« Chat à pieds noirs » : différence entre les versions

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Le '''Chat à pieds noirs''' ('''''{{lang|la|Felis nigripes}}'''''), parfois '''Chat aux pattes noires''', est une [[espèce]] de [[Felidae|félins]] sauvages, d'allure trapue au pelage tacheté. Son nom lui vient de ses soles plantaires (le dessous du pied) recouvertes de poils noirs qui le protègent du sol brûlant du désert. Pesant en moyenne moins de deux kilogrammes, c'est l'un des plus petits félins au monde et le plus petit d'Afrique.
Le '''Chat à pieds noirs''' ('''''{{lang|la|Felis nigripes}}'''''), parfois '''Chat aux pattes noires ou Chat à pattes noires''', est une [[espèce]] de [[Felidae|félins]] sauvages, d'allure trapue au pelage tacheté. Son nom lui vient de ses soles plantaires (le dessous du pied) recouvertes de poils noirs qui le protègent du sol brûlant du désert. Pesant en moyenne moins de deux kilogrammes, c'est l'un des plus petits félins au monde et le plus petit d'Afrique.


Réputé féroce, c'est un [[prédateur]] très actif de petits mammifères et d'oiseaux qu'il chasse toute la nuit. Contrairement aux autres [[Felinae|félinés]], les grosses proies comme l'[[Outarde korhaan]] (''{{lang|la|Afrotis afra}}'') composent une part non négligeable de son régime alimentaire. [[Territorialité|Territoriaux]] et solitaires, les individus ne se rencontrent que quelques heures lors de la saison de reproduction. La mère élève seule ses petits dont le développement est rapide en comparaison des autres petits félins. En raison de sa petite taille, le Chat à pieds noirs subit la [[prédateur|prédation]] de nombreux autres carnivores comme le [[Chacal à chabraque]] (''{{lang|la|Canis mesomelas}}'') ou les grands prédateurs africains.
Réputé féroce, c'est un [[prédateur]] très actif de petits mammifères et d'oiseaux qu'il chasse toute la nuit. Contrairement aux autres [[Felinae|félinés]], les grosses proies comme l'[[Outarde korhaan]] (''{{lang|la|Afrotis afra}}'') composent une part non négligeable de son régime alimentaire. [[Territorialité|Territoriaux]] et solitaires, les individus ne se rencontrent que quelques heures lors de la saison de reproduction. La mère élève seule ses petits dont le développement est rapide en comparaison des autres petits félins. En raison de sa petite taille, le Chat à pieds noirs subit la [[prédateur|prédation]] de nombreux autres carnivores comme le [[Chacal à chabraque]] (''{{lang|la|Canis mesomelas}}'') ou les grands prédateurs africains.


Typique des [[Déserts et brousses xériques|habitats semi-arides]], le Chat à pieds noirs se trouve essentiellement dans les [[désert du Karoo|déserts du Karoo]] et [[désert du Kalahari|du Kalahari]] dans le Sud de l'Afrique. Les principales menaces pesant sur l'espèce sont le [[surpâturage]] qui détruit son habitat et la lutte indifférenciée contre les [[Organisme nuisible|nuisible]]s. En raison de son [[aire de répartition]] réduite, il est classé comme « vulnérable » sur la [[liste rouge de l'UICN]]. Malgré un [[programme européen pour les espèces menacées]] (EEP) et un [[programme américain pour les espèces menacées|américain]] (SSP), il est rare en captivité. La mortalité est élevée à cause d'une maladie héréditaire, l'[[Amylose (maladie)|Amylose]] de type AA et les effectifs sont en déclin. Plusieurs fronts de recherche en collaboration avec le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}'' explorent autant la [[procréation médicalement assistée]] que l'observation et la collecte de données à long terme sur les Chats à pieds noirs sauvages.
Typique des [[Déserts et brousses xériques|habitats semi-arides]], le Chat à pieds noirs se trouve essentiellement dans les [[désert du Karoo|déserts du Karoo]] et [[désert du Kalahari|du Kalahari]] dans le Sud de l'Afrique. Les principales menaces pesant sur l'espèce sont le [[surpâturage]] qui détruit son habitat et la lutte indifférenciée contre les [[Organisme nuisible|nuisible]]s. En raison de son [[aire de répartition]] réduite, il est classé comme « vulnérable » sur la [[liste rouge de l'UICN]]. Malgré un [[programme européen pour les espèces menacées]] (EEP) et un [[programme américain pour les espèces menacées|américain]] (SSP), il est rare en captivité. La mortalité est élevée à cause d'une maladie héréditaire, l'[[Amylose (maladie)|amylose]] de type AA, et les effectifs sont en déclin. Plusieurs fronts de recherche en collaboration avec le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}'' explorent autant la [[procréation médicalement assistée]] que l'observation et la collecte de données à long terme sur les Chats à pieds noirs sauvages.


== Dénomination ==
== Dénomination ==
Le [[nom binominal|nom scientifique]] du Chat à pieds noirs est composé d'un premier terme désignant le [[Genre (biologie)|genre]] ''{{lang|la|Felis}}'' et qui signifie {{citation|chat}} en [[latin classique]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.myetymology.com/latin/Felis.html|titre={{lang|en|Etymology of the Latin word Felis}}|site=myEtymology.com|consulté le=14 juin 2013}}</ref> et d'un second terme ''{{lang|la|nigripes}}'' dérivé du latin ''{{lang|la|niger}}'' {{citation|noir}} et ''{{lang|la|pes}}'' {{citation|pied}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.myetymology.com/latin/nigripes.html|titre={{lang|en|Etymology of the Latin word nigries}}|site=myEtymology.com|consulté le=14 juin 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.clemetzoo.com/animals/index.asp?action=details&animals_id=1218|titre={{lang|en|Cat, Black-footed}}|éditeur=[[Cleveland Metroparks Zoo]]|site=[http://www.clemetzoo.com/ clemetzoo.com]|langue=en|consulté le= 15 juin 2006}}</ref>. Les [[Nom vernaculaire|noms vernaculaires]] [[français]], [[allemand]], [[anglais]] et [[espagnol]] suivants sont listés par le ''{{lang|en|Cat Specialist Group}}'' de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]<ref name="CSG"/>{{,}}<ref group="Note">Excepté ''{{lang|en|Small spotted cat}}'', ils signifient tous littéralement {{citation|chat à pieds noirs}}.</ref> : Chat à pieds noirs (français)<ref name="europe">{{Droit dérivé (UE)|type acte=règlement|origine=conseil|titre=modifiant le règlement (CE) {{nº|338/97}} du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par la réglementation de leur commerce|code naturel={{n°|2724/2000}}|numero celex=32000R2724|date adoption règlement=30 novembre 2000|date publication jo=18 décembre 2000|page jo=1–60|date entrée vigueur règlement=18 décembre 2000|date abrogation règlement=29 août 2003|par=32003R1497|lien notice biblio=http://eur-lex.europa.eu/Notice.do?val=239882:cs&lang=fr&list=239882:cs,240365:cs,247808:cs,&pos=1&page=1&nbl=3&pgs=10&hwords=|lien texte=http://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/fiches/exboenvireco/200101/A0010008.htm}}</ref>{{,}}<ref name="cirad">{{Lien web|langue=fr|url=http://dico-sciences-animales.cirad.fr/|titre=Dictionnaire des Sciences Animales|auteur=Christian Meyer, ed. sc.|année=2013|éditeur=Cirad|consulté le=8 juillet 2013}}</ref>{{,}}<ref name = murray/>, ''{{lang|de|Schwarzfußkatze}}'' (allemand), ''{{lang|en|Black-footed cat}}'' et ''{{lang|en|Small spotted cat}}'' (anglais), ''{{lang|es|gato patinegro}}'' et ''{{lang|es|gato de pies negros}}'' (espagnol). En français, les termes Chat aux pattes noires et Chat aux pieds noirs sont également répertoriés<ref name="murray">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Murray|nom1=Wrobel|titre=Elsevier's dictionary of mammals|sous-titre=in Latin, English, German, French and Italian|éditeur=Elsevier|année=2007|isbn=0444518770|isbn2=9780444518774|pages totales=857|lire en ligne={{Google Livres|Qn1A9Y1OA2oC|couv=1}}}}</ref>.
Le [[nom binominal|nom scientifique]] du Chat à pieds noirs est composé d'un premier terme désignant le [[Genre (biologie)|genre]] ''{{lang|la|Felis}}'' et qui signifie {{Citation|chat}} en [[latin classique]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.myetymology.com/latin/Felis.html|titre={{lang|en|Etymology of the Latin word Felis}}|site=myEtymology.com|consulté le=14 juin 2013}}</ref> et d'un second terme ''{{lang|la|nigripes}}'' dérivé du latin ''{{lang|la|niger}}'' {{Citation|noir}} et ''{{lang|la|pes}}'' {{Citation|pied}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.myetymology.com/latin/nigripes.html|titre={{lang|en|Etymology of the Latin word nigries}}|site=myEtymology.com|consulté le=14 juin 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.clemetzoo.com/animals/index.asp?action=details&animals_id=1218|titre={{lang|en|Cat, Black-footed}}|éditeur=[[Cleveland Metroparks Zoo]]|site=clemetzoo.com|langue=en|consulté le=15 juin 2006}}</ref>. Les [[Nom vernaculaire|noms vernaculaires]] [[français]], [[allemand]], [[anglais]] et [[espagnol]] suivants sont listés par le ''{{lang|en|Cat Specialist Group}}'' de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]<ref name="CSG"/>{{,}}<ref group="Note">Excepté ''{{lang|en|Small spotted cat}}'', ils signifient tous littéralement {{Citation|chat à pieds noirs}}.</ref> : Chat à pieds noirs (français)<ref name="europe">{{Droit dérivé (UE)|type acte=règlement|origine=conseil|titre=modifiant le règlement (CE) {{nº|338/97}} du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par la réglementation de leur commerce|code naturel={{n°|2724/2000}}|numero celex=32000R2724|date adoption règlement=30 novembre 2000|date publication jo=18 décembre 2000|page jo=1–60|date entrée vigueur règlement=18 décembre 2000|date abrogation règlement=29 août 2003|par=32003R1497|lien notice biblio=http://eur-lex.europa.eu/Notice.do?val=239882:cs&lang=fr&list=239882:cs,240365:cs,247808:cs,&pos=1&page=1&nbl=3&pgs=10&hwords=|lien texte=http://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/fiches/exboenvireco/200101/A0010008.htm}}</ref>{{,}}<ref name="cirad">{{lien web|langue=fr|url=http://dico-sciences-animales.cirad.fr/|titre=Dictionnaire des Sciences Animales|auteur=Christian Meyer, ed. sc.|année=2013|éditeur=Cirad|consulté le=8 juillet 2013}}</ref>{{,}}<ref name = murray/>, ''{{lang|de|Schwarzfußkatze}}'' (allemand), ''{{lang|en|Black-footed cat}}'' et ''{{lang|en|Small spotted cat}}'' (anglais), ''{{lang|es|gato patinegro}}'' et ''{{lang|es|gato de pies negros}}'' (espagnol). En français, les termes Chat aux pattes noires et Chat aux pieds noirs sont également répertoriés<ref name="murray">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Murray|nom1=Wrobel|titre=Elsevier's dictionary of mammals|sous-titre=in Latin, English, German, French and Italian|éditeur=Elsevier|année=2007|pages totales=857|isbn=978-0-444-51877-4|isbn2=0-444-51877-0|lire en ligne={{Google Livres|Qn1A9Y1OA2oC|couv=1}}}}</ref>.


En anglais, le terme ''{{lang|en|Black-footed cat}}'' a été jugé flou dans les années 1980 puisque seul le dessous des pieds est noir et non l'ensemble du pied. De plus, le [[Chat sauvage d'Afrique subsaharienne]]<ref group="Note">Le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne est souvent désigné comme [[Chat ganté]] (''F. s. lybica'') dans les ouvrages. L'aire de répartition de cette sous-espèce a été réduite à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient suite à des recherches génétiques en 2006 : elle ne peut donc recouvrir celle du Chat à pied noirs.</ref> (''{{lang|la|Felis silvestris cafra}}''), dont l'aire de répartition recouvre celle du Chat à pieds noirs, présente la même caractéristique ce qui peut porter à confusion. En conséquence, le nom {{citation|''{{lang|en|Small spotted cat}}''}} (littéralement petit chat tacheté) a été proposé en remplacement. Quelques références d'autorités ont adopté le nouveau nom, mais la majorité ont trouvé que celui-ci portait encore plus à confusion, d'une part à cause de l'existence sur la même aire de répartition de la [[Genette commune]] (''{{lang|la|Genetta genetta}}'') nommée {{citation étrangère|langue=en|Small-spotted genet}} en anglais, et d'autre part parce que l'[[Oncille]] (''{{lang|la|Leopardus tigrinus}}''), petit félin d'Amérique du Sud, est également appelée {{citation étrangère|langue=en|little spotted cat}}. De nos jours, l'usage des deux noms vernaculaires est laissé à l'appréciation des différentes autorités scientifiques<ref name="WCW75"/>.
En anglais, le terme ''{{lang|en|Black-footed cat}}'' a été jugé flou dans les années 1980 puisque seul le dessous des pieds est noir et non l'ensemble du pied. De plus, le [[Chat sauvage d'Afrique subsaharienne]]<ref group="Note">Le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne est souvent désigné comme [[Chat ganté]] (''F. s. lybica'') dans les ouvrages. L'aire de répartition de cette sous-espèce a été réduite à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient à la suite de recherches génétiques en 2006 : elle ne peut donc recouvrir celle du Chat à pied noirs.</ref> (''{{lang|la|Felis silvestris cafra}}''), dont l'aire de répartition recouvre celle du Chat à pieds noirs, présente la même caractéristique ce qui peut porter à confusion. En conséquence, le nom {{Citation|''{{lang|en|Small spotted cat}}''}} (littéralement petit chat tacheté) a été proposé en remplacement. Quelques références d'autorités ont adopté le nouveau nom, mais la majorité ont trouvé que celui-ci portait encore plus à confusion, d'une part à cause de l'existence sur la même aire de répartition de la [[Genette commune]] (''{{lang|la|Genetta genetta}}'') nommée {{Citation étrangère|Small-spotted genet|langue=en}} en anglais, et d'autre part parce que l'[[Oncille]] (''{{lang|la|Leopardus tigrinus}}''), petit félin d'Amérique du Sud, est également appelée {{Citation étrangère|little spotted cat|langue=en}}. De nos jours, l'usage des deux noms vernaculaires est laissé à l'appréciation des différentes autorités scientifiques<ref name="WCW75"/>.


Au [[Botswana]], le Chat à pieds noirs est appelé ''{{lang|tn|sebala}}'' et ''{{lang|tn|lototsi}}'' en [[tswana]]. En Afrique du Sud, il est nommé en [[afrikaans]] ''{{lang|af|klein gekolde kat}}'' (littéralement {{citation|petit chat tacheté}}<ref>{{lien web|titre=traduction littérale Google Traduction|url=http://translate.google.fr/#af/fr/klein%20gekolde%20kat|éditeur=[[Google Traduction]]|consulté le = 10 juillet 2013}}</ref>), ''{{lang|af|swart poot kat}}'' (littéralement {{citation|chat à pieds noirs}}<ref>{{lien web|titre=Dictionnaire en ligne Afrikaans-Français et Français-Afrikaans|url=http://www.freelang.com/dictionnaire/afrikaans.php|éditeur=Freelang|consulté le = 10 juillet 2013}}</ref>) ou encore ''{{lang|af|miershooptier}}'' qui signifie {{citation|tigre des termitières}}, et en [[Xhosa (langue)|xhosa]] ''{{lang|xh|ingwe yeziduli}}''<ref name="CSG"/>{{,}}<ref name="FCF"/>.
Au [[Botswana]], le Chat à pieds noirs est appelé ''{{lang|tn|sebala}}'' et ''{{lang|tn|lototsi}}'' en [[tswana]]. En Afrique du Sud, il est nommé en [[afrikaans]] ''{{lang|af|klein gekolde kat}}'' (littéralement {{Citation|petit chat tacheté}}<ref>{{lien web|titre=traduction littérale Google Traduction|url=http://translate.google.fr/#af/fr/klein%20gekolde%20kat|éditeur=[[Google Traduction]]|consulté le=10 juillet 2013}}</ref>), ''{{lang|af|swart poot kat}}'' (littéralement {{Citation|chat à pieds noirs}}<ref>{{lien web|titre=Dictionnaire en ligne Afrikaans-Français et Français-Afrikaans|url=http://www.freelang.com/dictionnaire/afrikaans.php|éditeur=Freelang|consulté le=10 juillet 2013}}</ref>) ou encore ''{{lang|af|miershooptier}}'' qui signifie {{Citation|tigre des termitières}}, et en [[Xhosa (langue)|xhosa]] ''{{lang|xh|ingwe yeziduli}}''<ref name="CSG"/>{{,}}<ref name="FCF"/>.


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:BlackFootedCat57.jpg|thumb|left|Profil d'un Chat à pieds noirs du [[Cincinnati Zoo and Botanical Garden|zoo de Cincinnati]]. Les marques de la robe, et notamment les soles plantaires noires sont bien visibles.|alt=Chat à pieds noirs de profil]]
[[Fichier:BlackFootedCat57.jpg|thumb|left|Profil d'un Chat à pieds noirs du [[Cincinnati Zoo and Botanical Garden|zoo de Cincinnati]]. Les marques de la robe, et notamment les soles plantaires noires sont bien visibles.|alt=Chat à pieds noirs de profil]]
Avec un poids moyen de {{unité/2|1.6|kg}}, le Chat à pieds noirs est l'une des plus petites espèces vivantes de félin avec le [[Chat rubigineux]] (''{{lang|la|Prionailurus rubiginosus}}'')<ref name="Larousse89"/>, le plus petit félin d'Afrique<ref name="ArKIVE">{{ARKive GES|mammals|Felis|nigripes}}</ref> et le plus petit félin du genre ''{{lang|la|[[Felis]]}}''<ref name="ADW"/>. Les femelles ont un poids moyen de {{unité/2|1.3|kg}} et les mâles de {{unité/2|1.9|kg}}<ref name="Sliwa2004">{{Article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Sliwa|titre=Home range size and social organisation of black-footed cats|périodique=Mammalian Biology|numéro=69|volume=2|mois=février|année=2004}}</ref>. La longueur de la tête et du corps varie de {{unité/2|36|à=52|cm}} auxquels il faut ajouter la queue de {{unité/2|13|à=20|cm}}. Un Chat à pieds noirs mesure environ {{unité/2|25|cm}} au garrot<ref name="Larousse89"/>{{,}}<ref name="Jackson78"/>{{,}}<ref name="CSG"/>. La longueur totale du bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue varie de {{unité/2|337|à=500|mm}}, le poids varie de {{unité/2|1.5|à=2.75|kg}}<ref name="Carnivore">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ronald M.|nom1=Nowak|titre=Walker's Carnivores of the World|éditeur=The Johns Hopkins University Press|collection=Science|lieu =Baltimore|année=2005|pages totales=313|isbn=0-8018-8033-5|titre chapitre={{lang|la|Felis nigripes}}|passage=240-241}}</ref>.
Avec un poids moyen de {{Unité/2|1.6|kg}}, le Chat à pieds noirs est l'une des plus petites espèces vivantes de félin avec le [[Chat rubigineux]] (''{{lang|la|Prionailurus rubiginosus}}'')<ref name="Larousse89"/>, le plus petit félin d'Afrique<ref name="ArKIVE">{{ARKive GES|mammals|Felis|nigripes}}</ref> et le plus petit félin du genre ''{{lang|la|[[Felis]]}}''<ref name="ADW"/>. Les femelles ont un poids moyen de {{Unité/2|1.3|kg}} et les mâles de {{Unité/2|1.9|kg}}<ref name="Sliwa2004">{{article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Sliwa|titre=Home range size and social organisation of black-footed cats|périodique=Mammalian Biology|numéro=69|volume=2|mois=février|année=2004}}</ref>. La longueur de la tête et du corps varie de {{Unité/2|36|cm|à=52}} auxquels il faut ajouter la queue de {{Unité/2|13|cm|à=20}}. Un Chat à pieds noirs mesure environ {{Unité/2|25|cm}} au garrot<ref name="Larousse89"/>{{,}}<ref name="Jackson78"/>{{,}}<ref name="CSG"/>. La longueur totale du bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue varie de {{Unité/2|337|mm|à=500}}, le poids varie de {{Unité/2|1.5|kg|à=2.75}}<ref name="Carnivore">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ronald M.|nom1=Nowak|titre=Walker's Carnivores of the World|éditeur=The Johns Hopkins University Press|collection=Science|lieu=Baltimore|année=2005|pages totales=313|passage=240-241|isbn=0-8018-8033-5|titre chapitre={{lang|la|Felis nigripes}}}}</ref>.


La large tête avec de grands yeux semble disproportionnée en comparaison avec le reste du corps, pourtant lui-même d'apparence massive avec de courtes pattes et queue. Les oreilles arrondies sont placées bas sur le crâne, le revers est de la même couleur que la robe. La fourrure douce et épaisse est de couleur fauve clair à brun cannelle marquée de taches pleines de forme [[wikt:oblong|oblongue]] de couleur noire ou brun foncé. Au Sud de son aire de répartition, dans la région de brousse du [[Désert du Karoo|Karoo]], le pelage a tendance à être plus foncé qu'au Nord<ref name="Jackson74"/>.
La large tête avec de grands yeux semble disproportionnée en comparaison avec le reste du corps, pourtant lui-même d'apparence massive avec de courtes pattes et queue. Les oreilles arrondies sont placées bas sur le crâne, le revers est de la même couleur que la robe. La fourrure douce et épaisse est de couleur fauve clair à brun cannelle marquée de taches pleines de forme [[wikt:oblong|oblongue]] de couleur noire ou brun foncé. Au Sud de son aire de répartition, dans la région de brousse du [[Désert du Karoo|Karoo]], le pelage a tendance à être plus foncé qu'au Nord<ref name="Jackson74"/>.
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Le ventre est plus clair que le reste du corps<ref name="Carnivore"/>, tandis que le menton, la poitrine et l'intérieur des membres sont blancs. Les marques se fondent en rayures sur les pattes et les hanches. Deux raies horizontales strient les joues, l'une part d'un coin externe de l'œil, l'autre au niveau de la truffe. La gorge est marquée de trois anneaux noirs<ref name="Jackson74"/>. L'extrémité de la queue est noire, précédée de deux à trois anneaux noirs<ref name="Carnivore"/>. À l'inverse des autres félins tachetés, la peau du Chat à pieds noirs est non pigmentée<ref name="WCW75"/>{{,}}<ref group="Note" name="N1"/> ; la truffe est rose. La nuit, les yeux renvoient des reflets bleutés lorsqu'ils sont pris dans la lumière<ref name="Jackson74"/>. Comme son nom l'indique, les soles plantaires, c'est-à-dire le dessous du pied, sont recouvertes de poils noirs, qui le protègent peut-être des températures extrêmes du désert. Le [[Chat des sables]] (''{{lang|la|Felis margarita}}''), petit félin vivant dans les zones désertiques d'Afrique du Nord, présente la même caractéristique morphologique<ref name="Larousse18"/>{{,}}<ref name="Jackson74"/>.
Le ventre est plus clair que le reste du corps<ref name="Carnivore"/>, tandis que le menton, la poitrine et l'intérieur des membres sont blancs. Les marques se fondent en rayures sur les pattes et les hanches. Deux raies horizontales strient les joues, l'une part d'un coin externe de l'œil, l'autre au niveau de la truffe. La gorge est marquée de trois anneaux noirs<ref name="Jackson74"/>. L'extrémité de la queue est noire, précédée de deux à trois anneaux noirs<ref name="Carnivore"/>. À l'inverse des autres félins tachetés, la peau du Chat à pieds noirs est non pigmentée<ref name="WCW75"/>{{,}}<ref group="Note" name="N1"/> ; la truffe est rose. La nuit, les yeux renvoient des reflets bleutés lorsqu'ils sont pris dans la lumière<ref name="Jackson74"/>. Comme son nom l'indique, les soles plantaires, c'est-à-dire le dessous du pied, sont recouvertes de poils noirs, qui le protègent peut-être des températures extrêmes du désert. Le [[Chat des sables]] (''{{lang|la|Felis margarita}}''), petit félin vivant dans les zones désertiques d'Afrique du Nord, présente la même caractéristique morphologique<ref name="Larousse18"/>{{,}}<ref name="Jackson74"/>.


La longueur des [[bulle tympanique|bulles tympaniques]] représente un quart de la longueur totale du [[crâne]]<ref name="CSG"/>. Le Chat des sables présente un développement similaire des bulles tympaniques, à un degré plus élevé<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catsg.org/catsgportal/cat-website/catfolk/sandct02.htm|titre={{lang|en|Sand Cat}} (''{{lang|la|Felis margarita}}'') - {{lang|en|Description and Behavior}}|éditeur=Cat Specialist Group|site=Cat Specialist Group|année=1996|consulté le=14 juin 2013}}</ref>. L'agrandissement de cette partie du crâne est généralement associé aux mammifères vivants dans les déserts, une bulle tympanique plus grande favorise probablement l'[[ouïe|audition]], l'air très sec étant plus faiblement conducteur du [[Son (physique)|son]]<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=Michael A.|nom1=Mares|titre=Encyclopedia of Deserts|éditeur=University of Oklahoma Press|pages totales=654|isbn=9780806131467|lire en ligne={{Google Livres|g3CbqZtaF4oC}}}}</ref>. Le taux d'[[urée]] et de [[créatine]] dans le sang des Chats à pieds noirs est élevé, aussi bien chez les spécimens sauvages que chez les individus captifs ; il est plus élevé que celui de la plupart des autres félins adaptés aux milieux arides<ref name="CSG">{{Lien web|langue=en|url=http://www.catsg.org/catsgportal/cat-website/catfolk/nigripe1.htm|titre={{lang|en|Black-footed cat}}|auteur=Peter Jackson|site=Cat Specialist Group-Website|consulté le=30 mai 2008}}</ref>.
La longueur des [[bulle tympanique|bulles tympaniques]] représente un quart de la longueur totale du [[crâne]]<ref name="CSG"/>. Le Chat des sables présente un développement similaire des bulles tympaniques, à un degré plus élevé<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catsg.org/catsgportal/cat-website/catfolk/sandct02.htm|titre={{lang|en|Sand Cat}} (''{{lang|la|Felis margarita}}'') - {{lang|en|Description and Behavior}}|éditeur=Cat Specialist Group|site=Cat Specialist Group|année=1996|consulté le=14 juin 2013}}</ref>. L'agrandissement de cette partie du crâne est généralement associé aux mammifères vivant dans les déserts, une bulle tympanique plus grande favorise probablement l'[[Ouïe (sens de l'audition)|audition]], l'air très sec étant plus faiblement conducteur du [[Son (physique)|son]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael A.|nom1=Mares|titre=Encyclopedia of Deserts|éditeur=University of Oklahoma Press|année=1999|pages totales=654|isbn=978-0-8061-3146-7|lire en ligne={{Google Livres|g3CbqZtaF4oC}}}}</ref>. Le taux d'[[urée]] et de [[créatine]] dans le sang des Chats à pieds noirs est élevé, aussi bien chez les spécimens sauvages que chez les individus captifs ; il est plus élevé que celui de la plupart des autres félins adaptés aux milieux arides<ref name="CSG">{{lien web|langue=en|url=http://www.catsg.org/catsgportal/cat-website/catfolk/nigripe1.htm|titre={{lang|en|Black-footed cat}}|auteur=Peter Jackson|site=Cat Specialist Group-Website|consulté le=30 mai 2008}}</ref>.


Dans la nature, il peut éventuellement être confondu avec le [[Chat sauvage d'Afrique subsaharienne]] (''Felis silvestris cafra'') qui se rencontre dans la même région et dont le pelage est similaire, mais celui-ci est plus gros qu'un chat domestique et sa robe comporte des marbrures sur un ton de couleur plus neutre<ref name="Jackson74"/>.
Dans la nature, il peut éventuellement être confondu avec le [[Chat sauvage d'Afrique subsaharienne]] (''Felis silvestris cafra'') qui se rencontre dans la même région et dont le pelage est similaire, mais celui-ci est plus gros qu'un chat domestique et sa robe comporte des marbrures sur un ton de couleur plus neutre<ref name="Jackson74"/>.


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Felis nigripes 9.JPG|[[Portrait]] d'un Chat à pieds noirs, les dessins sur les joues sont bien apparents.|alt=Portrait de profil d'un Chat à pieds noirs.
Felis nigripes 9.JPG|[[Portrait]] d'un Chat à pieds noirs, les dessins sur les joues sont bien apparents.|alt=Portrait de profil d'un Chat à pieds noirs.
ComparaisonChatPiedsNoirs.svg|Comparaison entre la taille du Chat à pieds noirs, d'un [[chat domestique]] et d'un [[Homo sapiens|Homme]] de {{unité|1.80|m}}.|alt=Schéma d'un Homme, d'un chat domestique et d'un Chat à pieds noirs pour comparaison de la taille.
ComparaisonChatPiedsNoirs.svg|Comparaison entre la taille du Chat à pieds noirs, d'un [[chat domestique]] et d'un [[Homo sapiens|homme]] de {{unité|1.80|m}}.|alt=Schéma d'un homme, d'un chat domestique et d'un Chat à pieds noirs pour comparaison de la taille.
AuditoryBullaeFelisSilvestrisFelisNigripes.jpg|alt=Vue de profils anatomiques de cranes de chats et de leurs bulles tympaniques.|Mise en valeur des [[Bulle tympanique|bulles tympaniques]] chez le Chat à pieds noirs et le [[Felis silvestris|Chat sauvage]] (''{{lang|la|Felis silvestris}}'').
AuditoryBullaeFelisSilvestrisFelisNigripes.jpg|alt=Vue de profils anatomiques de cranes de chats et de leurs bulles tympaniques.|Mise en valeur des [[Bulle tympanique|bulles tympaniques]] chez le Chat à pieds noirs et le [[Felis silvestris|Chat sauvage]] (''{{lang|la|Felis silvestris}}'').
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== Comportement ==
== Comportement ==
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Le Chat à pieds noirs est un carnivore strictement [[nocturne (comportement animal)|nocturne]] ; il ne sort aux premières lueurs du jour ou en fin d'après-midi que durant les mois hivernaux<ref name="CSG"/>. Toutefois, en captivité, il est un des petits félins les plus actifs en journée<ref name="Carnivore"/>. Durant la journée, il se cache dans les terriers inhabités d'autres mammifères<ref name="Carnivore"/> comme le [[Pedetes capensis|Lièvre sauteur]] (''{{lang|la|Pedetes capensis}}'')<ref name="CSG"/>, le [[porc-épic]] ou l'[[Oryctérope du Cap]] (''{{lang|la|Orycteropus afer}}'')<ref name="WCW75"/>, sous les anfractuosités rocheuses et les buissons ou dans une vieille [[termitière]]<ref name="CSG"/>.
Le Chat à pieds noirs est un carnivore strictement [[nocturne (comportement animal)|nocturne]] ; il ne sort aux premières lueurs du jour ou en fin d'après-midi que durant les mois hivernaux<ref name="CSG"/>. Toutefois, en captivité, il est un des petits félins les plus actifs en journée<ref name="Carnivore"/>. Durant la journée, il se cache dans les terriers inhabités d'autres mammifères<ref name="Carnivore"/> comme le [[Pedetes capensis|Lièvre sauteur]] (''{{lang|la|Pedetes capensis}}'')<ref name="CSG"/>, le [[porc-épic]] ou l'[[Oryctérope du Cap]] (''{{lang|la|Orycteropus afer}}'')<ref name="WCW75"/>, sous les anfractuosités rocheuses et les buissons ou dans une vieille [[termitière]]<ref name="CSG"/>.


En captivité, le Chat à pieds noirs est très actif, marchant et trottant autour de son enclos, ce qui peut être révélateur d'un félin habitué à couvrir de longues distances dans la nature. Ce comportement se développe à partir de l'âge de cinq mois. En revanche, l'[[escalade]] n'est pas caractéristique de ce félin : en captivité, les chatons montrent moins d'intérêt au saut et à l'escalade que les autres espèces de félins, les branches d'arbres sont totalement ignorées<ref name="WCW75"/> ; dans la nature, le zoologiste Alex Sliwa n'a observé qu'une seule fois un Chat à pieds noirs qui se cachait dans un arbre pour éviter d'être capturé. C'est un terrassier qui se sert de ses puissantes pattes antérieures pour agrandir ou construire son terrier, ou encore pour débusquer ses proies<ref name="Larousse185"/>. Contrairement au chat domestique qui n'utilise qu'une seule patte, le Chat à pieds noirs utilise alternativement ses deux pattes antérieures pour creuser et dégager le sable<ref name="WCW77"/>.
En captivité, le Chat à pieds noirs est très actif, marchant et trottant dans son enclos, ce qui peut être révélateur d'un félin habitué à couvrir de longues distances dans la nature. Ce comportement se développe à partir de l'âge de cinq mois. En revanche, l'[[escalade]] n'est pas caractéristique de ce félin : en captivité, les chatons montrent moins d'intérêt au saut et à l'escalade que les autres espèces de félins, et les branches d'arbres sont totalement ignorées<ref name="WCW75"/> ; dans la nature, le zoologiste Alex Sliwa n'a observé qu'une seule fois un Chat à pieds noirs se cacher dans un arbre, pour éviter d'être capturé. C'est un terrassier qui se sert de ses puissantes pattes antérieures pour agrandir ou construire son terrier, ou encore pour débusquer ses proies<ref name="Larousse185"/>. Contrairement au chat domestique, qui n'utilise qu'une seule patte, le Chat à pieds noirs utilise alternativement ses deux pattes antérieures pour creuser et dégager le sable<ref name="WCW77"/>.


Le Chat à pieds noirs est un animal timide qui cherche à se cacher à la moindre perturbation. Petit, discret et nocturne, il est très difficile à observer : le mammalogiste sud-africain Reay Smithers n'a pu apercevoir que quelques individus solitaires en {{unité|600|heures}} de [[comptage de nuit]] et ceux-ci se cachèrent immédiatement lorsqu'ils furent pris dans le flot de lumière<ref name="WCW75"/>. Cependant, quand il est acculé, il est connu pour se défendre farouchement. Son caractère est considéré comme hautement asocial<ref name="Carnivore"/> et obstiné<ref name="Larousse89"/>. Le [[zoologie|zoologiste]] Alex Sliwa a observé un Chat à pieds noirs attaquer une [[Autruche d'Afrique]] (''{{lang|la|Struthio camelus}}'') pendant plus d'une demi-heure, jusqu'à ce que celle-ci finisse par s'enfuir, effarouchée par la hargne de son adversaire<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=John L.|nom1=Eliot|titre=Le chat à pieds noirs|sous-titre=un petit goinfre|périodique=National Geographic Magazine|mois=mars|année=2000}}</ref>, mais également une petite femelle se défendre farouchement contre un [[Chacal à chabraque]] (''{{lang|la|Canis mesomelas}}'')<ref name="WCW77"/>.
Le Chat à pieds noirs est un animal timide qui cherche à se cacher à la moindre perturbation. Petit, discret et nocturne, il est très difficile à observer : le mammalogiste sud-africain Reay Smithers n'a pu apercevoir que quelques individus solitaires en {{unité|600|heures}} de [[comptage de nuit]] et ceux-ci se cachèrent immédiatement lorsqu'ils furent pris dans le flot de lumière<ref name="WCW75"/>. Cependant, quand il est acculé, il est connu pour se défendre farouchement. Son caractère est considéré comme hautement asocial<ref name="Carnivore"/> et obstiné<ref name="Larousse89"/>. Le [[zoologie|zoologiste]] Alex Sliwa a observé un Chat à pieds noirs attaquer une [[Autruche d'Afrique]] (''{{lang|la|Struthio camelus}}'') pendant plus d'une demi-heure, jusqu'à ce que celle-ci finisse par s'enfuir, effarouchée par la hargne de son adversaire<ref>{{article|langue=fr|prénom1=John L.|nom1=Eliot|titre=Le chat à pieds noirs|sous-titre=un petit goinfre|périodique=National Geographic Magazine|mois=mars|année=2000}}</ref>, mais également une petite femelle se défendre farouchement contre un [[Chacal à chabraque]] (''{{lang|la|Canis mesomelas}}'')<ref name="WCW77"/>.


Même en captivité, son caractère féroce ne s'estompe pas, et il est impossible à dompter<ref name="Jackson74"/>. Les gardiens de zoo décrivent le Chat à pieds noirs comme {{citation étrangère|langue=en|a sand cat with an attitude}} ({{citation|un chat des sables avec du caractère}}) : en effet, le [[Chat des sables]] partage le même type d'habitat et de proies que le Chat à pieds noirs, mais possède un caractère docile et confiant. Une explication pour cette différence de caractère serait que le Chat à pieds noirs doit cohabiter avec de nombreux grands prédateurs (lions, hyènes, léopards…) et qu'un tempérament agressif peut être considéré comme essentiel à la survie<ref name="WCW71"/>.
Même en captivité, son caractère féroce ne s'estompe pas, et il est impossible à dompter<ref name="Jackson74"/>. Les gardiens de zoo décrivent le Chat à pieds noirs comme {{Citation étrangère|a sand cat with an attitude|langue=en}} ({{Citation|un chat des sables avec du caractère}}) : en effet, le [[Chat des sables]] partage le même type d'habitat et de proies que le Chat à pieds noirs, mais possède un caractère docile et confiant. Une explication pour cette différence de caractère serait que le Chat à pieds noirs doit cohabiter avec de nombreux grands prédateurs (lions, hyènes, léopards…) et qu'un tempérament agressif peut être considéré comme essentiel à la survie<ref name="WCW71"/>.


=== Structure sociale ===
=== Structure sociale ===
Le Chat à pieds noirs adopte l'organisation [[Territorialité|territoriale]] typique des félins : un mâle recouvre le territoire de une à quatre femelles, les recouvrements de territoires entre individus de même sexe étant évités dans la mesure du possible<ref name="Sliwa1997">{{Article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Sliwa|titre=Black-footed Cat Field Research|périodique=Cat News|numéro=27|année=1997}}</ref>. En une année, la femelle parcourt un territoire moyen de {{unité/2|10|km|2}} tandis que celui du mâle avoisine les {{unité/2|22|km|2}}<ref name="Sliwa2004"/>. La [[densité de population]] en Afrique du Sud, près de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]], est de {{unité|0.17|chat}} adulte par kilomètre carré<ref name="Sliwa2004"/>.
Le Chat à pieds noirs adopte l'organisation [[Territorialité|territoriale]] typique des félins : un mâle recouvre le territoire de une à quatre femelles, les recouvrements de territoires entre individus de même sexe étant évités dans la mesure du possible<ref name="Sliwa1997">{{article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Sliwa|titre=Black-footed Cat Field Research|périodique=Cat News|numéro=27|année=1997}}</ref>. En une année, la femelle parcourt un territoire moyen de {{Unité/2|10|km|2}} tandis que celui du mâle avoisine les {{Unité/2|22|km|2}}<ref name="Sliwa2004"/>. La [[densité de population]] en Afrique du Sud, près de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]], est de {{unité|0.17|chat}} adulte par kilomètre carré<ref name="Sliwa2004"/>.


Comme pour l'ensemble des félins, le territoire est régulièrement délimité par des marques olfactives. Chez le Chat à pieds noirs, ces marques sont déposées en frottant des parties du corps contre des objets (joues pour les deux sexes, menton et cou pour le mâle uniquement), mais surtout en déposant des jets d'urine sur des points de repère. La fréquence du marquage par jet d'urine est dépendante du cycle de reproduction. Chez la femelle, le marquage du territoire s'effectue essentiellement par jet d'urine et s'accroît un mois et demi avant la période de [[reproduction (biologie)|reproduction]], puis décroît durant la [[gestation]] et disparaît durant l'éducation des chatons<ref>{{Article|langue=en|prénom1=A. J.|nom1=Molteno|prénom2=P. R. K.|nom2=Richardson|prénom3=Alexander|nom3=Sliwa|titre=The role of scent marking in a free-ranging, female black-footed cat (''{{lang|la|Felis nigripes}}'')|périodique=Journal of Zoology|numéro=247|année=1998|pages=35-41}}</ref>. De même, le mâle marque son territoire par jet d'urine environ dix à douze fois par jour, mais la fréquence augmente lors de la saison de reproduction. Une nuit avant l'accouplement, un mâle peut réaliser jusqu'à 585 jets d'urine<ref name="WCW413"/>. Les [[fèce]]s sont dispersées sur le territoire et ne sont pas recouvertes<ref name="WCW413"/>.
Comme pour l'ensemble des félins, le territoire est régulièrement délimité par des marques olfactives. Chez le Chat à pieds noirs, ces marques sont déposées en frottant des parties du corps contre des objets (joues pour les deux sexes, menton et cou pour le mâle uniquement), mais surtout en déposant des jets d'urine sur des points de repère. La fréquence du marquage par jet d'urine est dépendante du cycle de reproduction. Chez la femelle, le marquage du territoire s'effectue essentiellement par jet d'urine et s'accroît un mois et demi avant la période de [[reproduction (biologie)|reproduction]], puis décroît durant la [[gestation]] et disparaît durant l'éducation des chatons<ref>{{article|langue=en|prénom1=A. J.|nom1=Molteno|prénom2=P. R. K.|nom2=Richardson|prénom3=Alexander|nom3=Sliwa|titre=The role of scent marking in a free-ranging, female black-footed cat (''{{lang|la|Felis nigripes}}'')|périodique=Journal of Zoology|numéro=247|année=1998|pages=35-41}}</ref>. De même, le mâle marque son territoire par jet d'urine environ dix à douze fois par jour, mais la fréquence augmente lors de la saison de reproduction. Une nuit avant l'accouplement, un mâle peut réaliser jusqu'à 585 jets d'urine<ref name="WCW413"/>. Les [[fèce]]s sont dispersées sur le territoire et ne sont pas recouvertes<ref name="WCW413"/>.


=== Vocalisations ===
=== Vocalisations ===
Le Chat à pieds noirs a un miaulement assez particulier, qui commence par une note vibrante et qui se termine par un cri ressemblant à un rugissement<ref name="Jackson75"/>. Cette vocalisation est ensuite répétée plusieurs fois à environ une à deux secondes d'intervalle<ref name="Jackson75"/>. Se situant un [[Octave (musique)|octave]] au-dessus du véritable rugissement<ref name="WCW79"/>, il est décrit par [[Peter Jackson (écrivain)|Peter Jackson]] comme {{citation|profond et sonore pour un si petit animal}}<ref name="Jackson75"/>. Il s'agit probablement d'un appel longue distance. La densité de population du Chat à pieds noirs est très faible et les chaleurs sont très courtes : une vocalisation longue distance efficace est sans doute un avantage dans de telles conditions<ref name="WCW79"/>.
Le Chat à pieds noirs a un miaulement assez particulier, qui commence par une note vibrante et qui se termine par un cri ressemblant à un rugissement<ref name="Jackson75"/>. Cette vocalisation est ensuite répétée plusieurs fois à environ une à deux secondes d'intervalle<ref name="Jackson75"/>. Se situant une [[Octave (musique)|octave]] au-dessus du véritable rugissement<ref name="WCW79"/>, il est décrit par [[Peter Jackson (écrivain)|Peter Jackson]] comme {{Citation|profond et sonore pour un si petit animal}}<ref name="Jackson75"/>. Il s'agit probablement d'un appel longue distance. La densité de population du Chat à pieds noirs est très faible et les chaleurs sont très courtes : une vocalisation longue distance efficace est sans doute un avantage dans de telles conditions<ref name="WCW79"/>.


En plus de cette vocalisation, le Chat à pieds noirs peut produire une série de gargouillements grinçants se terminant soit par un son comparé à un [[miaulement]] soit par une expiration brusque. Cette vocalisation de longueur variable est utilisée par le mâle pour courtiser la femelle en période de reproduction, ou par la femelle pour avertir les chatons d'un danger afin qu'ils se dispersent. Un faible [[staccato]] accompagné d'un mouvement des oreilles de la mère avertit les chatons que le danger s'est éloigné<ref name="Jackson75"/>.
En plus de cette vocalisation, le Chat à pieds noirs peut produire une série de gargouillements grinçants se terminant soit par un son comparé à un [[miaulement]] soit par une expiration brusque. Cette vocalisation de longueur variable est utilisée par le mâle pour courtiser la femelle en période de reproduction, ou par la femelle pour avertir les chatons d'un danger afin qu'ils se dispersent. Un faible [[staccato]] accompagné d'un mouvement des oreilles de la mère avertit les chatons que le danger s'est éloigné<ref name="Jackson75"/>.
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[[Fichier:Wuppertal - Zoo - Felis nigripes 01 ies.jpg|thumb|gauche|Un Chat à pieds noirs du [[zoo de Wuppertal]] emporte une souris dans sa gueule.|alt=Un Chat à pieds noirs avec une souris dans la bouche.]]
[[Fichier:Wuppertal - Zoo - Felis nigripes 01 ies.jpg|thumb|gauche|Un Chat à pieds noirs du [[zoo de Wuppertal]] emporte une souris dans sa gueule.|alt=Un Chat à pieds noirs avec une souris dans la bouche.]]


Le Chat à pieds noirs est un chasseur nocturne insatiable, qui sort toutes les nuits et par tous les temps, malgré la température qui peut varier de {{tmp|-10|30|°C}}<ref name="WCW77"/>. Extrêmement actifs, ces félins parcourent en moyenne huit kilomètres<ref name="Larousse89"/> et jusqu'à seize kilomètres<ref name="ArKIVE"/> toutes les nuits à la recherche de proies. Le taux de réussite est de 60 % : en moyenne, un Chat à pieds noirs fait une tentative toutes les trente minutes et tue un petit animal toutes les cinquante minutes. Cela représente, chaque nuit, dix à quinze petits mammifères et oiseaux tués, soit {{unité/2|250|à=300|g}} de viande : ce petit félin absorbe chaque nuit l'équivalent de 20 % de son propre poids. À titre de comparaison, un tigre peut avaler jusqu'à 20 % de son propre poids après la capture d'une grosse proie, mais il restera par la suite plusieurs jours sans manger. Même en captivité, les besoins énergétiques du Chat à pieds noirs sont importants ({{unité/2|200|g}} de viande par jour) en comparaison des autres petits félins ; il est supposé que ce félin ait un rythme métabolique très élevé<ref name="WCW77"/>.
Le Chat à pieds noirs est un chasseur nocturne insatiable, qui sort toutes les nuits et par tous les temps, malgré la température qui peut varier de {{tmp|-10|30|°C}}<ref name="WCW77"/>. Extrêmement actifs, ces félins parcourent en moyenne huit kilomètres<ref name="Larousse89"/> et jusqu'à seize kilomètres<ref name="ArKIVE"/> toutes les nuits à la recherche de proies. Le taux de réussite est de 60 % : en moyenne, un Chat à pieds noirs fait une tentative toutes les trente minutes et tue un petit animal toutes les cinquante minutes. Cela représente, chaque nuit, dix à quinze petits mammifères et oiseaux tués, soit {{Unité/2|250|g|à=300}} de viande : ce petit félin absorbe chaque nuit l'équivalent de 20 % de son propre poids. À titre de comparaison, un tigre peut avaler jusqu'à 20 % de son propre poids après la capture d'une grosse proie, mais il restera par la suite plusieurs jours sans manger. Même en captivité, les besoins énergétiques du Chat à pieds noirs sont importants ({{Unité/2|200|g}} de viande par jour) en comparaison des autres petits félins ; il est supposé que ce félin ait un rythme métabolique très élevé<ref name="WCW77"/>.


Le Chat à pieds noirs possède trois techniques de chasse différentes : la chasse lente, la chasse rapide et l'affût. Durant la chasse lente ({{unité/2|0.5|à=0.8|kilomètres}} par heure), le Chat à pieds noirs louvoie entre les rochers et les herbes, attentif à tout mouvement, aplati sur le sol pour se rapprocher au plus près de sa proie. La chasse rapide (2 à {{unité|3|kilomètres}} par heure) permet de débusquer ses proies par une course au-dessus ou à travers les herbes. La dernière technique de chasse est un [[Affût (chasse)|affût]] : le félin reste assis immobile près du terrier d'un rongeur pour le capturer au moindre signe d'activité. Les yeux peuvent être clos ce qui peut donner l'impression qu'il dort, mais les oreilles bougent constamment, attentives au moindre bruit<ref name="WCW77"/>{{,}}<ref name="Jackson75"/>.
Le Chat à pieds noirs possède trois techniques de chasse différentes : la chasse lente, la chasse rapide et l'affût. Durant la chasse lente ({{Unité/2|0.5|kilomètre|à=0.8}} par heure), le Chat à pieds noirs louvoie entre les rochers et les herbes, attentif à tout mouvement, aplati sur le sol pour se rapprocher au plus près de sa proie. La chasse rapide (2 à {{unité|3|kilomètres}} par heure) permet de débusquer ses proies par une course au-dessus ou à travers les herbes. La dernière technique de chasse est un [[Affût (chasse)|affût]] : le félin reste assis immobile près du terrier d'un rongeur pour le capturer au moindre signe d'activité. Les yeux peuvent être clos ce qui peut donner l'impression qu'il dort, mais les oreilles bougent constamment, attentives au moindre bruit<ref name="WCW77"/>{{,}}<ref name="Jackson75"/>.


Pour attraper les oiseaux, le Chat à pieds noirs privilégie la chasse lente avant de s'élancer vers sa proie très rapidement, souvent par un grand saut pouvant atteindre deux mètres de long et jusqu'à {{unité|1.4|mètres}} de haut. L'oiseau est soit directement saisi en vol, soit repoussé sur le sol avec les pattes antérieures avant de subir la morsure fatale. Les plus petits oiseaux ne sont pas plumés et mangés entièrement en deux à quatre minutes, tandis que seules les plus longues [[plume]]s du corps et des ailes sont retirées des gros oiseaux. Le poids de l'[[Outarde korhaan]] (''{{lang|la|Eupodotis afra}}'') représente un tiers à la moitié de celui d'un Chat à pieds noirs. Des observations de ce type de prédation ont été rapportées par Alex Sliwa : une femelle a discrètement rattrapé sa proie pendant une vingtaine de minutes. Sur les trois derniers mètres, une course rapide lui permet de mordre l'outarde directement dans le cou, tout en la maintenant pendant deux minutes, le temps que l'oiseau cesse de battre des ailes. La chasse est suivie d'une courte période de calme durant laquelle le félin vérifie l'absence de danger avant de commencer à manger<ref name="WCW77"/>.
Pour attraper les oiseaux, le Chat à pieds noirs privilégie la chasse lente avant de s'élancer vers sa proie très rapidement, souvent par un grand saut pouvant atteindre deux mètres de long et jusqu'à {{unité|1.4|mètre}} de haut. L'oiseau est soit directement saisi en vol, soit repoussé sur le sol avec les pattes antérieures avant de subir la morsure fatale. Les plus petits oiseaux ne sont pas plumés et sont mangés entièrement en deux à quatre minutes, tandis que seules les plus longues [[plume]]s du corps et des ailes sont retirées des gros oiseaux. Le poids de l'[[Outarde korhaan]] (''{{lang|la|Eupodotis afra}}'') représente un tiers à la moitié de celui d'un Chat à pieds noirs. Des observations de ce type de prédation ont été rapportées par Alex Sliwa : une femelle a discrètement rattrapé sa proie pendant une vingtaine de minutes. Sur les trois derniers mètres, une course rapide lui permet de mordre l'outarde directement dans le cou, tout en la maintenant pendant deux minutes, le temps que l'oiseau cesse de battre des ailes. La chasse est suivie d'une courte période de calme durant laquelle le félin vérifie l'absence de danger avant de commencer à manger<ref name="WCW77"/>.


Avec de grosses proies ou éventuellement sur des carcasses, le Chat à pieds noirs peut se nourrir pendant plusieurs heures et consommer d'importantes quantités d'os et de chair comparativement à sa taille. Le félin peut également en détacher ou en cacher une partie pour partir à l'aube ou tirer la carcasse à l'abri. Lorsque la proie est grosse et difficile à transporter, il peut la recouvrir de sable et revenir s'en nourrir la nuit suivante<ref name="CSG"/>.
Avec de grosses proies ou éventuellement sur des carcasses, le Chat à pieds noirs peut se nourrir pendant plusieurs heures et consommer d'importantes quantités d'os et de chair comparativement à sa taille. Le félin peut également en détacher ou en cacher une partie pour partir à l'aube ou tirer la carcasse à l'abri. Lorsque la proie est grosse et difficile à transporter, il peut la recouvrir de sable et revenir s'en nourrir la nuit suivante<ref name="CSG"/>.
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[[File:Mirafra apiata -Namaqua National Park, South Africa-8 Cropped.jpg|thumb|L'Alouette bateleuse fait partie des proies du Chat à pieds noirs.|alt=Une Alouette bateuleuse au parc national de Namaqua.]]
[[File:Mirafra apiata -Namaqua National Park, South Africa-8 Cropped.jpg|thumb|L'Alouette bateleuse fait partie des proies du Chat à pieds noirs.|alt=Une Alouette bateuleuse au parc national de Namaqua.]]


Les animaux pesant entre {{unité/2|30|et=40|grammes}}, c'est-à-dire majoritairement des rongeurs et des petits oiseaux, représentent 53 % en masse de proie et composent donc l'essentiel du bol alimentaire<ref name="WCW77"/>. Le Chat à pieds noirs chasse des proies plus petites que le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne (le poids moyen des proies par nuit est de {{unité/2|237|±=105|g}} contre {{unité/2|401|±=358|g}} pour le Chat sauvage, le nombre de proies capturées est sensiblement le même pour les deux espèces), ce qui réduit la [[compétition interspécifique]]. Il parcourt en moyenne plus de kilomètres chaque nuit<ref>{{lien conférence|langue=en|url=http://www.carnivoreconservation.org/files/meetings/felids_2007_oxford.pdf|titre={{lang|en|Prey Consumption and Distances Covered by Black-Footed Cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') {{lang|en|and African Wild Cats}} (''{{lang|la|Felis silvestris}}'') - {{lang|en|a Comparison of Two Small Felids from South African Arid Lands}}|auteur=Alexander Sliwa, Marna Herbst et Michael G. L. Mills|date=19 septembre 2007|conférence=Felid Biology and Conservation|éditeur=The Wildlife Conservation Research Unit|autres=Panthera Foundation, IUCN/SSC Cat Specialist Group|lieu=Oxford|format={{pdf}}}}</ref>. Toutefois, et contrairement aux autres [[Felinae|petits félins]], le Chat à pieds noirs s'attaque également à de grosses proies comparativement à sa taille telles que l'[[Outarde korhaan]] (''{{lang|la|Afrotis afra}}'') et le [[Lièvre du Cap]] (''{{lang|la|Lepus capensis}}''). Opportuniste, il lui arrive aussi de voler des œufs d'outarde<ref name="Jackson75"/> et de manger des carcasses de très jeunes [[Springbok]]s (''{{lang|la|Antidorcas marsupialis}}'')<ref name="WCW77"/>. En termes de masse, l'essentiel de ses proies sont des mammifères (72 %) et des oiseaux (26 %) tandis que les [[invertébré]]s, les [[Amphibia|batracien]]s et les [[reptile]]s représentent seulement 2 % de son régime alimentaire<ref name="Sliwa1994">{{Article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Sliwa|titre=Black-footed cat studies in South Africa|périodique=Cat News|numéro=20|année=1994}}</ref>{{,}}<ref name="Sliwa2006">{{Article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Sliwa|titre=Seasonal and sex-specific prey composition of black-footed cats Felis nigripes|périodique=Acta Theriologica|nunéro=51 (2)|année=2006}}</ref>.
Les animaux pesant entre {{Unité/2|30|grammes|et=40}}, c'est-à-dire majoritairement des rongeurs et des petits oiseaux, représentent 53 % en masse de proie et composent donc l'essentiel du bol alimentaire<ref name="WCW77"/>. Le Chat à pieds noirs chasse des proies plus petites que le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne (le poids moyen des proies par nuit est de {{Unité/2|237|g|±=105}}, contre {{Unité/2|401|g|±=358}} pour le Chat sauvage, le nombre de proies capturées est sensiblement le même pour les deux espèces), ce qui réduit la [[compétition interspécifique]]. Il parcourt en moyenne plus de kilomètres chaque nuit<ref>{{Lien conférence|langue=en|url=http://www.carnivoreconservation.org/files/meetings/felids_2007_oxford.pdf|titre={{lang|en|Prey Consumption and Distances Covered by Black-Footed Cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') {{lang|en|and African Wild Cats}} (''{{lang|la|Felis silvestris}}'') - {{lang|en|a Comparison of Two Small Felids from South African Arid Lands}}|auteur=Alexander Sliwa, Marna Herbst et Michael G. L. Mills|date=19 septembre 2007|conférence=Felid Biology and Conservation|éditeur=The Wildlife Conservation Research Unit|autres=Panthera Foundation, IUCN/SSC Cat Specialist Group|lieu=Oxford|format={{pdf}}}}</ref>. Toutefois, et contrairement aux autres [[Felinae|petits félins]], le Chat à pieds noirs s'attaque également à de grosses proies comparativement à sa taille, telles que l'[[Outarde korhaan]] (''{{lang|la|Afrotis afra}}'') et le [[Lièvre du Cap]] (''{{lang|la|Lepus capensis}}''). Opportuniste, il lui arrive aussi de voler des œufs d'outarde<ref name="Jackson75"/> et de manger des carcasses de très jeunes [[Springbok]]s (''{{lang|la|Antidorcas marsupialis}}'')<ref name="WCW77"/>. En termes de masse, l'essentiel de ses proies sont des mammifères (72 %) et des oiseaux (26 %) tandis que les [[invertébré]]s, les [[Amphibia|batracien]]s et les [[reptile]]s représentent seulement 2 % de son régime alimentaire<ref name="Sliwa1994">{{article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Sliwa|titre=Black-footed cat studies in South Africa|périodique=Cat News|numéro=20|année=1994}}</ref>{{,}}<ref name="Sliwa2006">{{article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Sliwa|titre=Seasonal and sex-specific prey composition of black-footed cats Felis nigripes|périodique=Acta Theriologica|numéro=51 (2)|année=2006}}</ref>.


Les [[gerbille]]s, les [[souris]] et les [[musaraigne]]s sont les principaux mammifères chassés par le Chat à pieds noirs ; ces petits rongeurs représentent 39 % en masse de proies<ref name="WCW77"/>. En période d'élevage des jeunes, la femelle favorise la capture de petits rongeurs tels ''{{lang|la|[[Malacothrix typica]]}}'' tandis que le régime alimentaire du mâle est moins sujet à des variations saisonnières : il se pourrait que ce soit un moyen de réduire la [[compétition intraspécifique]] lors de l'élevage des jeunes<ref name="UICN"/>. Les petits oiseaux comptent pour 21 % des proies capturées et sont majoritairement des [[Alouette (oiseau)|alouette]]s, des [[pipit]]s et des [[Passeriformes|passereaux]] tel que l'[[Alouette bateleuse]] (''{{lang|la|Mirafra apiata}}'') ou l'[[Alouette éperonnée]] (''{{lang|la|Chersomanes albofasciata}}''). Les insectes et araignées représentent 70,8 % des proies mais ne comptent que pour 1 % du poids total de nourriture<ref name="Sliwa1994"/>. Parmi les insectes chassés par le Chat à pieds noirs figurent les [[Chrysopidae|chrysope]]s, les [[Sauterelle (insecte)|sauterelle]]s, les [[Caelifera|criquet]]s, les [[Hétérocères|papillons de nuits]] et occasionnellement les termites-ailées émergeant de la termitière<ref name="WCW77"/>.
Les [[gerbille]]s, les [[souris]] et les [[musaraigne]]s sont les principaux mammifères chassés par le Chat à pieds noirs ; ces petits rongeurs représentent 39 % en masse de proies<ref name="WCW77"/>. En période d'élevage des jeunes, la femelle favorise la capture de petits rongeurs tels ''{{lang|la|[[Malacothrix typica]]}}'' tandis que le régime alimentaire du mâle est moins sujet à des variations saisonnières : il se pourrait que ce soit un moyen de réduire la [[compétition intraspécifique]] lors de l'élevage des jeunes<ref name="UICN"/>. Les petits oiseaux comptent pour 21 % des proies capturées et sont majoritairement des [[Alouette (oiseau)|alouette]]s, des [[pipit]]s et des [[Passeriformes|passereaux]] tel que l'[[Alouette bateleuse]] (''{{lang|la|Mirafra apiata}}'') ou l'[[Alouette éperonnée]] (''{{lang|la|Chersomanes albofasciata}}''). Les insectes et araignées représentent 70,8 % des proies mais ne comptent que pour 1 % du poids total de nourriture<ref name="Sliwa1994"/>. Parmi les insectes chassés par le Chat à pieds noirs figurent les [[Chrysopidae|chrysope]]s, les [[Sauterelle (insecte)|sauterelle]]s, les [[Caelifera|criquet]]s, les [[Hétérocères|papillons de nuits]] et occasionnellement les termites-ailées émergeant de la termitière<ref name="WCW77"/>.
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Les grosses proies telles que l'[[Outarde korhaan]] ou le [[Lièvre du Cap]], qui pèsent respectivement le tiers au double d'un Chat à pieds noirs, composent 32 % du poids total de proies consommées. C'est une situation unique chez les petits félins qui s'attaquent rarement à des proies supérieures à 10 % de leur propre poids. La part des carcasses est également élevée (15 %) ; cependant, l'ensemble des données disponibles sur le régime alimentaire de ce félin proviennent de la même zone d'étude dépourvue de grands prédateurs (lions, hyènes), ce qui laisse de bonnes opportunités aux plus petits animaux de se nourrir sur des charognes<ref name="WCW77"/>.
Les grosses proies telles que l'[[Outarde korhaan]] ou le [[Lièvre du Cap]], qui pèsent respectivement le tiers au double d'un Chat à pieds noirs, composent 32 % du poids total de proies consommées. C'est une situation unique chez les petits félins qui s'attaquent rarement à des proies supérieures à 10 % de leur propre poids. La part des carcasses est également élevée (15 %) ; cependant, l'ensemble des données disponibles sur le régime alimentaire de ce félin proviennent de la même zone d'étude dépourvue de grands prédateurs (lions, hyènes), ce qui laisse de bonnes opportunités aux plus petits animaux de se nourrir sur des charognes<ref name="WCW77"/>.


Le Chat à pieds noirs boit uniquement s'il trouve de l'eau, dans le cas inverse, il semble trouver suffisamment d'apport hydrique dans ses proies<ref name="Jackson75"/>. En captivité, le Chat à pieds noirs a besoin d'un accès à l'herbe, sans quoi il perd l'appétit. La présence d'herbes et de feuilles a été notée dans les estomacs de sept Chats à pieds noirs provenant du Botswana mais l'ingestion de végétaux n'a encore jamais été observée dans la nature<ref name="WCW77"/>.
Le Chat à pieds noirs boit uniquement s'il trouve de l'eau. Dans le cas inverse, il semble trouver suffisamment d'apport hydrique dans ses proies<ref name="Jackson75"/>. En captivité, le Chat à pieds noirs a besoin d'un accès à l'herbe, sans quoi il perd l'appétit. La présence d'herbes et de feuilles a été notée dans les estomacs de sept Chats à pieds noirs provenant du Botswana mais l'ingestion de végétaux n'a encore jamais été observée dans la nature<ref name="WCW77"/>.


=== Reproduction et élevage des jeunes ===
=== Reproduction et élevage des jeunes ===
[[File:BlackFootedCat&Kitten.jpg|thumb|gauche|Un Chat à pieds noirs adulte et un chaton au [[Cleveland Metroparks Zoo|zoo de Cleveland]].|alt=Un Chat à pieds noirs adulte et un chaton au zoo de Cleveland.]]
[[File:BlackFootedCat&Kitten.jpg|thumb|gauche|Un Chat à pieds noirs adulte et un chaton au [[Cleveland Metroparks Zoo|zoo de Cleveland]].|alt=Un Chat à pieds noirs adulte et un chaton au zoo de Cleveland.]]
Il n'y a pas de saison de reproduction spécifique, bien que la plupart des accouplements aient lieu au printemps de l'hémisphère sud<ref name="ADW"/>. Comme pour tous les félins, l'accouplement est bref mais fréquent. L'[[œstrus]] dure un à deux jours, cependant la femelle est réceptive seulement {{unité/2|5|à=10|heures}}. Il s'agit de la plus courte période d'œstrus chez les félins dont on dispose de données. Durant cette période, le mâle peut couvrir la femelle jusqu'à une douzaine de fois<ref name="WCW425"/>, toutes les 20 à 50 minutes<ref name="WCW79"/>. En l'absence de fécondation, l'œstrus se reproduit tous les 54 jours en moyenne<ref name="WCW425"/>.
Il n'y a pas de saison de reproduction spécifique, bien que la plupart des accouplements aient lieu au printemps de l'[[hémisphère sud]]<ref name="ADW"/>. Comme pour tous les félins, l'accouplement est bref mais fréquent. L'[[œstrus]] dure un à deux jours. Cependant, la femelle est réceptive seulement {{Unité/2|5|heures|à=10}}. Il s'agit de la plus courte période d'œstrus chez les félins pour lesquels on dispose de données. Durant cette période, le mâle peut couvrir la femelle jusqu'à une douzaine de fois<ref name="WCW425"/>, toutes les 20 à 50 minutes<ref name="WCW79"/>. En l'absence de fécondation, l'œstrus se reproduit tous les 54 jours en moyenne<ref name="WCW425"/>.


La chatte met le plus souvent bas entre les mois de décembre et de février (ce qui correspond aux mois d'été dans l'[[hémisphère sud]]), après {{unité/2|63|à=68|jours}} de gestation<ref name="Larousse89"/>, soit une semaine de plus que le chat domestique. Les portées se composent de un à quatre chatons, deux le plus souvent (une portée de trois chatons est déjà rare)<ref name="CSG"/>. À la naissance, ils pèsent de {{unité/2|60|à=93|g}}<ref name="WCW425"/>. La femelle élève seule les petits dans une tanière qui peut être un terrier abandonné par un autre animal, une anfractuosité dans des rochers et parfois une vieille termitière. Cette dernière cachette lui vaut le surnom de {{citation|chat des termitières}} (''{{lang|af|Miershooptier}}'')<ref name="Jackson76"/>. En captivité, il est nécessaire de fournir une nouvelle boîte-tanière à la femelle tous les six à dix jours, ce qui est une fréquence importante même pour un petit félin. Souvent associé à un comportement hygiéniste, il est possible que ces changements fréquents soient également une adaptation à un milieu riche en prédateurs<ref name="WCW79"/>. L'[[infanticide]] et l'abandon sont la première cause de mortalité des jeunes en captivité<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Karin E.|nom1=von Schmalz-Peixoto|titre=Factors Affecting Breeding in Captive Carnivora|sous-titre=Thesis submitted in fulfilment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy at the University of Oxford|éditeur=Carnivore Conservation|année=2003|lire en ligne=http://www.carnivoreconservation.org/files/thesis/schmalz_2003_phd.pdf|format={{pdf}}|consulté le=17 juin 2013}}</ref>.
La chatte met le plus souvent bas entre les mois de décembre et de février (ce qui correspond aux mois d'été dans l'hémisphère sud), après {{Unité/2|63|jours|à=68}} de gestation<ref name="Larousse89"/>, soit une semaine de plus que le chat domestique. Les portées se composent de un à quatre chatons, deux le plus souvent (une portée de trois chatons est déjà rare)<ref name="CSG"/>. À la naissance, ils pèsent de {{Unité/2|60|g|à=93}}<ref name="WCW425"/>. La femelle élève seule les petits dans une tanière qui peut être un terrier abandonné par un autre animal, une anfractuosité dans des rochers et parfois une vieille termitière. Cette dernière cachette lui vaut le surnom de {{Citation|chat des termitières}} (''{{lang|af|Miershooptier}}'')<ref name="Jackson76"/>. En captivité, il est nécessaire de fournir une nouvelle boîte-tanière à la femelle tous les six à dix jours, ce qui est une fréquence importante même pour un petit félin. Souvent associé à un comportement hygiéniste, il est possible que ces changements fréquents soient également une adaptation à un milieu riche en prédateurs<ref name="WCW79"/>. L'[[infanticide]] et l'abandon sont la première cause de mortalité des jeunes en captivité<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Karin E.|nom1=von Schmalz-Peixoto|titre=Factors Affecting Breeding in Captive Carnivora|sous-titre=Thesis submitted in fulfilment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy at the University of Oxford|éditeur=Carnivore Conservation|année=2003|format={{pdf}}|isbn=|lire en ligne=http://www.carnivoreconservation.org/files/thesis/schmalz_2003_phd.pdf|consulté le=17 juin 2013}}</ref>.


Dès les premiers jours après la naissance, la mère peut laisser ses petits seuls dans la tanière pendant plusieurs heures, et les chatons sont probablement adaptés à vivre de longues périodes sans téter. Les chatons rampent et lèvent la tête un jour après la naissance, et à quatre jours ils sont capables de sortir de la tanière en rampant. Les yeux s'ouvrent entre deux et dix jours. Les premiers pas et la première toilette ont lieu vers deux semaines. Entre {{unité/2|14|et=21|jours}} apparaissent les [[Dent temporaire|dents de lait]] ; les dents adultes apparaissent à l'âge de {{unité/2|145|à=185|jours}}<ref name="WCW79"/>. À l'âge de cinq semaines, les chatons mangent leurs premières proies, apportées vivantes par leur mère, et qu'ils doivent mettre à mort<ref name="Jackson76"/>. Durant cette période, la mère peut rapporter jusqu'à la moitié des proies qu'elle capture à ses petits<ref name="ADW"/>. Ils sont [[Sevrage (alimentation)|sevrés]] à deux mois<ref name="WCW79"/>. Les jeunes deviennent indépendants vers l'âge de trois mois, mais il arrive qu'ils restent quelque temps sur le territoire de leur mère<ref name="Larousse89"/>{{,}}<ref name="Jackson78"/>. L'âge de la [[maturité sexuelle]], d'abord évalué à 21 mois, est à présent considéré comme atteint entre huit et douze mois chez la femelle. Le mâle commence à marquer par jet d'urine dès sept mois<ref name="WCW79"/>.
Dès les premiers jours après la naissance, la mère peut laisser ses petits seuls dans la tanière pendant plusieurs heures, et les chatons sont probablement adaptés à vivre de longues périodes sans téter. Les chatons rampent et lèvent la tête un jour après la naissance, et à quatre jours ils sont capables de sortir de la tanière en rampant. Les yeux s'ouvrent entre deux et dix jours. Les premiers pas et la première toilette ont lieu vers deux semaines. Entre {{Unité/2|14|jours|et=21}} apparaissent les [[Dent temporaire|dents de lait]] ; les dents adultes apparaissent à l'âge de {{Unité/2|145|jours|à=185}}<ref name="WCW79"/>. À l'âge de cinq semaines, les chatons mangent leurs premières proies, apportées vivantes par leur mère, et qu'ils doivent mettre à mort<ref name="Jackson76"/>. Durant cette période, la mère peut rapporter jusqu'à la moitié des proies qu'elle capture à ses petits<ref name="ADW"/>. Ils sont [[Sevrage (alimentation)|sevrés]] à deux mois<ref name="WCW79"/>. Les jeunes deviennent indépendants vers l'âge de trois mois, mais il arrive qu'ils restent quelque temps sur le territoire de leur mère<ref name="Larousse89"/>{{,}}<ref name="Jackson78"/>. L'âge de la [[maturité sexuelle]], d'abord évalué à 21 mois, est à présent considéré comme atteint entre huit et douze mois chez la femelle. Le mâle commence à marquer par jet d'urine dès sept mois<ref name="WCW79"/>.


Le comportement reproductif du Chat à pieds noirs est adapté à l'environnement difficile dans lequel il vit : des plaines arides, sans arbre ni cachette évidente, exposées à de grands prédateurs. La période de reproduction très courte, la gestation longue, de petites portées et le développement rapide des chatons en comparaison des autres félins permet de limiter la vulnérabilité aux prédateurs de la femelle et de ses petits dans une période clé de la propagation de l'espèce<ref name="WCW79"/>.
Le comportement reproductif du Chat à pieds noirs est adapté à l'environnement difficile dans lequel il vit : des plaines arides, sans arbre ni cachette évidente, exposées à de grands prédateurs. La période de reproduction très courte, la gestation longue, donnant de petites portées, et le développement rapide des chatons en comparaison des autres félins permet de limiter la vulnérabilité aux prédateurs de la femelle et de ses petits dans une période clé de la propagation de l'espèce<ref name="WCW79"/>.


=== Mortalité ===
=== Mortalité ===
[[Fichier:Caracal hunting in the serengeti.jpg|thumb|left|La prédation du [[Caracal]] sur le Chat à pieds noirs est avérée<ref name="Sliwa2007"/>.|alt=Un caracal chassant dans le Serengeti.]]
[[Fichier:Caracal hunting in the serengeti.jpg|thumb|left|La prédation du [[Caracal]] sur le Chat à pieds noirs est avérée<ref name="Sliwa2007"/>.|alt=Un caracal chassant dans le Serengeti.]]
Du fait de sa petite taille, le Chat à pieds noirs a de nombreux prédateurs naturels, dont les [[hibou]]x et les [[serpent]]s<ref name="Jackson76"/>, le [[Chacal à chabraque]]<ref name="Jackson76"/>{{,}}<ref name="Sliwa2007"/> et le [[Caracal]] (''{{lang|la|Caracal caracal}}'')<ref name="Sliwa2007">{{Lien web|langue=en|url=http://black-footed-cat.wild-cat.org/|titre={{lang|en|Report on surveying and catching Black-footed cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') {{lang|en|on Benfontein Game Farm, 2007}}|auteur=Alexander Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski et Jason Herrick|année=2007|consulté le=12 août 2008}}</ref>.
Du fait de sa petite taille, le Chat à pieds noirs a de nombreux prédateurs naturels, dont les [[hibou]]x et les [[serpent]]s<ref name="Jackson76"/>, le [[Chacal à chabraque]]<ref name="Jackson76"/>{{,}}<ref name="Sliwa2007"/> et le [[Caracal]] (''{{lang|la|Caracal caracal}}'')<ref name="Sliwa2007">{{lien web|langue=en|url=http://black-footed-cat.wild-cat.org/|titre={{lang|en|Report on surveying and catching Black-footed cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') {{lang|en|on Benfontein Game Farm, 2007}}|auteur=Alexander Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski et Jason Herrick|année=2007|consulté le=12 août 2008}}</ref>.


Le Chat à pieds noirs est sujet aux maladies respiratoires et rénales en captivité. Une étude menée sur des Chats à pieds noirs élevés en captivité a montré une prévalence de l'[[Amylose (maladie)|amylose]] de type AA. Sur 38 autopsies effectuées, 33 spécimens présentaient un dépôt amyloïde à différents degrés, et l'amylose était la cause de la mort dans 68 % des cas. N'étant pas d'origine [[Inflammation|inflammatoire]] ou due au [[stress]], cette maladie est probablement [[Maladie héréditaire|héréditaire]] chez cette espèce, et le caractère féroce et irritable du Chat à pieds noirs pourrait simplement en être un [[symptôme]]. Par ailleurs, la présence de dépôts amyloïdes a été observée sur les tissus d'un individu sauvage<ref name="vetpatho">{{Lien web|langue=en|url=http://www.vetpathology.org/cgi/content/abstract/45/3/393|titre={{lang|en|Amyloidosis in Black-footed Cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'')|site=[http://www.vetpathology.org/ vetpathology.org]|auteur=K. A. Terio, T. O'Brien, N. Lamberski, T. R. Famula et L. Munson|année=2008|éditeur=Veterinary pathology|consulté le=17 juin 2013}}</ref>.
Le Chat à pieds noirs est sujet aux maladies respiratoires et rénales en captivité. Une étude menée sur des Chats à pieds noirs élevés en captivité a montré une prévalence de l'[[Amylose (maladie)|amylose]] de type AA. Sur 38 autopsies effectuées, 33 spécimens présentaient un dépôt amyloïde à différents degrés, et l'amylose était la cause de la mort dans 68 % des cas. N'étant pas d'origine [[Inflammation|inflammatoire]] ou due au [[stress]], cette maladie est probablement [[Maladie héréditaire|héréditaire]] chez cette espèce, et le caractère féroce et irritable du Chat à pieds noirs pourrait simplement en être un [[symptôme]]. Par ailleurs, la présence de dépôts amyloïdes a été observée sur les tissus d'un individu sauvage<ref name="vetpatho">{{lien web|langue=en|url=http://www.vetpathology.org/cgi/content/abstract/45/3/393|titre={{lang|en|Amyloidosis in Black-footed Cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'')|site=vetpathology.org|auteur=K. A. Terio, T. O'Brien, N. Lamberski, T. R. Famula et L. Munson|année=2008|éditeur=Veterinary pathology|consulté le=17 juin 2013}}</ref>.


En captivité, le Chat à pieds noirs peut vivre jusqu'à {{unité|15.6|ans}}<ref name="ADW"/>, bien qu'en moyenne ce félin ne vit que deux à cinq ans<ref name="vetpatho"/>. Le record de longévité observé dans la nature est d'environ neuf ans<ref name="benfontein"/> mais l'espérance de vie moyenne est estimée à cinq à six ans, ce qui en ferait un cas assez atypique chez les animaux, les individus captifs vivants moins longtemps que les individus en liberté<ref name="vetpatho"/>.
En captivité, le Chat à pieds noirs peut vivre jusqu'à {{unité|15.6|ans}}<ref name="ADW"/>, bien qu'en moyenne ce félin ne vit que deux à cinq ans<ref name="vetpatho"/>. Le record de longévité observé dans la nature est d'environ neuf ans<ref name="benfontein"/> mais l'espérance de vie moyenne est estimée à cinq à six ans, ce qui en ferait un cas assez atypique chez les animaux, les individus captifs vivant moins longtemps que les individus en liberté<ref name="vetpatho"/>.


== Évolution de l'espèce et sous-espèces ==
== Évolution de l'espèce et sous-espèces ==
<div class="thumb thumbinner tright nowrap" style="text-align:left;">
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{{Arbre début}}
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}}<div class="thumbcaption">[[Arbre phylogénétique]] du genre ''{{lang|la|[[Felis]]}}'''''<ref name=PourLaScience/></div></div>


Le Chat à pieds noirs appartient au [[Genre (biologie)|genre]] ''{{lang|la|[[Felis]]}}'' depuis sa première description par [[William John Burchell|Burchell]] en 1824 dans ''{{lang|en|Travels Interior of Southern Africa}}''<ref name="MSW3"/>{{,}}<ref group="Note">Il est possible de consulter ''{{lang|en|Travels Interior of Southern Africa}}'' sur internet {{Lire en ligne|lien=http://archive.org/details/travelsininteri00unkngoog|langue=en|texte=texte intégral|date=12 juin 2013}}.</ref>. Ils forment un [[clade]] avec les quatre [[felidae|félins]] suivants : le [[Chaus|Chat de la jungle]] (''{{lang|la|Felis chaus}}''), le [[Chat des sables]], le [[Felis silvestris|Chat sauvage]] et le [[Chat domestique]]. Des [[Phylogénie moléculaire|travaux effectués sur l'ADN]] en 2006 et 2007, effectués sur les [[Gonosome|chromosomes sexuels]] et l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]] de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que la lignée du Chat domestique (''{{lang|la|Felis silvestris catus}}'') a vraisemblablement divergé il y a {{unité|3.4|[[million d'années|Ma]]}}, au [[Pliocène]], dans les déserts et les forêts denses du [[bassin méditerranéen]]<ref name="PourLaScience">{{Article|langue=fr|prénom1=Stephen|nom1=O'Brien|prénom2=Warren|nom2=Johnson|titre=L'évolution des chats|périodique=Pour la science|numéro=366 |mois=avril|année=2008|issn=0153-4092}} basée sur {{Article|langue=en|prénom1=W.|nom1=Johnson|et al.=oui| titre=The late Miocene radiation of modern felidae|sous-titre=a genetic assessment|périodique=Science|numéro=311|année=2006}} et {{Article|langue=en|prénom1=C.|nom1=Driscoll|et al.=oui|titre=The near eastern origin of cat domestication|périodique=Science|numéro=317|année=2007}}</ref>.
Le Chat à pieds noirs appartient au [[Genre (biologie)|genre]] ''{{lang|la|[[Felis]]}}'' depuis sa première description par [[William John Burchell|Burchell]] en 1824 dans ''{{lang|en|Travels Interior of Southern Africa}}''{{Bioref|MSW|9 décembre 2020|ref}}{{,}}<ref group="Note">Il est possible de consulter ''{{lang|en|Travels Interior of Southern Africa}}'' sur internet {{lire en ligne|lien=https://archive.org/details/travelsininteri00unkngoog|langue=en|texte=texte intégral|date=12 juin 2013}}.</ref>. Ils forment un [[clade]] avec les quatre [[felidae|félins]] suivants : le [[Chaus|Chat de la jungle]] (''{{lang|la|Felis chaus}}''), le [[Chat des sables]], le [[Felis silvestris|Chat sauvage]] et le [[Chat domestique]]. Des [[Phylogénie moléculaire|travaux effectués sur l'ADN]] en 2006 et 2007, effectués sur les [[Gonosome|chromosomes sexuels]] et l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]] de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que la lignée du Chat domestique (''{{lang|la|Felis silvestris catus}}'') a vraisemblablement divergé il y a {{unité|3.4|[[million d'années|Ma]]}}, au [[Pliocène]], dans les déserts et les forêts denses du [[bassin méditerranéen]]<ref name="PourLaScience">{{article|langue=fr|prénom1=Stephen|nom1=O'Brien|prénom2=Warren|nom2=Johnson|titre=L'évolution des chats|périodique=Pour la science|numéro=366|mois=avril|année=2008|issn=0153-4092}} basée sur {{article|langue=en|prénom1=W.|nom1=Johnson|et al.=oui|titre=The late Miocene radiation of modern felidae|sous-titre=a genetic assessment|périodique=Science|numéro=311|année=2006}} et {{article|langue=en|prénom1=C.|nom1=Driscoll|et al.=oui|titre=The near eastern origin of cat domestication|périodique=Science|numéro=317|année=2007}}</ref>{{,}}<ref name="Taxonomy">{{Article|titre=A revised taxonomy of the Felidae. The final report of the Cat Classification Task Force of the IUCN/SSC Cat Specialist Group | langue =en| éditeur= [[Cat Specialist Group]] | auteur=A. C. Kitchener, Ch. Breitenmoser-Würsten, E. Eizirik, A. Gentry, L. Werdelin, A. Wilting, N. Yamaguchi, A. V. Abramov, P. Christiansen, C. Driscoll, J. W. Duckworth, W. Johnson, S.-J. Luo, E. Meijaard, P. O’Donoghue, J. Sanderson, K. Seymour, M. Bruford, C. Groves H, M. Hoffmann, K. Nowell, Z. Timmons et S. Tobe | lire en ligne = https://www.researchgate.net/publication/316880566_A_revised_taxonomy_of_the_Felidae_The_final_report_of_the_Cat_Classification_Task_Force_of_the_IUCNSSC_Cat_Specialist_Group | issn=1027-2992| numéro=11 | journal= Cat News Special Issue | mois= hiver| année=2017}}</ref>.


Originellement, deux sous-espèces ont été proposées sur des critères [[phénotype|phénotypiques]] et [[géographie|géographiques]] ; il était supposé que le fleuve [[Orange (fleuve)|Orange]] constituait une barrière naturelle ayant empêché le mélange de deux populations<ref name="Taxonomy"/>. On dénommait ainsi{{Bioref|MSW|9 décembre 2020|ref}} :
Deux sous-espèces sont reconnues, distinguées par des critères [[phénotype|phénotypiques]] et [[géographie|géographiques]]. Toutefois, on peut trouver au centre de l'Afrique du Sud, près de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]], des individus possédant des caractéristiques morphologiques proches des deux [[sous-espèce]]s, ce qui porterait à invalider la taxonomie actuelle<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=G.|nom1=Olbricht|prénom2=A.|nom2=Sliwa|titre=In situ and ex situ observations and management of Black-footed cats Felis nigripes|éditeur=International Zoo Yearbook 35|année=1997|passage=81-89}}</ref>. On dénombre ainsi<ref name="MSW3">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bucknell.edu/msw3/browse.asp?s=y&id=14000054|titre=''{{lang|la|Felis nigripes}}''|site=[http://www.bucknell.edu/ bucknell.edu]|auteur=Wilson et Reeder|année=2005|éditeur=Mammal species of the World|consulté le=15 août 2008}}</ref> :
* ''{{lang|la|Felis nigripes nigripes}}'' <small>[[William John Burchell|Burchell]], [[1824]]</small> : situé au nord de l'aire de répartition de l'espèce, son pelage est clair. C'est la plus petite des deux sous-espèces.
* ''{{lang|la|Felis nigripes nigripes}}'' <small>[[William John Burchell|Burchell]], [[1824]]</small> : situé au nord de l'aire de répartition (Kalahari botswanais, Namibie et nord du Cap). Le pelage est clair, avec le fond fauve ou blanc cassé et les taches brunâtres ou fauves. Les bandes qui partent de la nuque sont souvent brisées en taches ou en rayures courtes<ref name="Taxonomy"/>. C'est la plus petite des deux sous-espèces{{Bioref|MSW|9 décembre 2020|ref}}. L'[[Type (biologie)|holotype]] était une peau incomplète observée par Burchell<ref name="Taxonomy"/>.
* ''{{lang|la|Felis nigripes thomasi}}'' <small>[[Guy Chester Shortridge|Shortridge]], [[1931]]</small> : son aire de répartition recouvre le sud-est de l'Afrique du Sud. Il est légèrement plus gros que ''{{lang|la|Felis nigripes nigripes}}'' et son pelage est plus foncé.
* ''{{lang|la|Felis nigripes thomasi}}'' <small>[[Guy Chester Shortridge|Shortridge]], [[1931]]</small> : son aire de répartition recouvre le sud-est de l'Afrique du Sud. Il est légèrement plus gros que ''{{lang|la|Felis nigripes nigripes}}''{{Bioref|MSW|9 décembre 2020|ref}}. Son pelage est plus foncé, de couleur cannelle à chamois avec des taches noires satinées. Les bandes de la nuque sont fortement développées<ref name="Taxonomy"/>. L'holotype est un squelette et une peau possédés par le [[muséum Albany]]<ref name="Taxonomy"/>.

Toutefois, on peut trouver au centre de l'Afrique du Sud, près de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]], des individus possédant des caractéristiques morphologiques proches des deux [[sous-espèce]]s<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=G.|nom1=Olbricht|prénom2=A.|nom2=Sliwa|titre=In situ and ex situ observations and management of Black-footed cats ''Felis nigripes''|éditeur=International Zoo Yearbook 35|année=1997|passage=81-89|isbn=}}</ref>{{,}}<ref name="Taxonomy"/> : les deux formes considérées comme des sous-espèces ne sont probablement que les extrémités d'une [[variation clinale]]. En 2017, il est proposé d'invalider les deux sous-espèces et de considérer que le Chat à pieds noirs est une [[Taxon monotypique|espèce monotypique]]<ref name="Taxonomy"/>.


== Chorologie ==
== Chorologie ==
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Le Chat à pieds noirs vit dans les [[Déserts et brousses xériques|déserts semi-arides]] et la [[savane]]. Il aime les régions sèches ouvertes, recouvertes d'herbes hautes avec très peu d'arbres et de buissons ; l'habitat idéal est riche en rongeurs et en oiseaux. Ce félin peut vivre jusqu'à {{unité|2000|mètres}} d'altitude<ref name="UICN"/>.
Le Chat à pieds noirs vit dans les [[Déserts et brousses xériques|déserts semi-arides]] et la [[savane]]. Il aime les régions sèches ouvertes, recouvertes d'herbes hautes avec très peu d'arbres et de buissons ; l'habitat idéal est riche en rongeurs et en oiseaux. Ce félin peut vivre jusqu'à {{unité|2000|mètres}} d'altitude<ref name="UICN"/>.


On le trouve dans le [[désert du Karoo]] et sur une partie du [[Highveld]], mais n'est présent que sur le pourtour du [[désert du Kalahari]]. Les zones trop sèches et trop sableuses ne lui conviennent pas, la [[pluviométrie]] annuelle est comprise entre {{unité/2|100|et=500|mm}}<ref name="UICN"/>{{,}}<ref name="ADW"/>. Il est essentiellement présent en [[Afrique du Sud]] dans l'[[État-Libre]] et dans la [[province du Cap]]<ref name="Larousse89"/> ainsi qu'en [[Namibie]]<ref name="UICN"/>. Le Chat à pieds noirs est historiquement présent au [[Botswana]] mais aucune observation récente n'a été rapportée<ref name="UICN"/>. Il est peut-être présent dans les pays frontaliers du [[Mozambique]], du [[Zimbabwe]] et de l'[[Angola]], bien qu'il n'y ait jamais été signalé<ref name="Jackson74"/>.
On le trouve dans le [[désert du Karoo]] et sur une partie du [[Highveld]], mais n'est présent que sur le pourtour du [[désert du Kalahari]]. Les zones trop sèches et trop sableuses ne lui conviennent pas, la [[pluviométrie]] annuelle est comprise entre {{Unité/2|100|mm|et=500}}<ref name="UICN"/>{{,}}<ref name="ADW"/>. Il est essentiellement présent en [[Afrique du Sud]] dans l'[[État-Libre]] et dans la [[province du Cap]]<ref name="Larousse89"/> ainsi qu'en [[Namibie]]<ref name="UICN"/>. Le Chat à pieds noirs est historiquement présent au [[Botswana]] mais aucune observation récente n'a été rapportée<ref name="UICN"/>. Il est peut-être présent dans les pays frontaliers du [[Mozambique]], du [[Zimbabwe]] et de l'[[Angola]], bien qu'il n'y ait jamais été signalé<ref name="Jackson74"/>.


Le Chat à pieds noirs est probablement l'espèce de félin la plus rare d'Afrique. Sa présence est rarement reportée, mais il est difficile de savoir si cela est dû à des effectifs très faibles ou à sa nature discrète et à son habitat hostile qui limitent les possibilités d'observations. Bien que le Chat à pieds noirs soit considéré comme commun en certains points de son aire de répartition<ref name="Larousse89"/>{{,}}<ref name="CSG"/>, sa distribution réduite le range dans la catégorie des animaux rares.
Le Chat à pieds noirs est probablement l'espèce de félin la plus rare d'Afrique. Sa présence est rarement reportée, mais il est difficile de savoir si cela est dû à des effectifs très faibles ou à sa nature discrète et à son habitat hostile qui limitent les possibilités d'observations. Bien que le Chat à pieds noirs soit considéré comme commun en certains points de son aire de répartition<ref name="Larousse89"/>{{,}}<ref name="CSG"/>, sa distribution réduite le range dans la catégorie des animaux rares.
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=== Statut légal ===
=== Statut légal ===
[[File:BlackFootedCatCrop.svg|thumb|L'espèce est présente dans le sud de l'Afrique uniquement.|alt=Carte de répartition de l'espèce]]
[[File:BlackFootedCatCrop.svg|thumb|L'espèce est présente dans le sud de l'Afrique uniquement.|alt=Carte de répartition de l'espèce]]
Le Chat à pieds noirs est listé comme « vulnérable » dans la [[liste rouge de l'UICN]] en 2002 car la population sauvage n'excède pas {{unité|10000|individus}}, avec une tendance à la décroissance<ref name="UICN">{{UICN|8542|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' (Burchell, 1824) }}</ref>. Placé en [[Annexe I de la CITES|Annexe {{I}} de la CITES]] depuis 1975<ref>{{CITES espèce|animal|Felis|nigripes|(Burchell, 1824)}}</ref>, son commerce international est interdit sans autorisation préalable et il est protégé par la loi en Afrique du Sud (classé comme espèce rare<ref name="Carnivore"/>) et au Botswana, mais pas en Namibie, au Mozambique ni au Zimbabwe.
Le Chat à pieds noirs est listé comme « vulnérable » dans la [[liste rouge de l'UICN]] en 2002 car la population sauvage n'excède pas {{unité|10000|individus}}, avec une tendance à la décroissance<ref name="UICN">{{UICN|8542|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' (Burchell, 1824)}}</ref>. Placé en [[Annexe I de la CITES|Annexe {{i}} de la CITES]] depuis 1975<ref>{{CITES espèce|animal|Felis|nigripes|(Burchell, 1824)}}</ref>, son commerce international est interdit sans autorisation préalable et il est protégé par la loi en Afrique du Sud (classé comme espèce rare<ref name="Carnivore"/>) et au Botswana, mais pas en Namibie, au Mozambique ni au Zimbabwe.


Le Chat à pieds noirs étant classé en annexe A du règlement de l'[[Union européenne]] concernant la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce<ref>{{Droit dérivé (UE)|type acte=règlement|origine=conseil|titre=relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce|code naturel={{n°|338/97}}|numero celex=31997R0338|date adoption règlement=9 décembre 1996|date publication jo=3 mars 1997|page jo=1-104|date entrée vigueur règlement=3 mars 1997|lien notice biblio=http://eur-lex.europa.eu/Notice.do?val=219003%3Acs&lang=fr&list=219003%3Acs%2C&pos=1&page=1&nbl=1&pgs=10&hwords=|lien texte=http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CONSLEG:1997R0338:20080411:FR:PDF}}</ref>, sa détention en [[France]] est autorisée pour un établissement d'élevage ou de présentation au public d'animaux sauvages ([[parc zoologique]] par exemple)<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEVN0430298A|texte=Arrêté du 10 août 2004}} fixant les conditions d'autorisation de détention d'animaux de certaines espèces non domestiques dans les établissements d'élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public d'animaux d'espèces non domestiques (droit français)</ref> ; ces établissements doivent être titulaires d'un [[certificat de capacité pour l'entretien d'animaux d'espèces non domestiques]] et obtenir une autorisation de détention d'animaux d'espèces non domestiques<ref>{{Légifrance|base=CE|numéro=L413-2|texte=Code de l'environnement - Article L413-2}} (droit français)</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=CE|numéro=L413-3|texte=Code de l'environnement - Article L413-3}} (droit français)</ref>.
Le Chat à pieds noirs étant classé en annexe A du règlement de l'[[Union européenne]] concernant la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce<ref>{{Droit dérivé (UE)|type acte=règlement|origine=conseil|titre=relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce|code naturel={{n°|338/97}}|numero celex=31997R0338|date adoption règlement=9 décembre 1996|date publication jo=3 mars 1997|page jo=1-104|date entrée vigueur règlement=3 mars 1997|lien notice biblio=http://eur-lex.europa.eu/Notice.do?val=219003%3Acs&lang=fr&list=219003%3Acs%2C&pos=1&page=1&nbl=1&pgs=10&hwords=|lien texte=http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CONSLEG:1997R0338:20080411:FR:PDF}}</ref>, sa détention en [[France]] est autorisée pour un établissement d'élevage ou de présentation au public d'animaux sauvages ([[parc zoologique]] par exemple)<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEVN0430298A|texte=Arrêté du 10 août 2004}} fixant les conditions d'autorisation de détention d'animaux de certaines espèces non domestiques dans les établissements d'élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public d'animaux d'espèces non domestiques (droit français)</ref> ; ces établissements doivent être titulaires d'un [[certificat de capacité pour l'entretien d'animaux d'espèces non domestiques]] et obtenir une autorisation de détention d'animaux d'espèces non domestiques<ref>{{Légifrance|base=CE|numéro=L413-2|texte=Code de l'environnement - Article L413-2}} (droit français)</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=CE|numéro=L413-3|texte=Code de l'environnement - Article L413-3}} (droit français)</ref>.
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==== Présence en captivité ====
==== Présence en captivité ====
[[File:Blackfooted2.jpg|thumb|gauche|Un Chat à pied noirs au [[zoo de Wuppertal]] en [[Allemagne]].|alt=Un Chat à pied noirs au zoo de Wuppertal en Allemagne.]]
[[File:Blackfooted2.jpg|thumb|gauche|Un Chat à pied noirs au [[zoo de Wuppertal]] en [[Allemagne]].|alt=Un Chat à pied noirs au zoo de Wuppertal en Allemagne.]]
Le Chat à pieds noirs est l'objet d'un [[Programme européen pour les espèces menacées|programme d'élevage européen]] en captivité (EEP)<ref>{{Lien web|url=http://www.quantum-conservation.org/EEP/BLACK-FOOTED%20CAT.html|titre=Liste des espèces en EEP|site=[http://www.quantum-conservation.org/ quantum-conservation.org]|année=2010|consulté le=18 juin 2006}}</ref> et d'un [[Programme américain pour les espèces menacées]] (SSP)<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://ams.aza.org/eweb/DynamicPage.aspx?webcode=APProfile&key=82607569-7979-47b5-aa19-364cf9555bfe&ap1_key=82607569-7979-47b5-aa19-364cf9555bfe&ap1_pt1_key=92bae3e8-3e14-4373-80ca-4b6995704dc6|titre={{lang|en|Animal Program - Cat, Black-Footed SSP}}|site=[http://www.aza.org aza.org]|auteur=[[Association des zoos et des aquariums|Association des Zoos et des Aquariums]]|consulté le=18 juin 2013}}</ref>.
Le Chat à pieds noirs est l'objet d'un [[Programme européen pour les espèces menacées|programme d'élevage européen]] en captivité (EEP)<ref>{{lien web|url=http://www.quantum-conservation.org/EEP/BLACK-FOOTED%20CAT.html|titre=Liste des espèces en EEP|site=quantum-conservation.org|année=2010|consulté le=18 juin 2006}}</ref> et d'un [[Programme américain pour les espèces menacées]] (SSP)<ref>{{lien web|langue=en|url=https://ams.aza.org/eweb/DynamicPage.aspx?webcode=APProfile&key=82607569-7979-47b5-aa19-364cf9555bfe&ap1_key=82607569-7979-47b5-aa19-364cf9555bfe&ap1_pt1_key=92bae3e8-3e14-4373-80ca-4b6995704dc6|titre={{lang|en|Animal Program - Cat, Black-Footed SSP}}|site=aza.org|auteur=[[Association des zoos et des aquariums|Association des Zoos et des Aquariums]]|consulté le=18 juin 2013}}</ref>.


Roland Lindemann réussit pour la première fois à faire se reproduire le Chat à pieds noirs au [[Catskill Game Farm]], un zoo des [[États-Unis]], en [[1960]]<ref name="FCF">{{Lien web|langue=en|url=http://www.felineconservation.org/feline_species/black-footed_cat.htm|titre={{lang|en|Black-footed cat}}|site=[http://www.felineconservation.org/ felineconservation.org]|auteur=Feline Conservation Federation|consulté le=27 août 2008}}</ref>. En Europe, le [[zoo de Wuppertal]] reçoit ses premiers spécimens en 1957 et réussit pour la première fois à reproduire ces félins en captivité en [[1963]]. Plus de {{unité|145|chatons}} y sont nés en {{unité|78|portées}} différentes, ce qui a permis de collecter de nombreuses informations sur la reproduction (gestation, œstrus, maturité sexuelle) du Chat à pieds noirs<ref name="husbandry">Selon [http://black-footed-cat.wild-cat.org/ ''Friends of black-footed cat''] dans « ''Husbandry'' »</ref>. La majorité des Chats à pieds noirs en captivité y sont détenus<ref name="WCW79"/> et depuis 1993, le zoo de Wuppertal a la responsabilité du [[Registre d'élevage|studbook international]]. Publié en deux langues tous les ans ou tous les deux ans, ce registre contient toutes les informations concernant les chats en captivité, les naissances, les décès, les transferts d'une institution à un autre et également plusieurs analyses génétiques et statistiques. En juillet 1996, il y avait 68 chats détenus dans {{unité|17|institutions}} nord-américaines, européennes et africaines<ref name="WCW79"/>. En juillet 2011, 74 étaient détenus dans 23 institutions situées en Allemagne, Arabie saoudite, États-Unis, Royaume-Uni et Afrique du Sud. Entre 1964 et juillet 2011, 726 individus ont été enregistrés dans le studbook international<ref name="husbandry"/>.
Roland Lindemann réussit pour la première fois à faire se reproduire le Chat à pieds noirs au [[Catskill Game Farm]], un zoo des [[États-Unis]], en [[1960]]<ref name="FCF">{{lien web|langue=en|url=http://www.felineconservation.org/feline_species/black-footed_cat.htm|titre={{lang|en|Black-footed cat}}|site=felineconservation.org|auteur=Feline Conservation Federation|consulté le=27 août 2008}}</ref>. En Europe, le [[zoo de Wuppertal]] reçoit ses premiers spécimens en 1957 et réussit pour la première fois à reproduire ces félins en captivité en [[1963]]. Plus de {{unité|145|chatons}} y sont nés en {{unité|78|portées}} différentes, ce qui a permis de collecter de nombreuses informations sur la reproduction (gestation, œstrus, maturité sexuelle) du Chat à pieds noirs<ref name="husbandry">Selon [http://black-footed-cat.wild-cat.org/ ''Friends of black-footed cat''] dans « ''Husbandry'' »</ref>. La majorité des Chats à pieds noirs en captivité y sont détenus<ref name="WCW79"/> et depuis 1993, le zoo de Wuppertal a la responsabilité du [[Registre d'élevage|studbook international]]. Publié en deux langues tous les ans ou tous les deux ans, ce registre contient toutes les informations concernant les chats en captivité, les naissances, les décès, les transferts d'une institution à un autre et également plusieurs analyses génétiques et statistiques. En juillet 1996, il y avait 68 chats détenus dans {{unité|17|institutions}} nord-américaines, européennes et africaines<ref name="WCW79"/>. En juillet 2011, 74 étaient détenus dans 23 institutions situées en Allemagne, Arabie saoudite, États-Unis, Royaume-Uni et Afrique du Sud. Entre 1964 et juillet 2011, 726 individus ont été enregistrés dans le studbook international<ref name="husbandry"/>.


Des naissances sont annoncées par le [[Cleveland Metroparks Zoo|zoo de Cleveland]], dont le couple reproducteur Godiva et Wyatt, issu du [[zoo Henry Doorly]] à [[Omaha (Nebraska)|Omaha]] dans le [[Nebraska]], a déjà donné naissance à deux portées depuis 2009<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Animal News|url=http://www.clemetzoo.com/whats_new/new_animals.asp|site=[http://www.clemetzoo.com/ clemetzoo.com]|consulté le=19 juin 2013}}</ref>. En 2011, le [[zoo de Fresno Chaffee]] en Californie annonce des naissances consécutives aux recommandations de l'[[Association des zoos et des aquariums]] (AZA)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.fresnochaffeezoo.org/pdf/2011-0609minutes.pdf|titre={{lang|en|General Meeting of the Board of Directors}}|site=[http://www.fresnochaffeezoo.org/ fresnochaffeezoo.org]|année=2011|consulté le=19 juin 2013}} {{pdf}}</ref> ; de même en 2012 le [[zoo de Brookfield]] annonce sa première naissance depuis son acquisition d'un couple en 2009, dont l'abandon par la femelle a nécessité un nourrissage au biberon de l'unique chaton<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.czs.org/CZS/About-CZS/Press-Room/Press-Releases/Black-Footed-Cats-Born-A-First-at-Brookfield-Zoo|titre={{lang|en|Black-Footed Cat Is Born—A First at Brookfield Zoo}}|site=[http://www.czs.org czs.org]|éditeur=Chicago Zoological Society|jour=27|mois=mars|année=2012|consulté le=19 juin 2013}}</ref>.
Des naissances sont annoncées par le [[Cleveland Metroparks Zoo|zoo de Cleveland]], dont le couple reproducteur Godiva et Wyatt, issu du [[zoo Henry Doorly]] à [[Omaha (Nebraska)|Omaha]] dans le [[Nebraska]], a déjà donné naissance à deux portées depuis 2009<ref>{{lien web|langue=en|titre=Animal News|url=http://www.clemetzoo.com/whats_new/new_animals.asp|site=clemetzoo.com|consulté le=19 juin 2013}}</ref>. En 2011, le [[zoo de Fresno Chaffee]] en Californie annonce des naissances consécutives aux recommandations de l'[[Association des zoos et des aquariums]] (AZA)<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.fresnochaffeezoo.org/pdf/2011-0609minutes.pdf|titre={{lang|en|General Meeting of the Board of Directors}}|site=fresnochaffeezoo.org|année=2011|consulté le=19 juin 2013}} {{Pdf}}</ref> ; de même en 2012 le [[zoo de Brookfield]] annonce sa première naissance depuis son acquisition d'un couple en 2009, dont l'abandon par la femelle a nécessité un nourrissage au biberon de l'unique chaton<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.czs.org/CZS/About-CZS/Press-Room/Press-Releases/Black-Footed-Cats-Born-A-First-at-Brookfield-Zoo|titre={{lang|en|Black-Footed Cat Is Born—A First at Brookfield Zoo}}|site=czs.org|éditeur=Chicago Zoological Society|jour=27|mois=mars|année=2012|consulté le=19 juin 2013}}</ref>.


Depuis quelques années, les populations détenues dans les zoos européens ont commencé à décroître. D'une part, le Chat à pieds noirs est sujet à l'[[Amylose (maladie)|Amylose de type AA]], une maladie encore mal connue, dont l'un des facteurs aggravants pourrait être le stress. Par ailleurs, les espaces zoologiques ont moins d'intérêts à conserver des petits félins car ceux-ci sont moins actifs dans la journée et donc moins attractifs pour le public<ref name="zooResearch">Selon [http://black-footed-cat.wild-cat.org/ ''Friends of black-footed cat''] dans ''Research in captivity''</ref>. L'avenir de l'espèce en espace zoologique est menacé, la [[diversité génétique]] de l'espèce n'est que de 84 %<ref group="Note">A titre de comparaison, dans le cadre du [[programme américain pour les espèces menacées]], la diversité génétique doit être maintenue à au moins 90 % pour assurer une population pérenne.</ref> et les modèles prévisionnels font chuter ce ratio à 57 % à la fin du {{s-|XXI|e}}<ref name="SDZ"/>. L'introduction de nouvelles lignées est donc nécessaires à la survie de l'espèce en captivité et l'utilisation de techniques de [[procréation médicalement assistée]] est envisagée comme un moyen de renforcer le patrimoine génétique du Chat à pieds noirs sans prélèvement de spécimens sauvages dans la nature<ref name="SDZ"/>{{,}}<ref name="inVitro"/>.
Depuis quelques années, les populations détenues dans les zoos européens ont commencé à décroître. D'une part, le Chat à pieds noirs est sujet à l'[[Amylose (maladie)|Amylose de type AA]], une maladie encore mal connue, dont l'un des facteurs aggravants pourrait être le stress. Par ailleurs, les espaces zoologiques ont moins d'intérêts à conserver des petits félins car ceux-ci sont moins actifs dans la journée et donc moins attractifs pour le public<ref name="zooResearch">Selon [http://black-footed-cat.wild-cat.org/ ''Friends of black-footed cat''] dans ''Research in captivity''</ref>. L'avenir de l'espèce en espace zoologique est menacé, la [[diversité génétique]] de l'espèce n'est que de 84 %<ref group="Note">À titre de comparaison, dans le cadre du [[programme américain pour les espèces menacées]], la diversité génétique doit être maintenue à au moins 90 % pour assurer une population pérenne.</ref> et les modèles prévisionnels font chuter ce ratio à 57 % à la fin du {{s-|XXI|e}}<ref name="SDZ"/>. L'introduction de nouvelles lignées est donc nécessaires à la survie de l'espèce en captivité et l'utilisation de techniques de [[procréation médicalement assistée]] est envisagée comme un moyen de renforcer le patrimoine génétique du Chat à pieds noirs sans prélèvement de spécimens sauvages dans la nature<ref name="SDZ"/>{{,}}<ref name="inVitro"/>.


{{Liste déroulante|titre=[[parc zoologique|Espaces zoologiques]] détenant des Chats à pieds noirs en 1994<ref name="Jackson263"/>|contenu=
{{Liste déroulante|titre=[[parc zoologique|Espaces zoologiques]] détenant des Chats à pieds noirs en 1994<ref name="Jackson263"/>|contenu={{colonnes|nombre=3|
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==== Équipements requis ====
==== Équipements requis ====
[[File:Black-Footed Cat-BrookfielZoo.jpg|thumb|L'enclos d'un Chat à pieds noirs reproduit un habitat rocheux et aride comme ici au [[zoo de Brookfield]].|alt=Un Chat à pieds noirs du zoo de Brookfield.]]
[[File:Black-Footed Cat-BrookfielZoo.jpg|thumb|L'enclos d'un Chat à pieds noirs reproduit un habitat rocheux et aride comme ici au [[zoo de Brookfield]].|alt=Un Chat à pieds noirs du zoo de Brookfield.]]
Le Chat à pieds noirs est une espèce difficile à élever dans un parc zoologique. La mortalité est élevée chez les jeunes comme chez les adultes<ref name="WCW79"/>. L'[[Association mondiale des zoos et des aquariums]] (WAZA) donne les recommandations suivantes pour le bien-être de l'animal<ref name="WAZA"/> :
Le Chat à pieds noirs est une espèce difficile à élever dans un parc zoologique. La mortalité est élevée chez les jeunes comme chez les adultes<ref name="WCW79"/>. L'[[Association mondiale des zoos et des aquariums]] (WAZA) donne les recommandations suivantes pour le bien-être de l'animal<ref name="WAZA"/> :
* L'enclos doit comporter un abri chauffé ({{tmp|18|26|°C}}) et disposant d'une [[Infrarouge|lampe infrarouge]] permettant de garder l'endroit chaud et de maintenir une [[humidité relative]] inférieure à 50 %, idéalement 35 % : un Chat à pieds noirs soumis à une atmosphère trop humide peut développer des maladies respiratoires<ref name="FCF"/>. La superficie de cet enclos doit être au minimum de {{unité/2|10|m|2}} pour un couple et {{unité/2|4|m|2}} doivent être ajoutés pour chaque individu supplémentaire<ref name="Korr">{{Lien web|langue=en|url=http://www.zoolex.org/publication/2001_switzerland_standards.pdf|titre={{lang|en|Minimum Requirements for the Keeping of Wild Animals}}|site=[http://www.zoolex.org/ zoolex.org]|année=2001|consulté le=18 juin 2013}} {{Pdf}}</ref>.
* L'enclos doit comporter un abri chauffé ({{tmp|18|26|°C}}) et disposant d'une [[Infrarouge|lampe infrarouge]] permettant de garder l'endroit chaud et de maintenir une [[humidité relative]] inférieure à 50 %, idéalement 35 % : un Chat à pieds noirs soumis à une atmosphère trop humide peut développer des maladies respiratoires<ref name="FCF"/>. La superficie de cet enclos doit être au minimum de {{Unité/2|10|m|2}} pour un couple et {{Unité/2|4|m|2}} doivent être ajoutés pour chaque individu supplémentaire<ref name="Korr">{{lien web|langue=en|url=http://www.zoolex.org/publication/2001_switzerland_standards.pdf|titre={{lang|en|Minimum Requirements for the Keeping of Wild Animals}}|site=zoolex.org|année=2001|consulté le=18 juin 2013}} {{Pdf}}</ref>.
* L'enclos extérieur doit reproduire l'habitat aride de ce félin. Le sol en [[béton]] ou en [[Polyépoxyde|époxy]] recouvert de sable doit être planté d'herbes et de petits buissons. Des structures élevées tels que des rochers ou des branches d'arbre feront office de point d'observation ou de repos. Il est recommandé de fournir plusieurs cachettes (boîtes en bois, trou dans une souche…) et de changer fréquemment les plantes qui sont des points de marquages olfactifs. La superficie de cet enclos doit être au minimum de {{unité/2|10|m|2}} pour un couple et {{unité/2|4|m|2}} doivent être ajoutés pour chaque individu supplémentaire<ref name="Korr"/>
* L'enclos extérieur doit reproduire l'habitat aride de ce félin. Le sol en [[béton]] ou en [[Polyépoxyde|époxy]] recouvert de sable doit être planté d'herbes et de petits buissons. Des structures élevées tels que des rochers ou des branches d'arbre feront office de point d'observation ou de repos. Il est recommandé de fournir plusieurs cachettes (boîtes en bois, trou dans une souche…) et de changer fréquemment les plantes qui sont des points de marquages olfactifs. La superficie de cet enclos doit être au minimum de {{Unité/2|10|m|2}} pour un couple et {{Unité/2|4|m|2}} doivent être ajoutés pour chaque individu supplémentaire<ref name="Korr"/>


L'alimentation doit être variée (mammifères, oiseaux) afin de minimiser les risques rénaux<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://felids.wordpress.com/black-footed-cat-project/|titre={{lang|en|Black-footed Cat Project}}|éditeur=International Society For Endangered Cats|consulté le=20 juin 2013}}</ref>. Ce félin doit être gardé à l'intérieur lorsque la température descend en dessous de {{tmp|5|°C}}<ref name="FCF"/>. Les Chats à pieds noirs peuvent être gardés en couple, mais le mâle doit être séparé de la femelle lors de la naissance et l'allaitement des chatons. Les jeunes doivent être retirés de l'enclos à l'âge de cinq à sept mois<ref name="WAZA"/>.
L'alimentation doit être variée (mammifères, oiseaux) afin de minimiser les risques rénaux<ref>{{lien web|langue=en|url=http://felids.wordpress.com/black-footed-cat-project/|titre={{lang|en|Black-footed Cat Project}}|éditeur=International Society For Endangered Cats|consulté le=20 juin 2013}}</ref>. Ce félin doit être gardé à l'intérieur lorsque la température descend en dessous de {{tmp|5|°C}}<ref name="FCF"/>. Les Chats à pieds noirs peuvent être gardés en couple, mais le mâle doit être séparé de la femelle lors de la naissance et l'allaitement des chatons. Les jeunes doivent être retirés de l'enclos à l'âge de cinq à sept mois<ref name="WAZA"/>.


Les Chats à pieds noirs montrent de l'intérêt pour les mêmes jouets que les chats domestiques comme les balles en plastique par exemple. Une étude menée en 2004 sur six chats détenus dans un zoo a révélé que l'emploi d'objets imprégnés d'odeurs de proie ou de [[cataire]] peut être un moyen efficace d'enrichir l'environnement des félins captifs<ref>{{Article||langue=en|prénom1=D. L.|nom1=Wells|prénom2=J. M.|nom2=Egli|titre=The influence of olfactory enrichment on the behaviour of captive black-footed cats, ''{{lang|la|Felis nigripes}}''|périodique=Applied Animal Behaviour Science|numéro=85|année=2004|pages=107-119}}</ref>.
Les Chats à pieds noirs montrent de l'intérêt pour les mêmes jouets que les chats domestiques comme les balles en plastique par exemple. Une étude menée en 2004 sur six chats détenus dans un zoo a révélé que l'emploi d'objets imprégnés d'odeurs de proie ou de [[cataire]] peut être un moyen efficace d'enrichir l'environnement des félins captifs<ref>{{article|langue=en|prénom1=D. L.|nom1=Wells|prénom2=J. M.|nom2=Egli|titre=The influence of olfactory enrichment on the behaviour of captive black-footed cats, ''{{lang|la|Felis nigripes}}''|périodique=Applied Animal Behaviour Science|numéro=85|année=2004|pages=107-119}}</ref>.


Neuf comportements différents ont pu être identifié dans les zoos : la marche rapide, la marche, le jeu, la toilette, manger, être attentif, se reposer, dormir, se cacher. Deux pics d'activités ont été mis en relief par l'observation de caméras de surveillance dans les enclos des Chats à pieds noirs : un premier pic entre trois heures et neuf heures du matin et un second entre six heures et neuf heures du soir. Si se nourrir et se toiletter sont des activités constantes à toute heure, dormir ou être en alerte subissent de grandes variations au cours d'une journée<ref name="zooResearch"/>.
Neuf comportements différents ont pu être identifié dans les zoos : la marche rapide, la marche, le jeu, la toilette, manger, être attentif, se reposer, dormir, se cacher. Deux pics d'activités ont été mis en relief par l'observation de caméras de surveillance dans les enclos des Chats à pieds noirs : un premier pic entre trois heures et neuf heures du matin et un second entre six heures et neuf heures du soir. Si se nourrir et se toiletter sont des activités constantes à toute heure, dormir ou être en alerte subissent de grandes variations au cours d'une journée<ref name="zooResearch"/>.


==== Reproduction ''{{lang|la|in vitro}}'' et insémination artificielle ====
==== Reproduction ''{{lang|la|in vitro}}'' et insémination artificielle ====
En 2011, les équipes de l{{'}}''{{lang|en|Audubon Center for Research of Endangered Species}}'' ont annoncé la naissance de deux chatons, nés d'[[embryon]]s [[Cryoconservation|congelés]] conçus ''{{lang|la|[[Fécondation in vitro|in vitro]]}}'' en 2005 à partir de [[sperme]] congelé prélevé en 2003. La [[mère porteuse]] était une Chatte à pieds noirs<ref name="Audubon">{{Lien web|langue=en|url=http://www.auduboninstitute.org/media/releases/rare-cats-born-through-amazing-science|titre={{lang|en|Rare cats born through amazing science at Audubon Center for Research of Endangered Species}}|site=[http://www.auduboninstitute.org auduboninstitute.org]|éditeur=Audubon Nature Institute|jour=10|mois=mars|année=2011|consulté le=18 juin 2006}}</ref>. Un an plus tard, une Chatte à pieds noirs, issue de la même série d'embryons congelés, naît d'une [[Chat|chatte domestique]]. Ces deux espèces font partie du même [[clade]] et ont une biologie reproductrice proche (temps de gestation similaire par exemple). Bien qu'élevée par un animal domestique, la petite femelle, nommée Crystal, a un comportement comparable à n'importe quel membre de son espèce<ref name="Nola">{{Lien web|langue=en|url=http://www.nola.com/education/index.ssf/2012/03/audubon_center_in_algiers_logs.html|titre={{lang|en|Audubon center in Algiers logs another breakthrough in genetic engineering of endangered cats}}|auteur= Mark Waller|site=[http://www.nola.com nola.com]|éditeur=[[The Times-Picayune]]|jour=13|mois=mars|année=2012|consulté le=18 juin 2006}}</ref>.
En 2011, les équipes de l{{'}}''{{lang|en|Audubon Center for Research of Endangered Species}}'' ont annoncé la naissance de deux chatons, nés d'[[embryon]]s [[Cryoconservation|congelés]] conçus ''{{lang|la|[[Fécondation in vitro|in vitro]]}}'' en 2005 à partir de [[sperme]] congelé prélevé en 2003. La [[mère porteuse]] était une Chatte à pieds noirs<ref name="Audubon">{{lien web|langue=en|url=http://www.auduboninstitute.org/media/releases/rare-cats-born-through-amazing-science|titre={{lang|en|Rare cats born through amazing science at Audubon Center for Research of Endangered Species}}|site=[http://www.auduboninstitute.org auduboninstitute.org]|éditeur=Audubon Nature Institute|jour=10|mois=mars|année=2011|consulté le=18 juin 2006}}</ref>. Un an plus tard, une Chatte à pieds noirs, issue de la même série d'embryons congelés, naît d'une [[Chat|chatte domestique]]. Ces deux espèces font partie du même [[clade]] et ont une biologie reproductrice proche (temps de gestation similaire par exemple). Bien qu'élevée par un animal domestique, la petite femelle, nommée Crystal, a un comportement comparable à n'importe quel membre de son espèce<ref name="Nola">{{lien web|langue=en|url=http://www.nola.com/education/index.ssf/2012/03/audubon_center_in_algiers_logs.html|titre={{lang|en|Audubon center in Algiers logs another breakthrough in genetic engineering of endangered cats}}|auteur=Mark Waller|site=nola.com|éditeur=[[The Times-Picayune]]|jour=13|mois=mars|année=2012|consulté le=18 juin 2006}}</ref>.


Après ces deux avancées, l{{'}}''{{lang|en|Audubon Nature Institute}}'' envisage le clonage en utilisant des cellules de peau d'un Chat à pieds noirs et un ovocyte de chat domestique. Un autre domaine d'expérimentation est l'utilisation de chatte domestique comme mère porteuse pour des espèces de félins moins proches génétiquement, et le centre de recherche tente à présent l'implantation d'embryons de [[Chat rubigineux]] (''{{lang|la|Prionailurus rubiginosus}}'')<ref name="Nola"/>.
Après ces deux avancées, l{{'}}''{{lang|en|Audubon Nature Institute}}'' envisage le clonage en utilisant des cellules de peau d'un Chat à pieds noirs et un ovocyte de chat domestique. Un autre domaine d'expérimentation est l'utilisation de chatte domestique comme mère porteuse pour des espèces de félins moins proches génétiquement, et le centre de recherche tente à présent l'implantation d'embryons de [[Chat rubigineux]] (''{{lang|la|Prionailurus rubiginosus}}'')<ref name="Nola"/>.


Des échantillons de [[sperme]] ont été collectés dans la nature par [[électroéjaculation]] par les membres du ''{{lang|en|Lindner Center for Conservation and Research of Endangered Wildlife}}'' (CREW)<ref name="Cinci"/> en collaboration avec le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}''<ref name="SDZ">{{Lien web|langue=en|url=http://www.sandiegozooglobal.org/what_we_do_preserving_wildlife/mammals/stepping_up_to_save_black-footed_cats/|titre={{lang|en|Stepping Up to Save Black-footed Cats}}|éditeur=[[Zoo de San Diego]]|auteur=Nadine Lamberski|consulté le=18 juin 2013}}</ref>. Une première opération en Afrique du Sud a permis l'obtention de {{unité|97|échantillons}} de sperme récoltés sur cinq Chats à pieds noirs<ref name="Cinci">{{Lien web|langue=en|url=http://cincinnatizoo.org/conservation/crew/small-cat-signature-project/black-footed-cat/|titre={{lang|en|Black-footed cat}}|éditeur=[[Cincinnati Zoo and Botanical Garden]]|consulté le=18 juin 2013}}</ref>. La moitié des prélèvements est destinée aux États-Unis, l'autre moitié est conservée au ''{{lang|en|National Zoo's Wildlife Biological Resource Centre}}'' à [[Pretoria]] en Afrique du Sud. Des prélèvements sanguins et fécaux ont également été réalisés et les données obtenues ont permis d'améliorer les connaissances sur la biologie reproductive du Chat à pieds noirs. L'[[insémination artificielle]] est envisagée, bien qu'elle ne soit encore qu'au stade de la recherche pour cette espèce<ref name="SDZ"/>.
Des échantillons de [[sperme]] ont été collectés dans la nature par [[électroéjaculation]] par les membres du ''{{lang|en|Lindner Center for Conservation and Research of Endangered Wildlife}}'' (CREW)<ref name="Cinci"/> en collaboration avec le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}''<ref name="SDZ">{{lien web|langue=en|url=http://www.sandiegozooglobal.org/what_we_do_preserving_wildlife/mammals/stepping_up_to_save_black-footed_cats/|titre={{lang|en|Stepping Up to Save Black-footed Cats}}|éditeur=[[Zoo de San Diego]]|auteur=Nadine Lamberski|consulté le=18 juin 2013}}</ref>. Une première opération en Afrique du Sud a permis l'obtention de {{unité|97|échantillons}} de sperme récoltés sur cinq Chats à pieds noirs<ref name="Cinci">{{lien web|langue=en|url=http://cincinnatizoo.org/conservation/crew/small-cat-signature-project/black-footed-cat/|titre={{lang|en|Black-footed cat}}|éditeur=[[Cincinnati Zoo and Botanical Garden]]|consulté le=18 juin 2013}}</ref>. La moitié des prélèvements est destinée aux États-Unis, l'autre moitié est conservée au ''{{lang|en|National Zoo's Wildlife Biological Resource Centre}}'' à [[Pretoria]] en Afrique du Sud. Des prélèvements sanguins et fécaux ont également été réalisés et les données obtenues ont permis d'améliorer les connaissances sur la biologie reproductive du Chat à pieds noirs. L'[[insémination artificielle]] est envisagée, bien qu'elle ne soit encore qu'au stade de la recherche pour cette espèce<ref name="SDZ"/>.


Ces travaux permettent d'ouvrir une nouvelle voie pour l'élevage conservatoire, en permettant de réutiliser le [[patrimoine génétique]] des espèces menacées, même des années après leur collecte<ref name="Audubon"/>. L'insémination artificielle, la fécondation ''{{lang|la|in vitro}}'' et le transfert d'embryon sont des techniques qui permettent de réunir des couples captifs incompatibles (comportement agressif par exemple), d'éviter le stress du transport des couples de félins ou d'apporter « du sang neuf » sans avoir à prélever un félin dans la nature. Des modèles informatiques suggèrent qu'introduire deux [[fondateur]]s tous les cinq ans pendant une cinquantaine d'années dans une population d'une centaine de félins captifs permettrait une [[diversité génétique]] comparable à celle d'une population de {{unité|400|individus}}<ref name="inVitro">{{Article|langue=en|prénom1=J. R.|nom1=Herrick|prénom2=M.|nom2=Campbel|prénom3=G.|nom3=Levens|prénom4=T.|nom4=Moore|prénom5=K.|nom5=Benson|prénom6=J.|nom6=D'Agostino|prénom7=G.|nom7=West|prénom8=D. M.|nom8=Okeson|prénom9=R.|nom9=Coke|prénom10=S. C.|nom10=Portacio|prénom11=K.|nom11=Leiske|prénom12=C.|nom12=Kreider|prénom13=P. J.|nom13=Polumbo|prénom14=W. F.|nom14=Swanson|titre={{lang|la|In Vitro}} Fertilization and Sperm Cryopreservation in the Black-Footed Cat (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') and Sand Cat (''{{lang|la|Felis margarita}}'')|périodique=Biology of Reproduction|jour=1|mois=mars|année=2010|volume=82|numéro=3|pages=552-562|url=http://www.biolreprod.org/content/82/3/552.full#corresp-1}}</ref>.
Ces travaux permettent d'ouvrir une nouvelle voie pour l'élevage conservatoire, en permettant de réutiliser le [[patrimoine génétique]] des espèces menacées, même des années après leur collecte<ref name="Audubon"/>. L'insémination artificielle, la fécondation ''{{lang|la|in vitro}}'' et le transfert d'embryon sont des techniques qui permettent de réunir des couples captifs incompatibles (comportement agressif par exemple), d'éviter le stress du transport des couples de félins ou d'apporter « du sang neuf » sans avoir à prélever un félin dans la nature. Des modèles informatiques suggèrent qu'introduire deux fondateurs tous les cinq ans pendant une cinquantaine d'années dans une population d'une centaine de félins captifs permettrait une [[diversité génétique]] comparable à celle d'une population de {{unité|400|individus}}<ref name="inVitro">{{article|langue=en|prénom1=J. R.|nom1=Herrick|prénom2=M.|nom2=Campbel|prénom3=G.|nom3=Levens|prénom4=T.|nom4=Moore|prénom5=K.|nom5=Benson|prénom6=J.|nom6=D'Agostino|prénom7=G.|nom7=West|prénom8=D. M.|nom8=Okeson|prénom9=R.|nom9=Coke|prénom10=S. C.|nom10=Portacio|prénom11=K.|nom11=Leiske|prénom12=C.|nom12=Kreider|prénom13=P. J.|nom13=Polumbo|prénom14=W. F.|nom14=Swanson|titre={{lang|la|In Vitro}} Fertilization and Sperm Cryopreservation in the Black-Footed Cat (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') and Sand Cat (''{{lang|la|Felis margarita}}'')|périodique=Biology of Reproduction|jour=1|mois=mars|année=2010|volume=82|numéro=3|pages=552-562|url=http://www.biolreprod.org/content/82/3/552.full#corresp-1}}</ref>.


== Le Chat à pieds noirs dans la culture ==
== Le Chat à pieds noirs dans la culture ==
=== Folklore ===
=== Folklore ===
Dans les légendes [[Bochimans|San]] du Kalahari, le Chat à pieds noirs est un animal téméraire qui attaque les [[girafe]]s en transperçant leurs [[Veine jugulaire interne|jugulaires]]. Même les chatons ont la réputation d'être féroces et opiniâtres comme leurs parents<ref name="WCW77"/>. Bien que n'hésitant pas à s'attaquer à des proies plus volumineuses que lui, les recherches ''{{lang|la|ex situ}}'' menées par le docteur Alex Sliwa ont montré que le Chat à pieds noirs ne s'attaquerait jamais à une proie aussi grosse<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://findarticles.com/p/articles/mi_m1170/is_1999_May_3/ai_54427262/pg_1?tag=artBody;col1|titre={{lang|en|Stalking The BLACK-FOOTED CAT - wild cats in South Africa}}| site=[http://www.bnet.com/ bnet.com]|auteur=Alexander Sliwa|année=1999|consulté le=24 août 2008}}</ref>.
Dans les légendes [[Bochimans|San]] du Kalahari, le Chat à pieds noirs est un animal téméraire qui attaque les [[girafe]]s en transperçant leurs [[Veine jugulaire interne|jugulaires]]. Même les chatons ont la réputation d'être féroces et opiniâtres comme leurs parents<ref name="WCW77"/>. Bien que n'hésitant pas à s'attaquer à des proies plus volumineuses que lui, les recherches ''{{lang|la|ex situ}}'' menées par le docteur Alex Sliwa ont montré que le Chat à pieds noirs ne s'attaquerait jamais à une proie aussi grosse<ref>{{lien web|langue=en|url=http://findarticles.com/p/articles/mi_m1170/is_1999_May_3/ai_54427262/pg_1?tag=artBody;col1|titre={{lang|en|Stalking The BLACK-FOOTED CAT - wild cats in South Africa}}|site=bnet.com|auteur=Alexander Sliwa|année=1999|consulté le=24 août 2008}}</ref>.


=== Le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}'' ===
=== Le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}'' ===
[[Fichier:Logo-black-footed-cat-working-group.jpg|thumb|gauche|Logo du ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}''.|alt=Logo du ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}''.]]
[[Fichier:Logo-black-footed-cat-working-group.jpg|thumb|gauche|Logo du ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}''.|alt=Logo du ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}''.]]
Le Chat à pieds noirs, comme la plupart des petits félins, est très peu étudié par la communauté scientifique : entre 1986 et 2007, seules {{unité|4|publications}} ont été réalisées tandis que sur la même période {{unité|116|publications}} prenaient le lion comme sujet<ref name="benfontein"/>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jedediah F.|nom1=Brodie|titre=Is research effort allocated efficiently for conservation? Felidae as a global case study|périodique=Biodiversity and Conservation|mois=octobre|année=2009|volume=18|numéro=11|passage=2927-2939|url=http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10531-009-9617-3}}</ref>. Le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}'' (BFCWG) est une organisation pluridisciplinaire issue de l'association de chercheurs du [[San Diego Zoo Safari Park]], du [[zoo de Cologne]], du [[zoo de Wuppertal]], de l'[[Université de l'Illinois]] et du [[McGregor Museum]] qui travaille à améliorer la compréhension de la biologie reproductive, de l'écologie, de la santé et de la génétique de cette espèce<ref name="BFCProject">{{Lien web|langue=en|url=http://www.sandiegozooglobal.org/what_we_do_preventing_disease/in_the_wild/collaborative_cat_conservation_in_southern_africa/|titre={{lang|en|Collaborative Cat Conservation in Southern Africa}}|éditeur=[[Zoo de San Diego]]|consulté le=19 juin 2006}}</ref>.
Le Chat à pieds noirs, comme la plupart des petits félins, est très peu étudié par la communauté scientifique : entre 1986 et 2007, seules {{unité|4|publications}} ont été réalisées tandis que sur la même période {{unité|116|publications}} prenaient le lion comme sujet<ref name="benfontein"/>{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom1=Jedediah F.|nom1=Brodie|titre=Is research effort allocated efficiently for conservation? Felidae as a global case study|périodique=Biodiversity and Conservation|mois=octobre|année=2009|volume=18|numéro=11|passage=2927-2939|url=https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10531-009-9617-3}}</ref>. Le ''{{lang|en|Black-footed Cat Working Group}}'' (BFCWG) est une organisation pluridisciplinaire issue de l'association de chercheurs du [[San Diego Zoo Safari Park]], du [[zoo de Cologne]], du [[zoo de Wuppertal]], de l'[[Université de l'Illinois]] et du [[McGregor Museum]] qui travaille à améliorer la compréhension de la biologie reproductive, de l'écologie, de la santé et de la génétique de cette espèce<ref name="BFCProject">{{lien web|langue=en|url=http://www.sandiegozooglobal.org/what_we_do_preventing_disease/in_the_wild/collaborative_cat_conservation_in_southern_africa/|titre={{lang|en|Collaborative Cat Conservation in Southern Africa}}|éditeur=[[Zoo de San Diego]]|consulté le=19 juin 2006}}</ref>.


De 1993 à 1998, le zoologiste Alex Sliwa a entrepris la toute première étude sur le terrain consacrée aux Chats à pieds noirs<ref name="WCW75"/>. Le terrain de recherche est la réserve de chasse de Benfontein près de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]] dans la province de [[Cap-du-Nord]] en [[Afrique du Sud]]. Le projet a consisté dans un premier temps à réaliser un [[comptage de nuit]] des félins présents dans l'aire d'étude, puis à les capturer afin de relever leur caractéristiques physiques (poids, taille, sexe{{etc.}}), enfin de les équiper d'un [[collier émetteur]]. Les félins ont été accoutumés à la présence du véhicule tout-terrain afin de pouvoir les observer à une distance de quinze à trente mètres. Vingt-et-un Chats à pieds noirs ont été suivis pendant {{unité|1600|heures}} et cela a apporté de considérables connaissances sur le comportement de l'espèce<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://black-footed-cat.wild-cat.org/|titre={{lang|en|Field Research}}|éditeur=Friends of the Black-footed Cat|consulté le=19 juin 2013}}, section « Field Reseach »</ref>.
De 1993 à 1998, le zoologiste Alex Sliwa a entrepris la toute première étude sur le terrain consacrée aux Chats à pieds noirs<ref name="WCW75"/>. Le terrain de recherche est la réserve de chasse de Benfontein près de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]] dans la province de [[Cap-du-Nord]] en [[Afrique du Sud]]. Le projet a consisté dans un premier temps à réaliser un [[comptage de nuit]] des félins présents dans l'aire d'étude, puis à les capturer afin de relever leurs caractéristiques physiques (poids, taille, sexe{{Etc.}}), enfin de les équiper d'un [[collier émetteur]]. Les félins ont été accoutumés à la présence du véhicule tout-terrain afin de pouvoir les observer à une distance de quinze à trente mètres. Vingt-et-un Chats à pieds noirs ont été suivis pendant {{unité|1600|heures}} et cela a apporté de considérables connaissances sur le comportement de l'espèce<ref>{{lien web|langue=en|url=http://black-footed-cat.wild-cat.org/|titre={{lang|en|Field Research}}|éditeur=Friends of the Black-footed Cat|consulté le=19 juin 2013}}, section « Field Reseach »</ref>.


En 2005, de nouvelles études prennent place à Benfontein dans le but d'obtenir des données à long terme. Le mode opératoire est le même que dans les années 1990, avec l'emploi de colliers émetteurs, d'habituation des félins aux véhicules et de collecte d'échantillons biologiques (sang, sperme par exemple)<ref name="report2009"/>{{,}}<ref name="benfontein">{{lien web|langue=en|url=http://www.diamondroute.co.za/Downloads/Research_Conference_2012/ME_Sliwa.pdf|titre={{lang|en|Long-term Black-footed Cat Research on Benfontein}}|auteur=Alex Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski, Jason Herrick et Arne Lawrenz|année=2012}} {{pdf}}</ref>. En 2009, la ferme à gibier et ovin de Nuwejaarsfontein située près de [[De Aar]] est choisie comme nouvelle aire d'étude<ref name="report2009">{{Lien web|langue=en|url=http://www.wild-cat.org/nigripes/infos/Sliwa-et-al2009-Nuwejaarsfontein+Benfontein-report.pdf|titre={{lang|en|Report on surveying and catching Black-footed cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') on {{lang|af|Nuwejaarsfontein Farm}} / {{lang|en|Benfontein Nature Reserve}}|jour=9-19|mois=novembre|année=2009|auteur=Alexander Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski et Arne Lawrenz|éditeur=Black-footed Cat Working Group}} {{pdf}}</ref>, puis en 2012, la ferme à ovin de Biesiesfontein située près de {{lang|en|[[Victoria West]]}} s'ajoute aux deux autres zones de recherche<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.wild-cat.org/nigripes/infos/Sliwa+al2013-Report-Felis-nigripes-SA2012.pdf|titre={{lang|en|Report on surveying and catching Black-footed cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') {{lang|en|on Benfontein Nature Reserve}}, {{lang|af|Nuwejaarsfontein Farm}}, {{lang|en|and Biesiesfontein in 2012}}|auteur=Alexander Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski et Arne Lawrenz|éditeur=Black-footed Cat Working Group|année=2013}} {{pdf}}</ref>.
En 2005, de nouvelles études prennent place à Benfontein dans le but d'obtenir des données à long terme. Le mode opératoire est le même que dans les années 1990, avec l'emploi de colliers émetteurs, d'habituation des félins aux véhicules et de collecte d'échantillons biologiques (sang, sperme par exemple)<ref name="report2009"/>{{,}}<ref name="benfontein">{{lien web|langue=en|url=http://www.diamondroute.co.za/Downloads/Research_Conference_2012/ME_Sliwa.pdf|titre={{lang|en|Long-term Black-footed Cat Research on Benfontein}}|auteur=Alex Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski, Jason Herrick et Arne Lawrenz|année=2012}} {{Pdf}}</ref>. En 2009, la ferme à gibier et ovin de Nuwejaarsfontein située près de [[De Aar]] est choisie comme nouvelle aire d'étude<ref name="report2009">{{lien web|langue=en|url=http://www.wild-cat.org/nigripes/infos/Sliwa-et-al2009-Nuwejaarsfontein+Benfontein-report.pdf|titre={{lang|en|Report on surveying and catching Black-footed cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') on {{lang|af|Nuwejaarsfontein Farm}} / {{lang|en|Benfontein Nature Reserve}}|jour=9-19|mois=novembre|année=2009|auteur=Alexander Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski et Arne Lawrenz|éditeur=Black-footed Cat Working Group}} {{Pdf}}</ref>, puis en 2012, la ferme à ovin de Biesiesfontein située près de {{lang|en|[[Victoria West]]}} s'ajoute aux deux autres zones de recherche<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.wild-cat.org/nigripes/infos/Sliwa+al2013-Report-Felis-nigripes-SA2012.pdf|titre={{lang|en|Report on surveying and catching Black-footed cats}} (''{{lang|la|Felis nigripes}}'') {{lang|en|on Benfontein Nature Reserve}}, {{lang|af|Nuwejaarsfontein Farm}}, {{lang|en|and Biesiesfontein in 2012}}|auteur=Alexander Sliwa, Beryl Wilson, Nadine Lamberski et Arne Lawrenz|éditeur=Black-footed Cat Working Group|année=2013}} {{Pdf}}</ref>.


=== Philatélie ===
=== Philatélie ===
Le Chat à pieds noirs est une figure plutôt rare en [[philatélie]]. En 1988, le [[Transkei]], [[bantoustan|État autonome]] lors de l'[[apartheid]], édite une série de quatre timbres sur les animaux en danger où figure le Chat à pieds noirs, ainsi qu'une carte prétimbrée<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.stampsoftheworld.co.uk/wiki/Transkei_1988_Endangered_Animals|titre={{lang|en|Transkei 1988 Endangered Animals}}|site=[http://www.stampsoftheworld.co.uk stampsoftheworld.co.uk]|consulté le=16 juin 2013}}</ref>. Dans la poste du [[Botswana]], il est représenté une première fois en 1992 dans une série sur la faune, puis en 2005 il fait l'objet d'une série de six timbres et de blocs en collaboration avec le [[Fonds mondial pour la nature|WWF]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/BW_W.html|titre=Botswana|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|jour=8|mois=novembre|année=2012|consulté le=16 juin 2013}}</ref> ; l'un des timbres de cette série est par la suite réimprimé sur le bord d'un bloc de [[Sao Tomé-et-Principe]] en 2010 à l'occasion d'une série sur les timbres du WWF<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/ST_W.html|titre=ST. THOMAS AND PRINCE|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|jour=14|mois=juillet|année=2012|consulté le=16 juin 2013}}</ref>. En 2011, le Chat à pieds noirs est présent dans une série de cinq timbres sur les petits félins d'Afrique éditée en 2011 par l'Afrique du Sud<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/ZA_W.html|titre=South Africa|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|jour=6|mois=novembre|année=2012|consulté le=16 juin 2013}}</ref>.
Le Chat à pieds noirs est une figure plutôt rare en [[philatélie]]. En 1988, le [[Transkei]], [[bantoustan|État autonome]] lors de l'[[apartheid]], édite une série de quatre timbres sur les animaux en danger où figure le Chat à pieds noirs, ainsi qu'une carte prétimbrée<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stampsoftheworld.co.uk/wiki/Transkei_1988_Endangered_Animals|titre={{lang|en|Transkei 1988 Endangered Animals}}|site=stampsoftheworld.co.uk|consulté le=16 juin 2013}}</ref>. Dans la poste du [[Botswana]], il est représenté une première fois en 1992 dans une série sur la faune, puis en 2005 il fait l'objet d'une série de six timbres et de blocs en collaboration avec le [[Fonds mondial pour la nature|WWF]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/BW_W.html|titre=Botswana|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|jour=8|mois=novembre|année=2012|consulté le=16 juin 2013}}</ref> ; l'un des timbres de cette série est par la suite réimprimé sur le bord d'un bloc de [[Sao Tomé-et-Principe]] en 2010 à l'occasion d'une série sur les timbres du WWF<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/ST_W.html|titre=ST. THOMAS AND PRINCE|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|jour=14|mois=juillet|année=2012|consulté le=16 juin 2013}}</ref>. En 2011, le Chat à pieds noirs est présent dans une série de cinq timbres sur les petits félins d'Afrique éditée en 2011 par l'Afrique du Sud<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/ZA_W.html|titre=South Africa|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|jour=6|mois=novembre|année=2012|consulté le=16 juin 2013}}</ref>.


Le [[Cambodge]] lance en 1996 une série de timbres sur les petits félins où figure le Chat à pieds noirs ; de même, la [[Namibie]] réalise une série similaire en 1997<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Nahum%20BIGCATS.DOC|titre={{lang|en|Feline stamps that I have - scott numbers (wanted)}}|série=Congo|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|consulté le=16 juin 2013}} {{Doc}}</ref>. Le [[Liberia]] édite un timbre à l'effigie du Chat à pieds noirs dans une série de 13 timbres sur les félins sauvages de 1999<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/LR_W.html|titre=Liberia|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|jour=16|mois=septembre|année=2010|consulté le=16 juin 2013}}</ref>, la [[République démocratique du Congo]] fait de même en 2000<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/CD_W.html|titre=Congo|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|jour=7|mois=juillet|année=2009|consulté le=16 juin 2013}}</ref>. En 2009, il est représenté dans un bloc accompagnant une série de six timbres de l'[[Comores (pays)|Union des Comores]] dédiée aux félins sauvages et à la race [[sokoké]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.purr-n-fur.org.uk/philately/archive/review-09-2.html|titre={{lang|en|From the Archive: September 2009 Review}}|site=[http://www.purr-n-fur.org.uk/ purr-n-fur.org.uk]|éditeur=Purr n Fur|consulté le=16 juin 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/News/Newsarchive%202009.html|titre={{lang|en|News Archives 2009}}|site=[http://www.catstamps.org/ catstamps.org]|éditeur=Cat Stamps|consulté le=16 juin 2013}}</ref>.
Le [[Cambodge]] lance en 1996 une série de timbres sur les petits félins où figure le Chat à pieds noirs ; de même, la [[Namibie]] réalise une série similaire en 1997<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Nahum%20BIGCATS.DOC|titre={{lang|en|Feline stamps that I have - scott numbers (wanted)}}|série=Congo|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|consulté le=16 juin 2013}} {{Doc}}</ref>. Le [[Liberia]] édite un timbre à l'effigie du Chat à pieds noirs dans une série de 13 timbres sur les félins sauvages de 1999<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/LR_W.html|titre=Liberia|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|jour=16|mois=septembre|année=2010|consulté le=16 juin 2013}}</ref>, la [[République démocratique du Congo]] fait de même en 2000<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/checklists/Countries/CD_W.html|titre=Congo|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|jour=7|mois=juillet|année=2009|consulté le=16 juin 2013}}</ref>. En 2009, il est représenté dans un bloc accompagnant une série de six timbres de l'[[Comores (pays)|Union des Comores]] dédiée aux félins sauvages et à la race [[sokoké]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.purr-n-fur.org.uk/philately/archive/review-09-2.html|titre={{lang|en|From the Archive: September 2009 Review}}|site=purr-n-fur.org.uk|éditeur=Purr n Fur|consulté le=16 juin 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.catstamps.org/News/Newsarchive%202009.html|titre={{lang|en|News Archives 2009}}|site=catstamps.org|éditeur=Cat Stamps|consulté le=16 juin 2013}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
{{Références|group="Note"|références=<ref name="N1">La peau des félins est pigmentée de façon identique à sa robe. La peau d'un félin tondu laisse donc apparaître les marques de couleurs. Cela est aisément vérifiable sur certaines races de chats domestiques sans poil, comme le [[sphynx]].</ref>}}
{{Références|group="Note"|références=
<ref name="N1">La peau des félins est pigmentée de façon identique à sa robe. La peau d'un félin tondu laisse donc apparaître les marques de couleurs. Cela est aisément vérifiable sur certaines races de chats domestiques sans poil, comme le [[sphynx]].</ref>
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=== Références ===
=== Références ===
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== Annexes ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Les félins}} {{plume}}
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* {{Larousse des félins}} {{plume}}
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* {{Wild Cats of the World}} {{plume}}
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=== Références taxinomiques ===
=== Références taxinomiques ===
* {{MSW|14000054| Felis nigripes| Burchell, 1824 | consulté le=12 juin 2013 }}
* {{MSW | 14000054 | ''Felis nigripes'' | Burchell, 1824|consulté le=9 décembre 2020}}
* {{ITIS|183800|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' Burchell, 1824 }}
* {{CITES fr|4169|''Felis nigripes''|consulté le=18 mai 2015}}
* {{ADW|Felis_nigripes|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' }}
* {{ITIS|183800|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' Burchell, 1824}}
* {{NCBI|61379|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' }}
* {{ADW|Felis_nigripes|''{{lang|la|Felis nigripes}}''}}
* {{NCBI|61379|''{{lang|la|Felis nigripes}}''}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{ARKive GES|mammals|Felis|nigripes}}
* {{ARKive GES|mammals|Felis|nigripes}}
* {{UICN|8542|''{{lang|la|Felis nigripes}}'' Burchell, 1824 }}
* {{UICN|8542|''Felis nigripes'' Burchell, 1824|consulté le=18 mai 2015}}
* {{CITES espèce|animal|Felis|nigripes}}
* {{CITES species+|6355|Felis nigripes|Burchell, 1824|consulté le=18 mai 2015}}
* Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur [http://www.catsg.org/index.php?id=105 ''Felis nigripes''] {{en}}
* Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur [http://www.catsg.org/index.php?id=105 ''Felis nigripes''] {{en}}
* {{Lien web|langue=en|url=http://black-footed-cat.wild-cat.org/|titre={{lang|en|Friends of black-footed cat}}}}
* {{lien web|langue=en|url=http://black-footed-cat.wild-cat.org/|titre={{lang|en|Friends of black-footed cat}}}}
* {{Lien web|langue=de|url=http://schwarzfusskatze.wild-katze.org/|titre={{lang|de|Freunde der Schwarzfußkatze}}}}
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Dernière version du 1 février 2024 à 17:08

Felis nigripes

Felis nigripes
Description de cette image, également commentée ci-après
Chat à pieds noirs en captivité au zoo de Wuppertal, en Allemagne.
Classification
Règne Animalia
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Classe Mammalia
Cohorte Placentalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Genre Felis

Espèce

Felis nigripes
Burchell, 1824

Statut de conservation UICN

( VU )
VU C2a(i) : Vulnérable

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 01/07/1975

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
Répartition du Chat à pieds noirs en Afrique australe.

Le Chat à pieds noirs (Felis nigripes), parfois Chat aux pattes noires ou Chat à pattes noires, est une espèce de félins sauvages, d'allure trapue au pelage tacheté. Son nom lui vient de ses soles plantaires (le dessous du pied) recouvertes de poils noirs qui le protègent du sol brûlant du désert. Pesant en moyenne moins de deux kilogrammes, c'est l'un des plus petits félins au monde et le plus petit d'Afrique.

Réputé féroce, c'est un prédateur très actif de petits mammifères et d'oiseaux qu'il chasse toute la nuit. Contrairement aux autres félinés, les grosses proies comme l'Outarde korhaan (Afrotis afra) composent une part non négligeable de son régime alimentaire. Territoriaux et solitaires, les individus ne se rencontrent que quelques heures lors de la saison de reproduction. La mère élève seule ses petits dont le développement est rapide en comparaison des autres petits félins. En raison de sa petite taille, le Chat à pieds noirs subit la prédation de nombreux autres carnivores comme le Chacal à chabraque (Canis mesomelas) ou les grands prédateurs africains.

Typique des habitats semi-arides, le Chat à pieds noirs se trouve essentiellement dans les déserts du Karoo et du Kalahari dans le Sud de l'Afrique. Les principales menaces pesant sur l'espèce sont le surpâturage qui détruit son habitat et la lutte indifférenciée contre les nuisibles. En raison de son aire de répartition réduite, il est classé comme « vulnérable » sur la liste rouge de l'UICN. Malgré un programme européen pour les espèces menacées (EEP) et un américain (SSP), il est rare en captivité. La mortalité est élevée à cause d'une maladie héréditaire, l'amylose de type AA, et les effectifs sont en déclin. Plusieurs fronts de recherche en collaboration avec le Black-footed Cat Working Group explorent autant la procréation médicalement assistée que l'observation et la collecte de données à long terme sur les Chats à pieds noirs sauvages.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Le nom scientifique du Chat à pieds noirs est composé d'un premier terme désignant le genre Felis et qui signifie « chat » en latin classique[1] et d'un second terme nigripes dérivé du latin niger « noir » et pes « pied »[2],[3]. Les noms vernaculaires français, allemand, anglais et espagnol suivants sont listés par le Cat Specialist Group de l'UICN[4],[Note 1] : Chat à pieds noirs (français)[5],[6],[7], Schwarzfußkatze (allemand), Black-footed cat et Small spotted cat (anglais), gato patinegro et gato de pies negros (espagnol). En français, les termes Chat aux pattes noires et Chat aux pieds noirs sont également répertoriés[7].

En anglais, le terme Black-footed cat a été jugé flou dans les années 1980 puisque seul le dessous des pieds est noir et non l'ensemble du pied. De plus, le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne[Note 2] (Felis silvestris cafra), dont l'aire de répartition recouvre celle du Chat à pieds noirs, présente la même caractéristique ce qui peut porter à confusion. En conséquence, le nom « Small spotted cat » (littéralement petit chat tacheté) a été proposé en remplacement. Quelques références d'autorités ont adopté le nouveau nom, mais la majorité ont trouvé que celui-ci portait encore plus à confusion, d'une part à cause de l'existence sur la même aire de répartition de la Genette commune (Genetta genetta) nommée « Small-spotted genet » en anglais, et d'autre part parce que l'Oncille (Leopardus tigrinus), petit félin d'Amérique du Sud, est également appelée « little spotted cat ». De nos jours, l'usage des deux noms vernaculaires est laissé à l'appréciation des différentes autorités scientifiques[8].

Au Botswana, le Chat à pieds noirs est appelé sebala et lototsi en tswana. En Afrique du Sud, il est nommé en afrikaans klein gekolde kat (littéralement « petit chat tacheté »[9]), swart poot kat (littéralement « chat à pieds noirs »[10]) ou encore miershooptier qui signifie « tigre des termitières », et en xhosa ingwe yeziduli[4],[11].

Description[modifier | modifier le code]

Chat à pieds noirs de profil
Profil d'un Chat à pieds noirs du zoo de Cincinnati. Les marques de la robe, et notamment les soles plantaires noires sont bien visibles.

Avec un poids moyen de 1,6 kg, le Chat à pieds noirs est l'une des plus petites espèces vivantes de félin avec le Chat rubigineux (Prionailurus rubiginosus)[12], le plus petit félin d'Afrique[13] et le plus petit félin du genre Felis[14]. Les femelles ont un poids moyen de 1,3 kg et les mâles de 1,9 kg[15]. La longueur de la tête et du corps varie de 36 à 52 cm auxquels il faut ajouter la queue de 13 à 20 cm. Un Chat à pieds noirs mesure environ 25 cm au garrot[12],[16],[4]. La longueur totale du bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue varie de 337 à 500 mm, le poids varie de 1,5 à 2,75 kg[17].

La large tête avec de grands yeux semble disproportionnée en comparaison avec le reste du corps, pourtant lui-même d'apparence massive avec de courtes pattes et queue. Les oreilles arrondies sont placées bas sur le crâne, le revers est de la même couleur que la robe. La fourrure douce et épaisse est de couleur fauve clair à brun cannelle marquée de taches pleines de forme oblongue de couleur noire ou brun foncé. Au Sud de son aire de répartition, dans la région de brousse du Karoo, le pelage a tendance à être plus foncé qu'au Nord[18].

Le ventre est plus clair que le reste du corps[17], tandis que le menton, la poitrine et l'intérieur des membres sont blancs. Les marques se fondent en rayures sur les pattes et les hanches. Deux raies horizontales strient les joues, l'une part d'un coin externe de l'œil, l'autre au niveau de la truffe. La gorge est marquée de trois anneaux noirs[18]. L'extrémité de la queue est noire, précédée de deux à trois anneaux noirs[17]. À l'inverse des autres félins tachetés, la peau du Chat à pieds noirs est non pigmentée[8],[Note 3] ; la truffe est rose. La nuit, les yeux renvoient des reflets bleutés lorsqu'ils sont pris dans la lumière[18]. Comme son nom l'indique, les soles plantaires, c'est-à-dire le dessous du pied, sont recouvertes de poils noirs, qui le protègent peut-être des températures extrêmes du désert. Le Chat des sables (Felis margarita), petit félin vivant dans les zones désertiques d'Afrique du Nord, présente la même caractéristique morphologique[19],[18].

La longueur des bulles tympaniques représente un quart de la longueur totale du crâne[4]. Le Chat des sables présente un développement similaire des bulles tympaniques, à un degré plus élevé[20]. L'agrandissement de cette partie du crâne est généralement associé aux mammifères vivant dans les déserts, une bulle tympanique plus grande favorise probablement l'audition, l'air très sec étant plus faiblement conducteur du son[21]. Le taux d'urée et de créatine dans le sang des Chats à pieds noirs est élevé, aussi bien chez les spécimens sauvages que chez les individus captifs ; il est plus élevé que celui de la plupart des autres félins adaptés aux milieux arides[4].

Dans la nature, il peut éventuellement être confondu avec le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne (Felis silvestris cafra) qui se rencontre dans la même région et dont le pelage est similaire, mais celui-ci est plus gros qu'un chat domestique et sa robe comporte des marbrures sur un ton de couleur plus neutre[18].

Comportement[modifier | modifier le code]

Un félin nocturne « avec du caractère »[modifier | modifier le code]

Chat à pieds noirs caché sous un tronc.
Le Chat à pieds noirs reste caché durant la journée.

Le Chat à pieds noirs est un carnivore strictement nocturne ; il ne sort aux premières lueurs du jour ou en fin d'après-midi que durant les mois hivernaux[4]. Toutefois, en captivité, il est un des petits félins les plus actifs en journée[17]. Durant la journée, il se cache dans les terriers inhabités d'autres mammifères[17] comme le Lièvre sauteur (Pedetes capensis)[4], le porc-épic ou l'Oryctérope du Cap (Orycteropus afer)[8], sous les anfractuosités rocheuses et les buissons ou dans une vieille termitière[4].

En captivité, le Chat à pieds noirs est très actif, marchant et trottant dans son enclos, ce qui peut être révélateur d'un félin habitué à couvrir de longues distances dans la nature. Ce comportement se développe à partir de l'âge de cinq mois. En revanche, l'escalade n'est pas caractéristique de ce félin : en captivité, les chatons montrent moins d'intérêt au saut et à l'escalade que les autres espèces de félins, et les branches d'arbres sont totalement ignorées[8] ; dans la nature, le zoologiste Alex Sliwa n'a observé qu'une seule fois un Chat à pieds noirs se cacher dans un arbre, pour éviter d'être capturé. C'est un terrassier qui se sert de ses puissantes pattes antérieures pour agrandir ou construire son terrier, ou encore pour débusquer ses proies[22]. Contrairement au chat domestique, qui n'utilise qu'une seule patte, le Chat à pieds noirs utilise alternativement ses deux pattes antérieures pour creuser et dégager le sable[23].

Le Chat à pieds noirs est un animal timide qui cherche à se cacher à la moindre perturbation. Petit, discret et nocturne, il est très difficile à observer : le mammalogiste sud-africain Reay Smithers n'a pu apercevoir que quelques individus solitaires en 600 heures de comptage de nuit et ceux-ci se cachèrent immédiatement lorsqu'ils furent pris dans le flot de lumière[8]. Cependant, quand il est acculé, il est connu pour se défendre farouchement. Son caractère est considéré comme hautement asocial[17] et obstiné[12]. Le zoologiste Alex Sliwa a observé un Chat à pieds noirs attaquer une Autruche d'Afrique (Struthio camelus) pendant plus d'une demi-heure, jusqu'à ce que celle-ci finisse par s'enfuir, effarouchée par la hargne de son adversaire[24], mais également une petite femelle se défendre farouchement contre un Chacal à chabraque (Canis mesomelas)[23].

Même en captivité, son caractère féroce ne s'estompe pas, et il est impossible à dompter[18]. Les gardiens de zoo décrivent le Chat à pieds noirs comme « a sand cat with an attitude » (« un chat des sables avec du caractère ») : en effet, le Chat des sables partage le même type d'habitat et de proies que le Chat à pieds noirs, mais possède un caractère docile et confiant. Une explication pour cette différence de caractère serait que le Chat à pieds noirs doit cohabiter avec de nombreux grands prédateurs (lions, hyènes, léopards…) et qu'un tempérament agressif peut être considéré comme essentiel à la survie[25].

Structure sociale[modifier | modifier le code]

Le Chat à pieds noirs adopte l'organisation territoriale typique des félins : un mâle recouvre le territoire de une à quatre femelles, les recouvrements de territoires entre individus de même sexe étant évités dans la mesure du possible[26]. En une année, la femelle parcourt un territoire moyen de 10 km2 tandis que celui du mâle avoisine les 22 km2[15]. La densité de population en Afrique du Sud, près de Kimberley, est de 0,17 chat adulte par kilomètre carré[15].

Comme pour l'ensemble des félins, le territoire est régulièrement délimité par des marques olfactives. Chez le Chat à pieds noirs, ces marques sont déposées en frottant des parties du corps contre des objets (joues pour les deux sexes, menton et cou pour le mâle uniquement), mais surtout en déposant des jets d'urine sur des points de repère. La fréquence du marquage par jet d'urine est dépendante du cycle de reproduction. Chez la femelle, le marquage du territoire s'effectue essentiellement par jet d'urine et s'accroît un mois et demi avant la période de reproduction, puis décroît durant la gestation et disparaît durant l'éducation des chatons[27]. De même, le mâle marque son territoire par jet d'urine environ dix à douze fois par jour, mais la fréquence augmente lors de la saison de reproduction. Une nuit avant l'accouplement, un mâle peut réaliser jusqu'à 585 jets d'urine[28]. Les fèces sont dispersées sur le territoire et ne sont pas recouvertes[28].

Vocalisations[modifier | modifier le code]

Le Chat à pieds noirs a un miaulement assez particulier, qui commence par une note vibrante et qui se termine par un cri ressemblant à un rugissement[29]. Cette vocalisation est ensuite répétée plusieurs fois à environ une à deux secondes d'intervalle[29]. Se situant une octave au-dessus du véritable rugissement[30], il est décrit par Peter Jackson comme « profond et sonore pour un si petit animal »[29]. Il s'agit probablement d'un appel longue distance. La densité de population du Chat à pieds noirs est très faible et les chaleurs sont très courtes : une vocalisation longue distance efficace est sans doute un avantage dans de telles conditions[30].

En plus de cette vocalisation, le Chat à pieds noirs peut produire une série de gargouillements grinçants se terminant soit par un son comparé à un miaulement soit par une expiration brusque. Cette vocalisation de longueur variable est utilisée par le mâle pour courtiser la femelle en période de reproduction, ou par la femelle pour avertir les chatons d'un danger afin qu'ils se dispersent. Un faible staccato accompagné d'un mouvement des oreilles de la mère avertit les chatons que le danger s'est éloigné[29].

Le Chat à pieds noirs peut également ronronner, siffler, cracher, grogner et gronder[31].

Chasse et alimentation[modifier | modifier le code]

Un chasseur insatiable[modifier | modifier le code]

Un Chat à pieds noirs avec une souris dans la bouche.
Un Chat à pieds noirs du zoo de Wuppertal emporte une souris dans sa gueule.

Le Chat à pieds noirs est un chasseur nocturne insatiable, qui sort toutes les nuits et par tous les temps, malgré la température qui peut varier de −10 à 30 °C[23]. Extrêmement actifs, ces félins parcourent en moyenne huit kilomètres[12] et jusqu'à seize kilomètres[13] toutes les nuits à la recherche de proies. Le taux de réussite est de 60 % : en moyenne, un Chat à pieds noirs fait une tentative toutes les trente minutes et tue un petit animal toutes les cinquante minutes. Cela représente, chaque nuit, dix à quinze petits mammifères et oiseaux tués, soit 250 à 300 g de viande : ce petit félin absorbe chaque nuit l'équivalent de 20 % de son propre poids. À titre de comparaison, un tigre peut avaler jusqu'à 20 % de son propre poids après la capture d'une grosse proie, mais il restera par la suite plusieurs jours sans manger. Même en captivité, les besoins énergétiques du Chat à pieds noirs sont importants (200 g de viande par jour) en comparaison des autres petits félins ; il est supposé que ce félin ait un rythme métabolique très élevé[23].

Le Chat à pieds noirs possède trois techniques de chasse différentes : la chasse lente, la chasse rapide et l'affût. Durant la chasse lente (0,5 à 0,8 kilomètre par heure), le Chat à pieds noirs louvoie entre les rochers et les herbes, attentif à tout mouvement, aplati sur le sol pour se rapprocher au plus près de sa proie. La chasse rapide (2 à 3 kilomètres par heure) permet de débusquer ses proies par une course au-dessus ou à travers les herbes. La dernière technique de chasse est un affût : le félin reste assis immobile près du terrier d'un rongeur pour le capturer au moindre signe d'activité. Les yeux peuvent être clos ce qui peut donner l'impression qu'il dort, mais les oreilles bougent constamment, attentives au moindre bruit[23],[29].

Pour attraper les oiseaux, le Chat à pieds noirs privilégie la chasse lente avant de s'élancer vers sa proie très rapidement, souvent par un grand saut pouvant atteindre deux mètres de long et jusqu'à 1,4 mètre de haut. L'oiseau est soit directement saisi en vol, soit repoussé sur le sol avec les pattes antérieures avant de subir la morsure fatale. Les plus petits oiseaux ne sont pas plumés et sont mangés entièrement en deux à quatre minutes, tandis que seules les plus longues plumes du corps et des ailes sont retirées des gros oiseaux. Le poids de l'Outarde korhaan (Eupodotis afra) représente un tiers à la moitié de celui d'un Chat à pieds noirs. Des observations de ce type de prédation ont été rapportées par Alex Sliwa : une femelle a discrètement rattrapé sa proie pendant une vingtaine de minutes. Sur les trois derniers mètres, une course rapide lui permet de mordre l'outarde directement dans le cou, tout en la maintenant pendant deux minutes, le temps que l'oiseau cesse de battre des ailes. La chasse est suivie d'une courte période de calme durant laquelle le félin vérifie l'absence de danger avant de commencer à manger[23].

Avec de grosses proies ou éventuellement sur des carcasses, le Chat à pieds noirs peut se nourrir pendant plusieurs heures et consommer d'importantes quantités d'os et de chair comparativement à sa taille. Le félin peut également en détacher ou en cacher une partie pour partir à l'aube ou tirer la carcasse à l'abri. Lorsque la proie est grosse et difficile à transporter, il peut la recouvrir de sable et revenir s'en nourrir la nuit suivante[4].

Une majorité de petites proies[modifier | modifier le code]

Une Alouette bateuleuse au parc national de Namaqua.
L'Alouette bateleuse fait partie des proies du Chat à pieds noirs.

Les animaux pesant entre 30 et 40 grammes, c'est-à-dire majoritairement des rongeurs et des petits oiseaux, représentent 53 % en masse de proie et composent donc l'essentiel du bol alimentaire[23]. Le Chat à pieds noirs chasse des proies plus petites que le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne (le poids moyen des proies par nuit est de 237 ± 105 g, contre 401 ± 358 g pour le Chat sauvage, le nombre de proies capturées est sensiblement le même pour les deux espèces), ce qui réduit la compétition interspécifique. Il parcourt en moyenne plus de kilomètres chaque nuit[32]. Toutefois, et contrairement aux autres petits félins, le Chat à pieds noirs s'attaque également à de grosses proies comparativement à sa taille, telles que l'Outarde korhaan (Afrotis afra) et le Lièvre du Cap (Lepus capensis). Opportuniste, il lui arrive aussi de voler des œufs d'outarde[29] et de manger des carcasses de très jeunes Springboks (Antidorcas marsupialis)[23]. En termes de masse, l'essentiel de ses proies sont des mammifères (72 %) et des oiseaux (26 %) tandis que les invertébrés, les batraciens et les reptiles représentent seulement 2 % de son régime alimentaire[33],[34].

Les gerbilles, les souris et les musaraignes sont les principaux mammifères chassés par le Chat à pieds noirs ; ces petits rongeurs représentent 39 % en masse de proies[23]. En période d'élevage des jeunes, la femelle favorise la capture de petits rongeurs tels Malacothrix typica tandis que le régime alimentaire du mâle est moins sujet à des variations saisonnières : il se pourrait que ce soit un moyen de réduire la compétition intraspécifique lors de l'élevage des jeunes[35]. Les petits oiseaux comptent pour 21 % des proies capturées et sont majoritairement des alouettes, des pipits et des passereaux tel que l'Alouette bateleuse (Mirafra apiata) ou l'Alouette éperonnée (Chersomanes albofasciata). Les insectes et araignées représentent 70,8 % des proies mais ne comptent que pour 1 % du poids total de nourriture[33]. Parmi les insectes chassés par le Chat à pieds noirs figurent les chrysopes, les sauterelles, les criquets, les papillons de nuits et occasionnellement les termites-ailées émergeant de la termitière[23].

Les grosses proies telles que l'Outarde korhaan ou le Lièvre du Cap, qui pèsent respectivement le tiers au double d'un Chat à pieds noirs, composent 32 % du poids total de proies consommées. C'est une situation unique chez les petits félins qui s'attaquent rarement à des proies supérieures à 10 % de leur propre poids. La part des carcasses est également élevée (15 %) ; cependant, l'ensemble des données disponibles sur le régime alimentaire de ce félin proviennent de la même zone d'étude dépourvue de grands prédateurs (lions, hyènes), ce qui laisse de bonnes opportunités aux plus petits animaux de se nourrir sur des charognes[23].

Le Chat à pieds noirs boit uniquement s'il trouve de l'eau. Dans le cas inverse, il semble trouver suffisamment d'apport hydrique dans ses proies[29]. En captivité, le Chat à pieds noirs a besoin d'un accès à l'herbe, sans quoi il perd l'appétit. La présence d'herbes et de feuilles a été notée dans les estomacs de sept Chats à pieds noirs provenant du Botswana mais l'ingestion de végétaux n'a encore jamais été observée dans la nature[23].

Reproduction et élevage des jeunes[modifier | modifier le code]

Un Chat à pieds noirs adulte et un chaton au zoo de Cleveland.
Un Chat à pieds noirs adulte et un chaton au zoo de Cleveland.

Il n'y a pas de saison de reproduction spécifique, bien que la plupart des accouplements aient lieu au printemps de l'hémisphère sud[14]. Comme pour tous les félins, l'accouplement est bref mais fréquent. L'œstrus dure un à deux jours. Cependant, la femelle est réceptive seulement 5 à 10 heures. Il s'agit de la plus courte période d'œstrus chez les félins pour lesquels on dispose de données. Durant cette période, le mâle peut couvrir la femelle jusqu'à une douzaine de fois[36], toutes les 20 à 50 minutes[30]. En l'absence de fécondation, l'œstrus se reproduit tous les 54 jours en moyenne[36].

La chatte met le plus souvent bas entre les mois de décembre et de février (ce qui correspond aux mois d'été dans l'hémisphère sud), après 63 à 68 jours de gestation[12], soit une semaine de plus que le chat domestique. Les portées se composent de un à quatre chatons, deux le plus souvent (une portée de trois chatons est déjà rare)[4]. À la naissance, ils pèsent de 60 à 93 g[36]. La femelle élève seule les petits dans une tanière qui peut être un terrier abandonné par un autre animal, une anfractuosité dans des rochers et parfois une vieille termitière. Cette dernière cachette lui vaut le surnom de « chat des termitières » (Miershooptier)[37]. En captivité, il est nécessaire de fournir une nouvelle boîte-tanière à la femelle tous les six à dix jours, ce qui est une fréquence importante même pour un petit félin. Souvent associé à un comportement hygiéniste, il est possible que ces changements fréquents soient également une adaptation à un milieu riche en prédateurs[30]. L'infanticide et l'abandon sont la première cause de mortalité des jeunes en captivité[38].

Dès les premiers jours après la naissance, la mère peut laisser ses petits seuls dans la tanière pendant plusieurs heures, et les chatons sont probablement adaptés à vivre de longues périodes sans téter. Les chatons rampent et lèvent la tête un jour après la naissance, et à quatre jours ils sont capables de sortir de la tanière en rampant. Les yeux s'ouvrent entre deux et dix jours. Les premiers pas et la première toilette ont lieu vers deux semaines. Entre 14 et 21 jours apparaissent les dents de lait ; les dents adultes apparaissent à l'âge de 145 à 185 jours[30]. À l'âge de cinq semaines, les chatons mangent leurs premières proies, apportées vivantes par leur mère, et qu'ils doivent mettre à mort[37]. Durant cette période, la mère peut rapporter jusqu'à la moitié des proies qu'elle capture à ses petits[14]. Ils sont sevrés à deux mois[30]. Les jeunes deviennent indépendants vers l'âge de trois mois, mais il arrive qu'ils restent quelque temps sur le territoire de leur mère[12],[16]. L'âge de la maturité sexuelle, d'abord évalué à 21 mois, est à présent considéré comme atteint entre huit et douze mois chez la femelle. Le mâle commence à marquer par jet d'urine dès sept mois[30].

Le comportement reproductif du Chat à pieds noirs est adapté à l'environnement difficile dans lequel il vit : des plaines arides, sans arbre ni cachette évidente, exposées à de grands prédateurs. La période de reproduction très courte, la gestation longue, donnant de petites portées, et le développement rapide des chatons en comparaison des autres félins permet de limiter la vulnérabilité aux prédateurs de la femelle et de ses petits dans une période clé de la propagation de l'espèce[30].

Mortalité[modifier | modifier le code]

Un caracal chassant dans le Serengeti.
La prédation du Caracal sur le Chat à pieds noirs est avérée[39].

Du fait de sa petite taille, le Chat à pieds noirs a de nombreux prédateurs naturels, dont les hiboux et les serpents[37], le Chacal à chabraque[37],[39] et le Caracal (Caracal caracal)[39].

Le Chat à pieds noirs est sujet aux maladies respiratoires et rénales en captivité. Une étude menée sur des Chats à pieds noirs élevés en captivité a montré une prévalence de l'amylose de type AA. Sur 38 autopsies effectuées, 33 spécimens présentaient un dépôt amyloïde à différents degrés, et l'amylose était la cause de la mort dans 68 % des cas. N'étant pas d'origine inflammatoire ou due au stress, cette maladie est probablement héréditaire chez cette espèce, et le caractère féroce et irritable du Chat à pieds noirs pourrait simplement en être un symptôme. Par ailleurs, la présence de dépôts amyloïdes a été observée sur les tissus d'un individu sauvage[40].

En captivité, le Chat à pieds noirs peut vivre jusqu'à 15,6 ans[14], bien qu'en moyenne ce félin ne vit que deux à cinq ans[40]. Le record de longévité observé dans la nature est d'environ neuf ans[41] mais l'espérance de vie moyenne est estimée à cinq à six ans, ce qui en ferait un cas assez atypique chez les animaux, les individus captifs vivant moins longtemps que les individus en liberté[40].

Évolution de l'espèce et sous-espèces[modifier | modifier le code]

Le Chat à pieds noirs appartient au genre Felis depuis sa première description par Burchell en 1824 dans Travels Interior of Southern Africa[43],[Note 4]. Ils forment un clade avec les quatre félins suivants : le Chat de la jungle (Felis chaus), le Chat des sables, le Chat sauvage et le Chat domestique. Des travaux effectués sur l'ADN en 2006 et 2007, effectués sur les chromosomes sexuels et l'ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que la lignée du Chat domestique (Felis silvestris catus) a vraisemblablement divergé il y a 3,4 Ma, au Pliocène, dans les déserts et les forêts denses du bassin méditerranéen[42],[44].

Originellement, deux sous-espèces ont été proposées sur des critères phénotypiques et géographiques ; il était supposé que le fleuve Orange constituait une barrière naturelle ayant empêché le mélange de deux populations[44]. On dénommait ainsi[43] :

  • Felis nigripes nigripes Burchell, 1824 : situé au nord de l'aire de répartition (Kalahari botswanais, Namibie et nord du Cap). Le pelage est clair, avec le fond fauve ou blanc cassé et les taches brunâtres ou fauves. Les bandes qui partent de la nuque sont souvent brisées en taches ou en rayures courtes[44]. C'est la plus petite des deux sous-espèces[43]. L'holotype était une peau incomplète observée par Burchell[44].
  • Felis nigripes thomasi Shortridge, 1931 : son aire de répartition recouvre le sud-est de l'Afrique du Sud. Il est légèrement plus gros que Felis nigripes nigripes[43]. Son pelage est plus foncé, de couleur cannelle à chamois avec des taches noires satinées. Les bandes de la nuque sont fortement développées[44]. L'holotype est un squelette et une peau possédés par le muséum Albany[44].

Toutefois, on peut trouver au centre de l'Afrique du Sud, près de Kimberley, des individus possédant des caractéristiques morphologiques proches des deux sous-espèces[45],[44] : les deux formes considérées comme des sous-espèces ne sont probablement que les extrémités d'une variation clinale. En 2017, il est proposé d'invalider les deux sous-espèces et de considérer que le Chat à pieds noirs est une espèce monotypique[44].

Chorologie[modifier | modifier le code]

Habitat et distribution[modifier | modifier le code]

Vue du désert du Karoo.
Le désert du Karoo, habitat naturel du Chat à pieds noirs.

Le Chat à pieds noirs vit dans les déserts semi-arides et la savane. Il aime les régions sèches ouvertes, recouvertes d'herbes hautes avec très peu d'arbres et de buissons ; l'habitat idéal est riche en rongeurs et en oiseaux. Ce félin peut vivre jusqu'à 2 000 mètres d'altitude[35].

On le trouve dans le désert du Karoo et sur une partie du Highveld, mais n'est présent que sur le pourtour du désert du Kalahari. Les zones trop sèches et trop sableuses ne lui conviennent pas, la pluviométrie annuelle est comprise entre 100 et 500 mm[35],[14]. Il est essentiellement présent en Afrique du Sud dans l'État-Libre et dans la province du Cap[12] ainsi qu'en Namibie[35]. Le Chat à pieds noirs est historiquement présent au Botswana mais aucune observation récente n'a été rapportée[35]. Il est peut-être présent dans les pays frontaliers du Mozambique, du Zimbabwe et de l'Angola, bien qu'il n'y ait jamais été signalé[18].

Le Chat à pieds noirs est probablement l'espèce de félin la plus rare d'Afrique. Sa présence est rarement reportée, mais il est difficile de savoir si cela est dû à des effectifs très faibles ou à sa nature discrète et à son habitat hostile qui limitent les possibilités d'observations. Bien que le Chat à pieds noirs soit considéré comme commun en certains points de son aire de répartition[12],[4], sa distribution réduite le range dans la catégorie des animaux rares.

Sa présence est certaine dans les parcs nationaux du Karoo, des Zèbres de montagne et des Éléphants d'Addo en Afrique du Sud et dans le parc du pan de Makgadikgadi au Botswana. Le parc transfrontalier de Kgalagadi et la réserve de chasse du Kalahari central n'ont pour l'instant pas confirmé sa présence[35].

Menaces pesant sur l'espèce[modifier | modifier le code]

Le Chat à pieds noirs est principalement menacé par la réduction de son habitat naturel, due au surpâturage[13]. Ne s'attaquant pas au petit bétail et chassant principalement les rongeurs, il est un atout pour l'agriculture[37],[14]. Toutefois, il arrive qu'il tombe dans les pièges initialement prévus pour le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne, ou qu'il avale les appâts empoisonnés placés à l'attention des chacals[12],[37]. L'intoxication aux pesticides contenus dans les sauterelles, dont il se nourrit, est aussi un facteur de risque[12].

Ce félin ne semble pas menacé par la chasse aux fourrures. Un acheteur de peaux d'Afrique du Sud a précisé que sur les milliers de fourrures de petits mammifères dont il faisait le commerce en une année, seules dix-neuf appartenaient à des Chats à pieds noirs[30].

Les actions de protection à envisager sont la réalisation d'études sur le terrain afin de connaître plus finement sa répartition en Namibie et au Botswana, ainsi que dans les zones les plus sèches de son aire de répartition[35].

Statut légal[modifier | modifier le code]

Carte de répartition de l'espèce
L'espèce est présente dans le sud de l'Afrique uniquement.

Le Chat à pieds noirs est listé comme « vulnérable » dans la liste rouge de l'UICN en 2002 car la population sauvage n'excède pas 10 000 individus, avec une tendance à la décroissance[35]. Placé en Annexe I de la CITES depuis 1975[46], son commerce international est interdit sans autorisation préalable et il est protégé par la loi en Afrique du Sud (classé comme espèce rare[17]) et au Botswana, mais pas en Namibie, au Mozambique ni au Zimbabwe.

Le Chat à pieds noirs étant classé en annexe A du règlement de l'Union européenne concernant la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce[47], sa détention en France est autorisée pour un établissement d'élevage ou de présentation au public d'animaux sauvages (parc zoologique par exemple)[48] ; ces établissements doivent être titulaires d'un certificat de capacité pour l'entretien d'animaux d'espèces non domestiques et obtenir une autorisation de détention d'animaux d'espèces non domestiques[49],[50].

Élevage conservatoire[modifier | modifier le code]

Présence en captivité[modifier | modifier le code]

Un Chat à pied noirs au zoo de Wuppertal en Allemagne.
Un Chat à pied noirs au zoo de Wuppertal en Allemagne.

Le Chat à pieds noirs est l'objet d'un programme d'élevage européen en captivité (EEP)[51] et d'un Programme américain pour les espèces menacées (SSP)[52].

Roland Lindemann réussit pour la première fois à faire se reproduire le Chat à pieds noirs au Catskill Game Farm, un zoo des États-Unis, en 1960[11]. En Europe, le zoo de Wuppertal reçoit ses premiers spécimens en 1957 et réussit pour la première fois à reproduire ces félins en captivité en 1963. Plus de 145 chatons y sont nés en 78 portées différentes, ce qui a permis de collecter de nombreuses informations sur la reproduction (gestation, œstrus, maturité sexuelle) du Chat à pieds noirs[53]. La majorité des Chats à pieds noirs en captivité y sont détenus[30] et depuis 1993, le zoo de Wuppertal a la responsabilité du studbook international. Publié en deux langues tous les ans ou tous les deux ans, ce registre contient toutes les informations concernant les chats en captivité, les naissances, les décès, les transferts d'une institution à un autre et également plusieurs analyses génétiques et statistiques. En juillet 1996, il y avait 68 chats détenus dans 17 institutions nord-américaines, européennes et africaines[30]. En juillet 2011, 74 étaient détenus dans 23 institutions situées en Allemagne, Arabie saoudite, États-Unis, Royaume-Uni et Afrique du Sud. Entre 1964 et juillet 2011, 726 individus ont été enregistrés dans le studbook international[53].

Des naissances sont annoncées par le zoo de Cleveland, dont le couple reproducteur Godiva et Wyatt, issu du zoo Henry Doorly à Omaha dans le Nebraska, a déjà donné naissance à deux portées depuis 2009[54]. En 2011, le zoo de Fresno Chaffee en Californie annonce des naissances consécutives aux recommandations de l'Association des zoos et des aquariums (AZA)[55] ; de même en 2012 le zoo de Brookfield annonce sa première naissance depuis son acquisition d'un couple en 2009, dont l'abandon par la femelle a nécessité un nourrissage au biberon de l'unique chaton[56].

Depuis quelques années, les populations détenues dans les zoos européens ont commencé à décroître. D'une part, le Chat à pieds noirs est sujet à l'Amylose de type AA, une maladie encore mal connue, dont l'un des facteurs aggravants pourrait être le stress. Par ailleurs, les espaces zoologiques ont moins d'intérêts à conserver des petits félins car ceux-ci sont moins actifs dans la journée et donc moins attractifs pour le public[57]. L'avenir de l'espèce en espace zoologique est menacé, la diversité génétique de l'espèce n'est que de 84 %[Note 5] et les modèles prévisionnels font chuter ce ratio à 57 % à la fin du XXIe siècle[58]. L'introduction de nouvelles lignées est donc nécessaires à la survie de l'espèce en captivité et l'utilisation de techniques de procréation médicalement assistée est envisagée comme un moyen de renforcer le patrimoine génétique du Chat à pieds noirs sans prélèvement de spécimens sauvages dans la nature[58],[59].

Équipements requis[modifier | modifier le code]

Un Chat à pieds noirs du zoo de Brookfield.
L'enclos d'un Chat à pieds noirs reproduit un habitat rocheux et aride comme ici au zoo de Brookfield.

Le Chat à pieds noirs est une espèce difficile à élever dans un parc zoologique. La mortalité est élevée chez les jeunes comme chez les adultes[30]. L'Association mondiale des zoos et des aquariums (WAZA) donne les recommandations suivantes pour le bien-être de l'animal[61] :

  • L'enclos doit comporter un abri chauffé (18 à 26 °C) et disposant d'une lampe infrarouge permettant de garder l'endroit chaud et de maintenir une humidité relative inférieure à 50 %, idéalement 35 % : un Chat à pieds noirs soumis à une atmosphère trop humide peut développer des maladies respiratoires[11]. La superficie de cet enclos doit être au minimum de 10 m2 pour un couple et 4 m2 doivent être ajoutés pour chaque individu supplémentaire[62].
  • L'enclos extérieur doit reproduire l'habitat aride de ce félin. Le sol en béton ou en époxy recouvert de sable doit être planté d'herbes et de petits buissons. Des structures élevées tels que des rochers ou des branches d'arbre feront office de point d'observation ou de repos. Il est recommandé de fournir plusieurs cachettes (boîtes en bois, trou dans une souche…) et de changer fréquemment les plantes qui sont des points de marquages olfactifs. La superficie de cet enclos doit être au minimum de 10 m2 pour un couple et 4 m2 doivent être ajoutés pour chaque individu supplémentaire[62]

L'alimentation doit être variée (mammifères, oiseaux) afin de minimiser les risques rénaux[63]. Ce félin doit être gardé à l'intérieur lorsque la température descend en dessous de °C[11]. Les Chats à pieds noirs peuvent être gardés en couple, mais le mâle doit être séparé de la femelle lors de la naissance et l'allaitement des chatons. Les jeunes doivent être retirés de l'enclos à l'âge de cinq à sept mois[61].

Les Chats à pieds noirs montrent de l'intérêt pour les mêmes jouets que les chats domestiques comme les balles en plastique par exemple. Une étude menée en 2004 sur six chats détenus dans un zoo a révélé que l'emploi d'objets imprégnés d'odeurs de proie ou de cataire peut être un moyen efficace d'enrichir l'environnement des félins captifs[64].

Neuf comportements différents ont pu être identifié dans les zoos : la marche rapide, la marche, le jeu, la toilette, manger, être attentif, se reposer, dormir, se cacher. Deux pics d'activités ont été mis en relief par l'observation de caméras de surveillance dans les enclos des Chats à pieds noirs : un premier pic entre trois heures et neuf heures du matin et un second entre six heures et neuf heures du soir. Si se nourrir et se toiletter sont des activités constantes à toute heure, dormir ou être en alerte subissent de grandes variations au cours d'une journée[57].

Reproduction in vitro et insémination artificielle[modifier | modifier le code]

En 2011, les équipes de l'Audubon Center for Research of Endangered Species ont annoncé la naissance de deux chatons, nés d'embryons congelés conçus in vitro en 2005 à partir de sperme congelé prélevé en 2003. La mère porteuse était une Chatte à pieds noirs[65]. Un an plus tard, une Chatte à pieds noirs, issue de la même série d'embryons congelés, naît d'une chatte domestique. Ces deux espèces font partie du même clade et ont une biologie reproductrice proche (temps de gestation similaire par exemple). Bien qu'élevée par un animal domestique, la petite femelle, nommée Crystal, a un comportement comparable à n'importe quel membre de son espèce[66].

Après ces deux avancées, l'Audubon Nature Institute envisage le clonage en utilisant des cellules de peau d'un Chat à pieds noirs et un ovocyte de chat domestique. Un autre domaine d'expérimentation est l'utilisation de chatte domestique comme mère porteuse pour des espèces de félins moins proches génétiquement, et le centre de recherche tente à présent l'implantation d'embryons de Chat rubigineux (Prionailurus rubiginosus)[66].

Des échantillons de sperme ont été collectés dans la nature par électroéjaculation par les membres du Lindner Center for Conservation and Research of Endangered Wildlife (CREW)[67] en collaboration avec le Black-footed Cat Working Group[58]. Une première opération en Afrique du Sud a permis l'obtention de 97 échantillons de sperme récoltés sur cinq Chats à pieds noirs[67]. La moitié des prélèvements est destinée aux États-Unis, l'autre moitié est conservée au National Zoo's Wildlife Biological Resource Centre à Pretoria en Afrique du Sud. Des prélèvements sanguins et fécaux ont également été réalisés et les données obtenues ont permis d'améliorer les connaissances sur la biologie reproductive du Chat à pieds noirs. L'insémination artificielle est envisagée, bien qu'elle ne soit encore qu'au stade de la recherche pour cette espèce[58].

Ces travaux permettent d'ouvrir une nouvelle voie pour l'élevage conservatoire, en permettant de réutiliser le patrimoine génétique des espèces menacées, même des années après leur collecte[65]. L'insémination artificielle, la fécondation in vitro et le transfert d'embryon sont des techniques qui permettent de réunir des couples captifs incompatibles (comportement agressif par exemple), d'éviter le stress du transport des couples de félins ou d'apporter « du sang neuf » sans avoir à prélever un félin dans la nature. Des modèles informatiques suggèrent qu'introduire deux fondateurs tous les cinq ans pendant une cinquantaine d'années dans une population d'une centaine de félins captifs permettrait une diversité génétique comparable à celle d'une population de 400 individus[59].

Le Chat à pieds noirs dans la culture[modifier | modifier le code]

Folklore[modifier | modifier le code]

Dans les légendes San du Kalahari, le Chat à pieds noirs est un animal téméraire qui attaque les girafes en transperçant leurs jugulaires. Même les chatons ont la réputation d'être féroces et opiniâtres comme leurs parents[23]. Bien que n'hésitant pas à s'attaquer à des proies plus volumineuses que lui, les recherches ex situ menées par le docteur Alex Sliwa ont montré que le Chat à pieds noirs ne s'attaquerait jamais à une proie aussi grosse[68].

Le Black-footed Cat Working Group[modifier | modifier le code]

Logo du Black-footed Cat Working Group.
Logo du Black-footed Cat Working Group.

Le Chat à pieds noirs, comme la plupart des petits félins, est très peu étudié par la communauté scientifique : entre 1986 et 2007, seules 4 publications ont été réalisées tandis que sur la même période 116 publications prenaient le lion comme sujet[41],[69]. Le Black-footed Cat Working Group (BFCWG) est une organisation pluridisciplinaire issue de l'association de chercheurs du San Diego Zoo Safari Park, du zoo de Cologne, du zoo de Wuppertal, de l'Université de l'Illinois et du McGregor Museum qui travaille à améliorer la compréhension de la biologie reproductive, de l'écologie, de la santé et de la génétique de cette espèce[70].

De 1993 à 1998, le zoologiste Alex Sliwa a entrepris la toute première étude sur le terrain consacrée aux Chats à pieds noirs[8]. Le terrain de recherche est la réserve de chasse de Benfontein près de Kimberley dans la province de Cap-du-Nord en Afrique du Sud. Le projet a consisté dans un premier temps à réaliser un comptage de nuit des félins présents dans l'aire d'étude, puis à les capturer afin de relever leurs caractéristiques physiques (poids, taille, sexe, etc.), enfin de les équiper d'un collier émetteur. Les félins ont été accoutumés à la présence du véhicule tout-terrain afin de pouvoir les observer à une distance de quinze à trente mètres. Vingt-et-un Chats à pieds noirs ont été suivis pendant 1 600 heures et cela a apporté de considérables connaissances sur le comportement de l'espèce[71].

En 2005, de nouvelles études prennent place à Benfontein dans le but d'obtenir des données à long terme. Le mode opératoire est le même que dans les années 1990, avec l'emploi de colliers émetteurs, d'habituation des félins aux véhicules et de collecte d'échantillons biologiques (sang, sperme par exemple)[72],[41]. En 2009, la ferme à gibier et ovin de Nuwejaarsfontein située près de De Aar est choisie comme nouvelle aire d'étude[72], puis en 2012, la ferme à ovin de Biesiesfontein située près de Victoria West s'ajoute aux deux autres zones de recherche[73].

Philatélie[modifier | modifier le code]

Le Chat à pieds noirs est une figure plutôt rare en philatélie. En 1988, le Transkei, État autonome lors de l'apartheid, édite une série de quatre timbres sur les animaux en danger où figure le Chat à pieds noirs, ainsi qu'une carte prétimbrée[74]. Dans la poste du Botswana, il est représenté une première fois en 1992 dans une série sur la faune, puis en 2005 il fait l'objet d'une série de six timbres et de blocs en collaboration avec le WWF[75] ; l'un des timbres de cette série est par la suite réimprimé sur le bord d'un bloc de Sao Tomé-et-Principe en 2010 à l'occasion d'une série sur les timbres du WWF[76]. En 2011, le Chat à pieds noirs est présent dans une série de cinq timbres sur les petits félins d'Afrique éditée en 2011 par l'Afrique du Sud[77].

Le Cambodge lance en 1996 une série de timbres sur les petits félins où figure le Chat à pieds noirs ; de même, la Namibie réalise une série similaire en 1997[78]. Le Liberia édite un timbre à l'effigie du Chat à pieds noirs dans une série de 13 timbres sur les félins sauvages de 1999[79], la République démocratique du Congo fait de même en 2000[80]. En 2009, il est représenté dans un bloc accompagnant une série de six timbres de l'Union des Comores dédiée aux félins sauvages et à la race sokoké[81],[82].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Excepté Small spotted cat, ils signifient tous littéralement « chat à pieds noirs ».
  2. Le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne est souvent désigné comme Chat ganté (F. s. lybica) dans les ouvrages. L'aire de répartition de cette sous-espèce a été réduite à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient à la suite de recherches génétiques en 2006 : elle ne peut donc recouvrir celle du Chat à pied noirs.
  3. La peau des félins est pigmentée de façon identique à sa robe. La peau d'un félin tondu laisse donc apparaître les marques de couleurs. Cela est aisément vérifiable sur certaines races de chats domestiques sans poil, comme le sphynx.
  4. Il est possible de consulter Travels Interior of Southern Africa sur internet [(en) texte intégral (page consultée le 12 juin 2013)].
  5. À titre de comparaison, dans le cadre du programme américain pour les espèces menacées, la diversité génétique doit être maintenue à au moins 90 % pour assurer une population pérenne.

Références[modifier | modifier le code]

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Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Portrait d'un Chat à pieds noirs au zoo de Cincinnati.
Chat à pieds noirs du zoo de Cincinnati.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]