« Henri-Georges Clouzot » : différence entre les versions

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{{voir homonymie|Clouzot}}
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{{Infobox Cinéma (personnalité)
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| charte = réalisateur
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| légende = Henri-Georges Clouzot et son épouse [[Véra Clouzot]], en novembre 1953 à leur arrivée à la gare centrale de [[La Haye]].
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'''Henri-Georges Clouzot''' est un [[scénariste]], [[dialoguiste]], [[réalisateur]] et [[producteur de cinéma]] [[France|français]], né le {{Date de naissance|20|novembre|1907}} à [[Niort]] ([[Deux-Sèvres]]) et mort le {{Date de décès|12|janvier|1977}} dans le [[17e arrondissement de Paris|{{17e}} arrondissement de Paris]].


Il est surtout connu pour son travail dans le [[Film noir|genre du film noir]], après avoir tourné ''[[Le Salaire de la peur]]'' et ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]'', placés par la critique au nombre des plus grands films des [[années 1950]]. Il réalise également des [[documentaire]]s, dont ''[[Le Mystère Picasso]]'', déclaré [[Trésor national (France)|trésor national]] par le gouvernement français.
'''Henri-Georges Clouzot''', né le {{Date de naissance|20|novembre|1907}} à [[Niort]] et mort le {{Date de décès|12|janvier|1977}} dans le [[17e arrondissement de Paris|{{17e}} arrondissement de Paris]] est un [[scénariste]], [[dialoguiste]], [[réalisateur]], et [[producteur de cinéma]] [[France|français]].


Henri-Georges Clouzot est l'un des quatre cinéastes, avec [[Michelangelo Antonioni]], [[Jean-Luc Godard]] et [[Robert Altman]], à avoir remporté les [[Liste de personnes récompensées aux festivals de cinéma de Berlin, Cannes et Venise|trois récompenses suprêmes des principaux festivals européens]], à savoir le [[Lion d'or]] (à [[Mostra de Venise|Venise]]), la [[Palme d'or]] (à [[Festival de Cannes|Cannes]]) et l'[[Ours d'or du meilleur film|Ours d'or]] (à [[Berlinale|Berlin]]), bien que ces deux dernières récompenses aient été attribuées à un seul et même film (en l'occurrence ''[[Le Salaire de la peur]]''), ce qui n'est plus possible aujourd'hui.
Il est surtout connu pour son travail dans le [[Thriller (genre)|genre du thriller]], après avoir tourné ''[[Le Salaire de la peur]]'' et ''[[Les Diaboliques]]'', placés par la critique au nombre des plus grands films des [[années 1950]]. Il réalise également des [[documentaire]]s, dont ''[[Le Mystère Picasso]]'', déclaré [[Commission consultative des trésors nationaux|trésor national]] par le gouvernement français.

Henri-Georges Clouzot est l'un des trois réalisateurs, avec [[Michelangelo Antonioni]] et [[Robert Altman]], à avoir remporté les [[Liste de réalisateurs récompensés aux festivals de cinéma de Berlin, Cannes et Venise|trois récompenses suprêmes des principaux festivals européens]] à savoir le [[Lion d'or]], la [[Palme d'or]] et l'[[Ours d'or du meilleur film|Ours d'or]], bien que ces deux dernières récompenses aient été attribuées à un seul et même film (en l'occurrence ''[[Le Salaire de la peur]]''), ce qui n'est plus possible aujourd'hui.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille ===
Henri-Georges Clouzot est né à [[Niort]], le {{Date|20|novembre|1907}}. Adolescent, il ambitionnait de devenir marin, comme son grand-père maternel, mais une myopie de l'oeil gauche lui ferme les portes de Navale. Après une année de maths-spé au Lycée Sainte-Barbe, il entre donc à l'École libre des sciences politiques. Il devient l'assistant du député Louis Marin, puis entre à la rédaction des journaux ''Paris-Midi'' et ''Paris-Soir'' sur les recommandations de son ami Pierre Lazareff. Passionné par la chanson, il soumet ses textes à René Dorin, interprète et parolier, entre autres, de Maurice Chevalier, qui l'engage comme secrétaire pour deux ans. Auprès de Dorin, Clouzot fait la rencontre d'autres chansonniers : Pierre Varenne, Saint-Granier, Mauricet.<ref>Correspondance, fonds Henri-Georges et Inès Clouzot, Cinémathèque française, Clouzot128-B33</ref>
Henri-Georges Clouzot naît le {{Date|20|novembre|1907}}, à [[Niort]] où son père Georges a repris la librairie paternelle. Après la faillite de la librairie, la famille s'installe en 1922 à [[Brest]] où son père devient [[commissaire-priseur]]. Ses parents se séparent.


Son oncle [[Henri Clouzot|Henri]] (1865-1941)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Biographie simplifiée d'Henri Clouzot|url=http://www.wiki-niort.fr/Henri_Clouzot|date=1 décembre 2020|site=wiki-niort.fr|consulté le=14 juillet 2023}}.</ref> est [[Conservateur des bibliothèques|conservateur]] de la [[bibliothèque Forney]] puis du [[Palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris|musée Galliera]] à [[Paris]]. Historien du Poitou, il écrit aussi de nombreux livres sur l'art et notamment sur l'art africain (''L'Art du Congo belge'' 1921). Il a une fille, Marianne Clouzot (1908-2007), qui deviendra peintre et illustratrice, notamment de livres pour enfants (dans la Bibliothèque Rose notamment).
Henri-Georges s'associe à Henri Decoin pour un premier essai de scénario destiné à Mauricet ; le producteur Adolphe Osso refuse finalement le projet mais engage Clouzot et l'envoie aux studios de la Babelsberg, à Berlin, où il devient l'assistant d'Anatole Litvak et supervise les versions françaises d'opérettes allemandes<ref name="Tulard" />, puis écrit des scénarios pour [[Jacques de Baroncelli]], [[Carmine Gallone]] ou [[Viktor Tourjansky]].


Son autre oncle, Étienne Clouzot (1881-1944), diplômé de l'[[École nationale des chartes]] est un archiviste-paléographe français<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur=[[Henri Lemaître (paléographe)|Henri Lemaître]]|titre=Étienne Clouzot (1881-1944)|sous-titre=note biographique|éditeur=[[École nationale des chartes|Société de l'École des chartes]]|périodique=[[Bibliothèque de l'École des chartes]]|numéro=105|année=1944|lieu=Paris|pages=359-363|issn=1953-8138|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1944_num_105_1_460336|consulté le=14 juillet 2023}}.</ref>. Son épouse Jeanne Clouzot-Régnier (1882-1965) a été la première critique de cinéma professionnelle en Suisse, au ''[[Journal de Genève]]'' de 1924 à 1964. Leur fille Marie-Rose Clouzot (1906-1996) est pianiste, compositrice et enseignante, elle épousera le petit-neveu du peintre impressionniste Camille Pissarro : Jean Pissarro (1897-1986).
Il enchaîne avec deux adaptations : ''[[Les Inconnus dans la maison (film)|Les Inconnus dans la maison]]'' d'[[Henri Decoin]] avec [[Raimu]], d'après [[Les Inconnus dans la maison (roman)|le roman éponyme]] de [[Georges Simenon]] et ''[[Le Dernier des six]]'' de [[Georges Lacombe (1902-1990)|Georges Lacombe]] avec [[Pierre Fresnay]] et [[Suzy Delair]], sa compagne, d'après [[Stanislas-André Steeman]] (qu'il adaptera deux fois encore pour ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]'' et ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]'').


Son frère, Marcel Clouzot (1915-2016), était un libraire ancien réputé et auteur du ''Guide du bibliophile français'' qui recense notamment les éditions originales du {{s-|XIX|e}}. Il était écrivain et peintre.
Il écrit quatre pièces entre 1940 et 1943<ref>Dictionnaire du cinéma, Larousse, sous la direction de [[Jean-Loup Passek]]</ref>. Il débute réellement dans la mise en scène en [[1942 au cinéma|1942]], bénéficiant de l'exil aux États-Unis des grands réalisateurs comme [[Jean Renoir]], [[Julien Duvivier]], [[René Clair]]<ref name="Tulard"/>… avec ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]'' et reforme le couple [[Pierre Fresnay]]-[[Suzy Delair]]. Il réalise ensuite, en pleine occupation allemande, un film sur un expéditeur de lettres anonymes ''[[Le Corbeau (film, 1943)|Le Corbeau]]'' (1943), qui donne lieu à de vives polémiques dans une France qui souffre alors de la [[délation]]. Le scénario est de [[Louis Chavance]] d'après un fait divers passé à [[Tulle]] dans les [[années 1920]]. Une campagne communiste est lancée contre Clouzot, comparant son film à ''[[Mein Kampf]]'', l'accusant d'offrir une image négative de la France, et, dans le même temps, son film est condamné par les conservateurs et la Centrale catholique pour immoralité, tandis que Goebbels le fait diffuser à l'étranger<ref group = "note">Le film n'est toutefois pas diffusé en Allemagne, où il fut jugé trop noir</ref>. À la Libération, contrairement à la plupart des autres employés de la [[Continental-Films]], une entreprise créée par [[Joseph Goebbels]], Clouzot échappe à la prison, mais se voit frappé d'une suspension professionnelle à vie. [[Henri Jeanson]] écrit alors à un détracteur de Clouzot : "Mon cher, tu sais bien que Clouzot n'a pas plus été collabo que toi tu n'as été résistant".


=== Carrière ===
Grâce à l'intervention de personnalités comme [[Pierre Bost]], [[Jacques Becker]] ou encore [[Henri Jeanson]] qui signe un texte corrosif « Cocos contre corbeau », Clouzot revient à la réalisation et remporte plusieurs récompenses aux festivals [[Mostra de Venise|de Venise]], [[Berlinale|de Berlin]] et [[Festival de Cannes|de Cannes]] avec ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]'' en 1947 (où il offre pour la dernière fois un rôle à Suzy Delair), ''[[Miquette et sa mère (film, 1950)|Miquette et sa mère]]'' en 1949, tous les deux avec [[Louis Jouvet]], ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]'' (1949) (d'après ''[[Manon Lescaut]]'' de l'[[abbé Prévost]]), ''[[Le Salaire de la peur]]'' (d'après le roman de [[Georges Arnaud]]), avec [[Yves Montand]] et [[Charles Vanel]] en 1952, films ayant tous bénéficié d'une large audience. Il fut surnommé le "[[Alfred_Hitchcock|Hitchcock]] français".
Adolescent, il ambitionnait de devenir marin, comme son grand-père maternel, mais une myopie de l'œil gauche lui ferme les portes de l'[[École navale]]. Après une année en classe de [[mathématiques spéciales]] au [[Collège Sainte-Barbe (Paris)|lycée Sainte-Barbe]], il entre à l'[[École libre des sciences politiques]]. Il devient l'assistant du député [[Louis Marin (homme politique)|Louis Marin]], puis entre à la rédaction des journaux ''[[Paris-Midi]]'' et ''[[Paris-Soir]]'' sur les recommandations de son ami [[Pierre Lazareff]]. Passionné par la chanson, il soumet ses textes à [[René Dorin]], interprète et parolier de [[Maurice Chevalier]] entre autres, qui l'engage comme secrétaire pour deux ans. Auprès de Dorin, Clouzot fait la rencontre d'autres chansonniers : [[Pierre Louki|Pierre Varenne]], [[Saint-Granier]], [[Mauricet (acteur)|Mauricet]]<ref>Correspondance, fonds Henri-Georges et Inès Clouzot, Cinémathèque française, Clouzot128-B33.</ref>.


==== Cinéaste ====
Ses trois premiers films trahissent l'influence du cinéma expressionniste, et surtout de [[Fritz Lang]]. Il est animé par une sorte de perfectionnisme qui le conduit parfois à tyranniser ses acteurs. Moraliste jetant un regard souvent pessimiste sur la société, il est le réalisateur de plusieurs autres films célèbres dont ''[[Les Diaboliques]]'' (1954), film policier haut en suspense mettant en scène un couple ambivalent et ambigu interprété par [[Simone Signoret]] et [[Véra Clouzot]], soupçonnées du meurtre du mari de cette dernière ([[Paul Meurisse]]) par un inspecteur à la logique implacable ([[Charles Vanel]]) ; ''[[Le Mystère Picasso]]'' (1956), un grand [[documentaire]] sur la méthode du peintre et sur la naissance de quelques-uns de ses tableaux ; et ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]'' (1960) avec [[Brigitte Bardot]].
Henri-Georges Clouzot s'associe à [[Henri Decoin]] pour un premier essai de scénario destiné à Mauricet ; le producteur Adolphe Osso refuse finalement le projet mais engage Clouzot et l'envoie aux studios de la Babelsberg, à Berlin, où il devient l'assistant d'[[Anatole Litvak]] et supervise les versions françaises d'opérettes allemandes<ref name="Tulard">''Dictionnaire du cinéma : Les réalisateurs'' de [[Jean Tulard]].</ref>, puis écrit des scénarios pour [[Jacques de Baroncelli]], [[Carmine Gallone]] ou [[Victor Tourjanski]].


Clouzot enchaîne avec deux adaptations : ''[[Les Inconnus dans la maison (film)|Les Inconnus dans la maison]]'' d'[[Henri Decoin]] avec [[Raimu]], d'après [[Les Inconnus dans la maison (roman)|le roman éponyme]] de [[Georges Simenon]] et ''[[Le Dernier des six]]'' de [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]] avec [[Pierre Fresnay]] et [[Suzy Delair]], sa compagne<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur=Jean-Noël Mirande|titre=Suzy Delair ou l'air de Paris|url=https://www.lepoint.fr/culture/suzy-delair-ou-l-air-de-paris-31-03-2012-1447005_3.php|date=31 mars 2012|site=[[Le Point]]|consulté le=14 juillet 2023}}.</ref>, d'après [[Stanislas-André Steeman]] (qu'il adaptera deux fois encore pour ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]'' et ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]'').
Après une dépression, où il s'est retiré à Tahiti, suite au décès de sa femme Véra en 1960, il écrit l'ambitieux projet de ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'' qui devrait, selon lui, révolutionner le cinéma. Il propose à Romy Schneider et à Serge Reggiani d'en jouer les protagonistes. Mais, en 1964, malgré un budget illimité de la part de la Columbia, le tournage se passe très mal, Clouzot, très fatigué, fait un infarctus<ref>''Dans les coulisses de «L'Enfer», film maudit de Clouzot'', ''Le Figaro'', 06/11/2009[http://www.lefigaro.fr/cinema/2009/11/05/03002-20091105ARTFIG00623-dans-les-coulisses-de-l-enfer-film-maudit-de-clouzot-.php]</ref>.


Clouzot écrit quatre pièces entre 1940 et 1943<ref>Dictionnaire du cinéma, Larousse, sous la direction de [[Jean-Loup Passek]].</ref>. Il débute réellement dans la mise en scène en [[1942 au cinéma|1942]] {{incise|bénéficiant de l'exil aux États-Unis des grands réalisateurs comme [[Jean Renoir]], [[Julien Duvivier]], [[René Clair]]<ref name="Tulard"/>}} avec ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]'' et reforme le couple [[Pierre Fresnay]]-[[Suzy Delair]].
Malgré la mise en route d'autres projets qu'Henri-Georges Clouzot n'arrive pas à concrétiser, aucune compagnie d'assurances ne voulant garantir le risque d'un nouveau problème de santé, il meurt le {{Date|12|janvier|1977}}, sans avoir pu réaliser d'autres films après ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]'' ([[1968 au cinéma|1968]]). Il est enterré à Paris, au [[cimetière de Montmartre]]. Sa deuxième épouse, Inès Clouzot, l'accompagnera dans son caveau en février 2011.
[[Fichier:H.G. et Inès CLOUZOT, tombe.jpg|thumb|right|Tombe d'Henri-Georges et Inès Clouzot au [[cimetière de Montmartre]], à Paris.]]


[[Fichier:Henri-Georges and Vera Clouzot 1953.jpg|vignette|redresse=1.4|gauche|Henri-Georges Clouzot et son épouse [[Véra Clouzot]], en novembre 1953 à la gare centrale de [[La Haye]] ([[Pays-Bas]]).]]
Dans les [[années 1990]] [[Claude Chabrol]] reprit le scénario de ''L'Enfer'', que Clouzot n'avait pu achever trente ans plus tôt, et parvint à sortir [[L'Enfer (film, 1994)|sa propre version de ''L'Enfer'' en 1994]], avec [[François Cluzet]] et [[Emmanuelle Béart]].


== Divers ==
==== ''Le Corbeau'' ====
Clouzot réalise ensuite, en pleine occupation allemande, un film, produit par la [[Continental Films]] financée par l'occupant allemand, sur un expéditeur de lettres anonymes ''[[Le Corbeau (film, 1943)|Le Corbeau]]'' (1943), qui donne lieu à de vives polémiques dans une France qui souffre alors de la [[délation]]. Le scénario est de [[Louis Chavance]] d'après un fait divers qui s'était passé à [[Tulle]] dans les [[années 1920]]. Une campagne communiste est lancée contre Clouzot, comparant son film à ''[[Mein Kampf]]'', l'accusant d'offrir une image négative de la France, alors que dans le même temps son film est condamné par les conservateurs et la Centrale catholique pour immoralité, tandis que [[Joseph Goebbels]] le fait diffuser à l'étranger<ref group="note">Le film n'est toutefois pas diffusé en Allemagne, où il est jugé trop noir.</ref>. À la [[Libération de la France|Libération]], contrairement à la plupart des autres employés de la Continental Films, une entreprise créée par Goebbels, Clouzot échappe à la prison, mais se voit frappé d'une suspension professionnelle à vie. [[Henri Jeanson]] écrit alors à un détracteur de Clouzot : {{citation|Mon cher, tu sais bien que Clouzot n'a pas plus été collabo que toi tu n'as été résistant}}.
* En 1933, il écrit avec [[Jean Villard|Jean Villard-Gilles]] les paroles de la chanson ''Jeu de massacre''<ref>Mémoire de la chanson, 1200 chansons de 1920 à 1945, Martin Pénet, ed. Omnibus, 2004</ref>, dont [[Maurice Yvain]] écrit la musique, et qui sera créée par [[Marianne Oswald]]. Même collaboration avec Yvain pour la chanson ''Ils étaient trois'', interprétée par Gilles et Julien<ref>{{Ouvrage|langue=française|auteur1=Jean Villard-Gilles|titre=Intégrale Gilles et Julien|passage=CD2, plages 2 et 3|lieu=Paris|éditeur=Frémeaux et Associés|année=2004|pages totales=FA5085|isbn=|lire en ligne=}}</ref>''.'' Avec le même Gilles, il écrit le texte de trois autres chansons dont Gilles est le compositeur : ''La ronde des métiers, La bourrée du diable, La vierge Éponine''.

* Il fonde sa société de production [[Vera Films]], en lui donnant le prénom de son épouse [[Véra Clouzot]], actrice d'origine brésilienne, qui apparaît au générique de plusieurs de ses films.
En 1948, le film est interdit au Canada, puis accepté à la suite de plusieurs coupures<ref>{{Ouvrage|langue=fr-CA|auteur1=Pierre Hébert (1949-)|auteur2=Kenneth Landry (1945-)|auteur3=Yves Lever (1942-)|titre=Dictionnaire de la censure au Québec : littérature et cinéma|passage=144-147|éditeur=Fides|date=2006|isbn=2-7621-2636-3|isbn2=978-2-7621-2636-5|oclc=63468049|lire en ligne={{Google Livres|kpPCydTC8IwC|page=144}}|consulté le=2020-02-06}}.</ref>.
* Le 8 janvier 1947, il est condamné par le tribunal correctionnel de Chartres à {{unité|10000|francs}} d'amende pour homicide par imprudence : le 8 octobre 1946, alors qu'il conduisait à une vitesse excessive le véhicule de son ami Frankel, il renverse à [[Courville-sur-Eure]] (Eure-et-Loir) un piéton âgé de 71 ans, Monsieur Paul Caget, mort deux jours plus tard à l'hôpital de [[Chartres]] des suites de ses blessures<ref>Journal "L"Echo républicain de la Beauce et du Perche" des lundi et mardi 13 et 14 janvier 1947.</ref>.

* Henri-Georges Clouzot se remaria avec Inès Bise en 1961.
==== Retour en grâce ====
* ''[[L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot]]'' est un documentaire sur le film inachevé ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'', il est sorti le {{date|11|novembre|2009}} au cinéma.
Grâce à l'intervention de personnalités comme [[Pierre Bost]], [[Jacques Becker]] ou encore [[Henri Jeanson]] qui signe un texte corrosif « Cocos contre corbeau », Clouzot revient à la réalisation et remporte plusieurs récompenses aux festivals [[Mostra de Venise|de Venise]], [[Berlinale|de Berlin]] et [[Festival de Cannes|de Cannes]] avec ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]'' en 1947 (où il offre pour la dernière fois un rôle à Suzy Delair), ''[[Miquette et sa mère (film, 1950)|Miquette et sa mère]]'' en 1949, tous les deux avec [[Louis Jouvet]], ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]'' (1949) (d'après ''[[Manon Lescaut]]'' de l'[[Antoine François Prévost|abbé Prévost]]), ''[[Le Salaire de la peur]]'' avec [[Yves Montand]] et [[Charles Vanel]] en 1952, films ayant tous bénéficié d'une large audience. Ces films lui vaudront plus tard le surnom d'« [[Alfred Hitchcock|Hitchcock]] français »''.''
* Plusieurs remakes de ses films ont été tournés aux États-Unis : ''[[La Treizième Lettre]]'' (1951) d'[[Otto Preminger]] (d'après ''Le Corbeau''), ''[[Le Convoi de la peur]]'' de [[William Friedkin]] (1977) (d'après ''Le Salaire de la peur'') et ''[[Diabolique (film)|Diabolique]]'' (1996) de [[Jeremiah S. Chechik]] (d'après ''Les Diaboliques'').

* Il fut un pionnier dans la réalisation de concerts filmés dans les [[années 1970]], notamment grâce à son travail avec [[Herbert von Karajan|Herbert Von Karajan]] qui était avide de progrès technologique pour retransmettre son don musical. Il réalisa six films ; les cinq premiers furent appréciés par le chef d'orchestre, mais le dernier fut critiqué par Karajan qui le trouva nul.
Ses trois premiers films trahissent l'influence du cinéma expressionniste, et surtout de [[Fritz Lang]]. Il est animé par une sorte de perfectionnisme, qui le conduit parfois à tyranniser ses acteurs. Moraliste jetant un regard souvent pessimiste sur la société, il est le réalisateur de plusieurs autres films célèbres dont ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]'' (1954), film policier haut en suspense, mettant en scène un couple ambivalent et ambigu interprété par [[Simone Signoret]] et [[Véra Clouzot]], soupçonnées du meurtre du mari de cette dernière ([[Paul Meurisse]]) par un commissaire à la logique implacable ([[Charles Vanel]]) ; ''[[Le Mystère Picasso]]'' (1956), un grand [[documentaire]] sur la méthode du peintre et sur la naissance de quelques-uns de ses tableaux ; et ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]'' (1960) avec [[Brigitte Bardot]].
* Il est l'auteur des paroles de la chanson ''La vierge [[Éponine]]''.
[[Fichier:H.G. et Inès CLOUZOT, tombe.jpg|vignette|redresse|Tombe de Véra, Henri-Georges et Inès Clouzot au [[cimetière de Montmartre]], à Paris.]]
* Il fut un important collectionneur d'art contemporain. Sa seconde femme, Inès, a légué cette collection et les droits sur l'œuvre cinématographique au [[Secours catholique]]. {{citation|Chrétienne fidèle et engagée, elle avait fait part, à travers ce legs, de sa volonté de “toucher la précarité partout où elle se manifeste”}}<ref>{{lien web|url=http://www.secours-catholique.org/actualite/les-biens-d-i-et-h-g-clouzot-legues-au-secours-catholique,11224.html|titre=Les biens d’I. et H-G. Clouzot légués au Secours Catholique|site=secours-catholique.org|date=5 octobre 2012}}</ref>. Cette association caritative a mis en vente aux enchères la collection chez [[Christie's]]. La vente tenue à Paris a réalisé un produit de {{unité|4412550|euros}}, un tableau de [[Jean Dubuffet]], ''Femina Dulce Malum'' de 1950, faisant à lui-seul {{unité|1521000|euros}} <ref>(Sources : "A vendre : l'infernale collection Clouzot", ''Le Monde'' daté du 30 novembre 2012, Jacques Mandelbaum, p. 2-3. Site Internet de Christie's [http://www.christies.com/salelanding/index.aspx?intSaleID=23915].</ref>.

* Il publie en 1951 (aux éditions Julliard, Paris) un récit de son voyage au Brésil, agrémenté de photographies, consacré aux rites religieux, notamment Vaudou, de certains groupes fétichistes, intitulé ''Le Cheval des dieux''.
==== Déclin ====
À la suite de la mort de sa femme Véra en 1960, Clouzot connaît une période de dépression durant laquelle il se retire à [[Tahiti]]. À son retour, il écrit l'ambitieux projet de ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'' qui doit, selon lui, révolutionner le cinéma. Il propose à [[Romy Schneider]] et [[Serge Reggiani]] d'en jouer les premiers rôles. Mais, en 1964, malgré un budget illimité de la part de la [[Columbia Pictures|Columbia]], le tournage se passe très mal, Clouzot, très fatigué, fait un [[Infarctus du myocarde|infarctus]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur=Emmanuèle Frois|titre=Dans les coulisses de ''L'Enfer'', film maudit de Clouzot|url=https://www.lefigaro.fr/cinema/2009/11/05/03002-20091105ARTFIG00623-dans-les-coulisses-de-l-enfer-film-maudit-de-clouzot-.php|date=5 novembre 2009|site=[[Le Figaro]]|consulté le=14 juillet 2023}}.</ref>; le tournage est interrompu et le film va rester inachevé.

Après ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]'' ([[1968 au cinéma|1968]]), aucune compagnie d'assurances n'accepte de garantir le risque d'un nouveau problème de santé du réalisateur ; Henri-Georges Clouzot n'arrive plus ensuite à concrétiser le moindre projet.

Il meurt le {{Date|12|janvier|1977}}. Il est enterré à Paris, au [[cimetière de Montmartre]], au côté de sa première épouse Véra ; sa deuxième épouse, Inès Clouzot, les y rejoint en {{date-|février 2011}}.

Dans les [[années 1990]], [[Claude Chabrol]] reprend le scénario de ''L'Enfer'', que Clouzot n'avait pu achever trente ans plus tôt, et parvient à sortir [[L'Enfer (film, 1994)|sa propre version de ''L'Enfer'' en 1994]], avec [[François Cluzet]] et [[Emmanuelle Béart]] dans les rôles principaux.


== Filmographie ==
== Filmographie ==
=== Réalisateur ===
=== Réalisateur ===
{{Colonnes|taille=35|
* [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[La Terreur des Batignolles]]'' (court-métrage)
* [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[La Terreur des Batignolles]]'' (court-métrage)
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]''
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]''
Ligne 66 : Ligne 61 :
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Retour à la vie (film, 1949)|Retour à la vie]]'' (segment ''Le Retour de Jean'')
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Retour à la vie (film, 1949)|Retour à la vie]]'' (segment ''Le Retour de Jean'')
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''Brasil'' (court métrage)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur=Delphine Simon-Marsaud|titre=Brasil|url=https://www.cinematheque.fr/henri/film/122297-brasil-henri-georges-clouzot-1950/|site=cinematheque.fr|format={{Vidéo}}|consulté le=14 juillet 2023}}.</ref><!-- ''A l’attention des contributeurs : ne pas confondre deux films : le court métrage BRASIL mis en scène et réalisé par Clouzot (totalement achevé et qui dure 10 min) et le film inachevé, qui a suivi, du voyage au Brésil parlant, entre autre, des rites vaudou. Le court métrage ne parle que des instants préparatoires de ce voyage et se passe exclusivement à Paris. Il est d’ailleurs actuellement visionnable GRATUITEMENT dans son intégralité sur le site HENRI de la Cinematheque''. -->
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Le Voyage en Brésil]]'' (inachevé)
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Le Voyage en Brésil]]'' (inachevé)
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Miquette et sa mère (film, 1950)|Miquette et sa mère]]''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Miquette et sa mère (film, 1950)|Miquette et sa mère]]''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Le Salaire de la peur]]'' (également dialoguiste et producteur)
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Le Salaire de la peur]]'' (également dialoguiste et producteur)
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Les Diaboliques]]'' (également producteur)
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]'' (également producteur)
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Le Mystère Picasso]]'' (également producteur)
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Le Mystère Picasso]]'' (également producteur)
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Les Espions (film, 1957)|Les Espions]]'' (également producteur)
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Les Espions (film, 1957)|Les Espions]]'' (également producteur)
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'', inachevé
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'' (inachevé)
* [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[Grands chefs d'orchestre]]'' (''Messa da Requiem von Giuseppe Verdi'')
* [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[Grands chefs d'orchestre]]'' (''Messa da Requiem von Giuseppe Verdi'')
* [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]''
* [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]''
}}


=== Superviseur des versions françaises ===
=== Superviseur des versions françaises ===
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Tout pour l'amour (film, 1933)|Tout pour l'amour]]'' de [[Joe May]]
* [[1933 au cinéma|1933]] :
** ''[[Tout pour l'amour (film)|Tout pour l'amour]]'' de [[Joe May]].
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Caprice de princesse]]'' de [[Karl Hartl]]
** ''[[Caprice de princesse]]'' de [[Karl Hartl]].
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Château de rêve]]'' de [[Géza von Bolváry]]
** ''[[Château de rêve]]'' de [[Géza von Bolváry]].


=== Scénariste ou dialoguiste ===
=== Scénariste ou dialoguiste ===
{{Colonnes|taille=35|
* [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Je serai seule après minuit]]'' de [[Jacques de Baroncelli]]
* [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Ma cousine de Varsovie]]'' de [[Carmine Gallone]]
* [[1931 au cinéma|1931]] :
* [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Un soir de rafle]]'' de [[Carmine Gallone]]
** ''[[Je serai seule après minuit]]'' de [[Jacques de Baroncelli]].
** ''[[Ma cousine de Varsovie]]'' de [[Carmine Gallone]].
* [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Le Chanteur inconnu (film, 1931)|Le Chanteur inconnu]]'' de [[Viktor Tourjansky]]
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Niebla (film)|Niebla]]'' de [[Benito Perojo]]
** ''[[Un soir de rafle]]'' de [[Carmine Gallone]].
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Le Dernier choc]]'' de [[Jacques de Baroncelli]]
** ''[[Le Chanteur inconnu (film, 1931)|Le Chanteur inconnu]]'' de [[Victor Tourjanski]].
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Faut-il les marier ?]]'' de [[Pierre Billon (réalisateur)|Pierre Billon]] et [[Carl Lamac]]
* [[1932 au cinéma|1932]] :
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Le Roi des palaces]]'' de [[Carmine Gallone]]
** ''[[Niebla (film)|Niebla]]'' de [[Benito Perojo]].
** ''[[Le Dernier Choc]]'' de [[Jacques de Baroncelli]].
* [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[La Chanson d'une nuit]]'' de [[Pierre Colombier]] et [[Anatole Litvak]]
** ''[[Faut-il les marier ?]]'' de [[Pierre Billon (réalisateur)|Pierre Billon]] et [[Carl Lamac]].
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Château de rêve]]'' de [[Géza von Bolváry]]
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Caprice de princesse]]''
** ''[[Le Roi des palaces]]'' de [[Carmine Gallone]].
** ''[[La Chanson d'une nuit]]'' de [[Pierre Colombier]] et [[Anatole Litvak]].
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Tout pour l'amour (film, 1933)|Tout pour l'amour]]''
* [[1933 au cinéma|1933]] :
* [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[Éducation de prince (film, 1938)|Éducation de prince]]'' d'[[Alexander Esway]]
** ''[[Château de rêve]]'' de [[Géza von Bolváry]].
* [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[Le_Révolté_(film,_1938)|Le Révolté]]'' de [[Léon Mathot]]
** ''[[Caprice de princesse]]''.
* [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[Le Duel (film, 1939)|Le Duel]]'' de [[Pierre Fresnay]]
** ''[[Tout pour l'amour (film)|Tout pour l'amour]]''.
* [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[Le Monde tremblera]]'' de [[Richard Pottier]]
* [[1938 au cinéma|1938]] :
* [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[Le Dernier des six]]'' de [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]]
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Les Inconnus dans la maison (film)|Les Inconnus dans la maison]]'' d'[[Henri Decoin]]
** ''[[Éducation de prince (film, 1938)|Éducation de prince]]'' d'[[Alexander Esway]].
** ''[[Le Révolté (film, 1938)|Le Révolté]]'' de [[Léon Mathot]].
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]''
* [[1943 au cinéma|1943]] : ''[[Le Corbeau (film, 1943)|Le Corbeau]]''
* [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[Le monde tremblera]]'' de [[Richard Pottier]].
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]''
* [[1941 au cinéma|1941]] :
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''
** ''[[Le Duel (film, 1941)|Le Duel]]'' de [[Pierre Fresnay]].
** ''[[Le Dernier des six]]'' de [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]].
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Miquette et sa mère (film, 1950)|Miquette et sa mère]]''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Le Salaire de la peur]]''
* [[1942 au cinéma|1942]] :
** ''[[Les Inconnus dans la maison (film)|Les Inconnus dans la maison]]'' d'[[Henri Decoin]].
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Les Diaboliques]]''
** ''[[L'assassin habite au 21 (film)|L'assassin habite au 21]]''.
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Si tous les gars du monde]]'' de [[Christian-Jaque]]
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Les Espions (film, 1957)|Les Espions]]''
* [[1943 au cinéma|1943]] : ''[[Le Corbeau (film, 1943)|Le Corbeau]]''.
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]''.
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''.
* [[1950 au cinéma|1950]] :
** ''Brasil'' (court-métrage)<!-- "A l’attention des contributeurs : ne pas confondre deux films : le court métrage BRASIL mis en scène et réalisé par Clouzot (totalement achevé et qui dure 10 min) et le film inachevé, qui a suivi, du voyage au Brésil parlant, entre autres, des rites vaudou. Le court métrage ne parle que des instants préparatoires de ce voyage et se passe exclusivement à Paris. Il est d'ailleurs actuellement visionnable dans son intégralité sur le site HENRI de la Cinémathèque''. -->.
** ''[[Miquette et sa mère (film, 1950)|Miquette et sa mère]]''.
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Le Salaire de la peur]]''.
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]''.
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Si tous les gars du monde]]'' de [[Christian-Jaque]].
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Les Espions (film, 1957)|Les Espions]]''.
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''.
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'' (inachevé).
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[L'Enfer (film, 1964)|L'Enfer]]'' (inachevé).
* [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]''
* [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]''.
* [[1994 au cinéma|1994]] : ''[[L'Enfer (film, 1994)|L'Enfer]]'' de [[Claude Chabrol]] sur son scénario de 1964.
* [[1994 au cinéma|1994]] : ''[[L'Enfer (film, 1994)|L'Enfer]]'' de [[Claude Chabrol]], sur son scénario de 1964.
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Diabolique (film)|Diabolique]]'' de [[Jeremiah S. Chechik]], remake de ''[[Les Diaboliques]]''
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Diabolique (film)|Diabolique]]'' de [[Jeremiah S. Chechik]], remake de ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]''.
}}


== Théâtre ==
== Théâtre ==
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''Comédie en trois actes'' d'Henri-Georges Clouzot, [[Théâtre de la Michodière]]
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''Comédie en trois actes'' d'Henri-Georges Clouzot, [[Théâtre de la Michodière]].
* [[1942 au théâtre|1942]] : ''Comédie en trois actes'' d'Henri-Georges Clouzot, [[Théâtre de l'Athénée]]
* [[1942 au théâtre|1942]] : ''Comédie en trois actes'' d'Henri-Georges Clouzot, [[Théâtre de l'Athénée]].


== Récompenses ==
== Récompenses ==
{{Colonnes|taille=35|
* Meilleur réalisateur à la [[Mostra de Venise 1947]] pour ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]''.
* Meilleur réalisateur à la [[Mostra de Venise 1947]] pour ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]''.
* [[Lion d'or]] à la [[Mostra de Venise 1949]] pour ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''.
* [[Lion d'or]] à la [[Mostra de Venise 1949]] pour ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''.
* [[Prix Méliès]] pour ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''.
* [[Prix du meilleur film français du syndicat français de la critique de cinéma|Prix Méliès]] pour ''[[Manon (film, 1949)|Manon]]''.
* [[Ours d'or]] au [[Berlinale|festival de Berlin]] pour ''[[Le Salaire de la peur (film)|Le Salaire de la peur]]''.
* [[Ours d'or]] au [[Berlinale|festival de Berlin]] pour ''[[Le Salaire de la peur]]''.
* [[Palme d'or|Grand prix]] (l'équivalent de la [[palme d'or]] à l'époque) au [[Festival de Cannes 1953]] pour ''[[Le Salaire de la peur (film)|Le Salaire de la peur]]''.
* [[Palme d'or|Grand prix]] (l'équivalent de la [[palme d'or]] à l'époque) au [[Festival de Cannes 1953]] pour ''[[Le Salaire de la peur]]''.
* [[Prix Méliès]] pour ''[[Le Salaire de la peur (film)|Le Salaire de la peur]]''.
* [[Prix du meilleur film français du syndicat français de la critique de cinéma|Prix Méliès]] pour ''[[Le Salaire de la peur]]''.
* [[British Academy Film Award du meilleur film|BAFTA du meilleur film]] pour ''[[Le Salaire de la peur (film)|Le Salaire de la peur]]''.
* [[British Academy Film Award du meilleur film|BAFTA du meilleur film]] pour ''[[Le Salaire de la peur]]''.
* [[Blue Ribbon Awards]] du meilleur film étranger pour ''[[Le Salaire de la peur (film)|Le Salaire de la peur]]''.
* [[Blue Ribbon Awards]] du meilleur film étranger pour ''[[Le Salaire de la peur]]''.
* [[Prix Louis-Delluc]] pour ''[[Les Diaboliques]]''.
* [[Prix Louis-Delluc]] pour ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]''.
* [[Prix Edgar-Allan-Poe]] du meilleur film étranger pour ''[[Les Diaboliques]]''.
* [[Prix Edgar-Allan-Poe]] du meilleur film étranger pour ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]''.
* [[Prix du Jury (Festival de Cannes)|Prix du Jury]] au [[Festival de Cannes 1956]] pour ''[[Le Mystère Picasso]]''.
* [[Prix du jury du Festival de Cannes|Prix du Jury]] au [[Festival de Cannes 1956]] pour ''[[Le Mystère Picasso]]''.
* Prix du meilleur scénario du film étranger au [[Festival de Saint-Sébastien]] pour ''[[Si tous les gars du monde]]'' (film de [[Christian-Jaque]]).
* Prix du meilleur scénario du film étranger au [[Festival international du film de Saint-Sébastien]] pour ''[[Si tous les gars du monde]]'' (film de [[Christian-Jaque]]).
* Meilleur réalisateur au [[Festival international du film de Mar del Plata]] pour ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''.
* Meilleur réalisateur au [[Festival international du film de Mar del Plata]] pour ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''.
* Meilleur réalisateur au [[ Grand prix du cinéma français]] pour ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''.
* Meilleur réalisateur au [[Grand prix du cinéma français]] pour ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''.
}}

== Bibliographie ==
* François Chalais, ''François Chalais présente Henri-Georges Clouzot'', Éditions Jacques Vautrin, 1950, {{ASIN|B0000DLX2D}}.
* Francis Lacassin et Raymond Bellour, ''Le Procès Clouzot'', Paris, Le Terrain vague, 1964, {{ASIN|B0014UW79W}}.
* [[Gérard Pangon]] et [[Pascal Mérigeau]], ''Henri-Georges Clouzot'', Paris, Arte éditions-Mille et une nuits, 1997, {{ISBN|978-2842052485}}.
* [[José-Louis Bocquet]] et Marc Godin, ''Clouzot cinéaste'', Horizon illimité, 2002, {{ISBN|978-2847870053}}.
* [[Serge Bromberg]], ''Romy dans l'enfer : les images inconnues du film inachevé d'Henri-Georges Clouzot'', 2009, {{ISBN|978-2226181817}}.
* [[José-Louis Bocquet]] et Marc Godin, ''Clouzot cinéaste'', Paris, La Table Ronde, 2011, réédition, {{ISBN|978-2710368663}}.
* Claude Gauteur, ''Clouzot critiqué'', Paris, Séguier, 2013, {{ISBN|978-2-8404-9658-8}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

=== Notes ===
=== Notes ===
{{Références|group="note"}}
{{Références|group="note"}}

=== Références ===
=== Références ===
{{Références|références=
{{Références}}
<ref name="Tulard">''Dictionnaire du cinéma : Les réalisateurs'' de [[Jean Tulard]]</ref>
|colonnes=2}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Conférence ===
=== Bibliographie ===
* ''La saga des Clouzot et le cinéma {{1ère}} époque''. Association Cinémathèque en Deux-Sèvres, Niort 2007. Rassemble des articles d'Étienne et Henri Clouzot publiés dans diverses revues. Comprend une généalogie simplifiée de la famille Clouzot.
* [[Forum des images]] : [http://www.forumdesimages.fr/les-rencontres/toutes-les-rencontres/les-diaboliques-de-henri-georges-cluzot ''Les Diaboliques'' d'Henri-Georges Cluzot analysé par Jean-Baptiste Thoret] le 25 avril 2007 - vidéo
* [[François Chalais]], ''François Chalais présente Henri-Georges Clouzot'', [[Éditions Jacques Vautrin]], 1950, {{ASIN|B0000DLX2D}}.
* [[Francis Lacassin]] et [[Raymond Bellour]], ''Le Procès Clouzot'', Paris, [[Le Terrain vague]], 1964, {{ASIN|B0014UW79W}}.
* [[Gérard Pangon]] et [[Pascal Mérigeau]], ''Henri-Georges Clouzot'', Paris, [[Arte]] éditions-[[Éditions Mille et Une Nuits|Mille et une nuits]], 1997, {{ISBN|978-2842052485}}.
* [[José-Louis Bocquet]] et Marc Godin, ''Clouzot cinéaste'', [[Horizon illimité]], 2002, {{ISBN|978-2847870053}}.
* [[Serge Bromberg]], ''Romy dans l'enfer : les images inconnues du film inachevé d'Henri-Georges Clouzot'', 2009, {{ISBN|978-2226181817}}.
* [[José-Louis Bocquet]] et Marc Godin, ''Clouzot cinéaste'', Paris, [[Éditions de la Table ronde|La Table Ronde]], 2011, réédition.
* {{Lien Wikidata|id=Q105921873}}<!-- [[Claude Gauteur]] -->, ''Clouzot critiqué'', Paris, [[Éditions Séguier|Séguier]], 2013, {{ISBN|978-2-8404-9658-8}}.
* [[Chloé Folens]], ''Les Métamorphoses d’Henri-Georges Clouzot'', Paris, Éditions Vendémiaires, 2017, {{ISBN|9782363582874}}
* Propos recueillis par Florence Andoka, « Un mystère entier. A l'occasion de la rétrospective et de l'exposition Le Mystère Clouzot organisées par la Cinémathèque française à Paris, Noël Herpe, écrivain et historien du cinéma, est venu s'entretenir au cinéma des 2 scènes à Besançon. L'occasion d'une vrai redécouverte d'un mystère qui s'épaissit », ''Novo N°49'', Éditions Chicmédias/Médiapop, [[Strasbourg]] et [[Mulhouse]], {{date-|avril 2018}}, pp.64-65, {{ISSN|1969-9514}}
* Collectif, ''Le Mystère Clouzot'', coédition Lienart/Cinémathèque française, 2017.


=== Liens externes ===
==== Conférence ====
* [[Forum des images]] : {{vidéo}} [http://www.forumdesimages.fr/les-rencontres/toutes-les-rencontres/les-diaboliques-de-henri-georges-cluzot ''Les Diaboliques'' d'Henri-Georges Cluzot analysé par Jean-Baptiste Thoret] le {{date-|25 avril 2007}}.
* {{autorité}}
* {{Imdb nom|id=167241}}

* [[Institut national de l'audiovisuel|INA]]: [http://www.ina.fr/recherche/search?search=henri+georges+clouzot&vue=Video Archives de l'INA - Henri-Georges Clouzot]

* Catherine Plassart « Les images de Clouzot. Le talent de Bromberg. » [http://www.artpointfrance.info/article-l-enfer-d-henri-georges-clouzot--40918593.html Art Point France Info] 10/12/2009


=== Article connexe ===
=== Article connexe ===
* ''[[La Saga des Clouzot et le cinéma]]''
* ''[[La Saga des Clouzot et le cinéma]]''

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [[Institut national de l'audiovisuel|INA]] : [http://www.ina.fr/recherche/search?search=henri+georges+clouzot&vue=Video Archives de l'INA - Henri-Georges Clouzot]
* Catherine Plassart, « Les images de Clouzot. Le talent de Bromberg », [http://www.artpointfrance.info/article-l-enfer-d-henri-georges-clouzot--40918593.html Art Point France Info], {{date-|10/12/2009}}.


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{{Palette|Henri-Georges Clouzot}}
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[[Catégorie:Henri-Georges Clouzot| ]]
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[[Catégorie:Scénariste français]]
[[Catégorie:Scénariste français de cinéma]]
[[Catégorie:Réalisateur lauréat de la Palme d'or]]
[[Catégorie:Cinéma dans les Deux-Sèvres]]
[[Catégorie:Élève du collège Sainte-Barbe]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1907]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1907]]
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[[Catégorie:Naissance à Niort]]
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[[Catégorie:Décès dans le 17e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès dans le 17e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 69 ans]]
[[Catégorie:Décès à 69 ans]]
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[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière de Montmartre (division 30)]]
[[Catégorie:Cinéma dans les Deux-Sèvres]]

Version du 29 février 2024 à 00:08

Henri-Georges Clouzot
Henri-Georges Clouzot en 1946 pose pour le Studio Harcourt.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Henri Georges Léon ClouzotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Fratrie
Marcel Clouzot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Véra Clouzot (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Films notables
Filmographie d'Henri-Georges Clouzot (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par

Henri-Georges Clouzot est un scénariste, dialoguiste, réalisateur et producteur de cinéma français, né le à Niort (Deux-Sèvres) et mort le dans le 17e arrondissement de Paris.

Il est surtout connu pour son travail dans le genre du film noir, après avoir tourné Le Salaire de la peur et Les Diaboliques, placés par la critique au nombre des plus grands films des années 1950. Il réalise également des documentaires, dont Le Mystère Picasso, déclaré trésor national par le gouvernement français.

Henri-Georges Clouzot est l'un des quatre cinéastes, avec Michelangelo Antonioni, Jean-Luc Godard et Robert Altman, à avoir remporté les trois récompenses suprêmes des principaux festivals européens, à savoir le Lion d'orVenise), la Palme d'orCannes) et l'Ours d'orBerlin), bien que ces deux dernières récompenses aient été attribuées à un seul et même film (en l'occurrence Le Salaire de la peur), ce qui n'est plus possible aujourd'hui.

Biographie

Famille

Henri-Georges Clouzot naît le , à Niort où son père Georges a repris la librairie paternelle. Après la faillite de la librairie, la famille s'installe en 1922 à Brest où son père devient commissaire-priseur. Ses parents se séparent.

Son oncle Henri (1865-1941)[2] est conservateur de la bibliothèque Forney puis du musée Galliera à Paris. Historien du Poitou, il écrit aussi de nombreux livres sur l'art et notamment sur l'art africain (L'Art du Congo belge 1921). Il a une fille, Marianne Clouzot (1908-2007), qui deviendra peintre et illustratrice, notamment de livres pour enfants (dans la Bibliothèque Rose notamment).

Son autre oncle, Étienne Clouzot (1881-1944), diplômé de l'École nationale des chartes est un archiviste-paléographe français[3]. Son épouse Jeanne Clouzot-Régnier (1882-1965) a été la première critique de cinéma professionnelle en Suisse, au Journal de Genève de 1924 à 1964. Leur fille Marie-Rose Clouzot (1906-1996) est pianiste, compositrice et enseignante, elle épousera le petit-neveu du peintre impressionniste Camille Pissarro : Jean Pissarro (1897-1986).

Son frère, Marcel Clouzot (1915-2016), était un libraire ancien réputé et auteur du Guide du bibliophile français qui recense notamment les éditions originales du XIXe siècle. Il était écrivain et peintre.

Carrière

Adolescent, il ambitionnait de devenir marin, comme son grand-père maternel, mais une myopie de l'œil gauche lui ferme les portes de l'École navale. Après une année en classe de mathématiques spéciales au lycée Sainte-Barbe, il entre à l'École libre des sciences politiques. Il devient l'assistant du député Louis Marin, puis entre à la rédaction des journaux Paris-Midi et Paris-Soir sur les recommandations de son ami Pierre Lazareff. Passionné par la chanson, il soumet ses textes à René Dorin, interprète et parolier de Maurice Chevalier entre autres, qui l'engage comme secrétaire pour deux ans. Auprès de Dorin, Clouzot fait la rencontre d'autres chansonniers : Pierre Varenne, Saint-Granier, Mauricet[4].

Cinéaste

Henri-Georges Clouzot s'associe à Henri Decoin pour un premier essai de scénario destiné à Mauricet ; le producteur Adolphe Osso refuse finalement le projet mais engage Clouzot et l'envoie aux studios de la Babelsberg, à Berlin, où il devient l'assistant d'Anatole Litvak et supervise les versions françaises d'opérettes allemandes[5], puis écrit des scénarios pour Jacques de Baroncelli, Carmine Gallone ou Victor Tourjanski.

Clouzot enchaîne avec deux adaptations : Les Inconnus dans la maison d'Henri Decoin avec Raimu, d'après le roman éponyme de Georges Simenon et Le Dernier des six de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay et Suzy Delair, sa compagne[6], d'après Stanislas-André Steeman (qu'il adaptera deux fois encore pour L'assassin habite au 21 et Quai des Orfèvres).

Clouzot écrit quatre pièces entre 1940 et 1943[7]. Il débute réellement dans la mise en scène en 1942 — bénéficiant de l'exil aux États-Unis des grands réalisateurs comme Jean Renoir, Julien Duvivier, René Clair[5] — avec L'assassin habite au 21 et reforme le couple Pierre Fresnay-Suzy Delair.

Henri-Georges Clouzot et son épouse Véra Clouzot, en novembre 1953 à la gare centrale de La Haye (Pays-Bas).

Le Corbeau

Clouzot réalise ensuite, en pleine occupation allemande, un film, produit par la Continental Films financée par l'occupant allemand, sur un expéditeur de lettres anonymes Le Corbeau (1943), qui donne lieu à de vives polémiques dans une France qui souffre alors de la délation. Le scénario est de Louis Chavance d'après un fait divers qui s'était passé à Tulle dans les années 1920. Une campagne communiste est lancée contre Clouzot, comparant son film à Mein Kampf, l'accusant d'offrir une image négative de la France, alors que dans le même temps son film est condamné par les conservateurs et la Centrale catholique pour immoralité, tandis que Joseph Goebbels le fait diffuser à l'étranger[note 1]. À la Libération, contrairement à la plupart des autres employés de la Continental Films, une entreprise créée par Goebbels, Clouzot échappe à la prison, mais se voit frappé d'une suspension professionnelle à vie. Henri Jeanson écrit alors à un détracteur de Clouzot : « Mon cher, tu sais bien que Clouzot n'a pas plus été collabo que toi tu n'as été résistant ».

En 1948, le film est interdit au Canada, puis accepté à la suite de plusieurs coupures[8].

Retour en grâce

Grâce à l'intervention de personnalités comme Pierre Bost, Jacques Becker ou encore Henri Jeanson qui signe un texte corrosif « Cocos contre corbeau », Clouzot revient à la réalisation et remporte plusieurs récompenses aux festivals de Venise, de Berlin et de Cannes avec Quai des Orfèvres en 1947 (où il offre pour la dernière fois un rôle à Suzy Delair), Miquette et sa mère en 1949, tous les deux avec Louis Jouvet, Manon (1949) (d'après Manon Lescaut de l'abbé Prévost), Le Salaire de la peur avec Yves Montand et Charles Vanel en 1952, films ayant tous bénéficié d'une large audience. Ces films lui vaudront plus tard le surnom d'« Hitchcock français ».

Ses trois premiers films trahissent l'influence du cinéma expressionniste, et surtout de Fritz Lang. Il est animé par une sorte de perfectionnisme, qui le conduit parfois à tyranniser ses acteurs. Moraliste jetant un regard souvent pessimiste sur la société, il est le réalisateur de plusieurs autres films célèbres dont Les Diaboliques (1954), film policier haut en suspense, mettant en scène un couple ambivalent et ambigu interprété par Simone Signoret et Véra Clouzot, soupçonnées du meurtre du mari de cette dernière (Paul Meurisse) par un commissaire à la logique implacable (Charles Vanel) ; Le Mystère Picasso (1956), un grand documentaire sur la méthode du peintre et sur la naissance de quelques-uns de ses tableaux ; et La Vérité (1960) avec Brigitte Bardot.

Tombe de Véra, Henri-Georges et Inès Clouzot au cimetière de Montmartre, à Paris.

Déclin

À la suite de la mort de sa femme Véra en 1960, Clouzot connaît une période de dépression durant laquelle il se retire à Tahiti. À son retour, il écrit l'ambitieux projet de L'Enfer qui doit, selon lui, révolutionner le cinéma. Il propose à Romy Schneider et Serge Reggiani d'en jouer les premiers rôles. Mais, en 1964, malgré un budget illimité de la part de la Columbia, le tournage se passe très mal, Clouzot, très fatigué, fait un infarctus[9]; le tournage est interrompu et le film va rester inachevé.

Après La Prisonnière (1968), aucune compagnie d'assurances n'accepte de garantir le risque d'un nouveau problème de santé du réalisateur ; Henri-Georges Clouzot n'arrive plus ensuite à concrétiser le moindre projet.

Il meurt le . Il est enterré à Paris, au cimetière de Montmartre, au côté de sa première épouse Véra ; sa deuxième épouse, Inès Clouzot, les y rejoint en .

Dans les années 1990, Claude Chabrol reprend le scénario de L'Enfer, que Clouzot n'avait pu achever trente ans plus tôt, et parvient à sortir sa propre version de L'Enfer en 1994, avec François Cluzet et Emmanuelle Béart dans les rôles principaux.

Filmographie

Réalisateur

Superviseur des versions françaises

Scénariste ou dialoguiste

Théâtre

Récompenses

Notes et références

Notes

  1. Le film n'est toutefois pas diffusé en Allemagne, où il est jugé trop noir.

Références

  1. « http://www.cineressources.net/repertoires/archives/fonds.php?id=clouzot »
  2. « Biographie simplifiée d'Henri Clouzot », sur wiki-niort.fr, (consulté le ).
  3. Henri Lemaître, « Étienne Clouzot (1881-1944) : note biographique », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris, Société de l'École des chartes, no 105,‎ , p. 359-363 (ISSN 1953-8138, lire en ligne, consulté le ).
  4. Correspondance, fonds Henri-Georges et Inès Clouzot, Cinémathèque française, Clouzot128-B33.
  5. a et b Dictionnaire du cinéma : Les réalisateurs de Jean Tulard.
  6. Jean-Noël Mirande, « Suzy Delair ou l'air de Paris », sur Le Point, (consulté le ).
  7. Dictionnaire du cinéma, Larousse, sous la direction de Jean-Loup Passek.
  8. Pierre Hébert (1949-), Kenneth Landry (1945-) et Yves Lever (1942-), Dictionnaire de la censure au Québec : littérature et cinéma, Fides, (ISBN 2-7621-2636-3 et 978-2-7621-2636-5, OCLC 63468049, lire en ligne), p. 144-147.
  9. Emmanuèle Frois, « Dans les coulisses de L'Enfer, film maudit de Clouzot », sur Le Figaro, (consulté le ).
  10. Delphine Simon-Marsaud, « Brasil » [[vidéo]], sur cinematheque.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Conférence

Article connexe

Liens externes