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La '''Nahdatul Ulama''' (parfois écrite ''Nahdlatul Ulama'', « renaissance des [[ouléma]]s ») ou NU représente l'[[islam]] traditionnel [[indonésie]]n. Elle s'oppose à toute innovation qu'elle considère inappropriée, ce qui englobe sa rivale réformiste [[Muhammadiyah]]. Ses activités consistent en la vérification de l'orthodoxie des livres religieux, la gestion d'écoles religieuses et de mosquées, l'assistance aux orphelins et aux pauvres, et la gestion d'organismes pour promouvoir un commerce, une industrie et une agriculture conformes aux principes islamiques.
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La '''Nahdlatul Ulama''', « renaissance des [[ouléma]]s », de l'arabe {{lang|ar|[[nahda|نهضة]]}}, « renaissance ») ou NU représente l'[[islam]] traditionnel [[indonésie]]n, ou plus précisément [[Javanais (peuple)|javanais]].


La Nahdlatul Ulama accepte la réalité du [[syncrétisme]] javanais en s'efforçant de donner un sens musulman aux traditions, rites et croyances antérieurs à l'islam. L'organisation a choisi de se concentrer sur les questions sociales et religieuses plutôt que politiques<ref>Robin Bush, ''Nahdlatul Ulama and the Struggle for Power Within Islam and Politics in Indonesia'', Institute of Southeast Asian Studies, Singapour, 2009.</ref>{{,}}<ref>[[Wendy Kristiansen]], [http://www.monde-diplomatique.fr/2010/11/KRISTIANASEN/19833#nb4 « Indonésie, musulmans contre islamistes »], ''[[Le Monde diplomatique]]'', novembre 2010.</ref> ; ses principales activités consistent en la vérification de l'orthodoxie des livres religieux, la gestion d'écoles religieuses et de mosquées, l'assistance aux orphelins et aux pauvres, et la gestion d'organismes pour promouvoir un commerce, une industrie et une agriculture conformes aux principes islamiques.
La NU s'appuie sur le pouvoir des ''kyai'', chefs spirituels traditionnels, ce qui inclut les dirigeants des confréries soufies. Le pouvoir des ''kyai'' est également social et même politique, à travers leur influence sur leurs disciples.
La NU a été fondée en [[1926]] par des oulémas javanais qui s'inquiétaient, d'une part de l'attrait du nationalisme et du communisme, d'autre part du réformisme de la Muhammadiyah. Le premier dirigeant de la NU est Hasyim Asy'ari (1871-1947).


La NU s'appuie sur le pouvoir des ''kyai'', chefs spirituels traditionnels, ce qui inclut les dirigeants des confréries [[soufi]]es. Le pouvoir des ''kyai'' est également social et même politique, à travers leur influence sur leurs disciples.
Durant le conflit qui, de 1945 à 1949, oppose la jeune République d'Indonésie aux [[Pays-Bas]] à la suite de la proclamation de son indépendance, la NU est active au sein du parti Masyumi, qui combat les Hollandais. En 1952, la NU decide de constituer son propre parti politique. Son organisation de jeunes, l'Ansor, participe activement aux massacres anti-communistes dans [[Java Est]].


== Historique ==
Le nouveau pouvoir de [[Soeharto]] décide de fusionner tous les partis politiques en deux. L'un, le PDI, regroupe les partis non musulmans. L'autre, le PPP, absorbe les partis musulmans, dont la NU. En 1974, la NU s'oppose à une proposition de loi qui aurait autorisé les mariages inter-religieux. En 1984, l'organisation décide de se retirer de la politique et de « revenir aux principes de 1926. » Elle accepte le principe du régime de fonder toute organisation sur l'idéologie d'État du ''Pancasila''. Abdurahman Wahid, dit « Gus Dur », petit-fils de Hasyim Ashari et dirigeant musulman respecté, devient le dirigeant de la NU. En 1991, Gus Dur fonde le Forum pour la Démocratie et se bat notamment pour la liberté d'expression.
La NU a été fondée en [[1926]] à [[Surabaya]] ([[Java oriental]]) par des oulémas javanais qui s'inquiétaient, d'une part de l'attrait du nationalisme et du communisme, d'autre part du réformisme de la [[Muhammadiyah]]. Le premier dirigeant de la NU est [[Hasyim Asy'ari]] (1871-1947).

Durant le conflit qui, de 1945 à 1949, oppose la jeune république d'Indonésie aux [[Pays-Bas]] à la suite de la proclamation de son indépendance, la NU est active au sein du parti [[Masyumi]], qui combat les Néerlandais. En 1952, la NU décide de constituer son propre parti politique. Ce parti arrive deuxième, derrière le [[Parti national indonésien|PNI]] soekarniste, aux élections de 1955, les premières de l'histoire de l'Indonésie.

Quand [[Soeharto]] décrète la dissolution du [[Parti communiste indonésien]] en [[1965]], l'organisation de jeunesse de la NU, l'Ansor, participe activement aux massacres dans [[Java oriental]].

Le nouveau pouvoir de Soeharto décide de fusionner tous les partis politiques en deux. L'un, le [[Parti démocratique indonésien]] ou PDI, regroupe les partis non musulmans. L'autre, le [[Parti pour l'unité et le développement]] ou PPP, absorbe les partis musulmans, dont la NU. En 1974, la NU s'oppose à une proposition de loi qui aurait autorisé les mariages inter-religieux. En 1984, l'organisation décide de se retirer de la politique et de « revenir aux principes de 1926. » Elle accepte le principe du régime de fonder toute organisation sur l'idéologie d'État du ''Pancasila''. Abdurahman Wahid, dit « Gus Dur », petit-fils de Hasyim Ashari et dirigeant musulman respecté, devient le dirigeant de la NU. En 1991, Gus Dur fonde le Forum pour la Démocratie et se bat notamment pour la liberté d'expression.
La NU est la plus grande organisation musulmane d'Indonésie, avec environ 30 millions de membres. Son implantation est largement rurale et principalement dans le centre et l'est de Java. Son quartier général est à [[Jakarta]].
La NU est la plus grande organisation musulmane d'Indonésie, avec environ 40 millions de membres<ref>Bruno Philip, ''Indonésie, Menaces sur l'islam tempéré de l'archipel'' article du ''Monde'' du 23-24 juillet 2017 {{p.|15}}</ref>. Son implantation est largement rurale et principalement dans le centre et l'Est de Java. Son quartier général est à [[Jakarta]].
{{Loupe|Islam en Indonésie}}
{{Article détaillé|Islam en Indonésie}}
==Bibliographie==
*Feillard, Andrée, ''Islam et armée dans l'Indonésie contemporaine : Les pionniers de la traditions'', 2000
*Feillard, Andrée et Rémy Madinier, ''La Fin de l'innocence ? : L'islam indonésien face à la tentation radicale de 1967 à nos jours'', 2006
*Ricklefs, M. C., ''A History of Modern Indonesia since c. 1300'', 1993


== Bibliographie ==
[[Catégorie:Islam et société]]
* Feillard, Andrée, ''Islam et armée dans l'Indonésie contemporaine : Les pionniers de la traditions'', 2000
[[Catégorie:Religion d'Indonésie]]
* Feillard, Andrée et Rémy Madinier, ''La Fin de l'innocence ? : L'islam indonésien face à la tentation radicale de 1967 à nos jours'', 2006
* Ricklefs, M. C., ''A History of Modern Indonesia since c. 1300'', 1993
== Voir aussi ==
=== Liens internes ===
* [[élections en Indonésie]]
* [[Islam en Indonésie]]


==Références==
[[ar:نهضة العلماء (جمعية)]]
<references/>
[[de:Nahdatul Ulama]]

[[en:Nahdatul Ulama]]
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[[ms:Nahdlatul Ulama]]
[[Catégorie:Islam et société]]
[[nl:Nahdlatul Ulama]]
[[Catégorie:Islam en Indonésie]]
[[pl:Nahdatul Ulama]]
[[Catégorie:Organisation islamiste]]
[[Catégorie:Organisme fondé en 1926]]

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Nahdatul Ulama
Histoire
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Membres
108 millionsVoir et modifier les données sur Wikidata
Fondateur
Idéologie
Site web

La Nahdlatul Ulama, « renaissance des oulémas », de l'arabe نهضة, « renaissance ») ou NU représente l'islam traditionnel indonésien, ou plus précisément javanais.

La Nahdlatul Ulama accepte la réalité du syncrétisme javanais en s'efforçant de donner un sens musulman aux traditions, rites et croyances antérieurs à l'islam. L'organisation a choisi de se concentrer sur les questions sociales et religieuses plutôt que politiques[1],[2] ; ses principales activités consistent en la vérification de l'orthodoxie des livres religieux, la gestion d'écoles religieuses et de mosquées, l'assistance aux orphelins et aux pauvres, et la gestion d'organismes pour promouvoir un commerce, une industrie et une agriculture conformes aux principes islamiques.

La NU s'appuie sur le pouvoir des kyai, chefs spirituels traditionnels, ce qui inclut les dirigeants des confréries soufies. Le pouvoir des kyai est également social et même politique, à travers leur influence sur leurs disciples.

Historique[modifier | modifier le code]

La NU a été fondée en 1926 à Surabaya (Java oriental) par des oulémas javanais qui s'inquiétaient, d'une part de l'attrait du nationalisme et du communisme, d'autre part du réformisme de la Muhammadiyah. Le premier dirigeant de la NU est Hasyim Asy'ari (1871-1947).

Durant le conflit qui, de 1945 à 1949, oppose la jeune république d'Indonésie aux Pays-Bas à la suite de la proclamation de son indépendance, la NU est active au sein du parti Masyumi, qui combat les Néerlandais. En 1952, la NU décide de constituer son propre parti politique. Ce parti arrive deuxième, derrière le PNI soekarniste, aux élections de 1955, les premières de l'histoire de l'Indonésie.

Quand Soeharto décrète la dissolution du Parti communiste indonésien en 1965, l'organisation de jeunesse de la NU, l'Ansor, participe activement aux massacres dans Java oriental.

Le nouveau pouvoir de Soeharto décide de fusionner tous les partis politiques en deux. L'un, le Parti démocratique indonésien ou PDI, regroupe les partis non musulmans. L'autre, le Parti pour l'unité et le développement ou PPP, absorbe les partis musulmans, dont la NU. En 1974, la NU s'oppose à une proposition de loi qui aurait autorisé les mariages inter-religieux. En 1984, l'organisation décide de se retirer de la politique et de « revenir aux principes de 1926. » Elle accepte le principe du régime de fonder toute organisation sur l'idéologie d'État du Pancasila. Abdurahman Wahid, dit « Gus Dur », petit-fils de Hasyim Ashari et dirigeant musulman respecté, devient le dirigeant de la NU. En 1991, Gus Dur fonde le Forum pour la Démocratie et se bat notamment pour la liberté d'expression.

La NU est la plus grande organisation musulmane d'Indonésie, avec environ 40 millions de membres[3]. Son implantation est largement rurale et principalement dans le centre et l'Est de Java. Son quartier général est à Jakarta.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Feillard, Andrée, Islam et armée dans l'Indonésie contemporaine : Les pionniers de la traditions, 2000
  • Feillard, Andrée et Rémy Madinier, La Fin de l'innocence ? : L'islam indonésien face à la tentation radicale de 1967 à nos jours, 2006
  • Ricklefs, M. C., A History of Modern Indonesia since c. 1300, 1993

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Robin Bush, Nahdlatul Ulama and the Struggle for Power Within Islam and Politics in Indonesia, Institute of Southeast Asian Studies, Singapour, 2009.
  2. Wendy Kristiansen, « Indonésie, musulmans contre islamistes », Le Monde diplomatique, novembre 2010.
  3. Bruno Philip, Indonésie, Menaces sur l'islam tempéré de l'archipel article du Monde du 23-24 juillet 2017 p. 15