« Réintroduction » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Annulation des modifications 114630448 de 90.40.25.35 (d) ; modification non justifiée
m Révocation des modifications de 185.58.11.39 (retour à la dernière version de Dhatier)
 
(36 versions intermédiaires par 24 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Article général|Colonisation assistée}}
La '''réintroduction''' d'[[espèce]]s [[animal]]es ou [[plante|végétales]] dans leur [[biotope|milieu naturel]] est une des [[stratégie]]s mises en œuvre par la [[biologie de la conservation]]. C'est une notion qui a un sens administratif précis, mais qui est écologiquement relative (une opération dite de ''« réintroduction »'' envisagée à une échelle locale ou dans un territoire écologiquement insularisé pourrait être considérée comme ''« renforcement de population»'' pour un territoire plus vaste ou pour la [[métapopulation]] de l'espèce en question).
[[Fichier:Tayside Beaver mother and kit June 5, 2010 Ray Scott.jpg|thumb|upright=1.5|Le Castor ''[[Castor fiber]]'' est l'une des espèces qui en Europe a fait l'objet du plus grand nombre de réintroductions, souvent avec succès. Il a été réintroduit pour des raisons d'éthique environnementale ou pour sa fourrure, puis, et de plus en plus en tant qu'espèce-ingénieur capable de restaurer des zones humides plus riches en biodiversité et de contribuer à la régulation du [[cycle de l'eau]].]]


La '''réintroduction''' d'[[espèce]]s [[animal]]es ou [[plante|végétales]] dans leur [[biotope|milieu naturel]] est une des stratégies de [[colonisation assistée]] mises en œuvre par la [[biologie de la conservation]]. C'est une notion qui a un sens administratif précis, mais qui est écologiquement relative (une opération dite de ''« réintroduction »'' envisagée à une échelle locale ou dans un territoire écologiquement insularisé pourrait être considérée comme ''« renforcement de population»'' pour un territoire plus vaste ou pour la [[métapopulation]] de l'espèce en question).
[[File:Tayside Beaver mother and kit June 5, 2010 Ray Scott.jpg|thumb|Le Castor ''[[Castor fiber]]'' est l'une des espèces qui en Europe a fait l'objet du plus grand nombre de réintroduction, souvent avec succès. Il a été réintroduit pour des raisons d'éthique environnementale ou pour sa fourrure, puis, et de plus en plus en tant qu'espèce-ingénieur capable de restaurer des zones humides plus riches en biodiversité et de contribuer à la régulation du [[cycle de l'eau]] ]]


Une réintroduction s'inscrit généralement dans un projet plus global ([[Plan de restauration]] de la [[biodiversité]] ou d'un groupe d'espèces, ou ''« Biodiversity action plan »'' pour les [[anglophone]]s, Plan de réintroduction, [[trame verte]], etc.), et dans ce cadre elle est souvent associée à des opérations de protection ou de restauration de [[réseau écologique|réseaux]] d'[[Habitat (écologie)|habitats]] reliés par des [[corridors biologiques]] et le cas échéant d'[[écoduc]]s spécialement adaptés à l'[[espèce]] en question. Il peut parfois s'agir de [[mesures compensatoires]] (ex : [[écrevisse à pattes blanches|écrevisses à pattes blanches]] réintroduites près de Lyon dans le cadre d'un chantier autoroutier).
Une réintroduction s'inscrit généralement dans un projet plus global ([[Plan de restauration]] de la [[biodiversité]] ou d'un groupe d'espèces, ou « Biodiversity action plan » pour les [[anglophone]]s, Plan de réintroduction, [[trame verte]], etc.), et dans ce cadre elle est souvent associée à des opérations de protection ou de restauration de [[réseau écologique|réseaux]] d'[[Habitat (écologie)|habitats]] reliés par des [[corridor biologique|corridors biologiques]] et le cas échéant d'[[écoduc]]s spécialement adaptés à l'espèce en question. Il peut parfois s'agir de [[Compensation écologique|mesures compensatoires]] (ex : [[écrevisse à pattes blanches|écrevisses à pattes blanches]] réintroduites près de Lyon dans le cadre d'un chantier autoroutier).


Elle peut être cadrée des recommandations internationales (sous l'égide de l'ONU avec l'UICN<ref>International Union For Conservation of Nature (IUCN)/Species Survival Commission (SSC) (1998) ''Guidelines for Re-introductions''. IUCN/SSC, Gland, Switzerland.</ref>{{,}}<ref>Stanley Price, M. R. (1991) ''A review of mammal re-introductions, and the role of the Re-introduction Specialist Group of IUCN/SSC''. In Beyond Captive Breeding : Re-introducing Endangered Mammals to the Wild. Symposium of the Zoological Society of London Vol. 62, pp. 9-25</ref>), par des guides généralistes<ref>IUCN/SSC Re-introduction Specialist Group. (1998). ''IUCN Guidelines for Re-introductions''. IUCN (http://books.google.fr/books?id=g5RC7g69s1wC&dq=Guidelines+for+Re-introductions&lr=&hl=fr&source=gbs_navlinks_s avec google Books])</ref> ou spécifiques (par exemple pour la réintroduction de primates non-humains<ref>Baker, L. R. (2002). [http://www.iucnsscrsg.org/STORAGE/RSG%20CD/PDFs/RNews21.pdf#page=29 Guidelines for nonhuman primate re-introductions]. Re-introduction NEWS, 21, 29-57.</ref>) ou par une [[charte]] spécifique (par exemple, en France, tout plan d'élaboration d'un dossier de réintroduction de [[Castor (genre)|castor]], est invité à respecter une charte établie par l'ONCFS<ref>Charte de recommandations et conseils, P Rouland, Mars 1993, ONC</ref>) et nécessite souvent la mise en place de ''{{Citation|protocoles biologique, juridique, économique, sociologique complexes}}''<ref>Méchin Colette (2008) ''[http://www.sfer.asso.fr/content/download/2939/27135/version/2/file/a1-mechin.pdf La réintroduction des espèces. Réflexion anthropologique sur la qualification du sauvage]'' ; * CNRS Université de Strasbourg ; Colloque SFER "''Chasse, Territoires et Développement durable Outils d'analyse, enjeux et perspectives'' " ; 25, 26 et 27 mars 2008 – ENITAC Clermont-Ferrand, France</ref>.
Elle peut être cadrée des recommandations internationales (sous l'égide de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] avec l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]<ref>International Union For Conservation of Nature (IUCN)/Species Survival Commission (SSC) (1998) ''Guidelines for Re-introductions''. IUCN/SSC, Gland, Switzerland.</ref>{{,}}<ref>Stanley Price, M. R. (1991) ''A review of mammal re-introductions, and the role of the Re-introduction Specialist Group of IUCN/SSC''. In Beyond Captive Breeding : Re-introducing Endangered Mammals to the Wild. Symposium of the Zoological Society of London Vol. 62, pp. 9-25</ref>), par des guides généralistes<ref>IUCN/SSC Re-introduction Specialist Group. (1998). ''IUCN Guidelines for Re-introductions''. IUCN (https://books.google.fr/books?id=g5RC7g69s1wC&dq=Guidelines+for+Re-introductions&lr=&hl=fr&source=gbs_navlinks_s avec google Books])</ref> ou spécifiques (par exemple pour la réintroduction de primates non-humains<ref>Baker, L. R. (2002). [http://www.iucnsscrsg.org/STORAGE/RSG%20CD/PDFs/RNews21.pdf#page=29 Guidelines for nonhuman primate re-introductions]. Re-introduction NEWS, 21, 29-57.</ref>) ou par une [[charte]] spécifique (par exemple, en France, tout plan d'élaboration d'un dossier de réintroduction de [[Castor (genre)|castor]], est invité à respecter une charte établie par l'[[Office national de la chasse et de la faune sauvage|ONCFS]]<ref>Charte de recommandations et conseils, P Rouland, mars 1993, ONC</ref>) et nécessite souvent la mise en place de {{Citation|protocoles biologique, juridique, économique, sociologique complexes}}<ref>Méchin Colette (2008) ''[http://www.sfer.asso.fr/content/download/2939/27135/version/2/file/a1-mechin.pdf La réintroduction des espèces. Réflexion anthropologique sur la qualification du sauvage]'' ; * CNRS Université de Strasbourg ; Colloque SFER "''Chasse, Territoires et Développement durable Outils d'analyse, enjeux et perspectives'' " ; 25, 26 et 27 mars 2008 – ENITAC Clermont-Ferrand, France</ref>.


== Enjeux ==
== Enjeux ==
Pour Chatain & Choisy, {{Citation|la réintroduction est l'un des moyens disponibles parmi d'autres pour une politique de restauration de la faune sauvage autochtone. Deux écueils sont à éviter : - qu'on en fasse une panacée, à cause de son caractère spectaculaire ou pour se dispenser d'autres mesures plus appropriées (préservation des biotopes, gestion des prélèvements et perturbations par l'homme...) et qu'on l'écarté apriori, par purisme idéologique, alors que c'est, dans quelques cas, le seul moyen de retour de certaines espèces sans avoir à attendre des décennies ou des siècles}}<ref>Chatain G & Choisy JP (1990), ''[http://www.persee.fr/articleAsPDF/rga_0035-1121_1990_num_78_4_2788/article_rga_0035-1121_1990_num_78_4_2788.pdf Réintroduction d'espèces animales : Le rôle de la recherche dans la réussite de l'opération]''. Revue de géographie alpine, 78(4), 62-73.</ref>.
Pour Chatain & Choisy, {{Citation|la réintroduction est l'un des moyens disponibles parmi d'autres pour une politique de restauration de la faune sauvage autochtone. Deux écueils sont à éviter : - qu'on en fasse une panacée, à cause de son caractère spectaculaire ou pour se dispenser d'autres mesures plus appropriées (préservation des biotopes, gestion des prélèvements et perturbations par l'homme…) et qu'on l'écarté ''a priori'', par purisme idéologique, alors que c'est, dans quelques cas, le seul moyen de retour de certaines espèces sans avoir à attendre des décennies ou des siècles}}<ref>Chatain G & Choisy JP (1990), ''[http://www.persee.fr/articleAsPDF/rga_0035-1121_1990_num_78_4_2788/article_rga_0035-1121_1990_num_78_4_2788.pdf Réintroduction d'espèces animales : Le rôle de la recherche dans la réussite de l'opération]''. Revue de géographie alpine, 78(4), 62-73.</ref>.


== Objectifs et motivations ==
== Objectifs et motivations ==
La réintroduction est une réponse à un effondrement démographique local ou à la disparition d'une espèce sur tout ou partie de son aire de [[répartition]]<ref>Lomolino MV & Channell R (1998) ''Range Collapse, Re‐Introductions, and Biogeographic Guidelines for Conservation.'' Conservation Biology, 12(2), 481-484 ([http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1523-1739.1998.97201.x/abstract;jsessionid=7AB13FCE55AF834409FC024E324142D6.f03t01?deniedAccessCustomisedMessage=&userIsAuthenticated=false résumé])</ref>. Elle vise généralement à restaurer des noyaux viables de [[population]] d'espèces dans des régions d'où leurs [[population]]s sauvages ont disparu depuis un certain temps, avec un objectif de rapprocher l'état écologique du milieu d'un « bon [[état écologique]] », mais elle peut aussi avoir quelques motivations en commun<ref>Mauz I (2006) ''http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/37/04/58/PDF/ArticleMauz.pdf Introductions, réintroductions: des convergences, par-delà les différences]''. Natures Sciences Sociétés, (Supp. 1), 3-10 ([http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=NSS_HS01_0003 résumé])</ref> avec les introductions qui se pratiquent quotidiennement dans les jardins publics ou privés par exemple.
La réintroduction est une réponse à un effondrement démographique local ou à la disparition d'une espèce sur tout ou partie de son aire de [[répartition]]<ref>Lomolino MV & Channell R (1998) ''Range Collapse, Re‐Introductions, and Biogeographic Guidelines for Conservation.'' Conservation Biology, 12(2), 481-484 ([http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1523-1739.1998.97201.x/abstract;jsessionid=7AB13FCE55AF834409FC024E324142D6.f03t01?deniedAccessCustomisedMessage=&userIsAuthenticated=false résumé])</ref>. Elle vise généralement à restaurer des noyaux viables de [[population]] d'espèces dans des régions d'où leurs [[population]]s sauvages ont disparu depuis un certain temps, avec un objectif de rapprocher l'état écologique du milieu d'un « bon [[état écologique]] », mais elle peut aussi avoir quelques motivations en commun<ref>Mauz I (2006) ''http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/37/04/58/PDF/ArticleMauz.pdf Introductions, réintroductions: des convergences, par-delà les différences]''. Natures Sciences Sociétés, (Supp. 1), 3-10 ([http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=NSS_HS01_0003 résumé])</ref> avec les introductions qui se pratiquent quotidiennement dans les jardins publics ou privés par exemple.


Elle peut théoriquement concerner tout type d'[[espèce]]s [[terre]]stres ou [[eau|aquatiques]] appartenant à la [[faune (biologie)|faune]] et/ou de la [[flore]] sauvages, et plus rarement de [[champignon]]s (par exemple [[saproxylique]]s), de [[lichen]]s ou de [[microorganisme]]s [[symbiose|symbiotes]].
Elle peut théoriquement concerner tout type d'[[espèce]]s [[terre]]stres ou [[eau|aquatiques]] appartenant à la [[faune (biologie)|faune]] et/ou de la [[flore]] sauvages, et plus rarement de [[champignon]]s (par exemple [[saproxylique]]s), de [[lichen]]s ou de [[microorganisme]]s [[symbiose|symbiotes]].

Dans une approche plus (éco-)systémique, il peut être envisagé de réintroduire des groupes d'[[espèce]]s interdépendantes plutôt qu'une espèce (par exemple un [[arbre]] et ses [[champignon]]s [[mycorhize|mycorhizateurs]] et [[bactérie]]s [[symbiose|symbiotes]]).
Dans une approche plus (éco-)systémique, il peut être envisagé de réintroduire des groupes d'[[espèce]]s interdépendantes plutôt qu'une espèce (par exemple un [[arbre]] et ses [[champignon]]s [[mycorhize|mycorhizateurs]] et [[bactérie]]s [[symbiose|symbiotes]]).


Les objectifs sont généralement [[éthique]]s et de [[protection de la nature]], mais l'espèce réintroduite est parfois, d'abord ou aussi, considérée pour son intérêt fonctionnel au sein de sa [[niche écologique]], ainsi le [[castor canadensis|castor]] est de plus en plus souvent réintroduit pour ses capacités d'[[espèce-ingénieur]] et en particulier pour sa capacité à restaurer des zones humides, alors que l'[[élan]] (''Alces alces'') pourrait l'être pour les faucarder<ref>« ''La réintroduction de l’[[élan]] (''[[Alces alces]]'') dans les [[zones humides]] : Un projet dans le cadre du développement durable des zones humides défavorisées'' », Dr Thierry Lecomte, [[Parc naturel régional de Brotonne]] ([[Haute-Normandie]] - France), Novembre 1998 [http://www.macaulay.ac.uk/livestocksystems/feasibility/moosefeas.pdf Télécharger le résumé du projet]</ref>, le [[loup]] (dans le [[parc national de Yellowstone]]) pour rééquilibrer l'écosystème en contrôlant les herbivores qui tuaient trop d'arbres, au détriment du castor qui ne pouvait plus produire ses barrages, ce qui a occasionné une baisse de la nappe superficielle et une augmentation de l'intensité et de la durée des incendies.
Les objectifs sont généralement [[éthique]]s et de [[protection de la nature]], mais l'espèce réintroduite est parfois, d'abord ou aussi, considérée pour son intérêt fonctionnel au sein de sa [[niche écologique]], ainsi le [[castor canadensis|castor]] est de plus en plus souvent réintroduit pour ses capacités d'[[espèce-ingénieur]] et en particulier pour sa capacité à restaurer des zones humides, alors que l'[[élan]] (''Alces alces'') pourrait l'être pour les faucarder<ref>« ''La réintroduction de l’[[élan]] (''[[Alces alces]]'') dans les [[zones humides]] : Un projet dans le cadre du développement durable des zones humides défavorisées'' », Dr Thierry Lecomte, [[Parc naturel régional de Brotonne]] ([[Haute-Normandie]] - France), novembre 1998 [http://www.macaulay.ac.uk/livestocksystems/feasibility/moosefeas.pdf Télécharger le résumé du projet]</ref>, le [[loup]] (dans le [[parc national de Yellowstone]]) pour rééquilibrer l'écosystème en contrôlant les herbivores qui tuaient trop d'arbres, au détriment du castor qui ne pouvait plus produire ses barrages, ce qui a occasionné une baisse de la nappe superficielle et une augmentation de l'intensité et de la durée des incendies.

Une autre motivation de renforcement de population ou de réintroduction peut les [[services écosystémiques]] rendus par une espèce réintroduite pour l'eau (le castor) pour l'agriculture (des pollinisateurs, ou des espèces utiles à la lutte biologique<ref>Lecomte, J. (1989). ''[http://www7.inra.fr/dpenv/lecomc06.htmIntroduire, réintroduire, voilà la question]''. Courrier de l'environnement de l'INRA, 6(5). voir page </ref>{{,}}<ref>ex : Onillon J.C. 1978 : Modalités d'emploi des hyménoptères parasites dans la lutte contre les aleurodes. Bull. Tech. Inf. Maveret-Wattez C. 1900 : Atlas de poche des poissons d'eau douce - Paris.</ref>), pour la forêt (des espèces qui dispersent ou plantent des graines ou propagules)....
Une autre motivation de renforcement de population ou de réintroduction peut les [[services écosystémiques]] rendus par une espèce réintroduite pour l'eau (le castor) pour l'agriculture (des pollinisateurs, ou des espèces utiles à la lutte biologique<ref>Lecomte, J. (1989). ''[http://www7.inra.fr/dpenv/lecomc06.htmIntroduire, réintroduire, voilà la question]''. Courrier de l'environnement de l'INRA, 6(5). voir page </ref>{{,}}<ref>ex : Onillon J.C. 1978 : Modalités d'emploi des hyménoptères parasites dans la lutte contre les aleurodes. Bull. Tech. Inf. Maveret-Wattez C. 1900 : Atlas de poche des poissons d'eau douce - Paris.</ref>), pour la forêt (des espèces qui dispersent ou plantent des graines ou propagules)


== Qui met en œuvre ? ==
== Qui met en œuvre ? ==
Ligne 30 : Ligne 31 :
On peut distinguer plusieurs approches :
On peut distinguer plusieurs approches :


=== Selon la provenance (la « ''source'' ») ===
=== Selon la provenance (la « source ») ===
* '''Réintroduction à partir d'un lieu de conservation ''ex situ''''' et parfois "hors sol".<br />La réintroduction s'effectue à partir d'un lieu de [[conservation de la nature|conservation]] situé hors du [[biotope|milieu naturel]]. La « source » est alors un jardin conservatoire, une [[banque de semence]] dont les [[graine]]s ou les [[propagule]]s sont issues d'un [[Conservatoire botanique national]] ou d'un [[Conservatoire des collections végétales spécialisées]], ou un [[élevage conservatoire]], etc.
* '''Réintroduction à partir d'un lieu de conservation ''ex situ''''' et parfois "hors sol".<br />La réintroduction s'effectue à partir d'un lieu de [[conservation de la nature|conservation]] situé hors du [[biotope|milieu naturel]]. La « source » est alors un jardin conservatoire, une [[banque de semence]] dont les [[graine]]s ou les [[propagule]]s sont issues d'un [[Conservatoire botanique national]] ou d'un [[Conservatoire des collections végétales spécialisées]], ou un [[élevage conservatoire]], etc.
:Il peut s'agir :
:Il peut s'agir :
:- d'[[animal|animaux]] d'[[espèce]]s [[terre]]stres élevées sur plusieurs générations en captivité (en [[parc zoologique|jardins zoologiques]] par exemple<ref>Fa JE, Funk SM & O'Connell D (2011). ''Zoo conservation biology.'' Cambridge University Press. ([http://www.langtoninfo.com/web_content/9780521827638_frontmatter.pdf lien externe]</ref>), qu'il faut alors parfois longuement réadapter à la [[vie]] sauvage et déshabituer du contact avec l'[[Homo sapiens|Homme]].
:* d'[[animal|animaux]] d'[[espèce]]s [[terre]]stres élevées sur plusieurs générations en captivité (en [[parc zoologique|jardins zoologiques]] par exemple<ref>Fa JE, Funk SM & O'Connell D (2011). ''Zoo conservation biology.'' Cambridge University Press. ([http://www.langtoninfo.com/web_content/9780521827638_frontmatter.pdf lien externe]</ref>), qu'il faut alors parfois longuement réadapter à la [[vie]] sauvage et déshabituer du contact avec l'[[Homo sapiens|Homme]].
:- d'[[animal|animaux]] d'[[espèce]]s [[eau|aquatiques]] conservées en [[aquarium public|aquariums publics]].
:* d'[[animal|animaux]] d'[[espèce]]s [[eau|aquatiques]] conservées en [[aquarium public|aquariums publics]].
:- de [[plante]]s ou d'autres [[organisme vivant|organismes vivants]] cultivés en [[jardin botanique|jardins botaniques]], conservatoires botaniques, [[arboretum]]s ou autres lieux de conservation.
:* de [[plante]]s ou d'autres [[organisme vivant|organismes vivants]] cultivés en [[jardin botanique|jardins botaniques]], conservatoires botaniques, [[arboretum]]s ou autres lieux de conservation.
:- de [[graine]]s conservées en frigo, et plus rarement d'[[embryon]]s congelés, etc.
:* de [[graine]]s conservées en frigo, et plus rarement d'[[embryon]]s congelés, etc.


* '''Réintroduction à partir d'un lieu de conservation ''in situ'''''.<br />La réintroduction s'effectue à partir du [[biotope|milieu naturel]], par transfert géographique de l'espèce (ou d'un groupe d'espèces). Les [[organisme vivant|organismes]] matures ou les [[propagule]]s, importés d'un noyau existant d'individus sauvages ou semi-domestiqués, sont prélevés dans une autre région (que l'on choisit la plus proche possible en termes d'[[écologie du paysage]], et non en termes de proximité géographique). La « source » est alors d'autres lieux de [[conservation de la nature|conservation]] dans la nature ([[réserve naturelle|réserves naturelles]], [[parc national|parcs nationaux]], etc.).
* '''Réintroduction à partir d'un lieu de conservation ''in situ'''''.<br />La réintroduction s'effectue à partir du [[biotope|milieu naturel]], par transfert géographique de l'espèce (ou d'un groupe d'espèces). Les [[organisme vivant|organismes]] matures ou les [[propagule]]s, importés d'un noyau existant d'individus sauvages ou semi-domestiqués, sont prélevés dans une autre région (que l'on choisit la plus proche possible en termes d'[[écologie du paysage]], et non en termes de proximité géographique). La « source » est alors d'autres lieux de [[conservation de la nature|conservation]] dans la nature ([[réserve naturelle|réserves naturelles]], [[parc national|parcs nationaux]], etc.).
:Il peut s'agir :
:Il peut s'agir :
:- d'[[animal|animaux]]. Les [[animal|animaux]] peuvent être dans un premier temps relâchés dans un enclos pour [[quarantaine]], et pour s'adapter à leur nouvel [[environnement]], notamment pour les [[animal|animaux]] [[territoire|territoriaux]]. Dans certains cas ([[amphibia|amphibiens]]), ce sont les [[œuf (biologie)|œufs]] qu'il faut déplacer, faute de quoi, les adultes risquent de chercher à retourner d'où ils viennent.
:* d'[[animal|animaux]]. Les [[animal|animaux]] peuvent être dans un premier temps relâchés dans un enclos pour [[quarantaine]], et pour s'adapter à leur nouvel [[environnement]], notamment pour les [[animal|animaux]] [[territoire|territoriaux]]. Dans certains cas ([[amphibia|amphibiens]]), ce sont les [[œuf (biologie)|œufs]] qu'il faut déplacer, faute de quoi, les adultes risquent de chercher à retourner d'où ils viennent.
:- de [[plante|végétaux]] (dont la survie à long terme peut être compromise si par exemple des [[champignon]]s [[symbiose|symbiotes]], ou leur unique [[insecte]] [[pollinisation|pollinisateur]] n'est pas ou n'est plus présent sur le [[territoire]] de réintroduction).
:* de [[plante|végétaux]] (dont la survie à long terme peut être compromise si par exemple des [[champignon]]s [[symbiose|symbiotes]], ou leur unique [[insecte]] [[pollinisation|pollinisateur]] n'est pas ou n'est plus présent sur le [[territoire]] de réintroduction).
:- de [[champignon]]s, de [[lichen]]s.
:* de [[champignon]]s, de [[lichen]]s.
:- d'éléments de la [[microfaune]] du [[sol (pédologie)|sol]], alors importés avec des échantillons de [[sol (pédologie)|sol]].
:* d'éléments de la [[microfaune]] du [[sol (pédologie)|sol]], alors importés avec des échantillons de [[sol (pédologie)|sol]].
:- d'[[invertébré]]s [[saproxylique]]s déplacés avec des [[arbre]]s [[bois mort|morts]].
:* d'[[invertébré]]s [[saproxylique]]s déplacés avec des [[arbre]]s [[bois mort|morts]].


=== Selon la destination (le « but ») ===
=== Selon la destination (le « but ») ===
Ligne 52 : Ligne 53 :
* '''Réintroduction''' : action de lâchers d'[[animal|animaux]] ou de plantations de [[plante|végétaux]] sur un [[territoire]] où l'[[espèce]] n'était plus présente depuis un certain temps.
* '''Réintroduction''' : action de lâchers d'[[animal|animaux]] ou de plantations de [[plante|végétaux]] sur un [[territoire]] où l'[[espèce]] n'était plus présente depuis un certain temps.
Pour les [[animal|animaux]], il y a lieu de distinguer selon la phase intermédiaire (soins, transport, enclos) plusieurs concepts apparentés à celui de réintroduction.
Pour les [[animal|animaux]], il y a lieu de distinguer selon la phase intermédiaire (soins, transport, enclos) plusieurs concepts apparentés à celui de réintroduction.

<br />La '''restitution''' consiste à libérer dans la [[nature]] des [[animal|animaux]] sauvages nés en liberté et recueillis pour leur sauvegarde, après une phase de réhabilitation en captivité dans un centre de soins de la [[faune (biologie)|faune]] sauvage.
<br />Le '''transfert''' (aussi appelé transplantation ou encore translocation) peut être défini comme l’installation ou la réinstallation d’individus appartenant à une [[espèce]] [[animal]]e absente dans le lieu de destination et prélevés dans le [[biotope|milieu naturel]], sans phase intermédiaire de captivité autre que très courte et liée aux exigences de [[transport]] pour la réussite de l’opération.
La '''restitution''' consiste à libérer dans la [[nature]] des [[animal|animaux]] sauvages nés en liberté et recueillis pour leur sauvegarde, après une phase de réhabilitation en captivité dans un centre de soins de la [[faune (biologie)|faune]] sauvage.
Le '''transfert''' (aussi appelé transplantation ou encore translocation) peut être défini comme l’installation ou la réinstallation d’individus appartenant à une [[espèce]] [[animal]]e absente dans le lieu de destination et prélevés dans le [[biotope|milieu naturel]], sans phase intermédiaire de captivité autre que très courte et liée aux exigences de [[transport]] pour la réussite de l’opération.

<br />Lorsque les [[animal|animaux]] "''réintroduits''" sont conservés dans la [[nature]] mais en enclos (ex : [[Bison d'Europe|Bison européen]] du [[parc animalier de Sainte Eulalie]], en [[Margeride]], en [[France]]), on ne parle généralement pas de réintroduction, mais d'[[élevage conservatoire]] en « [[parc zoologique]] », « [[parc animalier]] », « [[parc de vision]] », etc.
Lorsque les [[animal|animaux]] "''réintroduits''" sont conservés dans la [[nature]] mais en enclos (ex : [[Bison d'Europe|Bison européen]] du [[parc animalier de Sainte Eulalie]], en [[Margeride]], en [[France]]), on ne parle généralement pas de réintroduction, mais d'[[élevage conservatoire]] en « [[parc zoologique]] », « [[parc animalier]] », « [[parc de vision]] », etc.


=== ''« Réintroduction »'' spontanée (ou simple retour) favorisée par la restauration des conditions de migrations ===
=== ''« Réintroduction »'' spontanée (ou simple retour) favorisée par la restauration des conditions de migrations ===
Dans certains cas, on ne cherche pas à transporter les organismes ([[animal|animaux]], [[plante]]s...) à réintroduire, mais on restaure les conditions de leur [[vie]] et réapparition durable, via notamment la reconstitution d'un [[réseau écologique|réseau]] adapté, nécessaire et suffisant, de [[corridors biologiques]] par lequel l'[[espèce (biologie)|espèce]] ou ses [[propagule]]s pourront spontanément recoloniser les parties d'un [[territoire]] qui leur conviennent.
Dans certains cas, on ne cherche pas à transporter les organismes ([[animal|animaux]], [[plante]]s…) à réintroduire, mais on restaure les conditions de leur [[vie]] et réapparition durable, via notamment la reconstitution d'un [[réseau écologique|réseau]] adapté, nécessaire et suffisant, de [[corridors biologiques]] par lequel l'[[espèce (biologie)|espèce]] ou ses [[propagule]]s pourront spontanément recoloniser les parties d'un [[territoire]] qui leur conviennent. Cette méthode exige de bien connaître les facteurs de [[fragmentation écopaysagère|fragmentation du paysage]] pour l'[[espèce]] en question, et d'avoir la possibilité de restaurer un réel [[continuum écologique]] - fonctionnel - entre le lieu où l'on souhaite le retour de l'[[espèce]] et la zone-source parfois maintenant très éloignée.

Cette méthode exige de bien connaître les facteurs de [[fragmentation écopaysagère|fragmentation du paysage]] pour l'[[espèce]] en question, et d'avoir la possibilité de restaurer un réel [[continuum écologique]] - fonctionnel - entre le lieu où l'on souhaite le retour de l'[[espèce]] et la zone-source parfois maintenant très éloignée.
<br />Un des problèmes posés dans ce cas (par exemple avec des [[castor (genre)|Castors]] qui recolonisent spontanément une [[rivière]] à partir d'une même [[population]]-source, déjà réduite) est la pauvreté et l'homogénéité [[génétique]] de la [[population]] nouvelle qui se créera, trop consanguine {{Citation|Il existe des preuves de la dépression de consanguinité et d'anomalies phénotypiques des populations de castors est descendu dans les stocks non mélangés}}<ref name=Paleoecolgy2011>Halley DJ (2011). “[http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2907.2010.00167.x/full ''Sourcing Eurasian beaver Castor fiber stock for reintroductions in Great Britain and Western Europe'']” ; Mammal review, 41(1), 40-53</ref>{{,}}<ref name=genetic2009>Kautenburger, R., & Sander, A. C. (2009). ''Population genetic structure in natural and reintroduced beaver (Castor fiber) populations in Central Europe''. Animal Biodiversity and Conservation, 31(2), 25-35.</ref>{{,}}<ref name=GenesCMJ2005>Babik, W., Durka, W., & Radwan, J. (2005). http://enviro.eko.uj.edu.pl/molecol/images/stories/publikacje/05.pdf Sequence diversity of the MHC DRB gene in the Eurasian beaver (Castor fiber)]. Molecular Ecology, 14(14), 4249-4257 (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-294X.2005.02751.x/abstract?deniedAccessCustomisedMessage=&userIsAuthenticated=false résumé]).</ref>{{,}}<ref>Ducroz J.-F., Stubbe M., Saveljev A.P., Heidecke D., Samjaa R., Ulevicius A., Stubbe A., Durka A. (2005), ''Genetic variation and population structure of the Eurasian Beaver Castor fiber in Eastern Europe and Asia''. Journal of Mammalogy, 86(6): 1059–1067.</ref> ; ce qui la rendra plus sensible à divers aléas ([[maladie]]s notamment).
Un des problèmes posés dans ce cas (par exemple avec des [[castor (genre)|Castors]] qui recolonisent spontanément une [[rivière]] à partir d'une même [[population]]-source, déjà réduite) est la pauvreté et l'homogénéité [[génétique]] de la [[population]] nouvelle qui se créera, trop consanguine {{Citation|Il existe des preuves de la dépression de consanguinité et d'anomalies phénotypiques des populations de castors est descendu dans les stocks non mélangés}}<ref name="Paleoecolgy2011">Halley DJ (2011). “[http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2907.2010.00167.x/full ''Sourcing Eurasian beaver Castor fiber stock for reintroductions in Great Britain and Western Europe'']” ; Mammal review, 41(1), 40-53</ref>{{,}}<ref name="genetic2009">Kautenburger, R., & Sander, A. C. (2009). ''Population genetic structure in natural and reintroduced beaver (Castor fiber) populations in Central Europe''. Animal Biodiversity and Conservation, 31(2), 25-35.</ref>{{,}}<ref name="GenesCMJ2005">Babik, W., Durka, W., & Radwan, J. (2005). {{lien brisé|url=http://enviro.eko.uj.edu.pl/molecol/images/stories/publikacje/05.pdf |titre= }} Sequence diversity of the MHC DRB gene in the Eurasian beaver (Castor fiber)]. Molecular Ecology, 14(14), 4249-4257 (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-294X.2005.02751.x/abstract?deniedAccessCustomisedMessage=&userIsAuthenticated=false résumé]).</ref>{{,}}<ref>Ducroz J.-F., Stubbe M., Saveljev A.P., Heidecke D., Samjaa R., Ulevicius A., Stubbe A., Durka A. (2005), ''Genetic variation and population structure of the Eurasian Beaver Castor fiber in Eastern Europe and Asia''. Journal of Mammalogy, 86(6): 1059–1067.</ref> ; ce qui la rendra plus sensible à divers aléas ([[maladie]]s notamment).


Un cas particulier est celui de la valorisation de la « ''cryptobanque de graine'' » du [[sol (pédologie)|sol]] : des [[graine]]s peuvent conserver leur pouvoir germinatif durant des décennies voire plus d'un siècle et parfois plus d'un millénaire. Le scrappage (enlèvement de la couche superficielle du [[sol (pédologie)|sol]]) est un des moyens de mettre ces [[graine]]s à jour et de favoriser leur [[germination]]. Les résultats varient selon le milieu et la [[température]], l'[[:wikt:humidité|humidité]], l'[[ensoleillement]], etc.
Un cas particulier est celui de la valorisation de la « ''cryptobanque de graine'' » du [[sol (pédologie)|sol]] : des [[graine]]s peuvent conserver leur pouvoir germinatif durant des décennies voire plus d'un siècle et parfois plus d'un millénaire. Le scrappage (enlèvement de la couche superficielle du [[sol (pédologie)|sol]]) est un des moyens de mettre ces [[graine]]s à jour et de favoriser leur [[germination]]. Les résultats varient selon le milieu et la [[température]], l'[[:wikt:humidité|humidité]], l'[[ensoleillement]], etc.
Ligne 74 : Ligne 78 :


Le [[Lapin]] (bien que localement inscrit sur la liste des espèces dites "nuisibles"), la [[Perdrix]], la [[Caille]] et d'autres espèces qui ont fortement régressé des suites de maladies, de chasse intensive ou de dégradation des [[Habitat (écologie)|habitats]] sont souvent réintroduits par et pour des chasseurs afin de reconstituer des [[population (écologie)|populations]] qui ont localement disparu<ref>[http://www.oncfs.gouv.fr/events/point_faune/mammifere/FS279_marchandeau.pdf Actes/Dossier] du colloque de [[Plougonvelin]] 31 mai — {{1er}} juin 2007 sur le lapin</ref>.
Le [[Lapin]] (bien que localement inscrit sur la liste des espèces dites "nuisibles"), la [[Perdrix]], la [[Caille]] et d'autres espèces qui ont fortement régressé des suites de maladies, de chasse intensive ou de dégradation des [[Habitat (écologie)|habitats]] sont souvent réintroduits par et pour des chasseurs afin de reconstituer des [[population (écologie)|populations]] qui ont localement disparu<ref>[http://www.oncfs.gouv.fr/events/point_faune/mammifere/FS279_marchandeau.pdf Actes/Dossier] du colloque de [[Plougonvelin]] 31 mai — {{1er}} juin 2007 sur le lapin</ref>.
<br />Après la [[Révolution française]], et après-guerre, des groupes de dizaines de grands [[mammifère]]s ont été réintroduits dans des [[forêt]]s d'où ils avaient disparu suite à la chasse et/ou à la guerre (cerfs, chevreuils, sangliers).
<br />Des [[canard]]s et [[faisan]]s issus d'[[élevage]]s spécialisés sont depuis des décennies en [[France]] massivement lâchés dans la [[nature]], chaque année pour les besoins de la [[chasse]]. Cette pratique est de plus en plus critiquée, y compris au sein du monde de la [[chasse]] qui s'attache progressivement à plutôt essayer de restaurer des noyaux de [[population (écologie)|populations]] sauvages d'[[animal|animaux]] chassables, notamment dans les [[réserve de chasse|réserves de chasse]].


Après la [[Révolution française]], et après-guerre, des groupes de dizaines de grands [[mammifère]]s ont été réintroduits dans des [[forêt]]s d'où ils avaient disparu à cause de la chasse et/ou de la guerre (cerfs, chevreuils, sangliers).
Des quantités considérables d'[[alevin]]s ou poissons issus de [[pisciculture]] (dont [[salmonidés]]s) ont été ou sont encore introduit ou réintroduit dans les milieux aquatiques pour répondre aux souhaits de pêcheurs sportifs ou amateurs. Dans certain cas, dans des lacs notamment, on a constaté que la réintroduction d'un poisson prédateur pouvait aussi permettre une restauration ou une nette amélioration de l'écosystème et du réseau trophique<ref>David B Donald, Rolf D Vinebrooke, R Stewart Anderson, Jim Syrgiannis, Mark D Graham , ''Recovery of zooplankton assemblages in mountain lakes from the effects of introduced sport fish'' ; Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 2001, 58(9): 1822-1830, 10.1139/f01-121 ([http://www.nrcresearchpress.com/doi/abs/10.1139/f01-121 Résumé])</ref>.

Des [[canard]]s et [[faisan]]s issus d'[[élevage]]s spécialisés sont depuis des décennies en [[France]] massivement lâchés dans la [[nature]], chaque année pour les besoins de la [[chasse]]. Cette pratique est de plus en plus critiquée, y compris au sein du monde de la [[chasse]] qui s'attache progressivement à plutôt essayer de restaurer des noyaux de [[population (écologie)|populations]] sauvages d'[[animal|animaux]] chassables, notamment dans les [[réserve de chasse|réserves de chasse]].

Des quantités considérables d'[[alevin]]s ou poissons issus de [[pisciculture]] (dont [[salmonidés]]s) ont été ou sont encore introduits ou réintroduits dans les milieux aquatiques pour répondre aux souhaits de pêcheurs sportifs ou amateurs. Dans certains cas, dans des lacs notamment, on a constaté que la réintroduction d'un poisson prédateur pouvait aussi permettre une restauration ou une nette amélioration de l'écosystème et du réseau trophique<ref>David B Donald, Rolf D Vinebrooke, R Stewart Anderson, Jim Syrgiannis, Mark D Graham, ''Recovery of zooplankton assemblages in mountain lakes from the effects of introduced sport fish'' ; Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 2001, 58(9): 1822-1830, 10.1139/f01-121 ([http://www.nrcresearchpress.com/doi/abs/10.1139/f01-121 Résumé])</ref>.


==== Espèces destinées au réempoissonnement ====
==== Espèces destinées au réempoissonnement ====
Il en est de même du renforcement [[pêche (halieutique)|halieutique]] ou repeuplement piscicole pour les espèces destinées à être pêchées. La situation peut être intermédiaire, quand l'auteur d'un projet de réintroduction vise à la fois un intérêt commercial et la reconstitution pérenne de [[population (écologie)|populations]] sauvages ([[saumon]]s par exemple, dont il envisagerait une [[pêche (halieutique)|pêche]] raisonnée).
Il en est de même du renforcement [[pêche (halieutique)|halieutique]] ou repeuplement piscicole pour les espèces destinées à être pêchées. La situation peut être intermédiaire, quand l'auteur d'un projet de réintroduction vise à la fois un intérêt commercial et la reconstitution pérenne de [[population (écologie)|populations]] sauvages ([[saumon]]s par exemple, dont il envisagerait une [[pêche (halieutique)|pêche]] raisonnée).

Les réempoissonnements en espèces [[eau|aquatiques]] visent essentiellement à satisfaire les populations de pêcheurs amateurs. Ils se font de manière plus ou moins encadrée, voire de manière "sauvage", non sans risques car ces [[poisson]]s ou ces [[invertébré]]s [[eau|aquatiques]] viennent de [[pisciculture]]s ou d'[[aquaculture]] où la promiscuité et les conditions d'[[élevage]] les ont exposés à un risque élevé de contamination par des [[pathogène]]s et [[parasitisme|parasites]]. Des réglementations particulières existent, pour notamment limiter le risque d'introduction de [[pathogène]]s, de [[parasitisme|parasites]] ou de [[maladie]]s émergentes dans le milieu, mais nombre de relâchers faits par des amateurs ne font pas l'objet d'un suivi [[vétérinaire]] approfondi.


Ces opérations sont en outre une source de risque de [[pollution génétique]] des souches sauvages et/ou de leur mise en péril par concurrence pour la [[nourriture]], et in fine de leur disparition.
Les réempoissonnements en espèces [[eau|aquatiques]] visent essentiellement à satisfaire les populations de pêcheurs amateurs. Ils se font de manière plus ou moins encadrée, voire de manière "sauvage", non sans risques car ces [[poisson]]s ou ces [[invertébré]]s [[eau|aquatiques]] viennent de [[pisciculture]]s ou d'[[aquaculture]] où la promiscuité et les conditions d'[[élevage]] les ont exposés à un risque élevé de contamination par des [[pathogène]]s et [[parasitisme|parasites]]. Des réglementations particulières existent, pour notamment limiter le risque d'introduction de [[pathogène]]s, de [[parasitisme|parasites]] ou de [[maladie]]s émergentes dans le milieu, mais nombre de relâchers faits par des amateurs ne font pas l'objet d'un suivi [[vétérinaire]] approfondi.
<br />Ces opérations sont en outre une source de risque de [[pollution génétique]] des souches sauvages et/ou de leur mise en péril par concurrence pour la [[nourriture]], et in fine de leur disparition.


=== Espèces sauvages d'intérêt écologique ===
=== Espèces sauvages d'intérêt écologique ===
[[Fichier:Wild horses in Rostovsky nature reserve.jpg|thumb|250px|Chevaux d'origine domestique réensauvagés dans la réserve naturelle de Rostovsky, dans l'[[oblast de Rostov]] en Russie. Avec d'autres grands herbivores réintroduits dans plusieurs réserves, ils ont pour mission de restaurer l'équilibre écologique sauvage de la [[steppe eurasiatique|steppe]], en l’absence d'élevage pastoral. Ainsi des espèces végétales patrimoniales de la steppe, comme ''[[Tulipa suaveolens]]'' ici visible au sol, peuvent s'y redévelopper.]]
Lors de '''réintroductions ''« utiles »''''', il s'agit d'espèces présentant un intérêt ''« fonctionnel »'', en tant que :
Lors de '''réintroductions « utiles »''', il s'agit d'espèces présentant un intérêt « fonctionnel », en tant que :
* [[prédateur]] pour éliminer ses [[proie]]s qui ont [[invasion biologique|pullulé]] en son absence,
* [[prédateur]] pour éliminer ses [[proie]]s qui ont [[invasion biologique|pullulé]] en son absence,
* [[herbivore]], pour entretenir la structure d'une formation végétale naturelle et ses espèces associées qui ne pourrait subsister en l’absence de pression par les herbivores.
* ou [[plante]] fixatrice des [[sol (pédologie)|sols]] ou des [[berge]]s ([[ripisylve]]),
* ou [[plante]] fixatrice des [[sol (pédologie)|sols]] ou des [[berge]]s ([[ripisylve]]),
* ou [[espèce]] susceptible de restaurer des [[zone humide|zones humides]] pour lutter contre des [[sécheresse]]s et dépérissements forestiers induits ([[Castor canadensis|Castors]] au [[Canada]] par exemple), etc.
* ou [[espèce]] susceptible de restaurer des [[zone humide|zones humides]] pour lutter contre des [[sécheresse]]s et dépérissements forestiers induits ([[Castor canadensis|Castors]] au [[Canada]] par exemple), etc.
* ou [[espèce]] consommatrice d'[[insecte]]s [[vecteur (biologie)|vecteurs]] de [[maladie]]s, etc.
* ou [[espèce]] consommatrice d'[[insecte]]s [[vecteur (biologie)|vecteurs]] de [[maladie]]s, etc.


Si l'[[espèce]] n'était pas antérieurement présente, on ne parle pas de réintroduction, mais d'introduction, qui nécessite encore plus de vigilance, car une espèce introduite peut devenir [[espèce invasive|invasive]]. Les introductions volontaires sont maintenant soumises à réglementation.
Si l'[[espèce]] n'était pas antérieurement présente, on ne parle pas de réintroduction, mais d'introduction, qui nécessite encore plus de vigilance, car une espèce introduite peut devenir [[espèce invasive|invasive]]. Les introductions volontaires sont maintenant soumises à réglementation. L'[[Indigénat (biologie)|indigénat]] d'une espèce dans une région peut être mis en doute en l'absence de faits scientifiques ; c'est le cas du programme de (ré)introduction de la [[Cistude|Cistude d'Europe]] en [[Alsace]]<ref>{{Lien web|langue=fr|format=pdf|titre=Avis CSRPN Alsace|description=Avis n°29 du 31/01/2011 Indigénat de la Cistude d’Europe - CSRPN Alsace|url=http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/avis_29_cist982d.pdf|site=grand-est.developpement-durable.gouv.fr|date=17/11/2016|consulté le=03/06/2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Avis CSRPN Alsace|description=Avis n°9 du 18/12/2008 Projet de réintroduction de la Cistude d’Europe au Wœrth - CSRPN Alsace|url=http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/avis-csrpn-alsace-a77.html|site=grand-est.developpement-durable.gouv.fr|date=17/11/2016|consulté le=03/06/2017}}</ref>.

<br />Avec la notion de [[réensauvagement]], des scientifiques songent à remplacer des espèces "''récemment''" disparues (grands herbivores, grands carnivores) mais fonctionnellement importantes et irremplacables par d'autres espèces à ''introduire'' dans le milieu. Certains envisagent même d'expérimenter en [[Amérique du Nord]] (en milieu clôturé) le retour du [[lion]] et/ou de l'[[éléphant]] (importés d'[[Afrique]]) pour respectivement "remplacer" le [[lion des cavernes]] et les espèces de [[mammouth]]s qui n'ont pas survécu à la chasse [[préhistorique]]<ref>Article de [[Pour la Science]] intitulé ''Le retour des éléphants et des lions en Amérique'' (Pour la Science N° 368, Juin 2008, édition française de "Scientific American), à propos de l'idée de réintroduire les animaux qui ont disparu de l'Amérique du Nord il y a 13 000 ans ? pour une nouvelle [[gestion restauratoire]] et [[biologie de la conservation]]</ref>.
Avec la notion de [[réensauvagement]], des scientifiques songent à remplacer des espèces "récemment" disparues (grands herbivores, grands carnivores) mais fonctionnellement importantes et irremplaçables par d'autres espèces à ''introduire'' dans le milieu. Certains envisagent même d'expérimenter en [[Amérique du Nord]] (en milieu clôturé) le retour du [[lion]] et/ou de l'[[éléphant]] (importés d'[[Afrique]]) pour respectivement "remplacer" le [[lion des cavernes]] et les espèces de [[mammouth]]s qui n'ont pas survécu à la chasse [[préhistorique]]<ref>Article de [[Pour la Science]] intitulé ''Le retour des éléphants et des lions en Amérique'' (Pour la Science N° 368, juin 2008, édition française de "Scientific American), à propos de l'idée de réintroduire les animaux qui ont disparu de l'Amérique du Nord il y a {{nombre|13000|ans}} ? pour une nouvelle [[gestion restauratoire]] et [[biologie de la conservation]]</ref>.


== Conditions de réussite ==
== Conditions de réussite ==
[[image:Sarplaninac mit herde.jpg|thumb|250px|La protection des troupeaux (clôture, assistant de berger, [[chien]], [[âne]]) contre le [[loup]], l'[[ours]] ou le [[lynx]] est une des conditions d'acceptation du retour de certaines espèces]]
[[image:Sarplaninac mit herde.jpg|thumb|250px|La protection des troupeaux (clôture, assistant de berger, [[chien]], [[âne]]) contre le [[loup]], l'[[ours]] ou le [[lynx]] est une des conditions d'acceptation du retour de certaines espèces]]


Chaque réintroduction est un cas particulier et divers auteurs (ex : Sarrazin & Barbault en 1996<ref>Sarrazin, F., Barbault, R. (1996), ''Reintroduction: challenges and lessons for basic ecology''. Trends in Ecology & Evolution 11, 474-478.</ref>, Seddon et al. (2007)<ref>Seddon, P.J., Armstrong, D.P., Maloney, R.F. (2007) ''http://www.aseanbiodiversity.info/Abstract/51011735.pdf Developing the science of reintroduction biology]''. Conservation Biology 21, 303-312.</ref> suggèrent de les préparer et d'en préparer le monitoring (Sutherland et al. en 2010<ref> Sutherland, W.J., Armstrong, D., Butchart, S.H.M., Earnhardt, J., Ewen, J., Jamieson, I., Jones, C.G., Lee, R., Newbery, P., Nichols, J.D., Parker, K.A., Sarrazin, F., Seddon, P., Shah, N., Tatayaha, V. (2010) ''Standards for documenting and monitoring bird reintroduction projects''. Conservation Letters 3, 229– 235.</ref>) à la manière d'une expérimentations écologiques, avec de bonnes bases scientifiques, après avoir bien posé les enjeux locaux et régionaux<ref>Dolman PM, Panter CJ & Mossman HL (2012) ''The biodiversity audit approach challenges regional priorities and identifies a mismatch in conservation''. Journal of Applied Ecology, 49(5), 986-997 ([http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2664.2012.02174.x/full résumé])</ref> (que veut-on sauver exactement ?<ref>Sitas N, Baillie JEM & Isaac NJB (2009) ''[http://xa.yimg.com/kq/groups/21289390/1464171549/name/Sita+et+al+2009.pdf What are we saving ? Developing a standardized approach for conservation action]'' Animal Conservation, 12(3), 231-237.</ref>) et objectifs, et en minimisant tant que faire se peut le stress subi par les animaux lors de leur capture, préparation, transport et lâché<ref>Teixeira, C.P., de Azevedo, C.S., Mendl, M., Cipreste, C.F., Young, R.J., 2007. Revisiting translocation and reintroduction programmes: the importance of considering stress. Animal Behaviour 73, 1-13</ref>. Sur la base des [[retours d'expérience]] (réussites et erreurs)<ref>van Wieren, S. E. (2012). ''Reintroductions: Learning from Successes and Failures.'' Restoration Ecology: The New Frontier, 87 ([http://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=_NnDbqNdDcMC&oi=fnd&pg=PA87&dq=Heter+castor+canadensis+parachute&ots=qWlojhdT64&sig=iCkily4C0fmEGK8ruEcCxV8k7VI résumé].</ref> et grâce aux SIG, il devient possible d'améliorer les modélisation de chances de succès d'une réintroduction<ref>Bertolero A, Oro D & Besnard A (2007), ''[http://wwwimedea.uib.es/bc/gep/docs/pdfsgrupo/articulos/2007/3.%20Bertolero%20et%20al%202007%20AC.PDF Assessing the efficacy of reintroduction programmes by modelling adult survival: the example of Hermann's tortoise]''. Animal Conservation, 10(3), 360-368.</ref>
Chaque réintroduction est un cas particulier et les études montrent l'importance de la préparation et du contrôle à la manière d'une étude scientifique en considérant les enjeux locaux et régionaux et en minimisant le stress subi par les animaux lors de leur capture, préparation, transport et libération pour leur succès<ref>Sarrazin, F., Barbault, R. (1996), ''Reintroduction: challenges and lessons for basic ecology''. Trends in Ecology & Evolution 11, 474-478.</ref>{{,}}<ref>Seddon, P.J., Armstrong, D.P., Maloney, R.F. (2007) ''http://www.aseanbiodiversity.info/Abstract/51011735.pdf Developing the science of reintroduction biology]''. Conservation Biology 21, 303-312.</ref>{{,}}<ref> Sutherland, W.J., Armstrong, D., Butchart, S.H.M., Earnhardt, J., Ewen, J., Jamieson, I., Jones, C.G., Lee, R., Newbery, P., Nichols, J.D., Parker, K.A., Sarrazin, F., Seddon, P., Shah, N., Tatayaha, V. (2010) ''Standards for documenting and monitoring bird reintroduction projects''. Conservation Letters 3, 229– 235.</ref>{{,}}<ref>Dolman PM, Panter CJ & Mossman HL (2012) ''The biodiversity audit approach challenges regional priorities and identifies a mismatch in conservation''. Journal of Applied Ecology, 49(5), 986-997 ([http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2664.2012.02174.x/full résumé])</ref>{{,}}<ref>Sitas N, Baillie JEM & Isaac NJB (2009) ''[http://xa.yimg.com/kq/groups/21289390/1464171549/name/Sita+et+al+2009.pdf What are we saving ? Developing a standardized approach for conservation action]'' Animal Conservation, 12(3), 231-237.</ref>{{,}}<ref>Teixeira, C.P., de Azevedo, C.S., Mendl, M., Cipreste, C.F., Young, R.J., 2007. Revisiting translocation and reintroduction programmes: the importance of considering stress. Animal Behaviour 73, 1-13</ref>. Grâce aux [[Retour d'expérience|retours d'expérience]] et aux [[Système d'information géographique|systèmes d'information géographique]] (SIG), il est possible d'améliorer les modélisations et ainsi les chances de succès d'une réintroduction<ref>van Wieren, S. E. (2012). ''Reintroductions: Learning from Successes and Failures.'' Restoration Ecology: The New Frontier, 87 ([https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=_NnDbqNdDcMC&oi=fnd&pg=PA87&dq=Heter+castor+canadensis+parachute&ots=qWlojhdT64&sig=iCkily4C0fmEGK8ruEcCxV8k7VI résumé].</ref>{{,}}<ref>Bertolero A, Oro D & Besnard A (2007), ''[http://wwwimedea.uib.es/bc/gep/docs/pdfsgrupo/articulos/2007/3.%20Bertolero%20et%20al%202007%20AC.PDF Assessing the efficacy of reintroduction programmes by modelling adult survival: the example of Hermann's tortoise]''. Animal Conservation, 10(3), 360-368.</ref>. La prise en compte du [[sex-ratio]] des individus relâchés lors d'une réintroduction est également importante<ref>{{Article |langue=en |auteur1=P. Anuradha Reddy |auteur2=K. Ramesh |auteur3=M. Shekhar Sakar |auteur4=A. Srivastva |auteur5=M. Bhavanishankar |auteur6=S. Shivaji |titre=Significance of mate selection and adult sex ratio in tiger reintroduction/reinforcement programs |périodique=[[Journal of Zoology]] |doi=10.1111/jzo.12331 |année=2016 |numéro=299 |pages=132–141 |éditeur=The Zoological Society of London}}</ref>.


=== Difficultés ===
=== Difficultés ===
L'expérience a montré que quatre principales difficultés se posent :
L'expérience a montré que quatre principales difficultés se posent :
# l'acceptation sociale ; les populations locales sont-elles prêtes et préparées au retour d'une [[espèce]] avec laquelle elles ont perdu l'habitude de cohabiter, ou qui est susceptible d'être [[braconnage|braconnée]], ou qui est recherchée par les trafiquants ? ou s'il s'agit d'un grand carnivore (lion, tigre...)<ref>Hayward MW, Adendorff J, O’Brien J, Sholto-Douglas A, Bissett C, Moolman LC, ... & Kerley GI (2007) ''[http://www.benthamscience.com/open/toconsbj/articles/V001/1TOCONSBJ.pdfPractical considerations for the reintroduction of large, terrestrial, mammalian predators based on reintroductions to South Africa’s Eastern Cape Province]''. The Open Conservation Biology Journal, 1, 1-11.</ref>
# l'acceptation sociale ; les populations locales sont-elles prêtes et préparées au retour d'une [[espèce]] avec laquelle elles ont perdu l'habitude de cohabiter, ou qui est susceptible d'être [[braconnage|braconnée]], ou qui est recherchée par les trafiquants ? ou s'il s'agit d'un grand carnivore (lion, tigre…)<ref>Hayward MW, Adendorff J, O’Brien J, Sholto-Douglas A, Bissett C, Moolman LC, & Kerley GI (2007) ''[http://www.benthamscience.com/open/toconsbj/articles/V001/1TOCONSBJ.pdfPractical considerations for the reintroduction of large, terrestrial, mammalian predators based on reintroductions to South Africa’s Eastern Cape Province]''. The Open Conservation Biology Journal, 1, 1-11.</ref> susceptible de représenter une menace pour le bétail ou les humains ?
# la restauration de bonnes conditions de vie et d'habitat pour l'[[espèce]] ; par exemple de nombreuses [[espèce]]s sont en déclin à cause de polluants (dont pesticides et autres perturbateurs endocriniens ou reprotoxiques) ou de la circulation automobile (''''[[mortalité animale due aux véhicules|roadkill]]'''') et les aires protégées non fragmentées par ces deux paramètres sont de plus en plus rares. La chasse, la surpêche, les prises accidentelles, le braconnage, l'empoisonnement volontaire ou involontaire sont d'autres causes possibles. Il faut idéalement disposer de lieux adaptés, de taille suffisante et protégés ;
# la restauration de bonnes conditions de vie et d'habitat pour l'[[espèce]] ; par exemple de nombreuses [[espèce]]s sont en déclin à cause de polluants (dont pesticides et autres perturbateurs endocriniens ou reprotoxiques) ou de la circulation automobile ('''[[mortalité animale due aux véhicules|''roadkill'']]''') et les aires protégées non fragmentées par ces deux paramètres sont de plus en plus rares. La chasse, la [[surpêche]], les prises accidentelles, le braconnage, l'empoisonnement volontaire ou involontaire sont d'autres causes possibles. Il faut idéalement disposer de lieux adaptés, de taille suffisante et protégés.
# l'[[obstacle taxonomique]] est aujourd'hui rarement en cause car les espèces réintroduites sont souvent des espèces phares ou des espèces clé bien connues. Mais le manque de disponibilité en ''« source(s) »'' d'individus ou de [[propagule]]s assez [[Diversité génétique|génétiquement diversifié]]s est un problème fréquent lors des réintroductions ; L'UICN recommande ainsi de choisir un type génétique le plus proche possible de celui qui devrait être présent si l'espèce n'avait pas disparu de la région de réintroduction. Pour des espèces qui ont failli disparaitre de toute leur aire mondiale de répartition (ex : le [[bison européen]] ou [[castor eurasien]]), la diversité génétique de la population qui sort d'un goulot d'[[étranglement génétique]] est souvent très limitée ; il faut alors gérer sur le moyen et long termes les risques induits par et plus souvent par le risque de ''« biais taxonomique »''<ref>Seddon PJ, Soorae PS, Launay F (2005), [http://www.researchgate.net/publication/232015222_Taxonomic_bias_in_reintroduction_projects/file/d912f508e5f9d2c35a.pdf ''Taxonomic bias in reintroduction projects'']. Animal Conservation 8, 51–58. </ref>{{,}}<ref>Clark JA, May RM (2002) ''Taxonomic bias in conservation research''. Science 297: 191–192.</ref>, parfois aggravé par une procédure d'élevage en [[Parc zoologique|zoo]]s ou parcs durant plusieurs années, qui a pu induire une [[dérive génétique]]<ref>Williams SE & Hoffman EA (2009) ''[http://www.cfr.washington.edu/classes.esrm.458/williams_hoffman.pdf Minimizing genetic adaptation in captive breeding programs : a review]''. Biological conservation, 142(11), 2388-2400 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320709002559 résumé]).</ref> et faire perdre aux sujets les réflexes nécesaires à la survie dans la nature<ref>Maran T, Põdra M, Põlma M & Macdonald DW (2009) ''http://www.petakillsanimals.comwww.animalliberationfront.com/ALFront/mink-release-study.pdf The survival of captive-born animals in restoration programmes–Case study of the endangered European mink Mustela lutreola].'' Biological Conservation, 142(8), 1685-1692 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320709001220 résumé])</ref>. Parfois il faut aussi tenir compte de mutualismes ou symbioses entre espèces, notamment chez les plantes<ref>Kaiser-Bunbury CN, Traveset A & Hansen DM (2010) ''http://www.torreyaguardians.org/articles/kaiser-bunbury2010.pdf Conservation and restoration of plant–animal mutualisms on oceanic islands]''. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics, 12(2), 131-143.</ref>
# l'[[obstacle taxonomique]] est aujourd'hui rarement en cause car les espèces réintroduites sont souvent des espèces phares ou des espèces clé bien connues. Mais le manque de disponibilité en « source(s) » d'individus ou de [[propagule]]s assez [[Diversité génétique|génétiquement diversifié]]s est un problème fréquent lors des réintroductions. L'UICN recommande ainsi de choisir un type génétique le plus proche possible de celui qui devrait être présent si l'espèce n'avait pas disparu de la région de réintroduction. Pour des espèces qui ont failli disparaître de toute leur aire mondiale de répartition (ex : le [[bison européen]] ou [[castor eurasien]]), la diversité génétique de la population qui sort d'un goulot d'[[étranglement génétique]] est souvent très limitée ; il faut alors gérer sur le moyen et long termes les risques induits par et plus souvent par le risque de « biais taxonomique »<ref>Seddon PJ, Soorae PS, Launay F (2005), [https://www.researchgate.net/publication/232015222_Taxonomic_bias_in_reintroduction_projects/file/d912f508e5f9d2c35a.pdf ''Taxonomic bias in reintroduction projects'']. Animal Conservation 8, 51–58. </ref>{{,}}<ref>Clark JA, May RM (2002) ''Taxonomic bias in conservation research''. Science 297: 191–192.</ref>, parfois aggravé par une procédure d'élevage en [[Parc zoologique|zoo]]s ou parcs durant plusieurs années, qui a pu induire une [[dérive génétique]]<ref>Williams SE & Hoffman EA (2009) ''[http://www.cfr.washington.edu/classes.esrm.458/williams_hoffman.pdf Minimizing genetic adaptation in captive breeding programs : a review]''. Biological conservation, 142(11), 2388-2400 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320709002559 résumé]).</ref> et faire perdre aux sujets les réflexes nécessaires à la survie dans la nature<ref>Maran T, Põdra M, Põlma M & Macdonald DW (2009) ''http://www.petakillsanimals.comwww.animalliberationfront.com/ALFront/mink-release-study.pdf The survival of captive-born animals in restoration programmes–Case study of the endangered European mink Mustela lutreola].'' Biological Conservation, 142(8), 1685-1692 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320709001220 résumé])</ref>. Parfois il faut aussi tenir compte de mutualismes ou symbioses entre espèces, notamment chez les plantes<ref>Kaiser-Bunbury CN, Traveset A & Hansen DM (2010) ''http://www.torreyaguardians.org/articles/kaiser-bunbury2010.pdf Conservation and restoration of plant–animal mutualisms on oceanic islands]''. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics, 12(2), 131-143.</ref>.
# limiter le dérangement dans les zones anthropisées peut être difficile alors que le [[:wikt:bruit|bruit]], la présence ou la simple [[odeur]] humaine peuvent gêner certaines [[espèce]]s craintives.
# limiter le dérangement dans les zones anthropisées peut être difficile alors que le [[:wikt:bruit|bruit]], la présence ou la simple [[odeur]] humaine peuvent gêner certaines [[espèce]]s craintives.


==L'[[élevage]] à but de réintroduction==
== L'[[élevage]] à but de réintroduction ==
Il est parfois facile, mais
Il est parfois facile, mais
* il peut aussi induire un « biais génétique » si les géniteurs ne sont pas diversifiés ou s'ils présentent des caractéristiques les rendant peu adaptés au contexte écologique de la zone de réintroduction ;
* il peut aussi induire un « biais génétique » si les géniteurs ne sont pas diversifiés ou s'ils présentent des caractéristiques les rendant peu adaptés au contexte écologique de la zone de réintroduction ;
* la réintroduction peut également être un échec si la cause de la disparition existe toujours ou réapparait. <br />Par exemple, à la différence des [[guépard]]s, les [[oryx algazelle]]s ne sont pas menacés par leurs difficultés à se reproduire en captivité ; cette espèce a été domestiquée par les [[Égypte antique|Anciens Égyptiens]], et elle s'élève facilement en captivité, jusque dans les [[parc zoologique|zoos]] de pays tempérés (près d'un millier de ces oryx vivent aujourd'hui en [[parc zoologique|zoo]], dont 50 % environ dans les [[parc zoologique|zoos]] européens). Elle se reproduisait très bien dans son milieu naturel, et survivait étonnamment dans tout le [[désert]] du [[Sahara]]. Elle a disparu simplement parce que pourchassée et tuée pour ses cornes dont la valeur marchande et de trophée est élevée<ref>Voir le [http://www.iucn.org/en/news/archive/2006/05/02_pr_red_list_fr.htm communiqué de presse] de la publication de la liste rouge 2006 de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]</ref>. Les projets et/ou actions de réintroduction en cours dans des [[parc national|parcs nationaux]] du [[Maroc]] et de [[Tunisie]], doivent aussi veiller à ce que la [[chasse]] ou le [[braconnage]] de cette espèce cessent. <br />Concernant l'éléphant ou le rhinocéros, Il y a eu de longues discussions, sans consensus, sur l'intérêt de conserver un commerce contrôlé de l'[[ivoire]] ou de sous-produits venant d'[[espèce menacée|espèces menacées]], certains estimant que ce commerce légal pourrait financer la protection de l'[[espèce]], d'autres que ce commerce entretenait un marché international favorisant les trafics illicites et la poursuite du braconnage mafieux, sur-armé et violent (de nombreux gardes de [[réserves naturelles]] ont été tués en tentant de protéger les [[animal|animaux]] qu'elles abritent).
* la réintroduction peut également être un échec si la cause de la disparition existe toujours ou réapparaît. Par exemple, à la différence des [[guépard]]s, les [[oryx algazelle]]s ne sont pas menacés par leurs difficultés à se reproduire en captivité ; cette espèce a été domestiquée par les [[Égypte antique|Anciens Égyptiens]], et elle s'élève facilement en captivité, jusque dans les [[parc zoologique|zoos]] de pays tempérés (près d'un millier de ces oryx vivent aujourd'hui en [[parc zoologique|zoo]], dont 50 % environ dans les [[parc zoologique|zoos]] européens). Elle se reproduisait très bien dans son milieu naturel, et survivait étonnamment dans tout le [[désert]] du [[Sahara]]. Elle a disparu simplement parce que pourchassée et tuée pour ses cornes dont la valeur marchande et de trophée est élevée<ref>Voir le [http://www.iucn.org/en/news/archive/2006/05/02_pr_red_list_fr.htm communiqué de presse] de la publication de la liste rouge 2006 de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]</ref>. Les projets et/ou actions de réintroduction en cours dans des [[parc national|parcs nationaux]] du [[Maroc]] et de [[Tunisie]], doivent aussi veiller à ce que la [[chasse]] ou le [[braconnage]] de cette espèce cessent. Concernant l'éléphant ou le rhinocéros, Il y a eu de longues discussions, sans consensus, sur l'intérêt de conserver un commerce contrôlé de l'[[ivoire]] ou de sous-produits venant d'[[espèce menacée|espèces menacées]], certains estimant que ce commerce légal pourrait financer la protection de l'[[espèce]], d'autres que ce commerce entretenait un marché international favorisant les trafics illicites et la poursuite du braconnage mafieux, sur-armé et violent (de nombreux gardes de [[réserves naturelles]] ont été tués en tentant de protéger les [[animal|animaux]] qu'elles abritent).


=== Facteurs de réussite ===
=== Facteurs de réussite ===
Outre un milieu ''« récepteur »'', [[Habitat (écologie)|habitat]] d'une taille et d'une qualité écologique suffisante, beaucoup d'autres facteurs de réussite existent, qui ne peuvent être évalués que par une étude préalable poussée, fondée sur les premiers retours d'expérience et de solides bases [[science|scientifiques]], historiques, et [[sociologie|sociologiques]] (ce dernier point étant important pour juger de l'acceptation de l'[[espèce]], quand celle-ci peut interférer avec les activités humaines, notamment dans le cas de grands [[carnivora|carnivores]], ou de gros [[animal|animaux]], tels par exemple les [[éléphant]]s qui ne respectent pas les cultures ni leurs [[clôture]]s quand elles sont disposées sur leur territoire ou pistes de migration).
Outre un milieu « récepteur », [[Habitat (écologie)|habitat]] d'une taille et d'une qualité écologique suffisante, beaucoup d'autres facteurs de réussite existent, qui ne peuvent être évalués que par une étude préalable poussée, fondée sur les premiers retours d'expérience et de solides bases [[science|scientifiques]], historiques, et [[sociologie|sociologiques]] (ce dernier point étant important pour juger de l'acceptation de l'[[espèce]], quand celle-ci peut interférer avec les activités humaines, notamment dans le cas de grands [[carnivora|carnivores]], ou de gros [[animal|animaux]], tels par exemple les [[éléphant]]s qui ne respectent pas les cultures ni leurs [[clôture]]s quand elles sont disposées sur leur territoire ou pistes de migration).
<br />Une appropriation du projet de réintroduction par les populations humaines présentes implique une bonne [[concertation]] et communication préalable, maintenue dans le temps.


Une appropriation du projet de réintroduction par les populations humaines présentes implique une bonne [[concertation]] et communication préalable, maintenue dans le temps.
Certains animaux évolués ([[singe]]s) ou particulièrement fragiles ou territoriaux ont besoin d'être réintroduits avec précaution, et parfois un long temps d'adaptation, surtout s'ils ont été familiers de l'homme.
<br />D'autres nécessitent une protection particulière de l'environnement humain. (Le [[Bison d'Europe]] par exemple nécessite des clôtures renforcées si son territoire de réintroduction est de relativement petite taille ou fréquenté par l'[[Homo sapiens|Homme]].)


Certains animaux évolués ([[singe]]s) ou particulièrement fragiles ou territoriaux ont besoin d'être réintroduits avec précaution, et parfois un long temps d'adaptation, surtout s'ils ont été familiers de l'homme.
De nombreuses [[espèce]]s vivent avec des [[symbiose|symbiotes]] ou ont une relation de codépendance avec d'autres espèces (dont elles se nourriraient par exemple), qu'il faut aussi réintroduire s'ils ont disparu du milieu, sans pour autant y ramener des [[pathogène]]s ou [[parasitisme|parasites]] indésirables. <br />Ceci implique des [[quarantaine]]s et l'implication de spécialistes de l'[[espèce]] ([[vétérinaire]]s, [[botaniste]]s, [[Phytopathologie|phytopathologistes]]...).


D'autres nécessitent une protection particulière de l'environnement humain (le [[Bison d'Europe]] par exemple nécessite des clôtures renforcées si son territoire de réintroduction est de relativement petite taille ou fréquenté par l'[[Homo sapiens|Homme]]).
Un dispositif de suivi (inventaires, [[radiotracking]], suivi de la [[dynamique des populations]] et de sa [[diversité génétique]]...) nécessitant des outils, moyens et compétences adaptés permet de vérifier la bonne intégration de l'[[espèce]] réintroduite dans son milieu.


De nombreuses [[espèce]]s vivent avec des [[symbiose|symbiotes]] ou ont une relation de codépendance avec d'autres espèces (dont elles se nourriraient par exemple), qu'il faut aussi réintroduire s'ils ont disparu du milieu, sans pour autant y ramener des [[pathogène]]s ou [[parasitisme|parasites]] indésirables.
Reconstituer un noyau de [[population (écologie)|population]] est une première étape. Il est souvent indispensable d'ensuite aider ces individus à recoloniser leur aire de répartition potentielle et disponible, et échanger avec d'autres individus de la même [[espèce]]. Des [[corridors biologiques]] et [[écoduc]]s adaptés peuvent être nécessaires.

<br />Par exemple, en [[Alberta]] ([[Canada]]), on a en 2001 restauré un couloir faunistique pour permettre la circulation du [[loup]] gris au travers d'un [[terrain de golf]] près du [[Parc national de Jasper]]. Depuis les [[loup]]s fréquentent régulièrement ce [[corridor biologique|corridor]]<ref>Shepherd, B., and J. Whittington 2006. ''Response of wolves to corridor restoration and human use management''. Ecology and Society 11(2): 1. ([http://www.ecologyandsociety.org/vol11/iss2/art1/ Article en ligne])</ref>.
Ceci implique des [[quarantaine]]s et l'implication de spécialistes de l'[[espèce]] ([[vétérinaire]]s, [[botaniste]]s, [[Phytopathologie|phytopathologistes]]…).

Un dispositif de suivi (inventaires, [[radiotracking]], suivi de la [[dynamique des populations]] et de sa [[diversité génétique]]) nécessitant des outils, moyens et compétences adaptés permet de vérifier la bonne intégration de l'[[espèce]] réintroduite dans son milieu.

Reconstituer un noyau de [[population (écologie)|population]] est une première étape. Il est souvent indispensable d'ensuite aider ces individus à recoloniser leur aire de répartition potentielle et disponible, et échanger avec d'autres individus de la même [[espèce]]. Des [[corridors biologiques]] et [[écoduc]]s adaptés peuvent être nécessaires. Par exemple, en [[Alberta]] ([[Canada]]), on a en 2001 restauré un couloir faunistique pour permettre la circulation du [[loup]] gris au travers d'un [[terrain de golf]] près du [[Parc national de Jasper]]. Depuis les [[loup]]s fréquentent régulièrement ce [[corridor biologique|corridor]]<ref>Shepherd, B., and J. Whittington 2006. ''Response of wolves to corridor restoration and human use management''. Ecology and Society 11(2): 1. ([http://www.ecologyandsociety.org/vol11/iss2/art1/ Article en ligne])</ref>.

En plus des difficultés à trouver des milieux susceptibles de supporter les populations réintroduites, comme pour l'orang-outan de Bornéo par exemple<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Frédéric Louchart|titre=Que Faire de l'orang-outan|lieu=Paris|éditeur=Harmattan|année=2017|pages totales=212|isbn=978-2-343-11723-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=mAYkDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}</ref>, et de ces problèmes d'ordre vétérinaire, les animaux réintroduits sont souvent des mammifères possédant des cultures propres. Le cas des Grands singes pose l'ensemble de ces problèmes : ils doivent réapprendre leur culture d'origine : outillage, habitat, communication et codes comportementaux adaptés<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Frédéric Louchart|url=http://las.ehess.fr/index.php?1159|site=las.ehess.fr|consulté le=2017-05-21}}</ref>.


== Droit de l'environnement ==
== Droit de l'environnement ==
Dans la plupart des pays, la loi distingue clairement les [[espèces protégées]] des autres.
Dans la plupart des pays, la loi distingue clairement les [[espèces protégées]] des autres.

<br />Dans la plupart des cas, une réintroduction demande une autorisation administrative, délivrée par l'autorité chargée de l'[[environnement]] et/ou de l'[[agriculture]] ou de la [[pêche (halieutique)|pêche]] dans le cas de [[poisson]]s. Le pétitionnaire doit généralement fournir un dossier scientifiquement argumenté démontrant l'intérêt patrimonial de la réintroduction et que l'[[espèce]] était antérieurement présente sur le site (sinon il s'agit d'introduction, qui demande une évaluation particulière en raison du fait qu'une [[espèce]] introduite hors de son contexte écologique originel peut devenir [[espèce invasive|invasive]] ou y apporter diverses perturbations).
Des précautions, compétences et moyens particuliers sont exigés dans le cadre de la réintroduction ou du renforcement de [[population]] de gros [[animal|animaux]] ([[éléphant]]..) ou d'[[animal|animaux]] [[carnivora|carnivores]] ([[lion]], [[tigre (mammifère)|tigre]], [[loup]]..). En particulier le [[radiotracking|radiosuivi]] (via un émetteur, [[transpondeur]], ou une [[balise Argos]]..) peut être exigé ou recommandé pour suivre les [[animal|animaux]] plus facilement.
Dans la plupart des cas, une réintroduction demande une autorisation administrative, délivrée par l'autorité chargée de l'[[environnement]] et/ou de l'[[agriculture]] ou de la [[pêche (halieutique)|pêche]] dans le cas de [[poisson]]s. Le pétitionnaire doit généralement fournir un dossier scientifiquement argumenté démontrant l'intérêt patrimonial de la réintroduction et que l'[[espèce]] était antérieurement présente sur le site (sinon il s'agit d'introduction, qui demande une évaluation particulière en raison du fait qu'une [[espèce]] introduite hors de son contexte écologique originel peut devenir [[espèce invasive|invasive]] ou y apporter diverses perturbations). Des précautions, compétences et moyens particuliers sont exigés dans le cadre de la réintroduction ou du renforcement de [[population]] de gros [[animal|animaux]] ([[éléphant]]) ou d'[[animal|animaux]] [[carnivora|carnivores]] ([[lion]], [[tigre (mammifère)|tigre]], [[loup]]). En particulier le [[radiotracking|radiosuivi]] (via un émetteur, [[transpondeur]], ou une [[balise Argos]]) peut être exigé ou recommandé pour suivre les [[animal|animaux]] plus facilement.

<br />Dans le cas particulier de renforcement [[chasse|cynégétique]], le lâcher d'animaux pour la [[chasse]] est plus ou moins réglementé selon les [[espèce]]s, les zones concernées et les [[pays]], dont en [[France]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018452587&dateTexte Arrêté du 17 mars 2008 modifiant l'arrêté du 7 juillet 2006 portant sur l'introduction dans le milieu naturel de grand gibier ou de lapins et sur le prélèvement dans le milieu naturel d'animaux vivants d'espèces dont la chasse est autorisée.]</ref>.
Dans le cas particulier de renforcement [[chasse|cynégétique]], le lâcher d'animaux pour la [[chasse]] est plus ou moins réglementé selon les [[espèce]]s, les zones concernées et les [[pays]], dont en [[France]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018452587&dateTexte Arrêté du 17 mars 2008 modifiant l'arrêté du 7 juillet 2006 portant sur l'introduction dans le milieu naturel de grand gibier ou de lapins et sur le prélèvement dans le milieu naturel d'animaux vivants d'espèces dont la chasse est autorisée.]</ref>.


== Action des ONG ==
== Action des ONG ==
Quelques [[Organisation non gouvernementale|ONG]] environnementales ont été pionnières en matière de [[Conservation de la nature|protection de la nature]], dont via des plans de réintroduction : le [[World Wide Fund for Nature|WWF]], l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN), [[Fauna & Flora International]] (1er élevage de l'[[Oryx d'Arabie]] en vue de réintroduction, décidé après la réussite du projet d'[[élevage conservatoire]] de cette espèce entrepris en [[1962]]), etc.
Quelques [[Organisation non gouvernementale|ONG]] environnementales ont été pionnières en matière de [[Conservation de la nature|protection de la nature]], dont via des plans de réintroduction : le [[World Wide Fund for Nature|WWF]], l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN), [[Fauna & Flora International]] ({{1er}} élevage de l'[[Oryx d'Arabie]] en vue de réintroduction, décidé après la réussite du projet d'[[élevage conservatoire]] de cette espèce entrepris en [[1962]]), etc.


=== L'IUCN ===
=== L'IUCN ===
L'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] dispose au sein de la ''Species Survival Commission'' (SSC) d'un groupe de spécialistes de la réintroduction : le ''Re-introduction Specialist Group'' (RSG) qui est chargé de promouvoir la restauration de [[population (écologie)|populations]] viables d'[[animal|animaux]] et de [[plante]]s dans la [[nature]].
L'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] dispose au sein de la ''Species Survival Commission'' (SSC) d'un groupe de spécialistes de la réintroduction : le ''Re-introduction Specialist Group'' (RSG) qui est chargé de promouvoir la restauration de [[population (écologie)|populations]] viables d'[[animal|animaux]] et de [[plante]]s dans la [[nature]].


Le groupe des spécialistes de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]], le RSG, est, parmi la centaine de groupes de spécialistes de la [[Commission pour la survie des espèces]] de l'IUCN, celui qui est spécialiste de la réintroduction des espèces<ref>[http://www.iucnsscrsg.org/downloads.html IUCN/SSC Reintroduction Specialist Group’s Re-introduction Guidelines]: 1) IUCN Position Statement on the Translocation of Living Organism; 2) Guidelines for Re-introduction.</ref>, les autres groupes étant plutôt spécialisés sur des [[taxon]]s.
Le groupe des spécialistes de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]], le RSG, est, parmi la centaine de groupes de spécialistes de la [[Commission pour la survie des espèces]] de l'IUCN, celui qui est spécialiste de la réintroduction des espèces<ref>[http://www.iucnsscrsg.org/downloads.html IUCN/SSC Reintroduction Specialist Group’s Re-introduction Guidelines]: 1) IUCN Position Statement on the Translocation of Living Organism; 2) Guidelines for Re-introduction.</ref>, les autres groupes étant plutôt spécialisés sur des [[taxon]]s.


La création de ce groupe a été rendue nécessaire en raison de l'augmentation de projets de réintroduction à travers le monde. En effet, l'évolution du nombre des réintroductions suit celle du nombre des disparitions. Les problèmes liés à la sélection dans les [[élevage conservatoire|élevages conservatoires]], l'impact des réintroductions ou des déplacements de [[population (écologie)|population]] sont discutés dans ce groupe.
La création de ce groupe a été rendue nécessaire en raison de l'augmentation de projets de réintroduction à travers le monde. En effet, l'évolution du nombre des réintroductions suit celle du nombre des disparitions. Les problèmes liés à la sélection dans les [[élevage conservatoire|élevages conservatoires]], l'impact des réintroductions ou des déplacements de [[population (écologie)|population]] sont discutés dans ce groupe.
Ligne 145 : Ligne 161 :
[[image:Waldrappe - Grünau.jpg|thumb|250px|[[Ibis chauve]] réintroduit en Allemagne, en Italie et au Maroc]]
[[image:Waldrappe - Grünau.jpg|thumb|250px|[[Ibis chauve]] réintroduit en Allemagne, en Italie et au Maroc]]
[[Image:Strix uralensis-chick.jpg|thumb|250px|[[Chouette]]s (ici [[Strix uralensis|Chouette de l'Oural]]) ou [[hibou]]x consomment des milliers de petits [[Rodentia|rongeurs]] par an, lesquels tendent à rapidement pulluler sans leurs prédateurs. C'est une des raisons de leur réintroduction.]]
[[Image:Strix uralensis-chick.jpg|thumb|250px|[[Chouette]]s (ici [[Strix uralensis|Chouette de l'Oural]]) ou [[hibou]]x consomment des milliers de petits [[Rodentia|rongeurs]] par an, lesquels tendent à rapidement pulluler sans leurs prédateurs. C'est une des raisons de leur réintroduction.]]
Le grand public connait bien certaines ''« espèces-phares »'' dont les réintroductions ont été médiatisées par la [[télévision]] et la [[littérature]], mais face au déclin de la [[biodiversité]] confirmé par l'[[Évaluation des écosystèmes pour le millénaire]], un nombre croissant d'[[espèce]]s souvent considérées comme espèces patrimoniales ou ''espèces-clés'' du point de vue [[écologie|écologique]] font l'objet de programmes de réintroduction, généralement dans des [[parc national|parcs naturels nationaux]], de vastes espaces peu habités ou des [[réserve naturelle|réserves naturelles]].
Le grand public connaît bien certaines « espèces-phares » dont les réintroductions ont été médiatisées par la [[télévision]] et la [[littérature]], mais face au déclin de la [[biodiversité]] confirmé par l'[[Évaluation des écosystèmes pour le millénaire]], un nombre croissant d'[[espèce]]s souvent considérées comme espèces patrimoniales ou ''espèces-clés'' du point de vue [[écologie|écologique]] font l'objet de programmes de réintroduction, généralement dans des [[parc national|parcs naturels nationaux]], de vastes espaces peu habités ou des [[réserve naturelle|réserves naturelles]].


=== Mammifères ===
=== Mammifères ===
Ligne 151 : Ligne 167 :
|-
|-
|width="15%" valign="top"|
|width="15%" valign="top"|
* [[Éléphant de savane d'Afrique|Éléphant]] (Afrique),
* [[Éléphant de savane d'Afrique|Éléphant]] (Afrique),
* [[Rhinocéros blanc]] et [[Rhinocéros noir]] (Afrique),
* [[Rhinocéros blanc]] et [[Rhinocéros noir]] (Afrique),
* [[Lion asiatique|Lion d'Asie]] ([[Inde]]/[[Asie]]),
* [[Lion asiatique|Lion d'Asie]] ([[Inde]]/[[Asie]]),
* [[Oryx algazelle]] et [[Addax]] ([[Tunisie]]),
* [[Oryx algazelle]] et [[Addax]] ([[Tunisie]]),
* [[Oryx d'Arabie]] ([[Arabie saoudite]]),
* [[Oryx d'Arabie]] ([[Arabie saoudite]]),
* [[Gazella dama|Gazelle dama]] ([[Afrique du Nord]]),
* [[Gazella dama|Gazelle dama]] ([[Afrique du Nord]]),
* [[Gnou noir|Gnou à queue blanche]] et [[Blesbok]] ([[Afrique du Sud]]),
* [[Gnou noir|Gnou à queue blanche]] et [[Blesbok]] ([[Afrique du Sud]]),
Ligne 161 : Ligne 177 :
* [[Tamarin lion]] ([[Brésil]]),
* [[Tamarin lion]] ([[Brésil]]),
|width="15%" valign="top"|
|width="15%" valign="top"|
* [[Ours brun]] ([[France]], [[Allemagne]], [[Royaume-Uni]], [[Autriche]], [[Espagne]] etc.)
* [[Ours brun]] ([[France]], [[Allemagne]], [[Royaume-Uni]], [[Autriche]], [[Espagne]], etc.)
* [[Bison d'Europe]] ([[Pologne]], [[Margeride]]/[[France]]...),
* [[Bison d'Europe]] ([[Pologne]], [[Margeride]]/[[France]]),
* [[Bison d'Amérique du Nord]],
* [[Bison d'Amérique du Nord]],
* [[Réintroduction du loup|Loup]] gris ([[États-Unis]])
* [[Réintroduction du loup|Loup]] gris ([[États-Unis]])
* [[Castor fiber|Castor européen]] et [[Castor canadensis|Castor canadien]] (Nombreux pays d'[[Europe]], [[Canada]], [[États-Unis|USA]]),
* [[Castor fiber|Castor européen]] et [[Castor canadensis|Castor canadien]] (Nombreux pays d'[[Europe]], [[Canada]], [[États-Unis|USA]]),
* [[Renne]] des forêts<ref>sous-espèce [[Rangifer tarandus fennicus]]</ref> ([[Parc national de Salamajärvi]]),
* [[Renne]] des forêts<ref>sous-espèce [[Rangifer tarandus fennicus]]</ref> ([[Parc national de Salamajärvi]]),
* [[Cheval de Przewalski]] (en [[Mongolie]]),
* [[Cheval de Przewalski]] (en [[Mongolie]]),
|width="15%" valign="top"|
|width="15%" valign="top"|
* [[Bouquetin|Bouquetin des Alpes]],
* [[Bouquetin des Alpes]],
* [[Putois à pieds noirs]] ([[États-Unis|USA]], [[Mexique]]<ref>Michael Lockhart et al. (2003) [http://www.fws.gov/Endangered/bulletin/2003/05-06/12-13.pdf Endangered species bulletin], Endangered species bulletin mai/juin 2003, vol.XXVIII N°3, page 13</ref>)
* [[Putois à pieds noirs]] ([[États-Unis|USA]], [[Mexique]]<ref>Michael Lockhart et al. (2003) [http://www.fws.gov/Endangered/bulletin/2003/05-06/12-13.pdf Endangered species bulletin], Endangered species bulletin mai/juin 2003, vol.XXVIII N°3, page 13</ref>)
* [[Loup rouge]] ([[États-Unis|USA]]),
* [[Loup rouge]] ([[États-Unis|USA]]),
* [[Loutre]]<ref>Fernández-Morán J, Saavedra D & Manteca-Vilanova X (2002) ''Reintroduction of the Eurasian otter (Lutra lutra) in northeastern Spain: trapping, handling, and medical management''. Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 33(3), 222-227 ([http://www.bioone.org/doi/abs/10.1638/1042-7260%282002%29033%5B0222:ROTEOL%5D2.0.CO%3B2 résumé]).</ref>
* [[Loutre]]<ref>Fernández-Morán J, Saavedra D & Manteca-Vilanova X (2002) ''Reintroduction of the Eurasian otter (Lutra lutra) in northeastern Spain: trapping, handling, and medical management''. Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 33(3), 222-227 ([http://www.bioone.org/doi/abs/10.1638/1042-7260%282002%29033%5B0222:ROTEOL%5D2.0.CO%3B2 résumé]).</ref>
* [[Grizzly]] (en [[Idaho]]),
* [[Grizzly]] (en [[Idaho]]),
* [[Lynx d'Eurasie]] (ex : [[Suisse]], [[France]], [[Allemagne]] etc.)
* [[Lynx d'Eurasie]] (ex : [[Suisse]], [[France]], [[Allemagne]], etc.)
|}
|}

De nombreux autres '''Projets''' sont en cours dont ceux concernant le [[Guépard]], divers grands [[Felidae|félins]] et [[singe]]s.
De nombreux autres '''Projets''' sont en cours dont ceux concernant le [[Guépard]], divers grands [[Felidae|félins]] et [[singe]]s.


Tandis que d'autres projets font encore l'objet de débat par exemple la Réintroduction du Lion de l'Atlas au Maroc<ref>http://www.lemag.ma/Appel-a-reintroduire-les-lions-de-l-Atlas-dans-leur-milieu-naturel_a67226.html</ref>{{,}}<ref>http://www.yabiladi.com/articles/details/14937/maroc-faut-il-reintroduire-lion-l-atlas.html</ref>.
Tandis que d'autres projets font encore l'objet de débat par exemple la Réintroduction du Lion de l'Atlas au Maroc<ref>http://www.lemag.ma/Appel-a-reintroduire-les-lions-de-l-Atlas-dans-leur-milieu-naturel_a67226.html</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Maroc : Faut-il réintroduire le Lion de l’Atlas dans son habitat naturel ? |url=http://www.yabiladi.com/articles/details/14937/maroc-faut-il-reintroduire-lion-l-atlas.html |site=yabiladi.com |consulté le=27-09-2020}}.</ref>.


=== Oiseaux ===
=== Oiseaux ===
Ligne 185 : Ligne 201 :
|-
|-
|width="15%" valign="top"|
|width="15%" valign="top"|
* [[Condor de Californie]],
* [[Condor de Californie]],
* [[Zostérops des Seychelles]],
* [[Zostérops des Seychelles]],
* [[Crécerelle des Seychelles]],
* [[Crécerelle des Seychelles]],
* [[Crécerelle de Maurice]],
* [[Crécerelle de Maurice]],
* [[Pigeon rose]] (à l'[[Île Maurice]]),
* [[Pigeon rose]] (à l'[[Île Maurice]]),
* [[Cigogne orientale]] (au [[Japon]]),
* [[Cigogne orientale]] (au [[Japon]]),
* [[Bernache néné]] ([[Hawaii]]),
* [[Bernache néné]] ([[Hawaii]]),
|width="15%" valign="top"|
|width="15%" valign="top"|
* [[Gypaète barbu]] (dans les [[Alpes]]),
* [[Gypaète barbu]] (dans les [[Alpes]]),
* [[Vautour moine]],
* [[Vautour moine]],
* [[Vautour fauve]],
* [[Vautour fauve]],
Ligne 199 : Ligne 215 :
* [[Kakapo]] (en [[Nouvelle-Zélande]]),
* [[Kakapo]] (en [[Nouvelle-Zélande]]),
* [[Pavo muticus|Paon vert]] (en [[Malaisie]]),
* [[Pavo muticus|Paon vert]] (en [[Malaisie]]),
* [[Étourneau de Bali]],
* [[Étourneau de Bali]],
|width="15%" valign="top"|
|width="15%" valign="top"|
* [[Hibou grand-duc]],
* [[Hibou grand-duc]],
* [[Faucon pèlerin]] ([[États-Unis|USA]]),
* [[Faucon pèlerin]] ([[États-Unis|USA]]),
* [[Grue blanche]] d'Amérique,
* [[Grue blanche]] d'Amérique,
* [[Geronticus eremita|Ibis chauve]] (en [[Autriche]], [[Italie]], [[Maroc]]...),
* [[Geronticus eremita|Ibis chauve]] (en [[Autriche]], [[Italie]], [[Maroc]]),
* [[Oie naine]] (en [[Scandinavie]] et [[Allemagne]]),
* [[Oie naine]] (en [[Scandinavie]] et [[Allemagne]]),
* [[Outarde canepetière]] (en [[France]]),
* [[Outarde canepetière]] (en [[France]]),
Ligne 220 : Ligne 236 :


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{Colonnes|nombre=3|1=
<div style='-moz-column-count:3; -moz-column-gap:10px;'>
* [[Plan de restauration]]
* [[Plan de restauration]]
* [[Espèce]], [[espèce protégée]], [[espèce menacée]]
* [[Espèce]], [[espèce protégée]], [[espèce menacée]]
Ligne 244 : Ligne 260 :
* [[Réintroduction de l'ours dans les Pyrénées]]
* [[Réintroduction de l'ours dans les Pyrénées]]
* [[Éthique de l'environnement]]
* [[Éthique de l'environnement]]
}}
</div>


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [http://geres-asso.org/article_reintroduction1.html À propos de la réintroduction du Lion de l'Atlas au Maroc], à partir d'animaux conservés par la fauverie royale du Maroc
* [http://geres-asso.org/article_reintroduction1.html À propos de la réintroduction du Lion de l'Atlas au Maroc], à partir d'animaux conservés par la fauverie royale du Maroc
* [http://www.irstea.fr/nos-editions/dossiers/ingenierie-ecologique/biodiversite Réintroduction de feuillus en forêt méditerranéenne], article vulgarisé
* [http://www.irstea.fr/nos-editions/dossiers/ingenierie-ecologique/biodiversite Réintroduction de feuillus en forêt méditerranéenne], article vulgarisé
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Bau LM (2001) ''Behavioural ecology of reintroduced beavers (Castor fiber) in Klosterheden State Forest, Denmark''. Speciale, Institut for dyreadfærd, Københavns Universitet.
* Bau LM (2001) ''Behavioural ecology of reintroduced beavers (Castor fiber) in Klosterheden State Forest, Denmark''. Speciale, Institut for dyreadfærd, Københavns Universitet.
* Ewen JG, Acevedo-Whitehouse K, Alley M, Carraro C, Sainsbury AW, Swinnerton K & Woodroffe R (2011) ''Empirical consideration of parasites and health in reintroduction''. Reintroduction Biology: integrating science and management ([http://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=CnTcZl52DjQC&oi=fnd&pg=PA290&ots=wJvA0OtnR6&sig=kOjd0nMdzO1hPakYhMR2vbgOnQQ résumé])
* Ewen JG, Acevedo-Whitehouse K, Alley M, Carraro C, Sainsbury AW, Swinnerton K & Woodroffe R (2011) ''Empirical consideration of parasites and health in reintroduction''. Reintroduction Biology: integrating science and management ([https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=CnTcZl52DjQC&oi=fnd&pg=PA290&ots=wJvA0OtnR6&sig=kOjd0nMdzO1hPakYhMR2vbgOnQQ résumé])
* Commission européenne [http://ec.europa.eu/environment/life/publications/lifepublications/lifefocus/documents/mammals.pdf Brochure présentant les projets LIFE sur la protection des mammifères européens] (avec une fiche sur la réintroduction d'espèces)
* Commission européenne [http://ec.europa.eu/environment/life/publications/lifepublications/lifefocus/documents/mammals.pdf Brochure présentant les projets LIFE sur la protection des mammifères européens] (avec une fiche sur la réintroduction d'espèces)
* Hazen HD & Harris LM (2007) ''Limits of territorially-focused conservation: a critical assessment based on cartographic and geographic approaches''. Environmental Conservation, 34(4), 280-290 ([http://journals.cambridge.org/production/action/cjoGetFulltext?fulltextid=1493828 résumé]).
* Hazen HD & Harris LM (2007), ''Limits of territorially-focused conservation: a critical assessment based on cartographic and geographic approaches''. Environmental Conservation, 34(4), 280-290 ([http://journals.cambridge.org/production/action/cjoGetFulltext?fulltextid=1493828 résumé]).
* Lecomte, J. (1989). ''[http://www7.inra.fr/dpenv/lecomc06.htmIntroduire, réintroduire, voilà la question]''. Courrier de l'environnement de l'INRA, 6(5).
* Lecomte, J. (1989). ''[http://www7.inra.fr/dpenv/lecomc06.htmIntroduire, réintroduire, voilà la question]''. Courrier de l'environnement de l'INRA, 6(5).
* Maurin H, Haffner P & Keith P (1994), ''Bilan des introductions et ré-introductions de vertébrés sauvages en France métropolitaine depuis le début du siècle''. Colloques d'Histoire des Connaissances Zoologiques ([http://agris.fao.org/agris-search/search.do?f=2012/OV/OV20120110420011042.xml;BE19950010367 résumé])
* Maurin H, Haffner P & Keith P (1994), ''Bilan des introductions et ré-introductions de vertébrés sauvages en France métropolitaine depuis le début du siècle''. Colloques d'Histoire des Connaissances Zoologiques ([http://agris.fao.org/agris-search/search.do?f=2012/OV/OV20120110420011042.xml;BE19950010367 résumé])
* Mauz I (2006), [http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/37/04/58/PDF/ArticleMauz.pdf PDF ''Introductions, réintroductions: des convergences, par-delà les différences'']. Natures Sciences Sociétés, (Supp. 1), 3-10. , 16 pages, ([http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=NSS_HS01_0003 résumé avec CAIRN])
* Mauz I (2006), [http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/37/04/58/PDF/ArticleMauz.pdf PDF ''Introductions, réintroductions: des convergences, par-delà les différences'']. Natures Sciences Sociétés, (Supp. 1), 3-10. , 16 pages, ([http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=NSS_HS01_0003 résumé avec CAIRN])
* Noël F, Prati D, van Kleunen M, Gygax A, Moser D & Fischer M (2011) ''http://www.botany.unibe.ch/planteco/abstr_repr/BiolCons_144_602.pdf Establishment success of 25 rare wetland species introduced into restored habitats is best predicted by ecological distance to source habitats]''. Biological Conservation, 144(1), 602-609 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320710004647 résumé]).
* Noël F, Prati D, van Kleunen M, Gygax A, Moser D & Fischer M (2011) ''http://www.botany.unibe.ch/planteco/abstr_repr/BiolCons_144_602.pdf Establishment success of 25 rare wetland species introduced into restored habitats is best predicted by ecological distance to source habitats]''. Biological Conservation, 144(1), 602-609 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320710004647 résumé]).
* Pérez I, Anadón JD, Díaz M, Nicola GG, Tella JL & Giménez A (2012) ''http://www.researchgate.net/publication/228091894_What_is_wrong_with_current_translocations_A_review_and_a_decision-making_proposal/file/3deec516f25057f421.pdfWhat is wrong with current translocations? A review and a decision-making proposal]''. Frontiers in Ecology and the Environment, 10(9), 494-501 ([http://www.esajournals.org/doi/abs/10.1890/110175 résumé]).
* Pérez I, Anadón JD, Díaz M, Nicola GG, Tella JL & Giménez A (2012) ''https://www.researchgate.net/publication/228091894_What_is_wrong_with_current_translocations_A_review_and_a_decision-making_proposal/file/3deec516f25057f421.pdfWhat is wrong with current translocations? A review and a decision-making proposal]''. Frontiers in Ecology and the Environment, 10(9), 494-501 ([http://www.esajournals.org/doi/abs/10.1890/110175 résumé]).
* Pritpal S. Soorae (2010) ''Global Re-introduction Perspectives: Additional Case Studies from Around the Globe'', IUCN, 352 pages ([http://books.google.fr/books?id=UZkyhqb2ngcC&dq=Guidelines%20for%20Re-introductions&lr&hl=fr&source=gbs_similarbooks extraits avec Google Books])
* Pritpal S. Soorae (2010) ''Global Re-introduction Perspectives: Additional Case Studies from Around the Globe'', IUCN, 352 pages ([https://books.google.fr/books?id=UZkyhqb2ngcC&dq=Guidelines%20for%20Re-introductions&lr&hl=fr&source=gbs_similarbooks extraits avec Google Books])
* Soorae PS ed. (2008). ''Global re-introduction perspectives: re-introduction case-studies from around the globe''. IUCN/SSC Re-introduction Specialist Group, Abu Dhabi, Emirats arabes unis ([http://books.google.fr/books?id=ftJ2P4r2CWMC&dq=Guidelines%20for%20Re-introductions&lr&hl=fr&source=gbs_similarbooks extraits avec Google Books].
* Soorae PS ed. (2008). ''Global re-introduction perspectives: re-introduction case-studies from around the globe''. IUCN/SSC Re-introduction Specialist Group, Abu Dhabi, Émirats arabes unis ([https://books.google.fr/books?id=ftJ2P4r2CWMC&dq=Guidelines%20for%20Re-introductions&lr&hl=fr&source=gbs_similarbooks extraits avec Google Books].
* Van Wieren SE (2006) ''[http://www1.inecol.edu.mx/repara/download/III_1_RestorationecologyJelteVanAndelandJamesAronson.pdf#page=93 Populations: re-introductions].'' Restoration Ecology: The New Frontier, 82-92, PDF, (voir notamment p 93 à 103 sur 341 pages)
* Van Wieren SE (2006), ''[http://www1.inecol.edu.mx/repara/download/III_1_RestorationecologyJelteVanAndelandJamesAronson.pdf#page=93 Populations: re-introductions].'' Restoration Ecology: The New Frontier, 82-92, PDF, (voir notamment p 93 à 103 sur 341 pages)


{{Portail|conservation de la nature}}
{{Portail|conservation de la nature}}


[[Catégorie:Réintroduction|*]]
{{DEFAULTSORT:Reintroduction}}
[[Catégorie:Réintroduction| ]]
[[Catégorie:Conservation de la nature]]

Dernière version du 9 février 2024 à 12:21

Le Castor Castor fiber est l'une des espèces qui en Europe a fait l'objet du plus grand nombre de réintroductions, souvent avec succès. Il a été réintroduit pour des raisons d'éthique environnementale ou pour sa fourrure, puis, et de plus en plus en tant qu'espèce-ingénieur capable de restaurer des zones humides plus riches en biodiversité et de contribuer à la régulation du cycle de l'eau.

La réintroduction d'espèces animales ou végétales dans leur milieu naturel est une des stratégies de colonisation assistée mises en œuvre par la biologie de la conservation. C'est une notion qui a un sens administratif précis, mais qui est écologiquement relative (une opération dite de « réintroduction » envisagée à une échelle locale ou dans un territoire écologiquement insularisé pourrait être considérée comme « renforcement de population» pour un territoire plus vaste ou pour la métapopulation de l'espèce en question).

Une réintroduction s'inscrit généralement dans un projet plus global (Plan de restauration de la biodiversité ou d'un groupe d'espèces, ou « Biodiversity action plan » pour les anglophones, Plan de réintroduction, trame verte, etc.), et dans ce cadre elle est souvent associée à des opérations de protection ou de restauration de réseaux d'habitats reliés par des corridors biologiques et le cas échéant d'écoducs spécialement adaptés à l'espèce en question. Il peut parfois s'agir de mesures compensatoires (ex : écrevisses à pattes blanches réintroduites près de Lyon dans le cadre d'un chantier autoroutier).

Elle peut être cadrée des recommandations internationales (sous l'égide de l'ONU avec l'UICN[1],[2]), par des guides généralistes[3] ou spécifiques (par exemple pour la réintroduction de primates non-humains[4]) ou par une charte spécifique (par exemple, en France, tout plan d'élaboration d'un dossier de réintroduction de castor, est invité à respecter une charte établie par l'ONCFS[5]) et nécessite souvent la mise en place de « protocoles biologique, juridique, économique, sociologique complexes »[6].

Enjeux[modifier | modifier le code]

Pour Chatain & Choisy, « la réintroduction est l'un des moyens disponibles parmi d'autres pour une politique de restauration de la faune sauvage autochtone. Deux écueils sont à éviter : - qu'on en fasse une panacée, à cause de son caractère spectaculaire ou pour se dispenser d'autres mesures plus appropriées (préservation des biotopes, gestion des prélèvements et perturbations par l'homme…) et qu'on l'écarté a priori, par purisme idéologique, alors que c'est, dans quelques cas, le seul moyen de retour de certaines espèces sans avoir à attendre des décennies ou des siècles »[7].

Objectifs et motivations[modifier | modifier le code]

La réintroduction est une réponse à un effondrement démographique local ou à la disparition d'une espèce sur tout ou partie de son aire de répartition[8]. Elle vise généralement à restaurer des noyaux viables de population d'espèces dans des régions d'où leurs populations sauvages ont disparu depuis un certain temps, avec un objectif de rapprocher l'état écologique du milieu d'un « bon état écologique », mais elle peut aussi avoir quelques motivations en commun[9] avec les introductions qui se pratiquent quotidiennement dans les jardins publics ou privés par exemple.

Elle peut théoriquement concerner tout type d'espèces terrestres ou aquatiques appartenant à la faune et/ou de la flore sauvages, et plus rarement de champignons (par exemple saproxyliques), de lichens ou de microorganismes symbiotes.

Dans une approche plus (éco-)systémique, il peut être envisagé de réintroduire des groupes d'espèces interdépendantes plutôt qu'une espèce (par exemple un arbre et ses champignons mycorhizateurs et bactéries symbiotes).

Les objectifs sont généralement éthiques et de protection de la nature, mais l'espèce réintroduite est parfois, d'abord ou aussi, considérée pour son intérêt fonctionnel au sein de sa niche écologique, ainsi le castor est de plus en plus souvent réintroduit pour ses capacités d'espèce-ingénieur et en particulier pour sa capacité à restaurer des zones humides, alors que l'élan (Alces alces) pourrait l'être pour les faucarder[10], le loup (dans le parc national de Yellowstone) pour rééquilibrer l'écosystème en contrôlant les herbivores qui tuaient trop d'arbres, au détriment du castor qui ne pouvait plus produire ses barrages, ce qui a occasionné une baisse de la nappe superficielle et une augmentation de l'intensité et de la durée des incendies.

Une autre motivation de renforcement de population ou de réintroduction peut les services écosystémiques rendus par une espèce réintroduite pour l'eau (le castor) pour l'agriculture (des pollinisateurs, ou des espèces utiles à la lutte biologique[11],[12]), pour la forêt (des espèces qui dispersent ou plantent des graines ou propagules)…

Qui met en œuvre ?[modifier | modifier le code]

Les plans de réintroduction ont souvent été proposés par de grandes ONG et le sont de plus en plus par les États. Ils sont généralement mis en place sur le terrain par des ONG, des entités gestionnaires de milieux, des conservatoires ou des agences environnementales, sous le contrôle de l'État, ou avec l'accord des états qui travaillent avec une cellule spécialisée de l'UICN, le RSG (Re-introduction Specialist Group).

Dans le cadre des études scientifiques en ingénierie écologique, les chercheurs peuvent pratiquer une réintroduction d'espèces en tant qu'expérimentations. Les résultats pourront constituer des préconisations aux gestionnaires des milieux naturels.

Types de réintroductions[modifier | modifier le code]

Le lynx est l'une des quelques « espèces-phares » (qui est aussi, en tant que prédateur une espèce-clé) qui ont pu bénéficier de plans de réintroduction, en Europe notamment.

On peut distinguer plusieurs approches :

Selon la provenance (la « source »)[modifier | modifier le code]

Il peut s'agir :
  • Réintroduction à partir d'un lieu de conservation in situ.
    La réintroduction s'effectue à partir du milieu naturel, par transfert géographique de l'espèce (ou d'un groupe d'espèces). Les organismes matures ou les propagules, importés d'un noyau existant d'individus sauvages ou semi-domestiqués, sont prélevés dans une autre région (que l'on choisit la plus proche possible en termes d'écologie du paysage, et non en termes de proximité géographique). La « source » est alors d'autres lieux de conservation dans la nature (réserves naturelles, parcs nationaux, etc.).
Il peut s'agir :

Selon la destination (le « but »)[modifier | modifier le code]

En fonction du « but » à atteindre, on distingue trois stratégies principales, définies comme suit :

  • Restauration : action contribuant à l'augmentation d'une population animale ou végétale afin qu'elle parvienne à un bon état de conservation. Elle se traduit généralement par un Plan de restauration pour une espèce, incluant un effort de restauration et préservation de son habitat. Ce plan peut être mondial, européen, national, régional.
  • Renforcement : action prévoyant, au sein d'une population existante mais peu nombreuse, l'introduction de nouveaux spécimens de l'espèce, pour en conforter la diversité génétique et le nombre d'individus.
  • Réintroduction : action de lâchers d'animaux ou de plantations de végétaux sur un territoire où l'espèce n'était plus présente depuis un certain temps.

Pour les animaux, il y a lieu de distinguer selon la phase intermédiaire (soins, transport, enclos) plusieurs concepts apparentés à celui de réintroduction.

La restitution consiste à libérer dans la nature des animaux sauvages nés en liberté et recueillis pour leur sauvegarde, après une phase de réhabilitation en captivité dans un centre de soins de la faune sauvage.

Le transfert (aussi appelé transplantation ou encore translocation) peut être défini comme l’installation ou la réinstallation d’individus appartenant à une espèce animale absente dans le lieu de destination et prélevés dans le milieu naturel, sans phase intermédiaire de captivité autre que très courte et liée aux exigences de transport pour la réussite de l’opération.

Lorsque les animaux "réintroduits" sont conservés dans la nature mais en enclos (ex : Bison européen du parc animalier de Sainte Eulalie, en Margeride, en France), on ne parle généralement pas de réintroduction, mais d'élevage conservatoire en « parc zoologique », « parc animalier », « parc de vision », etc.

« Réintroduction » spontanée (ou simple retour) favorisée par la restauration des conditions de migrations[modifier | modifier le code]

Dans certains cas, on ne cherche pas à transporter les organismes (animaux, plantes…) à réintroduire, mais on restaure les conditions de leur vie et réapparition durable, via notamment la reconstitution d'un réseau adapté, nécessaire et suffisant, de corridors biologiques par lequel l'espèce ou ses propagules pourront spontanément recoloniser les parties d'un territoire qui leur conviennent. Cette méthode exige de bien connaître les facteurs de fragmentation du paysage pour l'espèce en question, et d'avoir la possibilité de restaurer un réel continuum écologique - fonctionnel - entre le lieu où l'on souhaite le retour de l'espèce et la zone-source parfois maintenant très éloignée.

Un des problèmes posés dans ce cas (par exemple avec des Castors qui recolonisent spontanément une rivière à partir d'une même population-source, déjà réduite) est la pauvreté et l'homogénéité génétique de la population nouvelle qui se créera, trop consanguine « Il existe des preuves de la dépression de consanguinité et d'anomalies phénotypiques des populations de castors est descendu dans les stocks non mélangés »[14],[15],[16],[17] ; ce qui la rendra plus sensible à divers aléas (maladies notamment).

Un cas particulier est celui de la valorisation de la « cryptobanque de graine » du sol : des graines peuvent conserver leur pouvoir germinatif durant des décennies voire plus d'un siècle et parfois plus d'un millénaire. Le scrappage (enlèvement de la couche superficielle du sol) est un des moyens de mettre ces graines à jour et de favoriser leur germination. Les résultats varient selon le milieu et la température, l'humidité, l'ensoleillement, etc.

Cas particuliers[modifier | modifier le code]

Espèces domestiquées[modifier | modifier le code]

L'expression "réintroduction" est généralement utilisée pour des espèces sauvages, mais elle peut parfois concerner des espèces domestiques (plantes cultivées, messicoles (plantes typiques des cultures moissonnées sur labour, avant la généralisation des pesticides), ou animaux de trait ou de production de lait ou de viande) réintroduites dans une région particulière pour des raisons patrimoniales, touristiques ou écologiques (espèces plus rustiques et contribuant à l'entretien de milieux naturels par exemple).

Espèces sauvages d'intérêt cynégétique ou halieutique[modifier | modifier le code]

Certaines réintroductions n'ont pas d'objet écologique mais visent simplement à suppléer au manque de gibier ou de poissons en saison de chasse ou de pêche.

Espèces chassables ou destinées à la pêche sportive[modifier | modifier le code]

On ne parle habituellement pas de réintroduction dans le cas d'animaux importés d'autres régions ou pays pour y être chassés dans le territoire, mais plutôt de renforcement cynégétique ou de « repeuplement » en gibier. ces deux opérations peuvent poser des problèmes sanitaires et de pollution génétique.

Le Lapin (bien que localement inscrit sur la liste des espèces dites "nuisibles"), la Perdrix, la Caille et d'autres espèces qui ont fortement régressé des suites de maladies, de chasse intensive ou de dégradation des habitats sont souvent réintroduits par et pour des chasseurs afin de reconstituer des populations qui ont localement disparu[18].

Après la Révolution française, et après-guerre, des groupes de dizaines de grands mammifères ont été réintroduits dans des forêts d'où ils avaient disparu à cause de la chasse et/ou de la guerre (cerfs, chevreuils, sangliers).

Des canards et faisans issus d'élevages spécialisés sont depuis des décennies en France massivement lâchés dans la nature, chaque année pour les besoins de la chasse. Cette pratique est de plus en plus critiquée, y compris au sein du monde de la chasse qui s'attache progressivement à plutôt essayer de restaurer des noyaux de populations sauvages d'animaux chassables, notamment dans les réserves de chasse.

Des quantités considérables d'alevins ou poissons issus de pisciculture (dont salmonidéss) ont été ou sont encore introduits ou réintroduits dans les milieux aquatiques pour répondre aux souhaits de pêcheurs sportifs ou amateurs. Dans certains cas, dans des lacs notamment, on a constaté que la réintroduction d'un poisson prédateur pouvait aussi permettre une restauration ou une nette amélioration de l'écosystème et du réseau trophique[19].

Espèces destinées au réempoissonnement[modifier | modifier le code]

Il en est de même du renforcement halieutique ou repeuplement piscicole pour les espèces destinées à être pêchées. La situation peut être intermédiaire, quand l'auteur d'un projet de réintroduction vise à la fois un intérêt commercial et la reconstitution pérenne de populations sauvages (saumons par exemple, dont il envisagerait une pêche raisonnée).

Les réempoissonnements en espèces aquatiques visent essentiellement à satisfaire les populations de pêcheurs amateurs. Ils se font de manière plus ou moins encadrée, voire de manière "sauvage", non sans risques car ces poissons ou ces invertébrés aquatiques viennent de piscicultures ou d'aquaculture où la promiscuité et les conditions d'élevage les ont exposés à un risque élevé de contamination par des pathogènes et parasites. Des réglementations particulières existent, pour notamment limiter le risque d'introduction de pathogènes, de parasites ou de maladies émergentes dans le milieu, mais nombre de relâchers faits par des amateurs ne font pas l'objet d'un suivi vétérinaire approfondi.

Ces opérations sont en outre une source de risque de pollution génétique des souches sauvages et/ou de leur mise en péril par concurrence pour la nourriture, et in fine de leur disparition.

Espèces sauvages d'intérêt écologique[modifier | modifier le code]

Chevaux d'origine domestique réensauvagés dans la réserve naturelle de Rostovsky, dans l'oblast de Rostov en Russie. Avec d'autres grands herbivores réintroduits dans plusieurs réserves, ils ont pour mission de restaurer l'équilibre écologique sauvage de la steppe, en l’absence d'élevage pastoral. Ainsi des espèces végétales patrimoniales de la steppe, comme Tulipa suaveolens ici visible au sol, peuvent s'y redévelopper.

Lors de réintroductions « utiles », il s'agit d'espèces présentant un intérêt « fonctionnel », en tant que :

Si l'espèce n'était pas antérieurement présente, on ne parle pas de réintroduction, mais d'introduction, qui nécessite encore plus de vigilance, car une espèce introduite peut devenir invasive. Les introductions volontaires sont maintenant soumises à réglementation. L'indigénat d'une espèce dans une région peut être mis en doute en l'absence de faits scientifiques ; c'est le cas du programme de (ré)introduction de la Cistude d'Europe en Alsace[20],[21].

Avec la notion de réensauvagement, des scientifiques songent à remplacer des espèces "récemment" disparues (grands herbivores, grands carnivores) mais fonctionnellement importantes et irremplaçables par d'autres espèces à introduire dans le milieu. Certains envisagent même d'expérimenter en Amérique du Nord (en milieu clôturé) le retour du lion et/ou de l'éléphant (importés d'Afrique) pour respectivement "remplacer" le lion des cavernes et les espèces de mammouths qui n'ont pas survécu à la chasse préhistorique[22].

Conditions de réussite[modifier | modifier le code]

La protection des troupeaux (clôture, assistant de berger, chien, âne) contre le loup, l'ours ou le lynx est une des conditions d'acceptation du retour de certaines espèces

Chaque réintroduction est un cas particulier et les études montrent l'importance de la préparation et du contrôle à la manière d'une étude scientifique en considérant les enjeux locaux et régionaux et en minimisant le stress subi par les animaux lors de leur capture, préparation, transport et libération pour leur succès[23],[24],[25],[26],[27],[28]. Grâce aux retours d'expérience et aux systèmes d'information géographique (SIG), il est possible d'améliorer les modélisations et ainsi les chances de succès d'une réintroduction[29],[30]. La prise en compte du sex-ratio des individus relâchés lors d'une réintroduction est également importante[31].

Difficultés[modifier | modifier le code]

L'expérience a montré que quatre principales difficultés se posent :

  1. l'acceptation sociale ; les populations locales sont-elles prêtes et préparées au retour d'une espèce avec laquelle elles ont perdu l'habitude de cohabiter, ou qui est susceptible d'être braconnée, ou qui est recherchée par les trafiquants ? ou s'il s'agit d'un grand carnivore (lion, tigre…)[32] susceptible de représenter une menace pour le bétail ou les humains ?
  2. la restauration de bonnes conditions de vie et d'habitat pour l'espèce ; par exemple de nombreuses espèces sont en déclin à cause de polluants (dont pesticides et autres perturbateurs endocriniens ou reprotoxiques) ou de la circulation automobile (roadkill) et les aires protégées non fragmentées par ces deux paramètres sont de plus en plus rares. La chasse, la surpêche, les prises accidentelles, le braconnage, l'empoisonnement volontaire ou involontaire sont d'autres causes possibles. Il faut idéalement disposer de lieux adaptés, de taille suffisante et protégés.
  3. l'obstacle taxonomique est aujourd'hui rarement en cause car les espèces réintroduites sont souvent des espèces phares ou des espèces clé bien connues. Mais le manque de disponibilité en « source(s) » d'individus ou de propagules assez génétiquement diversifiés est un problème fréquent lors des réintroductions. L'UICN recommande ainsi de choisir un type génétique le plus proche possible de celui qui devrait être présent si l'espèce n'avait pas disparu de la région de réintroduction. Pour des espèces qui ont failli disparaître de toute leur aire mondiale de répartition (ex : le bison européen ou castor eurasien), la diversité génétique de la population qui sort d'un goulot d'étranglement génétique est souvent très limitée ; il faut alors gérer sur le moyen et long termes les risques induits par et plus souvent par le risque de « biais taxonomique »[33],[34], parfois aggravé par une procédure d'élevage en zoos ou parcs durant plusieurs années, qui a pu induire une dérive génétique[35] et faire perdre aux sujets les réflexes nécessaires à la survie dans la nature[36]. Parfois il faut aussi tenir compte de mutualismes ou symbioses entre espèces, notamment chez les plantes[37].
  4. limiter le dérangement dans les zones anthropisées peut être difficile alors que le bruit, la présence ou la simple odeur humaine peuvent gêner certaines espèces craintives.

L'élevage à but de réintroduction[modifier | modifier le code]

Il est parfois facile, mais

  • il peut aussi induire un « biais génétique » si les géniteurs ne sont pas diversifiés ou s'ils présentent des caractéristiques les rendant peu adaptés au contexte écologique de la zone de réintroduction ;
  • la réintroduction peut également être un échec si la cause de la disparition existe toujours ou réapparaît. Par exemple, à la différence des guépards, les oryx algazelles ne sont pas menacés par leurs difficultés à se reproduire en captivité ; cette espèce a été domestiquée par les Anciens Égyptiens, et elle s'élève facilement en captivité, jusque dans les zoos de pays tempérés (près d'un millier de ces oryx vivent aujourd'hui en zoo, dont 50 % environ dans les zoos européens). Elle se reproduisait très bien dans son milieu naturel, et survivait étonnamment dans tout le désert du Sahara. Elle a disparu simplement parce que pourchassée et tuée pour ses cornes dont la valeur marchande et de trophée est élevée[38]. Les projets et/ou actions de réintroduction en cours dans des parcs nationaux du Maroc et de Tunisie, doivent aussi veiller à ce que la chasse ou le braconnage de cette espèce cessent. Concernant l'éléphant ou le rhinocéros, Il y a eu de longues discussions, sans consensus, sur l'intérêt de conserver un commerce contrôlé de l'ivoire ou de sous-produits venant d'espèces menacées, certains estimant que ce commerce légal pourrait financer la protection de l'espèce, d'autres que ce commerce entretenait un marché international favorisant les trafics illicites et la poursuite du braconnage mafieux, sur-armé et violent (de nombreux gardes de réserves naturelles ont été tués en tentant de protéger les animaux qu'elles abritent).

Facteurs de réussite[modifier | modifier le code]

Outre un milieu « récepteur », habitat d'une taille et d'une qualité écologique suffisante, beaucoup d'autres facteurs de réussite existent, qui ne peuvent être évalués que par une étude préalable poussée, fondée sur les premiers retours d'expérience et de solides bases scientifiques, historiques, et sociologiques (ce dernier point étant important pour juger de l'acceptation de l'espèce, quand celle-ci peut interférer avec les activités humaines, notamment dans le cas de grands carnivores, ou de gros animaux, tels par exemple les éléphants qui ne respectent pas les cultures ni leurs clôtures quand elles sont disposées sur leur territoire ou pistes de migration).

Une appropriation du projet de réintroduction par les populations humaines présentes implique une bonne concertation et communication préalable, maintenue dans le temps.

Certains animaux évolués (singes) ou particulièrement fragiles ou territoriaux ont besoin d'être réintroduits avec précaution, et parfois un long temps d'adaptation, surtout s'ils ont été familiers de l'homme.

D'autres nécessitent une protection particulière de l'environnement humain (le Bison d'Europe par exemple nécessite des clôtures renforcées si son territoire de réintroduction est de relativement petite taille ou fréquenté par l'Homme).

De nombreuses espèces vivent avec des symbiotes ou ont une relation de codépendance avec d'autres espèces (dont elles se nourriraient par exemple), qu'il faut aussi réintroduire s'ils ont disparu du milieu, sans pour autant y ramener des pathogènes ou parasites indésirables.

Ceci implique des quarantaines et l'implication de spécialistes de l'espèce (vétérinaires, botanistes, phytopathologistes…).

Un dispositif de suivi (inventaires, radiotracking, suivi de la dynamique des populations et de sa diversité génétique…) nécessitant des outils, moyens et compétences adaptés permet de vérifier la bonne intégration de l'espèce réintroduite dans son milieu.

Reconstituer un noyau de population est une première étape. Il est souvent indispensable d'ensuite aider ces individus à recoloniser leur aire de répartition potentielle et disponible, et échanger avec d'autres individus de la même espèce. Des corridors biologiques et écoducs adaptés peuvent être nécessaires. Par exemple, en Alberta (Canada), on a en 2001 restauré un couloir faunistique pour permettre la circulation du loup gris au travers d'un terrain de golf près du Parc national de Jasper. Depuis les loups fréquentent régulièrement ce corridor[39].

En plus des difficultés à trouver des milieux susceptibles de supporter les populations réintroduites, comme pour l'orang-outan de Bornéo par exemple[40], et de ces problèmes d'ordre vétérinaire, les animaux réintroduits sont souvent des mammifères possédant des cultures propres. Le cas des Grands singes pose l'ensemble de ces problèmes : ils doivent réapprendre leur culture d'origine : outillage, habitat, communication et codes comportementaux adaptés[41].

Droit de l'environnement[modifier | modifier le code]

Dans la plupart des pays, la loi distingue clairement les espèces protégées des autres.

Dans la plupart des cas, une réintroduction demande une autorisation administrative, délivrée par l'autorité chargée de l'environnement et/ou de l'agriculture ou de la pêche dans le cas de poissons. Le pétitionnaire doit généralement fournir un dossier scientifiquement argumenté démontrant l'intérêt patrimonial de la réintroduction et que l'espèce était antérieurement présente sur le site (sinon il s'agit d'introduction, qui demande une évaluation particulière en raison du fait qu'une espèce introduite hors de son contexte écologique originel peut devenir invasive ou y apporter diverses perturbations). Des précautions, compétences et moyens particuliers sont exigés dans le cadre de la réintroduction ou du renforcement de population de gros animaux (éléphant…) ou d'animaux carnivores (lion, tigre, loup…). En particulier le radiosuivi (via un émetteur, transpondeur, ou une balise Argos…) peut être exigé ou recommandé pour suivre les animaux plus facilement.

Dans le cas particulier de renforcement cynégétique, le lâcher d'animaux pour la chasse est plus ou moins réglementé selon les espèces, les zones concernées et les pays, dont en France[42].

Action des ONG[modifier | modifier le code]

Quelques ONG environnementales ont été pionnières en matière de protection de la nature, dont via des plans de réintroduction : le WWF, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Fauna & Flora International (1er élevage de l'Oryx d'Arabie en vue de réintroduction, décidé après la réussite du projet d'élevage conservatoire de cette espèce entrepris en 1962), etc.

L'IUCN[modifier | modifier le code]

L'UICN dispose au sein de la Species Survival Commission (SSC) d'un groupe de spécialistes de la réintroduction : le Re-introduction Specialist Group (RSG) qui est chargé de promouvoir la restauration de populations viables d'animaux et de plantes dans la nature.

Le groupe des spécialistes de l'UICN, le RSG, est, parmi la centaine de groupes de spécialistes de la Commission pour la survie des espèces de l'IUCN, celui qui est spécialiste de la réintroduction des espèces[43], les autres groupes étant plutôt spécialisés sur des taxons.

La création de ce groupe a été rendue nécessaire en raison de l'augmentation de projets de réintroduction à travers le monde. En effet, l'évolution du nombre des réintroductions suit celle du nombre des disparitions. Les problèmes liés à la sélection dans les élevages conservatoires, l'impact des réintroductions ou des déplacements de population sont discutés dans ce groupe.

Quelques exemples d'espèces réintroduites (liste non exhaustive)[modifier | modifier le code]

Ibis chauve réintroduit en Allemagne, en Italie et au Maroc
Chouettes (ici Chouette de l'Oural) ou hiboux consomment des milliers de petits rongeurs par an, lesquels tendent à rapidement pulluler sans leurs prédateurs. C'est une des raisons de leur réintroduction.

Le grand public connaît bien certaines « espèces-phares » dont les réintroductions ont été médiatisées par la télévision et la littérature, mais face au déclin de la biodiversité confirmé par l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, un nombre croissant d'espèces souvent considérées comme espèces patrimoniales ou espèces-clés du point de vue écologique font l'objet de programmes de réintroduction, généralement dans des parcs naturels nationaux, de vastes espaces peu habités ou des réserves naturelles.

Mammifères[modifier | modifier le code]

De nombreux autres Projets sont en cours dont ceux concernant le Guépard, divers grands félins et singes.

Tandis que d'autres projets font encore l'objet de débat par exemple la Réintroduction du Lion de l'Atlas au Maroc[47],[48].

Oiseaux[modifier | modifier le code]

Reptiles[modifier | modifier le code]

Amphibiens[modifier | modifier le code]

Poissons[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. International Union For Conservation of Nature (IUCN)/Species Survival Commission (SSC) (1998) Guidelines for Re-introductions. IUCN/SSC, Gland, Switzerland.
  2. Stanley Price, M. R. (1991) A review of mammal re-introductions, and the role of the Re-introduction Specialist Group of IUCN/SSC. In Beyond Captive Breeding : Re-introducing Endangered Mammals to the Wild. Symposium of the Zoological Society of London Vol. 62, pp. 9-25
  3. IUCN/SSC Re-introduction Specialist Group. (1998). IUCN Guidelines for Re-introductions. IUCN (https://books.google.fr/books?id=g5RC7g69s1wC&dq=Guidelines+for+Re-introductions&lr=&hl=fr&source=gbs_navlinks_s avec google Books])
  4. Baker, L. R. (2002). Guidelines for nonhuman primate re-introductions. Re-introduction NEWS, 21, 29-57.
  5. Charte de recommandations et conseils, P Rouland, mars 1993, ONC
  6. Méchin Colette (2008) La réintroduction des espèces. Réflexion anthropologique sur la qualification du sauvage ; * CNRS Université de Strasbourg ; Colloque SFER "Chasse, Territoires et Développement durable Outils d'analyse, enjeux et perspectives " ; 25, 26 et 27 mars 2008 – ENITAC Clermont-Ferrand, France
  7. Chatain G & Choisy JP (1990), Réintroduction d'espèces animales : Le rôle de la recherche dans la réussite de l'opération. Revue de géographie alpine, 78(4), 62-73.
  8. Lomolino MV & Channell R (1998) Range Collapse, Re‐Introductions, and Biogeographic Guidelines for Conservation. Conservation Biology, 12(2), 481-484 (résumé)
  9. Mauz I (2006) http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/37/04/58/PDF/ArticleMauz.pdf Introductions, réintroductions: des convergences, par-delà les différences]. Natures Sciences Sociétés, (Supp. 1), 3-10 (résumé)
  10. « La réintroduction de l’élan (Alces alces) dans les zones humides : Un projet dans le cadre du développement durable des zones humides défavorisées », Dr Thierry Lecomte, Parc naturel régional de Brotonne (Haute-Normandie - France), novembre 1998 Télécharger le résumé du projet
  11. Lecomte, J. (1989). réintroduire, voilà la question. Courrier de l'environnement de l'INRA, 6(5). voir page
  12. ex : Onillon J.C. 1978 : Modalités d'emploi des hyménoptères parasites dans la lutte contre les aleurodes. Bull. Tech. Inf. Maveret-Wattez C. 1900 : Atlas de poche des poissons d'eau douce - Paris.
  13. Fa JE, Funk SM & O'Connell D (2011). Zoo conservation biology. Cambridge University Press. (lien externe
  14. Halley DJ (2011). “Sourcing Eurasian beaver Castor fiber stock for reintroductions in Great Britain and Western Europe” ; Mammal review, 41(1), 40-53
  15. Kautenburger, R., & Sander, A. C. (2009). Population genetic structure in natural and reintroduced beaver (Castor fiber) populations in Central Europe. Animal Biodiversity and Conservation, 31(2), 25-35.
  16. Babik, W., Durka, W., & Radwan, J. (2005). « http://enviro.eko.uj.edu.pl/molecol/images/stories/publikacje/05.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Sequence diversity of the MHC DRB gene in the Eurasian beaver (Castor fiber)]. Molecular Ecology, 14(14), 4249-4257 (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-294X.2005.02751.x/abstract?deniedAccessCustomisedMessage=&userIsAuthenticated=false résumé]).
  17. Ducroz J.-F., Stubbe M., Saveljev A.P., Heidecke D., Samjaa R., Ulevicius A., Stubbe A., Durka A. (2005), Genetic variation and population structure of the Eurasian Beaver Castor fiber in Eastern Europe and Asia. Journal of Mammalogy, 86(6): 1059–1067.
  18. Actes/Dossier du colloque de Plougonvelin 31 mai — 1er juin 2007 sur le lapin
  19. David B Donald, Rolf D Vinebrooke, R Stewart Anderson, Jim Syrgiannis, Mark D Graham, Recovery of zooplankton assemblages in mountain lakes from the effects of introduced sport fish ; Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 2001, 58(9): 1822-1830, 10.1139/f01-121 (Résumé)
  20. « Avis CSRPN Alsace », Avis n°29 du 31/01/2011 Indigénat de la Cistude d’Europe - CSRPN Alsace [PDF], sur grand-est.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )
  21. « Avis CSRPN Alsace », Avis n°9 du 18/12/2008 Projet de réintroduction de la Cistude d’Europe au Wœrth - CSRPN Alsace, sur grand-est.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )
  22. Article de Pour la Science intitulé Le retour des éléphants et des lions en Amérique (Pour la Science N° 368, juin 2008, édition française de "Scientific American), à propos de l'idée de réintroduire les animaux qui ont disparu de l'Amérique du Nord il y a 13 000 ans ? pour une nouvelle gestion restauratoire et biologie de la conservation
  23. Sarrazin, F., Barbault, R. (1996), Reintroduction: challenges and lessons for basic ecology. Trends in Ecology & Evolution 11, 474-478.
  24. Seddon, P.J., Armstrong, D.P., Maloney, R.F. (2007) http://www.aseanbiodiversity.info/Abstract/51011735.pdf Developing the science of reintroduction biology]. Conservation Biology 21, 303-312.
  25. Sutherland, W.J., Armstrong, D., Butchart, S.H.M., Earnhardt, J., Ewen, J., Jamieson, I., Jones, C.G., Lee, R., Newbery, P., Nichols, J.D., Parker, K.A., Sarrazin, F., Seddon, P., Shah, N., Tatayaha, V. (2010) Standards for documenting and monitoring bird reintroduction projects. Conservation Letters 3, 229– 235.
  26. Dolman PM, Panter CJ & Mossman HL (2012) The biodiversity audit approach challenges regional priorities and identifies a mismatch in conservation. Journal of Applied Ecology, 49(5), 986-997 (résumé)
  27. Sitas N, Baillie JEM & Isaac NJB (2009) What are we saving ? Developing a standardized approach for conservation action Animal Conservation, 12(3), 231-237.
  28. Teixeira, C.P., de Azevedo, C.S., Mendl, M., Cipreste, C.F., Young, R.J., 2007. Revisiting translocation and reintroduction programmes: the importance of considering stress. Animal Behaviour 73, 1-13
  29. van Wieren, S. E. (2012). Reintroductions: Learning from Successes and Failures. Restoration Ecology: The New Frontier, 87 (résumé.
  30. Bertolero A, Oro D & Besnard A (2007), Assessing the efficacy of reintroduction programmes by modelling adult survival: the example of Hermann's tortoise. Animal Conservation, 10(3), 360-368.
  31. (en) P. Anuradha Reddy, K. Ramesh, M. Shekhar Sakar, A. Srivastva, M. Bhavanishankar et S. Shivaji, « Significance of mate selection and adult sex ratio in tiger reintroduction/reinforcement programs », Journal of Zoology, The Zoological Society of London, no 299,‎ , p. 132–141 (DOI 10.1111/jzo.12331)
  32. Hayward MW, Adendorff J, O’Brien J, Sholto-Douglas A, Bissett C, Moolman LC, … & Kerley GI (2007) considerations for the reintroduction of large, terrestrial, mammalian predators based on reintroductions to South Africa’s Eastern Cape Province. The Open Conservation Biology Journal, 1, 1-11.
  33. Seddon PJ, Soorae PS, Launay F (2005), Taxonomic bias in reintroduction projects. Animal Conservation 8, 51–58.
  34. Clark JA, May RM (2002) Taxonomic bias in conservation research. Science 297: 191–192.
  35. Williams SE & Hoffman EA (2009) Minimizing genetic adaptation in captive breeding programs : a review. Biological conservation, 142(11), 2388-2400 (résumé).
  36. Maran T, Põdra M, Põlma M & Macdonald DW (2009) http://www.petakillsanimals.comwww.animalliberationfront.com/ALFront/mink-release-study.pdf The survival of captive-born animals in restoration programmes–Case study of the endangered European mink Mustela lutreola]. Biological Conservation, 142(8), 1685-1692 (résumé)
  37. Kaiser-Bunbury CN, Traveset A & Hansen DM (2010) http://www.torreyaguardians.org/articles/kaiser-bunbury2010.pdf Conservation and restoration of plant–animal mutualisms on oceanic islands]. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics, 12(2), 131-143.
  38. Voir le communiqué de presse de la publication de la liste rouge 2006 de l'UICN
  39. Shepherd, B., and J. Whittington 2006. Response of wolves to corridor restoration and human use management. Ecology and Society 11(2): 1. (Article en ligne)
  40. Frédéric Louchart, Que Faire de l'orang-outan, Paris, Harmattan, , 212 p. (ISBN 978-2-343-11723-2, lire en ligne)
  41. « Frédéric Louchart », sur las.ehess.fr (consulté le )
  42. Arrêté du 17 mars 2008 modifiant l'arrêté du 7 juillet 2006 portant sur l'introduction dans le milieu naturel de grand gibier ou de lapins et sur le prélèvement dans le milieu naturel d'animaux vivants d'espèces dont la chasse est autorisée.
  43. IUCN/SSC Reintroduction Specialist Group’s Re-introduction Guidelines: 1) IUCN Position Statement on the Translocation of Living Organism; 2) Guidelines for Re-introduction.
  44. sous-espèce Rangifer tarandus fennicus
  45. Michael Lockhart et al. (2003) Endangered species bulletin, Endangered species bulletin mai/juin 2003, vol.XXVIII N°3, page 13
  46. Fernández-Morán J, Saavedra D & Manteca-Vilanova X (2002) Reintroduction of the Eurasian otter (Lutra lutra) in northeastern Spain: trapping, handling, and medical management. Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 33(3), 222-227 (résumé).
  47. http://www.lemag.ma/Appel-a-reintroduire-les-lions-de-l-Atlas-dans-leur-milieu-naturel_a67226.html
  48. « Maroc : Faut-il réintroduire le Lion de l’Atlas dans son habitat naturel ? », sur yabiladi.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]