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	Emmanuel Suhard
Biographie
Naissance	5 avril 1874; Brains-sur-les-Marches (France)
Ordination sacerdotale	18 décembre 1897
Décès	30 mai 1949 (à 75 ans); 7e arrondissement de Paris
Cardinal de l'Église catholique
Créé; cardinal	16 décembre 1935 par le; pape Pie XI
Titre cardinalice	Cardinal-prêtre de Saint-Onuphre-du-Janicule
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale	3 octobre 1928 par; Eugène Grellier
Archevêque de Paris
11 mai 1940 – 30 mai 1949
Archevêque de Reims
23 décembre 1930 – 11 mai 1940
Évêque de Bayeux et Lisieux
6 juillet 1928 – 23 décembre 1930
Autres fonctions
Fonction religieuse
	Président de l'Assemblée des cardinaux et archevêques de France (1945-1948);
	« Fide in lenitate » (« Fidélité dans la douceur »); (Si 45, 4)
	(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org
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Emmanuel Suhard, né le 5 avril 1874 à Brains-sur-les-Marches (Mayenne) et mort le 30 mai 1949 à Paris, est un évêque catholique français, évêque de Bayeux et Lisieux en 1928, archevêque de Reims en 1930, cardinal en 1935 et archevêque de Paris à partir de 1940 et donc durant toute la période de l'occupation par les armées du III^e Reich.

Le cardinal Suhard dénonce dès septembre 1939 « le racisme hitlérien »^[1]. Pendant l'Occupation, « plutôt enclin au pétainisme »^[2], il pratique un « loyalisme sans inféodation »^[3] envers le régime de Vichy, tout en laissant la liberté de conscience. La censure interdit ses déclarations publiées dans le bulletin diocésain^[4]. Il ne proteste pas de manière spectaculaire pour ne pas entraîner des représailles envers les prêtres et les militants chrétiens^[5]. Les occupants exigent qu'il exprime sa docilité au national-socialisme, ce mot n'est jamais venu^[6].

Il accueille le maréchal Philippe Pétain en avril 1944 à Paris, et préside également aux obsèques nationales du collaborateur Philippe Henriot. Le 26 août 1944, il lui est interdit d'accueillir le général de Gaulle à Notre-Dame, qui décide de le recevoir dès le 20 septembre après la visite de Pierre-Marie Théas, résistant^[7].

Avec l'assemblée des cardinaux et archevêques (ACA), il fonde la Mission de France à Lisieux. Puis il crée la Mission de Paris et la communauté de Saint-Séverin. Il a aussi accompagné l'expérience des prêtres-ouvriers (« un mur sépare le monde ouvrier de l'Église, ce mur il faut l'abattre »).

En 1997, lors de la proclamation de sainte Thérèse de Lisieux comme docteur de l'Église, le pape Jean-Paul II cite le cardinal Suhard et la Mission de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Mayenne[modifier | modifier le code]

Emmanuel Célestin Suhard est le fils d'Emmanuel Suhard et de M^me née Jeanne Marsollier (mariés le 25 juin 1873). Enfant pieux et timide, fils d'une veuve qui dirige seule la ferme familiale, il est jugé « trop peu dégourdi pour faire un curé » par le curé de Brains-sur-les-Marches^{[réf. souhaitée]}. En octobre 1888, il entre au petit séminaire de Mayenne (ses condisciples incluent Joseph Hamon). Il le quitte en 1892 pour entrer le 6 octobre au grand séminaire de Laval où il effectue des études qui lui valent une bourse pour le séminaire français de Rome. Il y est ordonné prêtre en 1897.

Rome[modifier | modifier le code]

Étudiant à Rome à l'université pontificale grégorienne, en même temps que le futur pape Pie XII et de Luigi Maglione, futur nonce en France. Il obtient un doctorat en théologie, un doctorat en philosophie et une licence en droit canonique. L'université grégorienne lui décerne la grande médaille d'or, distinction suprême.

De la Mayenne à Paris[modifier | modifier le code]

De retour en 1899 en France, il célèbre sa première grand-messe dans l'église de Brains-sur-les-Marches. Il est prêtre du diocèse de Laval.

Nommé professeur de philosophie au grand séminaire de Laval, il enseigne la théologie. Grâce à ses qualités d'accueil et d'écoute, il exerce une influence sur le clergé mayennais, bien qu'il ne soit pas très en cour à l'évêché car il rejette l'« Action française ». Il s'en explique : « L'Action française est trop particulariste. Le prêtre est fait pour tout le monde et doit accueillir tout le monde. »

Réformé en 1914, l'abbé Suhard est aumônier d'un hôpital militaire à Laval.

Il devient chanoine en 1919, mais l'évêque, Eugène Grellier, très proche de l'Action française, le tient à l'écart et refuse de le nommer supérieur du grand séminaire. Neuf ans plus tard, Eugène Grellier sera obligé de le consacrer évêque, car en 1928, Emmanuel Suhard est nommé évêque de Bayeux et Lisieux. Il est archevêque de Reims de 1931 à 1940, et créé cardinal en 1935. C'est l'un des six cardinaux français à participer au conclave de 1939 à l'issue duquel Pie XII est élu.

Il devient cardinal archevêque de Paris en 1940 et le reste jusqu'à sa mort en 1949.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le siège archiépiscopal de Paris qu'il rejoint pendant l'exode de juin 1940 devient pour lui une lourde charge, où il subit les épreuves de l'époque. Dès juillet 1940, les Allemands perquisitionnent l'archevêché.

Comme la plupart des hauts dignitaires de l'Église de France, il donne son approbation à la politique de « régénération morale » du maréchal Pétain. Il négocie avec l'amiral Darlan, le ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu et par l'intermédiaire d'Henri Dodier, le ministre de l'Éducation nationale Jérôme Carcopino, un système de financement par l'État de l'école privée catholique, qu'il obtient en juillet 1941. Les subventions sont réparties par les préfets, dans chaque département. Un horaire commode d'enseignement religieux facultatif est aussi instauré dans l'enseignement public^[8].

Le 26 octobre 1941, il adresse une dépêche au chancelier Hitler pour demander la grâce des otages de Nantes et Châteaubriant^[9].

Le 4 mars 1942, il assiste, aux côtés du chef de l'État Français, le maréchal Pétain, de Philippe Henriot, devenu la voix de Radio-Paris, et du général Brécard, aux cérémonies commémorant les victimes du bombardement de la veille, qui sont le premier acte de propagande publique des collaborationnistes contre « l'esprit anglais » qu'incarne le général de Gaulle, chef de la résistance, en exil à Londres.

Le 22 juillet 1942, quelques jours après la rafle du Vél d'hiv, le cardinal Suhard adresse au maréchal Pétain, au nom des cardinaux et archevêques de France assemblés à Paris, la première protestation officielle de l'Église de France contre les persécutions dont sont victimes les juifs. Cette lettre n'est pas lue en chaire, comme le furent celles des évêques de Toulouse et de Montauban et de l'archevêque de Lyon un mois plus tard, mais diffusée parmi les curés^[10].

Il approuve la déclaration des évêques de France du 17 février 1944 qui condamne « les appels à la violence et les actes de terrorisme, qui déchirent aujourd’hui le pays, provoquent l’assassinat des personnes et le pillage des demeures »^[11] et accueille le maréchal Pétain à Notre-Dame, en avril 1944, ce qui lui sera reproché à la Libération^[12]. Alors même que la France est déjà partiellement libérée, il assiste à Notre-Dame aux funérailles nationales du ministre de l'Information et de la Propagande du gouvernement de Vichy Philippe Henriot, abattu par la résistance le 28 juin 1944^[13].

Le 26 août 1944, le général de Gaulle, sur les conseils du père Bruckberger et de Francis-Louis Closon, décide de l'exclure de la cérémonie du Te Deum de Notre-Dame et de le maintenir confiné à l'archevêché^[14]^,^[15].

Le 9 mai 1945, au lendemain de la capitulation allemande, le général de Gaulle revenait à Notre-Dame, non plus pour un Magnificat^[16], mais pour le Te Deum de la victoire. Au portail de la cathédrale, il fut cette fois, accueilli par l'archevêque de Paris, souriant, le cardinal Suhard^[17].

Le cardinal mentionnera discrètement des actions de l'Église qui ont été ignorées : « J'ai voulu, vous le savez, les aider autant que je le pouvais à se défendre contre l'injustice et la violence. […] je me suis efforcé de mettre en lieu sûr le plus grand nombre possible d'enfants et de faire porter secours aux malheureux internés du Vel'd'hiv', dans les camps de Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Drancy^[18]. Je n'hésite donc pas aujourd'hui à renouveler la protestation que je faisais entendre aux autorités officielles dès le 16 juillet en mon nom personnel, puis le 22 au nom de l'ACA. »

Le 30 mai 1949 à 2 h 20 du matin, le cardinal Suhard meurt d'une congestion pulmonaire. La veille, le nonce apostolique à Paris Angelo Roncalli, futur pape Jean XXIII, lui avait rendu une ultime visite^[19]. Le jour de ses obsèques à Notre-Dame de Paris, Madeleine Delbrêl présente sur le parvis, a regretté que le peuple de Paris n'ait pas pu rendre hommage au cardinal Emmanuel Suhard^[20].

Le 10 novembre 1953, un buste en bronze du cardinal est inauguré au grand séminaire de Laval, ainsi qu'une statue du prélat, le même jour à Brains-sur-les-Marches.

Volonté missionnaire[modifier | modifier le code]

Pendant les vingt années de son épiscopat, il inspire, encourage et soutient un grand courant missionnaire, dont nombre de ses lettres pastorales, en particulier les trois dernières Essor ou déclin de l'Église, Le Sens de Dieu et Le Prêtre dans la cité s'en font l'écho. C'est à sa demande que fut publié, en 1943, un ouvrage de l'abbé Henri Godin : La France, pays de mission, qui eut un grand retentissement au sein de l'Église.

La fondation de la Mission de France en 1941 est l'œuvre dans laquelle il s'est impliqué le plus personnellement. Sur son lit de mort, le cardinal bénit une dernière fois les prêtres-ouvriers qu'il avait tant aimés.

En 1997, lors de la proclamation de sainte Thérèse de Lisieux comme docteur de l'Église, le pape Jean-Paul II cita le cardinal Suhard et la Mission de France au cours de l'angélus :

« Au cours de la Journée mondiale des Missions d'aujourd'hui, notre attention se tourne avant tout vers Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, que j'ai eu la joie de proclamer ce matin Docteur de l'Église universelle. Elle est un modèle d'engagement missionnaire et la Patronne des Missions bien qu'elle n'ait jamais quitté la clôture du carmel de Lisieux. […] Sa figure spirituelle et son message ont inspiré de nombreux instituts soucieux d'annoncer l’Évangile, en particulier la Mission de France, fondée en 1941 par le cardinal Suhard, qui est à l'origine de multiples initiatives missionnaires auprès des pauvres et dans le monde scientifique. »

— Jean-Paul II^[21]

En 2018, les éditions Artèges rééditent la lettre Essor ou déclin de l'Église, préfacée par le cardinal archevêque émérite de Paris André Vingt-Trois. Cette lettre pastorale publiée en 1947 eut un retentissement jusqu'à Rome. Le pape Pie XII la qualifia d'encyclique digne d'un pape.

En 2019, l'Église commémore le 70^e anniversaire de la mort du cardinal Suhard. La chaîne KTO consacre le 26 mai 2019 une émission de 52 minutes La Foi prise au mot à la figure du cardinal. Le 7 juin 2019, une messe solennelle retransmise en direct sur la chaîne KTO est célébrée en l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris. Cette célébration initialement prévue à la cathédrale Notre-Dame de Paris avant l'incendie du 15 avril 2019, a été présidée par Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, en présence de plusieurs archevêques. Le même jour, avec le diocese de Paris, les diocèses de Reims, Bayeux-Lisieux, Laval, Mission de France dans lesquels le cardinal Suhard a exercé ses ministères de prêtre et d'évêque ont célébré une messe solennelle en sa mémoire. Le journal La Croix consacre au cardinal, dans son édition du 30 mai 2019, un article Le cardinal Suhard, missionnaire en son pays relatant les étapes principales de sa vie, sa postérité missionnaire et ses trois dernières lettres pastorales.

Le précurseur de Vatican II[modifier | modifier le code]

Ses trois dernières lettres pastorales notamment Essor ou déclin de l'Église (1947) sont considérées comme « une sorte de « préface » des grands textes du concile Vatican II^[22] sur le rôle des laïcs dans l'Église, le rôle missionnaire du prêtre dans l'annonce de l'Evangile, la nécessité d'adapter les formes de l'Église au monde moderne et le rôle d'évangélisateur que reçoit le laïc de par son baptême^[23] ».

Le cardinal Suhard encouragea vivement Pierre Goursat à persévérer dans son engagement de laïc missionnaire. Celui-ci fonda quelques années après la mort du cardinal, la communauté de l'Emmanuel

Le collège des Bernardins y consacre une conférence^[24].

Hommage et distinction[modifier | modifier le code]

Le cardinal Suhard est chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur (décret du 6 juillet 1938)^[25]

Depuis 1997, une paroisse du diocèse de Laval porte son nom : Paroisse Sainte-Thérèse – Cardinal-Suhard.

Publications[modifier | modifier le code]

Lettre pastorale de Son Éminence le cardinal Suhard. La Famille (Carême 1946), éditions Spes.
Essor ou déclin de l'Église, éd. du Vitrail, 1947.
Le Sens de Dieu, A. Lahure, 1948.
Le Prêtre dans la cité, A. Lahure, 1949.
Vers une Église en état de mission, éditions du Cerf, 1965 (textes choisis par Olivier de La Brosse)

Devise[modifier | modifier le code]

In fide et lenitale (dans la foi et dans la douceur)^[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

↑ Cardinal Suhard, Semaine Religieuse de Reims, 16 septembre 1939 (lire en ligne), p. 36-37
↑ « Biographie. Le cardinal Suhard, l'audace missionnaire », sur La Croix (consulté le 11 juin 2019)
↑ Cardinal Suhard, Semaine Religieuse de Reims, 23 août 1941 (lire en ligne), p. 167
↑ J.P Guérend, Cardinal Suhard, Paris, Cerf, octobre 2011, 384 p. (ISBN 978-2-204-09117-6), p. 46
↑ Guérend 2011, Préface.
↑ P. Bouëssé, « Le cardinal Suhard, Quatre années de guerre », La Croix,‎ 28-30 mai 1959
↑ Charles De Gaulle, Mémoires de guerre, p. 367-368
↑ Michèle Cointet, « Chrétiens », dans Michèle et Jean-Paul Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, Tallandier, 2000, p. 158.
↑ (en) Gene A. Plunka, Staging Holocaust Resistance, p. 106, Palgrave Macmillan, New York, 2012 (ISBN 978-1-349-35055-1).
↑ Francine Edelstein, « Protestation et appel à la pitié : une démarche performative. Les lettres de prélats sur la déportation des juifs en 1942 », Argumentation et Analyse du Discours, n^o 24,‎ 16 avril 2020 (ISSN 1565-8961, DOI 10.4000/aad.3932, lire en ligne, consulté le 11 juillet 2021)
↑ Cointet 2000, p. 159.
↑ Michèle Cointet, article Suhard (Emmanuel, cardinal), dans le Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, p. 659.
↑ Les funérailles nationales de Philippe Henriot, reportage des actualités de l'époque, disponible sur le site de l'INA.
↑ Michèle Cointet, L'Église sous Vichy, Perrin 1998, p. 342.
↑ Frédéric Le Moigne, 1944-1951 : Les deux corps de Notre-Dame de Paris, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2003/2 (no 78) (lire en ligne), pages 75 à 88

« En 1944, de Gaulle suivait incontestablement les catholiques de la Résistance intérieure qui ne pardonnaient pas les actes d’allégeance de l’archevêque de Paris au dernier Vichy (participation aux obsèques nationales de Philippe Henriot, le 1er juillet 1944, malgré l’intervention personnelle de Georges Bidault à l’archevêché appuyée par le secrétaire particulier du cardinal, l’abbé Le Sourd). Comment, en outre, le nouveau chef de la France eût-il pu être accueilli par l’évêque qui avait introduit le maréchal Pétain à Notre-Dame, exactement quatre mois auparavant ? »
↑ « 70 ans après, Notre-Dame commémore la libération de Paris », la Croix,‎ 24 août 2014 (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le 20 novembre 2019)
↑ Jean Vinatier, le cardinal Suhard, Le Centurion, 1985, p. 217
↑ Frédéric Le Moigne, « Chapitre 6. L’épiscopat face à la persécution des Juifs », dans Les évêques français de Verdun à Vatican II : Une génération en mal d'héroïsme, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 9 janvier 2017 (ISBN 978-2-7535-2331-9, lire en ligne), p. 119–131
↑ Jean Vinatier, Le cardinal Suhard, éd. du Cerf, 1983, p. 428
↑ Jean Vinatier, Le cardinal Suhard, éd. du Cerf, 1983, p. 325
↑ L'Osservatore Romano, 21 octobre 1997
↑ « catholiques-val-de-marne.cef.f… »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}.
↑ « Le précurseur du Concile Vatican II », sur catholique.fr via Wikiwix (consulté le 12 octobre 2023).
↑ Les mardis des Bernardins
↑ « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le 19 août 2022)
↑ « Le cardinal Suhard est mort cette nuit », Le Monde.fr,‎ 31 mai 1949 (lire en ligne, consulté le 4 juillet 2020)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Henri Dodier, À la recherche de la paix scolaire : quelques souvenirs sur S.É. le cardinal Suhard, archevêque de Paris, années 1940 à 1949, lettre-préface de Jérôme Carcopino, Laval, Goupil, 1953, in-16, 71 pages.
R. P. Humbert Boüessé, O.P., Biographie du cardinal Suhard, ouvrage non publié du fait de la mort de l'auteur, ancien élève de l'abbé Suhard au Grand Séminaire de Laval devenu religieux dominicain. Il a rassemblé lettres, papiers personnels et autres documents publics ou privés.
Discours prononcé par son excellence M^gr Chappoulie, évêque d'Angers, le 10 octobre 1953 à Brains-sur-les-Marches pour l'inauguration, Angers, H. Siraudeau, 1953.
Jean Vinatier, Le Cardinal Suhard, l'évêque du renouveau missionnaire 1874-1949, éd. Le Centurion.
Michel Rougé et Jean Pierre Guérend, Pionnier de la paix, le combat du père Bernard Lalande (ancien secrétaire du cardinal Suhard), éditions Nouvelle Cité.
Jean-Pierre Guérend, Le Cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris (1940-1949), Temps de guerre, temps de paix, passion pour la Mission, préface d'Émile Poulat, Éditions du Cerf, 2011, 2^e édition revue et corrigée, juin 2012.
Roch-Etienne Noto, Priez 15 jours avec le cardinal Suhard, préface de Georges Gilson, prélat émérite de la Mission de France, Nouvelle Cité, 2009.
Limore Yagil, Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944 : sauvetage et désobéissance civile, Paris, Cerf, 2005, 765 p. (ISBN 2-204-07585-X et 9782204075855, OCLC 58452907, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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[1] Cardinal Suhard, Semaine Religieuse de Reims, 16 septembre 1939 (lire en ligne), p. 36-37

[2] « Biographie. Le cardinal Suhard, l'audace missionnaire », sur La Croix (consulté le 11 juin 2019)

[3] Cardinal Suhard, Semaine Religieuse de Reims, 23 août 1941 (lire en ligne), p. 167

[4] J.P Guérend, Cardinal Suhard, Paris, Cerf, octobre 2011, 384 p. (ISBN 978-2-204-09117-6), p. 46

[5] Guérend 2011, Préface.

[6] P. Bouëssé, « Le cardinal Suhard, Quatre années de guerre », La Croix,‎ 28-30 mai 1959

[7] Charles De Gaulle, Mémoires de guerre, p. 367-368

[8] Michèle Cointet, « Chrétiens », dans Michèle et Jean-Paul Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, Tallandier, 2000, p. 158.

[9] (en) Gene A. Plunka, Staging Holocaust Resistance, p. 106, Palgrave Macmillan, New York, 2012 (ISBN 978-1-349-35055-1).

[10] Francine Edelstein, « Protestation et appel à la pitié : une démarche performative. Les lettres de prélats sur la déportation des juifs en 1942 », Argumentation et Analyse du Discours, n^o 24,‎ 16 avril 2020 (ISSN 1565-8961, DOI 10.4000/aad.3932, lire en ligne, consulté le 11 juillet 2021)

[11] Cointet 2000, p. 159.

[12] Michèle Cointet, article Suhard (Emmanuel, cardinal), dans le Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, p. 659.

[13] Les funérailles nationales de Philippe Henriot, reportage des actualités de l'époque, disponible sur le site de l'INA.

[14] Michèle Cointet, L'Église sous Vichy, Perrin 1998, p. 342.

[15] Frédéric Le Moigne, 1944-1951 : Les deux corps de Notre-Dame de Paris, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2003/2 (no 78) (lire en ligne), pages 75 à 88

« En 1944, de Gaulle suivait incontestablement les catholiques de la Résistance intérieure qui ne pardonnaient pas les actes d’allégeance de l’archevêque de Paris au dernier Vichy (participation aux obsèques nationales de Philippe Henriot, le 1er juillet 1944, malgré l’intervention personnelle de Georges Bidault à l’archevêché appuyée par le secrétaire particulier du cardinal, l’abbé Le Sourd). Comment, en outre, le nouveau chef de la France eût-il pu être accueilli par l’évêque qui avait introduit le maréchal Pétain à Notre-Dame, exactement quatre mois auparavant ? »

[16] « 70 ans après, Notre-Dame commémore la libération de Paris », la Croix,‎ 24 août 2014 (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le 20 novembre 2019)

[17] Jean Vinatier, le cardinal Suhard, Le Centurion, 1985, p. 217

[18] Frédéric Le Moigne, « Chapitre 6. L’épiscopat face à la persécution des Juifs », dans Les évêques français de Verdun à Vatican II : Une génération en mal d'héroïsme, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 9 janvier 2017 (ISBN 978-2-7535-2331-9, lire en ligne), p. 119–131

[19] Jean Vinatier, Le cardinal Suhard, éd. du Cerf, 1983, p. 428

[20] Jean Vinatier, Le cardinal Suhard, éd. du Cerf, 1983, p. 325

[21] L'Osservatore Romano, 21 octobre 1997

[22] « catholiques-val-de-marne.cef.f… »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}.

[23] « Le précurseur du Concile Vatican II », sur catholique.fr via Wikiwix (consulté le 12 octobre 2023).

[24] Les mardis des Bernardins

[25] « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le 19 août 2022)

[26] « Le cardinal Suhard est mort cette nuit », Le Monde.fr,‎ 31 mai 1949 (lire en ligne, consulté le 4 juillet 2020)

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  | ministère 3       = [[Archevêque]] de [[Archidiocèse de Paris|Paris]]
- | date début 3      = {{date|11 mai 1940}}
+ | date début 3      = 11 mai 1940
- | date fin 3        = {{date|30 mai 1949}}
+ | date fin 3        = 30 mai 1949
- | prédécesseur 3    = {{Mgr}} [[Jean Verdier (cardinal)|Jean Verdier]]
+ | prédécesseur 3    = [[Jean Verdier (cardinal)|Jean Verdier]]
- | successeur 3      = {{Mgr}} [[Maurice Feltin]]
+ | successeur 3      = [[Maurice Feltin]]
  | fonc religieuses  = * Président de l'[[Assemblée des cardinaux et archevêques de France ]] ([[1945]]-[[1948]])
  | blason            = Blason du cardinal Emmanuel Suhard.svg
  | blason simple     =
- | devise            = « Fide in lenitate » ([[Siracide|Si]] 45, 4)<br> « Fidélité dans la douceur »
+ | devise            = {{Citation bilingue|langue=la|Fide in lenitate|Fidélité dans la douceur}}<br>([[Siracide|Si]] 45, 4)
  | va                =
  | ch                = suhard
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 }}
-'''Emmanuel Suhard''', né le {{date de naissance|5 avril 1874}} à [[Brains-sur-les-Marches]] ([[Mayenne (département)|Mayenne]]) et mort le {{date de mort|30 mai 1949}} à [[Paris]], est un [[évêque]] [[église catholique|catholique]] français, évêque de [[Liste des évêques de Bayeux et Lisieux|Bayeux et Lisieux]] en [[1928]], [[Liste des évêques et archevêques de Reims|archevêque de Reims]] en [[1930]], [[Cardinal (religion)|cardinal]] en [[1935]] et [[archevêque]] de [[Paris]] à partir de [[1940]] et donc durant toute la période de l'occupation par les armées du [[Troisième Reich|IIIe Reich]].
+'''Emmanuel Suhard''', né le {{Date|5 avril 1874}} à [[Brains-sur-les-Marches]] ([[Mayenne (département)|Mayenne]]) et mort le {{Date|30 mai 1949}} à [[Paris]], est un [[évêque]] [[église catholique|catholique]] français, évêque de [[Liste des évêques de Bayeux et Lisieux|Bayeux et Lisieux]] en {{Date|1928}}, [[Liste des évêques et archevêques de Reims|archevêque de Reims]] en {{Date|1930}}, [[cardinal (religion)|cardinal]] en {{Date|1935}} et [[archevêque de Paris]] à partir de {{Date|1940}} et donc durant toute la période de l'occupation par les armées du [[Troisième Reich|{{IIIe|Reich}}]].
-Le cardinal Suhard dénonce dès septembre 1939 « le racisme hitlérien »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Cardinal Suhard|titre=Semaine Religieuse de Reims|éditeur=|date=16 septembre 1939|passage=36-37|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63053045/f1.image.r=racisme%20hitl%C3%A9rien}}</ref>. Pendant l'Occupation, « plutôt enclin au pétainisme »<ref>{{Lien web | auteur = | titre = Biographie. Le cardinal Suhard, l'audace missionnaire | jour =| mois =| année =| url = https://www.la-croix.com/Archives/2012-01-12/Biographie.-Le-cardinal-Suhard-l-audace-missionnaire-_NP_-2012-01-12-757157 | site = La Croix | consulté le = 11 juin 2019}}</ref>, il pratique un « loyalisme sans inféodation »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Cardinal Suhard|titre=Semaine Religieuse de Reims|passage=167|éditeur=|date=23 août 1941|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6337986j/f3.image.r=loyalismeloyalisme%20sans%20inf%C3%A9odation?rk=21459;2}}</ref> envers le régime de Vichy, tout en laissant la liberté de conscience. La censure interdit ses déclarations publiées dans le bulletin diocésain<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=J.P|nom1= Guérend|titre=Cardinal Suhard|éditeur=Cerf|lieu=Paris|date=octobre 2011|pages totales=384|passage=46|isbn=978-2-204-09117-6}}</ref>. Il ne proteste pas de manière spectaculaire pour ne pas entraîner des représailles envers les prêtres et les militants chrétiens<ref>{{Harvsp|Guérend|2011|loc=Préface|p=}}.</ref>. Les occupants exigent qu’il exprime sa docilité au national-socialisme, ce mot n'est jamais venu<ref>{{Article|langue=français|auteur1=P. Bouëssé|titre=Le cardinal Suhard, Quatre années de guerre|périodique=La Croix|date=28-30 Mai 1959|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref>.
+Le cardinal Suhard dénonce dès {{Date|septembre 1939}} {{Citation|le racisme hitlérien}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Cardinal Suhard|titre=Semaine Religieuse de Reims|éditeur=|date=16 septembre 1939|passage=36-37|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63053045/f1.image.r=racisme%20hitl%C3%A9rien}}</ref>. Pendant l'Occupation, {{Citation|plutôt enclin au pétainisme}}<ref>{{Lien web | auteur = | titre = Biographie. Le cardinal Suhard, l'audace missionnaire | jour =| mois =| année =| url = https://www.la-croix.com/Archives/2012-01-12/Biographie.-Le-cardinal-Suhard-l-audace-missionnaire-_NP_-2012-01-12-757157 | site = La Croix | consulté le = 11 juin 2019}}</ref>, il pratique un « loyalisme sans inféodation »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Cardinal Suhard|titre=Semaine Religieuse de Reims|éditeur=|date=23 août 1941|passage=167|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6337986j/f3.image.r=loyalismeloyalisme%20sans%20inf%C3%A9odation?rk=21459;2}}</ref> envers le [[régime de Vichy]], tout en laissant la liberté de conscience. La censure interdit ses déclarations publiées dans le bulletin diocésain<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=J.P|nom1=Guérend|titre=Cardinal Suhard|lieu=Paris|éditeur=Cerf|date=octobre 2011|pages totales=384|passage=46|isbn=978-2-204-09117-6}}</ref>. Il ne proteste pas de manière spectaculaire pour ne pas entraîner des représailles envers les prêtres et les militants chrétiens<ref>{{Harvsp|Guérend|2011|loc=Préface|p=}}.</ref>. Les occupants exigent qu'il exprime sa docilité au national-socialisme, ce mot n'est jamais venu<ref>{{Article|langue=français|auteur1=P. Bouëssé|titre=Le cardinal Suhard, Quatre années de guerre|périodique=La Croix|date=28-30 Mai 1959|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref>.
-Il accueille le maréchal Pétain en avril 1944 à Paris, et assiste également aux [[obsèques nationales]] du collaborateur [[Philippe Henriot]]. Le {{date|26|août|1944}}, il lui est interdit d’accueillir le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] à Notre-Dame, qui décide de le recevoir dès le 20 septembre après la visite de [[Pierre-Marie Théas|{{Mgr}} Théas]], résistant<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles De Gaulle|titre=Mémoires de guerre|éditeur=|année=|passage=367-368|isbn=}}</ref>.
+Il accueille le maréchal [[Philippe Pétain]] en {{date|avril 1944}} à Paris, et préside également aux [[obsèques nationales]] du collaborateur [[Philippe Henriot]]. Le {{date|26|août|1944}}, il lui est interdit d'accueillir le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] à Notre-Dame, qui décide de le recevoir dès le {{date-|20 septembre}} après la visite de [[Pierre-Marie Théas]], résistant<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles De Gaulle|titre=Mémoires de guerre|éditeur=|année=|passage=367-368|isbn=}}</ref>.
-Avec l'[[Assemblée des cardinaux et archevêques de France|Assemblée des Cardinaux et Archevêques]] (ACA), il fonde la [[Mission de France]] à [[Lisieux]]. Puis il crée la [[Mission de Paris]] et la communauté de Saint-Séverin. Il a aussi accompagné l'expérience des [[prêtre ouvrier|prêtres-ouvriers]] (« un mur sépare le monde ouvrier de l'Église, ce mur il faut l'abattre »).
+Avec l'[[Assemblée des cardinaux et archevêques de France|assemblée des cardinaux et archevêques]] (ACA), il fonde la [[Mission de France]] à [[Lisieux]]. Puis il crée la [[Mission de Paris]] et la communauté de Saint-Séverin. Il a aussi accompagné l'expérience des [[prêtre ouvrier|prêtres-ouvriers]] ({{Citation|un mur sépare le monde ouvrier de l'Église, ce mur il faut l'abattre}}).
-En 1997, lors de la proclamation de sainte [[Thérèse de Lisieux]] comme [[docteur de l'Église]], le pape [[Jean-Paul II]] cite le cardinal Suhard et la [[Mission de France]].
+En {{Date|1997}}, lors de la proclamation de sainte [[Thérèse de Lisieux]] comme [[docteur de l'Église]], le pape {{noble|Jean-Paul II}} cite le cardinal Suhard et la Mission de France.
 == Biographie ==
 === La Mayenne ===
-Emmanuel Célestin Suhard est le fils d'Emmanuel Suhard et de {{Mme}} née Jeanne Marsollier (mariés le 25 juin 1873). Enfant pieux et timide, fils d'une veuve qui dirige seule la ferme familiale, il est jugé « trop peu dégourdi pour faire un curé » par le curé de Brains-sur-les-Marches. En octobre 1888, il entre au petit séminaire de [[Mayenne (commune)|Mayenne]] (ses condisciples incluent [[Joseph Hamon]]). Il le quitte en 1892 pour entrer le 6 octobre au grand séminaire de [[Laval (Mayenne)|Laval]] où il effectue des études qui lui valent une bourse pour le [[Séminaire français de Rome]]. Il y est ordonné [[Prêtre catholique|prêtre]] en 1897.
+Emmanuel Célestin Suhard est le fils d'Emmanuel Suhard et de {{Mme}} née Jeanne Marsollier (mariés le {{Date|25 juin 1873}}). Enfant pieux et timide, fils d'une veuve qui dirige seule la ferme familiale, {{refsou|il est jugé {{Citation|trop peu dégourdi pour faire un curé}} par le curé de Brains-sur-les-Marches}}. En {{date-|octobre 1888}}, il entre au petit séminaire de [[Mayenne (commune)|Mayenne]] (ses condisciples incluent [[Joseph Hamon]]). Il le quitte en {{Date|1892}} pour entrer le {{date-|6 octobre 1892-}} au grand séminaire de [[Laval (Mayenne)|Laval]] où il effectue des études qui lui valent une bourse pour le [[séminaire français de Rome]]. Il y est ordonné [[Prêtre catholique|prêtre]] en {{Date|1897}}.
 === Rome ===
-Étudiant à [[Rome]] à l'[[Université pontificale grégorienne]], en même temps que le futur pape [[Pie XII]] et {{Mgr}} Maglione, futur [[Nonce apostolique|nonce]] en France. Il obtient un doctorat en théologie, un doctorat en philosophie et une licence en Droit canonique. L'université grégorienne lui décerne la grande médaille d'or, distinction suprême.
+Étudiant à [[Rome]] à l'[[université pontificale grégorienne]], en même temps que le futur pape {{noble|Pie XII}} et de [[Luigi Maglione]], futur [[Nonce apostolique|nonce]] en France. Il obtient un doctorat en théologie, un doctorat en philosophie et une licence en droit canonique. L'université grégorienne lui décerne la grande médaille d'or, distinction suprême.
 === De la Mayenne à Paris ===
 [[Fichier:Brains-sur-les-Marches (53) Statue du cardinal Suhard 2.jpg|thumb|Statue du cardinal Suhard à Brains-sur-les-Marches, son village natal]]
-De retour en 1899 en France, il célèbre sa première grand-messe dans l'église de [[Brains-sur-les-Marches]]. Il est prêtre du [[diocèse de Laval]].
+De retour en {{Date|1899}} en France, il célèbre sa première grand-messe dans l'église de [[Brains-sur-les-Marches]]. Il est prêtre du [[diocèse de Laval]].
-Nommé professeur de [[philosophie]] au grand séminaire de Laval, il enseigne la [[théologie]]. Grâce à ses qualités d'accueil et d'écoute, il exerce une influence sur le clergé mayennais, bien qu'il ne soit pas très en cour à l'évêché car il rejette l' « [[Action française]] ». Il s'en explique : « L'Action française est trop particulariste. Le prêtre est fait pour tout le monde et doit accueillir tout le monde ».
+Nommé professeur de [[philosophie]] au grand séminaire de Laval, il enseigne la [[théologie]]. Grâce à ses qualités d'accueil et d'écoute, il exerce une influence sur le clergé mayennais, bien qu'il ne soit pas très en cour à l'évêché car il rejette l'« [[Action française]] ». Il s'en explique : « L'Action française est trop particulariste. Le prêtre est fait pour tout le monde et doit accueillir tout le monde. »
-Réformé en 1914, l'abbé Suhard est aumônier d'un hôpital militaire à Laval.
+Réformé en {{Date|1914}}, l'abbé Suhard est aumônier d'un hôpital militaire à Laval.
-Il devient [[chanoine]] en 1919, mais l'évêque, {{Mgr}} [[Eugène Grellier]], très proche de l'Action française, le tient à l'écart et refuse de le nommer supérieur du grand séminaire. Dix-neuf ans plus tard, {{Mgr}} Grellier sera obligé de le consacrer évêque, car en 1928, Emmanuel Suhard est nommé [[évêque]] de [[Bayeux]] et [[Lisieux]]. Il est [[Archidiocèse de Reims|archevêque de Reims]] de 1931 à 1940, et créé [[cardinal (religion)|cardinal]] en 1935. C'est l'un des six cardinaux français à participer au [[conclave de 1939]] à l'issue duquel [[Pie XII]] est élu.
+Il devient [[chanoine]] en {{Date|1919}}, mais l'évêque, [[Eugène Grellier]], très proche de l'Action française, le tient à l'écart et refuse de le nommer supérieur du grand séminaire. Neuf ans plus tard, Eugène Grellier sera obligé de le consacrer évêque, car en {{Date|1928}}, Emmanuel Suhard est nommé [[évêque]] de [[Bayeux]] et [[Lisieux]]. Il est [[Archidiocèse de Reims|archevêque de Reims]] de {{Date|1931}} à {{Date|1940}}, et créé [[cardinal (religion)|cardinal]] en {{Date|1935}}. C'est l'un des six cardinaux français à participer au [[conclave de 1939]] à l'issue duquel {{noble|Pie XII}} est élu.
-Il devient cardinal archevêque de Paris en 1940 et le reste jusqu'à sa mort en 1949.
+Il devient cardinal archevêque de Paris en {{Date|1940}} et le reste jusqu'à sa mort en {{Date|1949}}.
 === Seconde Guerre mondiale ===
-Le siège archiépiscopal de Paris qu’il rejoint pendant l’[[exode de 1940 en France|exode de juin 1940]] devient pour lui une lourde charge, où il subit les épreuves de l'époque. Dès juillet 1940, les Allemands perquisitionnent l’archevêché.
+Le siège archiépiscopal de Paris qu'il rejoint pendant l'[[exode de 1940 en France|exode de juin 1940]] devient pour lui une lourde charge, où il subit les épreuves de l'époque. Dès juillet 1940, les Allemands perquisitionnent l'archevêché.
-Comme la plupart des hauts dignitaires de l’Église de France, il donne son approbation à la politique de « [[Révolution nationale|régénération morale]] » du [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]]. Il négocie avec l’[[François Darlan|amiral Darlan]], le ministre de l’Intérieur [[Pierre Pucheu]] et par l’intermédiaire d’[[Henri Dodier]], le ministre de l’Éducation nationale [[Jérôme Carcopino]], un système de financement par l’État de l’[[Enseignement privé en France|école privée]] catholique, qu'il obtient en juillet 1941. Les subventions sont réparties par les préfets, dans chaque département. Un horaire commode d’enseignement religieux facultatif est aussi instauré dans l’enseignement public<ref>{{Chapitre |langue=fr |prénom1=Michèle |nom1=Cointet |titre chapitre=Chrétiens |auteurs ouvrage=Michèle et Jean-Paul Cointet |titre ouvrage=Dictionnaire historique de la France sous l'occupation |lieu= |éditeur=Tallandier |année=2000 |isbn= |lire en ligne= |passage=158|id=chrétien}}.</ref>.
+Comme la plupart des hauts dignitaires de l'Église de France, il donne son approbation à la politique de « [[Révolution nationale|régénération morale]] » du [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]]. Il négocie avec l'[[François Darlan|amiral Darlan]], le ministre de l'Intérieur [[Pierre Pucheu]] et par l'intermédiaire d'[[Henri Dodier]], le ministre de l'Éducation nationale [[Jérôme Carcopino]], un système de financement par l'État de l'[[Enseignement privé en France|école privée]] catholique, qu'il obtient en {{Date|juillet 1941}}. Les subventions sont réparties par les préfets, dans chaque département. Un horaire commode d'enseignement religieux facultatif est aussi instauré dans l'enseignement public<ref>{{Chapitre |langue=fr |prénom1=Michèle |nom1=Cointet |titre chapitre=Chrétiens |auteurs ouvrage=Michèle et Jean-Paul Cointet |titre ouvrage=Dictionnaire historique de la France sous l'occupation |lieu= |éditeur=Tallandier |année=2000 |isbn= |lire en ligne= |passage=158|id=chrétien}}.</ref>.
 Le {{date-|26 octobre 1941}}, il adresse une dépêche au chancelier [[Adolf Hitler|Hitler]] pour demander la grâce des [[Représailles après la mort de Karl Hotz|otages de Nantes et Châteaubriant]]<ref>{{en}} Gene A. Plunka, ''Staging Holocaust Resistance'', {{p.|106}}, [[Palgrave Macmillan]], New York, 2012 {{ISBN|978-1-349-35055-1}}.</ref>.
-Le {{Date-|4|3|1942}}, il assiste, aux côtés du chef de l'État, le [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]], de [[Philippe Henriot]], devenu la voix de [[Radio-Paris]], et du [[Charles Brécard|général Brécard]], aux cérémonies commémorant les victimes du bombardement de la veille, qui sont le premier acte de propagande publique des [[Collaboration en France|collaborationnistes]] contre {{Citation|l'esprit anglais}} qu'incarne le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], chef de la résistance, en exil à Londres.
+Le {{Date-|4|3|1942}}, il assiste, aux côtés du chef de l'[[Régime de Vichy|État Français]], le [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]], de [[Philippe Henriot]], devenu la voix de [[Radio-Paris]], et du [[Charles Brécard|général Brécard]], aux cérémonies commémorant les victimes du bombardement de la veille, qui sont le premier acte de propagande publique des [[Collaboration en France|collaborationnistes]] contre {{Citation|l'esprit anglais}} qu'incarne le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], chef de la résistance, en exil à Londres.
-Le 22 juillet 1942, quelques jours après la [[Rafle du Vélodrome d'Hiver|rafle du Vél d'hiv]], le cardinal Suhard adresse au maréchal Pétain, au nom des cardinaux et archevêques de France assemblés à Paris, la première protestation officielle de l’Église de France contre les persécutions dont sont victimes les juifs. Cette lettre n'est pas lue en chaire, comme le furent celles des évêques de Toulouse et de Montauban et de l'archevêque de Lyon un mois plus tard, mais diffusée parmi les curés<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Francine |nom1=Edelstein |titre=Protestation et appel à la pitié : une démarche performative. Les lettres de prélats sur la déportation des juifs en 1942 |périodique=Argumentation et Analyse du Discours |numéro=24 |date=2020-04-16 |issn=1565-8961 |doi=10.4000/aad.3932 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/aad/3932 |consulté le=2021-07-11 }}</ref>.
+Le {{date-|22 juillet 1942}}, quelques jours après la [[Rafle du Vélodrome d'Hiver|rafle du Vél d'hiv]], le cardinal Suhard adresse au maréchal Pétain, au nom des cardinaux et archevêques de France assemblés à Paris, la première protestation officielle de l'Église de France contre les persécutions dont sont victimes les juifs. Cette lettre n'est pas lue en chaire, comme le furent celles des évêques de Toulouse et de Montauban et de l'archevêque de Lyon un mois plus tard, mais diffusée parmi les curés<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Francine |nom1=Edelstein |titre=Protestation et appel à la pitié : une démarche performative. Les lettres de prélats sur la déportation des juifs en 1942 |périodique=Argumentation et Analyse du Discours |numéro=24 |date=2020-04-16 |issn=1565-8961 |doi=10.4000/aad.3932 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/aad/3932 |consulté le=2021-07-11 }}</ref>.
-Il approuve la déclaration des évêques de France du 17 février 1944 qui condamne {{Citation|les appels à la violence et les actes de terrorisme, qui déchirent aujourd’hui le pays, provoquent l’assassinat des personnes et le pillage des demeures}}<ref>{{Harvsp|Cointet|2000|p=159|id=chrétien}}.</ref> et accueille le maréchal Pétain à [[cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame]], en avril 1944, ce qui lui sera reproché à la [[Libération de Paris|Libération]]<ref>Michèle Cointet, article ''Suhard (Emmanuel, cardinal)'', dans le ''Dictionnaire historique de la France sous l'occupation'', sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, {{p.|659}}.</ref>. Alors même que la France est déjà partiellement libérée, il assiste à Notre-Dame aux funérailles nationales du ministre de l’Information et de la Propagande du [[Régime de Vichy|gouvernement de Vichy]] [[Philippe Henriot]], abattu par la [[Résistance intérieure française|résistance]] le 28 juin 1944<ref>[http://www.ina.fr/politique/allocutions-et-discours/video/AFE86002764/les-funerailles-nationales-de-philippe-henriot.fr.html Les funérailles nationales de Philippe Henriot], reportage des actualités de l'époque, disponible sur le site de l'INA.</ref>.
+Il approuve la déclaration des évêques de France du {{date-|17 février 1944}} qui condamne {{Citation|les appels à la violence et les actes de terrorisme, qui déchirent aujourd’hui le pays, provoquent l’assassinat des personnes et le pillage des demeures}}<ref>{{Harvsp|Cointet|2000|p=159|id=chrétien}}.</ref> et accueille le maréchal Pétain à [[cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame]], en {{date-|avril 1944}}, ce qui lui sera reproché à la [[Libération de Paris|Libération]]<ref>Michèle Cointet, article ''Suhard (Emmanuel, cardinal)'', dans le ''Dictionnaire historique de la France sous l'occupation'', sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, {{p.|659}}.</ref>. Alors même que la France est déjà partiellement libérée, il assiste à Notre-Dame aux funérailles nationales du ministre de l'Information et de la Propagande du [[Régime de Vichy|gouvernement de Vichy]] [[Philippe Henriot]], abattu par la [[Résistance intérieure française|résistance]] le {{Date|28 juin 1944}}<ref>[http://www.ina.fr/politique/allocutions-et-discours/video/AFE86002764/les-funerailles-nationales-de-philippe-henriot.fr.html Les funérailles nationales de Philippe Henriot], reportage des actualités de l'époque, disponible sur le site de l'INA.</ref>.
-Le {{date-|26 août 1944}}, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], sur les conseils du père [[Raymond Léopold Bruckberger|Bruckberger]] et de [[Francis-Louis Closon]], décide de l'exclure de la cérémonie du [[Te Deum]] de Notre-Dame et de le maintenir confiné à l'archevêché<ref>[[Michèle Cointet]], ''L'Église sous Vichy'', Perrin 1998, {{p.|342}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Frédéric Le Moigne|titre=1944-1951 : Les deux corps de Notre-Dame de Paris|passage=pages 75 à 88|éditeur=Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2003/2 (no 78)|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2003-2-page-75.htm|extrait=En 1944, de Gaulle suivait incontestablement les catholiques de la Résistance intérieure qui ne pardonnaient pas les actes d’allégeance de l’archevêque de Paris au dernier Vichy (participation aux obsèques nationales de Philippe Henriot, le 1er juillet 1944, malgré l’intervention personnelle de Georges Bidault à l’archevêché appuyée par le secrétaire particulier du cardinal, l’abbé Le Sourd). Comment, en outre, le nouveau chef de la France eût-il pu être accueilli par l’évêque qui avait introduit le maréchal Pétain à Notre-Dame, exactement quatre mois auparavant ?}}</ref>.
+Le {{date-|26 août 1944}}, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], sur les conseils du père [[Raymond Léopold Bruckberger|Bruckberger]] et de [[Francis-Louis Closon]], décide de l'exclure de la cérémonie du [[Te Deum]] de Notre-Dame et de le maintenir confiné à l'archevêché<ref>[[Michèle Cointet]], ''L'Église sous Vichy'', Perrin 1998, {{p.|342}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Frédéric Le Moigne|titre=1944-1951|sous-titre=Les deux corps de Notre-Dame de Paris|éditeur=Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2003/2 (no 78)|année=|passage=pages 75 à 88|isbn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2003-2-page-75.htm}}{{Citation bloc|En 1944, de Gaulle suivait incontestablement les catholiques de la Résistance intérieure qui ne pardonnaient pas les actes d’allégeance de l’archevêque de Paris au dernier Vichy (participation aux obsèques nationales de Philippe Henriot, le 1er juillet 1944, malgré l’intervention personnelle de Georges Bidault à l’archevêché appuyée par le secrétaire particulier du cardinal, l’abbé Le Sourd). Comment, en outre, le nouveau chef de la France eût-il pu être accueilli par l’évêque qui avait introduit le maréchal Pétain à Notre-Dame, exactement quatre mois auparavant ?}}</ref>.
-Le 9 mai 1945, au lendemain de la capitulation allemande, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] revenait à Notre-Dame, non plus pour un [[Magnificat]]<ref>{{Article |langue=fr|auteur1= |titre=70 ans après, Notre-Dame commémore la libération de Paris |périodique=[[la Croix]] |date=2014-08-24 |issn=0242-6056 |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/70-ans-apres-Notre-Dame-commemore-la-liberation-de-Paris-2014-08-24-1196122 |consulté le=2019-11-20 |pages= }}</ref>, mais pour le [[Te Deum]] de la victoire. Au portail de la cathédrale, il fut cette fois, accueilli par l'archevêque de Paris, souriant, le cardinal Suhard<ref>[[Jean Vinatier (religieux)|Jean Vinatier]], ''le cardinal Suhard'', Le Centurion, 1985, p. 217</ref>.
+Le {{date-|9 mai 1945}}, au lendemain de la capitulation allemande, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] revenait à Notre-Dame, non plus pour un [[Magnificat]]<ref>{{Article |langue=fr|auteur1= |titre=70 ans après, Notre-Dame commémore la libération de Paris |périodique=[[la Croix]] |date=2014-08-24 |issn=0242-6056 |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/70-ans-apres-Notre-Dame-commemore-la-liberation-de-Paris-2014-08-24-1196122 |consulté le=2019-11-20 |pages= }}</ref>, mais pour le [[Te Deum]] de la victoire. Au portail de la cathédrale, il fut cette fois, accueilli par l'archevêque de Paris, souriant, le cardinal Suhard<ref>[[Jean Vinatier (religieux)|Jean Vinatier]], ''le cardinal Suhard'', Le Centurion, 1985, p. 217</ref>.
-Le cardinal mentionnera discrètement des actions de l'Église qui ont été ignorées : « J’ai voulu, vous le savez, les aider autant que je le pouvais à se défendre contre l’injustice et la violence. […] je me suis efforcé de mettre en lieu sûr le plus grand nombre possible d’enfants et de faire porter secours aux malheureux internés du Vel’d’hiv’, dans les camps de Pithiviers, [[Beaune-la-Rolande]] et Drancy<ref>{{Chapitre|prénom1=Frédéric|nom1=Le Moigne|titre chapitre=Chapitre 6. L’épiscopat face à la persécution des Juifs|titre ouvrage=Les évêques français de Verdun à Vatican II : Une génération en mal d'héroïsme|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=2017-01-09|isbn=978-2-7535-2331-9|lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/42094|consulté le=2020-07-04|passage=119–131}}</ref>. Je n’hésite donc pas aujourd’hui à renouveler la protestation que je faisais entendre aux autorités officielles dès le 16 juillet en mon nom personnel, puis le 22 au nom de l’ACA ».
+Le cardinal mentionnera discrètement des actions de l'Église qui ont été ignorées : « J'ai voulu, vous le savez, les aider autant que je le pouvais à se défendre contre l'injustice et la violence. […] je me suis efforcé de mettre en lieu sûr le plus grand nombre possible d'enfants et de faire porter secours aux malheureux internés du Vel'd'hiv', dans les camps de Pithiviers, [[Beaune-la-Rolande]] et Drancy<ref>{{Chapitre|prénom1=Frédéric|nom1=Le Moigne|titre chapitre=Chapitre 6. L’épiscopat face à la persécution des Juifs|titre ouvrage=Les évêques français de Verdun à {{nobr romains|Vatican II}} : Une génération en mal d'héroïsme|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=2017-01-09|isbn=978-2-7535-2331-9|lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/42094|consulté le=2020-07-04|passage=119–131}}</ref>. Je n'hésite donc pas aujourd'hui à renouveler la protestation que je faisais entendre aux autorités officielles dès le 16 juillet en mon nom personnel, puis le 22 au nom de l'ACA. »
-Le 30 mai 1949 à 2h20 du matin, le cardinal Suhard meurt d'une congestion pulmonaire. La veille, le nonce apostolique à Paris [[Jean XXIII|Angelo Roncalli]], futur pape [[Jean XXIII]], lui avait rendu une ultime visite<ref>Jean Vinatier, ''Le cardinal Suhard'', éd. du Cerf, 1983, p. 428</ref>. Le jour de ses obsèques à Notre-Dame de Paris, [[Madeleine Delbrêl]] présente sur le parvis, a regretté que le peuple de Paris n'ait pas pu rendre hommage au cardinal Emmanuel Suhard<ref>Jean Vinatier, ''Le cardinal Suhard'', éd. du Cerf, 1983, p. 325</ref>.
+Le {{date-|30 mai 1949}} à {{heure|2|20}} du matin, le cardinal Suhard meurt d'une congestion pulmonaire. La veille, le nonce apostolique à Paris [[Jean XXIII|Angelo Roncalli]], futur pape {{noble|Jean XXIII}}, lui avait rendu une ultime visite<ref>Jean Vinatier, ''Le cardinal Suhard'', éd. du Cerf, 1983, p. 428</ref>. Le jour de ses obsèques à Notre-Dame de Paris, [[Madeleine Delbrêl]] présente sur le parvis, a regretté que le peuple de Paris n'ait pas pu rendre hommage au cardinal Emmanuel Suhard<ref>Jean Vinatier, ''Le cardinal Suhard'', éd. du Cerf, 1983, p. 325</ref>.
 Le {{date-|10 novembre 1953}}, un buste en bronze du cardinal est inauguré au grand séminaire de [[Laval (Mayenne)|Laval]], ainsi qu'une statue du prélat, le même jour à [[Brains-sur-les-Marches]].
 == Volonté missionnaire ==
-Pendant les vingt années de son épiscopat, il inspire, encourage et soutient un grand courant missionnaire, dont nombre de ses lettres pastorales, en particulier les trois dernières [[Essor ou déclin de l'Église]], [[Le Sens de Dieu]] et [[Le Prêtre dans la cité]] s'en font l'écho. C'est à sa demande que fut publié, en 1943, un ouvrage de l'abbé [[Henri Godin]] : ''La France, pays de mission'', qui eut un grand retentissement au sein de l'Église.
+Pendant les vingt années de son épiscopat, il inspire, encourage et soutient un grand courant missionnaire, dont nombre de ses lettres pastorales, en particulier les trois dernières ''Essor ou déclin de l'Église'', ''Le Sens de Dieu'' et ''Le Prêtre dans la cité'' s'en font l'écho. C'est à sa demande que fut publié, en 1943, un ouvrage de l'abbé [[Henri Godin]] : ''La France, pays de mission'', qui eut un grand retentissement au sein de l'Église.
-La fondation de la [[Mission de France]] en 1941 est l'œuvre dans laquelle il s'est impliqué le plus personnellement. Sur son lit de mort, le cardinal bénit une dernière fois les [[prêtres-ouvriers]] qu'il avait tant aimés.
+La fondation de la [[Mission de France]] en {{Date|1941}} est l'œuvre dans laquelle il s'est impliqué le plus personnellement. Sur son lit de mort, le cardinal bénit une dernière fois les [[prêtres-ouvriers]] qu'il avait tant aimés.
-En 1997, lors de la proclamation de sainte [[Thérèse de Lisieux]] comme docteur de l'Église, le pape [[Jean-Paul II]] cita le '''cardinal Suhard''' et la [[Mission de France]] au cours de l'angélus :
+En {{Date|1997}}, lors de la proclamation de sainte [[Thérèse de Lisieux]] comme docteur de l'Église, le pape {{noble|Jean-Paul II}} cita le cardinal Suhard et la [[Mission de France]] au cours de l'angélus :
-{{Citation bloc|Au cours de la Journée mondiale des Missions d'aujourd'hui, notre attention se tourne avant tout vers Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, que j'ai eu la joie de proclamer ce matin Docteur de l'Église universelle. Elle est un modèle d'engagement missionnaire et la Patronne des Missions bien qu'elle n'ait jamais quitté la clôture du [[carmel de Lisieux]]. [...] Sa figure spirituelle et son message ont inspiré de nombreux instituts soucieux d'annoncer l’Évangile, en particulier la Mission de France, fondée en 1941 par le cardinal Suhard, qui est à l'origine de multiples initiatives missionnaires auprès des pauvres et dans le monde scientifique.|[[Jean-Paul II]]<ref>''[[L'Osservatore Romano]]'', 21 octobre 1997</ref>}}
+{{Citation bloc|Au cours de la Journée mondiale des Missions d'aujourd'hui, notre attention se tourne avant tout vers Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, que j'ai eu la joie de proclamer ce matin Docteur de l'Église universelle. Elle est un modèle d'engagement missionnaire et la Patronne des Missions bien qu'elle n'ait jamais quitté la clôture du [[carmel de Lisieux]]. […] Sa figure spirituelle et son message ont inspiré de nombreux instituts soucieux d'annoncer l’Évangile, en particulier la Mission de France, fondée en 1941 par le cardinal Suhard, qui est à l'origine de multiples initiatives missionnaires auprès des pauvres et dans le monde scientifique.|{{noble|Jean-Paul II}}<ref>''[[L'Osservatore Romano]]'', {{Date|21 octobre 1997}}</ref>}}
-En 2018, les éditions Artèges rééditent la lettre ''[[Essor ou déclin de l’Église]]'', préfacée par le cardinal archevêque émérite de Paris [[André Vingt-Trois]]. Cette lettre pastorale publiée en 1947 eut un retentissement jusqu'à Rome. Le pape [[Pie XII]] la qualifia d'encyclique digne d'un pape.
+En {{Date|2018}}, les éditions Artèges rééditent la lettre ''Essor ou déclin de l'Église'', préfacée par le cardinal archevêque émérite de Paris [[André Vingt-Trois]]. Cette lettre pastorale publiée en {{Date|1947}} eut un retentissement jusqu'à Rome. Le pape {{noble|Pie XII}} la qualifia d'encyclique digne d'un pape.
-En 2019, l'Église commémore le 70ème anniversaire de la mort du cardinal Suhard. La chaîne [[KTO]] consacre le 26 mai 2019 une émission de 52 minutes ''La foi prise au mot'' à la figure du cardinal. Le 7 juin 2019, une messe solennelle retransmise en direct sur la chaîne KTO est célébrée en l'[[église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris]]. Cette célébration initialement prévue à la cathédrale Notre-Dame de Paris avant l'incendie du 15 avril 2019, a été présidée par {{Mgr}} [[Matthieu Rougé]], évêque de Nanterre, en présence de plusieurs archevêques. Le même jour, avec le diocese de Paris, les diocèses de Reims, Bayeux-Lisieux, Laval, Mission de France dans lesquels le cardinal Suhard a exercé ses ministères de prêtre et d'évêque ont célébré une messe solennelle en sa mémoire. Le journal ''[[La Croix]]'' consacre au cardinal, dans son édition du 30 mai 2019, un article ''Le cardinal Suhard, missionnaire en son pays'' relatant les étapes principales de sa vie, sa postérité missionnaire et ses trois dernières lettres pastorales.
+En {{Date|2019}}, l'Église commémore le {{70e|anniversaire}} de la mort du cardinal Suhard. La chaîne [[KTO]] consacre le {{Date|26 mai 2019}} une émission de {{Nobr|52 minutes}} ''La Foi prise au mot'' à la figure du cardinal. Le {{Date|7 juin 2019}}, une messe solennelle retransmise en direct sur la chaîne KTO est célébrée en l'[[église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris]]. Cette célébration initialement prévue à la cathédrale Notre-Dame de Paris avant l'incendie du {{Date|15 avril 2019}}, a été présidée par [[Matthieu Rougé]], évêque de Nanterre, en présence de plusieurs archevêques. Le même jour, avec le diocese de Paris, les diocèses de Reims, Bayeux-Lisieux, Laval, Mission de France dans lesquels le cardinal Suhard a exercé ses ministères de prêtre et d'évêque ont célébré une messe solennelle en sa mémoire. Le journal ''[[La Croix]]'' consacre au cardinal, dans son édition du {{Date|30 mai 2019}}, un article ''Le cardinal Suhard, missionnaire en son pays'' relatant les étapes principales de sa vie, sa postérité missionnaire et ses trois dernières lettres pastorales.
-== Le précurseur de Vatican II ==
+== Le précurseur de {{nobr romains|Vatican II}} ==
-Ses trois dernières lettres pastorales notamment ''Essor ou déclin de l'Église'' (1947) sont considérées « comme une sorte de {{citation|préface}} des grands textes du [[IIe concile œcuménique du Vatican|Concile Vatican II]] »<ref>http://catholiques-val-de-marne.cef.fr/documentation/spiritualite/cardinal-suhard-precurseur-du-concile-vatican-ii-fondateur-de-la-mission-de-france.</ref> sur le rôle des laïcs dans l'Église, le rôle missionnaire du prêtre dans l'annonce de l'Evangile, la nécessité d'adapter les formes de l'Église au monde moderne et le rôle d'évangélisateur que reçoit le laïc de par son baptême<ref>http://evreux.catholique.fr/actualite.php?id=1142.</ref>.
+Ses trois dernières lettres pastorales notamment ''Essor ou déclin de l'Église'' ({{Date|1947}}) sont considérées comme {{Citation|une sorte de {{citation|préface}} des grands textes du [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile {{nobr romains|Vatican II}}]]<ref>{{Lien brisé |url= http://catholiques-val-de-marne.cef.fr/documentation/spiritualite/cardinal-suhard-precurseur-du-concile-vatican-ii-fondateur-de-la-mission-de-france |titre=catholiques-val-de-marne.cef.f… |brisé le=12-10-2023}}.</ref> sur le rôle des laïcs dans l'Église, le rôle missionnaire du prêtre dans l'annonce de l'Evangile, la nécessité d'adapter les formes de l'Église au monde moderne et le rôle d'évangélisateur que reçoit le laïc de par son baptême<ref>{{lien web |titre=Le précurseur du Concile Vatican II<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20151214153617/http://evreux.catholique.fr/actualite.php?id=1142 |site=catholique.fr via [[Wikiwix]] |consulté le=12-10-2023}}.</ref>}}.
+Le cardinal Suhard encouragea vivement [[Pierre Goursat]] à persévérer dans son engagement de laïc missionnaire. Celui-ci fonda quelques années après la mort du cardinal, la [[communauté de l'Emmanuel]]
-Le [[collège des Bernardins]] y consacre une conférence<ref>[http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/rencontres-a-debats/mardis-des-bernardins/archives-mardis-des-bernardins/cardinal-suhard-quelles-source-dinspiration-50-ans-apres-vatican-ii-.html. Les Mardis des Bernardins]</ref>.
+Le [[collège des Bernardins]] y consacre une conférence<ref>[http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/rencontres-a-debats/mardis-des-bernardins/archives-mardis-des-bernardins/cardinal-suhard-quelles-source-dinspiration-50-ans-apres-vatican-ii-.html. Les mardis des Bernardins]</ref>.
-== Hommages ==
-* Depuis 1997, une paroisse du [[diocèse de Laval]] porte son nom : Paroisse Sainte-Thérèse – Cardinal-Suhard.
+== Hommage et distinction ==
+Le cardinal Suhard est [[Ordre national de la Légion d'honneur|chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur]] (décret du {{Date|6 juillet 1938}})<ref>{{Lien web |titre=Recherche - Base de données Léonore |url=https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/#show |site=www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr |consulté le=2022-08-19}}</ref>
+Depuis {{Date|1997}}, une paroisse du [[diocèse de Laval]] porte son nom : Paroisse Sainte-Thérèse – Cardinal-Suhard.
 == Publications ==
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 {{Références}}
-== Bibliographie ==
+== Voir aussi ==
+=== Bibliographie ===
 * [[Henri Dodier]], ''À la recherche de la paix scolaire : quelques souvenirs sur S.É. le cardinal Suhard, archevêque de Paris, années 1940 à 1949'', lettre-préface de [[Jérôme Carcopino]], Laval, Goupil, 1953, in-16, 71 pages.
 * R. P. [[Humbert Boüessé]], O.P., ''Biographie du cardinal Suhard'', ouvrage non publié du fait de la mort de l'auteur, ancien élève de l'abbé Suhard au Grand Séminaire de Laval devenu religieux dominicain. Il a rassemblé lettres, papiers personnels et autres documents publics ou privés.
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 * Michel Rougé et Jean Pierre Guérend, ''Pionnier de la paix, le combat du père Bernard Lalande'' (ancien secrétaire du cardinal Suhard), [[éditions Nouvelle Cité]].
 * Jean-Pierre Guérend, ''Le Cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris (1940-1949), Temps de guerre, temps de paix, passion pour la Mission'', préface d'[[Émile Poulat]], [[Éditions du Cerf]], 2011, {{2e|édition}} revue et corrigée, juin 2012.
-* [[Roch-Etienne Noto]], ''Priez 15 jours avec le cardinal Suhard'', préface de {{Mgr}} [[Georges Gilson]], prélat émérite de la Mission de France, Nouvelle Cité, 2009.
+* [[Roch-Etienne Noto]], ''Priez 15 jours avec le cardinal Suhard'', préface de [[Georges Gilson]], prélat émérite de la Mission de France, Nouvelle Cité, 2009.
-* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Yagil Limore|lien auteur1=Limore Yagil|titre=Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944|sous-titre=sauvetage et désobéissance civile|éditeur=Cerf|lieu=Paris|année=2005|pages totales=765|isbn=2-204-07585-X|isbn2=9782204075855|oclc=58452907|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/58452907|consulté le=2019-04-17}}
+* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Limore Yagil|lien auteur1=Limore Yagil|titre=Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944|sous-titre=sauvetage et désobéissance civile|lieu=Paris|éditeur=Cerf|année=2005|pages totales=765|isbn=2-204-07585-X|isbn2=9782204075855|oclc=58452907|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/58452907|consulté le=2019-04-17}}
-== Voir aussi ==
 === Articles connexes ===
 * [[Église catholique en France]]
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 === Liens externes ===
-* {{Autorité}}
+{{liens}}
-* {{Bases}}
 * [http://lavieremoise.free.fr/galerie/oeuvre.php?id_img=293 Portrait]
 {{Palette|Archevêques de Paris|Archevêques de Reims}}
-{{Portail|Seconde Guerre mondiale|Catholicisme|Vatican|Mayenne|Normandie|Reims|Paris}}
+{{Portail|Seconde Guerre mondiale|Catholicisme|Vatican|Mayenne|Calvados|Reims|Paris}}
 {{DEFAULTSORT:Suhard, Emmanuel}}
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 [[Catégorie:Cardinal créé par Pie XI]]
 [[Catégorie:Église catholique sous le régime de Vichy]]
+[[Catégorie:Évêque catholique français du XXe siècle]]
+[[Catégorie:Membre du Conseil national (régime de Vichy)]]
+[[Catégorie:Séminaire pontifical français]]
 [[Catégorie:Naissance en avril 1874]]
+[[Catégorie:Naissance dans la Mayenne]]
 [[Catégorie:Décès en mai 1949]]
-[[Catégorie:Décès à Paris]]
+[[Catégorie:Décès dans le 7e arrondissement de Paris]]
-[[Catégorie:Naissance dans la Mayenne]]
 [[Catégorie:Décès à 75 ans]]
-[[Catégorie:Évêque catholique français du XXe siècle]]
-[[Catégorie:Membre du Conseil national (gouvernement de Vichy)]]
-[[Catégorie:Séminaire pontifical français]]

v · m Évêques et archevêques de Paris
Archidiocèse de Paris Cathédrale Notre-Dame de Paris
Antiquité	Denis Mallo Maxe Marc Aventus Victorin Paul Prudence Marcel Vivien Félix Flavien Ursicin
Haut Moyen Âge	Apédine Héracle Probatius Amelius Saffaracus Eusèbe Germain Ragnemod Eusèbe II Faramodus Simplice Céran Léodebert Aubert Landry Robert Sigebrand Importunus Egilbert Sigefroi Turnoald Adulphe Bernechaire Hugues Merseidus Fédole Ragnecapt Radbert Maubert Déofroi Erchanrade I^er Ermanfroi Inchadus Erchanrade II Énée Ingelvin Gozlin Anschéric Théodulphe Fulrade Adelhelme Walter Albericus Constantius Garin Renaud Lisiard Engelbert Renaud de Vendôme
Moyen Âge central	Azelin Francon Imbert Geoffroy de Boulogne Guillaume de Montfort Foulques Galon Girbert Étienne de Senlis Thibaud Pierre Lombard Maurice de Sully Odon de Sully Pierre II de la Chapelle Guillaume de Seignelay Barthélemy Guillaume d'Auvergne Gauthier II de Château-Thierry Renaud Mignon de Corbeil Étienne Tempier Jean de Allodio Renaud de Hombliéres Adenolfus de Comitibus de Anagnia Simon Matifas de Bucy Guillaume Baufet
Moyen Âge tardif	Étienne de Bourret Hugues Michel de Besançon Guillaume V de Chanac Foulques de Chanac Andouin Aubert Pierre de La Forest Jean de Meulan Étienne de Poissy Aymeric de Magnac Pierre d'Orgemont Gérard de Montaigu Jean Courtecuisse Jean de La Rochetaillée Jean de Nant Jacques du Chastelier Denis du Moulin Guillaume Chartier Louis de Beaumont de la Forêt
Époque moderne	Gérard Gobaille Jean Simon de Champigny Étienne Poncher François Poncher Jean du Bellay Eustache du Bellay Guillaume Viole Pierre de Gondi Henri de Gondi Jean-François de Gondi (1622-1654) Jean-François Paul de Gondi (1654-1662) Pierre de Marca (1662) Hardouin de Péréfixe de Beaumont (1662-1671) François Harlay de Champvallon (1671-1695) Louis-Antoine de Noailles (1695-1729) Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc (1729-1746) Jacques-Bonne Gigault de Bellefonds (1746) Christophe de Beaumont (1746-1781) Antoine-Éléonor-Léon Leclerc de Juigné (1781-1802)
Évêques constitutionnels	Jean-Baptiste Gobel (1791-1793) Jean-Baptiste Royer (1798-1801)
Époque contemporaine	Jean-Baptiste de Belloy (1802-1808) Jean-Sifrein Maury (1810-1814, disputé) Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord (1817-1821) Hyacinthe-Louis de Quélen (1821-1839) Denys Affre (1840-48) Marie Dominique Auguste Sibour (1848-1857) François Nicolas Madeleine Morlot (1857-1862) Georges Darboy (1863-1871) Joseph Hippolyte Guibert (1871-1886) François Richard de La Vergne (1886-1908) Léon Adolphe Amette (1908-1920) Louis-Ernest Dubois (1920-1929) Jean Verdier (1929-1940) Emmanuel Suhard (1940-1949) Maurice Feltin (1949-1966) Pierre Veuillot (1966-1968) François Marty (1968-1981) Jean-Marie Lustiger (1981-2005) André Vingt-Trois (2005-2017) Michel Aupetit (2017-2021) Laurent Ulrich (2022-)
En italique : évêque constitutionnel de la Seine

v · m Évêques et archevêques de Reims
Archidiocèse de Reims Cathédrale Notre-Dame de Reims
Antiquité	Sixte Sinice Amanse Bétause Aper Dyscolie Maternien Donatien Vincent Sévère Nicaise Baruche Barnabé Bennade Remi
Haut Moyen Âge	Romain Flavius Mapinius Egidius Romulf Sonnace Leudegisèle Anglebert Landon Nivard Rieul Rigobert Milon Abel Tilpin Vulfaire Ebon Hincmar Foulques le Vénérable Hervé Seulfe Hugues Artaud Odelric Adalbéron Arnoul de France Gerbert d'Aurillac
Moyen Âge central	Ebles I^er de Roucy Guy I^er de Soissons Gervais de Belleme Manassès I^er de Gournay Renauld I^er du Bellay Manassès II Raoul le Vert Renaud de Martigné Samson de Mauvoisin Henri de France Guillaume aux Blanches Mains Guy Paré Albéric de Humbert Guillaume de Joinville Henri de Dreux Juhel de Mathefelon Thomas de Beaumetz Jean I^er de Courtenay-Champignelles Pierre Barbette Robert de Courtenay-Champignelles
Moyen Âge tardif	Guillaume de Trie Jean II de Vienne Hugues d'Arcy Humbert II de Viennois Jean III de Craon Louis Thézart Richard Picque Ferric Cassinel Guy de Roye Simon de Cramaud Pierre Troussel Regnault de Chartres Jacques Jouvenel des Ursins
Époque moderne	Jean II Jouvenel des Ursins Pierre de Laval Robert Briçonnet Guillaume Briçonnet Carlo Domenico del Carretto Robert de Lenoncourt Jean III de Lorraine Charles de Lorraine Louis II de Lorraine Nicolas de Pellevé Philippe du Bec Louis III de Lorraine Gabriel Gifford Henri II de Guise Léonor d'Estampes de Valençay Henri II de Savoie-Nemours Antonio Barberini Charles-Maurice Le Tellier François de Mailly Armand-Jules de Rohan-Guémené Charles Antoine de La Roche-Aymon Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord
Archevêques concordataires	Jean-Charles de Coucy Jean-Baptiste de Latil Thomas Gousset Jean-François Landriot Benoît Langénieux
XX^e et XXI^e siècles	Louis-Joseph Luçon (1906-30) Emmanuel Suhard (1930-40) Louis-Augustin Marmottin (1940-60) François Marty (1960-68) Jean-Marie Maury (1965-72) Jacques Ménager (1973-88) Jean Balland (1988-95) Gérard Defois (1995-98) Thierry Jordan (1999-2018) Éric de Moulins-Beaufort (depuis 2018)