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[[Fichier:6 ตุลา อนุสรณ์สถานที่ธรรมศาสตร์ 2563 ครบรอบ 44 ปี 01.jpg|thumb|Monument commémoratif du massacre à l'université Thammasat.]]
Le '''massacre de Thammasat''' est un massacre perpétré le {{date|6|octobre|1976}} par les forces de police thaïlandaises et des bandes paramilitaires d'extrême-droite sur un cortège pacifique d'étudiants et de travailleurs, à l'[[université Thammasat]], en [[Thaïlande]]. Le bilan officiel est de 46 morts<ref name="Handley236">{{en}} Paul M. Handley, ''The King Never Smiles: A Biography of Thailand's Bhumibol Adulyadej'', Yale University Press {{ISBN|0-300-10682-3}}, {{p.|236}}.</ref>. Selon {{lien|Puey Ungpakorn}}, {{citation|des sources de la ''{{lang|en|Chinese Benevolent Foundation}}'', qui a transporté et brûlé les morts (…), révèlent qu'elle a traité plus d'une centaine de corps<ref name="Puey8">{{en}} {{lien|Puey Ungpakorn}}, « Violence and the Military Coup in Thailand », ''Bulletin of Concerned Asian Scholars'', vol. 9, {{numéro}}3 (juillet-septembre 1977), p. 8.</ref>.}}
Le '''massacre de Thammasat''' est un massacre perpétré le {{date|6|octobre|1976}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Arnaud Dubus |auteur institutionnel=Radio France Internationale |photographe=Lillian Suwanrumpha |titre=Reportage international |sous-titre=40e anniversaire du massacre des étudiants à Bangkok |url=https://www.rfi.fr/fr/emission/20161005-thailande-40eme-anniversaire-massacre-etudiants-bangkok |site=rfi.fr |date=04 octobre 2016 |consulté le= |nature document=Texte et Audio 2min 31s}}</ref> par les forces de police thaïlandaises et des bandes paramilitaires d'extrême-droite sur un cortège pacifique d'étudiants et de travailleurs, à l'[[université Thammasat]], en [[Thaïlande]]. Le bilan officiel est de 46 morts<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Adrien Le Gal |titre=Le coup d'état, une spécialité thaïlandaise (1976 : l'armée prête main-forte à l'extrême-droite) |url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/06/03/le-coup-d-etat-une-specialite-thailandaise_4430619_3216.html?xtmc=thammasat&xtcr=1 |site=lemonde.fr |date=03 juin 2014 (mis à jour le 18 mars 2019) |consulté le=}}</ref>{{,}}<ref name="Handley236">{{en}} Paul M. Handley, ''The King Never Smiles: A Biography of Thailand's Bhumibol Adulyadej'', Yale University Press {{ISBN|0-300-10682-3}}, {{p.|236}}.</ref>, 67 blessés et {{Unité|3000|arrestations}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur= |titre=Thammasat U massacre of 1976 commemorated |url=https://www.nationthailand.com/news/30377158 |site=nationthailand.com |périodique=The Nation (Thailand) |date=07 octobre 2019 |consulté le=}}</ref>. Selon {{lien|Puey Ungpakorn}}, {{citation|des sources de la ''{{lang|en|Chinese Benevolent Foundation}}'', qui a transporté et brûlé les morts (…), révèlent qu'elle a traité plus d'une centaine de corps<ref name="Puey8">{{en}} {{lien|Puey Ungpakorn}}, « Violence and the Military Coup in Thailand », ''Bulletin of Concerned Asian Scholars'', vol. 9, {{numéro}}3 (juillet-septembre 1977), p. 8.</ref>.}}


== Contexte ==
== Contexte ==
En 1973, des manifestations étudiantes avaient permis de chasser du pays le dictateur militaire [[Thanom Kittikachorn]], ouvrant la voie à une période démocratique. Toutefois, dans un contexte de victoires communistes au Vietnam, au Camboodge et au Laos, les élites thaïlandaises se crispent, craignant que leur pays ne bascule à son tour. En 1976, [[Thanom Kittikachorn]] revient d’exil prétextant vouloir intégrer une pagode en tant que moine bouddhiste<ref>{{Article|langue=|auteur1=Adrien Le gal|titre=Thaïlande : Thammasat, le massacre oublié|périodique=Le Monde|date=6 octobre 2016|issn=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/10/06/thailande-thammasat-le-massacre-oublie_5009143_3216.html|pages=}}.</ref>. Les étudiants pro-démocratie se mobilisent en occupant l’université de Thammasat, le massacre du {{date-|6 octobre 1976}} est immédiatement suivi d’une prise de pouvoir par les militaires et d’un retour à la dictature.
En 1973, des manifestations étudiantes soutenues par des centaines de milliers de citoyens thaïlandais dans les rues de Bangkok avaient permis de chasser du pays le dictateur militaire [[Thanom Kittikachorn]], ouvrant la voie à une période démocratique<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Sylvia Cattori et Jean Cattori|titre=Asie du Sud-Est : l'enjeu thaïlandais (préface de Jean Ziegler)|passage=Première partie : une société déséquilibrée ; Chapitre 1 : les dix jours qui ébranlèrent la Thaïlande pages 20 à 24|lieu=|éditeur=L'Harmattan|date=1979|pages totales=256|isbn=2-85802-116-3|lire en ligne=http://liseuse.harmattan.fr/2858021163}}</ref>. Toutefois, dans un contexte de victoires communistes au Vietnam, au Cambodge et au [[Laos]], les élites thaïlandaises se crispent, craignant que leur pays ne bascule à son tour. En 1976, [[Thanom Kittikachorn]] revient d’exil prétextant vouloir intégrer une pagode en tant que moine bouddhiste<ref>{{Article|langue=|auteur1=Adrien Le gal|titre=Thaïlande : Thammasat, le massacre oublié|périodique=Le Monde|date=6 octobre 2016|issn=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/10/06/thailande-thammasat-le-massacre-oublie_5009143_3216.html|pages=}}.</ref>. Les étudiants pro-démocratie se mobilisent en occupant l’université de Thammasat, le massacre du {{date-|6 octobre 1976}} est immédiatement suivi d’une prise de pouvoir par les militaires et d’un retour à la dictature<ref>{{Lien web |auteur=Dorian Malovic |titre=La Thaïlande reste hantée par le massacre de Thammasat en 1976 |url=https://www.la-croix.com/Monde/Thailande-reste-hantee-massacre-Thammasat-1976-2020-10-06-1201117974 |site=la-croix.com |périodique=La Croix |date=06 octobre 2020}}</ref>.


Ce massacre est encore très vivant dans la mémoire des citoyennes et citoyens thaïlandais malgré la censure<ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=Kong Rithdee |titre=Through the prism of history |sous-titre=A powerful new photo book and exhibition ensure that the tragedy of Oct 6, 1976 will not be forgotten |url=https://www.bangkokpost.com/life/social-and-lifestyle/1764639/through-the-prism-of-history |site=Bangkokpost.com |périodique=Bangkok Post |date=04 octobre 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Bruno Philip |photographe=Lillian Suwanrumpha |titre=A Bangkok, la mémoire du massacre de Thammasat trouve un écho sur les campus |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/07/a-bangkok-la-memoire-du-massacre-de-thammasat-trouve-un-echo-sur-les-campus_6055108_3210.html |site=lemonde.fr |périodique=Le Monde |date=07 octobre 2020 |consulté le=13 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters |titre=Pour que l'histoire ne se répète pas, les Thaïlandais commémorent 1976 |url=https://lepetitjournal.com/bangkok/pour-que-lhistoire-ne-se-repete-pas-les-thailandais-commemorent-1976-289585 |site=lepetitjournal.com |date=07 octobre 2020}}</ref> :
== Notes et références ==
Ce massacre est encore très vivant dans la mémoire des citoyennes et citoyens thaïlandais malgré la censure :


* En 2016, la réalisatrice [[Anocha Suwichakornpong]]<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=By The Time It Gets Dark|url=https://www.unifrance.org/film/42460/by-the-time-it-gets-dark|site=unifrance.org|périodique=|date=2016|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kong Rithdee|titre=Filming History|url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1099713/filming-history|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=01 octobre 2016|consulté le=}}</ref> tourne le film [[By The Time It Gets Dark]]<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Adrian D. Mendizabal|titre=By the Times it Gets Dark (Thaïland,2016) : Prolegomena to any Future (Anti) Historical Film|url=http://www.vcinemashow.com/by-the-time-it-gets-dark-thailand-2016-prolegomena-to-any-future-antihistorical-film/|site=vcinemaschow.com|périodique=|date=26 avril 2018|consulté le=}}</ref> (ดาวคะนอง<ref>{{Lien web|langue=thai|auteur1=|titre=ดาวคะนอง มิติชีวิต เป้ อารักษ์ ฉะ! เรื่องจริง, ร้าย, ลวง|url=https://www.thairath.co.th/content/532724|site=thairath.co.th|périodique=Thai Rath|date=17 octobre 2015|consulté le=}}</ref>) et réussit à le diffuser en Thaïlande avec difficulté<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kong Rithdee|titre=Little-known film takes Best Picture at Subannahongsa Awards|url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1209621/little-known-film-takes-best-picture-at-subannahongsa-awards|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=6 mars 2017|consulté le=}}</ref> et aussi dans les autres pays (Hong Kong, Italie, Oscars...<ref>{{Lien web|langue=thai|auteur1=|titre=เจ้าหน้าที่หลายๆ ฝ่าย? ห้ามฉาย! ดาวคะนอง หนังไทยไปออสการ์|url=https://www.thairath.co.th/entertain/news/1092149|site=thairath.co.th|périodique=Thai Rath|date=7 octobre 2017|consulté le=}}</ref>), un film qui raconte la vie des militants pro-démocratie des années 1970 et la cruelle répression qui s'abat sur eux<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kaona Pongpipat|titre=Never forget|url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1102713/never-forget|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=05 octobre 2016|consulté le=}}</ref>.
* En 2016, la réalisatrice {{Lien|langue=en|trad=Anocha Suwichakornpong|fr=Anocha Suwichakornpong}}<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=By The Time It Gets Dark|url=https://www.unifrance.org/film/42460/by-the-time-it-gets-dark|site=unifrance.org|périodique=|date=2016|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kong Rithdee|titre=Filming History|url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1099713/filming-history|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=01 octobre 2016|consulté le=}}</ref> tourne le film {{Lien|langue=en|trad=By the Time It Gets Dark|fr=By the Time It Gets Dark}}<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Adrian D. Mendizabal|titre=By the Times it Gets Dark (Thaïland,2016) : Prolegomena to any Future (Anti) Historical Film|url=http://www.vcinemashow.com/by-the-time-it-gets-dark-thailand-2016-prolegomena-to-any-future-antihistorical-film/|site=vcinemaschow.com|périodique=|date=26 avril 2018|consulté le=}}</ref> (ดาวคะนอง<ref>{{Lien web|langue=thai|auteur1=|titre=ดาวคะนอง มิติชีวิต เป้ อารักษ์ ฉะ! เรื่องจริง, ร้าย, ลวง|url=https://www.thairath.co.th/content/532724|site=thairath.co.th|périodique=Thai Rath|date=17 octobre 2015|consulté le=}}</ref> / Dao Khanong<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=|titre=By the Time it Gets Dark with Anocha Suwichakornpong|url=https://www.tiff.net/events/by-the-time-it-gets-dark-with-anocha-suwichakornpong|site=tiff.net|périodique=Festival international du film de Toronto|date=|consulté le=}}</ref>) et réussit à le diffuser en Thaïlande avec difficulté<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kong Rithdee|titre=Little-known film takes Best Picture at Subannahongsa Awards|url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1209621/little-known-film-takes-best-picture-at-subannahongsa-awards|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=6 mars 2017|consulté le=}}</ref> et aussi dans les autres pays (Hong Kong, [[Italie]], Oscars<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Kong Ritdee |titre=The inciting incident |url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1337603/the-inciting-incident |site=bangkokpost.com |périodique=Bangkok Post |date=06 octobre 2017 |consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=thai|auteur1=|titre=เจ้าหน้าที่หลายๆ ฝ่าย? ห้ามฉาย! ดาวคะนอง หนังไทยไปออสการ์|url=https://www.thairath.co.th/entertain/news/1092149|site=thairath.co.th|périodique=Thai Rath|date=7 octobre 2017|consulté le=}}</ref>...), un film qui raconte la vie des militants pro-démocratie des années 1970 et la cruelle répression qui s'abat sur eux<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Paritta Wangkiat |titre=Stars get struck for speaking out |url=https://www.bangkokpost.com/thailand/special-reports/1305347/stars-get-struck-for-speaking-out |site=bangkokpost.com |périodique=Bangkok Post |date=13 août 2017 |consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kaona Pongpipat|titre=Never forget|url=https://www.bangkokpost.com/life/arts-and-entertainment/1102713/never-forget|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=05 octobre 2016|consulté le=}}</ref>.
* En 2018, le groupe [[Rap Against Dictatorship]] chante le virulent pamphlet Prathet ku mi<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kong Rithdee|titre=A nation of millions can't hold them back|url=https://www.bangkokpost.com/opinion/opinion/1566258/a-nation-of-millions-cant-hold-them-back|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=29 octobre 2018|consulté le=}}</ref> (ประเทศกูมี / Et voici ce que fait mon pays...<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Bruno Philip|titre=En Thaïlande, bataille de raps|url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/11/08/en-thailande-bataille-de-raps_5380687_3216.html|site=lemonde.fr|périodique=Le Monde|date=08 novembre 2018|consulté le=}}</ref>) et rappelle explicitement le massacre de Thammassat par l'image<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Mong Palatino (traduit par Marie Bilau)|titre=Un clip de rap défiant la junte militaire thaïlandaise devient viral, malgré les menaces d'arrestation|url=https://fr.globalvoices.org/2018/12/04/230933/|site=globalvoices.org|périodique=|date=04 décembre 2018|consulté le=}}</ref> (en référence à la terrible photographie de Neal Ulevich publiée par exemple dans l'article d'Adrien Le Gal dans Le Monde du {{date-|06 octobre 2016}}) ; ce clip vidéo publié sur Youtube est écouté et vu 22 millions de fois en 1 semaine, un record dans cette nation de 67 millions d'habitants et il est actuellement crédité de plus de 76 millions de vues (le {{date-|22 décembre 2019}})<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Un groupe de rap défie la junte militaire en Thaïlande|url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2018/10/30/un-groupe-de-rap-defie-la-junte-militaire-en-thailande_5376747_3216.html|site=lemonde.fr|périodique=Le Monde|date=30 octobre 2018|consulté le=22 décembre 2019}}</ref>.
* En 2018, le groupe [[Rap Against Dictatorship]] chante le virulent [[pamphlet]] Prathet ku mi<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Kong Rithdee|titre=A nation of millions can't hold them back|url=https://www.bangkokpost.com/opinion/opinion/1566258/a-nation-of-millions-cant-hold-them-back|site=bangkokpost.com|périodique=Bangkok Post|date=29 octobre 2018|consulté le=}}</ref> (ประเทศกูมี / Et voici ce que fait mon pays<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Bruno Philip|titre=En Thaïlande, bataille de raps|url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/11/08/en-thailande-bataille-de-raps_5380687_3216.html|site=lemonde.fr|périodique=Le Monde|date=08 novembre 2018|consulté le=}}</ref>...) et rappelle explicitement le massacre de Thammassat par l'image<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Mong Palatino (traduit par Marie Bilau)|titre=Un clip de rap défiant la junte militaire thaïlandaise devient viral, malgré les menaces d'arrestation|url=https://fr.globalvoices.org/2018/12/04/230933/|site=globalvoices.org|périodique=|date=04 décembre 2018|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Carol Isoux |titre=Résistance |sous-titre=En Thaïlande, le rap électrise la contestation de la jeunesse |url=https://www.liberation.fr/musique/2020/10/25/en-thailande-le-rap-electrise-la-contestation-de-la-jeunesse_1803424/ |site=liberation.fr |périodique=Libération |date=25 octobre 2020}}</ref> (en référence à la terrible photographie de Neal Ulevich<ref>{{Lien web |auteur=Valentin Cebron |titre=Un demi-siècle après le massacre de Thammasat, «la structure du système thaïlandais n’a pas évolué» |sous-titre=Parler de la tuerie perpétrée le 6 octobre 1976 par l’extrême droite ultra royaliste est aujourd’hui possible en Thaïlande. Même si les responsables n’ont, à ce jour, jamais payé pour leur crime, dénoncent les survivants. |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20231006-un-demi-si%C3%A8cle-apr%C3%A8s-le-massacre-de-thammasat-la-structure-du-syst%C3%A8me-tha%C3%AFlandais-n-a-pas-%C3%A9volu%C3%A9 |site=rfi.fr |date=06 octobre 2023}}</ref> publiée par exemple dans l'article d'Adrien Le Gal dans Le Monde du {{date-|06 octobre 2016}} et en pochette du disque "[[Holiday in Cambodia]]" des [[Dead Kennedys]])<ref>{{Article|auteur1=Eugénie Mérieau|titre=Le rap qui dit non !|périodique=Gavroche Thaïlande|numéro=289|date=Novembre 2018|lire en ligne=https://www.gavroche-thailande.com/wp-content/uploads/2021/04/11-NOVEMBRE-2018.pdf|format=pdf|pages=65}}</ref> ; ce clip vidéo publié sur Youtube est écouté et vu 22 millions de fois en 1 semaine, un record dans cette nation de 67 millions d'habitants et il est actuellement crédité de plus de 107 millions de vues (le {{date-|16 novembre 2022}})<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Un groupe de rap défie la junte militaire en Thaïlande|url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2018/10/30/un-groupe-de-rap-defie-la-junte-militaire-en-thailande_5376747_3216.html|site=lemonde.fr|périodique=Le Monde|date=30 octobre 2018|consulté le=22 décembre 2019}}</ref>.

== Notes et références ==
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[[Catégorie:Massacre du XXe siècle|Thammasat]]
[[Catégorie:Massacre du XXe siècle|Thammasat]]
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[[Catégorie:Bangkok]]
[[Catégorie:Bangkok]]
[[Catégorie:1976 en Thaïlande]]
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Dernière version du 16 janvier 2024 à 20:23

Monument commémoratif du massacre à l'université Thammasat.

Le massacre de Thammasat est un massacre perpétré le [1] par les forces de police thaïlandaises et des bandes paramilitaires d'extrême-droite sur un cortège pacifique d'étudiants et de travailleurs, à l'université Thammasat, en Thaïlande. Le bilan officiel est de 46 morts[2],[3], 67 blessés et 3 000 arrestations[4]. Selon Puey Ungpakorn (en), « des sources de la Chinese Benevolent Foundation, qui a transporté et brûlé les morts (…), révèlent qu'elle a traité plus d'une centaine de corps[5]. »

Contexte[modifier | modifier le code]

En 1973, des manifestations étudiantes soutenues par des centaines de milliers de citoyens thaïlandais dans les rues de Bangkok avaient permis de chasser du pays le dictateur militaire Thanom Kittikachorn, ouvrant la voie à une période démocratique[6]. Toutefois, dans un contexte de victoires communistes au Vietnam, au Cambodge et au Laos, les élites thaïlandaises se crispent, craignant que leur pays ne bascule à son tour. En 1976, Thanom Kittikachorn revient d’exil prétextant vouloir intégrer une pagode en tant que moine bouddhiste[7]. Les étudiants pro-démocratie se mobilisent en occupant l’université de Thammasat, le massacre du est immédiatement suivi d’une prise de pouvoir par les militaires et d’un retour à la dictature[8].

Ce massacre est encore très vivant dans la mémoire des citoyennes et citoyens thaïlandais malgré la censure[9],[10],[11] :

  • En 2016, la réalisatrice Anocha Suwichakornpong (en)[12],[13] tourne le film By the Time It Gets Dark (en)[14] (ดาวคะนอง[15] / Dao Khanong[16]) et réussit à le diffuser en Thaïlande avec difficulté[17] et aussi dans les autres pays (Hong Kong, Italie, Oscars[18],[19]...), un film qui raconte la vie des militants pro-démocratie des années 1970 et la cruelle répression qui s'abat sur eux[20],[21].
  • En 2018, le groupe Rap Against Dictatorship chante le virulent pamphlet Prathet ku mi[22] (ประเทศกูมี / Et voici ce que fait mon pays[23]...) et rappelle explicitement le massacre de Thammassat par l'image[24],[25] (en référence à la terrible photographie de Neal Ulevich[26] publiée par exemple dans l'article d'Adrien Le Gal dans Le Monde du et en pochette du disque "Holiday in Cambodia" des Dead Kennedys)[27] ; ce clip vidéo publié sur Youtube est écouté et vu 22 millions de fois en 1 semaine, un record dans cette nation de 67 millions d'habitants et il est actuellement crédité de plus de 107 millions de vues (le )[28].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Arnaud Dubus, Radio France Internationale (photogr. Lillian Suwanrumpha), « Reportage international : 40e anniversaire du massacre des étudiants à Bangkok » (Texte et Audio 2min 31s), sur rfi.fr,
  2. Adrien Le Gal, « Le coup d'état, une spécialité thaïlandaise (1976 : l'armée prête main-forte à l'extrême-droite) », sur lemonde.fr, 03 juin 2014 (mis à jour le 18 mars 2019)
  3. (en) Paul M. Handley, The King Never Smiles: A Biography of Thailand's Bhumibol Adulyadej, Yale University Press (ISBN 0-300-10682-3), p. 236.
  4. (en) « Thammasat U massacre of 1976 commemorated », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),
  5. (en) Puey Ungpakorn (en), « Violence and the Military Coup in Thailand », Bulletin of Concerned Asian Scholars, vol. 9, no 3 (juillet-septembre 1977), p. 8.
  6. Sylvia Cattori et Jean Cattori, Asie du Sud-Est : l'enjeu thaïlandais (préface de Jean Ziegler), L'Harmattan, , 256 p. (ISBN 2-85802-116-3, lire en ligne), Première partie : une société déséquilibrée ; Chapitre 1 : les dix jours qui ébranlèrent la Thaïlande pages 20 à 24
  7. Adrien Le gal, « Thaïlande : Thammasat, le massacre oublié », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Dorian Malovic, « La Thaïlande reste hantée par le massacre de Thammasat en 1976 », sur la-croix.com, La Croix,
  9. (en) Kong Rithdee, « Through the prism of history : A powerful new photo book and exhibition ensure that the tragedy of Oct 6, 1976 will not be forgotten », sur Bangkokpost.com, Bangkok Post,
  10. Bruno Philip (photogr. Lillian Suwanrumpha), « A Bangkok, la mémoire du massacre de Thammasat trouve un écho sur les campus », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  11. Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters, « Pour que l'histoire ne se répète pas, les Thaïlandais commémorent 1976 », sur lepetitjournal.com,
  12. « By The Time It Gets Dark », sur unifrance.org,
  13. (en) Kong Rithdee, « Filming History », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  14. (en) Adrian D. Mendizabal, « By the Times it Gets Dark (Thaïland,2016) : Prolegomena to any Future (Anti) Historical Film », sur vcinemaschow.com,
  15. (th) « ดาวคะนอง มิติชีวิต เป้ อารักษ์ ฉะ! เรื่องจริง, ร้าย, ลวง », sur thairath.co.th, Thai Rath,‎
  16. (en) « By the Time it Gets Dark with Anocha Suwichakornpong », sur tiff.net, Festival international du film de Toronto
  17. (en) Kong Rithdee, « Little-known film takes Best Picture at Subannahongsa Awards », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  18. (en) Kong Ritdee, « The inciting incident », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  19. (th) « เจ้าหน้าที่หลายๆ ฝ่าย? ห้ามฉาย! ดาวคะนอง หนังไทยไปออสการ์ », sur thairath.co.th, Thai Rath,‎
  20. (en) Paritta Wangkiat, « Stars get struck for speaking out », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  21. (en) Kaona Pongpipat, « Never forget », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
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  24. Mong Palatino (traduit par Marie Bilau), « Un clip de rap défiant la junte militaire thaïlandaise devient viral, malgré les menaces d'arrestation », sur globalvoices.org,
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  26. Valentin Cebron, « Un demi-siècle après le massacre de Thammasat, «la structure du système thaïlandais n’a pas évolué» : Parler de la tuerie perpétrée le 6 octobre 1976 par l’extrême droite ultra royaliste est aujourd’hui possible en Thaïlande. Même si les responsables n’ont, à ce jour, jamais payé pour leur crime, dénoncent les survivants. », sur rfi.fr,
  27. Eugénie Mérieau, « Le rap qui dit non ! », Gavroche Thaïlande, no 289,‎ , p. 65 (lire en ligne [PDF])
  28. « Un groupe de rap défie la junte militaire en Thaïlande », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )

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