« Monastère de Tsourphou » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Popolon (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Elnon (discuter | contributions)
→‎Bâtiments : Il s'agit non pas d'un "mur" mais d'un plan incliné.
 
(43 versions intermédiaires par 14 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{coord|29.7|90.8|source:eswiki|display=title}}
{{coord|29.7|90.8|source:eswiki|display=title}}
{{Infobox Monument}}
{{Infobox Monument
|image=Tibet - Tsurpu Monastery 1.jpg
Le '''monastère de Tsourphou''' ou '''Tsurphu''' ({{tibétain|t=tö lung tsur pu|z=Tolung Tsurpu|w=sTod lung mTshur phu|thl=tö lung tsur pu}} ou {{tibétain|t=མཚུར་ཕུ་དགོན་པ|w=mtshur phu dgon pa|thl=tsur bu gönpa}} ; {{chinois|c=楚布寺|p=chǔbù sì}}), situé dans le [[Xian de Doilungdêqên|comté de Tolung Dechen]] à une altitude de {{unité|4267|mètres}}, dans la [[ville-préfecture]] de [[Lhassa]] à 70 km à l'ouest de son centre urbain, est un monastère [[kagyupa]], siège des [[Karmapa]] au [[Tibet]].
|légende=Le monastère de Tsourphou
}}
Le '''monastère de Tsourphou''' ({{tibétain|t=མཚུར་ཕུ་དགོན་པ|w=mtshur phu dgon pa|thl='''tsurbu gönpa'''}} ; {{chinois|c=楚布寺|p=chǔbù sì}}), ou encore '''Tsurphu de [[Xian de Doilungdêqên|Tölung]]''' ({{tibétain|t=སཊོད་ལུང་མཊཤུར་ཕུ༑|z=Tolung Tsurpu|w=sTod lung mTshur phu|thl=tö lung tsur pu}} , est un monastère [[kagyupa]], siège du [[Karmapa]], situé dans le [[Xian de Doilungdêqên|comté de Tolung Dechen]] dans la [[ville-préfecture]] de [[Lhassa]], à 70 km à l'ouest de son centre urbain, à une altitude de {{unité|4267|mètres}}.


Classé, dès 1962, dans la liste des [[sites historiques et culturels majeurs protégés de la région autonome du Tibet]], il fut cependant détruit en 1966 au début de la [[révolution culturelle au Tibet|révolution culturelle]] avant d'être reconstruit dans les décennies suivantes.
[[Image:Tsurphu Gompa - reconstructed.JPG|thumb|300px|Le monastère de Tsourphou reconstruit]]

[[Image:Tibet - Tsurpu Monastery 1.jpg|thumb|300px|Le monastère de Tsourphou]]
[[Image:Dowo Lung Valley, Tsurphu 1993.JPG|thumb|300px|La vallée de Dowo Lung, au-dessus du monastère de Tsourphou]]
[[Image:Tsurphu Gompa - reconstructed.JPG|vignette|300px|Le monastère de Tsourphou reconstruit]]
[[Image:Dowo Lung Valley, Tsurphu 1993.JPG|vignette|300px|La vallée de Dowo Lung, au-dessus du monastère de Tsourphou]]


== Histoire ==
== Histoire ==
Le monastère de Tsourphou, situé à 70 de km au nord de [[Lhassa]], fut fondé en [[1189]] par le {{Ier}} ''[[karmapa]]'', [[Düsum Khyenpa]]. Il a été le siège des 17 [[karmapa]]s suivants.
Le monastère de Tsourphou, situé à 50 km à l'Ouest de [[Lhassa]] ou 70 km par la route, fut fondé en [[1189]] par le {{1er}} ''[[karmapa]]'', [[Düsum Khyenpa]]. Il a été le siège des 17 [[karmapa]]s suivants.


[[Karma Pakshi]], le {{IIe}} karmapa, s'y installa à la fin de sa vie, et fit construire une statue du [[Bouddha]] de 16 mètre de haut dans un temple, pour réaliser un rêve qu'il avait eu. La statue faite de bronze et d'or qui abritait des reliques du [[Bouddha Gautama]] et de certains de ses disciples fut dynamitée par les gardes rouges durant la [[révolution culturelle au Tibet|révolution culturelle]]. [[Orgyen Trinley Dorje]], le {{XVIIe}} karmapa, en fit construire une nouvelle version à l'identique en 1997<ref>Lama Kunsang et Marie Aubèle, [https://books.google.fr/books?id=5J8xHKaAn4cC&pg=PT60 ''L'Odyssée des Karmapas, La grande histoire des lamas à la coiffe noire''], Albin Michel, 2011 {{ISBN|978-2-226-22150-6}}, p. 60</ref>.
[[Karma Pakshi]], le {{2e}} karmapa, s'y installa à la fin de sa vie, et fit construire une statue du [[Bouddha]] de 16 mètres de haut dans un temple, pour réaliser un rêve qu'il avait eu. La statue de bronze et d'or qui abritait des reliques du [[Bouddha Gautama]] et de certains de ses disciples fut dynamitée par les gardes rouges durant la [[révolution culturelle au Tibet|révolution culturelle]]. [[Orgyen Trinley Dorje]], le {{17e}} karmapa, en fit construire une nouvelle version à l'identique en 1997<ref>Lama Kunsang et Marie Aubèle, [https://books.google.fr/books?id=5J8xHKaAn4cC&pg=PT60 ''L'Odyssée des Karmapas, La grande histoire des lamas à la coiffe noire''], Albin Michel, 2011 {{ISBN|978-2-226-22150-6}}, p. 60 : {{Citation|les gardes rouges dynamitèrent la statue}}</ref>.


Vers [[1582]], alors qu'il avait 25 ans, le {{IXe}} karmapa, [[Wangchuk Dorje|Wangchuk Dorjé]] a fait réaliser selon la méthode de l'[[Appliqué inversé|appliqué]] une [[Tongdrol|immense thangka]] haut de 35 mètres et large de 23 mètres, en brocart par des artistes de l'école Karma Gadri représentant le [[Bouddha Sakyamuni]] au centre, entouré de deux bodhisattva, [[Manjushri]] et [[Maitreya]] et des [[karmapa]], et de [[Vajradhara]] au dessus et [[Mahakala|Mahakala Bernagchen]] au-dessous qui était exposé à la vue de tous, une fois par an, sur le flanc de la montagne face au monastère de Tsourphou lors de la fête religieuse de [[Anniversaire de Bouddha|Saga Dawa]]<ref>Lama Kunsang, Marie Aubèle, [https://books.google.fr/books?id=5J8xHKaAn4cC&pg=PT138 ''L'Odyssée des karmapas : La grande histoire des lamas à la Coiffe Noire''], p. 138.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en| url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fen.people.cn%2Fn3%2F2016%2F0616%2Fc90782-9073364.html| titre=Thangka worship activity held in Lhasa, China's Tibet| en ligne le=16 juin 2016| site=[[Le quotidien du peuple]]}}, photographies de la cérémonie</ref>.
Vers [[1582]], alors qu'il avait 25 ans, le {{9e}} karmapa, [[Wangchuk Dorje|Wangchuk Dorjé]], fit réaliser selon la méthode de l'[[Appliqué inversé|appliqué]] un [[Tongdrol|immense thangka]] haut de 35 mètres et large de 23 mètres, en brocart, par des artistes de l'école Karma Gadri représentant le [[Bouddha Sakyamuni]] au centre, entouré de deux [[bodhisattva]], [[Manjushri]] et [[Maitreya]], et des [[karmapa]], et de [[Vajradhara]] au-dessus et [[Mahakala|Mahakala Bernagchen]] au-dessous, thangka qui était exposé à la vue de tous, une fois par an, sur le flanc de la montagne face au monastère de Tsourphou lors de la fête religieuse de [[Anniversaire de Bouddha|Saga Dawa]]<ref>Lama Kunsang, Marie Aubèle, [https://books.google.fr/books?id=5J8xHKaAn4cC&pg=PT138 ''L'Odyssée des karmapas : La grande histoire des lamas à la Coiffe Noire''], p. 138.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en| url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fen.people.cn%2Fn3%2F2016%2F0616%2Fc90782-9073364.html| titre=Thangka worship activity held in Lhasa, China's Tibet| en ligne le=16 juin 2016| site=[[Le Quotidien du Peuple]]}}, photographies de la cérémonie.</ref>{{,}}<ref name="VicChan" />.
Avant [[Soulèvement tibétain de 1959|1959]], il abritait quelque 900 [[Lama (moine)|moines]]<ref>Alexander Berzin, opcit</ref> {{refnec|et comprenait quatre monastères établis en un vaste complexe de bâtiments. }} L'un de ces monastères était le siège des [[Gyaltsab Rinpoché]]s, qui assurent traditionnellement la régence entre les incarnations. Gyaltsab signifie « régent » en [[tibétain]]<ref>{{en}} Lea Terhune, [https://books.google.fr/books?id=Wsk6Ovitb9YC&pg=PA158 Karmapa: The Politics of Reincarnation], p. 158</ref>. En 1966, au début de la [[révolution culturelle]], le monastère fut totalement détruit<ref>Lama Kunsang, Marie Aubèle, [https://books.google.fr/books?id=5J8xHKaAn4cC&pg=PT239 ''L'Odyssée des karmapas : La grande histoire des lamas à la Coiffe Noire''], p. 239.</ref>.


La reconstruction de Tsourphou eut pour fer de lance [[Lobsang Yeshe]], lequel sollicita la permission d'entreprendre la restauration du site. Grâce à des fonds gouvernementaux, la réfection du Zhiwa Tratsang, des centres de retraite et du palais de Gyaltsab Rinpoché put débuter en 1983. L'année suivante, Droupeun Détchen Rinpoché, ancien maître de retraite de [[Rumtek]] qui avait fui le Tibet en [[1959]] et avait été envoyé au [[Ladakh]] par [[Rangjung Rigpe Dorje]], le {{16e}} karmapa, rentra à Tsourphou sur les conseils de ce dernier, afin de superviser les travaux de reconstruction<ref>[[Victor Chan]], ''Tibet. Guide du pèlerin'', Éd. Olizane, 1998, p. 739.</ref>. C'est grâce à lui et au travail d'un grand nombre de personnes dévouées que le monastère actuel est réapparu. Ward Holmes et la Fondation Tsourphou qu'il a créée ont stimulé l'intérêt pour ce lieu, niché entre de hauts sommets dans la vallée de To<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Mick Brown |titre=The Dance of 17 Lives |sous-titre=The Incredible True Story of Tibet's 17th Karmapa |éditeur= |année=2010 |pages totales=320 |passage=87 |isbn=978-1-4088-1948-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=I55R-hGfcosC&pg=PT87}}.</ref>.
Avant la [[révolution culturelle]], il abritait quelque 900 [[Lama (moine)|moines]] et comprenait 4 monastères établis en un vaste complexe de bâtiments. L'un de ces 4 monastères était le siège des [[Gyaltsab Rinpoché]]s, qui assurent traditionnellement la régence entre les incarnations. Gyaltsab signifie "régent" en [[tibétain]].


Les grottes troglodytiques qui entourent Tsourphou sont dotées de caractéristiques [[géomancie|géomantiques]] particulières<ref>{{en}} Keith Dowman, The Sacred Life of Tibet, 1997, p. 226</ref>. Les trois montagnes environnantes sont considérées par les bouddhistes comme des lieux sacrés où résident des divinités<ref>[[Ann Riquier]], ''La légende du karmapa'', Plon, 2000, {{ISBN|2259193080|9782259193085}}, p. 130</ref>.
En 1966, durant la révolution culturelle, le monastère fut totalement détruit. Droupeun Détchen Rinpoché, l'actuel abbé de Tsourphou, était l'ancien maître de retraite de [[Rumtek]]. Il avait fui le [[Tibet]] en [[1959]] avec [[Rangjung Rigpe Dorje]], le {{XVIe}} karmapa, mais celui-ci lui avait conseillé de retourner à Tsourphou pour superviser les travaux de reconstruction. C'est grâce à lui et au travail d'un grand nombre de personnes dévouées que le monastère actuel est réapparu au cours des dernières années des ruines où la révolution culturelle l'avait laissé. Ward Holmes et la ''Fondation Tsourphou'' qu'il a créée ont notamment stimulé un intérêt mondial pour ce lieu exceptionnel, niché entre de hauts sommets dans la vallée de To, aux bords des eaux bouillonnantes d'une rivière qui rappelle les puissants torrents d'[[Écosse]].


== Bâtiments ==
Sur le plan de la [[géomancie]], il s'agit d'un endroit très particulier, situé de manière tout à fait favorable par rapport aux collines et aux vallées. Les montagnes environnantes sont considérées par les bouddhistes comme des lieux sacrés qui concentrent les énergies et les bénédictions du [[mandala]] [[Vajrayâna]].
{{...}}


En face du domaine monastique, de l'autre côté de la rivière, se dessine à flanc de colline un grand [[perré]], succession de marches où un énorme thangka (''gheku'') était exposé chaque dixième jour du quatrième mois lunaire de l'année tibétaine<ref name="VicChan">Victor Chan, ''Tibet. Guide du pèlerin'', Éd. Olizane, 1998, p. 742.</ref>.
==Pèlerins==

== Pèlerins ==
<gallery>
<gallery>
Image:Elderly Pilgrim, Tsurphu 1993.JPG|Pèlerine âgée, Tsurphu Gompa, 1993
Image:Elderly Pilgrim, Tsurphu 1993.JPG|Pèlerine âgée, monastère de Tsourphou, 1993.
Image:Pilgrims, Tsurphu 1993.JPG|Pèlerins, Tsurphu Gompa, 1993
Image:Pilgrims, Tsurphu 1993.JPG|Pèlerins, monastère de Tsourphou, 1993.
File:Nomad camp above Tsurphu Gompa 2.JPG|Camp nomade au-dessus de Tsurphu Gompa, 1993. La fumée provient du feu de [[genévrier]] pour une cérémonie.
File:Nomad camp above Tsurphu Gompa 2.JPG|Camp nomade au-dessus du monastère de Tsourphou, 1993. La fumée est celle d'un feu de [[genévrier]] allumé pour une cérémonie.
</gallery>
</gallery>


Ligne 32 : Ligne 41 :
== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{lien web
* [[Michele Martin]], ''Une musique venue du ciel : Vie et œuvre du XVIIe Karmapa'', Ed. Claire Lumiere, ([[2005]]) — Série Tsadra — {{ISBN|2-905998-73-3}}
| nom = Berzin
* [[Gilles van Grasdorff]] ''La fabuleuse évasion du petit Bouddha'' , Ed. Michel Lafon, 18 mai [[2000]] — {{ISBN|2-84098-578-0}}
| prénom = Alexander
* [[Francesca-Yvonne Caroutch]], ''La fulgurante épopée des Karmapas - les enfants de l'éveil'', Ed. Dervy, ([[2000]]) — {{ISBN|2-84454-063-5}}
| titre = A Brief History of Tsurpu Monastery
| consulté le = 2016-07-15
| url = http://studybuddhism.com/web/en/archives/study/history_buddhism/buddhism_tibet/kagyu/brief_history_tsurpu_monastery.html
}}

* {{en}} Keith Dowman, ''The Power-places of Central Tibet: The Pilgrim's Guide''. 1988. [[Routledge]] & Kegan Paul. London. {{ISBN|0-7102-1370-0}}
* [[Michele Martin]], ''Une musique venue du ciel : vie et œuvre du XVIIe Karmapa'', Éd. Claire Lumière, ([[2005]]) — Série Tsadra — {{ISBN|2-905998-73-3}}
* [[Gilles van Grasdorff]] ''La fabuleuse évasion du petit Bouddha'' , Éd. Michel Lafon, {{date|18 mai 2000}} — {{ISBN|2-84098-578-0}}
* [[Francesca-Yvonne Caroutch]], ''La fulgurante épopée des Karmapas - les enfants de l'éveil'', Éd. Dervy, ([[2000]]) — {{ISBN|2-84454-063-5}}


== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Liste de temples et monastères bouddhistes du Tibet|Liste de temples bouddhistes du Tibet]]
* [[Liste de temples et monastères bouddhistes du Tibet|Liste de temples bouddhistes du Tibet]]
Ligne 47 : Ligne 64 :
* {{en}} [http://www.kagyuoffice.org/mainseats.tsurphu.html Tsurphu Monastery Website]
* {{en}} [http://www.kagyuoffice.org/mainseats.tsurphu.html Tsurphu Monastery Website]


{{Portail|Tibet|bouddhisme}}
{{Portail|Monachisme|Tibet|bouddhisme}}


[[Catégorie:Temple bouddhiste au Tibet]]
[[Catégorie:Temple bouddhiste dans la région autonome du Tibet]]
[[Catégorie:Monastère Kagyu]]
[[Catégorie:Monastère Kagyu]]
[[Catégorie:Histoire du Tibet]]
[[Catégorie:Histoire du Tibet]]
[[Catégorie:Fondation en 1189]]
[[Catégorie:Fondation en 1189]]
[[Catégorie:Lhassa]]
[[Catégorie:Bâtiment détruit lors de la révolution culturelle]]
[[Catégorie:Bâtiment détruit lors de la révolution culturelle]]

Dernière version du 26 février 2024 à 12:12

Monastère de Tsourphou
Le monastère de Tsourphou
Présentation
Type
Fondation
Religion
Ordre religieux
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le monastère de Tsourphou (tibétain : མཚུར་ཕུ་དགོན་པ, Wylie : mtshur phu dgon pa, THL : tsurbu gönpa ; chinois : 楚布寺 ; pinyin : chǔbù sì), ou encore Tsurphu de Tölung (tibétain : སཊོད་ལུང་མཊཤུར་ཕུ༑, Wylie : sTod lung mTshur phu, pinyin tibétain : Tolung Tsurpu, THL : tö lung tsur pu , est un monastère kagyupa, siège du Karmapa, situé dans le comté de Tolung Dechen dans la ville-préfecture de Lhassa, à 70 km à l'ouest de son centre urbain, à une altitude de 4 267 mètres.

Classé, dès 1962, dans la liste des sites historiques et culturels majeurs protégés de la région autonome du Tibet, il fut cependant détruit en 1966 au début de la révolution culturelle avant d'être reconstruit dans les décennies suivantes.

Le monastère de Tsourphou reconstruit
La vallée de Dowo Lung, au-dessus du monastère de Tsourphou

Histoire[modifier | modifier le code]

Le monastère de Tsourphou, situé à 50 km à l'Ouest de Lhassa ou 70 km par la route, fut fondé en 1189 par le 1er karmapa, Düsum Khyenpa. Il a été le siège des 17 karmapas suivants.

Karma Pakshi, le 2e karmapa, s'y installa à la fin de sa vie, et fit construire une statue du Bouddha de 16 mètres de haut dans un temple, pour réaliser un rêve qu'il avait eu. La statue de bronze et d'or qui abritait des reliques du Bouddha Gautama et de certains de ses disciples fut dynamitée par les gardes rouges durant la révolution culturelle. Orgyen Trinley Dorje, le 17e karmapa, en fit construire une nouvelle version à l'identique en 1997[1].

Vers 1582, alors qu'il avait 25 ans, le 9e karmapa, Wangchuk Dorjé, fit réaliser selon la méthode de l'appliqué un immense thangka haut de 35 mètres et large de 23 mètres, en brocart, par des artistes de l'école Karma Gadri représentant le Bouddha Sakyamuni au centre, entouré de deux bodhisattva, Manjushri et Maitreya, et des karmapa, et de Vajradhara au-dessus et Mahakala Bernagchen au-dessous, thangka qui était exposé à la vue de tous, une fois par an, sur le flanc de la montagne face au monastère de Tsourphou lors de la fête religieuse de Saga Dawa[2],[3],[4].

Avant 1959, il abritait quelque 900 moines[5] et comprenait quatre monastères établis en un vaste complexe de bâtiments.[réf. nécessaire] L'un de ces monastères était le siège des Gyaltsab Rinpochés, qui assurent traditionnellement la régence entre les incarnations. Gyaltsab signifie « régent » en tibétain[6]. En 1966, au début de la révolution culturelle, le monastère fut totalement détruit[7].

La reconstruction de Tsourphou eut pour fer de lance Lobsang Yeshe, lequel sollicita la permission d'entreprendre la restauration du site. Grâce à des fonds gouvernementaux, la réfection du Zhiwa Tratsang, des centres de retraite et du palais de Gyaltsab Rinpoché put débuter en 1983. L'année suivante, Droupeun Détchen Rinpoché, ancien maître de retraite de Rumtek qui avait fui le Tibet en 1959 et avait été envoyé au Ladakh par Rangjung Rigpe Dorje, le 16e karmapa, rentra à Tsourphou sur les conseils de ce dernier, afin de superviser les travaux de reconstruction[8]. C'est grâce à lui et au travail d'un grand nombre de personnes dévouées que le monastère actuel est réapparu. Ward Holmes et la Fondation Tsourphou qu'il a créée ont stimulé l'intérêt pour ce lieu, niché entre de hauts sommets dans la vallée de To[9].

Les grottes troglodytiques qui entourent Tsourphou sont dotées de caractéristiques géomantiques particulières[10]. Les trois montagnes environnantes sont considérées par les bouddhistes comme des lieux sacrés où résident des divinités[11].

Bâtiments[modifier | modifier le code]

En face du domaine monastique, de l'autre côté de la rivière, se dessine à flanc de colline un grand perré, succession de marches où un énorme thangka (gheku) était exposé chaque dixième jour du quatrième mois lunaire de l'année tibétaine[4].

Pèlerins[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Lama Kunsang et Marie Aubèle, L'Odyssée des Karmapas, La grande histoire des lamas à la coiffe noire, Albin Michel, 2011 (ISBN 978-2-226-22150-6), p. 60 : « les gardes rouges dynamitèrent la statue »
  2. Lama Kunsang, Marie Aubèle, L'Odyssée des karmapas : La grande histoire des lamas à la Coiffe Noire, p. 138.
  3. (en) « Thangka worship activity held in Lhasa, China's Tibet », sur Le Quotidien du Peuple, , photographies de la cérémonie.
  4. a et b Victor Chan, Tibet. Guide du pèlerin, Éd. Olizane, 1998, p. 742.
  5. Alexander Berzin, opcit
  6. (en) Lea Terhune, Karmapa: The Politics of Reincarnation, p. 158
  7. Lama Kunsang, Marie Aubèle, L'Odyssée des karmapas : La grande histoire des lamas à la Coiffe Noire, p. 239.
  8. Victor Chan, Tibet. Guide du pèlerin, Éd. Olizane, 1998, p. 739.
  9. (en) Mick Brown, The Dance of 17 Lives : The Incredible True Story of Tibet's 17th Karmapa, , 320 p. (ISBN 978-1-4088-1948-7, lire en ligne), p. 87.
  10. (en) Keith Dowman, The Sacred Life of Tibet, 1997, p. 226
  11. Ann Riquier, La légende du karmapa, Plon, 2000, (ISBN 2259193080 et 9782259193085), p. 130

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :