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'''Grazia Deledda''', née le {{Date|28|septembre|1871}} à [[Nuoro]] (en [[sarde]], ''Nugoro''), [[Italie]], et morte à [[Rome]] le {{Date|15|août|1936}}, est une [[femme de lettres]] [[Italie|italienne]] de la fin du {{XIXe s}} et du début du {{XXe siècle}}. Elle a reçu le [[prix Nobel de Littérature]] pour l'année 1926. Elle est, à ce jour, l'unique romancière italienne lauréate de cette haute distinction.
'''Grazia Deledda''', née le {{Date|28|septembre|1871}}<ref>{{Lien web |titre=MA GRAZIA E' NATA IL 27 O IL 28 SETTEMBRE? |url=https://www.portaleletterario.net/rubriche/grazia-deledda-di-neria-de-giovanni/572/ma-grazia-e-nata-il-27-o-il-28-settembre |site=www.portaleletterario.net |consulté le=2023-09-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=it-IT |nom=L'Universale |titre=L’almanacco de “il Caffè”: 150 anni fa nasceva Grazia Deledda – L'Universale editore |url=https://www.luniversaleditore.it/2021/09/28/150-anni-fa-nasceva-grazia-deledda/ |date=2021-09-28 |consulté le=2023-09-27}}</ref> à [[Nuoro]] (en [[sarde]], ''Nugoro''), [[Italie]], et morte à [[Rome]] le {{Date|15|août|1936}}, est une [[femme de lettres]] [[Italie|italienne]].

Elle a reçu le [[prix Nobel de littérature]] pour l'année 1926. Elle est, au {{s-|XX}}, l'unique romancière italienne lauréate de cette distinction.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Grazia Deledda.jpg|thumb|upright=1.2|Grazia Deledda en compagnie de son mari et son fils, à Rome, vers 1905.]]
Née dans une famille de la classe moyenne, elle n'a pas terminé la période de scolarisation primaire. Une situation fréquente alors pour les filles. Ses parents demandent à un ami de parachever son éducation par des leçons dispensées à la maison : italien, français. Grande lectrice, elle publie ses premiers textes à l'âge de dix-sept ans dans une revue. Cela provoque, d'ailleurs, des remous autour d'elle car, à cette époque, une jeune fille se doit de rester discrète. C'est le début d'une activité littéraire intense jusqu' à son décès : 36 romans, 250 nouvelles, avec des réussites et des ouvrages plus faibles.
Elle quitte la Sardaigne en 1900, au bras de son mari, pour s' installer à Rome. Mère de deux garçons, gestionnaire des obligations domestiques tout en poursuivant ses travaux d'écriture, son époux va jusqu' à démissionner de son poste de fonctionnaire pour se consacrer à la promotion de l'activité littéraire de sa femme.


Née dans la partie centrale de l’île de Sardaigne<ref name=dico>{{chapitre | langue=fr | auteur1=Marta Savini | titre chapitre=Deledda, Grazia [Nuoro, Sardaigne 1871 – Rome 1936 ] | titre ouvrage=[[Le Dictionnaire universel des créatrices]] | auteurs ouvrage=[[Béatrice Didier]], [[Antoinette Fouque]] et [[Mireille Calle-Gruber]] (dir.) | éditeur=[[Éditions des femmes]] | année=2013 | passage=1194}}.</ref> au sein d'une famille de la classe moyenne, elle n'a pas terminé la période de scolarisation primaire. Une situation fréquente alors pour les filles. Ses parents demandent à un ami de parachever son éducation par des leçons dispensées à la maison : italien, français. Grande lectrice<ref name=dico />, elle publie ses premiers textes à l'âge de dix-sept ans dans une revue<ref name=dico />. Cela provoque, d'ailleurs, des remous autour d'elle car, à cette époque, une jeune fille se doit de rester discrète. C'est le début d'une activité littéraire intense jusqu'à son décès : 36 romans, 250 nouvelles, avec des réussites et des ouvrages plus faibles.
Dans ses œuvres, qui pour la plupart se déroulent dans la partie la plus profonde de la [[Sardaigne]] (la ''Barbagia''), elle offre la description d'un monde agropastoral gouverné par des lois antiques et non écrites. Dans cet univers rigide et pétri de traditions, ses nouvelles parviennent à esquisser avec finesse les émois, les violences et les inquiétudes de l'âme humaine, notamment dans le recueil ''Les Tentations'' (''Le Tentazioni'', 1899).
Elle quitte la Sardaigne en 1900, au bras de son mari, pour s'installer à Rome, tout en restant attachée dans ses travaux littéraires au monde sarde<ref name=dico />. Mère de deux garçons, gestionnaire des obligations domestiques tout en poursuivant ses travaux d'écriture, son époux va jusqu'à démissionner de son poste de fonctionnaire pour se consacrer à la promotion de l'activité littéraire de sa femme.


Dans ses œuvres, qui pour la plupart se déroulent dans la partie la plus profonde de la [[Sardaigne]] (la ''[[Barbagia]]''), elle offre la description d'un monde agropastoral gouverné par des lois antiques et non écrites. Dans cet univers rigide et pétri de traditions, ses nouvelles parviennent à esquisser avec finesse les émois, les violences et les inquiétudes de l'âme humaine, notamment dans le recueil ''Les Tentations'' (''Le Tentazioni'', 1899).
Plusieurs des romans de Deledda atteignent également la force d'évocation qui fait le propre de son art, notamment ''Elias Portolu'' (1903) et surtout ''Des roseaux sous le vent'' (''Canne al vento'', 1913) où la vie des hommes est comparée à des roseaux qui se plient au vent sans être brisés.
[[Fichier:Grazia Deledda.jpg|vignette|upright=1|Grazia Deledda, son mari et son fils à Rome vers 1905.]]
Plusieurs des romans de Deledda atteignent également la force d'évocation qui fait le propre de son art, notamment ''Elias Portolu'' (1903) et surtout ''Des roseaux sous le vent'' (''Canne al vento'', 1913) où la vie des hommes est comparée à des roseaux qui se plient au vent sans être brisés.


L'opposition entre la ville et le milieu rural est un thème récurrent de son œuvre. Par exemple, ''Dans le désert'' est le récit de Rosalia Asquer, une jeune Sarde venue s'installer chez son oncle à Rome. Ses parents et ses connaissances restées au village ne tardent pas à s'inquiéter de la vie qu'elle mène dans la grande ville, où tout leur paraît terriblement onéreux et immoral. Or la jeune femme espère réaliser tant de ses aspirations que Rome ne suffit pas à combler sa soif de liberté.
L'opposition entre la ville et le milieu rural est un thème récurrent de son œuvre. Par exemple, ''Dans le désert'' est le récit de Rosalia Asquer, une jeune Sarde venue s'installer chez son oncle à Rome. Ses parents et ses connaissances restées au village ne tardent pas à s'inquiéter de la vie qu'elle mène dans la grande ville, où tout leur paraît terriblement onéreux et immoral. Or la jeune femme espère réaliser tant de ses aspirations que Rome ne suffit pas à combler sa soif de liberté.


Certains romans s'attachent d'ailleurs aux regrets de ceux qui n'ont pas saisi au vol la chance de s'évader de leur monde étroit. Dans ''Le Pays sous le vent'' (''Il Paese del vento'', 1931), une innocente jeune fille, ignorante de ce qu'est l'amour, est présentée chez ses parents à Gabriele, un fils de bonne famille charmeur et excentrique. Cette brève rencontre, où se noue un lien chaste et secret, hante la jeune fille encore longtemps après le départ de Gabriele. Des années plus tard, elle se marie et, pendant son voyage de noces, croise Gabriele, malade, qui réveille en elle ses anciens désirs qu'elle oppose à la médiocrité de sa présente situation.
Certains romans s'attachent d'ailleurs aux regrets de ceux qui n'ont pas saisi au vol la chance de s'évader de leur monde étroit. Dans ''Le Pays sous le vent'' (''Il Paese del vento'', 1931), une innocente jeune fille, ignorante de ce qu'est l'amour, est présentée chez ses parents à Gabriele, un fils de bonne famille charmeur et excentrique. Cette brève rencontre, où se noue un lien chaste et secret, hante la jeune fille encore longtemps après le départ de Gabriele. Des années plus tard, elle se marie et, pendant son voyage de noces, croise Gabriele, malade, qui réveille en elle ses anciens désirs qu'elle oppose à la médiocrité de sa présente situation.


L'œuvre de Deledda traite donc des thèmes forts de l'amour, de la douleur et de la mort, qui nourrissent les sentiments du [[péché]] et de la [[fatalité]]. S'y retrouvent en filigrane les influences du vérisme de [[Giovanni Verga]], et aussi du « décadentisme » de [[Gabriele D'Annunzio]] (un auteur adulé par la romancière).
L'œuvre de Deledda traite donc des thèmes forts de l'amour, de la douleur et de la mort, qui nourrissent les sentiments du [[péché]] et de la [[fatalité]]. S'y retrouvent en filigrane les influences du [[vérisme]] de [[Giovanni Verga]] (c'est un mouvement littéraire équivalent au [[Naturalisme (littérature)|naturalisme]] en France)<ref name=Universalis>{{lien web | langue=fr | titre=Deledda Grazia | site=[[Encyclopedia Universalis]] | url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/grazia-deledda/ }}.</ref>{{,}}<ref name=Cecchi>{{chapitre| langue=it | auteur1=[[Emilio Cecchi]] | titre chapitre=Introduzione | titre ouvrage =Romanzi e novelle | auteurs ouvrage= Grazia Deledda | éditeur=[[Éditions Mondadori]] | lieu=Milano | année=1941}}.</ref>, et aussi du « [[décadentisme]] » de [[Gabriele D'Annunzio]]<ref name=Universalis />{{,}}<ref name=Spinazzola>{{chapitre | langue=it | auteur1=Vittorio Spinazzola | titre chapitre=Introduzione | titre ouvrage = La madre | auteurs ouvrage=Grazia Deledda | éditeur=[[Éditions Mondadori]] | lieu=Milano | année=1980 | passage= 17}}.</ref> (un auteur adulé par la romancière), même si, dans une œuvre telle que ''Il vecchio della montagna'', publié en 1900, écrit avant son départ de la Sardaigne pour Rome, on retrouve des traces du courant romantique et son intérêt pour les œuvres de [[Fiodor Dostoïevski]]<ref name=dico />.


Contre toute attente, Grazia Deledda reçoit le [[Prix Nobel de littérature]] [[1926]] (décerné en 1927). C'est le deuxième prix Nobel de littérature italien<ref name=LM1995>{{article | langue=fr | titre=“ Rebelles ” italiennes | auteur1=[[René de Ceccatty]] | périodique=[[Le Monde]] | jour=7 | mois=avril | année=1995 | url texte= https://www.lemonde.fr/archives/article/1995/04/07/rebelles-italiennes_3866881_1819218.html }}.</ref>, et la deuxième femme lauréate de ce prix<ref name=LM1991>{{article | langue=fr | titre=La septième lauréate | périodique=[[Le Monde]] | jour=5 | mois=octobre | année=1991 | url texte= https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/10/05/la-septieme-laureate_4030273_1819218.html}}.</ref>. Son dernier roman, ''Cosima'', publié à titre posthume en 1937, évoque son enfance en Sardaigne<ref name=dico />.
Contre toute attente , Grazia Deledda reçoit le [[Prix Nobel de littérature]] [[1926]] (décerné en 1927). Une consécration pour cette femme issue d'une île inconnue, ou presque, de tous. Cette récompense suscita des jalousies parmi ses consoeurs telles qu'[[Ada Negri]] ou [[Matilde Serao]]. L'oeuvre de Grazia Deledda survit et possède une foule de fidèles. Critiquée ou adulée, elle occupe toujours une place dans les lettres italiennes.


== Œuvre ==
== Œuvre ==
=== Roman, nouvelles, poésie ===
=== Roman, nouvelles, poésie ===
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* ''Nell'azzurro!...'', 1890
* ''Nell'azzurro!...'', 1890
* ''Stella d'oriente (Ilia di Saint-Ismael)'', 1890
* ''Stella d'oriente (Ilia di Saint-Ismael)'', 1890
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* ''Paesaggi sardi'', 1897
* ''Paesaggi sardi'', 1897
* ''Il tesoro'', 1897
* ''Il tesoro'', 1897
* ''Le tentazioni'', 1899 (recueil de neuf nouvelles) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Les Tentations'', traduit par E. Albertini et Édouard Maynial, Paris, Mercure de France, 1905 ; réédition, Paris, Presses du compagnonnage / Éditions Rombaldi, collection Prix Nobel de littérature, 1962 ; réédition, Toulouse, Éditions Ombres, 1989 ; réédition, Toulouse, Éditions Ombres, « Petite bibliothèque Ombres » {{n°|155}}, 2006}}
* ''Le tentazioni'', 1899 (recueil de neuf nouvelles) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Les Tentations'', traduit par E. Albertini et Édouard Maynial, Paris, Mercure de France, 1905 ; réédition, Paris, Presses du compagnonnage / Éditions Rombaldi, {{coll|Prix Nobel de littérature}}, 1962 ; réédition, Toulouse, Éditions Ombres, 1989 ; réédition, Toulouse, Éditions Ombres, {{coll|Petite bibliothèque Ombres}} {{n°|155}}, 2006}}
* ''La giustizia'', 1899 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Justice des hommes'', traduit par Félicie Roussille, Paris, Mignot, « In Extenso » {{n°|24}}, s.d. ; réédition, Paris, Éditions La Renaissance du livre, s.d.}}
* ''La giustizia'', 1899 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Justice des hommes'', traduit par Félicie Roussille, Paris, Mignot, {{coll|In Extenso}} {{n°|24}}, s.d. ; réédition, Paris, Éditions La Renaissance du livre, s.d.}}
* ''Giaffah. Racconto'', 1900
* ''Giaffah. Racconto'', 1900
* ''Il vecchio della montagna'', 1900
* ''Il vecchio della montagna'', 1900
* ''La regina delle tenebre'', 1902
* ''La regina delle tenebre'', 1902
* ''Dopo il divorzio'', 1902
* ''Dopo il divorzio'', 1902
* ''Elias Portolu'', 1903 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Elias Portolu'', traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1903 ; réédition, Paris, Nelson, 1928 ; réédition sous le même titre, et précédé de ''La Madre'', dans une traduction nouvelle de Madeleine Santschi, Paris, Stock, « Nouveau cabinet cosmopolite », 1981 ; réédition sous le même titre dans une nouvelle traduction de Léa Fazer, Paris, Éditions Autrement, 1997}}
* ''Elias Portolu'', 1903 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Elias Portolu'', traduit par [[Georges Hérelle]], Paris, Calmann-Lévy, 1903 ; réédition, Paris, Nelson, 1928, <small>[https://ebooks-bnr.com/deledda-grazia-elias-portolu/ Texte en ligne à la BNR]</small> ; réédition sous le même titre, et précédé de ''La Madre'', dans une traduction nouvelle de Madeleine Santschi, Paris, Stock, {{coll|Nouveau cabinet cosmopolite}}, 1981 ; réédition sous le même titre dans une nouvelle traduction de Léa Fazer, Paris, Éditions Autrement, 1997 ; réédition de la nouvelle traduction, Paris, Cambourakis, {{coll|Letteratura}}, 2019 {{ISBN|978-2-36624-439-7}}}}
* ''[[Braises|Cenere]]'', 1904 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Cendres'', traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1905 ; réédition sous le titre ''Braises'', dans une nouvelle traduction intégrale de Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 1999}}
* ''[[Braises|Cenere]]'', 1904 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Cendres'', traduit par [[Georges Hérelle]], Paris, Calmann-Lévy, 1905 ; réédition sous le titre ''[[Braises]]'', dans une nouvelle traduction intégrale de Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 1999 ; réédition, Paris, Cambourakis, {{coll|Letteratura}}, 2018 {{ISBN|978-2-36624-345-1}}}}
* ''La via del male'', 1905 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Voie du mal'', traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1908}}
* ''La via del male'', 1905 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Voie du mal'', traduit par [[Georges Hérelle]], Paris, Calmann-Lévy, 1908}}
* ''Nostalgie'', 1905
* ''Nostalgie'', 1905
* ''L'ombra del passato'', 1907 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Fantôme du passé'', traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1908 ; réédition, Paris, L'Harmattan, « Les Introuvables », 2006}}
* ''L'ombra del passato'', 1907 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Fantôme du passé'', traduit par [[Georges Hérelle]], Paris, Calmann-Lévy, 1908 ; réédition, Paris, L'Harmattan, {{coll|Les Introuvables}}, 2006}}
* ''Amori moderni'', 1907 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Je meurs où je m'attache'', traduit par de Albert Lécuyer, Paris, Hachette, 1909}}
* ''Amori moderni'', 1907 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Je meurs où je m'attache'', traduit par de Albert Lécuyer, Paris, Hachette, 1909}}
* ''Il nonno. Novelle'', 1908
* ''Il nonno. Novelle'', 1908
* ''Il nostro padrone'', 1910
* ''Il nostro padrone'', 1910
* ''Sino al confine'', 1910 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Dans le désert'', traduit par Marc Hélys, Paris, Hachette, 1912 ; réédition, Paris, L'Harmattan, « Les Introuvables », 2006}}
* ''Sino al confine'', 1910 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Dans le désert'', traduit par Marc Hélys, Paris, Hachette, 1912 ; réédition, Paris, L'Harmattan, {{coll|Les Introuvables}}, 2006}}
* ''Colombi e sparvieri'', 1912 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''L'Amour et la Haine'', traduit par Albert Lécuyer, Paris, Hachette, 1913}}
* ''Colombi e sparvieri'', 1912 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''L'Amour et la Haine'', traduit par Albert Lécuyer, Paris, Hachette, 1913}}
* ''Chiaroscuro. Novelle'', 1912
* ''Chiaroscuro. Novelle'', 1912
* ''Canne al vento'', 1913 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Des roseaux sous le vent'', traduit par Marc Hélys, Paris, Grasset, 1919 ; réédition, sous le titre ''Roseaux au vent'', dans une nouvelle traduction de Marie Billoret, ebook Falige Editore, 2014}}
* ''Canne al vento'', 1913 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Des roseaux sous le vent'', traduit par Marc Hélys, Paris, Grasset, 1919 ; réédition, sous le titre ''Roseaux au vent'', dans une nouvelle traduction de Marie Billoret, ebook Falige Editore, 2014}}
* ''Le colpe altrui'', 1914
* ''Le colpe altrui'', 1914
* ''Marianna Sirca'', 1915 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Marianna'', traduit par Adolphe V. Thomas, Paris, Éditions de la Paix, 1949}}
* ''Marianna Sirca'', 1915 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Marianna'', traduit par Adolphe V. Thomas, Paris, Éditions de la Paix, 1949 ; réédition, Paris, Cambourakis, 2024 {{ISBN|978-2-36624-855-5}}}}
* ''Il fanciullo nascosto. Novelle'', 1915
* ''Il fanciullo nascosto. Novelle'', 1915
* ''L'incendio nell'oliveto'', 1918
* ''L'incendio nell'oliveto'', 1918
* ''Il ritorno del figlio'', suivi de ''La bambina rubata. Novelle'', 1919
* ''Il ritorno del figlio'', suivi de ''La bambina rubata. Novelle'', 1919
* ''La madre'', 1920 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Madre'', suivi de ''Elias Portolu'', traduits par Madeleine Santschi, Paris, Stock, « Nouveau cabinet cosmopolite », 1981 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre ''Dans l'ombre, la mère'', traduit par Myriam Cheyns-Condé, révisée par Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 2000}}
* ''La madre'', 1920 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Madre'', suivi de ''Elias Portolu'', traduits par Madeleine Santschi, Paris, Stock, {{coll|Nouveau cabinet cosmopolite}}, 1981 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre ''Dans l'ombre, la mère'', traduit par Myriam Cheyns-Condé, révisée par Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 2000 ; réédition, Paris, Cambourakis, {{coll|Letteratura}}, 2019 {{ISBN|978-2-36624-392-5}}}}
* ''L'edera'', 1908 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Lierre'' traduit par M. Albert Lécuyer, in [[Revue Bleue]], Ves., VIII, Parid, (6 Juillet- 12 Octobre 1907) et sous le titre ''Le Lierre sur l'arbre mort'', traduit par Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 1998}}
* ''L'edera'', 1908 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Lierre'' traduit par M. Albert Lécuyer, in ''[[Revue Bleue]]'', Ves., VIII, Parid, (6 Juillet- 12 Octobre 1907) et sous le titre ''Le Lierre sur l'arbre mort'', traduit par Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 1998 ; réédition, Paris, Cambourakis, {{coll|Letteratura}}, 2020 {{ISBN|978-2-36624-504-2}}}}
* ''Il segreto dell'uomo solitario'', 1921
* ''Il segreto dell'uomo solitario'', 1921
* ''Il Dio dei viventi'', 1922
* ''Il Dio dei viventi'', 1922
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* ''L'argine'', 1934
* ''L'argine'', 1934
* ''La chiesa della solitudine'', 1936
* ''La chiesa della solitudine'', 1936
* ''Cosima'', 1937 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Cosima'', traduit par Jeanne Macocco, Paris, Cambourakis, {{coll|Letteratura}}, 2021 {{ISBN|978-2-36624-561-5}}}}
* ''Cosima'', 1937
* ''Versi e prose giovanili'', 1938
* ''Versi e prose giovanili'', 1938
* ''Il cedro del Libano. Novelle'', 1939
* ''Il cedro del Libano. Novelle'', 1939
}}


=== Théâtre ===
=== Théâtre ===
* ''L'edera. Dramma in tre atti'', 1912 (adaptation du roman éponyme à la scène en collaboration avec Camillo Antona-Traversi) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Lierre, drame en trois actes'', dans ''Œuvres libres'', mars 1928}}
* ''L'edera. Dramma in tre atti'', 1912 (adaptation du roman éponyme à la scène en collaboration avec Camillo Antona-Traversi) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Lierre, drame en trois actes'', dans ''Œuvres libres'', mars 1928}}
* ''La Grazia. Dramma pastorale in tre atti'', 1921 (en collaboration avec [[Claudio Guastalla]] et Vincenzo Michetti)
* ''La Grazia. Dramma pastorale in tre atti'', 1921 (en collaboration avec [[Claudio Guastalla]] et Vincenzo Michetti).


=== Traductions ===
=== Traduction ===
En 1930, elle avait traduit en italien le roman de [[Honoré de Balzac]] [[Eugénie Grandet]], pour la maison d'édition milanaise [[Arnoldo Mondadori Editore]], dans une série dirigée par [[Giuseppe Antonio Borgese]]. Ce fut la seule traduction réalisé par l'écrivain.
En 1930, Grazia Deledda traduit en italien le roman ''[[Eugénie Grandet]]'' d'[[Honoré de Balzac]] pour la maison d'édition milanaise [[Arnoldo Mondadori Editore]] dans une série dirigée par [[Giuseppe Antonio Borgese]]. C'est la seule traduction réalisée par l'écrivaine.

== Bibliographie ==
* {{Autorité}}
*[[Luigi Capuana|Capuana Luigi]], ''Gli «ismi» contemporanei: verismo, simbolismo, idealismo, cosmopolitismo ed altri saggi di critica letteraria ed artistica'', Catania, Giannotta, 1898.
*[[Luigi Russo]], ''Grazia Deledda'', in ''I narratori'', Roma, Fondazione Leonardo, 1923.
*[[Attilio Momigliano]], ''Intorno a Grazia Deledda'', in ''Ultimi studi'', Firenze, La Nuova Italia, 1954.
*[[Eurialo De Michelis]], ''Grazia Deledda e il decadentismo'', Firenze, La Nuova Italia, 1938.
*[[Emilio Cecchi]], ''Grazia Deledda'', in ''Prosatori e narratori'', in Storia della letteratura italiana. Il Novecento, Milano, Garzanti, 1967.
*[[Antonio Piromalli]], ''Grazia Deledda'', Firenze, La Nuova Italia, 1968.
*[[Natalino Sapegno]], ''Prefazione'' a ''Romanzi e novelle'', Milano, Mondadori, 1972.
*[[Giulio Angioni]], ''Grazia Deledda, l'antropologia positivistica e la diversità della Sardegna'', dans ''Grazia Deledda nella cultura contemporanea'', Nuoro, 1992, 299-306; ''Introduzione'' à ''Tradizioni popolari di Nuoro'', [[Bibliotheca sarda]], Nuoro, Ilisso, 2010.
* Rosanna Dedola, ''Grazia Deledda : i luogo, gli amori, le opere'', Avagliano editore, 2016


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2|taille=30}}
<references />


== Liens externes ==
== Annexes ==
{{Autres projets| commons = Category:Grazia Deledda
* Notice [http://www.biblisem.net/etudes/fiumidel.htm] sur biblisem (''Bibliothèque de littérature spiritualiste et mystique''), [http://www.biblisem.net/narratio/deledvdm.htm extrait de ''La voie du mal'']
| wikisource = Grazia Deledda}}
* [http://digilander.libero.it/testi_di_deledda/index.html Textes de Grazia Deledda]
* [http://www.liberliber.it/online/autori/autori-d/grazia-deledda/ Textes de Grazia Deledda sur ''Liber Liber'']


=== Bibliographie ===
{{Autres projets|wikisource = Grazia Deledda}}
* [[Luigi Capuana|Capuana Luigi]], ''Gli «ismi» contemporanei: verismo, simbolismo, idealismo, cosmopolitismo ed altri saggi di critica letteraria ed artistica'', Catane, Giannotta, 1898.
* {{lien|lang=it|trad=Luigi Russo|fr=Luigi Russo (universitaire)|texte=Luigi Russo}}, ''Grazia Deledda'', in ''I narratori'', Rome, Fondazione Leonardo, 1923.
* [[Attilio Momigliano]], ''Intorno a Grazia Deledda'', in ''Ultimi studi'', Florence, La Nuova Italia, 1954.
* [[Eurialo De Michelis|Lucia Gangale]], [https://vieculturelle19.wordpress.com/2022/07/07/1244/ ''Grazia Deledda, la femme prix Nobel qui aimait la France''], La Vie culturelle en 19**, revue trimestrielle en ligne, Université d'Orléans, '''ISSN''' 2777-3124.
* [[Eurialo De Michelis]], ''Grazia Deledda e il decadentismo'', Florence, La Nuova Italia, 1938.
* [[Emilio Cecchi]], ''Grazia Deledda'', in ''Prosatori e narratori'', in Storia della letteratura italiana. Il Novecento, Milan, [[Garzanti]], 1967.
* [[Antonio Piromalli]], ''Grazia Deledda'', Florence, La Nuova Italia, 1968.
* [[Natalino Sapegno]], ''Prefazione'' a ''Romanzi e novelle'', Milan, Mondadori, 1972.
* [[Giulio Angioni]], ''Grazia Deledda, l'antropologia positivistica e la diversità della Sardegna'', dans ''Grazia Deledda nella cultura contemporanea'', Nuoro, 1992, 299-306; ''Introduzione'' à ''Tradizioni popolari di Nuoro'', [[Bibliotheca sarda]], Nuoro, Ilisso, 2010.
* Rosanna Dedola, ''Grazia Deledda : i luogo, gli amori, le opere'', Avagliano editore, 2016
* [[Marcello Fois]], ''Quasi Grazia'', Einaudi, 2016

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* [http://www.biblisem.net/etudes/fiumidel.htm Notice] sur ''Biblisem'' (Bibliothèque de littérature spiritualiste et mystique)
* [http://www.biblisem.net/narratio/deledvdm.htm Extrait de ''La Voie du mal'']
* [http://digilander.libero.it/testi_di_deledda/index.html Textes de Grazia Deledda]
* [http://www.liberliber.it/online/autori/autori-d/grazia-deledda/ Textes de Grazia Deledda] sur ''Liber Liber''
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1926/deledda/biographical/ |Autobiographie}}


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Grazia Deledda
Description de cette image, également commentée ci-après
Grazia Deledda en 1926.
Naissance
Nuoro (Sardaigne, Italie)
Décès (à 64 ans)
Rome (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture italien
Genres

Grazia Deledda, née le [1],[2] à Nuoro (en sarde, Nugoro), Italie, et morte à Rome le , est une femme de lettres italienne.

Elle a reçu le prix Nobel de littérature pour l'année 1926. Elle est, au XXe siècle, l'unique romancière italienne lauréate de cette distinction.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née dans la partie centrale de l’île de Sardaigne[3] au sein d'une famille de la classe moyenne, elle n'a pas terminé la période de scolarisation primaire. Une situation fréquente alors pour les filles. Ses parents demandent à un ami de parachever son éducation par des leçons dispensées à la maison : italien, français. Grande lectrice[3], elle publie ses premiers textes à l'âge de dix-sept ans dans une revue[3]. Cela provoque, d'ailleurs, des remous autour d'elle car, à cette époque, une jeune fille se doit de rester discrète. C'est le début d'une activité littéraire intense jusqu'à son décès : 36 romans, 250 nouvelles, avec des réussites et des ouvrages plus faibles. Elle quitte la Sardaigne en 1900, au bras de son mari, pour s'installer à Rome, tout en restant attachée dans ses travaux littéraires au monde sarde[3]. Mère de deux garçons, gestionnaire des obligations domestiques tout en poursuivant ses travaux d'écriture, son époux va jusqu'à démissionner de son poste de fonctionnaire pour se consacrer à la promotion de l'activité littéraire de sa femme.

Dans ses œuvres, qui pour la plupart se déroulent dans la partie la plus profonde de la Sardaigne (la Barbagia), elle offre la description d'un monde agropastoral gouverné par des lois antiques et non écrites. Dans cet univers rigide et pétri de traditions, ses nouvelles parviennent à esquisser avec finesse les émois, les violences et les inquiétudes de l'âme humaine, notamment dans le recueil Les Tentations (Le Tentazioni, 1899).

Grazia Deledda, son mari et son fils à Rome vers 1905.

Plusieurs des romans de Deledda atteignent également la force d'évocation qui fait le propre de son art, notamment Elias Portolu (1903) et surtout Des roseaux sous le vent (Canne al vento, 1913) où la vie des hommes est comparée à des roseaux qui se plient au vent sans être brisés.

L'opposition entre la ville et le milieu rural est un thème récurrent de son œuvre. Par exemple, Dans le désert est le récit de Rosalia Asquer, une jeune Sarde venue s'installer chez son oncle à Rome. Ses parents et ses connaissances restées au village ne tardent pas à s'inquiéter de la vie qu'elle mène dans la grande ville, où tout leur paraît terriblement onéreux et immoral. Or la jeune femme espère réaliser tant de ses aspirations que Rome ne suffit pas à combler sa soif de liberté.

Certains romans s'attachent d'ailleurs aux regrets de ceux qui n'ont pas saisi au vol la chance de s'évader de leur monde étroit. Dans Le Pays sous le vent (Il Paese del vento, 1931), une innocente jeune fille, ignorante de ce qu'est l'amour, est présentée chez ses parents à Gabriele, un fils de bonne famille charmeur et excentrique. Cette brève rencontre, où se noue un lien chaste et secret, hante la jeune fille encore longtemps après le départ de Gabriele. Des années plus tard, elle se marie et, pendant son voyage de noces, croise Gabriele, malade, qui réveille en elle ses anciens désirs qu'elle oppose à la médiocrité de sa présente situation.

L'œuvre de Deledda traite donc des thèmes forts de l'amour, de la douleur et de la mort, qui nourrissent les sentiments du péché et de la fatalité. S'y retrouvent en filigrane les influences du vérisme de Giovanni Verga (c'est un mouvement littéraire équivalent au naturalisme en France)[4],[5], et aussi du « décadentisme » de Gabriele D'Annunzio[4],[6] (un auteur adulé par la romancière), même si, dans une œuvre telle que Il vecchio della montagna, publié en 1900, écrit avant son départ de la Sardaigne pour Rome, on retrouve des traces du courant romantique et son intérêt pour les œuvres de Fiodor Dostoïevski[3].

Contre toute attente, Grazia Deledda reçoit le Prix Nobel de littérature 1926 (décerné en 1927). C'est le deuxième prix Nobel de littérature italien[7], et la deuxième femme lauréate de ce prix[8]. Son dernier roman, Cosima, publié à titre posthume en 1937, évoque son enfance en Sardaigne[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Roman, nouvelles, poésie[modifier | modifier le code]

  • Nell'azzurro!..., 1890
  • Stella d'oriente (Ilia di Saint-Ismael), 1890
  • Fior di Sardegna, 1891
  • Racconti sardi, 1894
  • Tradizioni popolari di Nuoro in Sardegna, 1894
  • Anime oneste. Romanzo famigliare, 1895
    Publié en français sous le titre Âmes honnêtes. roman familial, traduit par Fanny Rivière, Lyon, A. Effantin, 1899
  • La via del male, 1896
  • L'ospite, 1897
  • Paesaggi sardi, 1897
  • Il tesoro, 1897
  • Le tentazioni, 1899 (recueil de neuf nouvelles)
    Publié en français sous le titre Les Tentations, traduit par E. Albertini et Édouard Maynial, Paris, Mercure de France, 1905 ; réédition, Paris, Presses du compagnonnage / Éditions Rombaldi, coll. « Prix Nobel de littérature », 1962 ; réédition, Toulouse, Éditions Ombres, 1989 ; réédition, Toulouse, Éditions Ombres, coll. « Petite bibliothèque Ombres » no 155, 2006
  • La giustizia, 1899
    Publié en français sous le titre La Justice des hommes, traduit par Félicie Roussille, Paris, Mignot, coll. « In Extenso » no 24, s.d. ; réédition, Paris, Éditions La Renaissance du livre, s.d.
  • Giaffah. Racconto, 1900
  • Il vecchio della montagna, 1900
  • La regina delle tenebre, 1902
  • Dopo il divorzio, 1902
  • Elias Portolu, 1903
    Publié en français sous le titre Elias Portolu, traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1903 ; réédition, Paris, Nelson, 1928, Texte en ligne à la BNR ; réédition sous le même titre, et précédé de La Madre, dans une traduction nouvelle de Madeleine Santschi, Paris, Stock, coll. « Nouveau cabinet cosmopolite », 1981 ; réédition sous le même titre dans une nouvelle traduction de Léa Fazer, Paris, Éditions Autrement, 1997 ; réédition de la nouvelle traduction, Paris, Cambourakis, coll. « Letteratura », 2019 (ISBN 978-2-36624-439-7)
  • Cenere, 1904
    Publié en français sous le titre Cendres, traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1905 ; réédition sous le titre Braises, dans une nouvelle traduction intégrale de Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 1999 ; réédition, Paris, Cambourakis, coll. « Letteratura », 2018 (ISBN 978-2-36624-345-1)
  • La via del male, 1905
    Publié en français sous le titre La Voie du mal, traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1908
  • Nostalgie, 1905
  • L'ombra del passato, 1907
    Publié en français sous le titre Le Fantôme du passé, traduit par Georges Hérelle, Paris, Calmann-Lévy, 1908 ; réédition, Paris, L'Harmattan, coll. « Les Introuvables », 2006
  • Amori moderni, 1907
    Publié en français sous le titre Je meurs où je m'attache, traduit par de Albert Lécuyer, Paris, Hachette, 1909
  • Il nonno. Novelle, 1908
  • Il nostro padrone, 1910
  • Sino al confine, 1910
    Publié en français sous le titre Dans le désert, traduit par Marc Hélys, Paris, Hachette, 1912 ; réédition, Paris, L'Harmattan, coll. « Les Introuvables », 2006
  • Colombi e sparvieri, 1912
    Publié en français sous le titre L'Amour et la Haine, traduit par Albert Lécuyer, Paris, Hachette, 1913
  • Chiaroscuro. Novelle, 1912
  • Canne al vento, 1913
    Publié en français sous le titre Des roseaux sous le vent, traduit par Marc Hélys, Paris, Grasset, 1919 ; réédition, sous le titre Roseaux au vent, dans une nouvelle traduction de Marie Billoret, ebook Falige Editore, 2014
  • Le colpe altrui, 1914
  • Marianna Sirca, 1915
    Publié en français sous le titre Marianna, traduit par Adolphe V. Thomas, Paris, Éditions de la Paix, 1949 ; réédition, Paris, Cambourakis, 2024 (ISBN 978-2-36624-855-5)
  • Il fanciullo nascosto. Novelle, 1915
  • L'incendio nell'oliveto, 1918
  • Il ritorno del figlio, suivi de La bambina rubata. Novelle, 1919
  • La madre, 1920
    Publié en français sous le titre La Madre, suivi de Elias Portolu, traduits par Madeleine Santschi, Paris, Stock, coll. « Nouveau cabinet cosmopolite », 1981 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre Dans l'ombre, la mère, traduit par Myriam Cheyns-Condé, révisée par Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 2000 ; réédition, Paris, Cambourakis, coll. « Letteratura », 2019 (ISBN 978-2-36624-392-5)
  • L'edera, 1908
    Publié en français sous le titre Le Lierre traduit par M. Albert Lécuyer, in Revue Bleue, Ves., VIII, Parid, (6 Juillet- 12 Octobre 1907) et sous le titre Le Lierre sur l'arbre mort, traduit par Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 1998 ; réédition, Paris, Cambourakis, coll. « Letteratura », 2020 (ISBN 978-2-36624-504-2)
  • Il segreto dell'uomo solitario, 1921
  • Il Dio dei viventi, 1922
  • Il flauto nel bosco. Novelle, 1923
  • La danza della collana, 1924
  • La fuga in Egitto, 1925
  • Il sigillo d'amore, 1926
  • Annalena Bilsini, 1927
  • Il vecchio e i fanciulli, 1928
  • Il dono di Natale, 1930
  • Il paese del vento, 1931
    Publié en français sous le titre Le Pays sous le vent, traduit par Chiara Monti et Fabienne-Andréa Costa, Paris, Éditions Autrement, 2006 ; réédition, Paris, Cambourakis, coll. « Letteratura », 2017 (ISBN 978-2-36624-291-1)
  • La vigna sul mare, 1932
  • Sole d'estate, 1933
  • L'argine, 1934
  • La chiesa della solitudine, 1936
  • Cosima, 1937
    Publié en français sous le titre Cosima, traduit par Jeanne Macocco, Paris, Cambourakis, coll. « Letteratura », 2021 (ISBN 978-2-36624-561-5)
  • Versi e prose giovanili, 1938
  • Il cedro del Libano. Novelle, 1939

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • L'edera. Dramma in tre atti, 1912 (adaptation du roman éponyme à la scène en collaboration avec Camillo Antona-Traversi)
    Publié en français sous le titre Le Lierre, drame en trois actes, dans Œuvres libres, mars 1928
  • La Grazia. Dramma pastorale in tre atti, 1921 (en collaboration avec Claudio Guastalla et Vincenzo Michetti).

Traduction[modifier | modifier le code]

En 1930, Grazia Deledda traduit en italien le roman Eugénie Grandet d'Honoré de Balzac pour la maison d'édition milanaise Arnoldo Mondadori Editore dans une série dirigée par Giuseppe Antonio Borgese. C'est la seule traduction réalisée par l'écrivaine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « MA GRAZIA E' NATA IL 27 O IL 28 SETTEMBRE? », sur www.portaleletterario.net (consulté le )
  2. (it) L'Universale, « L’almanacco de “il Caffè”: 150 anni fa nasceva Grazia Deledda – L'Universale editore », (consulté le )
  3. a b c d e et f Marta Savini, « Deledda, Grazia [Nuoro, Sardaigne 1871 – Rome 1936 ] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 1194.
  4. a et b « Deledda Grazia », sur Encyclopedia Universalis.
  5. (it) Emilio Cecchi, « Introduzione », dans Grazia Deledda, Romanzi e novelle, Milano, Éditions Mondadori, .
  6. (it) Vittorio Spinazzola, « Introduzione », dans Grazia Deledda, La madre, Milano, Éditions Mondadori, , p. 17.
  7. René de Ceccatty, « “ Rebelles ” italiennes », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. « La septième lauréate », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Capuana Luigi, Gli «ismi» contemporanei: verismo, simbolismo, idealismo, cosmopolitismo ed altri saggi di critica letteraria ed artistica, Catane, Giannotta, 1898.
  • Luigi Russo (it), Grazia Deledda, in I narratori, Rome, Fondazione Leonardo, 1923.
  • Attilio Momigliano, Intorno a Grazia Deledda, in Ultimi studi, Florence, La Nuova Italia, 1954.
  • Lucia Gangale, Grazia Deledda, la femme prix Nobel qui aimait la France, La Vie culturelle en 19**, revue trimestrielle en ligne, Université d'Orléans, ISSN 2777-3124.
  • Eurialo De Michelis, Grazia Deledda e il decadentismo, Florence, La Nuova Italia, 1938.
  • Emilio Cecchi, Grazia Deledda, in Prosatori e narratori, in Storia della letteratura italiana. Il Novecento, Milan, Garzanti, 1967.
  • Antonio Piromalli, Grazia Deledda, Florence, La Nuova Italia, 1968.
  • Natalino Sapegno, Prefazione a Romanzi e novelle, Milan, Mondadori, 1972.
  • Giulio Angioni, Grazia Deledda, l'antropologia positivistica e la diversità della Sardegna, dans Grazia Deledda nella cultura contemporanea, Nuoro, 1992, 299-306; Introduzione à Tradizioni popolari di Nuoro, Bibliotheca sarda, Nuoro, Ilisso, 2010.
  • Rosanna Dedola, Grazia Deledda : i luogo, gli amori, le opere, Avagliano editore, 2016
  • Marcello Fois, Quasi Grazia, Einaudi, 2016

Liens externes[modifier | modifier le code]