« Quatuor à cordes » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Cote d'Azur (discuter | contributions)
 
(27 versions intermédiaires par 18 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{homon|Quatuor à cordes (homonymie)}}
{{homon|Quatuor à cordes (homonymie)}}{{À sourcer|date=novembre 2023}}[[Fichier:Allegrakwartet.jpg|vignette|Quatuor à cordes en salle…]]
[[Fichier:Allegrakwartet.jpg|vignette|Quatuor à cordes en salle…]]
[[Fichier:AianaStringQuartePlaying.jpg|vignette|… ou dans les rues ([[San Francisco]]).]]
[[Fichier:AianaStringQuartePlaying.jpg|vignette|… ou dans les rues ([[San Francisco]]).]]
Un '''quatuor à cordes''' est, en [[musique classique]], un [[ensemble musical]] (un groupe de musiciens) composé de quatre [[Instrument à cordes|instruments à cordes]] — généralement deux [[violon]]s, un [[alto (violon)|alto]] et un [[violoncelle]]. Le quatuor à cordes est une formation majeure de la [[musique de chambre]] : parmi les nombreuses combinaisons possibles — depuis le [[duo]] au [[dixtuor]] — le quatuor est, avec le [[trio]] piano, violon, violoncelle, la formation dont le [[Répertoire (artiste)#Le répertoire d'une catégorie d'œuvre|répertoire]] est le plus étendu.
Un '''quatuor à cordes''' est, en [[musique classique]], un [[ensemble musical]] (un groupe de musiciens) composé de quatre [[Instrument à cordes|instruments à cordes]] — généralement deux [[violon]]s, un [[alto (violon)|alto]] et un [[violoncelle]]. Le quatuor à cordes est une formation majeure de la [[musique de chambre]] : parmi les nombreuses combinaisons possibles — depuis le [[duo]] au [[dixtuor]] — le quatuor est, avec le [[trio]] piano, violon, violoncelle, la formation dont le [[Répertoire (art)|répertoire]] est le plus étendu.


Un quatuor à cordes est également une [[forme musicale]] destinée à ce type de formation — plus exactement, une [[sonate]] « en [[quatuor]] ». Cette forme musicale se développe dans le cadre du [[style galant]] et sous l'influence du ''[[Divertimento (musique)|divertimento]]'' vers le milieu du {{s-|XVIII|e}}. Elle a pour origine le regroupement des [[instrument à cordes|instruments à cordes]] au sein de l'[[orchestre]], les [[contrebasse]]s se contentant de doubler les [[violoncelle]]s. Si les premiers quatuors de [[Luigi Boccherini]] sont en fait des [[symphonie]]s pour cordes, [[Karl Stamitz|Stamitz]] et [[François-Joseph Gossec|Gossec]] distinguent parmi leurs quatuors ceux qui doivent être joués à quatre de ceux qui doivent être joués par un orchestre (par exemple l'opus 14 de Stamitz est titré ''Quatuors pour orchestre'').
Un quatuor à cordes est également une [[forme musicale]] destinée à ce type de formation — plus exactement, une [[sonate]] « en [[quatuor]] ». Cette forme musicale se développe dans le cadre du [[style galant]] et sous l'influence du ''[[Divertimento (musique)|divertimento]]'' vers le milieu du {{s-|XVIII|e}}. Elle a pour origine le regroupement des [[instrument à cordes|instruments à cordes]] au sein de l'[[orchestre]], les [[contrebasse]]s se contentant de doubler les [[violoncelle]]s. Si les premiers quatuors de [[Luigi Boccherini]] sont en fait des [[symphonie]]s pour cordes, [[Karl Stamitz|Stamitz]] et [[François-Joseph Gossec|Gossec]] distinguent parmi leurs quatuors ceux qui doivent être joués à quatre de ceux qui doivent être joués par un orchestre (par exemple l'opus 14 de Stamitz est titré ''Quatuors pour orchestre'').


== Caractéristiques de la forme musicale "Quatuor à cordes" ==
== Caractéristiques de la forme musicale "Quatuor à cordes" ==
À partir de [[Joseph Haydn]], [[Mozart]] ou [[Boccherini]], le quatuor devient le genre le plus en vogue du répertoire de musique de chambre. La structure épouse dorénavant un modèle quasi-immuable en quatre [[Mouvement (musique)#Partie de composition musicale|mouvements]], qui restera une référence, bien qu'il ait été remis en question à plusieurs reprises ([[Quatuor à cordes 14 (Beethoven)|op. 131]] de [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]]). Chacun des quatre mouvements est lui-même soumis à un tempo donné et une forme musicale particulière :
À partir de [[Joseph Haydn]], [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]] ou [[Luigi Boccherini|Boccherini]], le quatuor devient le genre le plus en vogue du répertoire de musique de chambre. La structure épouse dorénavant un modèle quasi-immuable en quatre [[Mouvement (partie d'œuvre musicale)|mouvements]], qui restera une référence, bien qu'il ait été remis en question à plusieurs reprises ([[Quatuor à cordes no 14 de Beethoven|op. 131]] de [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]]). Chacun des quatre mouvements est lui-même soumis à un tempo donné et une forme musicale particulière :
* {{1er}} [[Mouvement (musique)#Partie de composition musicale|mouvement]] : tempo [[tempo#Indication du tempo|allegro]] avec une [[forme sonate]].
* {{1er|[[Mouvement (partie d'œuvre musicale)|mouvement]]}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|allegro]] avec une [[forme sonate]].
* {{2e|mouvement}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|adagio]], avec une [[structure musicale|forme]] [[lied]], une forme sonate ou une forme [[variation|thème et variations.]]
* {{2e|mouvement}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|adagio]], avec une [[Forme musicale|forme]] [[lied]], une forme sonate ou une forme [[variation|thème et variations.]]
* {{3e|mouvement}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|allegretto]], à 3 temps ou ternaire, avec une forme [[menuet]] et [[trio]], puis une forme [[scherzo]] à partir de Beethoven.
* {{3e|mouvement}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|allegretto]], à 3 temps ou ternaire, avec une forme [[menuet]] et [[trio]], puis une forme [[scherzo]] à partir de Beethoven.
* {{4e|mouvement}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|presto]] avec une forme [[rondo (musique)|rondo]], [[Forme rondo-sonate|rondo-sonate]] ou [[rondo varié]].
* {{4e|mouvement}} : tempo [[tempo#Indication du tempo|presto]] avec une forme [[rondo (musique)|rondo]], [[Forme rondo-sonate|rondo-sonate]] ou [[rondo varié]].
Ligne 20 : Ligne 19 :
On trouve déjà chez [[Giovanni Battista Sammartini|Sammartini]] des [[œuvre musicale|œuvres]] écrites pour deux violons, alto et violoncelle. Comme le rappelle [[Marc Vignal]], [[Joseph Haydn]] et [[Luigi Boccherini]] {{Citation|écrivirent, indépendamment l’un de l’autre, les premiers grands spécimens du genre qui devait rapidement dominer la musique de chambre au sens moderne, ou plutôt la symboliser : le quatuor à cordes. […] Il s’agit là d’appellations plus tardives, pas toujours utilisées avant 1800<ref>{{Article | langue = fr |auteur1 =[[Marc Vignal]] |titre =La Musique instrumentale et de chambre en France à l’époque de Mozart (1991)| périodique =Le concert des muses (CMBV) | année =[[1997]] | pages =357 | oclc =605619277|format=pdf | lire en ligne = http://philidor.cmbv.fr/content/download/492096/5307877/file/CMBV-1997-La%20musique%20instrumentale%20et%20de%20chambre.pdf | id = }}</ref>.}} En effet, au {{s-|XVIII|e}}, le terme n'est pas encore fixé. Dès 1761 Boccherini (auteur de 91 quatuors) dans son registre, indique ''sonate a quattro'' pour désigner son opus 2. Cependant, le titre de l'édition parisienne de 1767 est bien ''quartetti''. Chez Haydn, pour la même formation, l'opus 1 est encore ''divertimenti'', et ''quartetti'' n'apparaît seulement qu'avec son opus 9, en 1769.
On trouve déjà chez [[Giovanni Battista Sammartini|Sammartini]] des [[œuvre musicale|œuvres]] écrites pour deux violons, alto et violoncelle. Comme le rappelle [[Marc Vignal]], [[Joseph Haydn]] et [[Luigi Boccherini]] {{Citation|écrivirent, indépendamment l’un de l’autre, les premiers grands spécimens du genre qui devait rapidement dominer la musique de chambre au sens moderne, ou plutôt la symboliser : le quatuor à cordes. […] Il s’agit là d’appellations plus tardives, pas toujours utilisées avant 1800<ref>{{Article | langue = fr |auteur1 =[[Marc Vignal]] |titre =La Musique instrumentale et de chambre en France à l’époque de Mozart (1991)| périodique =Le concert des muses (CMBV) | année =[[1997]] | pages =357 | oclc =605619277|format=pdf | lire en ligne = http://philidor.cmbv.fr/content/download/492096/5307877/file/CMBV-1997-La%20musique%20instrumentale%20et%20de%20chambre.pdf | id = }}</ref>.}} En effet, au {{s-|XVIII|e}}, le terme n'est pas encore fixé. Dès 1761 Boccherini (auteur de 91 quatuors) dans son registre, indique ''sonate a quattro'' pour désigner son opus 2. Cependant, le titre de l'édition parisienne de 1767 est bien ''quartetti''. Chez Haydn, pour la même formation, l'opus 1 est encore ''divertimenti'', et ''quartetti'' n'apparaît seulement qu'avec son opus 9, en 1769.


Mais le mérite revient à Haydn, généralement considéré comme le père du quatuor à cordes, d'avoir développé ce [[genre musical|genre]], basé sur l'équilibre de quatre voix indépendantes, égales en importance mais fortement imbriquées, et lui donner ses lettres de noblesse ainsi qu'un [[Répertoire (artiste)#Le répertoire d'une catégorie d'œuvre|répertoire]] important ([[Liste des quatuors à cordes de Joseph Haydn|68 quatuors]])<ref>On peut voir dans le consort de violes le grand ancêtre du quatuor à cordes. En effet à partir de [[Christopher Tye]] et jusqu'à [[Henry Purcell|Purcell]] on ne peut douter que l'égalité et l'indépendance des voix ne soit totale et que le souci de la forme ne soit réalisé ; de même la hauteur de vue des œuvres et leur intimité semblent être bien le souci commun et principal des deux genres</ref>.
Mais le mérite revient à Haydn, généralement considéré comme le père du quatuor à cordes, d'avoir développé ce [[genre musical|genre]], basé sur l'équilibre de quatre voix indépendantes, égales en importance mais fortement imbriquées, et lui donner ses lettres de noblesse ainsi qu'un [[Répertoire (art)#Le répertoire d'une catégorie d'œuvre|répertoire]] important ([[Liste des quatuors à cordes de Joseph Haydn|68 quatuors]])<ref>On peut voir dans le consort de violes le grand ancêtre du quatuor à cordes. En effet à partir de [[Christopher Tye]] et jusqu'à [[Henry Purcell|Purcell]] on ne peut douter que l'égalité et l'indépendance des voix ne soit totale et que le souci de la forme ne soit réalisé ; de même la hauteur de vue des œuvres et leur intimité semblent être bien le souci commun et principal des deux genres</ref>.


Contemporain de Haydn, [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]] (auteur de 23 quatuors) admirait beaucoup ses quatuors et en a composé lui aussi. La production de Mozart consiste essentiellement en 4 cycles de quatuors où il a égalé son aîné dans les deux derniers. Les [[Quatuors dédiés à Haydn|Quatuors du troisième cycle]] sont dédiés à [[Joseph Haydn|Haydn]]. Certains portent des surnoms, comme « Le quatuor des dissonances » en ut majeur, célèbre pour les frottements harmoniques des premières mesures, ou « La Chasse » en si bémol majeur, ou encore « Le Printemps » en sol majeur. Les trois derniers sont dédiés au roi de Prusse, d'où leur surnom de « prussiens » : le violoncelle y joue un rôle prépondérant. Mozart, par son sens inné de la [[polyphonie]], a su faire chanter chaque instrument du quatuor. Cependant, le divertimento pour trio à cordes et les six [[quintette]]s à cordes — à deux altos — constituent sans doute des sommets encore plus remarquables de sa production.
Contemporain de Haydn, [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]] (auteur de 23 quatuors) admirait beaucoup ses quatuors et en a composé lui aussi. La production de Mozart consiste essentiellement en 4 cycles de quatuors où il a égalé son aîné dans les deux derniers. Les [[Quatuors dédiés à Haydn|Quatuors du troisième cycle]] sont dédiés à [[Joseph Haydn|Haydn]]. Certains portent des surnoms, comme « Le quatuor des dissonances » en ut majeur, célèbre pour les frottements harmoniques des premières mesures, ou « La Chasse » en si bémol majeur, ou encore « Le Printemps » en sol majeur. Les trois derniers sont dédiés au roi de Prusse, d'où leur surnom de « prussiens » : le violoncelle y joue un rôle prépondérant. Mozart, par son sens inné de la [[polyphonie]], a su faire chanter chaque instrument du quatuor. Cependant, le divertimento pour trio à cordes et les six [[quintette]]s à cordes — à deux altos — constituent sans doute des sommets encore plus remarquables de sa production.
Ligne 61 : Ligne 60 :


== Le quatuor à l'époque romantique ==
== Le quatuor à l'époque romantique ==
L'ombre du grand Beethoven a beaucoup pesé sur les musiciens qui l'ont suivi, dans le domaine du quatuor plus encore que dans la [[symphonie]]. [[Schumann]], [[Felix Mendelssohn|Mendelssohn]] ou [[Brahms]] ont approché ou égalé, mais pas dépassé le modèle beethovénien. Notons l'exception de [[Schubert]] (auteur de 15 quatuors), qui a trouvé dans ses trois derniers quatuors — ainsi que dans le quintette à deux violoncelles — l'expression personnelle d'un génie achevé : contemporain de Beethoven, il est mort 18 mois seulement après lui.
L'ombre du grand Beethoven a beaucoup pesé sur les musiciens qui l'ont suivi, dans le domaine du quatuor plus encore que dans la [[symphonie]]. [[Schumann]], [[Felix Mendelssohn|Mendelssohn]] ou [[Johannes Brahms|Brahms]] ont approché ou égalé, mais pas dépassé le modèle beethovénien. Notons l'exception de [[Schubert]] (auteur de 15 quatuors), qui a trouvé dans ses trois derniers quatuors — ainsi que dans le quintette à deux violoncelles — l'expression personnelle d'un génie achevé : contemporain de Beethoven, il est mort 18 mois seulement après lui.


Le quatuor est fort prisé des [[compositeur]]s [[musique romantique|romantiques]]. Il reste synonyme d'effort, de concentration et de rigueur. Pendant tout le {{s-|XIX|e}}, il reste une spécificité [[allemand]]e et [[français]]e dans une moindre mesure — notamment à la fin du siècle —, à quelques exceptions près, comme en témoigne la présence de 14 quatuors dans le catalogue de [[Antonín Dvořák]]. Les [[compositeur]]s marqués par l'esthétique wagnérienne du ''[[Gesamtkunstwerk]]'' (œuvre d'art total), la [[musique à programme]] ([[Hector Berlioz]], [[Franz Liszt]]) ou bien par le [[mouvement chromatique|chromatisme]] et la puissance orchestrale de [[Richard Wagner|Wagner]] ([[Anton Bruckner]], [[Gustav Mahler]], [[Richard Strauss]]), se désintéressent du quatuor.
Le quatuor est fort prisé des [[compositeur]]s [[musique romantique|romantiques]]. Il reste synonyme d'effort, de concentration et de rigueur. Pendant tout le {{s-|XIX|e}}, il reste une spécificité [[allemand]]e et [[français]]e dans une moindre mesure — notamment à la fin du siècle —, à quelques exceptions près, comme en témoigne la présence de 14 quatuors dans le catalogue de [[Antonín Dvořák]]. Les [[compositeur]]s marqués par l'esthétique wagnérienne du ''[[Œuvre d'art totale|Gesamtkunstwerk]]'' (œuvre d'art totale), la [[musique à programme]] ([[Hector Berlioz]], [[Franz Liszt]]) ou bien par le [[mouvement chromatique|chromatisme]] et la puissance orchestrale de [[Richard Wagner|Wagner]] ([[Anton Bruckner]], [[Gustav Mahler]], [[Richard Strauss]]), se désintéressent du quatuor.


Dans le débat qui oppose, dans la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}}, les tenants de la [[musique pure]] — [[Eduard Hanslick]], [[Johannes Brahms]] — aux défenseurs de la [[musique à programme]] — Liszt et son cercle de [[Weimar]] —, le quatuor à cordes représente pour les premiers le genre noble par excellence : l'écoute d'un quatuor est synonyme de contemplation des [[forme musicale|formes musicales]] pour elles-mêmes, par opposition à une écoute qui serait guidée par un programme poétique.
Dans le débat qui oppose, dans la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}}, les tenants de la [[musique pure]] — [[Eduard Hanslick]], [[Johannes Brahms]] — aux défenseurs de la [[musique à programme]] — Liszt et son cercle de [[Weimar]] —, le quatuor à cordes représente pour les premiers le genre noble par excellence : l'écoute d'un quatuor est synonyme de contemplation des [[forme musicale|formes musicales]] pour elles-mêmes, par opposition à une écoute qui serait guidée par un programme poétique.
Ligne 75 : Ligne 74 :


== Le quatuor à l'époque contemporaine ==
== Le quatuor à l'époque contemporaine ==
La jeune génération de l'après-guerre tente un renouvellement du quatuor — [[Olivier Messiaen]], ''Quatuor pour la fin du temps'', pour violon, violoncelle, [[clarinette]] et [[piano]], écrit en captivité dans un camp de prisonniers en [[Silésie]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]] ; [[Pierre Boulez]], ''Livre pour quatuor à cordes'' de [[1948]] avant de le reléguer parmi les pièces d'un musée des [[genre musical|genres musicaux]] appartenant à un passé révolu.
La nouvelle génération de l'après-guerre opère un renouvellement du quatuor — [[Olivier Messiaen]], ''[[Quatuor pour la fin du Temps]]'', pour violon, violoncelle, [[clarinette]] et [[piano]], écrit en captivité dans un camp de prisonniers en [[Silésie]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]] ; [[Pierre Boulez]], ''Livre pour quatuor à cordes'' de [[1948]] - avant que quelques uns d'entre eux seulement ne prétendent le reléguer parmi les pièces d'un style de [[genre musical|genres musicaux]] appartenant à un passé supposément révolu.


Les générations suivantes, marquées par la [[postmodernité]], se réintéressent au genre, dans un souci de dialoguer avec l'histoire et de renouer avec la tradition. Si [[György Ligeti]] et [[Elliott Carter]] font figure de précurseurs en ce domaine, [[Alfred Schnittke]] en [[Russie]], [[Helmut Lachenmann]] en [[Allemagne]], [[Luciano Berio]] et [[Lorenzo Ferrero]] en Italie, [[Brian Ferneyhough]] en [[Grande-Bretagne]], [[Philippe Fénelon]], [[Philippe Hersant (compositeur)|Philippe Hersant]], [[Christophe Looten]], [[Max Méreaux]] et [[Nigel Keay]] en [[France]], chacun suivant sa propre voie, semblent ne plus vouloir déroger à la règle selon laquelle tout compositeur confirmé doit se mesurer à un genre toujours réputé difficile.
Les générations suivantes, marquées par la [[postmodernité]], se réintéressent au genre, dans un souci de dialoguer avec l'histoire et de renouer avec la tradition. Si [[György Ligeti]] et [[Elliott Carter]] font figure de précurseurs en ce domaine, [[Alfred Schnittke]] en [[Russie]], [[Helmut Lachenmann]] en [[Allemagne]], [[Luciano Berio]] et [[Lorenzo Ferrero]] en Italie, [[Brian Ferneyhough]] en [[Grande-Bretagne]], [[Philippe Fénelon]], [[Philippe Hersant (compositeur)|Philippe Hersant]], [[Christophe Looten]], [[Max Méreaux]] et [[Nigel Keay]] en [[France]], chacun suivant sa propre voie, semblent ne plus vouloir déroger à la règle selon laquelle tout compositeur confirmé doit se mesurer à un genre toujours réputé difficile.
Ligne 82 : Ligne 81 :
Il existe des concours et festivals dédiés au quatuor à cordes.
Il existe des concours et festivals dédiés au quatuor à cordes.
* En France :
* En France :
** le concours international de quatuor à cordes de Bordeaux (ex Évian), organisé tous les trois ans dans le cadre du [[Grand Théâtre (Bordeaux)|Grand Théâtre de Bordeaux]]<ref>[http://quatuorabordeaux.com/ Site du concours de quatuors à cordes de Bordeaux]</ref> ;
** le concours international de quatuor à cordes de Bordeaux (ex Évian), organisé tous les trois ans dans le cadre du [[Grand-Théâtre (Bordeaux)|Grand Théâtre de Bordeaux]]<ref>[http://quatuorabordeaux.com/ Site du concours de quatuors à cordes de Bordeaux]</ref> ;
** la Biennale de quatuors à cordes de la [[cité de la musique]] à Paris, tous les deux ans ;
** la Biennale de quatuors à cordes de la [[cité de la musique]] à Paris, tous les deux ans ;
** le festival international de quatuors à cordes du Luberon, en Provence, organisé tous les ans lors de la deuxième moitié du mois d'août ;
** le [[Festival international de quatuors à cordes du Luberon]] en Provence, organisé tous les ans lors de la deuxième moitié du mois d'août ;
** le festival Quatuors à cordes en pays de Fayence, organisé tous les ans lors de la dernière semaine d'octobre ;
** le festival Quatuors à cordes en pays de Fayence, organisé tous les ans lors de la dernière semaine d'octobre ;
* En Australie :
* En Australie :
Ligne 99 : Ligne 98 :
}}
}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Sylvette Milliot | titre=Le quatuor | lieu=Paris | éditeur=Presses Universitaires de France | collection=Que sais-je ? | année=1986 | numéro d'édition=1 | pages totales=127 | isbn=978-2-13-039334-4 | isbn2=2130393349}}
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Sylvette Milliot | titre=Le quatuor | lieu=Paris | éditeur=Presses universitaires de France | collection=Que sais-je ? | année=1986 | numéro d'édition=1 | pages totales=127 | isbn=978-2-13-039334-4 | isbn2=2130393349}}
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=[[Anne Penesco]]| titre=Les instruments du quatuor| sous-titre=technique et interprétation| lieu=Paris| éditeur=La flûte de Pan| année=1986| pages totales=224| isbn=2-903267-24-3| oclc=44544277| bnf=34975155p}}
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=[[Anne Penesco]]| titre=Les instruments du quatuor| sous-titre=technique et interprétation| lieu=Paris| éditeur=La flûte de Pan| année=1986| pages totales=224| isbn=2-903267-24-3| oclc=44544277| bnf=34975155p}}
* {{Ouvrage | auteur1=[[Bernard Fournier (musicologue)|Bernard Fournier]] | titre=L'esthétique du quatuor à cordes | éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] | année=1999 | pages totales=706 | isbn=978-2-213-60507-4}}
* {{Ouvrage | auteur1=[[Bernard Fournier (musicologue)|Bernard Fournier]] | titre=L'esthétique du quatuor à cordes | éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] | année=1999 | pages totales=706 | isbn=978-2-213-60507-4}}
Ligne 116 : Ligne 115 :
* [[Instrument à cordes frottées]]
* [[Instrument à cordes frottées]]
* [[Liste de quatuors à cordes]]
* [[Liste de quatuors à cordes]]
* [[Répertoire pour instrument à cordes]]
* [[José Teixidor y Barceló]]
* [[José Teixidor y Barceló]]


{{Portail|musique classique}}
{{Portail|musique classique|classicisme}}


[[Catégorie:Quatuor à cordes| ]]
[[Catégorie:Genre musical classique]]
[[Catégorie:Genre musical classique]]
[[Catégorie:Quatuor à cordes (ensemble)|*]]
[[Catégorie:Quatuor à cordes (ensemble)|*]]

Dernière version du 4 mars 2024 à 18:29

Quatuor à cordes en salle…
… ou dans les rues (San Francisco).

Un quatuor à cordes est, en musique classique, un ensemble musical (un groupe de musiciens) composé de quatre instruments à cordes — généralement deux violons, un alto et un violoncelle. Le quatuor à cordes est une formation majeure de la musique de chambre : parmi les nombreuses combinaisons possibles — depuis le duo au dixtuor — le quatuor est, avec le trio piano, violon, violoncelle, la formation dont le répertoire est le plus étendu.

Un quatuor à cordes est également une forme musicale destinée à ce type de formation — plus exactement, une sonate « en quatuor ». Cette forme musicale se développe dans le cadre du style galant et sous l'influence du divertimento vers le milieu du XVIIIe siècle. Elle a pour origine le regroupement des instruments à cordes au sein de l'orchestre, les contrebasses se contentant de doubler les violoncelles. Si les premiers quatuors de Luigi Boccherini sont en fait des symphonies pour cordes, Stamitz et Gossec distinguent parmi leurs quatuors ceux qui doivent être joués à quatre de ceux qui doivent être joués par un orchestre (par exemple l'opus 14 de Stamitz est titré Quatuors pour orchestre).

Caractéristiques de la forme musicale "Quatuor à cordes"[modifier | modifier le code]

À partir de Joseph Haydn, Mozart ou Boccherini, le quatuor devient le genre le plus en vogue du répertoire de musique de chambre. La structure épouse dorénavant un modèle quasi-immuable en quatre mouvements, qui restera une référence, bien qu'il ait été remis en question à plusieurs reprises (op. 131 de Beethoven). Chacun des quatre mouvements est lui-même soumis à un tempo donné et une forme musicale particulière :

Le contrepoint à quatre parties permet de faire entendre toutes les harmonies sans doublure superflue afin d'obtenir l'équilibre des voix et une grande homogénéité de timbre.

« Nous entendons discuter quatre personnes intelligentes, nous pensons saisir des morceaux de leur conversation tout en découvrant quelque chose des spécificités des instruments. »

— Lettre de Wolfgang von Goethe à Friedrich Zelter

Le quatuor à l'époque classique[modifier | modifier le code]

On trouve déjà chez Sammartini des œuvres écrites pour deux violons, alto et violoncelle. Comme le rappelle Marc Vignal, Joseph Haydn et Luigi Boccherini « écrivirent, indépendamment l’un de l’autre, les premiers grands spécimens du genre qui devait rapidement dominer la musique de chambre au sens moderne, ou plutôt la symboliser : le quatuor à cordes. […] Il s’agit là d’appellations plus tardives, pas toujours utilisées avant 1800[1]. » En effet, au XVIIIe siècle, le terme n'est pas encore fixé. Dès 1761 Boccherini (auteur de 91 quatuors) dans son registre, indique sonate a quattro pour désigner son opus 2. Cependant, le titre de l'édition parisienne de 1767 est bien quartetti. Chez Haydn, pour la même formation, l'opus 1 est encore divertimenti, et quartetti n'apparaît seulement qu'avec son opus 9, en 1769.

Mais le mérite revient à Haydn, généralement considéré comme le père du quatuor à cordes, d'avoir développé ce genre, basé sur l'équilibre de quatre voix indépendantes, égales en importance mais fortement imbriquées, et lui donner ses lettres de noblesse ainsi qu'un répertoire important (68 quatuors)[2].

Contemporain de Haydn, Mozart (auteur de 23 quatuors) admirait beaucoup ses quatuors et en a composé lui aussi. La production de Mozart consiste essentiellement en 4 cycles de quatuors où il a égalé son aîné dans les deux derniers. Les Quatuors du troisième cycle sont dédiés à Haydn. Certains portent des surnoms, comme « Le quatuor des dissonances » en ut majeur, célèbre pour les frottements harmoniques des premières mesures, ou « La Chasse » en si bémol majeur, ou encore « Le Printemps » en sol majeur. Les trois derniers sont dédiés au roi de Prusse, d'où leur surnom de « prussiens » : le violoncelle y joue un rôle prépondérant. Mozart, par son sens inné de la polyphonie, a su faire chanter chaque instrument du quatuor. Cependant, le divertimento pour trio à cordes et les six quintettes à cordes — à deux altos — constituent sans doute des sommets encore plus remarquables de sa production.

Naissance du quatuor à cordes – période 1761–1775
année Boccherini
(91 quatuors)
Haydn
(68 quatuors)
Mozart
(23 quatuors)
autres compositeurs notes
1761 6 quatuors opus 2 Boccherini a 18 ans.
1767 pub. op. 2 à Paris chez Bailleux
1768 Baudron, 6 quatuors opus 3 ; Richter, 6 quatuors opus 5 (composés en 1757 et pub. 1768 et 1772) Les quatuors de Baudron sont considérés comme les premiers composés par un Français[3]
1769 6 quatuors opus 8 6 quatuors Hob.III.19-24, et pub. op 9 à Paris chez Huberty en 1772 Haydn a 38 ans.
1770 6 quatuors opus 9 Quatuor no 1 K. 80 Gossec, 6 quatuors opus 14,
Vachon[4], 6 quatuors opus 5 (composés avant)
Mozart a 14 ans. Le Rondo finale est plus tardif et ajouté en 1772 ou l'année suivante. J. et B. Massin notent qu'il s'agirait d'une des premières œuvres écrites « d'abord pour sa propre joie... pour lui-même » et considèrent que le modèle est ceux de Sammartini et – entre parenthèses – « un peu aussi ceux de Boccherini »[5]. Chez Gossec, dans l’op. 14, le premier violon peut être substitué à la flûte.
1771 6 quatuors opus 17 Gossec, 6 quatuors opus 15,
Vachon, 6 quatuors opus 6 et 7
1772 6 quartettini opus 15 et pub. op. 9 6 quatuors opus 20 Quatuors milanais, K. 155-160 Gossec : pub. op. 15 en février Mozart a 16 ans. Les quatuors de Mozart restent inédits.
1773 6 quintettini opus 17 pub. op 17 à Paris Quatuors viennois, K. 168-173 Davaux, 6 quatuors opus 6[6],
Rigel, 6 quatuors dialogués opus 10
Les Mozart restent inédits. Davaux († 1822) compose une vingtaine de quatuors. Seul opus de Rigel consacré au quatuor, œuvre d'envergure et de grande richesse.
1774 6 quintettini opus 19 pub. op 20 à Paris Canales, 6 quatuors opus 1,
Brunetti, 6 quatuors opus 2 et 3 ,
Vachon, opus 9 (perdu)
L'opus de Canales est le premier du genre publié à Madrid. Les quatuors de Brunetti restent inédits et ceux de José Teixidor y Barceló ne paraissent qu'en 1801. Vachon : opus suivant no 11 (1782).
1775 6 quartettini opus 22 Brunetti, 6 quatuors opus 4 Haydn ne revient au quatuor qu'avec l'opus 33 en 1781 et l'opus 50 en 1787, deux ans après la dédicace des quatuors de Mozart à Haydn. Les Brunetti restent inédits.
total de la période 42 18 13

Les 16 quatuors de Beethoven[modifier | modifier le code]

Ludwig van Beethoven (auteur de 16 quatuors) n'a abordé le quatuor que peu avant ses 30 ans, âge auquel il a publié un premier recueil de six quatuors (opus 18 no 1, no 2, no 3, no 4, no 5 et no 6). Ils témoignent d'une parfaite maîtrise de l'écriture, mais demeurent, stylistiquement, dans l'ombre de Haydn. La révolution interviendra avec les trois quatuors « Razumovski » (opus 59 no 1, no 2, no 3). Beethoven y fait exploser le moule classique comme il l'avait fait dans le domaine des sonates pour piano : il étire les formes, pousse les développements, les nuances, les graves et les aigus, et les répétitions jusqu'à l'exaspération. Il atteint la plénitude de sa deuxième période créatrice avec l'opus 74 « les Harpes ». Une seconde rupture intervient avec l'opus 95 « Serioso », âpre et même abrupt. Plus court, plus concentré que les précédents, la modernité de ce quatuor surprend nos oreilles aujourd'hui encore. Il faudra attendre Bartók pour entendre quelque chose de plus moderne dans le domaine du quatuor. Les derniers quatuors sont autant de chefs-d'œuvre : c'est à eux qu'il a consacré l'essentiel de ses dernières années, après avoir achevé la 9e symphonie, muré dans la solitude et la surdité. Wagner disait de ces quatuors qu'il ne faudrait pas les jouer en public, car ils sont l'expression d'une grande souffrance. Le fait est, pour les interprètes comme pour le public, qu'il ne faut pas aborder ces chefs-d'œuvre insurpassables sans préparation.

Le quatuor à l'époque romantique[modifier | modifier le code]

L'ombre du grand Beethoven a beaucoup pesé sur les musiciens qui l'ont suivi, dans le domaine du quatuor plus encore que dans la symphonie. Schumann, Mendelssohn ou Brahms ont approché ou égalé, mais pas dépassé le modèle beethovénien. Notons l'exception de Schubert (auteur de 15 quatuors), qui a trouvé dans ses trois derniers quatuors — ainsi que dans le quintette à deux violoncelles — l'expression personnelle d'un génie achevé : contemporain de Beethoven, il est mort 18 mois seulement après lui.

Le quatuor est fort prisé des compositeurs romantiques. Il reste synonyme d'effort, de concentration et de rigueur. Pendant tout le XIXe siècle, il reste une spécificité allemande et française dans une moindre mesure — notamment à la fin du siècle —, à quelques exceptions près, comme en témoigne la présence de 14 quatuors dans le catalogue de Antonín Dvořák. Les compositeurs marqués par l'esthétique wagnérienne du Gesamtkunstwerk (œuvre d'art totale), la musique à programme (Hector Berlioz, Franz Liszt) ou bien par le chromatisme et la puissance orchestrale de Wagner (Anton Bruckner, Gustav Mahler, Richard Strauss), se désintéressent du quatuor.

Dans le débat qui oppose, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les tenants de la musique pureEduard Hanslick, Johannes Brahms — aux défenseurs de la musique à programme — Liszt et son cercle de Weimar —, le quatuor à cordes représente pour les premiers le genre noble par excellence : l'écoute d'un quatuor est synonyme de contemplation des formes musicales pour elles-mêmes, par opposition à une écoute qui serait guidée par un programme poétique.

Le quatuor à l'époque moderne[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, le quatuor à cordes est pour certains compositeurs, tels Arnold Schönberg, Alban Berg, Anton Webern, Maurice Ravel, Béla Bartók, Claude Debussy, synonyme d'expérimentation, d'étape dans la recherche d'un idéal en matière de composition musicale, à tel point que le critique musical contemporain Dominique Jameux a parlé de laboratoire de formes. Le quatuor op.121 de Gabriel Fauré (1924) est l'œuvre d'un musicien désireux de parachever sa longue carrière de compositeur par un chef-d'œuvre de pureté et d'ascétisme. Il s'agit dans ces derniers cas d'œuvres essentiellement isolées même si elles sont souvent d'une importance capitale dans l'histoire de la musique.

Au contraire, Darius Milhaud (auteur de 18 quatuors), Heitor Villa-Lobos (auteur de 17 quatuors), et surtout Dmitri Chostakovitch (auteur de 15 quatuors), ont par l'importance et la qualité de leur cycle, contribué à renouveler la tradition de cette forme musicale.

On doit également citer les quatuors de Vincent d'Indy, Albéric Magnard, Leoš Janáček, Benjamin Britten, Paul Hindemith, Georges Enesco, Bohuslav Martinů, Alexandre Tansman, Marcel Mihalovici, etc.

Le quatuor à l'époque contemporaine[modifier | modifier le code]

La nouvelle génération de l'après-guerre opère un renouvellement du quatuor — Olivier Messiaen, Quatuor pour la fin du Temps, pour violon, violoncelle, clarinette et piano, écrit en captivité dans un camp de prisonniers en Silésie durant la Seconde Guerre mondiale ; Pierre Boulez, Livre pour quatuor à cordes de 1948 - avant que quelques uns d'entre eux seulement ne prétendent le reléguer parmi les pièces d'un style de genres musicaux appartenant à un passé supposément révolu.

Les générations suivantes, marquées par la postmodernité, se réintéressent au genre, dans un souci de dialoguer avec l'histoire et de renouer avec la tradition. Si György Ligeti et Elliott Carter font figure de précurseurs en ce domaine, Alfred Schnittke en Russie, Helmut Lachenmann en Allemagne, Luciano Berio et Lorenzo Ferrero en Italie, Brian Ferneyhough en Grande-Bretagne, Philippe Fénelon, Philippe Hersant, Christophe Looten, Max Méreaux et Nigel Keay en France, chacun suivant sa propre voie, semblent ne plus vouloir déroger à la règle selon laquelle tout compositeur confirmé doit se mesurer à un genre toujours réputé difficile.

Concours et festivals[modifier | modifier le code]

Il existe des concours et festivals dédiés au quatuor à cordes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marc Vignal, « La Musique instrumentale et de chambre en France à l’époque de Mozart (1991) », Le concert des muses (CMBV),‎ , p. 357 (OCLC 605619277, lire en ligne [PDF])
  2. On peut voir dans le consort de violes le grand ancêtre du quatuor à cordes. En effet à partir de Christopher Tye et jusqu'à Purcell on ne peut douter que l'égalité et l'indépendance des voix ne soit totale et que le souci de la forme ne soit réalisé ; de même la hauteur de vue des œuvres et leur intimité semblent être bien le souci commun et principal des deux genres
  3. Vignal 2005, p. 73.
  4. Vachon (1731–1803), après avoir été au service du prince Conti (1761), il est d'abord soliste aux concerts Spirituels. Après un séjour à Londres, il entre au service de Frédéric-Guillaume II de Prusse vers 1784, puis de Frédéric-Guillaume III. Bien que violoniste, il joue aussi du violoncelle.
  5. Jean Massin et Brigitte Massin, Mozart, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », (1re éd. 1959), 1202 p. (ISBN 2-213-00309-2, OCLC 492707144), p. 634.
  6. Patricia Courché-Savarit, Jean-Baptiste Davaux (1742-1822), les Six quatuors à cordes opus 6 (1773) : genèse et diffusion d'une œuvre : essai d'édition critique, Rouen, Mémoire de Maîtrise, , 252 p. (OCLC 467005696)
  7. Site du concours de quatuors à cordes de Bordeaux

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]