« Mahmoud Darwich » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Darwich}}
{{Voir homonymes|Darwich}}
{{Infobox Écrivain
{{Infobox Biographie2
| charte = écrivain
| nom = Mahmoud Darwich<br /><small>''محمود درويش''</small>
| nom = Mahmoud Darwich
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'''Mahmoud Darwich''' (en {{lang-ar|محمود درويش}}), né le {{date-|13 mars 1941}} à [[Al-Birwa]] ([[Palestine mandataire|Palestine sous mandat britannique]]) et mort le {{date-|9 août 2008}} à [[Houston]] ([[Texas]], [[États-Unis]]), est une des figures de proue de la [[poésie]] palestinienne.
'''Mahmoud Darwich''' (en {{lang-ar|محمود درويش}}), né le {{date-|13 mars 1941}} à [[Al-Birwa]] ([[Palestine mandataire|Palestine sous mandat britannique]]) et mort le {{date-|9 août 2008}} à [[Houston]] ([[Texas]], [[États-Unis]]), est une des figures de proue de la [[poésie]] palestinienne<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mahmoud Darwich |url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2008/08/11/mahmoud-darwich-poete_1082386_3382.html |site=lemonde.fr |date=29 août 2008 }}.</ref>.


Il est le président de l'Union des écrivains palestiniens. Il publie plus de vingt volumes de poésie, sept livres en [[prose]] et est rédacteur de plusieurs publications, comme ''Al-jadid'' - ({{lang|rtl|ar|الجديد}} - Le nouveau), ''Al-fajr'' ({{lang|rtl|ar|الفجر}} - L'aube), ''Shu'un filistiniyya'' ({{lang|rtl|ar|شؤون فلسطينية}} - Affaires palestiniennes) et ''Al-Karmel'' ({{lang|rtl|ar|الكرمل}}). Il est reconnu internationalement pour sa [[poésie]] qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui valent de multiples récompenses et il est publié dans au moins vingt-deux langues.
Il est le président de l'Union des écrivains palestiniens. Il publie plus de vingt volumes de poésie, sept livres en [[prose]] et est rédacteur de plusieurs publications, comme ''Al-jadid'' - ({{lang|rtl|ar|الجديد}} - Le nouveau), ''Al-fajr'' ({{lang|rtl|ar|الفجر}} - L'aube), ''Shu'un filistiniyya'' ({{lang|rtl|ar|شؤون فلسطينية}} - Affaires palestiniennes) et ''Al-Karmel'' ({{lang|rtl|ar|الكرمل}}). Il est reconnu internationalement pour sa [[poésie]] qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui valent de multiples récompenses et il est publié dans au moins vingt-deux langues.
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Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birwa, en [[Galilée (région)|Galilée]], à {{unité|9|kilomètres}} à l'est de [[Acre (Israël)|Saint-Jean-d'Acre]] en Palestine sous mandat britannique, faisant partie aujourd'hui du territoire israélien. Il est le deuxième enfant d'une famille musulmane [[sunnisme|sunnite]] de propriétaires terriens, avec quatre frères et trois sœurs. Après l'établissement d'[[Israël]] en [[1948]], la famille Darwich s'enfuit au [[Liban]], où elle resta un an, avant de rentrer clandestinement en Palestine où elle découvre que leur village a été remplacé par un nouveau village juif. La famille s'installe alors à [[Deir al-Asad]].
Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birwa, en [[Galilée (région)|Galilée]], à {{unité|9|kilomètres}} à l'est de [[Acre (Israël)|Saint-Jean-d'Acre]] en Palestine sous mandat britannique, faisant partie aujourd'hui du territoire israélien. Il est le deuxième enfant d'une famille musulmane [[sunnisme|sunnite]] de propriétaires terriens, avec quatre frères et trois sœurs. Après l'établissement d'[[Israël]] en [[1948]], la famille Darwich s'enfuit au [[Liban]], où elle resta un an, avant de rentrer clandestinement en Palestine où elle découvre que leur village a été remplacé par un nouveau village juif. La famille s'installe alors à [[Deir al-Asad]].


Darwich a commencé ses études primaires à Deir Al-Asad, tout en vivant sous la menace constante d'être découvert et exilé par la police israélienne. Plus tard, il finit ses études secondaires à [[Kafar Yassif]], deux kilomètres au Nord de [[Jdeideh]]. Enfin, il part pour [[Haïfa]]. Son premier recueil de poésie fut publié quand il avait dix-neuf ans (''Asafir bila ajniha'', ''Oiseaux sans ailes'', 1960).
Darwich a commencé ses études primaires à Deir Al-Asad, tout en vivant sous la menace constante d'être découvert et exilé par la police israélienne. Plus tard, il finit ses études secondaires à [[Kafar Yassif]], deux kilomètres au Nord de Jdeideh. Enfin, il part pour [[Haïfa]]. Son premier recueil de poésie fut publié quand il avait dix-neuf ans (''Asafir bila ajniha'', ''Oiseaux sans ailes'', 1960).


=== L'exil et le retour ===
=== L'exil et le retour ===
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En 1970 il a été assigné à résidence à [[Haïfa]] à la suite de la publication d'articles politiques jugés trop virulents par la justice en Israël. À la suite de cela, il demande un visa d'étudiant pour quitter le pays. Il se rend à [[Moscou]]. Il y étudie l'économie politique. Il disparaît en 1971. On le retrouve quelque temps plus tard au [[Le Caire|Caire]], où il travaille pour le quotidien ''Al-Ahram''. Puis il part s'installer à [[Beyrouth]], en 1973, il dirige le mensuel ''Shu'un Filistiniyya'' (''Les affaires palestiniennes'') et travaille comme rédacteur en chef au Centre de Recherche Palestinien de l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] et rejoint l'organisation. En 1981, il crée et devient rédacteur en chef du journal littéraire ''Al-Karmel''.
En 1970 il a été assigné à résidence à [[Haïfa]] à la suite de la publication d'articles politiques jugés trop virulents par la justice en Israël. À la suite de cela, il demande un visa d'étudiant pour quitter le pays. Il se rend à [[Moscou]]. Il y étudie l'économie politique. Il disparaît en 1971. On le retrouve quelque temps plus tard au [[Le Caire|Caire]], où il travaille pour le quotidien ''Al-Ahram''. Puis il part s'installer à [[Beyrouth]], en 1973, il dirige le mensuel ''Shu'un Filistiniyya'' (''Les affaires palestiniennes'') et travaille comme rédacteur en chef au Centre de Recherche Palestinien de l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] et rejoint l'organisation. En 1981, il crée et devient rédacteur en chef du journal littéraire ''Al-Karmel''.

[[Fichier:Arafat Darwish Habash.jpg|vignette|[[Yasser Arafat]], Mahmoud Darwich et [[Georges Habache]] en [[Syrie]] vers 1980.]]
Pendant l'été [[1982]], [[Beyrouth]] est l'objet de bombardements du {{date-|13 juin}} au {{date-|12 août}}, l'[[armée de défense d'Israël|armée israélienne]] cherchant à faire fuir l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] de la ville. Darwich relatera la résistance palestinienne au siège israélien dans ''Qasidat Bayrut'' (1982)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Darwich, "La Qasida de Beyrouth"|url=https://www.numance-lettres.fr/agr%C3%A9gation-2018/darwich-la-qasida-de-beyrouth/|site=Site de numance !|consulté le=2017-11-24}}</ref> et ''Madih al-xill al'ali'' (1983). Le poète repart en exil, au [[Le Caire|Caire]], à [[Tunis]] puis à [[Paris]]. En 1987, il est élu au comité exécutif de l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]].
Pendant l'été [[1982]], [[Beyrouth]] est l'objet de bombardements du {{date-|13 juin}} au {{date-|12 août}}, l'[[armée de défense d'Israël|armée israélienne]] cherchant à faire fuir l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] de la ville. Darwich relatera la résistance palestinienne au siège israélien dans ''Qasidat Bayrut'' (1982)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Darwich, "La Qasida de Beyrouth"|url=https://www.numance-lettres.fr/agr%C3%A9gation-2018/darwich-la-qasida-de-beyrouth/|site=Site de numance !|consulté le=2017-11-24}}</ref> et ''Madih al-xill al'ali'' (1983). Le poète repart en exil, au [[Le Caire|Caire]], à [[Tunis]] puis à [[Paris]]. En 1987, il est élu au comité exécutif de l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]].


Un an plus tard, en 1988, un de ses poèmes, ''En traversant les mots passants'', est discuté à la [[Knesset]] ; il est accusé de souhaiter voir partir les [[Juifs]] d'[[Israël]]. Mahmoud Darwich s'en défendra en expliquant qu'il voulait dire qu'ils devaient partir de la [[Bande de Gaza]] et de [[Cisjordanie]]. Le poète écrivit :
Un an plus tard, en 1988, un de ses poèmes, ''En traversant les mots passants'', est discuté à la [[Knesset]] ; il est accusé de souhaiter voir partir les [[Juifs]] d'[[Israël]]. Mahmoud Darwich s'en défendra en expliquant qu'il voulait dire qu'ils devaient partir de la [[bande de Gaza]] et de [[Cisjordanie]]. Le poète écrivit :


« Alors quittez notre Terre<br />
« Alors quittez notre Terre<br />
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Membre du comité exécutif de l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]], président de l'Union des écrivains palestiniens, Mahmoud Darwich est le fondateur et le directeur de l'une des principales revues littéraires arabes, ''Al-Karmel'', qui a cessé de paraître en 1993. La même année, après les [[accords d'Oslo]], Mahmoud Darwish quitte l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]], protestant contre l'attitude conciliante de l'Organisation dans les négociations et « préférant une paix mais une paix juste ».
Membre du comité exécutif de l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]], président de l'Union des écrivains palestiniens, Mahmoud Darwich est le fondateur et le directeur de l'une des principales revues littéraires arabes, ''Al-Karmel'', qui a cessé de paraître en 1993. La même année, après les [[accords d'Oslo]], Mahmoud Darwish quitte l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]], protestant contre l'attitude conciliante de l'Organisation dans les négociations et « préférant une paix mais une paix juste ».


Il continue à être rédacteur en chef du magazine ''Al-Karmel'', et vit à Paris avant de retourner en [[Territoires palestiniens occupés|Palestine]] en 1995, ayant reçu un visa pour voir sa mère. Il eut ainsi la permission de retourner en Palestine pour les funérailles de son ami l'écrivain [[Émile Habibi|Emile Habibi]] et de visiter la ville où il a vécu mais pour quelques jours seulement. Il reçoit une autorisation de séjour des autorités israéliennes et s'installe dans une ville de [[Cisjordanie]], [[Ramallah]], ville où [[Yasser Arafat]] avait ses quartiers.
Il continue à être rédacteur en chef du magazine ''Al-Karmel'', et vit à Paris avant de retourner en [[Territoires palestiniens occupés|Palestine]] en 1995, ayant reçu un visa pour voir sa mère. Il eut ainsi la permission de retourner en Palestine pour les funérailles de son ami l'écrivain [[Émile Habibi]] et de visiter la ville où il a vécu mais pour quelques jours seulement. Il reçoit une autorisation de séjour des autorités israéliennes et s'installe dans une ville de [[Cisjordanie]], [[Ramallah]], ville où [[Yasser Arafat]] avait ses quartiers.


En {{date-|mars 2000}}, [[Yossi Sarid]], ministre israélien de l'Éducation, proposa que certains des poèmes de Mahmoud Darwish soient inclus dans les programmes scolaires israéliens. Mais le premier ministre [[Ehud Barak]] refusa, {{citation|Israël n'est pas prêt.}}
En {{date-|mars 2000}}, [[Yossi Sarid]], ministre israélien de l'Éducation, proposa que certains des poèmes de Mahmoud Darwish soient inclus dans les programmes scolaires israéliens. Mais le premier ministre [[Ehud Barak]] refusa, {{citation|Israël n'est pas prêt.}}


Il est décédé le {{date-|9 août 2008}} aux États-Unis dans un hôpital de Houston<ref>« [http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-08-11-Mahmoud-Darwich Mahmoud Darwich, « le poète des vaincus »] », ''[[Le Monde diplomatique]]'', 11 août 2008.</ref>, où il avait subi une intervention chirurgicale et se trouvait dans un état critique à la suite de complications liées à l'opération. Il avait déjà subi deux opérations du cœur en 1984 et 1998.
Il est décédé le {{date-|9 août 2008}} aux États-Unis dans un hôpital de Houston<ref>« [http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-08-11-Mahmoud-Darwich Mahmoud Darwich, « le poète des vaincus »] », ''[[Le Monde diplomatique]]'', 11 août 2008.</ref>, où il avait subi une intervention chirurgicale et se trouvait dans un état critique à la suite de complications liées à l'opération. Il avait déjà subi deux opérations du cœur en 1984 et 1998<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mahmoud Darwich dernier exil |url=https://www.liberation.fr/culture/2008/08/11/mahmoud-darwich-dernier-exil_77818/ |site=liberation.fr |date=11 août 2008 }}.</ref>.


Après avoir reçu les honneurs à [[Amman]] en [[Jordanie]] où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne [[Mahmoud Abbas]]. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.
Après avoir reçu les honneurs à [[Amman]] en [[Jordanie]] où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne [[Mahmoud Abbas]]. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.


== Œuvre ==
== Œuvre ==
[[Fichier:Arafat Darwish Habash.jpg|vignette|[[Yasser Arafat]], Mahmoud Darwich et [[Georges Habache]] en [[Syrie]] vers 1980.]]
L'œuvre de Darwich, essentiellement poétique, est une véritable défense et illustration d'une terre, d'un peuple, d'une culture en même temps qu'une entreprise hardie de genèse littéraire. Elle est hantée d'un bout à l'autre par une seule idée, une seule référence, un seul corps : la [[Territoires palestiniens occupés|Palestine]]. La solitude et le désarroi de l'[[exil]] exprimés côtoient l'acceptation noble et courageuse où le désespoir profond devient générateur de création, porteur d'une charge poétique intense. L'oeuvre de Darwich fut décrite par [[:en:Yiannis_Ritsos|Yannis Ritsos]] comme {{citation|lyrique épique}}.
L'œuvre de Darwich, essentiellement poétique, est une véritable défense et illustration d'une terre, d'un peuple, d'une culture en même temps qu'une entreprise hardie de genèse littéraire. Elle est hantée d'un bout à l'autre par une seule idée, une seule référence, un seul corps : la [[Territoires palestiniens occupés|Palestine]]. La solitude et le désarroi de l'[[exil]] exprimés côtoient l'acceptation noble et courageuse où le désespoir profond devient générateur de création, porteur d'une charge poétique intense. L'oeuvre de Darwich fut décrite par [[:en:Yiannis_Ritsos|Yannis Ritsos]] comme {{citation|lyrique épique}}.


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* ''Rien qu’une autre année - Anthologie poétique (1966-1982)'', traduit par Abdellatif Laâbi, Minuit, [[1983]], {{ISBN|9782707306654}}
* ''Rien qu’une autre année - Anthologie poétique (1966-1982)'', traduit par Abdellatif Laâbi, Minuit, [[1983]], {{ISBN|9782707306654}}
* ''Palestine, mon pays : l'affaire du poème'', avec la participation de Simone Bitton, Ouri Avnéri et Matitiahu Peled, Minuit, [[1988]], {{ISBN|9782707311887}}
* ''Palestine, mon pays : l'affaire du poème'', avec la participation de Simone Bitton, Ouri Avnéri et Matitiahu Peled, Minuit, [[1988]], {{ISBN|9782707311887}}
* ''Plus rares sont les roses'', traduit par Abdellatif Laâbi, Minuit, [[1989]], {{ISBN|9782707312839}}
* ''[[Plus rares sont les roses]]'', traduit par Abdellatif Laâbi, Minuit, [[1989]], {{ISBN|9782707312839}}


* ''Chronique de la tristesse ordinaire, suivi de Poèmes palestiniens'', traduit par Olivier Carré, Cerf, 1989, {{ISBN|9782204031820}}
* ''Chronique de la tristesse ordinaire, suivi de Poèmes palestiniens'', traduit par Olivier Carré, Cerf, 1989, {{ISBN|9782204031820}}


* ''Une mémoire pour l’oubli'', traduit par Yves Gonzalez-Quijano et [[Farouk Mardam-Bey]], Actes Sud, [[1994]], {{ISBN|978-2-7427-0164-3}}
* ''[[Une mémoire pour l'oubli]]'', traduit par Yves Gonzalez-Quijano et [[Farouk Mardam-Bey]], Actes Sud, [[1994]], {{ISBN|978-2-7427-0164-3}}
* ''La Palestine comme métaphore'', traduit par Elias Sanbar, Coll. Sindbad, Actes Sud, [[1997]], {{ISBN|978-2-7427-1162-8}}
* ''[[La Palestine comme métaphore]]'', traduit par Elias Sanbar, Coll. Sindbad, Actes Sud, [[1997]], {{ISBN|978-2-7427-1162-8}}
* ''Au dernier soir sur cette terre'', traduit par Elias Sanbar, Coll. Sindbad, Actes Sud, [[1999]], {{ISBN|978-2-7427-2209-9}}
* ''Au dernier soir sur cette terre'', traduit par Elias Sanbar, Coll. Sindbad, Actes Sud, [[1999]], {{ISBN|978-2-7427-2209-9}}
* ''Le lit de l'étrangère'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2000]], {{ISBN|2-7427-2907-0}}
* ''Le lit de l'étrangère'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2000]], {{ISBN|2-7427-2907-0}}
* ''La terre nous est étroite et autres poèmes,'' traduit par [[Elias Sanbar]], Coll. Poésie, [[La Nouvelle Revue française|NRF]], [[Éditions Gallimard|Gallimard]], [[2000]].
* ''[[La terre nous est étroite et autres poèmes]],'' traduit par [[Elias Sanbar]], Coll. Poésie, [[La Nouvelle Revue française|NRF]], [[Éditions Gallimard|Gallimard]], [[2000]].
* ''Murale'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2003]], {{ISBN|978-2-7427-4239-4}}
* ''Murale'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2003]], {{ISBN|978-2-7427-4239-4}}
* ''État de siège'', illustrations d'Olivier Thébaud, traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2004]], {{ISBN|978-2-7427-4804-4}}
* ''État de siège'', illustrations d'Olivier Thébaud, traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2004]], {{ISBN|978-2-7427-4804-4}}
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* ''Comme des fleurs d'amandier ou plus loin (poèmes)'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2007]], {{ISBN|978-2-7427-7017-5}}
* ''Comme des fleurs d'amandier ou plus loin (poèmes)'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2007]], {{ISBN|978-2-7427-7017-5}}
* ''Anthologie poétique'', traduit par Elias Sanbar, Coll. Babel, Actes Sud, [[2009]], {{ISBN|978-2-7427-8117-1}}
* ''Anthologie poétique'', traduit par Elias Sanbar, Coll. Babel, Actes Sud, [[2009]], {{ISBN|978-2-7427-8117-1}}
* ''La Trace du papillon, Journal poétique (Eté 2006 - été 2007)'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2009]], {{ISBN|978-2-7427-8264-2}}
* ''[[La Trace du papillon]], Journal poétique (Eté 2006 - été 2007)'', traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2009]], {{ISBN|978-2-7427-8264-2}}
* ''Je ne veux pas de fin à ce poème… ''(لا أريد لهذه القصيدة ان تنتهي ), Riyad El-Rayyes, [[2009]] (رياض الريس)
* ''Je ne veux pas de fin à ce poème… ''(لا أريد لهذه القصيدة ان تنتهي ), Riyad El-Rayyes, [[2009]] (رياض الريس)
* ''Le lanceur de dés et autres poèmes'', photos de Ernest Pignon-Ernest, traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2010]], {{ISBN|978-2-7427-9030-2}}
* ''Le lanceur de dés et autres poèmes'', photos de Ernest Pignon-Ernest, traduit par Elias Sanbar, Actes Sud, [[2010]], {{ISBN|978-2-7427-9030-2}}
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[[Thierry Machuel]], Opus 61 : Amal waqti pour baryton et cornet à bouquin sur des textes en arabe de Mahmoud Darwich, Création Marcel Pérès et Jean Tubéry, le dimanche {{date-|27 septembre 2010}},Clairvaux, festival "Ombres et lumières"
[[Thierry Machuel]], Opus 61 : Amal waqti pour baryton et cornet à bouquin sur des textes en arabe de Mahmoud Darwich, Création Marcel Pérès et Jean Tubéry, le dimanche {{date-|27 septembre 2010}},Clairvaux, festival "Ombres et lumières"


En 2014, Dernière Bande<ref>{{lien web |titre=DERNIÈRE BANDE - Le label de Rodolphe Burger |url=http://dernierebandemusic.com/ |site=DERNIÈRE BANDE |consulté le=06-10-2020}}.</ref>, le label de [[Rodolphe Burger]], publie un disque intitulé ''Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich''<ref name="r38WK4O">http://dernierebandemusic.com/catalogue/#!/Rodolphe-Burger-Cantique-des-cantiques-&-Hommage-%C3%A0-Mahmoud-Darwich/p/43438408/category=1733181</ref> comportant deux morceaux, dont le second, "S'envolent les colombes", d'une durée de quarante minutes et quarante-cinq secondes, est construit autour du poème éponyme du poète, dans une traduction d'Elias Sanbar. D'après le site du label <ref name="r38WK4O" /> et la jaquette de ce disque, ce dernier morceau fut enregistré au Théâtre Molière (Scène nationale de Sète et du bassin de Thau)<ref>{{lien web |titre=Théâtre Molière → Sète |url=http://www.theatredesete.com/ |site=Théâtre Molière → Sète |consulté le=06-10-2020}}.</ref> le {{date-|12 mars 2010}}.
En 2014, Dernière Bande<ref>{{lien web |titre=DERNIÈRE BANDE - Le label de Rodolphe Burger |url=http://dernierebandemusic.com/ |site=DERNIÈRE BANDE |consulté le=06-10-2020}}.</ref>, le label de [[Rodolphe Burger]], publie un disque intitulé ''Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich''<ref name="r38WK4O">{{Lien brisé |url= http://dernierebandemusic.com/catalogue/#!/Rodolphe-Burger-Cantique-des-cantiques-&-Hommage-%C3%A0-Mahmoud-Darwich/p/43438408/category=1733181 |titre=dernierebandemusic.com/catalog… |brisé le=06-05-2023}}.</ref> comportant deux morceaux, dont le second, "S'envolent les colombes", d'une durée de quarante minutes et quarante-cinq secondes, est construit autour du poème éponyme du poète, dans une traduction d'Elias Sanbar. D'après le site du label <ref name="r38WK4O" /> et la jaquette de ce disque, ce dernier morceau fut enregistré au Théâtre Molière (Scène nationale de Sète et du bassin de Thau)<ref>{{lien web |titre=Théâtre Molière → Sète |url=http://www.theatredesete.com/ |site=Théâtre Molière → Sète |consulté le=06-10-2020}}.</ref> le {{date-|12 mars 2010}}.


== Sur Mahmoud Darwich ==
== Sur Mahmoud Darwich ==
[[Fichier:Mahmoud_Darwish_tag.jpg|vignette|Portrait de Mahmoud Darwish.]]


=== Films ===
=== Films ===
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=== Études ===
=== Études ===


* En [[2001]], est publié, chez iDLivre, le premier [[Essai (littérature)|essai]] [[biographie|biographique]] en langue française sur la vie et l'œuvre du poète [[palestiniens|palestinien]] : ''Mahmoud Darwich et la nouvelle Andalousie'', fruit du travail de [[François Xavier (écrivain)|François Xavier]] (qui sera réédité en [[2002]]).
* En [[2001]] est publié, chez iDLivre, le premier [[Essai (littérature)|essai]] [[biographie|biographique]] en langue française sur la vie et l'œuvre du poète [[palestiniens|palestinien]] : ''Mahmoud Darwich et la nouvelle Andalousie'', fruit du travail de [[François Xavier (écrivain)|François Xavier]] (qui sera réédité en [[2002]]).
* En [[2004]], parait chez Autres Temps, ''Mahmoud Darwich dans l’exil de sa langue'', une version actualisée et augmentée d'un dernier chapitre.
* En [[2004]] paraît chez Autres Temps, ''Mahmoud Darwich dans l’exil de sa langue'', une version actualisée et augmentée d'un dernier chapitre.
[[Reuven Snir]], universitaire israélien d'origine irakienne, a consacré un ouvrage et plusieurs articles en arabe, en hébreu, et en anglais à l'œuvre de Mahmoud Darwich.
[[Reuven Snir]], universitaire israélien d'origine irakienne, a consacré un ouvrage et plusieurs articles en arabe, en hébreu, et en anglais à l'œuvre de Mahmoud Darwich.
* [[Reuven Snir]], " "Sur cette terre, ce qui vaut la peine d'être vécu : sur les bouleversements de l'âme palestinienne de Mahmoud Darwich à Imil Habibi" [en arabe et en hébreu], ''al-Minbar'' ― The Van Leer Jerusalem Institute (consultable en ligne, http://www.forum.vanleer.org.il/) (2015).
* [[Reuven Snir]], "Sur cette terre, ce qui vaut la peine d'être vécu : sur les bouleversements de l'âme palestinienne de Mahmoud Darwich à Imil Habibi" [en arabe et en hébreu], ''al-Minbar'' ― The Van Leer Jerusalem Institute (consultable en ligne, http://www.forum.vanleer.org.il/) (2015).
* “‘Will Homer Be Born After Us?’: Intertextuality and Myth in Maḥmūd Darwīsh’s Poetry in the 1980s,” [en anglais] [" "Homère naîtra-t-il après nous ?" Intertextualité et mythe dans la poésie de Mahmoud Darwih des années 1980"], ''alKarmil ― Studies in Arabic Language and Literature'' 25-26 (2004-2005), pp. 17-85.
* “‘Will Homer Be Born After Us?’: Intertextuality and Myth in Maḥmūd Darwīsh’s Poetry in the 1980s,” [en anglais] [" "Homère naîtra-t-il après nous ?" Intertextualité et mythe dans la poésie de Mahmoud Darwih des années 1980"], ''alKarmil ― Studies in Arabic Language and Literature'' 25-26 (2004-2005), pp. 17-85.
* [[Reuven Snir]], ''Mahmoud Darwich, 50 ans de poésie'' [en hébreu], (Tel Aviv: Keshev, 2015)
* [[Reuven Snir]], ''Mahmoud Darwich, 50 ans de poésie'' [en hébreu] (Tel Aviv: Keshev, 2015)
* Poétique et politique : la poésie de Mahmoud Darwich<ref>{{Lien web|langue=FR|titre=Poétique et politique : la poésie de Mahmoud Darwich|url=http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100657260|site=www.lcdpu.fr|consulté le=2018-03-27}}</ref>, Édité par Marie-Hélène Avril-Hilal, Sobhi Boustanz
* ''Poétique et politique : la poésie de Mahmoud Darwich''<ref>{{Lien web|langue=FR|titre=Poétique et politique : la poésie de Mahmoud Darwich|url=http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100657260|site=www.lcdpu.fr|consulté le=2018-03-27}}</ref>, édité par Marie-Hélène Avril-Hilal, Sobhi Boustanz


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
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== Distinctions ==
== Distinctions ==
[[Fichier:Plaque_place_Mahmoud-Darwich,_Paris_6e.jpg|vignette|Place Mahmoud Darwich dans le [[6e arrondissement de Paris|{{6e}} arrondissement]] de [[Paris]].]]


=== Hommage ===
=== Décorations ===


* [[Fichier:National_Order_of_Merit_-_Athir_v.1_(Algeria)_-_ribbon_bar.gif|50x50px]] Commandeur de l'[[Ordre du Mérite national (Algérie)|ordre du Mérite national]] (Algérie) ;
* [[Place Mahmoud-Darwich]] (Paris)
* {{Déco CdrOAL}} (France)<ref>[https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfIR.action?irId=FRAN_IR_026438 Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.]</ref> ;
* [[Fichier:SYR_Order_Merit_1kl_rib.png|50x50px|SYR Order Merit 1kl rib]] Grand-cordon de l'[[Ordre du Mérite civil (Syrie)|ordre du Mérite civil]] (Syrie) ;
* [[Fichier:TN_Order_Merit_Rib.png|bordure|50x50px|Ordre national du Mérite (Tunisie)]] Grand-cordon de l'[[Liste des ordres, décorations et médailles de la Tunisie#Ordres républicains|ordre national du Mérite]] (Tunisie).


=== Prix et récompenses ===
=== Prix et récompenses ===
=== Hommage ===


* [[Place Mahmoud-Darwich]] (Paris) ;
* Prix Lotus ([[1969]]; de l'Union des écrivains afro-asiatiques)
* Rue Mahmoud Darwich à [[La Courneuve]] ;
* [[Prix Lénine pour la paix]] ([[1983]]; de l'Union Soviétique)
* Rue Mahmoud Darwich à [[Tunis]].
* Prix de la liberté culturelle de la Fondation Lannan ([[2002]])
[[Fichier:Plaque_Rue_Mahmoud_Darwich_-_La_Courneuve_(FR93)_-_2022-07-30_-_1.jpg|vignette|Plaque Rue Mahmoud Darwich à [[La Courneuve]].]]
* [[Prix de la paix Erich-Maria-Remarque]] en [[2003 en littérature|2003]].
=== Prix et récompenses ===
* Prix [[Claus von Amsberg|Prince Claus]] ([[2004]])
* Prix Lotus ([[1969]]; de l'Union des écrivains afro-asiatiques) ;

* [[Prix Lénine pour la paix]] ([[1983]]; de l'Union Soviétique) ;
=== Décorations ===
* Prix de la liberté culturelle de la Fondation Lannan ([[2002]]) ;

* [[Prix de la paix Erich-Maria-Remarque]] ([[2003 en littérature|2003]]) ;
* Médaille de commandeur l'[[Ordre des Arts et des Lettres|ordre du mérite des arts et lettres]] ([[1997]]; de la France)<ref>[https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfIR.action?irId=FRAN_IR_026438 Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.]</ref>
* {{Lien|langue=en|trad=Al Owais Award|fr=Prix Sultan Bin Ali Al Owais|texte=Prix Sultan Bin Ali Al Owais}} (2004) ;
* Prix [[Claus von Amsberg|Prince Claus]] ([[2004]]) ;
* Médaille d'or des [[Soirées poétiques de Struga]] (2007) ;
* Grand prix du Forum International de la Poésie Arabe (2007) ;
* Grand prix de la Poésie arabe (2008 ; Maroc).


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{autorité}}
{{Liens}}
* {{en}} [http://www.mahmouddarwish.com/ui/english/ShowContent.aspx?ContentId=1 Site officiel de Mahmoud Darwich]
* {{fr}} [http://mahmoud-darwich.chez-alice.fr/accueil.html Site en français sur l'actualité et l'œuvre de Darwich]
* {{fr}} [http://mahmoud-darwich.chez-alice.fr/accueil.html Site en français sur l'actualité et l'œuvre de Darwich]
* {{fr}} « [https://www.humanite.fr/2004-04-15_Cultures_-Mahmoud-Darwich-Pour-moi-la-poesie-est-liee-a-la-paix Pour moi, la poésie est liée à la paix] », entretien dans le journal ''L'Humanité'', {{date-|15 avril 2004}}
* {{fr}} « [https://www.humanite.fr/2004-04-15_Cultures_-Mahmoud-Darwich-Pour-moi-la-poesie-est-liee-a-la-paix Pour moi, la poésie est liée à la paix] », entretien dans le journal ''L'Humanité'', {{date-|15 avril 2004}}
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Dernière version du 15 janvier 2024 à 22:58

Mahmoud Darwich
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
محمود درويشVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Zaki Darwish (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Rana Kabbani (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique
Influencé par
Abu Salma (en), Ziyad Abd al-Fattah (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Lotus Prize for Literature (en) ()
Prix Lénine pour la paix ()
Commandeur des Arts et des Lettres‎ ()
Lannan Cultural Freedom Prize (d) ()
Prix du Prince Claus ()
Lauriers d'or ()
International Nazim Hikmet Poetry Award (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش), né le à Al-Birwa (Palestine sous mandat britannique) et mort le à Houston (Texas, États-Unis), est une des figures de proue de la poésie palestinienne[1].

Il est le président de l'Union des écrivains palestiniens. Il publie plus de vingt volumes de poésie, sept livres en prose et est rédacteur de plusieurs publications, comme Al-jadid - (الجديد - Le nouveau), Al-fajr (الفجر - L'aube), Shu'un filistiniyya (شؤون فلسطينية - Affaires palestiniennes) et Al-Karmel (الكرمل). Il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui valent de multiples récompenses et il est publié dans au moins vingt-deux langues.

Il est connu pour son engagement au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Élu membre du comité exécutif de l'OLP en 1987, il quitte l'organisation en 1993 pour protester contre les accords d'Oslo. Après plus de trente ans de vie en exil, il peut rentrer sous conditions en Palestine, où il s'installe à Ramallah.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et premiers poèmes[modifier | modifier le code]

Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birwa, en Galilée, à 9 kilomètres à l'est de Saint-Jean-d'Acre en Palestine sous mandat britannique, faisant partie aujourd'hui du territoire israélien. Il est le deuxième enfant d'une famille musulmane sunnite de propriétaires terriens, avec quatre frères et trois sœurs. Après l'établissement d'Israël en 1948, la famille Darwich s'enfuit au Liban, où elle resta un an, avant de rentrer clandestinement en Palestine où elle découvre que leur village a été remplacé par un nouveau village juif. La famille s'installe alors à Deir al-Asad.

Darwich a commencé ses études primaires à Deir Al-Asad, tout en vivant sous la menace constante d'être découvert et exilé par la police israélienne. Plus tard, il finit ses études secondaires à Kafar Yassif, deux kilomètres au Nord de Jdeideh. Enfin, il part pour Haïfa. Son premier recueil de poésie fut publié quand il avait dix-neuf ans (Asafir bila ajniha, Oiseaux sans ailes, 1960).

L'exil et le retour[modifier | modifier le code]

À la fin de ses études, Mahmoud Darwich commence à publier des poèmes et des articles dans des journaux et magazines comme Al-Ittihad et Al-Jadid, pour lequel il deviendra plus tard rédacteur. En 1961, il rejoint secrètement le Parti communiste d'Israël, le Maki, et commence à travailler comme rédacteur adjoint de Al-fajr.

Il sera plusieurs fois arrêté et emprisonné pour ses écrits et activités politiques entre 1961 et 1967. En 1964, il sera reconnu internationalement comme une voix de la résistance palestinienne grâce à son recueil Rameaux d'olivier (Awraq Al-zaytun). Le poème Identité (Inscris : Je suis arabe, en langue arabe Bitaqat huwiyya: Sajel ana arabi), le plus célèbre du recueil, dépasse rapidement les frontières palestiniennes pour devenir un hymne chanté dans tout le monde arabe.

En 1970 il a été assigné à résidence à Haïfa à la suite de la publication d'articles politiques jugés trop virulents par la justice en Israël. À la suite de cela, il demande un visa d'étudiant pour quitter le pays. Il se rend à Moscou. Il y étudie l'économie politique. Il disparaît en 1971. On le retrouve quelque temps plus tard au Caire, où il travaille pour le quotidien Al-Ahram. Puis il part s'installer à Beyrouth, en 1973, il dirige le mensuel Shu'un Filistiniyya (Les affaires palestiniennes) et travaille comme rédacteur en chef au Centre de Recherche Palestinien de l'OLP et rejoint l'organisation. En 1981, il crée et devient rédacteur en chef du journal littéraire Al-Karmel.

Pendant l'été 1982, Beyrouth est l'objet de bombardements du au , l'armée israélienne cherchant à faire fuir l'OLP de la ville. Darwich relatera la résistance palestinienne au siège israélien dans Qasidat Bayrut (1982)[2] et Madih al-xill al'ali (1983). Le poète repart en exil, au Caire, à Tunis puis à Paris. En 1987, il est élu au comité exécutif de l'OLP.

Un an plus tard, en 1988, un de ses poèmes, En traversant les mots passants, est discuté à la Knesset ; il est accusé de souhaiter voir partir les Juifs d'Israël. Mahmoud Darwich s'en défendra en expliquant qu'il voulait dire qu'ils devaient partir de la bande de Gaza et de Cisjordanie. Le poète écrivit :

« Alors quittez notre Terre
Nos rivages, notre mer
Notre blé, notre sel, notre blessure. »

Membre du comité exécutif de l'OLP, président de l'Union des écrivains palestiniens, Mahmoud Darwich est le fondateur et le directeur de l'une des principales revues littéraires arabes, Al-Karmel, qui a cessé de paraître en 1993. La même année, après les accords d'Oslo, Mahmoud Darwish quitte l'OLP, protestant contre l'attitude conciliante de l'Organisation dans les négociations et « préférant une paix mais une paix juste ».

Il continue à être rédacteur en chef du magazine Al-Karmel, et vit à Paris avant de retourner en Palestine en 1995, ayant reçu un visa pour voir sa mère. Il eut ainsi la permission de retourner en Palestine pour les funérailles de son ami l'écrivain Émile Habibi et de visiter la ville où il a vécu mais pour quelques jours seulement. Il reçoit une autorisation de séjour des autorités israéliennes et s'installe dans une ville de Cisjordanie, Ramallah, ville où Yasser Arafat avait ses quartiers.

En , Yossi Sarid, ministre israélien de l'Éducation, proposa que certains des poèmes de Mahmoud Darwish soient inclus dans les programmes scolaires israéliens. Mais le premier ministre Ehud Barak refusa, « Israël n'est pas prêt. »

Il est décédé le aux États-Unis dans un hôpital de Houston[3], où il avait subi une intervention chirurgicale et se trouvait dans un état critique à la suite de complications liées à l'opération. Il avait déjà subi deux opérations du cœur en 1984 et 1998[4].

Après avoir reçu les honneurs à Amman en Jordanie où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Yasser Arafat, Mahmoud Darwich et Georges Habache en Syrie vers 1980.

L'œuvre de Darwich, essentiellement poétique, est une véritable défense et illustration d'une terre, d'un peuple, d'une culture en même temps qu'une entreprise hardie de genèse littéraire. Elle est hantée d'un bout à l'autre par une seule idée, une seule référence, un seul corps : la Palestine. La solitude et le désarroi de l'exil exprimés côtoient l'acceptation noble et courageuse où le désespoir profond devient générateur de création, porteur d'une charge poétique intense. L'oeuvre de Darwich fut décrite par Yannis Ritsos comme « lyrique épique ».

En 2016, l'anthologie La Terre nous est étroite entre aux programmes des sessions 2017 et 2018 de l'agrégation de lettres modernes, sous la question de littérature comparée "Formes de l'action poétique", aux côtés de René Char et Federico García Lorca.

L'œuvre en prose de Darwich comprend un récit, Une mémoire pour l'oubli, qui restitue un jour de la vie d'un homme, le poète lui-même, pendant le siège de Beyrouth en 1982 par les troupes israéliennes.

  • Chronique de la tristesse ordinaire, suivi de Poèmes palestiniens, traduit par Olivier Carré, Cerf, 1989, (ISBN 9782204031820)

Interprétations musicales[modifier | modifier le code]

Beaucoup des poèmes de Mahmoud Darwich ont été interprétés par des chanteurs tels que Marcel Khalifé, Magida El Roumi, Egin et Ahmed Qa'abour.
En 1984, Marcel Khalifé compose et dirige Ahmad al Arabi, un opéra poétique écrit par Mahmoud Darwich. Les chanteurs sont Marcel Khalifé et Oumayma el-Khalil, les chœurs sont assurés par l'ensemble al-Mayadine.
En 1996, 1999 et 2003, le musicien Marcel Khalifé a été trainé en justice pour blasphème et insulte aux valeurs religieuses, à cause d'une chanson intitulée Je suis Joseph, oh père, qui a été écrite par Darwish et citait un verset du Coran. Dans ce poème, Darwich partageait la peine de Joseph, rejeté voire haï par ses frères pour être l'élu de Dieu. « Oh mon père, Je suis Joseph, et mes frères ne m'aiment pas et ne me veulent pas parmi eux. » Mais certains chefs religieux prirent sa défense comme Youssef al Qaradawi ce qui calma les tensions.
Les frères Joubran Le Trio Joubran ont accompagné à plusieurs reprises au son du Oud des récitals de Mahmoud Darwish, dont le tout dernier à Arles en . Le chanteur Libanais Georges Qurmuz donne une interprétation émouvante de « Carte d'identité » en 2000. En 2002, la chanteuse comédienne Dominique Devals et la Mini Compagnie Laccarrière ont mis en musique Onze astres sur l'épilogue andalou (suite de onze poèmes évoquant le départ des Arabes de l'Andalousie), traduits en français par Elias Sanbar aux éditions Actes Sud. La musique est signée par Philippe Laccarrière, contrebassiste de Jazz, et l'œuvre a été enregistrée en 2006 sur CD. Les mêmes ont également mis en musique, cette fois pour un big band de Jazz "le dernier discours de l'homme rouge", poème en hommage aux Indiens d'Amérique, interprété pour la première fois en présence de Mahmoud Darwich en à l'Unesco. En 2012, la compagnie Brozzoni, reprend les écrits de Darwich pour en faire un spectacle théâtre et musical, "Quand m'embrasseras-tu ?".

Thierry Machuel, Opus 61 : Amal waqti pour baryton et cornet à bouquin sur des textes en arabe de Mahmoud Darwich, Création Marcel Pérès et Jean Tubéry, le dimanche ,Clairvaux, festival "Ombres et lumières"

En 2014, Dernière Bande[5], le label de Rodolphe Burger, publie un disque intitulé Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich[6] comportant deux morceaux, dont le second, "S'envolent les colombes", d'une durée de quarante minutes et quarante-cinq secondes, est construit autour du poème éponyme du poète, dans une traduction d'Elias Sanbar. D'après le site du label [6] et la jaquette de ce disque, ce dernier morceau fut enregistré au Théâtre Molière (Scène nationale de Sète et du bassin de Thau)[7] le .

Sur Mahmoud Darwich[modifier | modifier le code]

Portrait de Mahmoud Darwish.

Films[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

  • En 2001 est publié, chez iDLivre, le premier essai biographique en langue française sur la vie et l'œuvre du poète palestinien : Mahmoud Darwich et la nouvelle Andalousie, fruit du travail de François Xavier (qui sera réédité en 2002).
  • En 2004 paraît chez Autres Temps, Mahmoud Darwich dans l’exil de sa langue, une version actualisée et augmentée d'un dernier chapitre.

Reuven Snir, universitaire israélien d'origine irakienne, a consacré un ouvrage et plusieurs articles en arabe, en hébreu, et en anglais à l'œuvre de Mahmoud Darwich.

  • Reuven Snir, "Sur cette terre, ce qui vaut la peine d'être vécu : sur les bouleversements de l'âme palestinienne de Mahmoud Darwich à Imil Habibi" [en arabe et en hébreu], al-Minbar ― The Van Leer Jerusalem Institute (consultable en ligne, http://www.forum.vanleer.org.il/) (2015).
  • “‘Will Homer Be Born After Us?’: Intertextuality and Myth in Maḥmūd Darwīsh’s Poetry in the 1980s,” [en anglais] [" "Homère naîtra-t-il après nous ?" Intertextualité et mythe dans la poésie de Mahmoud Darwih des années 1980"], alKarmil ― Studies in Arabic Language and Literature 25-26 (2004-2005), pp. 17-85.
  • Reuven Snir, Mahmoud Darwich, 50 ans de poésie [en hébreu] (Tel Aviv: Keshev, 2015)
  • Poétique et politique : la poésie de Mahmoud Darwich[8], édité par Marie-Hélène Avril-Hilal, Sobhi Boustanz

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Je soussigné, Mahmoud Darwich, entretien avec Ivana Marchalian, traduit de l'arabe par Jana Jaber, Éditions Actes Sud, Arles, France, 2015
  • Nous choisirons Sophocle et autres poèmes, Éditions Actes Sud, Arles, France, 2011
  • Une nation en exil : Hymnes gravés suivi de La Qasida de Beyrouth, avec Rachid Koraichi, Éditions Actes Sud, Arles, France, 2010
  • La Trace du papillon - Journal poétique (Eté 2006 - été 2007), Arles, Actes Sud, 2009
  • Comme des fleurs d'amandier ou plus loin, Arles, Sindbad/Actes Sud, 2007
  • Ne t'excuse pas, Arles, Sindbad/Actes Sud, 2006
  • État de siège, Arles, Sindbad/Actes Sud, 2004
  • Murale, Arles, Actes Sud, 2003
  • Le lit de l'étrangère, Arles, Actes Sud, 2000
  • Jidariyya (Murale), 2000
  • La terre nous est étroite, et autres poèmes, Paris, Poésie/Gallimard, 2000
  • Sareer El Ghariba (Le lit de l'étrangère), 1998
  • La Palestine comme métaphore, Arles, Sindbad/Actes Sud, 1997
  • Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?, Arles, Actes Sud, 1996
  • Au dernier soir sur cette terre, Arles, Actes Sud, 1994
  • Une mémoire pour l'oubli, Arles, Actes Sud, 1994
  • Chronique de la tristesse ordinaire, suivi de Poèmes palestiniens, Paris, Cerf, 1989
  • Plus rares sont les roses, Paris, Minuit, 1989
  • Palestine, mon pays : l'affaire du poème, Paris, Minuit, 1988
  • Rien qu'une autre année, anthologie 1966-1982, Paris, Minuit, 1988
  • Fi wasf halatina, 1987
  • Dhakirah li-al-nisyan, 1986
  • Hiya ughniyah, 1986
  • Madih al-zill al-'ali (Une eulogy pour le grand fantôme), 1983
  • Qasidat Bayrut (Ode à Beirouth), 1982
  • A'ras, 1977
  • Ahmad al-za'tar, 1976
  • Tilka suratuha wa-hadha intihar al-ashiq (C'est son image et c'est le suicide de son amant), 1975
  • Muhawalah raqm 7, 1974
  • Uhibbuki aw la uhibbuki (Je t'aime, je ne t'aime pas), 1972
  • Les poèmes palestiniens, Paris, Cerf, 1970
  • Allocutions & textes de Mahmoud Darwich
  • Ahmad al Arabi Opéra poétique écrit par Mahmoud Darwich, Composé et dirigé par Marcel Khalifé
  • Al-'Asafir tamut fi al-jalil (Les oiseaux meurent en Galilée), 1970
  • Yawmiyyat jurh filastini (Journal d'une blessure palestinienne), 1969
  • Akhir al-layl (La fin de la nuit), 1967
  • Ashiq min filastin (Un amoureux de Palestine), 1966
  • Awraq Al-Zaytun (Feuilles d'olives), 1964
  • Asafir bila ajniha (Oiseaux sans ailes), 1960

Distinctions[modifier | modifier le code]

Place Mahmoud Darwich dans le 6e arrondissement de Paris.

Décorations[modifier | modifier le code]

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Plaque Rue Mahmoud Darwich à La Courneuve.

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. « Mahmoud Darwich », sur lemonde.fr, .
  2. « Darwich, "La Qasida de Beyrouth" », sur Site de numance ! (consulté le )
  3. « Mahmoud Darwich, « le poète des vaincus » », Le Monde diplomatique, 11 août 2008.
  4. « Mahmoud Darwich dernier exil », sur liberation.fr, .
  5. « DERNIÈRE BANDE - Le label de Rodolphe Burger », sur DERNIÈRE BANDE (consulté le ).
  6. a et b « dernierebandemusic.com/catalog… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  7. « Théâtre Molière → Sète », sur Théâtre Molière → Sète (consulté le ).
  8. « Poétique et politique : la poésie de Mahmoud Darwich », sur www.lcdpu.fr (consulté le )
  9. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes[modifier | modifier le code]