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Biographie
Naissance	1926; Lattaquié
Décès	19 août 1993; Prison de Mazzeh
Nom dans la langue maternelle	صلاح جديد
Nationalité	syrienne
Domicile	Prison de Mazzeh (1970-1993)
Formation	Académie militaire de Homs
Activités	Homme politique, militaire
Période d'activité	à partir de 1946
Parti politique	Parti Baas syrien
Idéologie	Nationalisme syrien; Nationalisme arabe; Militarisme; Socialisme arabe; Socialisme révolutionnaire
Arme	Armée arabe syrienne
Grade militaire	Major général
Conflit	Guerre israélo-arabe de 1948-1949
Lieu de détention	Prison de Mazzeh (1970-1993)

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Salah Jedid (1926-1993 ; en arabe : صلاح جديد) est un général et un homme politique syrien, une des figures du parti Baas. Il a été chef du gouvernement syrien de 1966 à 1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Originaire de Doueïr-Baabda, village dans les environs de Lattaquié, il est membre de la communauté alaouite, qui s'est installée depuis des siècles dans le djebel syrien pour échapper aux persécutions. Comme beaucoup de membres de sa communauté, il profite du mandat français et de l'ouverture d'académies militaires aux Alaouites pour entrer dans l'armée en espérant une promotion sociale^[1]. Pendant ses études, il apprendra la langue Française, et l'Anglais.

En 1958, pendant la courte période de la République Arabe Unie (RAU), il est envoyé au Caire avec plusieurs officiers syriens que Nasser veut contrôler plus étroitement. Il y forme en 1959 un comité secret avec quatre autres officiers baasistes dont Hafez el-Assad qui a pour projet de reprendre la direction du Baas et de refonder la Syrie.

De retour en Syrie, il participe au coup d'État de 1963 qui amène au pouvoir le parti Baas et est nommé chef d'État-Major en 1964.

Le 23 février 1966, il participe au coup d'État de Selim Hatoum qui chasse les fondateurs du parti Baas – Michel Aflaq et Salah al-Din al-Bitar – de Syrie. Il prend alors la fonction de secrétaire général adjoint du parti, bien qu'il soit en réalité « l'homme fort du régime ».

De 1966 à 1970, il prend la tête du clan des « civils », aile radicale du parti Baas. Il s'oppose alors aux partisans du ministre de la défense, Hafez el-Assad, les « militaires »^[2]. Lors du congrès régional du parti en octobre 1968, les deux ailes dévoilent leurs oppositions : les civils considèrent qu'il faut se rapprocher encore du bloc soviétique et faire passer la socialisation du pays avant la lutte contre Israël. Les militaires au contraire, affirment que la priorité doit être donnée à la lutte contre Israël et la coopération avec les autres États arabes^[3]. Alors qu'Assad privilégie la coopération avec les États arabes, le clan de Jedid préfère s'appuyer, après la Guerre des Six Jours, sur la résistance palestinienne. Il fonde donc une organisation de combattants palestiniens affiliée au Baas, As Saiqa, en 1966^[2].

Pendant la période 1966 - 1970, Salah Jedid entreprend donc un rapprochement avec l'URSS, une politique de socialisation et de réforme agraire, et un renforcement de l'emprise du parti Baas sur le pouvoir, et de l'influence des Alaouites au sein du parti. Cependant, il souffre de la défaite de 1967, et doit composer avec son adversaire, le général Assad, avec lequel il engage un long bras de fer pour le contrôle de la Syrie.

En 1970, lors de la répression menée par l'armée jordanienne contre l'OLP – septembre noir – Jedid envoie une aide militaire aux fedayins. Cependant, Hafez el-Assad refuse de lui apporter le soutien aérien ce qui contraint les forces syriennes à faire machine arrière^[3].

À la suite de l'échec de l'intervention en Jordanie, la direction régionale du Baas se réunit pour un congrès extraordinaire, au sein duquel Salah Jedid est en majorité. Hafez el-Assad est porté responsable du retrait syrien et est relevé de ses fonctions de ministre de la Défense. Le lendemain de la clôture du congrès, le 13 novembre 1970, il utilise ses appuis dans l'armée pour orchestrer un coup d'État, s'empare des points clés de Damas et arrête Salah Jedid ainsi que le président Noureddine Atassi^[3].

Salah Jedid passe alors vingt-trois ans en prison et meurt, le 19 août 1993, d'une attaque cardiaque dans un hôpital de Damas, un jour après y avoir été transféré de la prison militaire de Mezzeh^[4].

Références[modifier | modifier le code]

↑ Guy Delbès, « Les alaouites de Syrie », Les Cahiers de l'Orient, vol. 122, n^o 2,‎ 2016, p. 65 (ISSN 0767-6468 et 2552-0016, DOI 10.3917/lcdlo.122.0065, lire en ligne, consulté le 27 juin 2018)
↑ ^{a et b} « IL ETAIT L'ANCIEN HOMME FORT DU REGIME SYRIEN, DECES EN PRISON DE SALAH JEDID », sur lesoir.be, 23 aout 1993 (consulté le 27 juin 2018)
↑ ^{a b et c} Xavier Baron, Histoire de la Syrie : de 1918 à nos jours, Paris, Tallandier, 2015, 400 p., p.170-171
↑ « Salah Jadid, 63, Leader of Syria Deposed and Imprisoned by Assad », The New York Times, 24 août 1993. [1]

Liens externes[modifier | modifier le code]

[1] Guy Delbès, « Les alaouites de Syrie », Les Cahiers de l'Orient, vol. 122, n^o 2,‎ 2016, p. 65 (ISSN 0767-6468 et 2552-0016, DOI 10.3917/lcdlo.122.0065, lire en ligne, consulté le 27 juin 2018)

[:0-2] {a et b} « IL ETAIT L'ANCIEN HOMME FORT DU REGIME SYRIEN, DECES EN PRISON DE SALAH JEDID », sur lesoir.be, 23 aout 1993 (consulté le 27 juin 2018)

[:1-3] {a b et c} Xavier Baron, Histoire de la Syrie : de 1918 à nos jours, Paris, Tallandier, 2015, 400 p., p.170-171

[4] « Salah Jadid, 63, Leader of Syria Deposed and Imprisoned by Assad », The New York Times, 24 août 1993. [1]

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+{{Infobox Biographie2
-[[File:General Salah Jadid.jpg|thumb|right|200px|Salah Jedid dans les années 1960.]]
+|image=General Salah Jadid.jpg
-'''Salah Jedid''' ([[1926]] - [[1993]]) ([[arabe]]:{{lang|rtl|ar|صلاح جديد}}) est un général et un homme politique [[syrie]]n, important, c'est l'une des figures du [[parti Baath]]. Il était chef du gouvernement syrien de [[1966]] jusqu'en [[1970]].
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+'''Salah Jedid''' ([[1926]]-[[1993]] ; en [[arabe]] : {{lang|rtl|ar|صلاح جديد}}) est un général et un homme politique [[syrie]]n, une des figures du [[parti Baas]]. Il a été chef du gouvernement syrien de [[1966]] à [[1970]].
-Au pouvoir, Jedid, chasse les fondateurs du parti Baath – [[Michel Aflaq]] et [[Salah al-Din al-Bitar]] – de Syrie et aligne la politique syrienne sur celle du [[Bloc communiste|bloc soviétique]]. Jedid a mené une politique [[socialisme arabe|socialiste]] en Syrie et a mis en œuvre plusieurs réformes, dont entre autres une réforme agraire, mais sa popularité chute rapidement après la défaite de la [[guerre des Six Jours]], et la prise du [[Golan|plateau du Golan]] par l'[[Forces de défense d'Israël|armée israélienne]].
+== Biographie ==
-En [[1970]], lors de la répression mené par l'armée [[jordanie]]nne contre l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] – [[Septembre noir (événement)|septembre noir]] – Jedid envoie de l'aide à l'OLP et une partie des membres de l'OLP trouve refuge en Syrie. Cependant il n'a pas été soutenu par une faction du parti Baath mené par le ministre de la Défense, [[Hafez el-Assad]]. À la suite de cela, Assad prend le pouvoir et Jedid est arrêté.
+Originaire de  Doueïr-Baabda, village dans les environs de [[Lattaquié]], il est membre de la communauté [[Alaouites|alaouite]], qui s'est installée depuis des siècles dans le djebel syrien pour échapper aux persécutions. Comme beaucoup de membres de sa communauté, il profite du mandat français et de l'ouverture d'académies militaires aux Alaouites pour entrer dans l'armée en espérant une promotion sociale<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Guy|nom1=Delbès|titre=Les alaouites de Syrie|périodique=Les Cahiers de l'Orient|volume=122|numéro=2|date=2016|issn=0767-6468|issn2=2552-0016|doi=10.3917/lcdlo.122.0065|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2016-2-page-65.htm|consulté le=2018-06-27|pages=65}}</ref>. Pendant ses études, il apprendra la langue Française, et l'Anglais.
+En 1958, pendant la courte période de la [[République arabe unie|République Arabe Unie]] (RAU), il est envoyé au Caire avec plusieurs officiers syriens que [[Gamal Abdel Nasser|Nasser]] veut contrôler plus étroitement. Il y forme en 1959 un comité secret avec quatre autres officiers baasistes dont [[Hafez el-Assad]] qui a pour projet de reprendre la direction du Baas et de refonder la Syrie.
-Salah Jedid passe alors vingt-trois ans en prison et meurt, le {{Date|19|août|1993}}, d'une attaque cardiaque dans un hôpital de Damas, un jour après y avoir été transféré de la prison militaire de Mezzeh&nbsp;<ref>« Salah Jadid, 63, Leader of Syria Deposed and Imprisoned by Assad », ''[[The New York Times]]'', 24 août 1993. [http://www.nytimes.com/1993/08/24/obituaries/salah-jadid-63-leader-of-syria-deposed-and-imprisoned-by-assad.html?scp=1&sq=Salah%20Jadid&st=cse]</ref>.
+De retour en Syrie, il participe au [[Coup d'État de 1963 en Syrie|coup d'État de 1963]] qui amène au pouvoir le parti Baas et est nommé chef d'État-Major en 1964.
-== Notes et références ==
-<references />
-{{Portail|Syrie|politique}}
+Le {{date-|23 février 1966}}, il participe au coup d'État de Selim Hatoum qui chasse les fondateurs du parti Baas – [[Michel Aflak|Michel Aflaq]] et [[Salah Eddine Bitar|Salah al-Din al-Bitar]] – de Syrie. Il prend alors la fonction de secrétaire général adjoint du parti, bien qu'il soit en réalité « l'homme fort du régime ».
-{{DEFAULTSORT:Jedid}}
+De 1966 à 1970, il prend la tête du clan des « civils », aile radicale du parti Baas. Il s'oppose alors aux partisans du ministre de la défense, [[Hafez el-Assad]], les « militaires »<ref name=":0">{{Lien web|langue=Français|titre=IL ETAIT L'ANCIEN HOMME FORT DU REGIME SYRIEN, DECES EN PRISON DE SALAH JEDID|url=http://www.lesoir.be/archive/recup/il-etait-l-ancien-homme-fort-du-regime-syrien-deces-en-_t-19930823-Z074L8.html|site=lesoir.be|date=23 aout 1993|consulté le=27 Juin 2018}}</ref>. Lors du congrès régional du parti en {{date-|octobre 1968}}, les deux ailes dévoilent leurs oppositions : les civils considèrent qu'il faut se rapprocher encore du bloc soviétique et faire passer la socialisation du pays avant la lutte contre [[Israël]]. Les militaires au contraire, affirment que la priorité doit être donnée à la lutte contre Israël et la coopération avec les autres États arabes<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Xavier Baron|titre=Histoire de la Syrie|sous-titre=de 1918 à nos jours|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2015|pages totales=400|passage=p.170-171|isbn=}}</ref>. Alors qu'Assad privilégie la coopération avec les États arabes, le clan de Jedid préfère s'appuyer, après la [[Guerre des Six Jours]], sur la résistance palestinienne. Il fonde donc une organisation de combattants palestiniens affiliée au Baas, [[As-Saiqa|As Saiqa]], en 1966<ref name=":0" />.
+Pendant la période 1966 - 1970, Salah Jedid entreprend donc un rapprochement avec l'URSS, une politique de socialisation et de réforme agraire, et un renforcement de l'emprise du parti Baas sur le pouvoir, et de l'influence des Alaouites au sein du parti. Cependant, il souffre de la défaite de 1967, et doit composer avec son adversaire, le général Assad, avec lequel il engage un long bras de fer pour le contrôle de la Syrie.
+En  [[1970]], lors de la répression menée par l'armée [[jordanie]]nne contre l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] – [[Septembre noir (événement)|septembre noir]] – Jedid envoie une aide militaire aux fedayins. Cependant, Hafez el-Assad refuse de lui apporter le soutien aérien ce qui contraint les forces syriennes à faire machine arrière<ref name=":1" />.
+À la suite de l'échec de l'intervention en [[Jordanie]], la direction régionale du Baas se réunit pour un congrès extraordinaire, au sein duquel Salah Jedid est en majorité. Hafez el-Assad est porté responsable du retrait syrien et est relevé de ses fonctions de ministre de la Défense. Le lendemain de la clôture du congrès, le {{date-|13 novembre 1970}}, il utilise ses appuis dans l'armée pour orchestrer un coup d'État, s'empare des points clés de [[Damas]] et arrête Salah Jedid ainsi que le président [[Noureddine Atassi]]<ref name=":1" />.
+Salah Jedid passe alors vingt-trois ans en prison et meurt, le {{Date|19|août|1993}}, d'une attaque cardiaque dans un hôpital de Damas, un jour après y avoir été transféré de la prison militaire de Mezzeh<ref>« Salah Jadid, 63, Leader of Syria Deposed and Imprisoned by Assad », ''[[The New York Times]]'', 24 août 1993. [https://www.nytimes.com/1993/08/24/obituaries/salah-jadid-63-leader-of-syria-deposed-and-imprisoned-by-assad.html?scp=1&sq=Salah%20Jadid&st=cse]</ref>.
+== Références ==
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