« Dissolution de la Tchécoslovaquie » : différence entre les versions

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La '''dissolution de la [[Tchécoslovaquie]]''', surnommée '''divorce de velours''', est le processus politique qui conduit en [[1992]], à la dissolution de la [[République fédérale tchèque et slovaque]] et la transformation de l'État tchécoslovaque en deux États indépendants : la [[République tchèque|Tchéquie]], sous la forme de la République tchèque, et la [[Slovaquie]], sous la forme de la République slovaque.
La '''dissolution de la [[Tchécoslovaquie]]''' est le processus politique qui conduit, en [[1992]], à la dissolution de la [[République fédérale tchèque et slovaque]] et à la [[Partition (politique)|partition]] et transformation de l'État tchécoslovaque en deux États indépendants : la [[Tchéquie]], sous la forme de la République tchèque, et la [[Slovaquie]], sous la forme de la République slovaque.


== Histoire ==
== Histoire ==
À la suite de la [[chute des régimes communistes en Europe]], fin 1989, le [[Parti communiste tchécoslovaque]] abandonne le pouvoir et cesse d'être [[parti unique]]<ref>{{Article |titre=Tandis que le " rôle dirigeant " du PC est aboli Le premier ministre tchécoslovaque souhaite le retrait des troupes soviétiques |périodique=Le Monde |date=1 décembre 1989 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/12/01/tandis-que-le-role-dirigeant-du-pc-est-aboli-le-premier-ministre-tchecoslovaque-souhaite-le-retrait-des-troupes-sovietiques_4162759_1819218.html}}.</ref>{{,}}<ref name="C CSE 1960">{{Lien web |langue=cs |titre=Ústavní zákon ze dne 11. července 1960 - Ústava Československé socialistické republiky |url=http://www.psp.cz/docs/texts/constitution_1960.html |site=Parlamentu České Republiky |date=11 juillet 1960 |consulté le=novembre 2019}}.</ref> : le {{nobr|10 décembre}}, le premier gouvernement non-communiste est formé. [[Alexander Dubček]], qui vingt ans auparavant avait initié le « [[socialisme à visage humain]] », est élu à la tête du parlement le {{nobr|28 décembre}} ; le lendemain, le porte-parole de la contestation, le [[dramaturge]] [[Dissidence|dissident]] [[Václav Havel]], est élu à la présidence de la fédération, peu après rebaptisée « [[République fédérale tchèque et slovaque]] »<ref>{{Lien web |titre=Désagrégation du bloc de l'Est |url=https://www.laguerrefroide.fr/GF_display_theme.php?tid=10 |site=Laguerrefroide.fr |date=2019 |consulté le=23 octobre 2019 |id=GF CIDESEST}}.</ref>.


La désignation à la tête des gouvernements slovaque et tchèque respectivement du nationaliste slovaque [[Vladimír Mečiar]], et du néolibéral pro-européen [[Václav Klaus]] révèle les divergences d'intérêt des deux républiques fédérées, les Slovaques réclamant notamment plus de décentralisation, alors que [[Prague]] souhaitait un gouvernement fédéral plus fort, capable de représenter les deux nations [[Cinquième élargissement de l'Union européenne|face aux exigences]] de l'[[Union européenne]]<ref>[http://europa.eu/legislation_summaries/enlargement/2004_and_2007_enlargement/e50004_fr.htm Programme PHARE de la CEE et de l’UE.]</ref>.
Elle voit son origine lorsque la [[révolution de Velours]], qui s'est déroulée du 16 novembre au 29 décembre 1989, met fin au régime communiste de la [[République socialiste tchécoslovaque]]. Le leader de la contestation, le dramaturge dissident [[Václav Havel]], est alors élu à la présidence de la fédération qui est bientôt rebaptisée « [[République fédérale tchèque et slovaque]] ».


Des négociations ont lieu durant l'été entre les deux parties afin de tenter de trouver une formule fédérale adaptée. Mais, le {{date-|17 juillet 1992}}, le parlement slovaque adopte la ''déclaration d'indépendance de la nation slovaque''. Six jours plus tard, [[Vladimír Mečiar]] et [[Václav Klaus]] se rencontrent à [[Bratislava]] et s'accordent sur les modalités de la séparation du pays. Václav Havel, regrettant la partition, démissionne le {{date-|20 juillet}} ; le Premier ministre [[Jan Stráský]], qui a remplacé [[Marián Čalfa]], assure l'intérim à la tête de l'État tchécoslovaque. Le {{date-|13 novembre}}, l'assemblée fédérale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le {{date-|25 novembre}}, un acte constitutionnel établit le calendrier de la dissolution de la Tchécoslovaquie, qui devient effective le {{date-|31 décembre 1992}} à minuit. Le {{date|2|février|1993}}, Václav Havel est élu président de la nouvelle [[Tchéquie|République tchèque]] indépendante. [[Michal Kováč]] devient président de la [[Slovaquie|République slovaque]], tandis que [[Václav Klaus]] et [[Vladimír Mečiar]] restent à la tête de leurs gouvernements respectifs<ref>{{Lien web|auteur=Jaroslava Gissübelová|titre=Il y a vingt ans, la Tchécoslovaquie vivait ses derniers jours|date=05-12-2012|url=https://www.radio.cz/fr/rubrique/histoire/il-y-a-vingt-ans-la-tchecoslovaquie-vivait-ses-derniers-jours|site=Radio Praha|consulté le=28 octobre 2018}}.</ref>.
Mais les dissensions et les divergences d’intérêts entre les deux composantes nationales du pays furent telles que la désignation de [[Vladimír Mečiar]] et [[Václav Klaus]] à la tête des gouvernements slovaque et tchèque, ne purent rien changer, les Slovaques réclamant notamment plus de décentralisation, alors que [[Prague]] souhaitait un gouvernement fédéral plus fort.


== « Divorce de velours » ==
Des négociations ont lieu durant l'été entre les deux parties afin de tenter de trouver une issue à la crise. Mais, le 17 juillet 1992, le parlement slovaque adopte la ''déclaration d'indépendance de la nation slovaque''. Six jours plus tard, Vladimír Mečiar et Václav Klaus se rencontrent à [[Bratislava]] et s'accordent finalement sur la séparation du pays. Václav Havel, opposé à la partition, démissionne le 20 juillet ; le Premier ministre [[Jan Stráský]], qui a remplacé [[Marián Čalfa]], assure l'intérim à la tête de l'État tchécoslovaque<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Il y a vingt ans, la Tchécoslovaquie vivait ses derniers jours|jour=|mois=|année=|url=https://www.radio.cz/fr/rubrique/histoire/il-y-a-vingt-ans-la-tchecoslovaquie-vivait-ses-derniers-jours|site=Radio Praha|consulté le=28 octobre 2018}}.</ref>.


Cette séparation « à l'amiable », contrastant avec la [[Guerres de Yougoslavie|violence de la dissolution]] de la [[Yougoslavie]] et de la [[dislocation de l'URSS]], a été appelée « divorce de velours » par référence à la « [[révolution de Velours]] » qui, du {{date-|16 novembre}} au {{date-|29 décembre 1989}}, avait mis fin sans violences à la [[État communiste|dictature]] de la [[République socialiste tchécoslovaque]]<ref>{{Lien web|auteur=Laura Andrieu|titre=Vingt-cinq ans après le « divorce de velours », Tchèques et Slovaques conservent des relations exemplaires|url=http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/28/01003-20181028ARTFIG00023-vingt-cinq-ans-apres-le-divorce-de-velours-tcheques-et-slovaques-conservent-des-relations-exemplaires.php|site=Le Figaro|date=28-10-2018|consulté le=28 octobre 2018}}.</ref>.
Le 13 novembre, l'assemblée fédérale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le 25 novembre, un acte constitutionnel établit le calendrier de la dissolution de la Tchécoslovaquie, qui devient effective le 31 décembre 1992 à minuit.


== Notes et références ==
Le {{date|2|février|1993}}, Václav Havel redevient chef de l'État en tant que président de la nouvelle [[République tchèque]] indépendante. [[Michal Kováč]] devient président de la [[Slovaquie|République slovaque]], tandis que [[Václav Klaus]] et [[Vladimír Mečiar]] restent à la tête de leurs gouvernements respectifs<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Vingt-cinq ans après le « divorce de velours », Tchèques et Slovaques conservent des relations exemplaires|url=http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/28/01003-20181028ARTFIG00023-vingt-cinq-ans-apres-le-divorce-de-velours-tcheques-et-slovaques-conservent-des-relations-exemplaires.php|site=Le Figaro|consulté le=28 octobre 2018}}.</ref>.

== Références ==
{{Références}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Dans la fiction ===
* [[2019 à la télévision|2019]] : ''[[Un espion très recherché]]'', série TV de [[HBO]] Europe diffusée sur [[Arte]] en {{date-|août 2021}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Dislocation de l'URSS]]
* [[Dislocation de l'URSS]]
* [[Dislocation de la Yougoslavie]]
* [[Dislocation de la Yougoslavie]]
* [[Relations entre la République tchèque et la Slovaquie]]
* [[Relations entre la Slovaquie et la Tchéquie]]

=== Liens externes ===
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* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}


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[[Catégorie:Partition]]
[[Catégorie:1992 en Europe]]
[[Catégorie:1992 en Europe]]
[[Catégorie:Bloc de l'Est]]

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La Tchécoslovaquie, au temps de la République socialiste, avec ses deux composantes d’alors : la République socialiste tchèque et la République socialiste slovaque.

La dissolution de la Tchécoslovaquie est le processus politique qui conduit, en 1992, à la dissolution de la République fédérale tchèque et slovaque et à la partition et transformation de l'État tchécoslovaque en deux États indépendants : la Tchéquie, sous la forme de la République tchèque, et la Slovaquie, sous la forme de la République slovaque.

Histoire[modifier | modifier le code]

À la suite de la chute des régimes communistes en Europe, fin 1989, le Parti communiste tchécoslovaque abandonne le pouvoir et cesse d'être parti unique[1],[2] : le 10 décembre, le premier gouvernement non-communiste est formé. Alexander Dubček, qui vingt ans auparavant avait initié le « socialisme à visage humain », est élu à la tête du parlement le 28 décembre ; le lendemain, le porte-parole de la contestation, le dramaturge dissident Václav Havel, est élu à la présidence de la fédération, peu après rebaptisée « République fédérale tchèque et slovaque »[3].

La désignation à la tête des gouvernements slovaque et tchèque respectivement du nationaliste slovaque Vladimír Mečiar, et du néolibéral pro-européen Václav Klaus révèle les divergences d'intérêt des deux républiques fédérées, les Slovaques réclamant notamment plus de décentralisation, alors que Prague souhaitait un gouvernement fédéral plus fort, capable de représenter les deux nations face aux exigences de l'Union européenne[4].

Des négociations ont lieu durant l'été entre les deux parties afin de tenter de trouver une formule fédérale adaptée. Mais, le , le parlement slovaque adopte la déclaration d'indépendance de la nation slovaque. Six jours plus tard, Vladimír Mečiar et Václav Klaus se rencontrent à Bratislava et s'accordent sur les modalités de la séparation du pays. Václav Havel, regrettant la partition, démissionne le  ; le Premier ministre Jan Stráský, qui a remplacé Marián Čalfa, assure l'intérim à la tête de l'État tchécoslovaque. Le , l'assemblée fédérale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le , un acte constitutionnel établit le calendrier de la dissolution de la Tchécoslovaquie, qui devient effective le à minuit. Le , Václav Havel est élu président de la nouvelle République tchèque indépendante. Michal Kováč devient président de la République slovaque, tandis que Václav Klaus et Vladimír Mečiar restent à la tête de leurs gouvernements respectifs[5].

« Divorce de velours »[modifier | modifier le code]

Cette séparation « à l'amiable », contrastant avec la violence de la dissolution de la Yougoslavie et de la dislocation de l'URSS, a été appelée « divorce de velours » par référence à la « révolution de Velours » qui, du au , avait mis fin sans violences à la dictature de la République socialiste tchécoslovaque[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Tandis que le " rôle dirigeant " du PC est aboli Le premier ministre tchécoslovaque souhaite le retrait des troupes soviétiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. (cs) « Ústavní zákon ze dne 11. července 1960 - Ústava Československé socialistické republiky », sur Parlamentu České Republiky, (consulté en ).
  3. « Désagrégation du bloc de l'Est », sur Laguerrefroide.fr, (consulté le ).
  4. Programme PHARE de la CEE et de l’UE.
  5. Jaroslava Gissübelová, « Il y a vingt ans, la Tchécoslovaquie vivait ses derniers jours », sur Radio Praha, (consulté le ).
  6. Laura Andrieu, « Vingt-cinq ans après le « divorce de velours », Tchèques et Slovaques conservent des relations exemplaires », sur Le Figaro, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]