« Eyvind Johnson » : différence entre les versions

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'''Eyvind Johnson''' (Olof Edvin Verner Jonsson selon l'état-civil), né le [[29 juillet]] [[1900]] et mort le [[25 août]] [[1976]], est un écrivain suédois. Il a reçu le [[prix Nobel de littérature]] en [[1974]], partagé avec [[Harry Martinson]], ce qui fit l'objet d'une controverse dans la mesure où il était, comme son confrère, membre de l'[[Académie suédoise]] décernant le prix, et qu'étaient pressentis comme possibles lauréats [[Vladimir Nabokov]], [[Saul Bellow]], [[Graham Greene]] ou [[Jorge Luis Borges]].
'''Eyvind Johnson''' (Olof Edvin Verner Jonsson selon l'état-civil), né le {{date|29 juillet 1900}} et mort le {{date|25 août 1976}}, est un [[écrivain]] [[Suède|suédois]]. Il a reçu le [[prix Nobel de littérature]] en [[1974]], partagé avec [[Harry Martinson]], ce qui fit l'objet d'une controverse dans la mesure où il était, comme son confrère, membre de l'[[Académie suédoise]] décernant le prix, et qu'étaient pressentis comme possibles lauréats [[Vladimir Nabokov]], [[Saul Bellow]], [[Graham Greene]] ou [[Jorge Luis Borges]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Il est né à Svartbjörnsbyn, un hameau de la commune de [[Boden (commune)|Boden]], dans une famille pauvre. Son père, originaire du [[Värmland]], était venu dans le [[Norrland]] travailler sur des chantiers ferroviaires, et sa mère venait du [[Blekinge]]. Vu les conditions précaires où vivent ses parents, il est placé, à l'âge de 4 ans en famille d'accueil. Il fréquente une école de village jusqu'à ses 13 ans, c'est la seule formation qu'il recevra jamais.
Il est né à Svartbjörnsbyn, un hameau de la commune de [[Boden (commune)|Boden]], dans une famille pauvre. Son père, originaire du [[Värmland]], était venu dans le [[Norrland]] travailler sur des chantiers ferroviaires, et sa mère venait du [[Blekinge]]. Vu les conditions précaires où vivent ses parents, il est placé, à l'âge de 4 ans en famille d'accueil. Il fréquente une école de village jusqu'à ses 13 ans, c'est la seule formation qu'il recevra jamais.
Eyvind Johnson commence à travailler à 14 ans, comme flotteur de bois, ouvrier dans une scierie, puis ouvreur de cinéma. Il rejoint en 1917 le mouvement syndical, devient militant socialiste à plein temps, s'intalle en 1919 à [[Stockholm]].
Eyvind Johnson commence à travailler à 14 ans, comme flotteur de bois, ouvrier dans une [[scierie]], puis ouvreur de [[cinéma]]. Il rejoint en 1917 le mouvement syndical, devient militant socialiste à plein temps, s'installe en 1919 à [[Stockholm]].


De [[1921]] à [[1923]], il s'établit à [[Berlin]] puis à [[Paris]] où il vit de maigres revenus tirés de deux journaux socialistes. En [[1924 en littérature|1924]], il publie un premier recueil de nouvelles : ''Les Quatre Étrangers'' puis un roman aux accents anti-capitalistes l'année suivante : ''Timans et la justice''. Peu après, il revient en [[France]]. De [[1926]] à [[1930]], Johnson habite à [[Saint-Leu-la-Forêt]] dans un modeste immeuble. Son fils, Tor, qui deviendra photographe d'art, naît à Saint-Leu en 1927. Une plaque commémorative est posée au numéro 2 de la rue de Boissy.
De [[1921]] à [[1923]], il s'établit à [[Berlin]] puis à [[Paris]] où il vit de maigres revenus tirés de deux journaux socialistes. En [[1924 en littérature|1924]], il publie un premier recueil de nouvelles : ''Les Quatre Étrangers'' puis un roman aux accents anti-capitalistes l'année suivante : ''Timans et la justice''. Peu après, il revient en [[France]]. De [[1926]] à [[1930]], Johnson habite à [[Saint-Leu-la-Forêt]] dans un modeste immeuble. Son fils, Tor, qui deviendra [[photographe]] d'art, naît à Saint-Leu en 1927. Une [[plaque commémorative]] est posée au numéro 2 de la rue de Boissy.


Johnson écrit en France les romans ''Ville des ténèbres'' en [[1927 en littérature|1927]] qui évoque son lieu de naissance et ''Lettres recommandées'' en [[1928 en littérature|1928]] dont l'intrigue se déroule à [[Paris]]. De la période française, on décèle les influences de [[Marcel Proust]] et d'[[André Gide]]. ''Commentaires sur la chute d'une étoile'' ([[1929 en littérature|1929]]) est marqué, quant à lui, par l'empreinte du [[monologue intérieur]] et de [[James Joyce]]. Ses ouvrages postérieurs trahissent l'influence de [[Knut Hamsun]].
Johnson écrit en France les romans ''Ville des ténèbres'' en [[1927 en littérature|1927]] qui évoque son lieu de naissance et ''Lettres recommandées'' en [[1928 en littérature|1928]] dont l'intrigue se déroule à [[Paris]]. De la période française, on décèle les influences de [[Marcel Proust]] et d'[[André Gide]]. ''Commentaires sur la chute d'une étoile'' ([[1929 en littérature|1929]]) est marqué, quant à lui, par l'empreinte du [[monologue intérieur]] et de [[James Joyce]]. Ses ouvrages postérieurs trahissent l'influence de [[Knut Hamsun]].


L'œuvre de Johnson, tentée par plusieurs recherches novatrices sur le plan de la narration et du langage, mêle la dénonciation des avanies et des injustices du temps à une inébranlable confiance dans le progrès social et le renouvellement de l'âme humaine. Cet optimisme est par ailleurs impulsé par ses convictions d'homme de gauche. Ses ouvrages, ses réflexions et ses raisonnements ont fait de lui une instance morale et une conscience en éveil devant les évènements de son époque. ''Bobinack'' ([[1932 en littérature|1932]]) tente de concilier la critique sociale d'inspiration utopique et marxiste, puis l'expression d'une foi profonde en l'homme. En effet, l'auteur croit en une introspection bénéfique et une renaissance salvatrice des forces primitives de l'humanité. Ces idéaux, teintés de [[freudisme]], s'inspirent de l'œuvre de [[Sherwood Anderson]]. Dans ''Le Roman d'Olof'' publié en un volume en [[1945 en littérature|1945]], il se consacre à un genre plus autobiographique après deux nouveaux recueils de nouvelles.
L'œuvre de Johnson, tentée par plusieurs recherches novatrices sur le plan de la narration et du langage, mêle la dénonciation des avanies et des injustices du temps à une inébranlable confiance dans le progrès social et le renouvellement de l'âme humaine. Cet optimisme est par ailleurs impulsé par ses convictions d'homme de gauche. Ses ouvrages, ses réflexions et ses raisonnements ont fait de lui une instance morale et une conscience en éveil devant les évènements de son époque. ''Bobinack'' ([[1932 en littérature|1932]]) tente de concilier la critique sociale d'inspiration utopique et [[marxisme|marxiste]], puis l'expression d'une foi profonde en l'homme. En effet, l'auteur croit en une introspection bénéfique et une renaissance salvatrice des forces primitives de l'[[humanité]]. Ces idéaux, teintés de [[freudisme]], s'inspirent de l'œuvre de [[Sherwood Anderson]]. Dans ''Le Roman d'Olof'' (1934-1937) publié en un volume en [[1945 en littérature|1945]], il se consacre à un genre plus autobiographique après deux nouveaux recueils de nouvelles.


Dans les [[années 1940]], il prend parti contre les dictatures et toutes les formes d'oppression politique, soutenant par exemple les revendications indépendantistes de la [[Finlande]]. Par le biais de sa trilogie romanesque ''Krilon'' ([[1941 en littérature|1941]]-[[1943 en littérature|1943]]), il critique ouvertement la politique de neutralité suédoise durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. L'auteur signe ensuite ''Heureux Ulysse'' en [[1946 en littérature|1946]] qui parodie, dans une langue irrévérencieuse, le poème d'[[Homère]].
Dans les [[années 1930]] et [[années 1940]], il prend parti contre les dictatures et toutes les formes d'oppression politique, soutenant par exemple les revendications indépendantistes de la [[Finlande]]. Par le biais de sa trilogie romanesque ''Krilon'' ([[1941 en littérature|1941]]-[[1943 en littérature|1943]]), il critique ouvertement la politique de neutralité suédoise durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. L'auteur signe ensuite ''Heureux Ulysse'' en [[1946 en littérature|1946]] qui parodie, dans une langue irrévérencieuse, le poème d'[[Homère]].


''Récit romantique'' ([[1953 en littérature|1953]]) et ''La Marche du temps'' ([[1955 en littérature|1955]]) esquissent une nouvelle série de récits autobiographiques. Avec ''De roses et de feu'', Johnson tisse une trame historique qu'il enrichit par plusieurs correspondances avec le {{XXe siècle}}. Le roman, qui traite du retour du guerrier (autre thème homérique), fait écho à l'après-guerre et aux méthodes communistes employées à l'Est sous le truchement de procès en sorcellerie au {{XVIIe siècle}}. La verve ironique de l'écrivain trouve ensuite son expression la plus aboutie dans ''Le Temps de Sa Grâce'' ([[1960 en littérature|1960]]), description de la tyrannie dans laquelle est plongée l'[[Europe]] sous [[Charlemagne]].
''Récit romantique'' ([[1953 en littérature|1953]]) et ''La Marche du temps'' ([[1955 en littérature|1955]]) esquissent une nouvelle série de récits autobiographiques. Avec ''De roses et de feu'' (1949), Johnson tisse une trame historique qu'il enrichit par plusieurs correspondances avec le {{XXe siècle}}. Le roman, qui traite du retour du guerrier (autre thème homérique), fait écho à l'après-guerre et aux méthodes communistes employées à l'Est sous le truchement de procès en sorcellerie au {{XVIIe siècle}}. La verve ironique de l'écrivain trouve ensuite son expression la plus aboutie dans ''Le Temps de Sa Grâce'' ([[1960 en littérature|1960]]), description de la tyrannie dans laquelle est plongée l'[[Europe]] sous [[Charlemagne]].


En [[1973 en littérature|1973]], l'auteur mêle, dans ''Quelques pas vers le silence'', le présent et plusieurs passés dont il tire une réflexion sur les temps actuels et la violence qui en découle.
En [[1973 en littérature|1973]], l'auteur mêle, dans ''Quelques pas vers le silence'', le présent et plusieurs passés dont il tire une réflexion sur les temps actuels et la violence qui en découle.


Devenu un artiste populaire pour son engagement et son [[humanisme]], il avait été élu à l'[[Académie suédoise]] en [[1957]], au fauteuil N°11 laissé vacant par Nils Ahnlund. En [[1974]], il reçoit, en compagnie du poète [[Harry Martinson]], le [[prix Nobel de littérature]] pour {{Citation|son art de la narration qui traverse les terres et les âges pour se mettre au service de la liberté.}}<ref> Synthèse issue d'une traduction de l'[[anglais]] : "for a narrative art, farseeing in lands and ages, in the service of freedom." (source : [http://www.svenskaakademien.se/])</ref>. La récompense divise néanmoins l'opinion et excède l'[[intelligentsia]] suédoise qui lui reproche son idéologie prolétarienne.
Devenu un artiste populaire pour son engagement et son [[humanisme]], il avait été élu à l'[[Académie suédoise]] en [[1957]], au fauteuil n° 11 laissé vacant par Nils Ahnlund. En [[1974]], il reçoit, en compagnie du poète [[Harry Martinson]], le [[prix Nobel de littérature]] pour {{Citation|son art de la narration qui traverse les terres et les âges pour se mettre au service de la liberté.}}<ref>Synthèse issue d'une traduction de l'[[anglais]] : "''for a narrative art, farseeing in lands and ages, in the service of freedom''." (source : [http://www.svenskaakademien.se/])</ref>. La récompense divise néanmoins l'opinion et excède l'[[intelligentsia]] suédoise qui lui reproche son idéologie prolétarienne.


Il meurt deux ans plus tard à [[Stockholm]].
Il meurt deux ans plus tard à [[Stockholm]] suivi par son épouse en 2002.


En [[suédois]], il a notamment traduit les ouvrages de [[Gustave Flaubert]], [[Anatole France]], [[Jules Verne]], [[Albert Camus]] et [[Jean-Paul Sartre]].
En [[suédois]], il a notamment traduit les ouvrages de [[Gustave Flaubert]], [[Anatole France]], [[Jules Verne]], [[Albert Camus]] et [[Jean-Paul Sartre]].


== Œuvres ==
== Œuvres ==
=== Romans ===
* [[1924 en littérature|1924]] : ''Les Quatre Étrangers'' (''De fyra främlingarna''), nouvelles, éd. Simon Kra 1924
==== ''Trilogie du Krilon (Microbe)'' ====
* [[1925 en littérature|1925]] : ''Monsieur Teinan et la justice'' (''Timans och rättfärdigheten''), roman, éd. Simon Kra 1925
# ''Grupp Krilon'' (1941)
* [[1927 en littérature|1927]] : ''Ville dans l'obscurité'' (''Stad i mörker''), roman, éd. Simon Kra 1927
# ''Krilons resa'' (1942)
* [[1928 en littérature|1928]] : ''Lettre recommandée'' (''Stad i ljus''), roman, éd. Simon Kra 1927
# ''Krilon själv'' (1943)
* [[1929 en littérature|1929]] : ''Commentaires sur la chute d'une étoile'' (''Kommentar till ett stjärnfall''), roman
* [[1932 en littérature|1932]] : ''Bobinack'', roman
* [[1941 en littérature|1941]] : ''Krilon'' (''Grupp Krilon''), roman {{1er}} volet
* [[1942 en littérature|1942]] : ''Krilon'' (''Krilons resa''), roman {{2nd}} volet
* [[1943 en littérature|1943]] : ''Krilon'' (''Krilon själv''), roman {{3e}} volet
* [[1945 en littérature|1945]] : ''Le Roman d'Olof'' (''Romanen om Olof''), série de récits autobiographiques, ''Olof'', éd. Stock 1944
* [[1946 en littérature|1946]] : ''Heureux Ulysse'' (''Strändernas svall''), roman, Gallimard 1950
* [[1949 en littérature|1949]] : ''De roses et de feu'' (''Drömmar om rosor och eld''), roman, éd. Stock 1956
* [[1951 en littérature|1951]] : ''Ecartez le soleil'' (''Lägg undan solen''), roman, éd. Manya 1992
* [[1953 en littérature|1953]] : ''Récit romantique'' (''Romantisk berättelse''), récit autobiographique
* [[1955 en littérature|1955]] : ''La Marche du temps'' (''Tidens gång''), récit autobiographique
* [[1957 en littérature|1957]] : ''Les nuages sur Métaponte'' (''Molnen över Metapontion''), roman, éd. Esprit Ouvert 1995
* [[1960 en littérature|1960]] : ''Le Temps de Sa Grâce'' (''Hans Nådes tid''), roman
* [[1973 en littérature|1973]] : ''Quelques pas vers le silence'' (''Några steg mot tystnaden''), roman


== Note et référence ==
==== Autres romans ====
* ''Timans och rättfärdigheten'' (1925) {{Commentaire biblio|Publié en français sous les titre ''Monsieur Teinan et la justice'', éditions Simon Kra, 1925}}
Cet article est largement inspiré du ''Dictionnaire des auteurs'' ([[éditions Larousse]], [[1995 en littérature|1995]]): commentaire de Carl Gust Bjurström.
* ''Stad i mörker'' (1927) {{Commentaire biblio|Publié en français sous les titre ''Ville dans l'obscurité'', éditions Simon Kra, 1927}}
<references />
* ''Stad i ljus'' (1928) {{Commentaire biblio|Publié en français sous les titre ''Lettre recommandée'', éditions Simon Kra, 1927}}
* ''Minnas'' (1928)
* ''Kommentar till ett stjärnfall'' (1929)
* ''Avsked till Hamlet'' (1930)
* ''Bobinack'' (1932)
* ''Regn i gryningen'' (1933)
* ''Nattövning'' (1938)
* ''Soldatens återkomst'' (1940)
* ''Strändernas svall'' (1946), adapté pour la scène en 1948 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Heureux Ulysse'', Paris, Gallimard, {{coll|Du monde entier}}, 1950 {{BNF|32286792}}}}
* ''Drömmar om rosor och eld'' (1949) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''De roses et de feu'', Paris, Stock, 1956 {{BNF|32286790}}}}
* ''Lägg undan solen'' (1951) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Écartez le soleil'', Manya, {{coll|Horizons nouveaux}} {{n°|5}}, 1992 {{ISBN|2-87896-038-6}}}}
* ''Romantisk berättelse'' (1953)
* ''Tidens gång'' (1955)
* ''Molnen över Metapontion'' (1957) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Les Nuages de Métaponte'', Lausanne, Esprit ouvert, {{coll|Littérature étrangère}}, 1995 {{ISBN|2-88329-030-X}}}}
* ''Hans nådes tid'' (1960) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Temps et Sa Grâce'', Lausanne, Esprit ouvert, 2000 {{ISBN|2-88329-047-4}}}}
* ''Livsdagen lång'' (1964)
* ''Favel ensam'' (1968)
* ''Några steg mot tystnaden'' (1973)
* ''Herr Clerk vår mästare'' (1998), nouvelle version du roman ''Minnas'' paru en 1928


=== Récits autobiographiques ===
{{Début dynastie}}
==== Cycle du ''Roman d'Olof'' (''Romanen om Olof'') ====
{{Insérer dynastie
# ''Nu var det 1914'' (1934)
| avant = [[Patrick White]]
# ''Här har du ditt liv!'' (1935)
| nom = [[Prix Nobel de littérature]]
# ''Se dig inte om!'' (1936)
| période = 1974
# ''Slutspel i ungdomen'' (1937) {{Commentaire biblio|Publication des quatre partie en français sous le titre ''Olof'', Paris, Delamain et Boutelleau, 1944 {{BNF|32286794}} ; réédition sous le titre ''Le Roman d'Olof'', Paris, Stock, {{coll|Le Cabinet cosmopolite}}, 1974 {{ISBN|2-234-00207-9}} ; réédition, Paris, Stock, {{coll|Bibliothèque cosmopolite}} {{n°|81}}, 1987 {{ISBN|2-234-02037-9}}}}
| après = [[Eugenio Montale]]
}}
{{Fin dynastie}}


=== Recueils de nouvelles ===
{{Autorité|WORLDCATID=lccn-n-80-1560}}
* ''De fyra främlingarna'' (1924) {{Commentaire biblio|Publié en français en deux volumes sous les titre ''Les Quatre Étrangers'', éditions Simon Kra, 1924}}
* ''Natten är här'' (1932)
* ''Än en gång, kapten!'' (1934)
* ''Den trygga världen'' (1940)
* ''Sju liv'' (1944)
* ''Pan mot Sparta'' (1946) {{Commentaire biblio|Publié en français en deux volumes sous les titres ''Dolorosa'', Marseille, Éditions Agone / Montréal, Éditions Comeau & Nadeau, {{coll|Marginales}}, 2000 {{ISBN|2-910846-31-8}} et ''Le Nouveau Spartiate'', Marseille, Éditions Agone / Montréal, Éditions Comeau & Nadeau, {{coll|Marginales}}, 2000 {{ISBN|2-910846-36-9}}}}
* ''Olibrius och gestalterna'' (1986), publication posthume


=== Journaux et carnets de voyage ===
{{Portail|Littérature|Suède}}
* ''Dagbok från Schweiz'' (1949)
{{DEFAULTSORT:Johnson, Eyvind}}
* ''Vinterresa i Norrbotten'' (1955)
* ''Vägar över Metaponto'' (1959)
* ''Spår förbi Kolonos'' (1961)
* ''Stunder, vågor'' (1965)
* ''Resa i hösten 1921'' (1973)


== Notes et références ==
[[Catégorie:Écrivain suédois]]
{{références}}
[[Catégorie:Membre de l'Académie suédoise]]
* <small>Cet article est largement inspiré du ''Dictionnaire des auteurs'' ([[éditions Larousse]], [[1995 en littérature|1995]]): commentaire de Carl Gust Bjurström.</small>

== Liens externes ==
{{autres projets|commons=category:Eyvind Johnson}}
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1974/johnson/biographical/ |Autobiographie }}
{{Liens}} <!-- Si aucune information, Wikipédia n'affichera rien de cette ligne -->

{{Palette|Prix Nobel de littérature|Prix Nobel suédois|Prix Dobloug}}

{{Portail|littérature|prix Nobel|Suède}}

{{DEFAULTSORT:Johnson, Eyvind}}
[[Catégorie:Écrivain suédois du XXe siècle]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Göteborg]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de littérature]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de littérature]]
[[Catégorie:Lauréat suédois du prix Nobel]]
[[Catégorie:Lauréat suédois du prix Nobel]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Dobloug]]
[[Catégorie:Lauréat du grand prix des Neuf]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie suédoise]]
[[Catégorie:Naissance en juillet 1900]]
[[Catégorie:Naissance en juillet 1900]]
[[Catégorie:Naissance en Suède]]
[[Catégorie:Naissance à Boden]]
[[Catégorie:Décès en août 1976]]
[[Catégorie:Décès en août 1976]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Dobloug]]
[[Catégorie:Décès à Stockholm]]
[[Catégorie:Décès à 76 ans]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière boisé de Stockholm]]

Dernière version du 23 février 2024 à 00:54

Eyvind Johnson
Fonction
Fauteuil 11 de l'Académie suédoise
-
Nils Ahnlund (en)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
StockholmVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Eyvind Olov Verner JohnsonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Cilla Johnson (d)
Aase Christoffersen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Tore Johnson (d)
Maria Ekman (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Distinctions
Prix Nobel de littérature ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Grand prix des Neuf ()
Prix Dobloug ( et )
Prix de littérature de l'Östersunds-Posten (d) ()
Grand prix de littérature du Conseil nordique ()
Prix Nobel de littérature ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Eyvind Johnson (Olof Edvin Verner Jonsson selon l'état-civil), né le et mort le , est un écrivain suédois. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1974, partagé avec Harry Martinson, ce qui fit l'objet d'une controverse dans la mesure où il était, comme son confrère, membre de l'Académie suédoise décernant le prix, et qu'étaient pressentis comme possibles lauréats Vladimir Nabokov, Saul Bellow, Graham Greene ou Jorge Luis Borges.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né à Svartbjörnsbyn, un hameau de la commune de Boden, dans une famille pauvre. Son père, originaire du Värmland, était venu dans le Norrland travailler sur des chantiers ferroviaires, et sa mère venait du Blekinge. Vu les conditions précaires où vivent ses parents, il est placé, à l'âge de 4 ans en famille d'accueil. Il fréquente une école de village jusqu'à ses 13 ans, c'est la seule formation qu'il recevra jamais. Eyvind Johnson commence à travailler à 14 ans, comme flotteur de bois, ouvrier dans une scierie, puis ouvreur de cinéma. Il rejoint en 1917 le mouvement syndical, devient militant socialiste à plein temps, s'installe en 1919 à Stockholm.

De 1921 à 1923, il s'établit à Berlin puis à Paris où il vit de maigres revenus tirés de deux journaux socialistes. En 1924, il publie un premier recueil de nouvelles : Les Quatre Étrangers puis un roman aux accents anti-capitalistes l'année suivante : Timans et la justice. Peu après, il revient en France. De 1926 à 1930, Johnson habite à Saint-Leu-la-Forêt dans un modeste immeuble. Son fils, Tor, qui deviendra photographe d'art, naît à Saint-Leu en 1927. Une plaque commémorative est posée au numéro 2 de la rue de Boissy.

Johnson écrit en France les romans Ville des ténèbres en 1927 qui évoque son lieu de naissance et Lettres recommandées en 1928 dont l'intrigue se déroule à Paris. De la période française, on décèle les influences de Marcel Proust et d'André Gide. Commentaires sur la chute d'une étoile (1929) est marqué, quant à lui, par l'empreinte du monologue intérieur et de James Joyce. Ses ouvrages postérieurs trahissent l'influence de Knut Hamsun.

L'œuvre de Johnson, tentée par plusieurs recherches novatrices sur le plan de la narration et du langage, mêle la dénonciation des avanies et des injustices du temps à une inébranlable confiance dans le progrès social et le renouvellement de l'âme humaine. Cet optimisme est par ailleurs impulsé par ses convictions d'homme de gauche. Ses ouvrages, ses réflexions et ses raisonnements ont fait de lui une instance morale et une conscience en éveil devant les évènements de son époque. Bobinack (1932) tente de concilier la critique sociale d'inspiration utopique et marxiste, puis l'expression d'une foi profonde en l'homme. En effet, l'auteur croit en une introspection bénéfique et une renaissance salvatrice des forces primitives de l'humanité. Ces idéaux, teintés de freudisme, s'inspirent de l'œuvre de Sherwood Anderson. Dans Le Roman d'Olof (1934-1937) publié en un volume en 1945, il se consacre à un genre plus autobiographique après deux nouveaux recueils de nouvelles.

Dans les années 1930 et années 1940, il prend parti contre les dictatures et toutes les formes d'oppression politique, soutenant par exemple les revendications indépendantistes de la Finlande. Par le biais de sa trilogie romanesque Krilon (1941-1943), il critique ouvertement la politique de neutralité suédoise durant la Seconde Guerre mondiale. L'auteur signe ensuite Heureux Ulysse en 1946 qui parodie, dans une langue irrévérencieuse, le poème d'Homère.

Récit romantique (1953) et La Marche du temps (1955) esquissent une nouvelle série de récits autobiographiques. Avec De roses et de feu (1949), Johnson tisse une trame historique qu'il enrichit par plusieurs correspondances avec le XXe siècle. Le roman, qui traite du retour du guerrier (autre thème homérique), fait écho à l'après-guerre et aux méthodes communistes employées à l'Est sous le truchement de procès en sorcellerie au XVIIe siècle. La verve ironique de l'écrivain trouve ensuite son expression la plus aboutie dans Le Temps de Sa Grâce (1960), description de la tyrannie dans laquelle est plongée l'Europe sous Charlemagne.

En 1973, l'auteur mêle, dans Quelques pas vers le silence, le présent et plusieurs passés dont il tire une réflexion sur les temps actuels et la violence qui en découle.

Devenu un artiste populaire pour son engagement et son humanisme, il avait été élu à l'Académie suédoise en 1957, au fauteuil n° 11 laissé vacant par Nils Ahnlund. En 1974, il reçoit, en compagnie du poète Harry Martinson, le prix Nobel de littérature pour « son art de la narration qui traverse les terres et les âges pour se mettre au service de la liberté. »[1]. La récompense divise néanmoins l'opinion et excède l'intelligentsia suédoise qui lui reproche son idéologie prolétarienne.

Il meurt deux ans plus tard à Stockholm suivi par son épouse en 2002.

En suédois, il a notamment traduit les ouvrages de Gustave Flaubert, Anatole France, Jules Verne, Albert Camus et Jean-Paul Sartre.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Trilogie du Krilon (Microbe)[modifier | modifier le code]

  1. Grupp Krilon (1941)
  2. Krilons resa (1942)
  3. Krilon själv (1943)

Autres romans[modifier | modifier le code]

  • Timans och rättfärdigheten (1925)
    Publié en français sous les titre Monsieur Teinan et la justice, éditions Simon Kra, 1925
  • Stad i mörker (1927)
    Publié en français sous les titre Ville dans l'obscurité, éditions Simon Kra, 1927
  • Stad i ljus (1928)
    Publié en français sous les titre Lettre recommandée, éditions Simon Kra, 1927
  • Minnas (1928)
  • Kommentar till ett stjärnfall (1929)
  • Avsked till Hamlet (1930)
  • Bobinack (1932)
  • Regn i gryningen (1933)
  • Nattövning (1938)
  • Soldatens återkomst (1940)
  • Strändernas svall (1946), adapté pour la scène en 1948
    Publié en français sous le titre Heureux Ulysse, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1950 (BNF 32286792)
  • Drömmar om rosor och eld (1949)
    Publié en français sous le titre De roses et de feu, Paris, Stock, 1956 (BNF 32286790)
  • Lägg undan solen (1951)
    Publié en français sous le titre Écartez le soleil, Manya, coll. « Horizons nouveaux » no 5, 1992 (ISBN 2-87896-038-6)
  • Romantisk berättelse (1953)
  • Tidens gång (1955)
  • Molnen över Metapontion (1957)
    Publié en français sous le titre Les Nuages de Métaponte, Lausanne, Esprit ouvert, coll. « Littérature étrangère », 1995 (ISBN 2-88329-030-X)
  • Hans nådes tid (1960)
    Publié en français sous le titre Le Temps et Sa Grâce, Lausanne, Esprit ouvert, 2000 (ISBN 2-88329-047-4)
  • Livsdagen lång (1964)
  • Favel ensam (1968)
  • Några steg mot tystnaden (1973)
  • Herr Clerk vår mästare (1998), nouvelle version du roman Minnas paru en 1928

Récits autobiographiques[modifier | modifier le code]

Cycle du Roman d'Olof (Romanen om Olof)[modifier | modifier le code]

  1. Nu var det 1914 (1934)
  2. Här har du ditt liv! (1935)
  3. Se dig inte om! (1936)
  4. Slutspel i ungdomen (1937)
    Publication des quatre partie en français sous le titre Olof, Paris, Delamain et Boutelleau, 1944 (BNF 32286794) ; réédition sous le titre Le Roman d'Olof, Paris, Stock, coll. « Le Cabinet cosmopolite », 1974 (ISBN 2-234-00207-9) ; réédition, Paris, Stock, coll. « Bibliothèque cosmopolite » no 81, 1987 (ISBN 2-234-02037-9)

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

  • De fyra främlingarna (1924)
    Publié en français en deux volumes sous les titre Les Quatre Étrangers, éditions Simon Kra, 1924
  • Natten är här (1932)
  • Än en gång, kapten! (1934)
  • Den trygga världen (1940)
  • Sju liv (1944)
  • Pan mot Sparta (1946)
    Publié en français en deux volumes sous les titres Dolorosa, Marseille, Éditions Agone / Montréal, Éditions Comeau & Nadeau, coll. « Marginales », 2000 (ISBN 2-910846-31-8) et Le Nouveau Spartiate, Marseille, Éditions Agone / Montréal, Éditions Comeau & Nadeau, coll. « Marginales », 2000 (ISBN 2-910846-36-9)
  • Olibrius och gestalterna (1986), publication posthume

Journaux et carnets de voyage[modifier | modifier le code]

  • Dagbok från Schweiz (1949)
  • Vinterresa i Norrbotten (1955)
  • Vägar över Metaponto (1959)
  • Spår förbi Kolonos (1961)
  • Stunder, vågor (1965)
  • Resa i hösten 1921 (1973)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Synthèse issue d'une traduction de l'anglais : "for a narrative art, farseeing in lands and ages, in the service of freedom." (source : [1])
  • Cet article est largement inspiré du Dictionnaire des auteurs (éditions Larousse, 1995): commentaire de Carl Gust Bjurström.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en) Autobiographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)