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'''Kurt Georg Kiesinger''' {{prononciation|De-Kurt Georg Kiesinger.oga}} est un [[Personnalité politique|homme politique]] [[Allemagne|allemand]], né le {{date de naissance-|6|avril|1904}} à [[Ebingen]] ([[Empire allemand]]) et mort le {{date de décès-|9|mars|1988}} à [[Tübingen]] ([[Allemagne de l'Ouest]]).
'''Kurt Georg Kiesinger''' {{prononciation|De-Kurt Georg Kiesinger.oga}} est un [[homme d'État]] [[Allemagne|allemand]], né le {{date de naissance-|6|avril|1904}} à [[Ebingen]] ([[Royaume de Wurtemberg]]) et mort le {{date de décès-|9|mars|1988}} à [[Tübingen]] ([[Allemagne de l'Ouest]]).


Il a été membre du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|parti nazi]] avant 1945 puis, après la [[Seconde Guerre mondiale]], de l’[[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|Union chrétienne-démocrate]] (CDU). Il a été [[chancelier fédéral d'Allemagne]] de l'Ouest de 1966 à 1969, à la tête d’une [[Cabinet Kiesinger|grande coalition des démocrate-chrétiens et des sociaux-démocrates]].
Il est membre actif du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|parti nazi]] à partir de 1933 et devient directeur adjoint de la propagande radiophonique extérieure du Reich, étant à ce titre l’un des principaux censeurs du régime<ref name=":0">{{Lien web |prénom=Etienne |nom=Campion |titre="Grâce au passé nazi de deux chanceliers, les États-Unis ont soumis l'Allemagne et l'ont retournée contre la France" |url=https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/grace-au-passe-nazi-de-deux-chanceliers-les-etats-unis-ont-soumis-lallemagne-et-lont-retournee-contre-la-france |site=www.marianne.net |date=2023-01-30}}.</ref>. Après la [[Seconde Guerre mondiale]], il est membre de l’[[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|Union chrétienne-démocrate]] (CDU). Il est [[chancelier fédéral d'Allemagne]] de l'Ouest de 1966 à 1969, à la tête d’une [[Cabinet Kiesinger|grande coalition]] démocrate-chrétiens/sociaux-démocrates.


== Biographie ==
== Biographie ==
Kurt Georg Kiesinger fait des études de droit, couronnées en [[1934]] par un doctorat, et épouse en 1932 [[Marie-Luise Kiesinger]], née Schneider.
Kurt Georg Kiesinger fait des études de droit, obtient son diplôme en 1934, et épouse en 1932 [[Marie-Luise Kiesinger]], née Schneider.


=== Fonctionnaire du régime et membre du parti nazi ===
=== Fonctionnaire du régime et membre du parti nazi ===
Kurt Georg Kiesinger devient en [[1933]] membre actif du [[NSDAP|parti nazi]]. À l’[[Office des Affaires étrangères (Allemagne)#Histoire|office des Affaires étrangères]] sous [[Joachim von Ribbentrop]], en tant que directeur-adjoint de la propagande radiophonique du Reich vers l'étranger, il est chargé de faire le lien entre Ribbentrop et [[Goebbels]], ce qui lui vaut le surnom de « Goebbels de l’étranger ».
Kurt Georg Kiesinger devient en [[1933]] membre actif du [[NSDAP|parti nazi]]. À l’[[Office des Affaires étrangères (Allemagne)#Histoire|office des Affaires étrangères]] sous [[Joachim von Ribbentrop]], en tant que directeur adjoint de la propagande radiophonique du Reich vers l'étranger, il est chargé de faire le lien entre Ribbentrop et [[Goebbels]], ce qui lui vaut le surnom de « Goebbels de l’étranger ».


Responsable de la coordination du contenu de onze émetteurs, il est, en pratique, l’un des principaux censeurs du régime. Durant l’[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|occupation de la France]], il s'occupe de la restructuration du paysage radiophonique français en y intégrant les collaborateurs les plus « méritants »<ref name=":0" />.
À la défaite du [[Troisième Reich]], il est emprisonné dans un camp d'internement de [[1945]] à [[1946]] avant d'être libéré en [[1948]].


À la défaite du [[Troisième Reich]], il est emprisonné dans un camp d'internement de [[1945]] à [[1946]] avant d'être libéré en [[1948]].
La publication tardive en 1966 par le ''{{lang|de|[[Der Spiegel|Spiegel]]}}'' des archives du NSDAP saisies par les Américains, confirme la défense de Kurt Georg Kiesinger selon laquelle il n'avait jamais entretenu de sentiment antisémite. Il y était expressément dénoncé par ses collaborateurs auprès de la SS en 1944, comme principal responsable faisant obstacle à la mise en œuvre de la politique antisémite au sein de son département{{note|groupe=alpha|Pour mémoire, cette observation n'a que peu d’incidence car, en 1944, la plupart des Juifs d’Europe, dans les territoires occupés par le Troisième Reich, avaient déjà été [[Shoah|exterminés]].}}.


La publication tardive (en 1966, par le ''{{lang|de|[[Der Spiegel|Spiegel]]}}'') des archives du NSDAP saisies par les Américains confirme la défense de Kurt Georg Kiesinger selon laquelle il n'avait jamais entretenu de sentiment antisémite. Il y était expressément dénoncé auprès de la SS par ses collaborateurs, en 1944, comme principal responsable faisant obstacle à la mise en œuvre de la politique antisémite au sein de son département{{note|groupe=alpha|Pour mémoire, cette observation n'a que peu d’incidence car, en 1944, la plupart des Juifs d’Europe, dans les territoires occupés par le Troisième Reich, avaient déjà été [[Shoah|exterminés]].}}.
Sa nomination comme chancelier n'en fut pas moins controversée.


=== Carrière aux débuts de la RFA ===
=== Carrière aux débuts de la RFA ===
Membre de la CDU depuis [[1947]], il devient membre du [[Bundestag]] à sa création en [[1949]]. De [[1949]] à [[1966]], il reçoit différents mandats comme député, député européen, président du [[Bade-Wurtemberg]]. Les antagonismes avec le chancelier [[Konrad Adenauer|Adenauer]], qui lui refusa toujours un poste de ministre malgré sa popularité au niveau fédéral, lui valent son engagement dans le gouvernement du Land jusqu'à sa victoire au sein du CDU en 1966.
Membre de la CDU depuis [[1947]], il devient membre du [[Bundestag]] à sa création en [[1949]]. De [[1949]] à [[1966]], il reçoit différents mandats comme député, député européen, ministre-président du [[Bade-Wurtemberg]]. Les antagonismes avec le chancelier [[Konrad Adenauer|Adenauer]], qui lui refusa toujours un poste de ministre malgré sa popularité au niveau fédéral, lui valent son engagement dans le gouvernement du Land jusqu'à sa victoire au sein de la CDU en 1966.


=== Chancelier de la grande coalition ===
=== Chancelier de la grande coalition ===
En [[1966]], lors de la crise gouvernementale suivant la démission de [[Ludwig Erhard]], il s'impose finalement comme le troisième chancelier de la République fédérale d'Allemagne (après [[Adenauer]] et [[Ludwig Erhard|Erhard]]). Chef d'un [[cabinet Kiesinger|gouvernement]] soutenu par une [[Grande coalition (Allemagne)|coalition entre les deux grands partis de droite et de gauche, la CDU et le SPD]], il doit composer avec des ministres comme [[Willy Brandt]] et [[Franz-Josef Strauß]]. Malgré ces difficultés, cette coalition dure jusqu'aux élections de [[1969]] et vote plusieurs réformes importantes dont celle du mode d'élection du Bundestag.
En [[1966]], lors de la crise gouvernementale suivant la démission de [[Ludwig Erhard]], il s'impose finalement comme le troisième chancelier de la République fédérale d'Allemagne (après [[Adenauer]] et [[Ludwig Erhard|Erhard]]). Chef d'un [[cabinet Kiesinger|gouvernement]] soutenu par une [[Grande coalition (Allemagne)|grande coalition]] entre les deux grands partis, chrétien-démocrate et social-démocrate (la CDU et le SPD), il doit composer avec de puissants ministres, chefs de leurs partis : [[Willy Brandt]] et [[Franz-Josef Strauß]]. Malgré ces difficultés, cette coalition dure jusqu'aux élections de [[1969]] et vote plusieurs réformes importantes dont celle du mode d'élection du Bundestag<ref>{{ouvrage|lang=de|auteur1=Reinhard Schmoeckel|auteur2=Bruno Kaiser|titre=Die vergessene Regierung. Die große Koalition 1966–1969 und ihre langfristigen Wirkungen|lieu=Bonn|éditeur=Bouvier Verlag|date=2005|ISBN=3-416-02246-7}}.</ref>.


Il se distingue par son alignement sur les [[États-Unis]] en matière de politique étrangère. Il fait ouvrir les bases militaires allemandes aux [[Boeing B-52 Stratofortress|B-52]] américains venus se ravitailler avant d’aller bombarder le [[Vietnam]]. Il fait également voter par le Bundestag le 17 octobre 1967, à la demande de Washington, une motion condamnant la politique européenne de la [[France]] et sa décision de quitter le [[Commandement intégré de l'OTAN]]. Selon l'historien [[Éric Branca]], Kiesinger et son prédécesseur Ludwig Erhard étaient « étroitement tenus en laisse par Washington car ils avaient, l’un et l’autre, beaucoup à se faire pardonner » en raison de leur passé nazi<ref name=":0" />.
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Il est giflé par [[Beate Klarsfeld]], montée à la tribune du congrès de la CDU, le {{date|7|novembre|1968}}, aux cris de : {{citation|Kiesinger, nazi ! Démissionne !}}<ref>{{article|auteur=Johanna Luyssen|titre=Le jour où… Beate Klarsfeld a giflé un chancelier au passé nazi|périodique=Libération|date=2 août 2021|url=https://www.liberation.fr/culture/le-jour-ou-beate-klarsfeld-a-gifle-un-chancelier-au-passe-nazi-20210802_DDDH3D66RZCWBLN4WCY2XZFZ6Y/}}.</ref>. Aujourd'hui, la photo de cette gifle se trouve au [[Musée historique allemand]]<ref>Récit par Beate Karsfeld et photographie dans : {{article|auteur=Beate Klarsfeld|titre=J'ai giflé le chancelier allemand Kiesinger|périodique=[[Paris Match]]|date=17 août 2009|url=http://www.parismatch.com/Actu/International/Gifle-Kiesinger-Beate-Klarsfeld-nazi-141751|consulté le=17 mai 2018}}.</ref>.


=== Perte du pouvoir ===
=== Perte du pouvoir ===
Après les élections de 1969 et en dépit d’une victoire de la CDU qui forme le groupe parlementaire le plus important, [[Willy Brandt]] succède à Kiesinger grâce au soutien du [[Parti libéral-démocrate (Allemagne)|FDP]], une coalition que Kiesinger considère jusqu'à sa mort comme anti-démocratique.
Après les [[Élections fédérales ouest-allemandes de 1969|élections de 1969]] et en dépit d’une victoire de la CDU qui forme le groupe parlementaire le plus important, [[Willy Brandt]] succède à Kiesinger grâce au soutien du [[Parti libéral-démocrate (Allemagne)|FDP]], une coalition que Kiesinger considère jusqu'à sa mort comme anti-démocratique.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Références}}
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== Voir aussi ==
Autres :
=== Bibliographie ===
* [http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-46415101.html Sur Kurt Georg Kiesinger]
* {{Ouvrage|lang=de|auteur=Albrecht Ernst|titre=Kurt Georg Kiesinger 1904–1988. Rechtslehrer, Ministerpräsident, Bundeskanzler|lieu=Stuttgart|éditeur=Begleitbuch zur Wanderausstellung des Hauptstaatsarchivs Stuttgart|date=2004|ISBN=3-00-013719-X}}.
* [http://www.was-war-wann.de/politik/biografien/kurt_georg_kiesinger.html La biographie de Kurt Georg Kiesinger]
* {{Ouvrage|lang=de|auteur=Dirk Kroegel|titre=Einen Anfang finden!|sous-titre= Kurt Georg Kiesinger in der Außen- und Deutschlandpolitik der Großen Koalition|collection=Studien zur Zeitgeschichte, vol. 52)|éditeur=Oldenbourg|lieu=Munich|date=1996|ISBN=978-3-486-56163-0|lire en ligne=https://open.ifz-muenchen.de/client/#/browser/item/9783486561634}}.
* [[Beate Klarsfeld]], [[Joseph Billig]], ''Kiesinger ou le fascisme subtil'', Hamburg, Nehlsen, 1969.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Beate Klarsfeld]]|auteur2=[[Joseph Billig]]|titre=Kiesinger ou le fascisme subtil|lieu=Hamburg|éditeur=H. P. Nehlsen|date=1969|pages=128}}
* {{article|lang=de|titre=Kiesinger. Unwiderstehliche Kraft|périodique=[[Der Spiegel]]|date=27 novembre 1966|lire en ligne=http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-46415101.html}}.


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
{{Autres projets | Commons = Category:Kurt Georg Kiesinger}}
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* {{LeMO|http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/KiesingerKurtGeorg}}
* {{LeMO|http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/KiesingerKurtGeorg}}
* {{Autorité}}
* {{Autorité}}
* [http://www.was-war-wann.de/politik/biografien/kurt_georg_kiesinger.html Biographie de Kurt Georg Kiesinger]


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[[Catégorie:Naissance en avril 1904]]
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[[Catégorie:Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne]]
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[[Catégorie:Décès en mars 1988]]
[[Catégorie:Décès en mars 1988]]
[[Catégorie:Décès à Tübingen]]
[[Catégorie:Décès à 83 ans]]
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Version du 7 février 2024 à 19:45

Kurt Georg Kiesinger
Illustration.
Kurt Georg Kiesinger en 1969.
Fonctions
Président fédéral de
l'Union chrétienne-démocrate

(4 ans, 4 mois et 12 jours)
Prédécesseur Ludwig Erhard
Successeur Rainer Barzel
Chancelier fédéral allemand

(2 ans, 10 mois et 20 jours)
Président fédéral Heinrich Lübke
Gustav Heinemann
Gouvernement Kiesinger
Législature 5e
Coalition CDU/CSU-SPD
Prédécesseur Ludwig Erhard
Successeur Willy Brandt
Ministre-président du Bade-Wurtemberg

(7 ans, 11 mois et 29 jours)
Gouvernement Kiesinger I, II et III
Législature 2e, 3e et 4e
Coalition CDU-SPD-FDP-GB/BHE (1958-1960)
CDU-FDP-GDP (1960-1964)
CDU-FDP (1964-1966)
Prédécesseur Gebhard Müller
Successeur Hans Filbinger
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ebingen (Royaume de Wurtemberg)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Tübingen (RFA)
Parti politique Parti nazi (1933-1945)
CDU (1947-1988)
Conjoint Marie-Luise Kiesinger
Profession Avocat
Fonctionnaire
Religion Catholique

Kurt Georg Kiesinger Kurt Georg Kiesinger
Chanceliers fédéraux d'Allemagne
Ministres-présidents du Bade-Wurtemberg

Kurt Georg Kiesinger Écouter est un homme d'État allemand, né le à Ebingen (Royaume de Wurtemberg) et mort le à Tübingen (Allemagne de l'Ouest).

Il est membre actif du parti nazi à partir de 1933 et devient directeur adjoint de la propagande radiophonique extérieure du Reich, étant à ce titre l’un des principaux censeurs du régime[1]. Après la Seconde Guerre mondiale, il est membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Il est chancelier fédéral d'Allemagne de l'Ouest de 1966 à 1969, à la tête d’une grande coalition démocrate-chrétiens/sociaux-démocrates.

Biographie

Kurt Georg Kiesinger fait des études de droit, obtient son diplôme en 1934, et épouse en 1932 Marie-Luise Kiesinger, née Schneider.

Fonctionnaire du régime et membre du parti nazi

Kurt Georg Kiesinger devient en 1933 membre actif du parti nazi. À l’office des Affaires étrangères sous Joachim von Ribbentrop, en tant que directeur adjoint de la propagande radiophonique du Reich vers l'étranger, il est chargé de faire le lien entre Ribbentrop et Goebbels, ce qui lui vaut le surnom de « Goebbels de l’étranger ».

Responsable de la coordination du contenu de onze émetteurs, il est, en pratique, l’un des principaux censeurs du régime. Durant l’occupation de la France, il s'occupe de la restructuration du paysage radiophonique français en y intégrant les collaborateurs les plus « méritants »[1].

À la défaite du Troisième Reich, il est emprisonné dans un camp d'internement de 1945 à 1946 avant d'être libéré en 1948.

La publication tardive (en 1966, par le Spiegel) des archives du NSDAP saisies par les Américains confirme la défense de Kurt Georg Kiesinger selon laquelle il n'avait jamais entretenu de sentiment antisémite. Il y était expressément dénoncé auprès de la SS par ses collaborateurs, en 1944, comme principal responsable faisant obstacle à la mise en œuvre de la politique antisémite au sein de son département[a].

Carrière aux débuts de la RFA

Membre de la CDU depuis 1947, il devient membre du Bundestag à sa création en 1949. De 1949 à 1966, il reçoit différents mandats comme député, député européen, ministre-président du Bade-Wurtemberg. Les antagonismes avec le chancelier Adenauer, qui lui refusa toujours un poste de ministre malgré sa popularité au niveau fédéral, lui valent son engagement dans le gouvernement du Land jusqu'à sa victoire au sein de la CDU en 1966.

Chancelier de la grande coalition

En 1966, lors de la crise gouvernementale suivant la démission de Ludwig Erhard, il s'impose finalement comme le troisième chancelier de la République fédérale d'Allemagne (après Adenauer et Erhard). Chef d'un gouvernement soutenu par une grande coalition entre les deux grands partis, chrétien-démocrate et social-démocrate (la CDU et le SPD), il doit composer avec de puissants ministres, chefs de leurs partis : Willy Brandt et Franz-Josef Strauß. Malgré ces difficultés, cette coalition dure jusqu'aux élections de 1969 et vote plusieurs réformes importantes dont celle du mode d'élection du Bundestag[2].

Il se distingue par son alignement sur les États-Unis en matière de politique étrangère. Il fait ouvrir les bases militaires allemandes aux B-52 américains venus se ravitailler avant d’aller bombarder le Vietnam. Il fait également voter par le Bundestag le 17 octobre 1967, à la demande de Washington, une motion condamnant la politique européenne de la France et sa décision de quitter le Commandement intégré de l'OTAN. Selon l'historien Éric Branca, Kiesinger et son prédécesseur Ludwig Erhard étaient « étroitement tenus en laisse par Washington car ils avaient, l’un et l’autre, beaucoup à se faire pardonner » en raison de leur passé nazi[1].

Il est giflé par Beate Klarsfeld, montée à la tribune du congrès de la CDU, le , aux cris de : « Kiesinger, nazi ! Démissionne ! »[3]. Aujourd'hui, la photo de cette gifle se trouve au Musée historique allemand[4].

Perte du pouvoir

Après les élections de 1969 et en dépit d’une victoire de la CDU qui forme le groupe parlementaire le plus important, Willy Brandt succède à Kiesinger grâce au soutien du FDP, une coalition que Kiesinger considère jusqu'à sa mort comme anti-démocratique.

Notes et références

Notes

  1. Pour mémoire, cette observation n'a que peu d’incidence car, en 1944, la plupart des Juifs d’Europe, dans les territoires occupés par le Troisième Reich, avaient déjà été exterminés.

Références

  1. a b et c Etienne Campion, « "Grâce au passé nazi de deux chanceliers, les États-Unis ont soumis l'Allemagne et l'ont retournée contre la France" », sur www.marianne.net, .
  2. (de) Reinhard Schmoeckel et Bruno Kaiser, Die vergessene Regierung. Die große Koalition 1966–1969 und ihre langfristigen Wirkungen, Bonn, Bouvier Verlag, (ISBN 3-416-02246-7).
  3. Johanna Luyssen, « Le jour où… Beate Klarsfeld a giflé un chancelier au passé nazi », Libération,‎ (lire en ligne).
  4. Récit par Beate Karsfeld et photographie dans : Beate Klarsfeld, « J'ai giflé le chancelier allemand Kiesinger », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (de) Albrecht Ernst, Kurt Georg Kiesinger 1904–1988. Rechtslehrer, Ministerpräsident, Bundeskanzler, Stuttgart, Begleitbuch zur Wanderausstellung des Hauptstaatsarchivs Stuttgart, (ISBN 3-00-013719-X).
  • (de) Dirk Kroegel, Einen Anfang finden! : Kurt Georg Kiesinger in der Außen- und Deutschlandpolitik der Großen Koalition, Munich, Oldenbourg, coll. « Studien zur Zeitgeschichte, vol. 52) », (ISBN 978-3-486-56163-0, lire en ligne).
  • Beate Klarsfeld et Joseph Billig, Kiesinger ou le fascisme subtil, Hamburg, H. P. Nehlsen, , 128 p.
  • (de) « Kiesinger. Unwiderstehliche Kraft », Der Spiegel,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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