath]]. Elle fait partie des créateurs ayant donné naissance à la [[minijupe]].
Barbara Mary Quant, dite '''Mary Quant''', est une [[styliste]] [[Angleterre|britannique]], née le {{Date de naissance-|11|février|1930}} à [[Blackheath]] et morte le {{date de décès-|13|avril|2023}} dans le [[Surrey (comté)|Surrey]]. Elle fait partie des créateurs ayant donné naissance à la [[minijupe]].


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Études et débuts dans la mode ===
=== Études et débuts dans la mode ===
Née à [[Blackheath]] dans le sud-est de [[Londres]] de parents enseignants gallois (Jack et Mary Quant, issus d'une famille de mineurs), Mary Quant étudie à la {{Lien|fr=Blackheath High School|lang=en}} puis l’[[illustration]] à l’université de [[Goldsmiths, University of London|Goldsmiths]] (où elle rencontre son futur mari Alexander Plunket-Greene), les écoles d'art étant désormais ouvertes à la [[classe ouvrière]] depuis la récente gratuité de l'enseignement supérieur, ce qui est à l'origine du [[Swinging London]]<ref>Patrick Liegibel, « Révolution dans les sixties : la minijupe », émission ''Au fil de l'histoire'' sur [[France Inter]], 29 août 2012</ref>. Elle décroche par la suite un poste chez un couturier. En {{date-|octobre 1955}}, elle s’est associée à son mari<ref>''Chronique de la France'', éditions Chronique, page 1182, {{ISBN|2-03-503228-8}}.</ref>, et leur comptable Archie McNair, pour ouvrir une boutique de fripes sur [[King's Road]] à Londres, le « Bazaar », entièrement réaménagé plus tard par le designer [[Terence Conran]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.telegraph.co.uk/travel/destinations/europe/uk/london/737751/Magical-memory-tour-of-London.html#|titre=Magical memory tour of London|date=15 juillet 2007|site=[[The Daily Telegraph]]}}</ref>. En 1965 à la suite de ces travaux la boutique nouvelle devient un lieu de rencontres artistiques, mélange de musique, design et art<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=213 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}}</ref>.
Née à [[Blackheath]] dans le sud-est de [[Londres]] de parents enseignants gallois (Jack et Mary Quant, issus d'une famille de mineurs), Mary Quant étudie à la {{Lien|fr=Blackheath High School|lang=en}} puis l’[[illustration]] à l’[[Goldsmiths, University of London|université de Goldsmiths]] (où elle rencontre son futur mari Alexander Plunket-Greene<ref name="Le Monde"/>), les écoles d'art étant désormais ouvertes à la [[classe ouvrière]] depuis la récente gratuité de l'enseignement supérieur, ce qui est à l'origine du {{anglais|[[Swinging London]]}}<ref>Patrick Liegibel, « Révolution dans les sixties : la minijupe », émission ''Au fil de l'histoire'' sur [[France Inter]], 29 août 2012.</ref>. Elle décroche par la suite un poste chez un couturier. En {{date-|octobre 1955}}, elle s’associe à son mari<ref>''Chronique de la France'', éditions Chronique, page 1182 {{ISBN|2-03-503228-8}}.</ref> et leur comptable Archie McNair pour ouvrir une boutique de fripes sur [[King's Road]] à Londres, le « Bazaar », entièrement réaménagé plus tard par le designer [[Terence Conran]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.telegraph.co.uk/travel/destinations/europe/uk/london/737751/Magical-memory-tour-of-London.html#|titre=Magical memory tour of London|date=15 juillet 2007|site=[[The Daily Telegraph]]}}.</ref>. En 1965, à la suite de ces travaux, la boutique nouvelle devient un lieu de rencontres artistiques, mélange de musique, design et art<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=213 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}}.</ref>.


À la suite des bonnes ventes obtenues pour un modèle innovant de [[pyjama]]s, et se trouvant insatisfaite de la variété de vêtements qui lui étaient présentés, Mary Quant décide de créer sa propre ligne de vêtements. Travaillant au départ uniquement seule, elle emploie par la suite une poignée de confectionneurs ; en 1966, elle travaillait avec dix-huit fabricants différents, mis en concurrence.
À la suite des bonnes ventes obtenues pour un modèle innovant de [[pyjama]]s, et se trouvant insatisfaite de la variété de vêtements qui lui étaient présentés, Mary Quant décide de créer sa propre ligne de vêtements. Travaillant au départ uniquement seule, elle emploie par la suite une poignée de confectionneurs ; en 1966, elle travaillait avec dix-huit fabricants différents, mis en concurrence.


=== Création de la mini-jupe et ascension ===
=== Création de la mini-jupe et ascension ===
Ses jupes devenaient de plus en plus courtes depuis 1958, un développement qu’elle considère pratique et libérateur, permettant aux femmes de courir après un bus. La [[minijupe]], qui l’a rendue célèbre, est devenue la référence de la mode des [[Années 1960 en mode|années 1960]]. La minijupe était également développée par [[André Courrèges]], sans qu'on sache réellement qui a eu l’idée le premier<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=217 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}} {{Commentaire biblio|{{Citation| […] la minijupe. Vêtement emblématique s'il en est, elle continue d'alimenter les polémiques. Qui l'a inventée ? Dès le début de sa carrière, Mary Quant remonte les ourlets de plus en plus haut, et André Courrèges présente dans sa collection de 1965 un modèle très court. Quoi qu'il en soit, la mini s'impose […]}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=232 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}} {{Commentaire biblio|{{Citation| Comme Pierre Cardin et Mary Quant, et pratiquement au même moment, il [André Courrèges] raccourcit la jupe.}}}}</ref>. Mary Quant a nommé la minijupe d’après son modèle de voiture préféré, la [[Mini (1959-2000)|Mini]] 1000<ref name="gala2014">{{Article |auteur1=Claire Baldewyns |titre=Une avant-garde qui s'inspire de la jeunesse de la rue |périodique=[[Gala (magazine)|Gala]] |numéro=1080 |jour=19 |mois=2 |année= 2014|pages= 45|issn= 1243-6070 |consulté le=19 février 2016 }}</ref>.
Ses jupes devenaient de plus en plus courtes depuis 1958, une évolution qu’elle considère pratique et libératrice, permettant aux femmes de courir après un bus. La [[minijupe]], qui l’a rendue célèbre, est devenue la référence de la mode des [[Années 1960 en mode|années 1960]]. La minijupe était également développée par [[André Courrèges]], sans qu'on sache réellement qui a eu l’idée le premier<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=217 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}}. {{Commentaire biblio|{{Citation| […] la minijupe. Vêtement emblématique s'il en est, elle continue d'alimenter les polémiques. Qui l'a inventée ? Dès le début de sa carrière, Mary Quant remonte les ourlets de plus en plus haut, et André Courrèges présente dans sa collection de 1965 un modèle très court. Quoi qu'il en soit, la mini s'impose […]}}.}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=232 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}}. {{Commentaire biblio|{{Citation| Comme Pierre Cardin et Mary Quant, et pratiquement au même moment, il [André Courrèges] raccourcit la jupe.}}}}</ref>. Mary Quant a nommé la minijupe d’après son modèle de voiture préféré, la [[Mini (1959-2000)|Mini]] 1000<ref name="gala2014">{{Article |auteur1=Claire Baldewyns |titre=Une avant-garde qui s'inspire de la jeunesse de la rue |périodique=[[Gala (magazine)|Gala]] |numéro=1080 |jour=19 |mois=2 |année= 2014|pages= 45|issn= 1243-6070 |consulté le=19 février 2016}}.</ref>.


[[Fichier:1960s Mary Quant minidress, green, purple and white jersey.jpg|vignette|redresse|gauche|Mini-robe par Mary Quant, années 1960 (collection de la [[Fondation ethnographique du Péloponnèse]], [[Nauplie]]).]]
En 1961, Mary Quant ouvre un second [[Bazaar (Mary Quant)|Bazaar]] à [[Knightsbridge]]. Elle décrit ses boutiques comme {{Citation|une sorte de cocktail permanent}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Norberto Angeletti |auteur2=Alberto Oliva |et al.=oui |traducteur=Dominique Letellier, Alice Pétillot |titre=En Vogue |sous-titre=L'histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode |lieu=Paris |éditeur=[[De Agostini|White Star]] |année=2007 |mois=6 |pages totales=410 |passage=180 |isbn=978-88-6112-059-4 |présentation en ligne=http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/noberto-angeletti-et-alberto-olivia-en-vogue-29488.php |titre chapitre=La décennie de la jeunesse |id=NAAO2007}}</ref>. Dès le milieu des années 1960, elle exporte le ''{{langue|en|[[London Look]]}}'' vers les États-Unis<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=216 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013 |titre chapitre=1960-…}} {{Commentaire biblio|{{Citation|En 1965, elle [Mary Quant] part à l'assaut des États-Unis pour promouvoir le ''London Look'' […] Dans la première moitié des années 1960, c'est une « invasion britannique » qui déferle sur les États-Unis, et Mary Quant en représente une facette, de même que le photographe [[David Bailey]] et ses séries de photos en plein cœur de Manhattan avec [[Jean Shrimpton]] […]}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=225 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013 |titre chapitre=1960-…}} {{Commentaire biblio|{{Citation|En 1965, sa tournée promotionnelle aux États-Unis fait sensation : les mannequins défilent pieds nus en dansant sur le podium. la « petite Anglaise » confirme sa position de reine internationale du ''London look''.}}}}</ref>, tout d'abord chez [[J. C. Penney]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |nom1=Design Museum |lien auteur1=Design Museum |prénom2=Paula |nom2=Reed |titre=Fifty fashon looks that changed the 1960s |lieu=Londres |éditeur=Conran Octopus |année=2012 |pages totales=114 |passage=74 |isbn=978-1-84091-604-1 |présentation en ligne=http://www.queensofvintage.com/book-review-50-fashion-looks-that-changed-the-1960s/ |consulté le=novembre 2013 |titre chapitre=Mary Quant - 1967}}</ref>. Pour répondre à la demande, elle s’engage dans la production de masse, mettant en place le groupe Ginger. Sa popularité est à son apogée dans les années 1960, époque durant laquelle elle produit la courte « micro-minijupe », le maquillage « boîte de peinture », et les imperméables en plastique. Elle est alors un symbole de la mode de la [[Capitale de la mode|capitale]] anglaise et fer de lance du [[Youthquake]]<ref name="gala2014" />. À la fin des années 1960, elle lance le short (« ''{{langue|en|hot pants}}'' »), qui est sa dernière création de mode. Durant les [[années 1970]] et [[années 1980 en mode|1980]], elle s’intéresse aux accessoires de maison et au maquillage.
En 1961, Mary Quant ouvre un second [[Bazaar (Mary Quant)|Bazaar]] à [[Knightsbridge]]. Elle décrit ses boutiques comme {{Citation|une sorte de cocktail permanent}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Norberto Angeletti |auteur2=Alberto Oliva |et al.=oui |traducteur=Dominique Letellier, Alice Pétillot |titre=En Vogue |sous-titre=L'histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode |lieu=Paris |éditeur=[[De Agostini|White Star]] |année=2007 |mois=6 |pages totales=410 |passage=180 |isbn=978-88-6112-059-4 |présentation en ligne=http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/noberto-angeletti-et-alberto-olivia-en-vogue-29488.php |titre chapitre=La décennie de la jeunesse |id=NAAO2007}}.</ref>. Dès le milieu des années 1960, elle exporte le ''{{langue|en|[[London Look]]}}'' vers les États-Unis<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=216 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013 |titre chapitre=1960-…}}. {{Commentaire biblio|{{Citation|En 1965, elle [Mary Quant] part à l'assaut des États-Unis pour promouvoir le ''London Look'' […] Dans la première moitié des années 1960, c'est une « invasion britannique » qui déferle sur les États-Unis, et Mary Quant en représente une facette, de même que le photographe [[David Bailey]] et ses séries de photos en plein cœur de Manhattan avec [[Jean Shrimpton]] […]}}.}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=225 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013 |titre chapitre=1960-…}}. {{Commentaire biblio|{{Citation|En 1965, sa tournée promotionnelle aux États-Unis fait sensation : les mannequins défilent pieds nus en dansant sur le podium. la « petite Anglaise » confirme sa position de reine internationale du ''London look''.}}}}</ref>, tout d'abord chez [[J. C. Penney]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |nom1=Design Museum |lien auteur1=Design Museum |prénom2=Paula |nom2=Reed |titre=Fifty fashon looks that changed the 1960s |lieu=Londres |éditeur=Conran Octopus |année=2012 |pages totales=114 |passage=74 |isbn=978-1-84091-604-1 |présentation en ligne=http://www.queensofvintage.com/book-review-50-fashion-looks-that-changed-the-1960s/ |consulté le=novembre 2013 |titre chapitre=Mary Quant - 1967}}.</ref>. Pour répondre à la demande, elle s’engage dans la production de masse, mettant en place le groupe Ginger<ref name="Le Monde"/>. Sa popularité est à son apogée dans les années 1960, époque durant laquelle elle produit la courte « micro-minijupe », le maquillage « boîte de peinture », et les imperméables en plastique. Elle est alors un symbole de la mode de la [[Capitale de la mode|capitale]] britannique et fer de lance du {{anglais|[[Youthquake]]}}<ref name="gala2014"/>. À la fin des années 1960, elle lance le short (« ''[[hot pants]]'' »), qui est sa dernière création de mode. Durant les [[années 1970]] et [[années 1980 en mode|1980]], elle s’intéresse aux accessoires de maison et au maquillage<ref name="Le Monde"/>.


=== La « Mini Quant » ===
=== La « Mini Quant » ===
En 1988, Mary Quant dessine l’intérieur de la nouvelle [[Mini (1959-2000)|Mini]] 1000 Designer<ref>Note : originellement appelée ''la Mini Quant'', mais on changea son nom car les [[diagramme]]s de popularité étaient contre le fait d’avoir le nom de Quant sur une voiture.</ref>{{,}}<ref name="Le Monde"/> : sièges rayés en noir et blanc, tableau de bord rouge, ceintures de sécurité rouges, sièges conducteur et passager signés en haut à gauche. Le volant porte également la signature de Mary Quant. Les phares, les garde-boue, les poignées de portes et les [[pare-chocs]] sont gris mat, à la place des classiques finitions noires ou chromées. Deux mille véhicules sont commercialisés en Grande-Bretagne à partir du {{date|15|juin|1988}} ; un certain nombre de Mini supplémentaires ont été fabriquées pour les marchés étrangers. L’édition spéciale de la Mini a été présentée en deux couleurs de carrosserie : noir et blanc laiteux.
[[Fichier:1960s Mary Quant minidress, green, purple and white jersey.jpg|thumb|right|278x278px|Mini robe par Mary Quant, années 1960 (Collection de la [[Fondation ethnographique du Péloponnèse]], [[Nauplie]]).]]
En 1988, Mary Quant dessine l’intérieur de la nouvelle Mini (1000) Designer (originellement appelée ''la Mini Quant'', mais on changea son nom car les [[diagramme]]s de popularité étaient contre le fait d’avoir le nom de Quant sur une voiture). Elle avait des sièges rayés en noir et blanc avec un tableau de bord rouge. Les ceintures de sécurité étaient rouges, et les sièges conducteur et passager étaient signés en haut à gauche. Le volant portait également la signature de Mary Quant. Les phares, les garde-boue, les poignées de portes et les [[pare-chocs]] étaient gris mat, en lieu et place des classiques finitions noires ou chromées. Deux mille véhicules furent disponibles à la vente en Grande-Bretagne dès le {{date|15|juin|1988}} ; un certain nombre de mini supplémentaires furent fabriquées pour les marchés étrangers. L’édition spéciale de la Mini fut présentée en deux couleurs, en noir et en blanc laiteux.


=== Démission et legs ===
=== Démission et legs ===
En 2000, elle a démissionné de son poste de directrice de Mary Quant Ltd., sa compagnie de [[cosmétique]]s, après un rachat par un groupe japonais. Il existe plus de 200 boutiques aux couleurs de Mary Quant au [[Japon]], où la mode Quant garde une certaine popularité.
En 2000, elle démissionne de son poste de directrice de Mary Quant Ltd., sa compagnie de [[cosmétique]]s, après un rachat par un groupe japonais<ref name="Le Monde"/>. Il existe plus de {{nobr|200 boutiques}} aux couleurs de Mary Quant au [[Japon]], où la mode Quant garde une certaine popularité.

=== Mort ===
Mary Quant meurt {{Date de décès-|13 avril 2023}} à l'âge de {{Nobr|93 ans}}, à son domicile dans le [[Surrey (comté)|Surrey]]<ref name="Le Monde">{{article | langue=fr | url texte= https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/04/13/mary-quant-la-creatrice-qui-a-popularise-la-minijupe-est-morte_6169372_3382.html | titre= Mary Quant est morte| périodique=[[Le Monde]] | jour= 13 | mois=avril | année=2023 | auteur1=Maud Gabrielson}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=fr |titre=La styliste britannique Mary Quant, qui a popularisé la mini-jupe, est décédée |url texte =https://www.lesoir.be/507123/article/2023-04-13/la-styliste-britannique-mary-quant-qui-popularise-la-mini-jupe-est-decedee | périodique=[[Le Soir]] | jour= 13 | mois=avril | année=2023 |consulté le=2023-04-13}}.</ref>. Crématisée, ses cendres ont été dispersées dans le jardin de sa propriété<ref>[https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article6595 Cimetières de France et d'ailleurs]</ref>.

== Décorations ==
* [[Image:Order of the British Empire (Civil) Ribbon.svg|50px]] Dame commandeur de l'[[ordre de l'Empire britannique]] ({{date-|31 décembre 2014}})
* [[Image:United-kingdom582.gif|50px]] Membre de l'[[ordre des compagnons d'honneur]] (2022)


== Distinctions ==
== Distinctions ==
* Elle est membre du [[Chartered Society of Designers]], et gagnante de la médaille Minerva, plus haute récompense de la Société.
* Membre du [[Chartered Society of Designers]], et gagnante de la médaille Minerva, plus haute récompense de la société.
* En 1966, elle fut promue [[Ordre de l'Empire britannique|Officier de l'Ordre de l’Empire britannique]] pour services rendus à l’industrie de la mode.


== Hommage ==
== Hommage ==
[[Laurent Voulzy]] lui a consacré une chanson.
[[Laurent Voulzy]] lui a consacré une chanson, ''Mary Quant'', en 2001.

== Ouvrage ==
* ''Quant by Quant'', V & A Publishing, 1966, autobiographie, rééd. 2012.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* [[Emilio Cavallini]]
* [[Emilio Cavallini]]
* [[Vidal Sassoon]]
* [[Vidal Sassoon]]

=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* {{Bases art}}
* [http://www.maryquant.co.uk/ Le site de Mary Quant]


{{Portail|mode|Angleterre|années 1960}}
{{Portail|années 1960|mode|Angleterre}}


{{DEFAULTSORT:Quant, Mary}}
{{CLEDETRI:Quant, Mary}}
[[Catégorie:Naissance en février 1934]]
[[Catégorie:Naissance à Blackheath]]
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[[Catégorie:Styliste britannique]]
[[Catégorie:Officier de l'ordre de l'Empire britannique]]
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[[Catégorie:Étudiant de Goldsmiths, University of London]]
[[Catégorie:Dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique]]
[[Catégorie:Dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique]]
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[[Catégorie:Décès en avril 2023]]
[[Catégorie:Décès à 93 ans]]
[[Catégorie:Personnalité britannique incinérée]]

Dernière version du 5 janvier 2024 à 23:14

Mary Quant
Mary Quant en 1966.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
Farley Green (en) (Royaume-Uni)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Barbara Mary Quant
Nationalité
Formation
Goldsmiths, University of London (jusqu'en )
Blackheath High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
Père
Jack Quant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Alexander Plunket Greene (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Orlando Plunket Greene (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Site web
Distinctions

Barbara Mary Quant, dite Mary Quant, est une styliste britannique, née le à Blackheath et morte le dans le Surrey. Elle fait partie des créateurs ayant donné naissance à la minijupe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et débuts dans la mode[modifier | modifier le code]

Née à Blackheath dans le sud-est de Londres de parents enseignants gallois (Jack et Mary Quant, issus d'une famille de mineurs), Mary Quant étudie à la Blackheath High School (en) puis l’illustration à l’université de Goldsmiths (où elle rencontre son futur mari Alexander Plunket-Greene[1]), les écoles d'art étant désormais ouvertes à la classe ouvrière depuis la récente gratuité de l'enseignement supérieur, ce qui est à l'origine du Swinging London[2]. Elle décroche par la suite un poste chez un couturier. En , elle s’associe à son mari[3] et leur comptable Archie McNair pour ouvrir une boutique de fripes sur King's Road à Londres, le « Bazaar », entièrement réaménagé plus tard par le designer Terence Conran[4]. En 1965, à la suite de ces travaux, la boutique nouvelle devient un lieu de rencontres artistiques, mélange de musique, design et art[5].

À la suite des bonnes ventes obtenues pour un modèle innovant de pyjamas, et se trouvant insatisfaite de la variété de vêtements qui lui étaient présentés, Mary Quant décide de créer sa propre ligne de vêtements. Travaillant au départ uniquement seule, elle emploie par la suite une poignée de confectionneurs ; en 1966, elle travaillait avec dix-huit fabricants différents, mis en concurrence.

Création de la mini-jupe et ascension[modifier | modifier le code]

Ses jupes devenaient de plus en plus courtes depuis 1958, une évolution qu’elle considère pratique et libératrice, permettant aux femmes de courir après un bus. La minijupe, qui l’a rendue célèbre, est devenue la référence de la mode des années 1960. La minijupe était également développée par André Courrèges, sans qu'on sache réellement qui a eu l’idée le premier[6],[7]. Mary Quant a nommé la minijupe d’après son modèle de voiture préféré, la Mini 1000[8].

Mini-robe par Mary Quant, années 1960 (collection de la Fondation ethnographique du PéloponnèseNauplie).

En 1961, Mary Quant ouvre un second Bazaar à Knightsbridge. Elle décrit ses boutiques comme « une sorte de cocktail permanent »[9]. Dès le milieu des années 1960, elle exporte le London Look vers les États-Unis[10],[11], tout d'abord chez J. C. Penney[12]. Pour répondre à la demande, elle s’engage dans la production de masse, mettant en place le groupe Ginger[1]. Sa popularité est à son apogée dans les années 1960, époque durant laquelle elle produit la courte « micro-minijupe », le maquillage « boîte de peinture », et les imperméables en plastique. Elle est alors un symbole de la mode de la capitale britannique et fer de lance du Youthquake[8]. À la fin des années 1960, elle lance le short (« hot pants »), qui est sa dernière création de mode. Durant les années 1970 et 1980, elle s’intéresse aux accessoires de maison et au maquillage[1].

La « Mini Quant »[modifier | modifier le code]

En 1988, Mary Quant dessine l’intérieur de la nouvelle Mini 1000 Designer[13],[1] : sièges rayés en noir et blanc, tableau de bord rouge, ceintures de sécurité rouges, sièges conducteur et passager signés en haut à gauche. Le volant porte également la signature de Mary Quant. Les phares, les garde-boue, les poignées de portes et les pare-chocs sont gris mat, à la place des classiques finitions noires ou chromées. Deux mille véhicules sont commercialisés en Grande-Bretagne à partir du  ; un certain nombre de Mini supplémentaires ont été fabriquées pour les marchés étrangers. L’édition spéciale de la Mini a été présentée en deux couleurs de carrosserie : noir et blanc laiteux.

Démission et legs[modifier | modifier le code]

En 2000, elle démissionne de son poste de directrice de Mary Quant Ltd., sa compagnie de cosmétiques, après un rachat par un groupe japonais[1]. Il existe plus de 200 boutiques aux couleurs de Mary Quant au Japon, où la mode Quant garde une certaine popularité.

Mort[modifier | modifier le code]

Mary Quant meurt à l'âge de 93 ans, à son domicile dans le Surrey[1],[14]. Crématisée, ses cendres ont été dispersées dans le jardin de sa propriété[15].

Décorations[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Laurent Voulzy lui a consacré une chanson, Mary Quant, en 2001.

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Quant by Quant, V & A Publishing, 1966, autobiographie, rééd. 2012.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Maud Gabrielson, « Mary Quant est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. Patrick Liegibel, « Révolution dans les sixties : la minijupe », émission Au fil de l'histoire sur France Inter, 29 août 2012.
  3. Chronique de la France, éditions Chronique, page 1182 (ISBN 2-03-503228-8).
  4. (en) « Magical memory tour of London », sur The Daily Telegraph, .
  5. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 213.
  6. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 217.
    « […] la minijupe. Vêtement emblématique s'il en est, elle continue d'alimenter les polémiques. Qui l'a inventée ? Dès le début de sa carrière, Mary Quant remonte les ourlets de plus en plus haut, et André Courrèges présente dans sa collection de 1965 un modèle très court. Quoi qu'il en soit, la mini s'impose […] ».
  7. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 232.
    « Comme Pierre Cardin et Mary Quant, et pratiquement au même moment, il [André Courrèges] raccourcit la jupe. »
  8. a et b Claire Baldewyns, « Une avant-garde qui s'inspire de la jeunesse de la rue », Gala, no 1080,‎ , p. 45 (ISSN 1243-6070).
  9. Norberto Angeletti, Alberto Oliva et al. (trad. de l'anglais par Dominique Letellier, Alice Pétillot), En Vogue : L'histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode, Paris, White Star, , 410 p. (ISBN 978-88-6112-059-4, présentation en ligne), « La décennie de la jeunesse », p. 180.
  10. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1960-… », p. 216.
    « En 1965, elle [Mary Quant] part à l'assaut des États-Unis pour promouvoir le London Look […] Dans la première moitié des années 1960, c'est une « invasion britannique » qui déferle sur les États-Unis, et Mary Quant en représente une facette, de même que le photographe David Bailey et ses séries de photos en plein cœur de Manhattan avec Jean Shrimpton […] ».
  11. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1960-… », p. 225.
    « En 1965, sa tournée promotionnelle aux États-Unis fait sensation : les mannequins défilent pieds nus en dansant sur le podium. la « petite Anglaise » confirme sa position de reine internationale du London look. »
  12. (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1960s, Londres, Conran Octopus, , 114 p. (ISBN 978-1-84091-604-1, présentation en ligne), « Mary Quant - 1967 », p. 74.
  13. Note : originellement appelée la Mini Quant, mais on changea son nom car les diagrammes de popularité étaient contre le fait d’avoir le nom de Quant sur une voiture.
  14. « La styliste britannique Mary Quant, qui a popularisé la mini-jupe, est décédée », Le Soir,‎ (lire en ligne).
  15. Cimetières de France et d'ailleurs

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]