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L’'''Alliance anticommuniste argentine''' ({{lang-es|''Alianza Anticomunista Argentina''}}, ''AAA'' ou ''Triple A''), fondée par [[José López Rega]], était un [[escadron de la mort]] actif en [[Argentine]] lors de la "[[guerre sale]]" dans les années 1970. Celle-ci a fait plus de 30 000 victimes. On estime à environ 1 500 le nombre de victimes de la Triple A elle-même <ref> [http://www.agenciapulsar.org/nota.php?id=9290 Justicia argentina condenó delitos de la Triple A], [[Agencia Pulsar]], 23 avril 2007 {{es}} </ref>.
{{Infobox Faction armée
| nom = Alianza Anticomunista Argentina
| alias = Triple A
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| devise =
| conflit = [[guerre sale]]
| idéologie = [[Anticommunisme]]
| objectifs = Persécution et extermination de personnes liées à des groupes considérés comme [[Marxisme|marxistes]] (critères appliqués dans un spectre très large incluant des organisations comme l'[[ERP]] ou les [[Montoneros]] à des groupes [[Social-démocratie|sociaux-démocrates]], comme l'[[Union civique radicale]])
| statut = Inactif
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L’'''Alliance anticommuniste argentine''' ({{lang-es|''Alianza Anticomunista Argentina''}}, ''AAA'' ou ''Triple A''), fondée par [[José López Rega]], est un ancien [[escadron de la mort]] actif en [[Argentine]] lors de la « [[guerre sale]] » dans les [[années 1970]]. Celle-ci a fait plus de {{nb|30000 victimes}}. On estime à environ {{nb|1500}} le nombre de victimes de la Triple A elle-même<ref>{{es}} [http://www.agenciapulsar.org/nota.php?id=9290 {{"|Justicia argentina condenó delitos de la Triple A}}], [[Agencia Pulsar]], 23 avril 2007.</ref>.


== Fondation de l'escadron de la mort ==
== Fondation de l'escadron de la mort ==
La Triple A a été fondée par José López Rega, également membre de la loge maçonnique italienne [[Propaganda Due]] (P2), impliquée dans la « [[stratégie de la tension]] » en Italie, avec l'aide d'[[Alberto Villar]], vice-chef de la police fédérale argentine et participant de l'[[opération Condor]], [[Rodolfo Eduardo Almiron]], ainsi que l'agent de la [[SIDE]] (les services secrets argentins), Anibal Gordon<ref> [http://www.clarin.com/diario/1999/10/14/e-05402d.htm Quién fue Aníbal Gordon], ''[[El Clarin]]'', 14 octobre 1999 {{es}} </ref>, et son acolyte [[Raúl Guglielminetti]]<ref name=Na2006> [http://www.lanacion.com.ar/nota.asp?nota_id=830369 Guglielminetti, el espía menos secreto], ''[[La Nación (Argentine)|La Nación]]'', 10 août 2006 </ref>{{,}}<ref> [http://www.elpais.com/articulo/espana/ultra/Guglielminetti/llego/Buenos/Aires/elpepiesp/19851226elpepinac_18/Tes/ El 'ultra' Guglielminetti llegó a Buenos Aires], ''[[El Pais]]'', 26 décembre 1985 </ref>. José López Rega se servait des fonds du Ministère des Affaires Sociales qu'il dirigeait pour financer le groupe terroriste. Le but initial de la Triple A était probablement l'élimination physique des partisans de gauche du péronisme, étant donné que Lopez Rega représentait l'aile droite du parti. Postérieurement le groupe paramilitaire élargit les assassinats au reste de la gauche non-péroniste.


La Triple A a été fondée par José López Rega, également membre de la loge maçonnique italienne [[Propaganda Due]] (P2), impliquée dans la « [[stratégie de la tension]] » en Italie, avec l'aide d'[[Alberto Villar]], vice-chef de la police fédérale argentine et participant de l'[[opération Condor]], [[Rodolfo Eduardo Almiron]], ainsi que l'agent de la [[SIDE]] (les services secrets argentins), Anibal Gordon<ref> [http://www.clarin.com/diario/1999/10/14/e-05402d.htm Quién fue Aníbal Gordon], ''[[El Clarin]]'', 14 octobre 1999 {{es}}.</ref>, et son acolyte [[Raúl Guglielminetti]]<ref name=Na2006> [http://www.lanacion.com.ar/nota.asp?nota_id=830369 Guglielminetti, el espía menos secreto], ''[[La Nación (Argentine)|La Nación]]'', 10 août 2006.</ref>{{,}}<ref> [http://www.elpais.com/articulo/espana/ultra/Guglielminetti/llego/Buenos/Aires/elpepiesp/19851226elpepinac_18/Tes/ El 'ultra' Guglielminetti llegó a Buenos Aires], ''[[El Pais]]'', 26 décembre 1985.</ref>. José López Rega se servait des fonds du ministère des Affaires sociales qu'il dirigeait pour financer le groupe terroriste. Le but initial de la Triple A était probablement l'élimination physique des partisans de gauche du péronisme, étant donné que Lopez Rega représentait l'aile droite du parti. Postérieurement le groupe paramilitaire élargit les assassinats au reste de la gauche non-péroniste.
Le 21 novembre 1973, la Triple A essaie sans succès d'assassiner le sénateur [[Hipólito Solari Yrigoyen]] en piégeant une voiture. L'AAA cible ensuite jusqu'à 500 personnes, dont des membres des [[Montoneros]], de l'[[ERP]], des [[Forces armées péronistes]], du [[Parti communiste uruguayen]] (Raúl Feldman Parachnik, le {{date|26|décembre|1974}}, lors d'une opération de la Triple A contre le MAASLA, ou ''Movimiento Argentino Antiimperialista de Solidaridad con Latinoámerica'' <ref name=Inv13> Université de la République, CSIC, et al. (2008) [http://www.universidad.edu.uy/bibliotecas/documentos/2009/Rico/TOMO%203%20digital.pdf Investigación Histórica sobre la dictadura y el terrorismo de Estado en el Uruguay (1973-1985)], tome III, section 5, p.13 sq.. Voir aussi [http://www.larepublica.com.uy/politica/261059-operacion-morgan-diez-anos-de-represion-contra-los-comunistas Operación Morgan: diez años de represión contra los comunistas], ''[[La Republica]]'', 7 juin 2007 </ref>), etc., ou des sympathisants de ces groupes d’extrême gauche ([[Julio Troxler]] le {{date|20|septembre|1974}}), ainsi que des juges, des commissaires de police, des étudiants, des intellectuels, des ouvriers et toutes sortes de militants de gauche, soupçonnés de sympathie pour le communisme, ou de façon plus large, pour la gauche radicale. En mai 1974, elle assassine le curé jésuite [[Carlos Mujica]], membre du [[Mouvement des prêtres du Tiers-monde]] (proche de la [[théologie de la libération]]).


Le {{date-|21 novembre 1973}}, la Triple A essaie sans succès d'assassiner le sénateur [[Hipólito Solari Yrigoyen]] en piégeant une voiture. L'AAA cible ensuite jusqu'à 500 personnes, dont des membres des [[Montoneros]], de l'[[Armée révolutionnaire du peuple (Argentine)|ERP]], des [[Forces armées péronistes]], du [[Parti communiste uruguayen]] (Raúl Feldman Parachnik, le {{date|26|décembre|1974}}, lors d'une opération de la Triple A contre le MAASLA, ou ''Movimiento Argentino Antiimperialista de Solidaridad con Latinoámerica'' <ref name=Inv13> Université de la République, CSIC, et al. (2008) [http://www.universidad.edu.uy/bibliotecas/documentos/2009/Rico/TOMO%203%20digital.pdf Investigación Histórica sobre la dictadura y el terrorismo de Estado en el Uruguay (1973-1985)], tome III, section 5, p.13 sq.. Voir aussi [http://www.larepublica.com.uy/politica/261059-operacion-morgan-diez-anos-de-represion-contra-los-comunistas Operación Morgan: diez años de represión contra los comunistas], ''[[La República (Uruguay)|La Republica]]'', 7 juin 2007.</ref>), etc., ou des sympathisants de ces groupes d’extrême gauche ([[Julio Troxler]] le {{date|20|septembre|1974}}), ainsi que des juges, des commissaires de police, des étudiants, des intellectuels, des ouvriers et toutes sortes de militants de gauche, soupçonnés de sympathie pour le communisme, ou de façon plus large, pour la gauche radicale. En {{date-|mai 1974}}, elle assassine le curé jésuite [[Carlos Mujica]], membre du [[Mouvement des prêtres du Tiers-monde]] (proche de la [[théologie de la libération]]).
De réputation notoire, la Triple A bénéficiait d'un appui tacite important de la part des militaires et du chef de l'armée [[Jorge Rafael Videla]], qui prendra le pouvoir lors du coup d'État de mars 1976. Lors de la dissolution de l'escadron, beaucoup de ses hommes de mains ont été immédiatement recrutés par l'armée pour poursuivre leurs pratiques mais cette fois-ci avec l'appui quasi-officiel de l'appareil d'État.

De réputation notoire, la Triple A bénéficiait d'un appui tacite important de la part des militaires et du chef de l'armée [[Jorge Rafael Videla]], qui prendra le pouvoir lors du coup d'État de {{date-|mars 1976}}. Lors de la dissolution de l'escadron, beaucoup de ses hommes de main ont été immédiatement recrutés par l'armée pour poursuivre leurs pratiques mais cette fois-ci avec l'appui quasi-officiel de l'appareil d'État.


== Des contacts internationaux ==
== Des contacts internationaux ==
Selon des rumeurs non confirmées, certains membres de la Triple A, dont notamment [[Rodolfo Eduardo Almiron]], ont participé à la [[fusillade de Montejurra]] en 1976, en Espagne, lorsque des snipers ont tiré sur la foule de [[Carlisme|Carlistes]] faisant un mort, un an à peine après la mort de [[Francisco Franco|Franco]] <ref>{{lien brisé|url=http://www.quid.fr/2003/415_20.htm|titre= Hugues de Bourbon-Parme se présente comme chef d'un parti carliste prônant le socialisme autogestionnaire, son frère cadet, Sixte-Henrique, étant plus traditionaliste ; leurs partisans ont échangé des coups de feu dans une réunion à Montejurra le 9-5-1976 faisant 1 tué selon le Quid, deux morts selon une source espagnole}}.</ref>. Dans cet épisode, des rumeurs indiquent aussi la présence de [[Stefano delle Chiaie]], néofasciste italien impliqué dans la « [[stratégie de la tension]] », et dont la participation est aussi signalée lors du [[Massacre d'Ezeiza]] en 1973, le jour du retour en Argentine du général Peron massacre auquel la Triple A a participé. D'ailleurs, dans ce complexe réseau d'espionnage et groupes paramilitaires internationaux, de nombreux témoignages lors du massacre d'Ezeiza ont signalé la présence de conseillers qui parlaient en français {{référence nécessaire}}. Il s'agirait de membres de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] exilés en Argentine à la solde de l'armée et des groupes d'extrême droite.
Selon des rumeurs non confirmées, certains membres de la Triple A, dont notamment [[Rodolfo Eduardo Almiron]], ont participé au [[massacre de Montejurra]] en 1976, en Espagne, lorsque des ''{{langue|en|snipers}}'' ont tiré sur la foule de [[Carlisme (Espagne)|Carlistes]] faisant deux morts et plusieurs blessés, un an à peine après la mort de [[Francisco Franco|Franco]]<ref>{{lien brisé|url=http://www.quid.fr/2003/415_20.htm|titre= Hugues de Bourbon-Parme se présente comme chef d'un parti carliste prônant le socialisme autogestionnaire, son frère cadet, Sixte-Henrique, étant plus traditionaliste ; leurs partisans ont échangé des coups de feu dans une réunion à Montejurra le 9-5-1976 faisant 1 tué selon le Quid, deux morts selon une source espagnole}}.</ref>. Dans cet épisode, des rumeurs indiquent aussi la présence de [[Stefano delle Chiaie]], néofasciste italien impliqué dans la « [[stratégie de la tension]] », et dont la participation est aussi signalée lors du [[massacre d'Ezeiza]] en 1973, le jour du retour en Argentine du général Peron {{incise|massacre auquel la Triple A a participé|x}}. D'ailleurs, dans ce complexe réseau d'espionnage et groupes paramilitaires internationaux, de nombreux témoignages lors du massacre d'Ezeiza ont signalé la présence de conseillers qui parlaient en français{{référence nécessaire}}. Il s'agirait de membres de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] exilés en Argentine à la solde de l'armée et des groupes d'extrême droite.


Le juge espagnol [[Baltasar Garzon]] a démontré que Stefano Delle Chiaie avait travaillé avec la Triple A.
Le juge espagnol [[Baltasar Garzon]] a démontré que Stefano Delle Chiaie avait travaillé avec la Triple A.
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Selon le documentaire de [[Marie-Monique Robin]], ''[[Escadrons de la mort, l'école française]]'' (2004), des anciens de l'OAS exilés en Argentine, ainsi que des officiers de renseignement français, ont participé à la formation en techniques de [[contre-insurrection]] de l'armée argentine. Un accord secret liant Paris à Buenos Aires était en vigueur de 1959 à 1981, date de l'élection de [[François Mitterrand]] à la présidence.
Selon le documentaire de [[Marie-Monique Robin]], ''[[Escadrons de la mort, l'école française]]'' (2004), des anciens de l'OAS exilés en Argentine, ainsi que des officiers de renseignement français, ont participé à la formation en techniques de [[contre-insurrection]] de l'armée argentine. Un accord secret liant Paris à Buenos Aires était en vigueur de 1959 à 1981, date de l'élection de [[François Mitterrand]] à la présidence.


Pendant son exil secret en Espagne, Almiron fut le garde de corps du dirigeant politique [[Manuel Fraga Iribarne]], ministre du Tourisme sous Franco puis ministre de l'Intérieur lors de la transition démocratique. Almiron a été retrouvé et capturé par Interpol en Espagne en décembre 2006 et son extradition vers l'Argentine est attendue dans les mois à venir.
Pendant son exil secret en Espagne, Almiron fut le garde de corps du dirigeant politique [[Manuel Fraga Iribarne]], ministre du Tourisme sous Franco puis ministre de l'Intérieur lors de la transition démocratique. Almiron a été retrouvé et capturé par Interpol en Espagne en {{date-|décembre 2006}}. Extradé en Argentine le {{date-|19 mars 2008}}, il est décédé le {{date de décès-|05 juin 2009}} à l'hôpital Ramos Mejia Buenos Aires, où il avait été hospitalisé après avoir passé plus d'un an en détention dans la prison de Marcos Paz et assigné à résidence pour des accusations de crimes contre l'humanité qui pesait contre lui. (source : Los Andes)


D'un autre côté, José María Boccardo, ancien membre de la Triple A, a participé avec [[Jean-Pierre Cherid]] et d'autres dans l'assassinat, en 1978, d'[[Argala]], un ''[[Euskadi ta Askatasuna|etarra]]'' qui avait lui-même participé à l'assassinat du premier ministre de Franco, [[Luis Carrero Blanco]], en 1973 événement déclencheur de la [[transition démocratique espagnole]]<ref> [http://www.elmundo.es/cronica/2003/427/1072098707.html «Yo maté al asesino de Carrero Blanco»], ''[[El Mundo]]'', 27 avril 2003 {{es}} </ref>.
D'un autre côté, José María Boccardo, ancien membre de la Triple A, a participé avec [[Jean-Pierre Cherid]] et d'autres à l'assassinat, en 1978, d'[[José Miguel Beñarán Ordeñana|Argala]], un ''[[Euskadi ta Askatasuna|etarra]]'' qui avait lui-même participé à l'[[Assassinat de Luis Carrero Blanco|assassinat du premier ministre]] de Franco, [[Luis Carrero Blanco]], en 1973 {{incise|événement déclencheur de la [[transition démocratique espagnole]]<ref> [http://www.elmundo.es/cronica/2003/427/1072098707.html «Yo maté al asesino de Carrero Blanco»], ''[[El Mundo (Espagne)|El Mundo]]'', 27 avril 2003 {{es}}.</ref>|x}}.


== Références ==
== Références ==
{{références}}
<references/>


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* ''[[Concentración Nacional Universitaria]]'', groupe péroniste d'extrême-droite
* ''[[Concentración Nacional Universitaria]]'', groupe péroniste d'extrême-droite
* [[Guerre sale]]
* [[Guerre sale]]
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[[Catégorie:Escadron de la mort]]
[[Catégorie:Escadron de la mort]]
[[Catégorie:Extrême droite en Argentine]]
[[Catégorie:Extrême droite en Argentine]]
[[Catégorie:Guerre Sale en Argentine]]
[[Catégorie:Guerre sale en Argentine]]
[[Catégorie:Histoire de l'Argentine]]
[[Catégorie:Histoire de l'Argentine]]
[[Catégorie:Péronisme]]
[[Catégorie:Péronisme]]

Dernière version du 6 janvier 2024 à 22:30

Alianza Anticomunista Argentina
Triple A
Idéologie Anticommunisme
Objectifs Persécution et extermination de personnes liées à des groupes considérés comme marxistes (critères appliqués dans un spectre très large incluant des organisations comme l'ERP ou les Montoneros à des groupes sociaux-démocrates, comme l'Union civique radicale)
Statut Inactif
Fondation
Date de formation années 1970
Pays d'origine Drapeau de l'Argentine Argentine
Fondé par José López Rega
Actions
Mode opératoire Terrorisme, assassinat
Zone d'opération Amérique du Sud
Période d'activité années 1970
Organisation
Chefs principaux José López Rega
Groupe relié Propaganda Due
guerre sale

L’Alliance anticommuniste argentine (espagnol : Alianza Anticomunista Argentina, AAA ou Triple A), fondée par José López Rega, est un ancien escadron de la mort actif en Argentine lors de la « guerre sale » dans les années 1970. Celle-ci a fait plus de 30 000 victimes. On estime à environ 1 500 le nombre de victimes de la Triple A elle-même[1].

Fondation de l'escadron de la mort[modifier | modifier le code]

La Triple A a été fondée par José López Rega, également membre de la loge maçonnique italienne Propaganda Due (P2), impliquée dans la « stratégie de la tension » en Italie, avec l'aide d'Alberto Villar, vice-chef de la police fédérale argentine et participant de l'opération Condor, Rodolfo Eduardo Almiron, ainsi que l'agent de la SIDE (les services secrets argentins), Anibal Gordon[2], et son acolyte Raúl Guglielminetti[3],[4]. José López Rega se servait des fonds du ministère des Affaires sociales qu'il dirigeait pour financer le groupe terroriste. Le but initial de la Triple A était probablement l'élimination physique des partisans de gauche du péronisme, étant donné que Lopez Rega représentait l'aile droite du parti. Postérieurement le groupe paramilitaire élargit les assassinats au reste de la gauche non-péroniste.

Le , la Triple A essaie sans succès d'assassiner le sénateur Hipólito Solari Yrigoyen en piégeant une voiture. L'AAA cible ensuite jusqu'à 500 personnes, dont des membres des Montoneros, de l'ERP, des Forces armées péronistes, du Parti communiste uruguayen (Raúl Feldman Parachnik, le , lors d'une opération de la Triple A contre le MAASLA, ou Movimiento Argentino Antiimperialista de Solidaridad con Latinoámerica [5]), etc., ou des sympathisants de ces groupes d’extrême gauche (Julio Troxler le ), ainsi que des juges, des commissaires de police, des étudiants, des intellectuels, des ouvriers et toutes sortes de militants de gauche, soupçonnés de sympathie pour le communisme, ou de façon plus large, pour la gauche radicale. En , elle assassine le curé jésuite Carlos Mujica, membre du Mouvement des prêtres du Tiers-monde (proche de la théologie de la libération).

De réputation notoire, la Triple A bénéficiait d'un appui tacite important de la part des militaires et du chef de l'armée Jorge Rafael Videla, qui prendra le pouvoir lors du coup d'État de . Lors de la dissolution de l'escadron, beaucoup de ses hommes de main ont été immédiatement recrutés par l'armée pour poursuivre leurs pratiques mais cette fois-ci avec l'appui quasi-officiel de l'appareil d'État.

Des contacts internationaux[modifier | modifier le code]

Selon des rumeurs non confirmées, certains membres de la Triple A, dont notamment Rodolfo Eduardo Almiron, ont participé au massacre de Montejurra en 1976, en Espagne, lorsque des snipers ont tiré sur la foule de Carlistes faisant deux morts et plusieurs blessés, un an à peine après la mort de Franco[6]. Dans cet épisode, des rumeurs indiquent aussi la présence de Stefano delle Chiaie, néofasciste italien impliqué dans la « stratégie de la tension », et dont la participation est aussi signalée lors du massacre d'Ezeiza en 1973, le jour du retour en Argentine du général Peron — massacre auquel la Triple A a participé. D'ailleurs, dans ce complexe réseau d'espionnage et groupes paramilitaires internationaux, de nombreux témoignages lors du massacre d'Ezeiza ont signalé la présence de conseillers qui parlaient en français[réf. nécessaire]. Il s'agirait de membres de l'OAS exilés en Argentine à la solde de l'armée et des groupes d'extrême droite.

Le juge espagnol Baltasar Garzon a démontré que Stefano Delle Chiaie avait travaillé avec la Triple A.

Selon le documentaire de Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française (2004), des anciens de l'OAS exilés en Argentine, ainsi que des officiers de renseignement français, ont participé à la formation en techniques de contre-insurrection de l'armée argentine. Un accord secret liant Paris à Buenos Aires était en vigueur de 1959 à 1981, date de l'élection de François Mitterrand à la présidence.

Pendant son exil secret en Espagne, Almiron fut le garde de corps du dirigeant politique Manuel Fraga Iribarne, ministre du Tourisme sous Franco puis ministre de l'Intérieur lors de la transition démocratique. Almiron a été retrouvé et capturé par Interpol en Espagne en . Extradé en Argentine le , il est décédé le à l'hôpital Ramos Mejia Buenos Aires, où il avait été hospitalisé après avoir passé plus d'un an en détention dans la prison de Marcos Paz et assigné à résidence pour des accusations de crimes contre l'humanité qui pesait contre lui. (source : Los Andes)

D'un autre côté, José María Boccardo, ancien membre de la Triple A, a participé avec Jean-Pierre Cherid et d'autres à l'assassinat, en 1978, d'Argala, un etarra qui avait lui-même participé à l'assassinat du premier ministre de Franco, Luis Carrero Blanco, en 1973 — événement déclencheur de la transition démocratique espagnole[7].

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]