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Le '''Rapport Brundtland''' est le nom communément donné à une publication, officiellement intitulée '''''Notre avenir à tous''''' (''{{lang|en|Our Common Future}}''), publiée en [[1987]] par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'[[Organisation des Nations unies]], présidée par la Norvégienne [[Gro Harlem Brundtland]]. Utilisé comme base au [[Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement|Sommet de la Terre]] de [[1992]], ce rapport utilise pour la première fois l'expression de ''« {{lang|en|sustainable development}} »'', traduit en [[français]] par « [[développement durable]] », et il lui donne une définition : |
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{{Citation bloc|Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des [[générations futures]] de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir<ref>{{Lien brisé |langue=fr |url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable/files/5/rapport_brundtland.pdf|titre=Rapport Brundtland sur le site du ministère françaisdes Affaires étrangères|éditeur=|site=|date=|brisé le=14 août 2023}}</ref>.}} |
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| ⚫ | Selon le [[premier rapport du Club de Rome|premier Rapport du Club de Rome]], dit aussi Rapport Meadows, publié en [[1972]], la poursuite de la [[croissance économique]] entraînerait au cours du {{s|XXI|e}} et plus précisément vers l’an 2100 une chute brutale de la population à cause de la pollution, de l’[[épuisement des sols|appauvrissement des sols cultivables]] et de la raréfaction des ressources énergétiques. |
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En 1973, la [[Crise pétrolière de 1973|crise pétrolière]] fait prendre conscience du problème de l'épuisement des ressources. De plus, la fin des [[années 1970]] et le début des [[années 1980]] sont marqués par plusieurs grandes [[Catastrophe environnementale|catastrophes environnementales]] et [[Catastrophe industrielle|industrielles]] ([[Catastrophe de Seveso|Seveso]], ''[[Olympic Bravery]]'', ''[[Boehlen]]'', ''[[Amoco Cadiz]]'', [[Accident nucléaire de Three Mile Island|Three Mile Island]]…). Fortement médiatisés, ces évènements marquent l'opinion publique. La relation entre environnement et développement s'installe alors progressivement dans les consciences. |
En 1973, la [[Crise pétrolière de 1973|crise pétrolière]] fait prendre conscience du problème de l'épuisement des ressources. De plus, la fin des [[années 1970]] et le début des [[années 1980]] sont marqués par plusieurs grandes [[Catastrophe environnementale|catastrophes environnementales]] et [[Catastrophe industrielle|industrielles]] ([[Catastrophe de Seveso|Seveso]], ''[[Olympic Bravery]]'', ''[[Boehlen]]'', ''[[Amoco Cadiz]]'', [[Accident nucléaire de Three Mile Island|Three Mile Island]]…). Fortement médiatisés, ces évènements marquent l'opinion publique. La relation entre environnement et développement s'installe alors progressivement dans les consciences. |
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En 1983, l'[[Organisation des Nations unies]] met en place la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, composée de 23 personnes issues de 22 pays et sous la direction de [[Gro Harlem Brundtland]], [[Premier ministre de Norvège|Première ministre de Norvège]], afin de définir un programme de coopération internationale et pluridisciplinaire sur les problèmes environnementaux<ref>{{Lien web|titre=Dépôt du Rapport Brundtland sur l'environnement|url=https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=873|site=perspective.usherbrooke.ca|éditeur=[[Université de Sherbrooke]]|consulté le=2020-07-10}}.</ref>. |
En 1983, l'[[Organisation des Nations unies]] met en place la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, composée de {{nobr|23 personnes}} issues de {{nobr|22 pays}} et sous la direction de [[Gro Harlem Brundtland]], [[Premier ministre de Norvège|Première ministre de Norvège]], afin de définir un programme de [[coopération internationale]] et [[Pluridisciplinarité|pluridisciplinaire]] sur les problèmes environnementaux<ref>{{Lien web|titre=Dépôt du Rapport Brundtland sur l'environnement|url=https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=873|site=perspective.usherbrooke.ca|éditeur=[[Université de Sherbrooke]]|consulté le=2020-07-10}}.</ref>. |
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Pendant trois ans, la Commission auditionne différents acteurs des [[pays développés]] et [[Pays en développement|en développement]] : « hauts représentants de gouvernements, de scientifiques et d'experts, d'instituts de recherche, d'industriels, de représentants d'organisations non gouvernementales ([[Organisation non gouvernementale|ONG]]) et du grand public » lors d'audiences publiques tenues dans le monde entier. Les contributions écrites et témoignages d'experts sont catalogués, analysés et synthétisés et la commission commande plus de 75 études liées aux problématiques d'[[environnement]] et de [[développement économique]]. Elle publie son rapport final ''Notre avenir à tous'' ({{Langue|en|''Our Common Future''}}) en [[1987]]. |
Pendant trois ans, la Commission auditionne différents acteurs des [[pays développés]] et [[Pays en développement|en développement]] : « hauts représentants de gouvernements, de scientifiques et d'experts, d'instituts de recherche, d'industriels, de représentants d'organisations non gouvernementales ([[Organisation non gouvernementale|ONG]]) et du grand public » lors d'audiences publiques tenues dans le monde entier. Les contributions écrites et témoignages d'experts sont catalogués, analysés et synthétisés et la commission commande plus de 75 études liées aux problématiques d'[[environnement]] et de [[développement économique]]. Elle publie son rapport final ''Notre avenir à tous'' ({{Langue|en|''Our Common Future''}}) en [[1987]]. |
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L'éditeur québécois a pris la peine d'expliquer son choix du mot « soutenable » dans l'édition de 1989 : {{Citation|L'éditeur, à la demande de la Commission, a traduit ''sustainable development'' par ''développement soutenable'' et non par ''développement durable''. Cependant, ''développement durable'' semble être mieux accepté que ''développement soutenable'', du moins en Amérique.}}{{refsou}} |
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Quoique l'expression ''développement durable'' ait fini par s'imposer dans les pays francophones, selon certains, le bon usage imposerait l'expression ''[[développement soutenable]]'', tel que demandé par la Commission. La modification a d'ailleurs créé une polémique<ref>[http://homepages.ulb.ac.be/~ezaccai/Cours%20GH.RBR.pdf Edwin Zaccai, Université Libre de Bruxelles (ULB), Cours ''Géohistoire des problèmes de l'environnement'', |
Quoique l'expression ''développement durable'' ait fini par s'imposer dans les pays francophones, selon certains, le bon usage imposerait l'expression ''[[développement soutenable]]'', tel que demandé par la Commission. La modification a d'ailleurs créé une polémique<ref>[http://homepages.ulb.ac.be/~ezaccai/Cours%20GH.RBR.pdf Edwin Zaccai, Université Libre de Bruxelles (ULB), Cours ''Géohistoire des problèmes de l'environnement'', novembre 2014]</ref>{{,}}<ref>[http://www.ecostrategie.com/documents/blog.php?entry_id=1253019600 ''Développement durable ou développement responsable ?'', sur ''ecostrategie.com'', 15/9/2009.]</ref>{{,}}<ref>''Le Choix de l'insoumission'', Jean-Luc Mélenchon et Marc Endeweld, éd. Seuil, 2016.</ref>. |
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Depuis la pandémie de Covid-19, les regains d'attention pour les projets de [[tourisme durable]] ont suscité l’intérêt pour les nombreux rapports et enquêtes rédigés depuis le "Bruntland", souvent transmis à |
Depuis la pandémie de Covid-19, les regains d'attention pour les projets de [[tourisme durable]] ont suscité l’intérêt pour les nombreux rapports et enquêtes rédigés depuis le "Bruntland", souvent transmis à l’[[Organisation mondiale du tourisme]] (OMT)<ref name="guilloujuillet">"Le chemin étroit vers un « tourisme durable » en France" par Clément Guillou le {{1er}} juillet 2021 dans ''[[Le Monde]]'' [https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/01/le-chemin-etroit-vers-un-tourisme-durable-en-france_6086502_3234.html] </ref>. |
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* {{en}} Alex Davidson, Michael Dence, ''The Brundtland Challenge and the Cost of Inaction'', Inst for Research on, {{date-|décembre 1988}}, 159 pages {{ISBN|0886450764}}. |
* {{en}} Alex Davidson, Michael Dence, ''The Brundtland Challenge and the Cost of Inaction'', Inst for Research on, {{date-|décembre 1988}}, 159 pages {{ISBN|0886450764}}. |
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* {{en}} Thijs de la Court, ''Beyond Brundtland: Green Development in the 1990s'', Apex Pr, {{date-|mai 1990}} {{ISBN|0945257279}}. |
* {{en}} Thijs de la Court, ''Beyond Brundtland: Green Development in the 1990s'', Apex Pr, {{date-|mai 1990}} {{ISBN|0945257279}}. |
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* Edwin Zaccaï, « Rapport Brundtland », dans [[Dominique Bourg]] et Alain Papaux, ''[[Dictionnaire de la pensée écologique]]'', Presses universitaires de France, 2015, 1120 pages {{ISBN|978-2-13-058696-8}}. |
* Edwin Zaccaï, « Rapport Brundtland », dans [[Dominique Bourg]] et Alain Papaux, ''[[Dictionnaire de la pensée écologique]]'', [[Presses universitaires de France]], 2015, 1120 pages {{ISBN|978-2-13-058696-8}}. |
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=== Articles connexes === |
=== Articles connexes === |
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Dernière version du 28 février 2024 à 18:53
| Rapport Brundtland Notre avenir à tous | |
| Titre original | (en) Our Common Future |
|---|---|
| Rédigé le | 1987 |
| Auteur(s) | Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par Gro Harlem Brundtland |
| Type | Rapport |
| Sujet | Développement durable |
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Le Rapport Brundtland est le nom communément donné à une publication, officiellement intitulée Notre avenir à tous (Our Common Future), publiée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992, ce rapport utilise pour la première fois l'expression de « sustainable development », traduit en français par « développement durable », et il lui donne une définition :
« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir[1]. »
Depuis ce rapport, l'expression s'est répandue dans le monde entier.
Historique[modifier | modifier le code]
Selon le premier Rapport du Club de Rome, dit aussi Rapport Meadows, publié en 1972, la poursuite de la croissance économique entraînerait au cours du XXIe siècle et plus précisément vers l’an 2100 une chute brutale de la population à cause de la pollution, de l’appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des ressources énergétiques.
En 1973, la crise pétrolière fait prendre conscience du problème de l'épuisement des ressources. De plus, la fin des années 1970 et le début des années 1980 sont marqués par plusieurs grandes catastrophes environnementales et industrielles (Seveso, Olympic Bravery, Boehlen, Amoco Cadiz, Three Mile Island…). Fortement médiatisés, ces évènements marquent l'opinion publique. La relation entre environnement et développement s'installe alors progressivement dans les consciences.
En 1983, l'Organisation des Nations unies met en place la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, composée de 23 personnes issues de 22 pays et sous la direction de Gro Harlem Brundtland, Première ministre de Norvège, afin de définir un programme de coopération internationale et pluridisciplinaire sur les problèmes environnementaux[2].
Pendant trois ans, la Commission auditionne différents acteurs des pays développés et en développement : « hauts représentants de gouvernements, de scientifiques et d'experts, d'instituts de recherche, d'industriels, de représentants d'organisations non gouvernementales (ONG) et du grand public » lors d'audiences publiques tenues dans le monde entier. Les contributions écrites et témoignages d'experts sont catalogués, analysés et synthétisés et la commission commande plus de 75 études liées aux problématiques d'environnement et de développement économique. Elle publie son rapport final Notre avenir à tous (Our Common Future) en 1987.
Postérité[modifier | modifier le code]
En 1991, l'économiste Manfred Max-Neef affine la définition du Rapport Brundtland avec sa théorie des besoins humains fondamentaux.
Développement durable ou soutenable ?[modifier | modifier le code]
Il existe trois éditions francophones du rapport Brundtland. La première a été éditée par l’Oxford University Press en 1987 et ressemble à un manuscrit dactylographié.
La deuxième édition, préparée par la maison d'édition québécoise Les Éditions du Fleuve en 1988, apporte de nombreuses améliorations au manuscrit et remplace « développement durable » par « développement soutenable ». En 1989, les Éditions du Fleuve impriment une édition révisée qui comprend une introduction écrite par Gro Harlem Brundtland (il s'agit de la traduction de la préface de l'édition anglaise publiée par l'Oxford University Press en 1987).
L'éditeur québécois a pris la peine d'expliquer son choix du mot « soutenable » dans l'édition de 1989 : « L'éditeur, à la demande de la Commission, a traduit sustainable development par développement soutenable et non par développement durable. Cependant, développement durable semble être mieux accepté que développement soutenable, du moins en Amérique. »[réf. souhaitée]
Quoique l'expression développement durable ait fini par s'imposer dans les pays francophones, selon certains, le bon usage imposerait l'expression développement soutenable, tel que demandé par la Commission. La modification a d'ailleurs créé une polémique[3],[4],[5].
Depuis la pandémie de Covid-19, les regains d'attention pour les projets de tourisme durable ont suscité l’intérêt pour les nombreux rapports et enquêtes rédigés depuis le "Bruntland", souvent transmis à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)[6].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Rapport Brundtland sur le site du ministère françaisdes Affaires étrangères »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Dépôt du Rapport Brundtland sur l'environnement », sur perspective.usherbrooke.ca, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Edwin Zaccai, Université Libre de Bruxelles (ULB), Cours Géohistoire des problèmes de l'environnement, novembre 2014
- Développement durable ou développement responsable ?, sur ecostrategie.com, 15/9/2009.
- Le Choix de l'insoumission, Jean-Luc Mélenchon et Marc Endeweld, éd. Seuil, 2016.
- "Le chemin étroit vers un « tourisme durable » en France" par Clément Guillou le 1er juillet 2021 dans Le Monde [1]
Annexe[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- (en) Alex Davidson, Michael Dence, The Brundtland Challenge and the Cost of Inaction, Inst for Research on, , 159 pages (ISBN 0886450764).
- (en) Thijs de la Court, Beyond Brundtland: Green Development in the 1990s, Apex Pr, (ISBN 0945257279).
- Edwin Zaccaï, « Rapport Brundtland », dans Dominique Bourg et Alain Papaux, Dictionnaire de la pensée écologique, Presses universitaires de France, 2015, 1120 pages (ISBN 978-2-13-058696-8).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notre avenir à tous - Rapport Brundtland,
(Wikisource), version traduite en français - (en) « Report of the World Commission on Environment and Development: Our Common Future », version originale et intégrale en anglais du rapport Brundtland
- « Division du développement durable », sur un.org, Organisation des nations unies (consulté le ).
