« Gamaa al-Islamiya (Égypte) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Rgimilio (discuter | contributions)
Lesuperfétatoire (discuter | contributions)
 
(33 versions intermédiaires par 25 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Jemaah Islamiyah}}
{{Voir homonymes|Jemaah Islamiyah}}
{{ébauche|violence politique|islam|Égypte}}
{{ébauche|islam|Égypte}}
{{Infobox/Début}}
{{Infobox/Début}}
{{Infobox Parti politique
{{Infobox Parti politique
Ligne 11 : Ligne 11 :
| dénomination chef =
| dénomination chef =
| chef = [[Omar Abdel Rahman]]
| chef = [[Omar Abdel Rahman]]
| option-1 =
| valeur-1 =
| option-2 =
| valeur-2 =
| option-3 =
| valeur-3 =
| option-4 =
| valeur-4 =
| option-5 =
| valeur-5 =
| option-6 =
| valeur-6 =
| idéologie = [[Islamisme]]<br />[[Panislamisme]]
| idéologie = [[Islamisme]]<br />[[Panislamisme]]
| affi internationale =
| affi internationale =
| affi européenne =
| adherents =
| adherents =
| couleurs =
| couleurs =
Ligne 32 : Ligne 19 :
{{Infobox/Fin}}
{{Infobox/Fin}}


'''Al-Gama'a al-Islamiyya''' ({{lang-ar|الجماعة الإسلامية}} ''{{transl|ar|ALA-LC|al-jamāʻah al-islāmīyah}}'', également translittéré en '''El Gama'a El Islamiyya''' ou '''Gamaat Islamiya''', appelé aussi "Groupes Islamiques" ('''al Jamaat al Islamiya'''), est un mouvement [[Sunnite]] [[Egyptien]] [[Islamiste]]. Il est considéré comme une [[Organisation terroriste|organisation terroriste]] par les [[États-Unis]] et l'[[Union européenne]].<ref>[http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/en/oj/2005/l_340/l_34020051223en00640066.pdf LE CONSEIL DE L'UNION EUROPEENNE, DECISION DU CONSEIL du 21 décembre 2005] sur des mesures restrictives spécifiques contre certaines personnes ou entités en vue de combattre le terrorisme</ref> Le groupe est (ou fut) consacré au renversement du gouvernement égyptien et à son remplacement par un [[République islamique|état islamique]]. Cette organisation est dirigée par le cheikh [[Omar Abdel Rahman]], actuellement emprisonné à vie aux Etats-Unis (USA) à la suite d'une condamnation.
'''Al-Gama'a al-Islamiyya''' ({{lang-ar|الجماعة الإسلامية}} ''{{transl|ar|ALA-LC|al-jamāʻah al-islāmīyah}}'', également translittéré en '''El Gama'a El Islamiyya''' ou '''Gamaat Islamiya''', appelé aussi « Groupes islamiques » ('''al Jamaat al Islamiya'''), est un mouvement [[Sunnisme|sunnite]] [[Égypte|égyptien]] [[Islamisme|islamiste]]. Il est considéré comme une [[organisation terroriste]] par les [[États-Unis]] et l'[[Union européenne]]<ref>[http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/en/oj/2005/l_340/l_34020051223en00640066.pdf LE CONSEIL DE L'UNION EUROPEENNE, DECISION DU CONSEIL du 21 décembre 2005] sur des mesures restrictives spécifiques contre certaines personnes ou entités en vue de combattre le terrorisme</ref>. Le groupe est (ou fut) consacré au renversement du gouvernement égyptien et à son remplacement par un [[République islamique|État islamique]]. Cette organisation était dirigée par le cheikh [[Omar Abdel Rahman]], mort en prison aux Etats-Unis en février 2017 après 24 années d'emprisonnement.

== Histoire ==
=== Origines universitaires ===
[[File:Omar Abdel-Rahman.jpg|thumb|150 px|Cheikh Omar Abdel-Rahman]]
[[File:Omar Abdel-Rahman.jpg|thumb|150 px|Cheikh Omar Abdel-Rahman]]


Al-Gama'a al-Islamiyya débute comme une organisation chapeautant des mouvements égyptiens estudiantins [[Militantisme|militants]] constitués, tels que le [[Jihad islamique égyptien|Djihad islamique égyptien]], après la renonciation des [[Frères musulmans]] à la violence en 1970 et la perte de leur leadership<ref name=Kepel.p.129>Kepel, Gilles. ''Muslim Extremism in Egypt; the Prophet and Pharoh'', Gilles Kepel, {{p.|129}}</ref>.
== Origines ==

En 1970, le gouvernement égyptien a libéré un certain nombre de membres du mouvement des [[Frères musulmans|Frères Musulmans]] emprisonnés.<ref>op. cit. Mark A. Gabriel (2007) pp. 153-154</ref> Le [[Anouar el-Sadate|Président Sadate]] voulait contrebalancer l'influence des [[Soviétiques]] et du [[Communisme]], ce qui a eu lieu. Un nouveau groupe, Al Gamaa al Islamiya voit le jour, conseillés par d'anciens professeurs de l'[[Université al-Azhar]]. L'inspiration vient du plan de [[Sayyid Qutb]] dont ils réalisent les deux premières étapes. Ils vont prier dans la [[Mosquée Al-Azhar|mosquée du Campus]] et s'affairent à recruter et à former des étudiants.
En 1970, le gouvernement égyptien a libéré un certain nombre de membres du mouvement des [[Frères musulmans|Frères Musulmans]] emprisonnés<ref>op. cit. Mark A. Gabriel (2007) {{p.|153-154}}</ref>. Le [[Anouar el-Sadate|Président Sadate]] voulait contrebalancer l'influence des [[Soviétiques]] et du [[communisme]], ce qui a eu lieu. Un nouveau groupe, Al Gamaa al Islamiya voit le jour, conseillés par d'anciens professeurs de l'[[Université al-Azhar]]. Selon Ahmed Chaaban, leader étudiant de gauche à l'Université du Caire, les militants du nouveau groupe islamiste bénéficiaient de l'aide et de la protection des membres de la Sécurité d'État égyptienne<ref name=":0">{{Lien web|nom1 = caine972|titre = Arte: Les pharaons de l'Égypte moderne 2/3 Sadate|url = https://www.youtube.com/watch?v=G3aQx47f5dE|date = 2016-01-27|consulté le = 2016-02-01}}</ref>.

L'inspiration vient du plan de [[Sayyid Qutb]] dont ils réalisent les deux premières étapes. Ils vont prier dans la [[Mosquée Al-Azhar|mosquée du Campus]] et s'affairent à recruter et à former des étudiants.


=== Les dirigeants ===
=== Les dirigeants ===
Les premiers dirigeants seront les [[cheikh]](s) [[Abd al-Hamid Kichk]] et [[Omar Abdel Rahman]], parmi les plus connus.
Le premier dirigeant est le cheikh [[Omar Abdel Rahman]].


=== Développement territorial ===
=== Développement territorial ===
Ligne 46 : Ligne 39 :
=== La chute ===
=== La chute ===
[[Fichier:Members_of_al-Gamaa_al-Islamiyya.jpg|thumb|150 px|Membres d'''al-Gamma al-Islamiya'']]
[[Fichier:Members_of_al-Gamaa_al-Islamiyya.jpg|thumb|150 px|Membres d'''al-Gamma al-Islamiya'']]
En juin 1981, une lutte brutale et sectaire entre Musulmans et [[Coptes]] éclate dans le quartier pauvre d'[[al-Zawaiyya Al Hamra]] au [[Caire]]. "Femmes et hommes sont assassiné ; des enfants sont jetés par les fenêtres, leurs corps s'écrasant sur les chaussées ; il y eut du pillage, des tueries et des incendies criminels."<ref name=Kepel>Kepel, Gilles. ''Muslim Extremism in Egypt; the Prophet and Pharoh'', Gilles Kepel, p.166 et p.129</ref> "Les Groupes Islamiques furent accusés d'avoir participé aux incidents et, en septembre 1981, un mois après l'assasinat de [[Anouar el-Sadate|Sadate]], les al-Gama'a al-Islamiyya furent dissoutes par l'Etat (bien que n'ayant jamais été légalement déclarées et enregistrées à leur fondation), leurs infrastructures furent détruites et leurs dirigeants arrêtés."<ref name=Kepel>.p.129</ref>
En {{date-|juin 1981}}, une lutte brutale et sectaire entre musulmans et [[Coptes]] éclate dans le quartier pauvre d'[[al-Zawaiyya Al Hamra]] au [[Caire]] : « Femmes et hommes sont assassinés ; des enfants sont jetés par les fenêtres, leurs corps s'écrasant sur les chaussées ; il y eut du pillage, des tueries et des incendies criminels »<ref name=Kepel>Gilles Kepel, ''Muslim Extremism in Egypt: The Prophet and Pharaoh'', {{p.|166}} et {{p.|129}}</ref>, « les Groupes islamiques furent accusés d'avoir participé aux incidents et, en {{date-|septembre 1981}}, un mois après l'assassinat de [[Anouar el-Sadate|Sadate]], les al-Gama'a al-Islamiyya furent dissoutes par l'État (bien que n'ayant jamais été légalement déclarées et enregistrées à leur fondation), leurs infrastructures furent détruites et leurs dirigeants arrêtés<ref>Gilles Kepel, ''op. cit.'', {{p.|129}}.</ref>. » Le gouvernement favorise le départ des militants vers l'Afghanistan<ref name=":0" />.


== Situation actuelle ==
== Situation actuelle ==
L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du [[Organisations considérées comme terroristes par le gouvernement du Canada|Canada]], des [[Organisations considérées comme terroristes par le Département d'État des États-Unis d'Amérique|États-Unis d'Amérique]], de l'[[Organisations considérées comme terroristes par le Conseil de l'Union européenne|Union européenne]] et du [[Organisations considérées comme terroristes par le Home Office|Royaume-Uni]].
L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du [[Organisations considérées comme terroristes par le gouvernement du Canada|Canada]], des [[Organisations considérées comme terroristes par le département d'État des États-Unis|États-Unis]], de l'[[Organisations considérées comme terroristes par le Conseil de l'Union européenne|Union européenne]] et du [[Organisations considérées comme terroristes par le Home Office|Royaume-Uni]].


Désignant dans les [[années 1970]] les associations islamistes étudiantes, le groupe prend la suite du [[Jihad islamique égyptien]] au début des [[années 1990]] en s'attaquant à l'état égyptien, aux [[coptes]] et aux touristes. Son principal attentat est le [[massacre de Louxor]].
Désignant dans les [[années 1970]] les associations islamistes étudiantes, le groupe prend la suite du [[Jihad islamique égyptien]] au début des [[années 1990]] en s'attaquant à l'état égyptien, aux [[coptes]] et aux touristes. Son principal attentat est le [[massacre de Louxor]], que condamnent pourtant les dirigeants du groupe<ref>{{Article|langue=fr|titre=Des islamistes aux zapatistes, la révolte des « marginaux de la terre »|périodique=Le Monde diplomatique|date=2000-01-01|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2000/01/TSCHIRGI/2058|consulté le=2017-09-06}}</ref>.


Dans les années 90, le mouvement était bien implanté aux États-Unis via des mosquées en guise de cellules. Ils complotaient régulièrement au sein de la mouvance islamiste afin d'organiser des actions terroristes contre des cibles israéliennes et américaines comme le World Trade Center en 1993<ref>http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/11-septembre-la-contre-enquete-100495.</ref>.
Dans les années 1990, le mouvement était bien implanté aux États-Unis via des mosquées en guise de cellules. Ils complotaient régulièrement au sein de la mouvance islamiste afin d'organiser des actions terroristes contre des cibles israéliennes et américaines comme le World Trade Center en 1993.


En 2003, les dirigeants emprisonnés du groupe ont renoncé à la violence.
En 2003, les dirigeants emprisonnés du groupe ont renoncé à la violence.


Le {{date-|10 avril 2019}}, le groupe a obtenu l'annulation par la [[Cour de justice de l'Union européenne]] de son inscription sur la liste noire anti-terroriste de l'UE, notamment en raison des motifs, jugés trop anciens et purement formels, c'est-à-dire non prouvés d'un point de vue matériel<ref>{{Lien web|langue=|titre=Le Gama’a al-Islamiyya (groupe islamique) égyptien réussit à faire condamner l’UE. Son inscription sur liste noire jugée illégale|url=https://club.bruxelles2.eu/2019/05/le-gamaa-al-islamiyya-groupe-islamique-en-egypte-obtient-le-degel-de-ses-avoirs/|site=Bruxelles2.eu|périodique=|date=16 mai 2019|consulté le=}}</ref>.
== Implication en Politique ==

Le mouvement s'est converti à la politique suite à la [[Révolution_égyptienne_de_2011|révolution égyptienne de 2011]] et a remporté une dizaine de sièges aux élections de 2011-2012 de la chambre basse du parlement égyptien. En mars 2013, suite à la grève des policiers en [[Égypte]], l'organisation a tenté de former des milices de maintien de l'ordre dans certaines villes, en particulier dans la ville d'[[Assiout]] <ref>http://www.lefigaro.fr/international/2013/03/15/01003-20130315ARTFIG00587-des-milices-islamistes-apparaissent-enegypte.php</ref>.
== Implication en politique ==
Le mouvement s'est converti à la politique à la suite de la [[révolution égyptienne de 2011]] et a remporté une dizaine de sièges aux élections de 2011-2012 de la chambre basse du parlement égyptien. En {{date-|mars 2013}}, à la suite de la grève des policiers en [[Égypte]], l'organisation a tenté de former des milices de maintien de l'ordre dans certaines villes, en particulier dans la ville d'[[Assiout]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/international/2013/03/15/01003-20130315ARTFIG00587-des-milices-islamistes-apparaissent-enegypte.php « Des milices islamistes apparaissent en Égypte »], ''Le Figaro'', 15 mars 2013.</ref>.


== Sources ==
== Sources ==
* {{Traduction/référence|en|al-Gama'a al-Islamiyya|}}
* {{Traduction/référence|en|al-Gama'a al-Islamiyya|562760816}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|langue= fr|prénom1= Mark A. |nom1= Gabriel |lien auteur1= |responsabilité1= |directeur1= |prénom2= |nom2= |lien auteur2= |responsabilité2= |directeur2= |et al.= |traducteur= |illustrateur= |préface= |photographe= |titre= Islam et Terrorisme |sous-titre= Ce que le Coran dit sur le Christianisme, la violence et la guerre sainte |lien titre= |titre original= Islam and terrorism |numéro d'édition= 2 |collection= |série= |numéro dans collection=|lien éditeur= |éditeur= Editions Ourania (Romanel-sur-Lausanne, Suisse) |lieu= |année= 2007 |mois= |jour= |année première édition= 2006 |réimpression= |tome= |volume= |titre volume= |pages totales= 254 |format= poche |isbn= 978-2-940335-05-3}}
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Mark A. |nom1=Gabriel |lien auteur1=Mark A. Gabriel |titre=Islam et Terrorisme |sous-titre=Ce que le Coran dit sur le Christianisme, la violence et la guerre sainte |titre original=Islam and terrorism |éditeur=Editions Ourania (Romanel-sur-Lausanne, Suisse) |lieu=Romanel-sur-Lausanne/Lyon |année=2007 |numéro d'édition=2 |année première édition=2006 |pages totales=254 |format livre=poche |isbn=978-2-940335-05-3}}


=== Notes et références ===
=== Notes et références ===
Ligne 70 : Ligne 65 :
=== Liens externes ===
=== Liens externes ===


{{Palette|Groupes affiliés à Al-Qaïda}}


{{Portail|Islam|Egypte}}
{{Portail|islam|Égypte|Terrorisme}}


[[Catégorie:Faction armée islamiste]]
[[Catégorie:Faction armée islamiste]]
[[Catégorie:Faction armée en Afrique]]
[[Catégorie:Faction armée en Égypte]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par l'Union européenne]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par l'Union européenne]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par le département d'État des États-Unis]]
[[Catégorie:Foreign Terrorist Organization]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par le gouvernement du Canada]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par le gouvernement du Canada]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par le Home Office]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste par le Home Office]]
[[Catégorie:Specially Designated Global Terrorist]]
[[Catégorie:Organisation considérée comme terroriste]]

Dernière version du 27 janvier 2024 à 10:22

Gama al-Islamiya
Présentation
Chef Omar Abdel Rahman
Fondation 1970
Idéologie Islamisme
Panislamisme

Al-Gama'a al-Islamiyya (arabe : الجماعة الإسلامية al-jamāʻah al-islāmīyah, également translittéré en El Gama'a El Islamiyya ou Gamaat Islamiya, appelé aussi « Groupes islamiques » (al Jamaat al Islamiya), est un mouvement sunnite égyptien islamiste. Il est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne[1]. Le groupe est (ou fut) consacré au renversement du gouvernement égyptien et à son remplacement par un État islamique. Cette organisation était dirigée par le cheikh Omar Abdel Rahman, mort en prison aux Etats-Unis en février 2017 après 24 années d'emprisonnement.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines universitaires[modifier | modifier le code]

Cheikh Omar Abdel-Rahman

Al-Gama'a al-Islamiyya débute comme une organisation chapeautant des mouvements égyptiens estudiantins militants constitués, tels que le Djihad islamique égyptien, après la renonciation des Frères musulmans à la violence en 1970 et la perte de leur leadership[2].

En 1970, le gouvernement égyptien a libéré un certain nombre de membres du mouvement des Frères Musulmans emprisonnés[3]. Le Président Sadate voulait contrebalancer l'influence des Soviétiques et du communisme, ce qui a eu lieu. Un nouveau groupe, Al Gamaa al Islamiya voit le jour, conseillés par d'anciens professeurs de l'Université al-Azhar. Selon Ahmed Chaaban, leader étudiant de gauche à l'Université du Caire, les militants du nouveau groupe islamiste bénéficiaient de l'aide et de la protection des membres de la Sécurité d'État égyptienne[4].

L'inspiration vient du plan de Sayyid Qutb dont ils réalisent les deux premières étapes. Ils vont prier dans la mosquée du Campus et s'affairent à recruter et à former des étudiants.

Les dirigeants[modifier | modifier le code]

Le premier dirigeant est le cheikh Omar Abdel Rahman.

Développement territorial[modifier | modifier le code]

Le mouvement organise, une fois par an, des séminaires nationaux. Le mouvement va s'étendre au Soudan, à la Tunisie, au Yémen, à la Syrie, à l'Irak, au Liban et à d'autres pays voisins.

La chute[modifier | modifier le code]

Membres d'al-Gamma al-Islamiya

En , une lutte brutale et sectaire entre musulmans et Coptes éclate dans le quartier pauvre d'al-Zawaiyya Al Hamra au Caire : « Femmes et hommes sont assassinés ; des enfants sont jetés par les fenêtres, leurs corps s'écrasant sur les chaussées ; il y eut du pillage, des tueries et des incendies criminels »[5], « les Groupes islamiques furent accusés d'avoir participé aux incidents et, en , un mois après l'assassinat de Sadate, les al-Gama'a al-Islamiyya furent dissoutes par l'État (bien que n'ayant jamais été légalement déclarées et enregistrées à leur fondation), leurs infrastructures furent détruites et leurs dirigeants arrêtés[6]. » Le gouvernement favorise le départ des militants vers l'Afghanistan[4].

Situation actuelle[modifier | modifier le code]

L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis, de l'Union européenne et du Royaume-Uni.

Désignant dans les années 1970 les associations islamistes étudiantes, le groupe prend la suite du Jihad islamique égyptien au début des années 1990 en s'attaquant à l'état égyptien, aux coptes et aux touristes. Son principal attentat est le massacre de Louxor, que condamnent pourtant les dirigeants du groupe[7].

Dans les années 1990, le mouvement était bien implanté aux États-Unis via des mosquées en guise de cellules. Ils complotaient régulièrement au sein de la mouvance islamiste afin d'organiser des actions terroristes contre des cibles israéliennes et américaines comme le World Trade Center en 1993.

En 2003, les dirigeants emprisonnés du groupe ont renoncé à la violence.

Le , le groupe a obtenu l'annulation par la Cour de justice de l'Union européenne de son inscription sur la liste noire anti-terroriste de l'UE, notamment en raison des motifs, jugés trop anciens et purement formels, c'est-à-dire non prouvés d'un point de vue matériel[8].

Implication en politique[modifier | modifier le code]

Le mouvement s'est converti à la politique à la suite de la révolution égyptienne de 2011 et a remporté une dizaine de sièges aux élections de 2011-2012 de la chambre basse du parlement égyptien. En , à la suite de la grève des policiers en Égypte, l'organisation a tenté de former des milices de maintien de l'ordre dans certaines villes, en particulier dans la ville d'Assiout[9].

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mark A. Gabriel (trad. de l'anglais), Islam et Terrorisme : Ce que le Coran dit sur le Christianisme, la violence et la guerre sainte [« Islam and terrorism »], Romanel-sur-Lausanne/Lyon, Editions Ourania (Romanel-sur-Lausanne, Suisse), , 2e éd. (1re éd. 2006), 254 p., poche (ISBN 978-2-940335-05-3)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. LE CONSEIL DE L'UNION EUROPEENNE, DECISION DU CONSEIL du 21 décembre 2005 sur des mesures restrictives spécifiques contre certaines personnes ou entités en vue de combattre le terrorisme
  2. Kepel, Gilles. Muslim Extremism in Egypt; the Prophet and Pharoh, Gilles Kepel, p. 129
  3. op. cit. Mark A. Gabriel (2007) p. 153-154
  4. a et b caine972, « Arte: Les pharaons de l'Égypte moderne 2/3 Sadate », (consulté le )
  5. Gilles Kepel, Muslim Extremism in Egypt: The Prophet and Pharaoh, p. 166 et p. 129
  6. Gilles Kepel, op. cit., p. 129.
  7. « Des islamistes aux zapatistes, la révolte des « marginaux de la terre » », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le Gama’a al-Islamiyya (groupe islamique) égyptien réussit à faire condamner l’UE. Son inscription sur liste noire jugée illégale », sur Bruxelles2.eu,
  9. « Des milices islamistes apparaissent en Égypte », Le Figaro, 15 mars 2013.

Liens externes[modifier | modifier le code]