« Pierre Belon » : différence entre les versions
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| image = Belon Pierre 1517-1564.jpg |
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| légende = Pierre Belon, à {{unité| |
| légende = Pierre Belon, à {{unité|36|ans}}<ref>[https://www.biodiversitylibrary.org/page/52885483 Le portrait original dans les ''Observations'' (1553)]</ref>, dessiné et gravé par [[Ambroise Tardieu (graveur)|Ambroise Tardieu]], d'après le portrait des ''Observations'' |
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'''Pierre Belon'''<ref name=Bellonius/>, né en [[1517 en science|1517]] au lieu-dit La [[Souletière]] à [[Cérans-Foulletourte]] près du [[Le Mans|Mans]] |
'''Pierre Belon'''<ref name=Bellonius/>, né en [[1517 en science|1517]] au lieu-dit La [[Souletière]] à [[Cérans-Foulletourte]] près du [[Le Mans|Mans]] et mort en {{date|avril 1564|en science}}, est un [[naturaliste]] [[France|français]]. Esprit très en avance sur son époque, il est considéré comme l'un des plus grands scientifiques du {{s-|XVI}}. |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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D'origine modeste, Belon devient [[apothicaire]] auprès d'éminents [[clergé |ecclésiastique]]s : l'évêque du Mans, [[René du Bellay]]<ref name="j">[[Jean-Marie Pelt]], « |
D'origine modeste, Belon devient [[apothicaire]] auprès d'éminents [[clergé |ecclésiastique]]s : l'évêque du Mans, [[René du Bellay]]<ref name="j">[[Jean-Marie Pelt]], « Pierre Belon, les crocodiles et les platanes », dans ''La cannelle et le panda'', Fayard, 1999 {{ISBN|978-2213-60466-4}}</ref>, [[Guillaume du Prat]]<ref name=voirEHG/> et l'archevêque de [[Lyon]], [[François II de Tournon]]. Cela lui permet de se consacrer à ses recherches scientifiques. |
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Il suit les cours de [[botanique]] de [[Valerius Cordus]] à [[Wittenberg]] et voyage avec lui en [[Allemagne]]. On raconte qu'il est arrêté à son retour, soupçonné de [[luthéranisme]] ; mais un admirateur de Ronsard fait libérer Belon, ami du poète<ref name=selonMorren/>. Il s'intéresse aussi à l'[[ichtyofaune]] et écrit l'un des premiers traités illustrés sur les poissons des cours d'eau de France. |
Il suit les cours de [[botanique]] de [[Valerius Cordus]] à [[Wittenberg]] et voyage avec lui en [[Allemagne]]. On raconte qu'il est arrêté à son retour, soupçonné de [[luthéranisme]] ; mais un admirateur de Ronsard fait libérer Belon, ami du poète<ref name=selonMorren/>. Il s'intéresse aussi à l'[[ichtyofaune]] et écrit l'un des premiers traités illustrés sur les poissons des cours d'eau de France. |
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=== Voyage au Levant === |
=== Voyage au Levant === |
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[[Fichier:Lombards Library 016.jpg|vignette|upright=1.7|La ville d'Alexandrie, illustration des ''Observations de plusieurs singularités'', 1553]] |
[[Fichier:Lombards Library 016.jpg|vignette|upright=1.7|La ville d'Alexandrie, illustration des ''Observations de plusieurs singularités'', 1553]] |
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Belon accompagne ensuite deux ambassadeurs de [[François Ier (roi de France)|{{nobr|François {{Ier}}}}]] auprès de [[Soliman le Magnifique|{{nobr|Soliman {{Ier}}}} le Magnifique]]. Il parcourt le [[Levant (Moyen-Orient)|Levant]] de [[1546]] à [[1549]]. Ce voyage en [[Grèce]] où il visite le [[mont Athos]], en [[Turquie]], en [[Égypte]], où il explore [[Alexandrie]] et [[Le Caire]], en [[Judée]], en [[Arabie]] et en [[Palestine]] par l'[[isthme de Suez]], permet à Belon de rapporter un grand nombre d'observations sur l'[[histoire naturelle]] |
Belon accompagne ensuite deux ambassadeurs de [[François Ier (roi de France)|{{nobr|François {{Ier}}}}]] auprès de [[Soliman le Magnifique|{{nobr|Soliman {{Ier}}}} le Magnifique]]. Il parcourt le [[Levant (Moyen-Orient)|Levant]] de [[1546]] à [[1549]]. Ce voyage en [[Grèce]] où il visite le [[mont Athos]], en [[Turquie]], en [[Égypte]], où il explore [[Alexandrie]] et [[Le Caire]], en [[Judée]], en [[Arabie]] et en [[Palestine (région)|Palestine]] par l'[[isthme de Suez]], permet à Belon, curieux de tout, de rapporter un grand nombre d'observations sur l'[[histoire naturelle]] ainsi qu'en [[archéologie]] et sur les mœurs des habitants. Ainsi, il s'intéresse aux procédés employés pour la [[Momie|momification]] des corps. Il s'intéresse notamment à l'usage de l'[[opium]] fait par les Turcs. |
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Il s'agit de l'un des premiers voyages [[histoire naturelle|naturalistes]] de l'histoire. Il s'arrête ainsi dans les [[Îles grecques]], à la recherche des plantes décrites par [[Dioscoride]]. Il revient en France en 1549, et obtient du roi [[Henri II de France|Henri II]] une pension de deux cents écus, qui lui permet de poursuivre ses recherches. Il relate son voyage dans ''Voyage au Levant, les observations de Pierre Belon du Mans, de plusieurs singularités et choses mémorables, trouvées en Grèce, Turquie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges'', édité en [[1553]]<ref name="j" />. |
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=== Fin de vie === |
=== Fin de vie === |
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Belon fait un autre voyage, en 1557, en Italie, en Savoie, dans le Dauphiné et en Auvergne<ref name=voirMorren7/>. |
Belon fait un autre voyage, en 1557, en Italie, en Savoie, dans le Dauphiné et en Auvergne<ref name=voirMorren7/>. |
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[[Charles IX de France|Charles IX]] lui fournit un logement au [[château de Madrid]] |
[[Charles IX de France|Charles IX]] lui fournit un logement au [[château de Madrid]] dans le [[bois de Boulogne]]. |
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Il meurt de façon mystérieuse à {{unité|49|ans}}, sans doute assassiné par un rôdeur en avril 1564, alors qu'il traverse le bois de Boulogne. |
Il meurt de façon mystérieuse à {{unité|49|ans}}, sans doute assassiné par un rôdeur en {{date-|avril 1564}}, alors qu'il traverse le bois de Boulogne. |
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== Contributions == |
== Contributions == |
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=== Animaux marins === |
=== Animaux marins === |
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⚫ | Il publie de remarquables études sur les animaux marins : ''L'histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du daulphin, et de plusieurs autres de son espèce'', en 1551, et ''La Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts représentez au plus près du naturel'', en 1555. Le terme de [[poisson]] y regroupe tous les animaux marins : de la [[baleine]] à l'[[otarie]], du [[crustacé]] à l'[[anémone]] en passant par l'[[hippopotame]] ou la [[loutre]]. Il semble probable qu'il rassemble là les animaux considérés par l'[[Église catholique romaine|Église catholique]] comme [[Religion et alimentation#Le catholicisme|consommables les jours maigres]]. Mais cette hypothèse n'explique pas pourquoi il évoque même le [[Chamaeleonidae|caméléon]]. Malgré cela, il tente d'établir un embryon de [[classification]], notamment en évoquant les ''vrais poissons'' et leurs subdivisions basées sur des observations anatomiques : [[cartilage]] ou squelette osseux, [[ovipare]] ou [[Viviparité|vivipare]]. Sa classification est meilleure que celle de [[Guillaume Rondelet]] (publiée trois ans après la sienne) et mieux observée. Pierre Belon décrit, pour la première fois en [[Europe]], de nombreux animaux alors inconnus. Il décrit environ {{unité|110|espèces}} de poissons. |
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⚫ | Il publie de remarquables études sur les animaux marins : ''L'histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du daulphin, et de plusieurs autres de son espèce'', en 1551, et ''La Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts représentez au plus près du naturel'', en 1555. Le terme de [[poisson]] y regroupe tous les animaux marins : de la [[baleine]] à l'[[otarie]], du [[crustacé]] à l'[[anémone]] en passant par l'[[hippopotame]] ou la [[loutre]]. Il semble probable qu'il rassemble là les animaux considérés par l'[[Église catholique romaine|Église catholique]] comme [[Religion et alimentation#Le catholicisme|consommables les jours maigres]]. Mais cette hypothèse n'explique pas pourquoi il évoque même le [[Chamaeleonidae|caméléon]]. Malgré cela, il tente d'établir un embryon de [[classification]], notamment en évoquant les ''vrais poissons'' et leurs subdivisions basées sur des observations anatomiques : [[cartilage]] ou squelette osseux, [[ovipare]] ou [[vivipare]]. Sa classification est meilleure que celle de [[Guillaume Rondelet]] (publiée trois ans après la sienne) et mieux observée. Pierre Belon décrit, pour la première fois en [[Europe]], de nombreux animaux alors inconnus. Il décrit environ {{unité|110|espèces}} de poissons. |
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=== Oiseaux === |
=== Oiseaux === |
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Son ''Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel'' de 1555 est supérieure. Dans ce traité, de {{unité|381|pages}}, il décrit tous les oiseaux qu'il connaît. Il les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eau, les omnivores, les petits oiseaux, subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores. L'ouvrage comporte {{unité|14|gravures}}. |
Son ''Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel'' de 1555 est supérieure. Dans ce traité, de {{unité|381|pages}}, il décrit tous les oiseaux qu'il connaît. Il les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eau, les omnivores, les petits oiseaux, subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores. L'ouvrage comporte {{unité|14|gravures}}. |
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Belon connaît moins de langues que [[Conrad Gessner]], mais, ses observations sont bien meilleures, étayées notamment par des observations dans la nature, ainsi que des |
Belon connaît moins de langues que [[Conrad Gessner]], mais, ses observations sont bien meilleures, étayées notamment par des observations dans la nature, ainsi que des descriptions anatomiques résultant manifestement de nombreuses dissections. Il compare les becs et les serres, tente de rassembler des formes anatomiques communes. Il compare le squelette d'un être humain et d'un oiseau, ce qui est la première tentative d'[[anatomie comparée]]<ref name=Pavlov/>. Cette idée ne sera reprise que quelques centaines d'années plus tard par [[Félix Vicq d'Azir]] et [[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]]. Mais Belon lui-même n'exploite que fort peu ses observations sur les similarités entre ces deux squelettes et n'en tire pas de conclusion pratique. De plus, il commet des erreurs notables, comme de placer les [[chauve-souris|chauves-souris]] dans la catégorie des oiseaux. |
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Son livre est maintes fois vanté dans les siècles suivants, pourtant il reste presque ignoré par ses contemporains car, la même année, paraît l’''Historia animalium'' de [[Conrad Gessner]]. Parfois des descriptions de certaines espèces ne coïncident pas avec les illustrations<ref>[http://ibis-chauve.blogspot.com.es/2013/05/histoire-dune-confusion-i-1555.html Premières descriptions de l'ibis chauve]</ref>, ce qui porte confusion chez les auteurs ultérieurs<ref>[http://ibis-chauve.blogspot.com.es/2013/05/histoire-dune-confusion-ii-1603.html Confusion sur Phalacrocorax belloni]</ref>. |
Son livre est maintes fois vanté dans les siècles suivants, pourtant il reste presque ignoré par ses contemporains car, la même année, paraît l’''Historia animalium'' de [[Conrad Gessner]]. Parfois des descriptions de certaines espèces ne coïncident pas avec les illustrations<ref>[http://ibis-chauve.blogspot.com.es/2013/05/histoire-dune-confusion-i-1555.html Premières descriptions de l'ibis chauve]</ref>, ce qui porte confusion chez les auteurs ultérieurs<ref>[http://ibis-chauve.blogspot.com.es/2013/05/histoire-dune-confusion-ii-1603.html Confusion sur Phalacrocorax belloni]</ref>. |
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[[Image:Pinus Belon 1533.png|thumb|''[[Pinus]]'', ''De Arboribus Coniferis'' (1533).]] |
[[Image:Pinus Belon 1533.png|thumb|''[[Pinus]]'', ''De Arboribus Coniferis'' (1533).]] |
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Il s'intéresse également à la [[botanique]] et, notamment, à l'acclimatation des végétaux exotiques. Il publie, en [[1553]], un traité sur les [[conifère]]s et autres végétaux à feuillage persistant (''De arboribus coniferis, resiniferis, aliisque, nonnullis sempiterna fronde virentibus...''), l'un des premiers traités sur ces végétaux. En [[1558]], il préconise dans ''Les Remonstrances sur le défault du [[labour]] et culture des plantes et de la cognoissance d'icelles...'' l'acclimatation des végétaux exotiques ; c'est lui d'ailleurs, qui, le premier en [[France]], sème des [[platane]]s. |
Il s'intéresse également à la [[botanique]] et, notamment, à l'acclimatation des végétaux exotiques. Il publie, en [[1553]], un traité sur les [[conifère]]s et autres végétaux à feuillage persistant (''De arboribus coniferis, resiniferis, aliisque, nonnullis sempiterna fronde virentibus...''), l'un des premiers traités sur ces végétaux. En [[1558]], il préconise dans ''Les Remonstrances sur le défault du [[labour]] et culture des plantes et de la cognoissance d'icelles...'' l'acclimatation des végétaux exotiques ; c'est lui d'ailleurs, qui, le premier en [[France]], sème des [[platane]]s. |
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On lui doit l'introduction en France de l'[[arbre de Judée]], du [[chêne-liège]], du [[pistachier]], du [[cèdre]], du [[jujubier]] |
On lui doit l'introduction en France de l'[[arbre de Judée]], du [[chêne-liège]], du [[pistachier]], du [[cèdre]], du [[jujubier]], du [[genévrier d'orient]], et de la [[myrte]]. Dans ses descriptions de botanique, sans doute influencé par ses connaissances d'apothicaire, il accorde une grande attention aux propriétés thérapeutiques des végétaux qu'il cite. |
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Il est le premier à citer de nombreuses plantes du [[Moyen-Orient]] comme ''[[Platanus orientalis]]'', ''[[Umbilicus pendulinus]]'', connu aussi sous le nom de ''cotyledon'', ''[[Acacia vera]]'', ''[[Caucalis orientalis]]'', etc. Il s'intéressera à l'acclimatation du |
Il est le premier à citer de nombreuses plantes du [[Moyen-Orient]] comme ''[[Platanus orientalis]]'', ''[[Umbilicus pendulinus]]'', connu aussi sous le nom de ''cotyledon'', ''[[Acacia vera]]'', ''[[Caucalis orientalis]]'', etc. Il s'intéressera à l'acclimatation du platane d'Anatolie dans le domaine de Touvoie, qui ne réussira que lorsque [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] le fera planter dans le jardin du Roi<ref name="j" />. |
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== Œuvres == |
== Œuvres == |
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[[File:Belon, Pierre – Portraits d'oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes, d'Arabie et Egypte, 1557 – BEIC 6910877.jpg|thumb|''Portraits d'oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes, d'Arabie et Egypte'', 1557]] |
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=== Œuvres originales === |
=== Œuvres originales === |
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* [https://www.biodiversitylibrary.org/page/4748751 ''L’histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du Daulphin, et de plusieurs autres de son espèce, observée par Pierre Belon du Mans''], Paris, R. Chaudière, 1551 |
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* [ |
* [https://archive.org/details/petribelloniicen00belo ''De aquatilibus libri duo cum iconibus ad vivam ipsorum effigiem quoad ejus fieri potuit expressis''] [« Deux livres sur les êtres aquatiques, avec des images les représentant vivants autant qu’il a été possible »], Paris, Ch. Estienne, 1553 |
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* [ |
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8608304q ''De arboribus coniferis resiniferis, aliis quoque nonnullis sempiterna fronde virentibus''], Paris, G. Cavellat, 1553 |
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* [ |
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86083039 ''De admirabili operum antiquorum et rerum suspiciendarum praestantia liber primus. De medicato funere seu cadavere condito et lugubri defunctorum ejulatione liber secundus. De medicamentis nonnullis servandi cadaveris vim obtinentibus liber tertius''], Paris, G. Cavellat, 1553 |
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* [ |
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550056516 ''La nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraictz représentez au plus près du naturel''], Paris, Ch. Estienne, 1555 |
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** Philippe Glardon, ''L'histoire naturelle au |
** Philippe Glardon, ''L'histoire naturelle au {{s-|XVI}} : introduction, étude et édition critique de La nature et diversité des poissons de Pierre Belon (1555)'', Genève, Droz, 2011 {{ISBN|9782600014380|2600014381}} |
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* [http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?00907 ''L’histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel''], escrite en sept livres, 1555<ref>Sur ce livre : Stéphane Schmitt, [http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/zoologie.htm « |
* [http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?00907 ''L’histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel''], escrite en sept livres, 1555<ref>Sur ce livre : Stéphane Schmitt, [http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/zoologie.htm « Introduction »] à ''Pierre Belon'' (1517-1564) ''L’Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel'', escrite en sept livres, Paris, G. Cavellat, 1555.</ref> |
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** Édition en fac-similé avec introduction et notes par Philippe Glardon, Genève, Droz (T.H.R. 306), 1997 |
** Édition en fac-similé avec introduction et notes par Philippe Glardon, Genève, Droz (T.H.R. 306), 1997 |
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* ''Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, rédigées en trois livres'', Paris, G. Corrozet, 1553{{Article détaillé|Les Observations (Pierre Belon){{!}}''Les Observations'' (Pierre Belon)}} |
* ''Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, rédigées en trois livres'', Paris, G. Corrozet, 1553{{Article détaillé|Les Observations (Pierre Belon){{!}}''Les Observations'' (Pierre Belon)}} |
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** [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k536173 ''Plurimarum singulari & memorabilium rerum in Graecia, Asia, Aegypto, Iudae, Arabia, aliisq. exteris provinciis ab ipso conspectarum observationes : Tribus libris expressae ; De neglecta stirpium cultura, atque earum cognitione libellus''], trad. [[Charles de L'Écluse]], Anvers, Christophe Plantin, 1589 — Aussi dans ''Exoticorum libri decem'' de de L'Écluse, 1605, [http://bibdigital.rjb.csic.es/ing/Libro.php?Libro=4727&Pagina=489 {{p.|489}}] |
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** ''Les observations de plusieurs singularites & choses memorables, trouvees en Grece, Asie, Judee, Égypte, Arabie, & autres pays etranges, redigees en trois livres. Revues derechef, & augmentees de figures, avec une nouvelle table de toutes les matieres traitees en iceux'', Anvers, Jean Steelsius ([[Christophe Plantin]]), 1555 |
** ''Les observations de plusieurs singularites & choses memorables, trouvees en Grece, Asie, Judee, Égypte, Arabie, & autres pays etranges, redigees en trois livres. Revues derechef, & augmentees de figures, avec une nouvelle table de toutes les matieres traitees en iceux'', Anvers, Jean Steelsius ([[Christophe Plantin]]), 1555 |
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** Édition en allemand dans : [[Heinrich Eberhard Gottlob Paulus]] (dir.), [http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/paulus1792ga ''Sammlung der merkwürdigsten Reisen in den Orient''], Iena, Cuno, 1792–1803 |
** Édition en allemand dans : [[Heinrich Eberhard Gottlob Paulus]] (dir.), [http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/paulus1792ga ''Sammlung der merkwürdigsten Reisen in den Orient''], Iena, Cuno, 1792–1803 |
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** ''Voyage au Levant (1553). Les observations de Pierre Belon du Mans'', texte établi et présenté par Alexandra Merle, [[Chandeigne]], 2001 |
** ''Voyage au Levant (1553). Les observations de Pierre Belon du Mans'', texte établi et présenté par Alexandra Merle, [[Chandeigne]], 2001 |
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** ''Travels in the Levant : the observations of Pierre Belon of Le Mans on many singularities and memorable things found in Greece, Turkey, Judaea, Egypt, Arabia and other foreign countries (1553)'', dir. Alexandra Merle et James Hogarth, Kilkerran, Scotland, Hardinge Simpole, 2012 |
** ''Travels in the Levant : the observations of Pierre Belon of Le Mans on many singularities and memorable things found in Greece, Turkey, Judaea, Egypt, Arabia and other foreign countries (1553)'', dir. Alexandra Merle et James Hogarth, Kilkerran, Scotland, Hardinge Simpole, 2012 |
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* ''Portraicts d’oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes d’Arabie et d’Égypte observez par P. Belon du Mans, le tout enrichi de quatrains pour la plus facile cognoissance des Oyseaux et autres portraicts, plus y est adjousté la Carte du Mont Attos et du Mont Sinay pour l’intelligence de leur religion'', Paris, G. Cavellat, 1557. |
* [https://archive.org/details/portraitsdoisea00belogoog ''Portraicts d’oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes d’Arabie et d’Égypte observez par P. Belon du Mans, le tout enrichi de quatrains pour la plus facile cognoissance des Oyseaux et autres portraicts, plus y est adjousté la Carte du Mont Attos et du Mont Sinay pour l’intelligence de leur religion''], Paris, G. Cavellat, 1557. |
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* [ |
* [https://books.google.com/books?id=_7Gjjt6zCCUC&printsec=frontcover ''Les Remonstrances sur le default du labour et culture des plantes, et de la cognoissance d'icelles, contenant la maniere d'affranchir et appriuoiser les arbres sauuages''], 1558{{Commentaire biblio|Premier ouvrage d'agriculture écrit en langue française<ref name=voirDuport66/>. Belon se concentre sur les arbres sauvages ; il propose d'en apprivoiser plusieurs.}} |
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** [ |
** [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k536173/f514.image ''De neglecta stirpium cultura, atque earum cognitione libellus : edocens qua ratione siluestres arbores cicurari & mitescere queant''], trad. Charles de L'Écluse, Christophe Plantin, 1589 |
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* ''Cronique de P. Belon du Mans, médecin'', manuscrit 4651, Bibliothèque de l'Arsenal{{Commentaire biblio|Réécrite plusieurs fois, cette œuvre (1562-1565) défend le camp catholique. Belon y reprend les matériaux de sa relation de voyage, qu'il utilise comme autant d'arguments.}} |
* ''Cronique de P. Belon du Mans, médecin'', manuscrit 4651, Bibliothèque de l'Arsenal{{Commentaire biblio|Réécrite plusieurs fois, cette œuvre (1562-1565) défend le camp catholique. Belon y reprend les matériaux de sa relation de voyage, qu'il utilise comme autant d'arguments.}} |
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** Édition critique par Monica Barsi : ''L'énigme de la Chronique de Pierre Belon'', Milan, Edizioni universitarie di lettere (Sezione di francesistica), 2001, {{nb p.|390}} {{ISBN|88-7916-168-7}} |
** Édition critique par Monica Barsi : ''L'énigme de la Chronique de Pierre Belon'', Milan, Edizioni universitarie di lettere (Sezione di francesistica), 2001, {{nb p.|390}} {{ISBN|88-7916-168-7}} |
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* ''Histoire des plantes de M. [[Leonhart Fuchs|Leonhart Fuschsius]], avec les noms grecs, latins, & francoys. Augmentees de plusieurs portraictz, avec ung extraict de leurs vertuz (en lieu, & temps) des plus excellens Autheurs. Nouvellement traduict en francoys par Pierre Belon''<ref name=voirBueno/>, Paris, Pierre Haultin, 1549<ref>Source : [http://www.sudoc.fr/046128077 fiche] du SUDOC.</ref> |
* ''Histoire des plantes de M. [[Leonhart Fuchs|Leonhart Fuschsius]], avec les noms grecs, latins, & francoys. Augmentees de plusieurs portraictz, avec ung extraict de leurs vertuz (en lieu, & temps) des plus excellens Autheurs. Nouvellement traduict en francoys par Pierre Belon''<ref name=voirBueno/>, Paris, Pierre Haultin, 1549<ref>Source : [http://www.sudoc.fr/046128077 fiche] du SUDOC.</ref> |
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== Honneurs == |
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* [http://jardin-bios.com/pierre-belon-article-595,243,fr.html Pierre Belon]{{commentaire biblio SRL|Introduction à Belon}} |
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* Paul Delaunay, ''Pierre Belon, naturaliste [deuxième fascicule]'', Le Mans, Imprimerie Monnoyer, 1926, {{nb p.|271}} |
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* Paul Delaunay, « L'aventureuse existence de Pierre Belon du Mans », dans ''Revue du seizième siècle'', {{t.|9}}, {{nobr|Fasc. 3/4}} (1922), {{p.|251–268}} {{jstor|41851700}} |
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⚫ | * {{Ancre|Duport}}Danièle Duport, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhren_0181-6799_2001_num_53_1_2425 « |
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== Annexes == |
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=== Honneurs === |
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* [[Pierre de Ronsard|Ronsard]] parle ainsi de son ami<ref name=amiRonsard/> Belon : |
* [[Pierre de Ronsard|Ronsard]] parle ainsi de son ami<ref name=amiRonsard/> Belon : |
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* Un genre de la famille des [[Gesneriaceae]] a été nommé ''[[Bellonia]]'' en son honneur par [[Charles Plumier]] ; l'appellation a été reprise par Linné<ref name="voirLinné"/>. |
* Un genre de la famille des [[Gesneriaceae]] a été nommé ''[[Bellonia]]'' en son honneur par [[Charles Plumier]] ; l'appellation a été reprise par Linné<ref name="voirLinné"/>. |
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* En |
* En France, le canard [[Tadorne de Belon]] est ainsi nommé en son honneur. |
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* Une statue de Belon se trouve |
* Une statue de Belon se trouve à Cérans-Foulletourte depuis 1887<ref name=wong />. |
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* Une rue et une école élémentaires, au Mans, portent son nom. |
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== Notes et références == |
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=== Bibliographie === |
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* « Pierre Belon », dans [[Jean-Pierre Niceron]], ''Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres'', chez Briasson, Paris, 1733, tome 24, {{p.|36-45}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1042553r/f48.image (''lire en ligne'')] |
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* [[Paul Delaunay]], ''Pierre Belon, naturaliste [deuxième fascicule]'', Le Mans, Imprimerie Monnoyer, 1926, {{nb p.|271}}; l'ouvrage regroupe les sept articles publiés par Paul Delaunay, « L'aventureuse existence de Pierre Belon du Mans », dans la ''Revue du seizième siècle'': (1e article) {{t.|9}}, {{nobr|Fasc. 3/4}} (1922), {{p.|251–268}}; (2e article) T. 10 (1923), pp. 1-34; (3e article) T. 10 (1923), pp. 125-147; (4e article) T. 11 (1924), pp. 30-48; (5e article) T. 11 (1924), pp. 222-232 ; (6e article) T. 12 (1925), pp. 78-97; (7e article) T. 12 (1925), pp. 256-282. |
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⚫ | * {{Ancre|Duport}}Danièle Duport, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhren_0181-6799_2001_num_53_1_2425 « Le beau paysage selon Pierre Belon du Mans »], dans ''Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la Réforme et la Renaissance'', {{numéro|53}}, 2001, {{p.|57-75}} {{doi|10.3406/rhren.2001.2425}} |
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Pierre Belon[2], né en 1517 au lieu-dit La Souletière à Cérans-Foulletourte près du Mans et mort en , est un naturaliste français. Esprit très en avance sur son époque, il est considéré comme l'un des plus grands scientifiques du XVIe siècle.
Biographie
D'origine modeste, Belon devient apothicaire auprès d'éminents ecclésiastiques : l'évêque du Mans, René du Bellay[3], Guillaume du Prat[4] et l'archevêque de Lyon, François II de Tournon. Cela lui permet de se consacrer à ses recherches scientifiques.
Il suit les cours de botanique de Valerius Cordus à Wittenberg et voyage avec lui en Allemagne. On raconte qu'il est arrêté à son retour, soupçonné de luthéranisme ; mais un admirateur de Ronsard fait libérer Belon, ami du poète[5]. Il s'intéresse aussi à l'ichtyofaune et écrit l'un des premiers traités illustrés sur les poissons des cours d'eau de France.
En 1538[6], il s'occupe du jardin de Touvoie « une vaste pépinière d'arbres et d'arbustes exotiques[7] », l'un des premiers jardins botaniques de France.
Avant son voyage également, il écrit un abrégé de L'histoire des plantes de Leonhart Fuchs, qui sera traduit en espagnol[8].
Voyage au Levant
Belon accompagne ensuite deux ambassadeurs de François Ier auprès de Soliman Ier le Magnifique. Il parcourt le Levant de 1546 à 1549. Ce voyage en Grèce où il visite le mont Athos, en Turquie, en Égypte, où il explore Alexandrie et Le Caire, en Judée, en Arabie et en Palestine par l'isthme de Suez, permet à Belon, curieux de tout, de rapporter un grand nombre d'observations sur l'histoire naturelle ainsi qu'en archéologie et sur les mœurs des habitants. Ainsi, il s'intéresse aux procédés employés pour la momification des corps. Il s'intéresse notamment à l'usage de l'opium fait par les Turcs.
Il s'agit de l'un des premiers voyages naturalistes de l'histoire. Il s'arrête ainsi dans les Îles grecques, à la recherche des plantes décrites par Dioscoride. Il revient en France en 1549, et obtient du roi Henri II une pension de deux cents écus, qui lui permet de poursuivre ses recherches. Il relate son voyage dans Voyage au Levant, les observations de Pierre Belon du Mans, de plusieurs singularités et choses mémorables, trouvées en Grèce, Turquie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, édité en 1553[3].
Fin de vie
Belon fait un autre voyage, en 1557, en Italie, en Savoie, dans le Dauphiné et en Auvergne[9].
Charles IX lui fournit un logement au château de Madrid dans le bois de Boulogne.
Il meurt de façon mystérieuse à 49 ans, sans doute assassiné par un rôdeur en , alors qu'il traverse le bois de Boulogne.
Contributions
Animaux marins
Il publie de remarquables études sur les animaux marins : L'histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du daulphin, et de plusieurs autres de son espèce, en 1551, et La Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts représentez au plus près du naturel, en 1555. Le terme de poisson y regroupe tous les animaux marins : de la baleine à l'otarie, du crustacé à l'anémone en passant par l'hippopotame ou la loutre. Il semble probable qu'il rassemble là les animaux considérés par l'Église catholique comme consommables les jours maigres. Mais cette hypothèse n'explique pas pourquoi il évoque même le caméléon. Malgré cela, il tente d'établir un embryon de classification, notamment en évoquant les vrais poissons et leurs subdivisions basées sur des observations anatomiques : cartilage ou squelette osseux, ovipare ou vivipare. Sa classification est meilleure que celle de Guillaume Rondelet (publiée trois ans après la sienne) et mieux observée. Pierre Belon décrit, pour la première fois en Europe, de nombreux animaux alors inconnus. Il décrit environ 110 espèces de poissons.
Oiseaux
Son Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel de 1555 est supérieure. Dans ce traité, de 381 pages, il décrit tous les oiseaux qu'il connaît. Il les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eau, les omnivores, les petits oiseaux, subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores. L'ouvrage comporte 14 gravures.
Belon connaît moins de langues que Conrad Gessner, mais, ses observations sont bien meilleures, étayées notamment par des observations dans la nature, ainsi que des descriptions anatomiques résultant manifestement de nombreuses dissections. Il compare les becs et les serres, tente de rassembler des formes anatomiques communes. Il compare le squelette d'un être humain et d'un oiseau, ce qui est la première tentative d'anatomie comparée[10]. Cette idée ne sera reprise que quelques centaines d'années plus tard par Félix Vicq d'Azir et Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Mais Belon lui-même n'exploite que fort peu ses observations sur les similarités entre ces deux squelettes et n'en tire pas de conclusion pratique. De plus, il commet des erreurs notables, comme de placer les chauves-souris dans la catégorie des oiseaux.
Son livre est maintes fois vanté dans les siècles suivants, pourtant il reste presque ignoré par ses contemporains car, la même année, paraît l’Historia animalium de Conrad Gessner. Parfois des descriptions de certaines espèces ne coïncident pas avec les illustrations[11], ce qui porte confusion chez les auteurs ultérieurs[12].
Son second livre d'ornithologie est Pourtraicts d'oyseaux publié à Paris, en 1557. Il comporte 174 gravures, la plupart faites à partir des propres dessins de Belon.
Plantes
Il s'intéresse également à la botanique et, notamment, à l'acclimatation des végétaux exotiques. Il publie, en 1553, un traité sur les conifères et autres végétaux à feuillage persistant (De arboribus coniferis, resiniferis, aliisque, nonnullis sempiterna fronde virentibus...), l'un des premiers traités sur ces végétaux. En 1558, il préconise dans Les Remonstrances sur le défault du labour et culture des plantes et de la cognoissance d'icelles... l'acclimatation des végétaux exotiques ; c'est lui d'ailleurs, qui, le premier en France, sème des platanes. On lui doit l'introduction en France de l'arbre de Judée, du chêne-liège, du pistachier, du cèdre, du jujubier, du genévrier d'orient, et de la myrte. Dans ses descriptions de botanique, sans doute influencé par ses connaissances d'apothicaire, il accorde une grande attention aux propriétés thérapeutiques des végétaux qu'il cite.
Il est le premier à citer de nombreuses plantes du Moyen-Orient comme Platanus orientalis, Umbilicus pendulinus, connu aussi sous le nom de cotyledon, Acacia vera, Caucalis orientalis, etc. Il s'intéressera à l'acclimatation du platane d'Anatolie dans le domaine de Touvoie, qui ne réussira que lorsque Buffon le fera planter dans le jardin du Roi[3].
Œuvres
Œuvres originales
- L’histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du Daulphin, et de plusieurs autres de son espèce, observée par Pierre Belon du Mans, Paris, R. Chaudière, 1551
- De aquatilibus libri duo cum iconibus ad vivam ipsorum effigiem quoad ejus fieri potuit expressis [« Deux livres sur les êtres aquatiques, avec des images les représentant vivants autant qu’il a été possible »], Paris, Ch. Estienne, 1553
- De arboribus coniferis resiniferis, aliis quoque nonnullis sempiterna fronde virentibus, Paris, G. Cavellat, 1553
- De admirabili operum antiquorum et rerum suspiciendarum praestantia liber primus. De medicato funere seu cadavere condito et lugubri defunctorum ejulatione liber secundus. De medicamentis nonnullis servandi cadaveris vim obtinentibus liber tertius, Paris, G. Cavellat, 1553
- La nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraictz représentez au plus près du naturel, Paris, Ch. Estienne, 1555
- Philippe Glardon, L'histoire naturelle au XVIe siècle : introduction, étude et édition critique de La nature et diversité des poissons de Pierre Belon (1555), Genève, Droz, 2011 (ISBN 9782600014380 et 2600014381)
- L’histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel, escrite en sept livres, 1555[13]
- Édition en fac-similé avec introduction et notes par Philippe Glardon, Genève, Droz (T.H.R. 306), 1997
- Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, rédigées en trois livres, Paris, G. Corrozet, 1553
- Plurimarum singulari & memorabilium rerum in Graecia, Asia, Aegypto, Iudae, Arabia, aliisq. exteris provinciis ab ipso conspectarum observationes : Tribus libris expressae ; De neglecta stirpium cultura, atque earum cognitione libellus, trad. Charles de L'Écluse, Anvers, Christophe Plantin, 1589 — Aussi dans Exoticorum libri decem de de L'Écluse, 1605, p. 489
- Les observations de plusieurs singularites & choses memorables, trouvees en Grece, Asie, Judee, Égypte, Arabie, & autres pays etranges, redigees en trois livres. Revues derechef, & augmentees de figures, avec une nouvelle table de toutes les matieres traitees en iceux, Anvers, Jean Steelsius (Christophe Plantin), 1555
- Édition en allemand dans : Heinrich Eberhard Gottlob Paulus (dir.), Sammlung der merkwürdigsten Reisen in den Orient, Iena, Cuno, 1792–1803
- Voyage au Levant (1553). Les observations de Pierre Belon du Mans, texte établi et présenté par Alexandra Merle, Chandeigne, 2001
- Travels in the Levant : the observations of Pierre Belon of Le Mans on many singularities and memorable things found in Greece, Turkey, Judaea, Egypt, Arabia and other foreign countries (1553), dir. Alexandra Merle et James Hogarth, Kilkerran, Scotland, Hardinge Simpole, 2012
- Portraicts d’oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes d’Arabie et d’Égypte observez par P. Belon du Mans, le tout enrichi de quatrains pour la plus facile cognoissance des Oyseaux et autres portraicts, plus y est adjousté la Carte du Mont Attos et du Mont Sinay pour l’intelligence de leur religion, Paris, G. Cavellat, 1557.
- Les Remonstrances sur le default du labour et culture des plantes, et de la cognoissance d'icelles, contenant la maniere d'affranchir et appriuoiser les arbres sauuages, 1558Premier ouvrage d'agriculture écrit en langue française[14]. Belon se concentre sur les arbres sauvages ; il propose d'en apprivoiser plusieurs.
- De neglecta stirpium cultura, atque earum cognitione libellus : edocens qua ratione siluestres arbores cicurari & mitescere queant, trad. Charles de L'Écluse, Christophe Plantin, 1589
- Cronique de P. Belon du Mans, médecin, manuscrit 4651, Bibliothèque de l'ArsenalRéécrite plusieurs fois, cette œuvre (1562-1565) défend le camp catholique. Belon y reprend les matériaux de sa relation de voyage, qu'il utilise comme autant d'arguments.
- Édition critique par Monica Barsi : L'énigme de la Chronique de Pierre Belon, Milan, Edizioni universitarie di lettere (Sezione di francesistica), 2001, 390 p. (ISBN 88-7916-168-7)
Traductions
- Histoire des plantes de M. Leonhart Fuschsius, avec les noms grecs, latins, & francoys. Augmentees de plusieurs portraictz, avec ung extraict de leurs vertuz (en lieu, & temps) des plus excellens Autheurs. Nouvellement traduict en francoys par Pierre Belon[15], Paris, Pierre Haultin, 1549[16]
Honneurs
Combien Belon [...]
Doit avoir en France aujourd'huy
D'honneur, de faveur et de gloire,
Qui a veu ce grand univers,
et de longueur et de travers
et la gent blanche et la gent noire[18],[3]
- Un genre de la famille des Gesneriaceae a été nommé Bellonia en son honneur par Charles Plumier ; l'appellation a été reprise par Linné[19].
- En France, le canard Tadorne de Belon est ainsi nommé en son honneur.
- Une statue de Belon se trouve à Cérans-Foulletourte depuis 1887[20].
- Une rue et une école élémentaires, au Mans, portent son nom.
Notes et références
- Le portrait original dans les Observations (1553)
- En latin : « Petrus Bellonius ». À quoi on ajoutait : « Cenomanus », c'est-à-dire « du Mans ».
- Jean-Marie Pelt, « Pierre Belon, les crocodiles et les platanes », dans La cannelle et le panda, Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4)
- E. H. G., « (Recension de) Dr Paul Delaunay : L'aventureuse existence de Pierre Belon, du Mans, Paris, Champion, 1926, in-8o, XII + 178 p., pl. », p. 436.
- Selon la « Biographie de Pierre Belon », dans Morren et Crié, p. 6.
- Duport, p. 57.
- Morren et Crié, p. 18.
- Du-Petit-Thouars, « Jarava (Jean) », dans Louis-Gabriel Michaud et Joseph-François Michaud, Biographie universelle, vol. 20, 1858, p. 565.
- Morren et Crié, p. 7.
- Ivan Pavlov l'appelle le « prophète de l'anatomie comparée » : Wong.
- Premières descriptions de l'ibis chauve
- Confusion sur Phalacrocorax belloni
- Sur ce livre : Stéphane Schmitt, « Introduction » à Pierre Belon (1517-1564) L’Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel, escrite en sept livres, Paris, G. Cavellat, 1555.
- Duport, p. 66.
- Pour une attribution différente, voir Antonio González Bueno, « Los “Fuchs” castellanos impresos por los Birckmann : en torno a un tratado de Botánica renacentista conservado en la Biblioteca “Marqués de Valdecilla” ».
- Source : fiche du SUDOC.
- Michel Dassonville, Ronsard : étude historique et littéraire, vol. 1, 1968, p. 209 (ISBN 2600034897 et 9782600034890).
- Œuvres complètes, vol. 2, p. 362. « Belon » est une variante, à la place de « Thevet ».
- Critica botanica, Leyde, 1737, p. 92 ; Genera plantarum, Leyde, 1742, p. 72.
- (en) M. Wong, Dictionary of scientific biography, vol. 1, New York, Charles Scribner's sons, , « Belon, Pierre », p. 595–596
Annexes
Bibliographie
- « Pierre Belon », dans Jean-Pierre Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, chez Briasson, Paris, 1733, tome 24, p. 36-45 (lire en ligne)
- Monica Barsi, « Le traitement des sources dans la Cronique de Pierre Belon du Mans, médecin (1562-1565) », dans Esculape et Dionysos. Mélanges en l'honneur de Jean Céard, Genève, Droz, 2008, p. 203-215.
- Jean Céard, « Pierre Belon, zoologiste », dans Actes du Colloque Renaissance-Classique du Maine, Le Mans, 1971, p. 129-140
- Louis Crié, articles dans La Revue scientifique de la France et de l'étranger, 1882 : nos 16 et 24 ; 1883 : no 7 ; « Pierre Belon et l’ichtyologie », p. 741–745
- Paul Delaunay, Pierre Belon, naturaliste [deuxième fascicule], Le Mans, Imprimerie Monnoyer, 1926, 271 p.; l'ouvrage regroupe les sept articles publiés par Paul Delaunay, « L'aventureuse existence de Pierre Belon du Mans », dans la Revue du seizième siècle: (1e article) t. 9, Fasc. 3/4 (1922), p. 251–268; (2e article) T. 10 (1923), pp. 1-34; (3e article) T. 10 (1923), pp. 125-147; (4e article) T. 11 (1924), pp. 30-48; (5e article) T. 11 (1924), pp. 222-232 ; (6e article) T. 12 (1925), pp. 78-97; (7e article) T. 12 (1925), pp. 256-282.
- Danièle Duport, « Le beau paysage selon Pierre Belon du Mans », dans Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la Réforme et la Renaissance, no 53, 2001, p. 57-75 DOI 10.3406/rhren.2001.2425
- Philippe Glardon, « Les comparaisons et les monstres : Figures structurales de la description zoologique dans L'histoire de la nature des oyseaux de Pierre Belon du Mans », dans Anthropozoologica : Bulletin de L'Homme et l'Animal, 13, 1990, p. 27-43
- E. W. Gudger, « The five great naturalists of the sixteenth century : Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : a chapter of history of ichthyology », dans Isis, vol. 22, 1934, no 1, p. 21-40 (ISSN 0021-1753)
- Grégoire Holtz, « Pierre Belon et la redécouverte de l’Égypte au milieu du XVIe siècle »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), conférence,
- Ludovic Legré, La botanique en Provence au XVIe siècle. Louis Anquillara, Pierre Belon, Charles de l'Escluse, Antoine Constantin, 1901
- Fernand Letessier, « Vie et survivance de Pierre Belon », dans Actes du Colloque Renaissance-Classique du Maine, Le Mans, 1971, p. 107-128.
- Édouard Morren et Louis Crié, À la mémoire de Pierre Belon, du Mans, 1517-1564, Liège, Direction générale, 1885
- Jean-Marie Pelt, « Pierre Belon, les crocodiles et les platanes », dans La cannelle et le panda, Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4)