« Musée Aga-Khan » : différence entre les versions

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{{Infobox Musée
L'Aga Khan Museum est un Musée des arts et de la culture islamiques situé à [[Toronto]] au [[Canada]]. Le Musée est le fruit de l'initiative de l'[[Aga Khan]] Trust for Culture, une agence de l'[[Aga Khan]] Development Network. Le Musée abrite des collections de l'art islamique et son héritage, exposant des œuvres provenant de la collection privée de Son Excellence [[Aga Khan]], de l'Institut des Etudes ismaéliennes à [[Londres]] et du Prince et de la Princesse Sadruddin Aga Khan. Le Musée met à l'honneur les contributions des civilisations musulmanes dans les domaines artistique, intellectuel et scientifique.
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Le '''Musée Aga-Khan''' est un musée des arts et de la culture islamiques situé à [[Toronto]] au [[Canada]]. Le musée est le fruit de l'initiative de l'Aga Khan Trust for Culture, une agence de l'Aga Khan Development Network. Le musée abrite des collections de l'art islamique et son héritage, exposant des œuvres provenant de la collection privée d'[[Aga Khan]], de l'Institut des études ismaéliennes à [[Londres]] et du prince et de la princesse Sadruddin Aga Khan. Le musée met à l'honneur les contributions des civilisations musulmanes dans les domaines artistique, intellectuel et scientifique.


== Historique ==
== Historique ==
[[Fichier:Toronto map.png|vignette|gauche|Localisation du musée Aga Khan]]
En 1996, [[Karim Aga Khan IV|Aga Khan]] a acquis le terrain situé 77 Wynford Drive à la société [[Shell (entreprise)|Shell]]. En 2002, il a acheté le terrain adjacent. L'ensemble regroupe le musée Aga Khan, le Centre ismaélien et le parc. Rapidement, l'Aga Khan Development Network a annoncé la mise en place de ces trois projets le {{date-|8 octobre 2002}}. En 2007, la destruction du siège social moderniste des chaussures Bata pour construire le Centre ismaélien, le musée Aga Khan et le parc a créé une controverse. Le {{date-|28 mai 2010}}, le premier ministre canadien [[Stephen Harper]] et [[Aga Khan]] ont assisté à la cérémonie de fondation des trois infrastructures. Le musée a été inauguré le {{date-|18 septembre 2014}}.


== Les infrastructures du musée Aga Khan ==
En 1996, [[Aga Khan]] a acquis le terrain situé 77 Wynford Drive à la société [[Shell]]. En 2002, il a acheté le terrain adjacent. L'ensemble regroupe l'Aga Khan Museum, le Centre ismaélien et le parc. Rapidement, l'Aga Khan Development Network a annoncé la mise en place de ces trois projets le 8 octobre 2002. En 2007, la destruction du siège social moderniste des chaussures Bata pour construire le Centre ismaélien, l'Aga Khan Museum et le parc a créé une controverse. Le 28 mai 2010, le Premier Ministre canadien [[Stephen Harper]] et [[Aga Khan]] ont assisté à la cérémonie de fondation des trois infrastructures. Le Musée a été inauguré le 18 septembre 2014.
Associé à un centre spirituel ismaélien, le musée Aga Khan, fondé par le prince [[Karim Aga Khan]] et son frère Amyn, regroupe les chefs-d'œuvre de l'Islam collectés depuis les années 1950 avec une vision globale du [[Maroc]] à l'[[Iran]]. Il a été complété ensuite par des acquisitions. Avec l'aide de l'expert Souren Melikian, des achats récents de miniatures et de céramiques ont été effectués. Ce lieu a pour ambition d'être un lieu de connaissance de cette culture riche et plurielle.


Les ismaéliens sont une branche des musulmans [[chiites]]. Ils rassemblent seulement 15 millions de fidèles sur le plan international. Initialement envisagé à [[Londres]], le musée a été implanté au [[Canada]] pour plusieurs raisons. La communauté ismaélienne est fortement implantée au [[Canada]]. La collection du musée est d'ailleurs à dominante iranienne, syrienne et égyptienne. De plus, au [[Canada]], il existe un ministère pour le multiculturalisme qui promeut la compréhension, la tolérance et la sécurité.
== Les infrastructures de l'Aga Khan Museum ==


[[Fichier:Aga Khan Museum in Toronto - Entrance.jpg|vignette|droite]]
Associé à un centre spirituel ismaélien, l'Aga Khan Museum, fondé par le Prince [[Karim Aga Khan]] et son frère Amyn, regroupe les chefs-d'oeuvre de l'Islam collectés depuis les années 50 avec une vision globale du [[Maroc]] à l'[[Iran]]. Il a été complété ensuite par des acquisitions. Avec l'aide de l'expert Souren Melikian, des achats récents de miniatures et de céramiques ont été effectués. Ce lieu a pour ambition d'être un lieu de connaissance de cette culture riche et plurielle.


Ce musée, envisagé depuis 2002, est localisé à 15 minutes du centre de [[Toronto]] en voiture. Elle est située sur une parcelle de 7 hectares, dans un jardin au tracé régulier dessiné par Vladimir Djurovic qui rappelle la place d'[[Ispahan]] avec ses deux mosquées de part et d'autre.
Les ismaéliens sont une branche des musulmans [[chiites]]. Ils rassemblent seulement 15 millions de fidèles sur le plan international. Initialement envisagé à [[Londres]], le musée a été implanté au [[Canada]] pour plusieurs raisons. La communauté ismaélienne est fortement implantée au [[Canada]]. La collection du Musée est d'ailleurs à dominante iranienne, syrienne et égyptienne. De plus, au [[Canada]], il existe un ministère pour le Multiculturalisme qui promeut la compréhension, la tolérance et la sécurité.


Deux infrastructures sont mitoyennes. La première est un centre ismaélien construit par [[Charles Correa]] sur les hauteurs les plus élevées du lieu et surmonté d'une pyramide de verre éclairant la salle des prières. La seconde est donc le musée Aga Khan construit par le Japonais [[Fumihiko Maki]].
Ce Musée, envisagé depuis 2002, est localisé à 15 minutes de [[Toronto]] en voiture. Elle est située sur une parcelle de 7 hectares, dans un jardin au tracé régulier dessiné par Vladimir Djurovic qui rappelle la place d'[[Ispahan]] avec ses deux mosquées de part et d'autre.


Du point de vue extérieur, le musée a la forme d'un origami complexe dont les feuilles pliées tentent de se soulever. Il ressemble à une boîte de granit blanc du [[Brésil]]. Les façades minimalistes sont percées de baies horizontales et d'échancrures pour les lanternons du toit.
Deux infrastructures sont mitoyennes. La première est un centre ismaélien construit par [[Charles Correa]] sur les hauteurs les plus élevées du lieu et surmonté d'une pyramide de verre éclairant la salle des prières. La seconde est donc l'[[Aga Khan]] Museum construit par le japonais [[Fumihiko Maki]].


Du point de vue de son aspect intérieur, le musée est un bâtiment rectangulaire centré sur un patio carré, entouré de verres gravés aux motifs géométriques de moucharabiehs qui se reflètent sur les murs blancs. Le bâtiment du musée couvre 10 500 mètres carrés.
Du point de vue extérieur, le Musée a la forme d'un origami complexe dont les feuilles pliées tentent de se soulever. Il ressemble à une boîte de granit blanc du [[Brésil]]. Les façades minimalistes sont percées de baies horizontales et d'échancrures pour les lanternons du toit. Tension et dynamisme se dégagent de cette vision extérieure.


== Missions du Musée Aga-Khan ==
Du point de vue de son aspect intérieur, le Musée est un bâtiment rectangulaire centré sur un patio carré, entouré de verres gravés aux motifs géométriques de moucharabiehs qui se réflétent sur les murs blancs. Une stabilité rigoureuse ressort de cette architecture intérieure.
[[Fichier:Interior courtyard of Aga Khan Museum.jpg|vignette|droite|Cour intérieure du Musée Aga-Khan]]


Ce musée d’art islamique, le tout premier en Amérique du Nord, est riche de plus d’un millier d’œuvres d’art.
== Missions de l'Aga Khan Museum ==


Plusieurs musées au Canada et aux États-Unis abritent des collections d’art islamique, mais le Musée Aga-Khan de Toronto sera le premier du continent à s’y consacrer exclusivement.
Le Directeur du Musée est Henry S. Kim qui a quitté son poste à l'Ashmolean Museum Oxford pour rejoindre le Musée d'Aga Khan. L'objectif du Directeur est d'exposer quatorze siècles d'art musulman mais pas seulement sous une optique traditionnelle artistique. Les arts du spectacle, la danse, la musique, le cinéma et la cuisine seront mis à l'honneur dans les différents espaces du Musée (auditorium, centre de recherche, bibliothèque, lieux pour jeunes publics). Ainsi, des concerts (par exemple [[Djalâl ad-Dîn Rûmî]], mystique persan du XIIIème siècle), des projections ([[Toronto]] Reel Asian International Film Festival), des conférences (symposiums des historiens de l'Islamic Art Associate) et des dégustations (dîner avec un écrivain et anthropologiste culinaire Naomi Duguid) ont été organisés.


Le directeur du musée est Henry Kim qui a quitté son poste à l'[[Ashmolean Museum]] d'[[Oxford]] pour rejoindre le Musée Aga-Khan. L'objectif du directeur est d'exposer quatorze siècles d'art musulman mais pas seulement sous une optique traditionnelle artistique. Les arts du spectacle, la danse, la musique, le cinéma et la cuisine seront mis à l'honneur dans les différents espaces du musée (auditorium, centre de recherche, bibliothèque, lieux pour jeunes publics). Ainsi, des concerts (par exemple [[Djalâl ad-Dîn Rûmî]], mystique persan du {{s-|XIII}}), des projections ([[Toronto]] Reel Asian International Film Festival), des conférences (symposiums des historiens de l'Islamic Art Associate) et des dégustations (dîner avec un écrivain et anthropologiste culinaire Naomi Duguid) ont été organisés.
== Collections de l'Aga Khan Museum ==


== Collections du Musée Aga-Khan ==
Dans l'entrée du Musée, un immense planisphère mural montre la géographie de l'Islam avec ses conquêtes et ses reculs. Les [[Ottomans]], les [[Moghols]] et les [[Kadjars]] sont les plus connus. Mais sont aussi abordés les [[Ghaznévides]], les [[Khwârezm-Shahs]], les [[Ghorides]], les [[Ilkhanides]] et les [[Timourides]].
Dans l'entrée du musée, un immense planisphère mural montre la géographie de l'Islam avec ses conquêtes et ses reculs. Les [[Ottomans]], les [[Moghols]] et les [[Dynastie Kadjar|Kadjar]]s sont les plus connus. Mais sont aussi abordés les [[Ghaznévides]], les [[Khwârezm-Shahs]], les [[Ghorides]], les [[Ilkhanides]] et les [[Timourides]].


Plus de 1000 objets sont présentés de manière chronologique.
Plus d'un millier d'objets sont présentés de manière chronologique.


Les parcours des différentes civilisations musulmanes sont exposés. Ainsi, sont visualisables l'âge d'or syrien avec les Califats [[Omeyyade]] et [[Abbasside]], les égyptiens avec les [[Fatimides]] et [[Al Andalus]]. L'art iranien est aussi mis à l'honneur avec des chefs-d'oeuvre de métal et de papier. Des encensoirs, des bassins de bronze gravé, des porte-étendards, des astrolabes de cuivre ajouré, des corans à la calligraphie étirée et des livres scientifiques de la cour [[Abbasside]] de Bagdad sont présentés.
Les parcours des différentes civilisations musulmanes sont exposés. Ainsi, sont visualisables l'âge d'or [[syrie]]n avec les [[califat]]s [[omeyyade]] et [[abbasside]], les Égyptiens avec les [[Fatimides]] et [[Al Andalus]]. L'art iranien est aussi mis à l'honneur avec des chefs-d'œuvre de métal et de papier. Des encensoirs, des bassins de bronze gravé, des porte-étendards, des [[astrolabe]]s de cuivre ajouré, des corans à la calligraphie étirée et des livres scientifiques de la cour [[abbasside]] de [[Bagdad]] sont présentés.
[[Fichier:Aga Khan Museum in Toronto - Reflecting Pool.jpg|vignette|gauche|Vue de face du musée Aga Khan]]


Les visiteurs du Musée peuvent admirer les nombreux manuscrits médecinaux et pharmaceutiques traduits en latin à [[Tolède]] et à [[Palerme]] comme par exemple le [[Qanûn (Avicenne)]], encyclopédie d'[[Avicenne]] et le Tashrih-e Mansuri, copie du manuel d'anatomie écrit au XIVème siècle par [[Mansour ibn Ilyas]] avec des planches illustrées décrivant squelettes, muscles, critères, veines du corps humain. Ces ouvrages prouvent le passage du savoir des grecs anciens vers l'Europe renaissante par les savants musulmans.
Les visiteurs du musée peuvent admirer les nombreux manuscrits médicinaux et pharmaceutiques traduits en latin à [[Tolède]] et à [[Palerme]], comme le ''[[Qanûn (Avicenne)|Qanûn]]'', encyclopédie d'[[Avicenne]] et le ''Tashrih-e Mansouri'', copie du manuel d'anatomie écrit au {{s-|XIV}} par [[Mansour ibn Ilyas]] avec des planches illustrées décrivant squelettes, muscles, critères, veines du corps humain. Ces ouvrages prouvent le passage du savoir des Grecs anciens vers l'Europe renaissante par les savants musulmans.


[[Fichier:Aga Khan Museum in Toronto - Front entrance floodlit.jpg|vignette|droite|Vue de la face éclairée du Musée Aga-Khan]]
La [[Turquie]] médiévale est mise à l'honneur avec notamment la céramique d'[[Iznik]] (assiette à l'émail luisant, couvertes de tulipes, d'oeillets et de roses).


La [[Turquie]] médiévale est mise à l'honneur avec notamment la céramique d'[[Iznik]] (assiette à l'émail luisant, couvertes de tulipes, d'œillets et de roses).
L'[[Iran]] a connu un bouleversement religieux en 1501 quand le [[chiisme]] est institué en religieux d'Etat par le fondateur de la dynastie [[safavide]] Shâh Esma'il. Le visiteur peut découvrir les enluminures couvrant la portion congrue du folio d'un [[Shâh Nâmeh]] (Livre des rois) du XIVème siècle, des pages aux couleurs brillantes et aux rehauts d'or produites à [[Tabriz]] au XVIème siècle. Dans l'oeuvre « [[Rostam]] poursuit l'onagre [[Akvan]] » (1530-1535), une scène de chasse est montrée sur un fond d'un violent tendre piqué de brins d'herbe. Dans la cour des [[Kayomars]] (approximativement en 1522), page du [[Shâh Nâmeh]] du Shâh [[Tahmasp Ier]], le miniaturiste Soltan Mohammad montre le roi mythique Keyomar, sa famille, sa cour, les animaux de son jardin dans une composition ovale bleue et jaune avec de minuscules visages cachés dans les rochers.

La [[Iran|Perse]] a connu un bouleversement religieux en 1501 quand le [[chiisme]] est institué en religion d'État par le fondateur de la dynastie [[safavide]] Shâh Esma'il. Le visiteur peut découvrir les [[Miniature persane|enluminures]] couvrant la portion congrue du folio d'un ''[[Shâh Nâmeh]]'' (''Livre des rois'') du {{s-|XIV}}, des pages aux couleurs brillantes et aux rehauts d'or produites à [[Tabriz]] au {{s-|XVI}}. Dans l'œuvre ''[[Rostam]] poursuit l'onagre [[Akvan]]'' (1530-1535), une scène de chasse est montrée sur un fond d'un violet tendre piqué de brins d'herbe. Dans la cour des [[Kayomars]] (approximativement en 1522), page du ''[[Shâh Nâmeh]]'' du chah {{Souverain2|Tahmasp Ier}}, le miniaturiste Soltan Mohammad montre le roi mythique Keyomar, sa famille, sa cour, les animaux de son jardin dans une composition ovale bleue et jaune avec de minuscules visages cachés dans les rochers.


La dernière salle est consacrée à l'[[Hindoustan]] sous influence persane et aux productions iraniennes mâtinées d'Occident.
La dernière salle est consacrée à l'[[Hindoustan]] sous influence persane et aux productions iraniennes mâtinées d'Occident.


== Tour européen des collections de l'Aga Khan Museum ==
== Tour européen des collections du Musée Aga-Khan ==

Des œuvres sélectionnées ont été exposées dans plusieurs musées européens.
Des œuvres sélectionnées ont été exposées dans plusieurs musées européens.
Des expositions ont été présentées dans les institutions suivantes :
Des expositions ont été présentées dans les institutions suivantes :

* Palazzo della Pilotta à [[Parme]]
* Palazzo della Pilotta à [[Parme]]
* Ismaili Centre à [[Londres]]
* Ismaili Centre à [[Londres]]
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* CaixaForum à [[Barcelone]]
* CaixaForum à [[Barcelone]]
* Martin-Gropius-Bau à [[Berlin]]
* Martin-Gropius-Bau à [[Berlin]]
* Sakıp Sabancı Museum à [[Istanbul]]
* Musée Sakıp Sabancı à [[Istanbul]]
* [[Musée de l'Ermitage|L'Ermitage]] à [[Saint-Pétersbourg]].
* L' Hermitage à [[St. Petersburg]]


Les expositions ont été largement saluées sur le plan international. L'exposition fait appel à la fois au Dīn et à la Dunya qui peut être traduit par « Esprit&Vie », des aspects religieux et séculaires de la vie qui sont inextricablement mêlés dans les cultures musulmanes.
Les expositions ont été largement saluées sur le plan international. L'exposition fait appel à la fois au Dīn et à la Dunya qui peut être traduit par « Esprit & Vie », des aspects religieux et séculaires de la vie qui sont inextricablement mêlés dans les cultures musulmanes.


Les premières expositions ont été organisées en deux parties : The Word of God mettait en valeur des textes sacrés et des objets en relations avec cette liturgie et The Power of the Sovereign abordait les tribunaux musulmans et leurs personnalités. The route of the Travellers montrait l'étendue géographique du monde islamique.
Les premières expositions ont été organisées en deux parties : ''The Word of God'' mettait en valeur des textes sacrés et des objets en relations avec cette liturgie et ''The Power of the Sovereign'' abordait les tribunaux musulmans et leurs personnalités. ''The route of the Travellers'' montrait l'étendue géographique du monde islamique.


== Projets de l'Aga Khan Museum ==
== Projets du Musée Aga-Khan ==
Le musée reconnaît des manques dans les collections présentées notamment dans le domaine de la céramique d'Asie centrale, de la joaillerie indienne et dans les tapis.
Pour pallier ces lacunes, le musée a l'intention de multiplier les échanges et les dépôts prévus. Par exemple, des accords avec le [[Tadjikistan]] ont été négociés, des formations d'archéologues, des coproductions d'expositions, des prêts d'œuvres du Moyen Âge venues de ses musées. D'autres pays ont été approchés comme la [[Malaisie]], [[Doha]], les musées du [[Musée du Louvre|Louvre]] et de l'[[musée de l'Ermitage|Ermitage]].


Avec l'exposition « À la recherche de l'artiste », de grandes personnalités artistiques du {{s-|XVI}} et du {{s-|XVII}} ont été mises à l'honneur comme [[Behzad]], [[Reza Abbasi]] ou [[Mu'in Musavvir]].
Le Musée reconnaît des manques dans les collections présentées notamment dans le domaine de la céramique d'Asie centrale, de la joaillerie indienne et dans les tapis.
Pour pallier ces lacunes, le Musée a l'intention de multiplier les échanges et les dépôts prévus. Par exemple, des accords avec le [[Tajikistan]] ont été négociés, des formations d'archéologues, des coproductions d'expositions, des prêts d'oeuvres du Moyen-Age venues de ses musées. D'autres pays ont été approchés comme la Malaisie, [[Dohan]], les musées du [[Louvre]] et de l'[[Ermitage]].


L'exposition « Le jardin des idées » présente un panorama des créateurs contemporains [[pakistan]]ais, comme les miniatures d'Imman Qureski ou les tapis de David Chalmers Alesworth.
L'esprit d'ouverture règne sur le Musée. Les expositions temporaires le prouvent.


L'exposition « Le Boutre perdu » évoque l'histoire du voilier arabe du {{s-|IX}} qui a transporté des jarres d'épices, de la vaisselle d'or, des porcelaines chinoises [[Dynastie Tang|Tang]] qui ont été coulées au fond de l'[[océan Indien]]. L'épave a été retrouvée en 1998.
Avec l'exposition « A la recherche de l'artiste », de grandes personnalités artistiques du XVIème siècle et du XVIIème siècle ont été mises à l'honneur comme par exemple [[Behzad]], Reza-e'Abbasi ou [[Mu'in Musavvir]].


Des expositions temporaires futures aborderont l'art au [[Mali]] et l'islam rural.
L'exposition « Le jardin des idées » présente un panorama des créateurs contemporains pakistanais comme les miniatures d'Imman Qureski ou les tapis de David Chalmers Alesworth.


== Références ==
L'exposition « Le Boutre perdu » évoque l'histoire du voilier arabe du IXème siècle qui a transporté des jarres d'épices, de la vaisselle d'or, des porcelaines chinoises Tang qui ont été coulées au fond de l'océan indien. L'épave a été retrouvé en 1998.
{{Traduction/Référence|en|Aga Khan Museum|633696059}}

Les expositions temporaires futures aborderont l'art au [[Mali]] et l'Islam rural.


== Liens externes ==
== Liens externes ==

* [https://www.agakhanmuseum.org/ Site du Museum]
* [https://www.agakhanmuseum.org/ Site du Museum]
* [http://www.lecourrierdelarchitecte.com/_auteur_2198/ Analyse architecturale sur le site du ''Courrier de l'architecte]
* [http://www.connaissancedesarts.com/civilisation/diaporama/au-musee-de-l-aga-khan-de-toronto-108557.php Site du magazine Connaissance des arts - Article exhaustif sur le musée Aga Khan dans l'édition de janvier 2015]


{{Palette|Toronto}}
* {{Traduction/Référence|en|Aga Khan Museum|}}


{{Portail|musées|Toronto|islam}}
* [http://www.lecourrierdelarchitecte.com/_auteur_2198/ Analyse architecturale sur le site du Courrier de l'architecte]


[[Catégorie:Musée d'art à Toronto]]
* [http://www.connaissancedesarts.com/civilisation/diaporama/au-musee-de-l-aga-khan-de-toronto-108557.php Site du magazine Connaissance des arts - Article exhaustif sur l'Aga Khan Museum dans l'édition de janvier 2015 ]
[[Catégorie:Culture musulmane]]

Dernière version du 11 janvier 2024 à 02:17

Musée Aga-Khan
Extérieur du Musée Aga-Khan
Informations générales
Type
Musée des arts et de la culture islamiques
Ouverture
2014
Site web
Localisation
Pays
Canada
Commune
Coordonnées
Carte

Le Musée Aga-Khan est un musée des arts et de la culture islamiques situé à Toronto au Canada. Le musée est le fruit de l'initiative de l'Aga Khan Trust for Culture, une agence de l'Aga Khan Development Network. Le musée abrite des collections de l'art islamique et son héritage, exposant des œuvres provenant de la collection privée d'Aga Khan, de l'Institut des études ismaéliennes à Londres et du prince et de la princesse Sadruddin Aga Khan. Le musée met à l'honneur les contributions des civilisations musulmanes dans les domaines artistique, intellectuel et scientifique.

Historique[modifier | modifier le code]

Localisation du musée Aga Khan

En 1996, Aga Khan a acquis le terrain situé 77 Wynford Drive à la société Shell. En 2002, il a acheté le terrain adjacent. L'ensemble regroupe le musée Aga Khan, le Centre ismaélien et le parc. Rapidement, l'Aga Khan Development Network a annoncé la mise en place de ces trois projets le . En 2007, la destruction du siège social moderniste des chaussures Bata pour construire le Centre ismaélien, le musée Aga Khan et le parc a créé une controverse. Le , le premier ministre canadien Stephen Harper et Aga Khan ont assisté à la cérémonie de fondation des trois infrastructures. Le musée a été inauguré le .

Les infrastructures du musée Aga Khan[modifier | modifier le code]

Associé à un centre spirituel ismaélien, le musée Aga Khan, fondé par le prince Karim Aga Khan et son frère Amyn, regroupe les chefs-d'œuvre de l'Islam collectés depuis les années 1950 avec une vision globale du Maroc à l'Iran. Il a été complété ensuite par des acquisitions. Avec l'aide de l'expert Souren Melikian, des achats récents de miniatures et de céramiques ont été effectués. Ce lieu a pour ambition d'être un lieu de connaissance de cette culture riche et plurielle.

Les ismaéliens sont une branche des musulmans chiites. Ils rassemblent seulement 15 millions de fidèles sur le plan international. Initialement envisagé à Londres, le musée a été implanté au Canada pour plusieurs raisons. La communauté ismaélienne est fortement implantée au Canada. La collection du musée est d'ailleurs à dominante iranienne, syrienne et égyptienne. De plus, au Canada, il existe un ministère pour le multiculturalisme qui promeut la compréhension, la tolérance et la sécurité.

Ce musée, envisagé depuis 2002, est localisé à 15 minutes du centre de Toronto en voiture. Elle est située sur une parcelle de 7 hectares, dans un jardin au tracé régulier dessiné par Vladimir Djurovic qui rappelle la place d'Ispahan avec ses deux mosquées de part et d'autre.

Deux infrastructures sont mitoyennes. La première est un centre ismaélien construit par Charles Correa sur les hauteurs les plus élevées du lieu et surmonté d'une pyramide de verre éclairant la salle des prières. La seconde est donc le musée Aga Khan construit par le Japonais Fumihiko Maki.

Du point de vue extérieur, le musée a la forme d'un origami complexe dont les feuilles pliées tentent de se soulever. Il ressemble à une boîte de granit blanc du Brésil. Les façades minimalistes sont percées de baies horizontales et d'échancrures pour les lanternons du toit.

Du point de vue de son aspect intérieur, le musée est un bâtiment rectangulaire centré sur un patio carré, entouré de verres gravés aux motifs géométriques de moucharabiehs qui se reflètent sur les murs blancs. Le bâtiment du musée couvre 10 500 mètres carrés.

Missions du Musée Aga-Khan[modifier | modifier le code]

Cour intérieure du Musée Aga-Khan

Ce musée d’art islamique, le tout premier en Amérique du Nord, est riche de plus d’un millier d’œuvres d’art.

Plusieurs musées au Canada et aux États-Unis abritent des collections d’art islamique, mais le Musée Aga-Khan de Toronto sera le premier du continent à s’y consacrer exclusivement.

Le directeur du musée est Henry Kim qui a quitté son poste à l'Ashmolean Museum d'Oxford pour rejoindre le Musée Aga-Khan. L'objectif du directeur est d'exposer quatorze siècles d'art musulman mais pas seulement sous une optique traditionnelle artistique. Les arts du spectacle, la danse, la musique, le cinéma et la cuisine seront mis à l'honneur dans les différents espaces du musée (auditorium, centre de recherche, bibliothèque, lieux pour jeunes publics). Ainsi, des concerts (par exemple Djalâl ad-Dîn Rûmî, mystique persan du XIIIe siècle), des projections (Toronto Reel Asian International Film Festival), des conférences (symposiums des historiens de l'Islamic Art Associate) et des dégustations (dîner avec un écrivain et anthropologiste culinaire Naomi Duguid) ont été organisés.

Collections du Musée Aga-Khan[modifier | modifier le code]

Dans l'entrée du musée, un immense planisphère mural montre la géographie de l'Islam avec ses conquêtes et ses reculs. Les Ottomans, les Moghols et les Kadjars sont les plus connus. Mais sont aussi abordés les Ghaznévides, les Khwârezm-Shahs, les Ghorides, les Ilkhanides et les Timourides.

Plus d'un millier d'objets sont présentés de manière chronologique.

Les parcours des différentes civilisations musulmanes sont exposés. Ainsi, sont visualisables l'âge d'or syrien avec les califats omeyyade et abbasside, les Égyptiens avec les Fatimides et Al Andalus. L'art iranien est aussi mis à l'honneur avec des chefs-d'œuvre de métal et de papier. Des encensoirs, des bassins de bronze gravé, des porte-étendards, des astrolabes de cuivre ajouré, des corans à la calligraphie étirée et des livres scientifiques de la cour abbasside de Bagdad sont présentés.

Vue de face du musée Aga Khan

Les visiteurs du musée peuvent admirer les nombreux manuscrits médicinaux et pharmaceutiques traduits en latin à Tolède et à Palerme, comme le Qanûn, encyclopédie d'Avicenne et le Tashrih-e Mansouri, copie du manuel d'anatomie écrit au XIVe siècle par Mansour ibn Ilyas avec des planches illustrées décrivant squelettes, muscles, critères, veines du corps humain. Ces ouvrages prouvent le passage du savoir des Grecs anciens vers l'Europe renaissante par les savants musulmans.

Vue de la face éclairée du Musée Aga-Khan

La Turquie médiévale est mise à l'honneur avec notamment la céramique d'Iznik (assiette à l'émail luisant, couvertes de tulipes, d'œillets et de roses).

La Perse a connu un bouleversement religieux en 1501 quand le chiisme est institué en religion d'État par le fondateur de la dynastie safavide Shâh Esma'il. Le visiteur peut découvrir les enluminures couvrant la portion congrue du folio d'un Shâh Nâmeh (Livre des rois) du XIVe siècle, des pages aux couleurs brillantes et aux rehauts d'or produites à Tabriz au XVIe siècle. Dans l'œuvre Rostam poursuit l'onagre Akvan (1530-1535), une scène de chasse est montrée sur un fond d'un violet tendre piqué de brins d'herbe. Dans la cour des Kayomars (approximativement en 1522), page du Shâh Nâmeh du chah Tahmasp Ier, le miniaturiste Soltan Mohammad montre le roi mythique Keyomar, sa famille, sa cour, les animaux de son jardin dans une composition ovale bleue et jaune avec de minuscules visages cachés dans les rochers.

La dernière salle est consacrée à l'Hindoustan sous influence persane et aux productions iraniennes mâtinées d'Occident.

Tour européen des collections du Musée Aga-Khan[modifier | modifier le code]

Des œuvres sélectionnées ont été exposées dans plusieurs musées européens. Des expositions ont été présentées dans les institutions suivantes :

Les expositions ont été largement saluées sur le plan international. L'exposition fait appel à la fois au Dīn et à la Dunya qui peut être traduit par « Esprit & Vie », des aspects religieux et séculaires de la vie qui sont inextricablement mêlés dans les cultures musulmanes.

Les premières expositions ont été organisées en deux parties : The Word of God mettait en valeur des textes sacrés et des objets en relations avec cette liturgie et The Power of the Sovereign abordait les tribunaux musulmans et leurs personnalités. The route of the Travellers montrait l'étendue géographique du monde islamique.

Projets du Musée Aga-Khan[modifier | modifier le code]

Le musée reconnaît des manques dans les collections présentées notamment dans le domaine de la céramique d'Asie centrale, de la joaillerie indienne et dans les tapis. Pour pallier ces lacunes, le musée a l'intention de multiplier les échanges et les dépôts prévus. Par exemple, des accords avec le Tadjikistan ont été négociés, des formations d'archéologues, des coproductions d'expositions, des prêts d'œuvres du Moyen Âge venues de ses musées. D'autres pays ont été approchés comme la Malaisie, Doha, les musées du Louvre et de l'Ermitage.

Avec l'exposition « À la recherche de l'artiste », de grandes personnalités artistiques du XVIe siècle et du XVIIe siècle ont été mises à l'honneur comme Behzad, Reza Abbasi ou Mu'in Musavvir.

L'exposition « Le jardin des idées » présente un panorama des créateurs contemporains pakistanais, comme les miniatures d'Imman Qureski ou les tapis de David Chalmers Alesworth.

L'exposition « Le Boutre perdu » évoque l'histoire du voilier arabe du IXe siècle qui a transporté des jarres d'épices, de la vaisselle d'or, des porcelaines chinoises Tang qui ont été coulées au fond de l'océan Indien. L'épave a été retrouvée en 1998.

Des expositions temporaires futures aborderont l'art au Mali et l'islam rural.

Références[modifier | modifier le code]

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