« Robert Moog » : différence entre les versions

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[[Fichier:Etherwave Theremin Kit.jpg|vignette|Thérémine assemblé.]]
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'''Robert Arthur "Bob" Moog''' ({{IPA-en|bɑb moʊɡ}}), né le {{date|23|mai|1934}} à [[New York]] et mort d’une tumeur cérébrale le {{naissance décès âge||23|5|1934|21|8|2005}} à [[Asheville]] en [[Caroline du Nord]], est un [[ingénieur]] [[électronique|électronicien]] [[États-Unis|américain]], docteur en électronique, fondateur de la marque du même nom.
'''Robert Arthur « Bob » Moog''' ({{API-en|bɑb moʊɡ}}), né le {{date de naissance|23|mai|1934}} à [[New York]] et mort le {{date de décès|21|8|2005|23|5|1934}} à [[Asheville]] en [[Caroline du Nord]], est un [[ingénieur]] [[électronicien]] [[États-Unis|américain]], docteur en [[Électronique (technique)|électronique]], fondateur de [[Moog|Moog Music]], marque qui porte le nom de son père et de son grand-père.


Il est considéré comme l'inventeur de l'instrument de musique appelé [[synthétiseur]] ([[synthesizer]], en anglais).
Avec [[Don Buchla|Donald Buchla]], il est considéré comme l'inventeur du [[synthétiseur]] ([[synthesizer]], en anglais).


Après des études en électricité et en ingénierie, il répare avec son père des [[thérémine|Thereminvox]]. En [[1964]], l’un de ses clients, {{Lien|Herbert Deutsch}}, un professeur de solfège et compositeur, lui commande un modèle de synthétiseur à monter en kit. Il le rend plus compact (jusque-là, les modèles pouvaient occuper une pièce entière) et ajoute la commande par tension de l’[[Oscillateur contrôlé en tension|oscillateur]], du [[filtre (électronique)|filtre]] et de l’[[amplificateur audio|amplification]]. Le son joué n’était plus linéaire mais évolutif.
Après des études en électricité et en ingénierie, il répare avec son père des [[thérémine|Thereminvox]]. En [[1964]], l’un de ses clients, {{Lien|trad=Herbert Deutsch}}, un professeur de solfège et compositeur, lui commande un modèle de synthétiseur à monter en kit. Il le rend plus compact (jusque-là, les modèles pouvaient occuper une pièce entière) et ajoute la commande par tension de l’[[Oscillateur contrôlé en tension|oscillateur]], du [[filtre (électronique)|filtre]] et de l’[[amplificateur audio|amplification]]. Le son joué n’était plus linéaire mais évolutif.


Présenté lors d’un congrès de l’[[Audio Engineering Society]] (AES) en 1964, son appareil rencontre un succès qui lui permet de se lancer dans une fabrication à plus grande échelle.
Présenté lors d’un congrès de l’[[Audio Engineering Society]] (AES) en 1964, son appareil rencontre un succès qui lui permet de se lancer dans une fabrication à plus grande échelle.


== Synthétiseur Moog ==
== Synthétiseur Moog ==
En [[1968]], ''[[Switched-On Bach]]'' est enregistré par son amie [[Wendy Carlos]] (alors Walter Carlos). Plus tard, elle adapte, entre autres, [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]] et [[Gioachino Rossini|Rossini]] au synthétiseur pour la bande originale du film ''[[Orange mécanique]]''. L'année suivante, [[George Harrison]] parsème le dernier disque des [[Beatles]], ''[[Abbey Road (album)|Abbey Road]]'', de sons générés par un Moog, à l'époque aussi encombrant qu'une armoire, et qu'il s'est procuré directement auprès de son créateur. C'est la première fois qu'on l'entend sur un disque de [[rock]].
En [[1968]], ''[[Switched-On Bach]]'' est enregistré par son amie [[Walter Carlos|Wendy Carlos]]. Plus tard, celle-ci adapte, au synthétiseur, [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]], [[Gioachino Rossini|Rossini]], [[Henry Purcell]] et le motif mélodique initial du ''[[Dies iræ]]'' liturgique pour la bande originale du film ''[[Orange mécanique]]''. L'année suivante, [[George Harrison]] parsème le dernier disque des [[Beatles]], ''[[Abbey Road (album)|Abbey Road]]'', de sons générés par un Moog, à l'époque aussi encombrant qu'une armoire, et qu'il s'est procuré directement auprès de son créateur. C'est la première fois qu'on l'entend sur un disque de [[rock]].


Les [[Moody Blues]], [[Emerson, Lake & Palmer]], [[Yes]], [[Rick Wakeman]], [[Edgar Winter]], [[Kraftwerk]], [[Gary Numan]], [[Jean-Michel Jarre]], [[Patrick Moraz]], [[Asia (groupe)|Asia]], [[Premiata Forneria Marconi]], [[Jean-Jacques Perrey]] sont parmi ceux qui introduisent ensuite dans leurs disques et sur scène les ondulations caractéristiques des synthés Moog, dont un modèle, le [[Minimoog]], d’une taille et d’une facilité d’emploi révolutionnaires avec son clavier à 44 touches, devient l'instrument du [[rock progressif]] dès le début des années 1970, succédant ou cohabitant avec son ancêtre le [[Mellotron]]. Le [[jazz]], avec [[Herbie Hancock]], [[Chick Corea]] ou [[Billy Cobham]] dont les peaux de sa batterie étaient reliées à des Moog, et le [[funk]], avec le [[Funkadelic]] de [[George Clinton (musicien)|George Clinton]], tout comme [[Frank Zappa]] avec [[George Duke]], ne sont pas en reste. [[Klaus Schulze]] fut un des meilleurs utilisateurs du "big moog" alias le moog modular 55 tant il parvint à en exprimer toutes les possibilités.
Les [[Moody Blues]], [[Emerson, Lake & Palmer]], [[Yes]], [[Rick Wakeman]], [[Edgar Winter]], [[Isao Tomita]], [[Gary Numan]], [[Jean-Michel Jarre]], [[Patrick Moraz]], [[Asia (groupe)|Asia]], [[Premiata Forneria Marconi]], [[Jean-Jacques Perrey]] sont parmi ceux qui introduisent ensuite dans leurs disques et sur scène les ondulations caractéristiques des synthés Moog. Un modèle en particulier, le [[minimoog]], d’une taille et d’une facilité d’emploi révolutionnaire avec son clavier à 44 touches, devient l'instrument solo emblématique du [[rock progressif]] dès le début des années 1970, celui-ci se mariant parfaitement avec le [[mellotron]], autre instrument incontournable du genre. Le [[jazz]], avec [[Herbie Hancock]], [[Chick Corea]] ou [[Billy Cobham]], dont les peaux de sa batterie étaient reliées à des Moog, et le [[funk]], avec le [[Funkadelic]] de [[George Clinton (musicien)|George Clinton]], tout comme [[Frank Zappa]] avec [[George Duke]], ne sont pas en reste. Les acteurs de la scène électronique émergente (notamment en Allemagne avec [[Klaus Schulze]], [[Tangerine Dream]] et [[Kraftwerk]]) sont parmi les premiers à explorer et exploiter en long et en large le potentiel sonore des synthétiseurs Moog.


[[Keith Emerson]] emmènera sur scène tout au long de sa carrière l'encombrant modèle modulaire avec son ruban sensitif. Keith Emerson tout comme [[Rick Wakeman]] de Yes entretiendront des relations très amicales avec Robert Moog. Rick Wakeman, peu de temps après la mort de l'inventeur, lui dédiera un titre sur son album [[Rétro (style)|rétro]] intitulé ''Hommage To The Doctor''. Rick Wakeman, bien qu'ayant remplacé tous ses claviers analogiques par des claviers numériques dans le milieu des années 1980, utilisera toujours sur scène jusqu'à ce jour le [[Minimoog]], certes MIDIfié et non le nouveau modèle « Voyager ».
[[Keith Emerson]] emmène sur scène tout au long de sa carrière l'encombrant modèle modulaire spécialement équipé d'un ruban de contrôle sensitif permettant des phrasés particulièrement expressifs. Keith Emerson tout comme [[Rick Wakeman]] de Yes entretiennent des relations très amicales avec Robert Moog, ce dernier étant à l'écoute des musiciens lors de la mise au point de nouveaux instruments. Rick Wakeman, peu de temps après la mort de l'inventeur, lui dédiera un titre sur son album [[Rétro (style)|rétro]] intitulé ''Hommage To The Doctor''. Wakeman, bien qu'ayant remplacé tous ses claviers analogiques par des claviers numériques dans le milieu des années 1980, a continué d'utiliser sur scène le Minimoog.


Durant les années 1970, les grands concurrents de Moog seront les synthétiseurs ARP. Robert Moog inventera aussi, au milieu des années 1970, le premier synthétiseur polyphonique le [[Polymoog]], qui permettra de jouer en accord comme sur un piano. À partir des années 1980, cette suprématie américaine cédera la place aux synthétiseurs essentiellement numériques fabriqués à l'échelle industrielle par des marques japonaises comme [[Yamaha]], [[Roland]], [[Ensoniq]] ou [[Cheetah]], ceux-ci se concentrant surtout sur l'imitation de sons existant comme le piano avec tout d'abord les emulators, puis avec l'interface MIDI qui assurera la transition entre l'analogique et le numérique. Depuis quelques années, le son « vintage » du Moog revient en force avec des groupes comme [[Air]] ou [[Radiohead]].
Durant les années 1970, Moog fait face à la concurrence sévère d'[[ARP (synthétiseurs)|ARP]]. Cette rivalité stimule les deux marques américaines mais contribuera à les mettre toutes les deux en difficulté. Au milieu de la décennie, la société Moog sort notamment le [[Polymoog]], premier synthétiseur polyphonique qui, malgré sa conception atypique parfois décriée et ses problèmes de fiabilité, rencontre un réel succès. À partir des années 1980, cette suprématie américaine cède la place aux synthétiseurs essentiellement numériques fabriqués à l'échelle industrielle par des marques japonaises comme [[Yamaha]], [[Roland]], Korg. Avant la mise au point de l'interface MIDI, Moog a contribué à établir la norme de contrôle des synthétiseurs analogiques, appelée [[CV/gate]]. Le pédalier pour son grave [[Taurus (synthétiseur)|Taurus]] mis en vente en [[1974]] et utilisé par des bassistes comme [[Mike Rutherford]], de [[Genesis (groupe)|Genesis]] fait aussi partie des synthétiseurs Moog qui ont marqué leur époque. Il se présente sous la forme d'un pédalier de 13 barres couvrant une octave.


À son apogée, en [[1971]], l’usine Moog emploie {{nobr|42 personnes}} et propose plus de vingt-cinq modèles à son catalogue. Puis le déclin s’annonce. Robert Moog vend ses parts à la compagnie Norlin Music, qui continuera la fabrication des synthétiseurs Moog jusqu’au milieu des [[années 1980]], et s'en va fonder en 1978 une petite société qu'il nomme [[:en:Big Briar|Big Briar {{en}}]] avec laquelle fabriquera notamment des Thérémines et plus tard, en 1998, des pédales d'effet, les Moogerfooger. Il varie alors ses activités au fil des ans, travaillant comme consultant pour [[Kurzweil Music Systems]] de 1984 à 1988, puis en tant que chercheur à l'Université de Caroline du Nord au début des années 1990.
Moog établit aussi l’[[interface]] pour le contrôle par deux boutons rotatifs de l’interface d’un synthétiseur avec une séparation logarithmique de ton « 1-volt-par-octave » et un signal séparé déclenchant la pulsation. Un autre synthétiseur largement utilisé fut la pédale pour son grave [[Taurus (synthétiseur)|Taurus]] mise en vente en [[1974]] communément appelé « Bass Pedals » et utilisé par des bassistes comme [[Mike Rutherford]], de [[Genesis (groupe)|Genesis]]. Il se présentait sous la forme d'un pédalier de 13 barres : 8 notes plus 5 notes demi-ton.


Alors que la technologie de l'échantillonnage et les synthétiseurs numériques s'étaient imposés, le son « rétro » des synthétiseurs analogiques redevient populaire au cours des années 1990 et de nombreux constructeurs s'intéressent de nouveau à cette technologie. Robert Moog retrouve sa motivation sur le sujet et planche sur la conception d'une version moderne du Minimoog. Entre-temps il parvient à récupérer les droits sur son propre nom et peut ainsi faire renaître la marque [[Moog]]. Le retour de la marque légendaire (en lieu et place de Big Briar) en 2002 tombe à point pour la commercialisation du dernier synthétiseur que Robert Moog aura conçu, le [[Minimoog Voyager]], aboutissement d'un projet qui lui tenait à cœur.
À son apogée, en [[1971]], l’usine Moog emploie 42 personnes et propose plus de vingt-cinq modèles à son catalogue. Puis le déclin s’annonce. Robert Moog vend ses parts à la compagnie Norlin Music, qui continuera la fabrication de ses synthétiseurs jusqu’au milieu des [[années 1980]].


Robert Moog supervise ensuite l'élaboration du prochain synthétiseur Moog, le [[Little Phatty]], et meurt d’une tumeur cérébrale le {{date de décès|21|8|2005|23|5|1934}} à [[Asheville]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Disparitions: Robert Moog, l'un des inventeurs du synthétiseur|périodique=Le Monde|date=2005-08-23|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2005/08/23/robert-moog-l-un-des-inventeurs-du-synthetiseur_682027_3382.html|consulté le=2019-11-05|pages=}}</ref>.
Les échantillonnages numériques avaient pris la place mais le son « rétro » redevint populaire avec des groupes comme [[Air (groupe)|Air]], [[Beck Hansen|Beck]] ou [[Radiohead]]. En [[2000]], Moog fonda une nouvelle société nommée [[:en:Big Briar|Big Briar {{en}}]] qui produit plusieurs versions du Minimoog appelé [[Minimoog Voyager]], dont un modèle reproduisant à l'identique le modèle original sous le nom « Old School ». Aujourd'hui, de plus en plus de sons électroniques tel que le Dubstep ou le trance utilisent des sons avec des dissonances de ce type.


Grâce à ses synthétiseurs, il est considéré comme le pionnier de la musique électronique.
Grâce à ses travaux, il est considéré comme l'un des pionniers de la musique électronique.

Robert Moog était un ingénieur électronicien qui a mis sa passion et son savoir-faire au service de la musique. En créant son premier synthétiseur, en 1964, il n'imaginait probablement pas qu'il allait révolutionner la musique. Et pourtant, il est considéré comme le père fondateur de la musique électronique.


[[Google]] a décidé de lui rendre hommage<ref>[http://www.google.com/doodles/robert-moogs-78th-birthday Google rend hommage à Robert Moog].</ref> en créant un [[Google Doodle|doodle]] interactif permettant aux internautes de produire et enregistrer leurs propres sons.
[[Google]] a décidé de lui rendre hommage<ref>[http://www.google.com/doodles/robert-moogs-78th-birthday Google rend hommage à Robert Moog].</ref> en créant un [[Google Doodle|doodle]] interactif permettant aux internautes de produire et enregistrer leurs propres sons.
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== Brevets ==
== Brevets ==
* [http://www.till.com/articles/moog/patents.html Liste descriptive des brevets Moog par J. Donald Tillman (en anglais)]
* [http://www.till.com/articles/moog/patents.html Liste descriptive des brevets Moog par J. Donald Tillman (en anglais)]
* {{US patent|3475623}} Electronic High-pass and Low-pass Filters Employing the Base-to-Emitter Resistance of Bipolar Transistors, accordé en octobre 1969
* {{US patent|3475623}} Electronic High-pass and Low-pass Filters Employing the Base-to-Emitter Resistance of Bipolar Transistors, accordé en {{date-|octobre 1969}}
* {{US patent|4050343}} Electronic music synthesizer, accordé en septembre 1977
* {{US patent|4050343}} Electronic music synthesizer, accordé en {{date-|septembre 1977}}
* {{US patent|4108041}} Phase shifting sound effects circuit, accordé en août 1978
* {{US patent|4108041}} Phase shifting sound effects circuit, accordé en {{date-|août 1978}}
* {{US patent|4117413}} Amplifier with multifilter, accordé en septembre 1978
* {{US patent|4117413}} Amplifier with multifilter, accordé en {{date-|septembre 1978}}
* {{US patent|4166197}} Parametric adjustment circuit, accordé en août 1979
* {{US patent|4166197}} Parametric adjustment circuit, accordé en {{date-|août 1979}}
* {{US patent|4180707}} Distortion sound effects circuit, accordé en décembre 1979
* {{US patent|4180707}} Distortion sound effects circuit, accordé en {{date-|décembre 1979}}
* {{US patent|4202238}} Compressor-expander for a musical instrument, accordé en mai 1980
* {{US patent|4202238}} Compressor-expander for a musical instrument, accordé en {{date-|mai 1980}}
* {{US patent|4213367}} Monophonic touch sensitive keyboard, accordé en juillet 1980
* {{US patent|4213367}} Monophonic touch sensitive keyboard, accordé en {{date-|juillet 1980}}
* {{US patent|4280387}} Frequency following circuit, accordé en juillet 1981
* {{US patent|4280387}} Frequency following circuit, accordé en {{date-|juillet 1981}}
* {{US patent|4778951}} Arrays of resistive elements for use in touch panels and for producing electric fields, accordé en octobre 1988
* {{US patent|4778951}} Arrays of resistive elements for use in touch panels and for producing electric fields, accordé en {{date-|octobre 1988}}


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== Liens externes ==
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Dernière version du 24 février 2024 à 21:00

Robert Moog
Description de cette image, également commentée ci-après
Robert Moog posant avec quelques synthétiseurs de son invention, dont le Sonic 6, un synthétiseur modulaire 55 et le Minimoog.
Nom de naissance Robert Arthur Moog
Naissance
New York, Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 71 ans)
Asheville, Drapeau des États-Unis États-Unis
Nationalité américain
Diplôme
Queens College (B.S., Physics, 1957)
Université Columbia (B.S.E.E.)
Université Cornell (Ph.D., Engineering Physics, 1965)[1]
(Doctorat)
Profession
Distinctions
Conjoint
Shirleigh Moog (mariés en 1958 ; trois filles, un fils)
Ileana Grams (1996-sa mort)[1]
Descendants
Laura Moog Lanier (fille)
Matthew Moog (fils)
Michelle Moog-Koussa (fille)
Renee Moog (fille)
Miranda Richmond (fille de Ileana Grams)[1]
Premier synthétiseur Moog (1964).
Un Minimoog Voyager.
Kit à assembler d'un thérémine Moog.
Thérémine assemblé.

Robert Arthur « Bob » Moog (prononcé en anglais : [bɑb moʊɡ]), né le à New York et mort le (à 71 ans) à Asheville en Caroline du Nord, est un ingénieur électronicien américain, docteur en électronique, fondateur de Moog Music, marque qui porte le nom de son père et de son grand-père.

Avec Donald Buchla, il est considéré comme l'inventeur du synthétiseur (synthesizer, en anglais).

Après des études en électricité et en ingénierie, il répare avec son père des Thereminvox. En 1964, l’un de ses clients, Herbert Deutsch (en), un professeur de solfège et compositeur, lui commande un modèle de synthétiseur à monter en kit. Il le rend plus compact (jusque-là, les modèles pouvaient occuper une pièce entière) et ajoute la commande par tension de l’oscillateur, du filtre et de l’amplification. Le son joué n’était plus linéaire mais évolutif.

Présenté lors d’un congrès de l’Audio Engineering Society (AES) en 1964, son appareil rencontre un succès qui lui permet de se lancer dans une fabrication à plus grande échelle.

Synthétiseur Moog[modifier | modifier le code]

En 1968, Switched-On Bach est enregistré par son amie Wendy Carlos. Plus tard, celle-ci adapte, au synthétiseur, Beethoven, Rossini, Henry Purcell et le motif mélodique initial du Dies iræ liturgique pour la bande originale du film Orange mécanique. L'année suivante, George Harrison parsème le dernier disque des Beatles, Abbey Road, de sons générés par un Moog, à l'époque aussi encombrant qu'une armoire, et qu'il s'est procuré directement auprès de son créateur. C'est la première fois qu'on l'entend sur un disque de rock.

Les Moody Blues, Emerson, Lake & Palmer, Yes, Rick Wakeman, Edgar Winter, Isao Tomita, Gary Numan, Jean-Michel Jarre, Patrick Moraz, Asia, Premiata Forneria Marconi, Jean-Jacques Perrey sont parmi ceux qui introduisent ensuite dans leurs disques et sur scène les ondulations caractéristiques des synthés Moog. Un modèle en particulier, le minimoog, d’une taille et d’une facilité d’emploi révolutionnaire avec son clavier à 44 touches, devient l'instrument solo emblématique du rock progressif dès le début des années 1970, celui-ci se mariant parfaitement avec le mellotron, autre instrument incontournable du genre. Le jazz, avec Herbie Hancock, Chick Corea ou Billy Cobham, dont les peaux de sa batterie étaient reliées à des Moog, et le funk, avec le Funkadelic de George Clinton, tout comme Frank Zappa avec George Duke, ne sont pas en reste. Les acteurs de la scène électronique émergente (notamment en Allemagne avec Klaus Schulze, Tangerine Dream et Kraftwerk) sont parmi les premiers à explorer et exploiter en long et en large le potentiel sonore des synthétiseurs Moog.

Keith Emerson emmène sur scène tout au long de sa carrière l'encombrant modèle modulaire spécialement équipé d'un ruban de contrôle sensitif permettant des phrasés particulièrement expressifs. Keith Emerson tout comme Rick Wakeman de Yes entretiennent des relations très amicales avec Robert Moog, ce dernier étant à l'écoute des musiciens lors de la mise au point de nouveaux instruments. Rick Wakeman, peu de temps après la mort de l'inventeur, lui dédiera un titre sur son album rétro intitulé Hommage To The Doctor. Wakeman, bien qu'ayant remplacé tous ses claviers analogiques par des claviers numériques dans le milieu des années 1980, a continué d'utiliser sur scène le Minimoog.

Durant les années 1970, Moog fait face à la concurrence sévère d'ARP. Cette rivalité stimule les deux marques américaines mais contribuera à les mettre toutes les deux en difficulté. Au milieu de la décennie, la société Moog sort notamment le Polymoog, premier synthétiseur polyphonique qui, malgré sa conception atypique parfois décriée et ses problèmes de fiabilité, rencontre un réel succès. À partir des années 1980, cette suprématie américaine cède la place aux synthétiseurs essentiellement numériques fabriqués à l'échelle industrielle par des marques japonaises comme Yamaha, Roland, Korg. Avant la mise au point de l'interface MIDI, Moog a contribué à établir la norme de contrôle des synthétiseurs analogiques, appelée CV/gate. Le pédalier pour son grave Taurus mis en vente en 1974 et utilisé par des bassistes comme Mike Rutherford, de Genesis fait aussi partie des synthétiseurs Moog qui ont marqué leur époque. Il se présente sous la forme d'un pédalier de 13 barres couvrant une octave.

À son apogée, en 1971, l’usine Moog emploie 42 personnes et propose plus de vingt-cinq modèles à son catalogue. Puis le déclin s’annonce. Robert Moog vend ses parts à la compagnie Norlin Music, qui continuera la fabrication des synthétiseurs Moog jusqu’au milieu des années 1980, et s'en va fonder en 1978 une petite société qu'il nomme Big Briar (en) avec laquelle fabriquera notamment des Thérémines et plus tard, en 1998, des pédales d'effet, les Moogerfooger. Il varie alors ses activités au fil des ans, travaillant comme consultant pour Kurzweil Music Systems de 1984 à 1988, puis en tant que chercheur à l'Université de Caroline du Nord au début des années 1990.

Alors que la technologie de l'échantillonnage et les synthétiseurs numériques s'étaient imposés, le son « rétro » des synthétiseurs analogiques redevient populaire au cours des années 1990 et de nombreux constructeurs s'intéressent de nouveau à cette technologie. Robert Moog retrouve sa motivation sur le sujet et planche sur la conception d'une version moderne du Minimoog. Entre-temps il parvient à récupérer les droits sur son propre nom et peut ainsi faire renaître la marque Moog. Le retour de la marque légendaire (en lieu et place de Big Briar) en 2002 tombe à point pour la commercialisation du dernier synthétiseur que Robert Moog aura conçu, le Minimoog Voyager, aboutissement d'un projet qui lui tenait à cœur.

Robert Moog supervise ensuite l'élaboration du prochain synthétiseur Moog, le Little Phatty, et meurt d’une tumeur cérébrale le (à 71 ans) à Asheville[2].

Grâce à ses travaux, il est considéré comme l'un des pionniers de la musique électronique.

Google a décidé de lui rendre hommage[3] en créant un doodle interactif permettant aux internautes de produire et enregistrer leurs propres sons.

Brevets[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bio: Robert Moog », NNDB
  2. « Disparitions: Robert Moog, l'un des inventeurs du synthétiseur », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Google rend hommage à Robert Moog.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]