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Les '''paresseux''' sont des [[mammifère]]s [[arboricole]]s d'[[Amérique du Sud]] et d'[[Amérique centrale]] qui constituent le [[sous-ordre]] des '''''Folivora'''''<ref>{{article| langue=en| auteur1=Frédéric Delsuc| auteur2=François M. Ctzeflis| auteur3=Michael J. Stanhope| auteur4=Emmanuel J. P. Douzery| titre=The evolution of armadillos, anteaters and sloths depicted by nuclear and mitochondrial phylogenies: implications for the status of the enigmatic fossil ''Eurotamandua''| périodique=Proceedings of the [[Royal Society]] of London| série=B (Biological Sciences)| volume=268| numéro=1476| date=7 août 2001| pages=1605-1615| doi=10.1098/rspb.2001.1702| lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/halsde-00192975/document| format=pdf}}.</ref>. Ce sont des animaux de taille moyenne au mode de vie original : ils sont presque toujours suspendus à l'envers dans les arbres et se déplacent avec lenteur. Ils possèdent de longues [[Griffe (anatomie)|griffes]]. Les paresseux de la [[famille (biologie)|famille]] des ''[[Bradypus]]'' sont aussi appelés « aïs », chacun de leurs membres se terminant par trois doigts griffus, ce qui les distingue des ''[[Choloepus]]'', de la famille des ''[[Megalonychidae]]'', qui ne présentent que deux griffes à chaque main.
Les '''paresseux''' sont des [[mammifère]]s [[arboricole]]s d'[[Amérique du Sud]] et d'[[Amérique centrale]] qui constituent le [[sous-ordre]] des '''''Folivora'''''<ref>{{article| langue=en| auteur1=Frédéric Delsuc| auteur2=François M. Ctzeflis| auteur3=Michael J. Stanhope| auteur4=Emmanuel J. P. Douzery| titre=The evolution of armadillos, anteaters and sloths depicted by nuclear and mitochondrial phylogenies: implications for the status of the enigmatic fossil ''Eurotamandua''| périodique=Proceedings of the [[Royal Society]] of London| série=B (Biological Sciences)| volume=268| numéro=1476| date=7 août 2001| pages=1605-1615| doi=10.1098/rspb.2001.1702| lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/halsde-00192975/document| format=pdf}}.</ref>. Ce sont des animaux de taille moyenne au mode de vie original : ils sont presque toujours suspendus à l'envers dans les arbres et se déplacent avec lenteur. Ils possèdent de longues [[Griffe (anatomie)|griffes]]. Les paresseux du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Bradypus]]'' sont aussi appelés « aïs », chacun de leurs membres se terminant par trois doigts griffus, ce qui les distingue des paresseux du genre ''[[Choloepus]]'', de la famille des ''[[Megalonychidae]]'', qui ne présentent que deux griffes à chaque main.


Outre les six espèces vivant actuellement, on connaît quatre [[taxon éteint|espèces éteintes]] de [[Paresseux terrestre|paresseux géants]] qui vivaient en Amérique. Les fossiles de trois d'entre elles ont été trouvés dans l'[[asphalte]] des [[La Brea Tar Pits|puits de goudron de ''Rancho La Brea'']]<ref>{{Lien web | éditeur = America dreamz | url = http://www.america-dreamz.com/californie/paysages/l-a/la_brea_tar_pits.php | titre = La Brea Tar Pits}}. Fossiles de l’époque glaciaire.</ref> qui abrite des [[fossile]]s récents de la dernière [[glaciation|ère glaciaire]] ({{unité|-40000 à -10000 ans}}).
Outre les six espèces vivant actuellement, on connaît quatre [[taxon éteint|espèces éteintes]] de [[Paresseux terrestre|paresseux géants]] qui vivaient en Amérique. Les fossiles de trois d'entre elles ont été trouvés dans l'[[asphalte]] des [[La Brea Tar Pits|puits de goudron de ''Rancho La Brea'']]<ref>{{Lien web | éditeur = America dreamz | url = http://www.america-dreamz.com/californie/paysages/l-a/la_brea_tar_pits.php | titre = La Brea Tar Pits}}. Fossiles de l’époque glaciaire.</ref> qui abrite des [[fossile]]s récents de la dernière [[glaciation|ère glaciaire]] ({{unité|-40000 à -10000 ans}}).
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== Taxonomie et systématique ==
== Taxonomie et systématique ==


Avant la création du [[Super-ordre (biologie)|super-ordre]] des [[Xenarthra|xénarthres]], on les classait dans l'ancien ordre des [[Édenté (animal)|édenté]]s, famille des édentés tardigrades, à face plate, par opposition aux édentés ordinaires, à museau long et pointu<ref>Page 166 ''Les édentés tardigrades'', dans [[Henri Milne Edwards]], ''[https://books.google.fr/books?id=yn0RC-ZAg9QC&dq=%C3%A9dent%C3%A9s+tardigrades&hl=fr&source=gbs_navlinks_s Elémens de zoologie: ou leçons sur l'anatomie, la physiologie, la classification et les mœurs des animaux]'', 1841.</ref>{{,}}<ref>{{CNRTL|Tardigrade}}</ref>. Le sous-ordre des ''Folivora'' (Delsuc [[et al.]], 2001) est également nommé ''Phyllophaga'' (Owen, 1842).
Avant la création du [[Super-ordre (biologie)|super-ordre]] des [[Xenarthra|xénarthres]], on les classait dans l'ancien ordre des [[Edentata|édenté]]s, famille des édentés tardigrades, à face plate, par opposition aux édentés ordinaires, à museau long et pointu<ref>Page 166 ''Les édentés tardigrades'', dans [[Henri Milne Edwards]], ''[https://books.google.fr/books?id=yn0RC-ZAg9QC&dq=%C3%A9dent%C3%A9s+tardigrades&hl=fr&source=gbs_navlinks_s Elémens de zoologie: ou leçons sur l'anatomie, la physiologie, la classification et les mœurs des animaux]'', 1841.</ref>{{,}}<ref>{{CNRTL|Tardigrade}}</ref>. Le sous-ordre des ''Folivora'' (Delsuc [[et al.]], 2001) est également nommé ''Phyllophaga'' (Owen, 1842).


Les espèces de paresseux (appelés aussi aïs ou unaus) recensées à ce jour sont réparties en deux familles :
Les espèces de paresseux (appelés aussi aïs ou unaus) recensées à ce jour sont réparties en deux familles :
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== Biologie ==
== Biologie ==
Ils possèdent 18 dents à croissance continue (en général 10 en haut et 8 en bas<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr.|auteur1=Brice Rotureau|titre=Histoire naturelle des paresseux|passage=44|éditeur=CNRS Editions|date=2006|pages totales=99|isbn=9782271064653|lire en ligne=https://www.cnrseditions.fr/catalogue/biologie-et-sante/histoire-naturelle-des-paresseux/}}</ref>) au total ([[canine]]s et [[prémolaire]]s<ref name=":1" />) qui leur servent à mâcher des feuilles.
Ils possèdent au total 18 dents (en général 10 en haut et 8 en bas<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr.|auteur1=Brice Rotureau|titre=Histoire naturelle des paresseux|passage=44|éditeur=CNRS Editions|date=2006|pages totales=99|isbn=9782271064653|lire en ligne=https://www.cnrseditions.fr/catalogue/biologie-et-sante/histoire-naturelle-des-paresseux/}}.</ref>) à croissance continue, [[canine]]s et [[prémolaire]]s<ref name=":1" />, qui leur servent à mâcher des feuilles.


Leur [[métabolisme]], deux fois inférieur à celui des autres mammifères, leur procure une température qui varie de 23 à {{unité |32|°C}} au cours de la journée, impliquant une [[poïkilothermie]] au moins partielle<ref>{{lien web|url = https://peerj.com/articles/5600/ |titre=The metabolic response of the Bradypus sloth to temperature}}{{en}}</ref>. La couleur du pelage, verdâtre, est due à la présence de [[Symbiose|symbiotes]] chlorophylliens<ref>[[Anna Antoinette Weber-van Bosse]], ''Étude sur les algues parasites des paresseux'' (1887)</ref>, des [[cyanobactérie]]s (''Cyanoderma bradypii''<ref>{{AlgaeBASE espèce |54956 |''Cyanoderma bradypii''}}</ref> ou ''Cyanoderma choloepi'') et des [[chlorophyceae|algues vertes]] (''[[Trichophilus welckeri]]''<ref>{{AlgaeBASE espèce |64719|''Trichophilus welckeri''}}</ref>). Le paresseux possède quelques prédateurs, principalement le [[jaguar]], l'[[ocelot]] et l'[[aigle harpie]] (''Harpia harpyja''). Ainsi, chez le ''[[Paresseux à gorge brune|Bradypus variegatus]]'', le sol est, et de loin, le lieu de sa plus grande vulnérabilité, cette espèce ne descend pour faire ses besoins qu'une fois par semaine, et se libère alors de plus d'un tiers de son poids. Ce mode de vie assez remarquable est dû aux feuilles coriaces que le ''Bradypus variegatus'' mange, qui entraînent une digestion particulièrement lente<ref>[http://www.krissnature.net/article-13554312.html ''Article sur le paresseux'', sur ''www.krissnature.net'']</ref>.
Leur [[métabolisme]], deux fois inférieur à celui des autres mammifères, leur procure une température qui varie de {{unité|23 à 32 °C}} au cours de la journée, impliquant une [[poïkilothermie]] au moins partielle<ref>{{lien web|url = https://peerj.com/articles/5600/ |titre=The metabolic response of the Bradypus sloth to temperature}}{{en}}.</ref>. La couleur du pelage, verdâtre, est due à la présence de [[Symbiose|symbiotes]] chlorophylliens<ref>[[Anna Antoinette Weber-van Bosse]], ''Étude sur les algues parasites des paresseux'' (1887).</ref>, des [[cyanobactérie]]s (''Cyanoderma bradypii''<ref>{{AlgaeBASE espèce |54956 |''Cyanoderma bradypii''}}.</ref> ou ''Cyanoderma choloepi'') et des [[chlorophyceae|algues vertes]] (''[[Trichophilus welckeri]]''<ref>{{AlgaeBASE espèce |64719|''Trichophilus welckeri''}}.</ref>). Le paresseux possède quelques prédateurs, principalement le [[jaguar]], l'[[ocelot]] et l'[[aigle harpie]] (''Harpia harpyja''). Ainsi, chez le ''[[Paresseux à gorge brune|Bradypus variegatus]]'', le sol est, et de loin, le lieu de sa plus grande vulnérabilité, cette espèce ne descend pour faire ses besoins qu'une fois par semaine, et se libère alors de plus d'un tiers de son poids. Ce mode de vie assez remarquable est dû aux feuilles coriaces que le ''Bradypus variegatus'' mange, qui entraînent une digestion particulièrement lente<ref>[http://www.krissnature.net/article-13554312.html ''Article sur le paresseux'', sur ''www.krissnature.net''].</ref>.


Il se déplace très lentement : moins de {{unité|10|m}} à la minute dans les arbres (soit {{unité|0.6|km/h}})<ref>[http://www2.ville.montreal.qc.ca/cgi-bin/biodome/fiche_f.cgi?nom=&phylum=&ordre=&famille=&classe=Mammif%E8res&ecosys=&index=12 Biodôme de Montréal]</ref>. En fait, cette lenteur est son meilleur camouflage ; il échappe ainsi à la vue perçante de ses prédateurs. Certaines études ont montré qu'il dort environ 12 heures par jour<ref>A. Vyssotski & N. Rattenborg, in Biology Letters, Sleeping outside the box: electroencephalographic measures of sleep in sloths inhabiting a rainforest - http://publishing.royalsociety.org/media/rsbl20080203.pdf</ref>. Le paresseux est incapable de sauter et ne voit pas très loin<ref>{{Article|langue=en-US|titre=Why you shouldn't handle wild sloths|périodique=The Sloth Institute|date=2015-03-09|lire en ligne=http://www.theslothinstitutecostarica.org/good-advice-why-you-shouldnt-handle-wild-sloths/|consulté le=2018-11-20}}</ref>.
Il se déplace très lentement : moins de {{unité|10 m}} à la minute dans les arbres (soit {{unité|0,6 km/h}})<ref>[http://www2.ville.montreal.qc.ca/cgi-bin/biodome/fiche_f.cgi?nom=&phylum=&ordre=&famille=&classe=Mammif%E8res&ecosys=&index=12 Biodôme de Montréal].</ref>. En fait, cette lenteur est son meilleur camouflage ; il échappe ainsi à la vue perçante de ses prédateurs. Certaines études ont montré qu'il dort environ 12 heures par jour<ref>A. Vyssotski & N. Rattenborg, in Biology Letters, Sleeping outside the box: electroencephalographic measures of sleep in sloths inhabiting a rainforest - http://publishing.royalsociety.org/media/rsbl20080203.pdf.</ref>. Le paresseux est incapable de sauter et ne voit pas très loin<ref>{{Article|langue=en-US|titre=Why you shouldn't handle wild sloths|périodique=The Sloth Institute|date=2015-03-09|lire en ligne=http://www.theslothinstitutecostarica.org/good-advice-why-you-shouldnt-handle-wild-sloths/|consulté le=2018-11-20}}.</ref>.


Autre caractéristique intéressante, le cou du paresseux comporte huit à neuf vertèbres cervicales ce qui lui permet d'effectuer des rotations de la tête sur près de {{nb|270 degrés}}. Le paresseux a une espérance de vie d'environ {{nobr|30 à}} {{nb|50 ans}}<ref>Fiche Radio Canada</ref>. Le paresseux (''Bradypus'', aï en français) est solitaire, il ne s'accouple que tous les deux ans environ. La femelle donne naissance à un seul petit au bout d'une gestation d'environ {{nb|6 mois}} ; le petit pèse alors 200-{{unité |250|g}}. Au bout de {{nb|6 mois}}, la mère le délaisse, mais le petit la suit encore jusqu'à l'âge d'un an pour s'en séparer définitivement ensuite<ref name= Mark_Wrainwright>Mark Wainwright, ''The mammals of Costa Rica'', 2007.</ref>.
Autre caractéristique, le cou du paresseux comporte huit à neuf vertèbres cervicales ce qui lui permet d'effectuer des rotations de la tête sur près de {{unité|270°}}. Le paresseux a une espérance de vie d'environ {{unité|30 à 50 ans}}<ref>Fiche Radio Canada.</ref>. Le paresseux (''Bradypus'', « aï » en français) est solitaire, il ne s'accouple que tous les deux ans environ. La femelle donne naissance à un seul petit au bout d'une gestation d'environ six mois ; le petit pèse alors {{unité|200 à 250 g}}. Au bout de six mois la mère le délaisse, mais le petit la suit encore jusqu'à l'âge d'un an pour s'en séparer définitivement ensuite<ref name= Mark_Wrainwright>Mark Wainwright, ''The mammals of Costa Rica'', 2007.</ref>.


On les rencontre très fréquemment dans tout le [[Costa Rica]], jusqu'à une altitude de {{unité |2400|m}}<ref name= Mark_Wrainwright />.
On les rencontre très fréquemment dans tout le [[Costa Rica]], jusqu'à une altitude de {{unité |2400 m}}<ref name= Mark_Wrainwright />.


En Guyane, l'aï est le réservoir principal du protozoaire ''[[Leishmania braziliensis]] guyanensis'', responsable de [[leishmaniose]]s cutanées du type '''espundia''' (la transmission s'effectue par un [[phlébotome]] (''[[Lutzomyia umbratilis]]'')<ref>B. Carme et al., [http://www.actu-pharo.com/223-231_-_synthese.pdf ''Parasitose humaine et mammifères sauvages en Guyane française''], p. 227.</ref>.
En Guyane, l'aï est le réservoir principal du protozoaire ''[[Leishmania braziliensis]] guyanensis'', responsable de [[leishmaniose]]s cutanées du type ''espundia'' ; la transmission s'effectue par un [[phlébotome]] (''[[Lutzomyia umbratilis]]'')<ref>B. Carme et al., [http://www.actu-pharo.com/223-231_-_synthese.pdf ''Parasitose humaine et mammifères sauvages en Guyane française''], p. 227.</ref>.


== Mythe ==
== Mythe et culture populaire ==
Le paresseux fait partie des mythes fondateurs dans certaines populations d'[[Amérique du Sud]], soit ancêtre de l'espèce humaine, soit transformation de l'homme en ces animaux des suites d'une mauvaise action. Ce mythe a été étudié par l'anthropologue français [[Claude Lévi-Strauss]] dans son ouvrage ''La Potière jalouse'' en 1985. Dans la littérature, il est évoqué par l'écrivain chilien [[Luis Sepúlveda]] dans son roman ''Le Vieux qui lisait des romans d'amour'' en 1992.
Le paresseux fait partie des mythes fondateurs dans certaines populations d'[[Amérique du Sud]], soit ancêtre de l'espèce humaine, soit transformation de l'homme en ces animaux des suites d'une mauvaise action. Ce mythe a été étudié par l'anthropologue français [[Claude Lévi-Strauss]] dans son ouvrage ''La Potière jalouse'' en 1985. Dans la littérature, il est évoqué par l'écrivain chilien [[Luis Sepúlveda]] dans son roman ''Le Vieux qui lisait des romans d'amour'' en 1992.


Dans la saga littéraire [[Harry Potter]], la [[Cerveau|cervelle]] de paresseux peut être utilisée comme ingrédient de [[potion]]. Il existe notamment une figure de [[Quidditch]] appelée "Roulade du paresseux".
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== Conservation de l'espèce ==
Actuellement, la principale menace pour le paresseux est l'activité humaine, car celui-ci en fait commerce<ref name=":0">{{Chapitre|langue=pt|titre chapitre=Folivora|titre ouvrage=Wikipédia, a enciclopédia livre|date=2018-12-11|lire en ligne=https://pt.wikipedia.org/w/index.php?title=Folivora&oldid=53802751|consulté le=2019-02-19}}.</ref>.


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== Conservation ==
L'impact néfaste de l'être humain sur l'espèce est d'autant plus important avec l'accélération de la déforestation, qui oblige le paresseux à se déplacer au sol vers d'autres zones habitables et l'expose aux prédateurs<ref name=":0" />.
Actuellement, la principale menace pour les paresseux est l'activité humaine, notamment en raison de leur commerce. L'impact néfaste des humains s'accroît avec l'accélération de la déforestation, qui oblige les paresseux à se déplacer au sol vers d'autres zones habitables et les expose aux prédateurs<ref name=":0">{{lien web|titre=Sloths: Hottest-Selling Animal in Colombia's Illegal Pet Trade |url=https://abcnews.go.com/International/hottest-selling-animal-colombias-illegal-exotic-pet-trade/story?id=19172620 |website=ABC News |date=2013-05-29 |consulté le=2017-12-02 |archive-url=https://web.archive.org/web/20200706131424/https://abcnews.go.com/International/hottest-selling-animal-colombias-illegal-exotic-pet-trade/story?id=19172620 |archive-date=6 July 2020 }}</ref>.


Le paresseux de la famille des [[Bradypus|Bradypodidae]] est très recherché comme animal de compagnie. Cependant son métabolisme lent adapté au mode de vie dans la forêt se montre très vulnérable à certaines maladies qui provoquent une surmortalité des paresseux en captivité<ref name=":0" />.
Les paresseux de la famille des [[Bradypus|Bradypodidae]] sont très recherchés comme animaux de compagnie. Cependant leur métabolisme lent {{incise|adapté au mode de vie dans la forêt}} les rend très vulnérables à certaines maladies, qui provoquent une surmortalité des paresseux en captivité. Les paresseux de la famille des [[Megalonychidae]] ne sont pas valorisés comme animaux de compagnie en raison de leur tempérament agressif et de leurs dents pointues<ref name=":0" />.

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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
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=== Autres liens externes ===
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Pour les articles homonymes, voir paresse.

Folivora

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Cet article concerne les mammifères autrefois classés dans les édentés tardigrades. Pour les petits organismes appelés oursons d'eau ou tardigrades, voir Tardigrada.

Folivora
Description de cette image, également commentée ci-après
Bradypus variegatus.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Placentalia
Super-ordre Xenarthra
Ordre Pilosa

Sous-ordre

Folivora
Delsuc et al., 2001

Familles de rang inférieur

Les paresseux sont des mammifères arboricoles d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale qui constituent le sous-ordre des Folivora[1]. Ce sont des animaux de taille moyenne au mode de vie original : ils sont presque toujours suspendus à l'envers dans les arbres et se déplacent avec lenteur. Ils possèdent de longues griffes. Les paresseux du genre Bradypus sont aussi appelés « aïs », chacun de leurs membres se terminant par trois doigts griffus, ce qui les distingue des paresseux du genre Choloepus, de la famille des Megalonychidae, qui ne présentent que deux griffes à chaque main.

Outre les six espèces vivant actuellement, on connaît quatre espèces éteintes de paresseux géants qui vivaient en Amérique. Les fossiles de trois d'entre elles ont été trouvés dans l'asphalte des puits de goudron de Rancho La Brea[2] qui abrite des fossiles récents de la dernière ère glaciaire (−40 000 à −10 000 ans).

Il ne faut pas les confondre avec le « paresseux australien », un autre nom donné au koala, mammifère marsupial.

Taxonomie et systématique[modifier | modifier le code]

Avant la création du super-ordre des xénarthres, on les classait dans l'ancien ordre des édentés, famille des édentés tardigrades, à face plate, par opposition aux édentés ordinaires, à museau long et pointu[3],[4]. Le sous-ordre des Folivora (Delsuc et al., 2001) est également nommé Phyllophaga (Owen, 1842).

Les espèces de paresseux (appelés aussi aïs ou unaus) recensées à ce jour sont réparties en deux familles :

Histoire[modifier | modifier le code]

Les quatre paresseux géants des États-Unis étaient des animaux de grande taille qui pouvaient se tenir debout. Ils étaient herbivores et vivaient au sol[5] :

Biologie[modifier | modifier le code]

Ils possèdent au total 18 dents (en général 10 en haut et 8 en bas[6]) à croissance continue, canines et prémolaires[6], qui leur servent à mâcher des feuilles.

Leur métabolisme, deux fois inférieur à celui des autres mammifères, leur procure une température qui varie de 23 à 32 °C au cours de la journée, impliquant une poïkilothermie au moins partielle[7]. La couleur du pelage, verdâtre, est due à la présence de symbiotes chlorophylliens[8], des cyanobactéries (Cyanoderma bradypii[9] ou Cyanoderma choloepi) et des algues vertes (Trichophilus welckeri[10]). Le paresseux possède quelques prédateurs, principalement le jaguar, l'ocelot et l'aigle harpie (Harpia harpyja). Ainsi, chez le Bradypus variegatus, le sol est, et de loin, le lieu de sa plus grande vulnérabilité, cette espèce ne descend pour faire ses besoins qu'une fois par semaine, et se libère alors de plus d'un tiers de son poids. Ce mode de vie assez remarquable est dû aux feuilles coriaces que le Bradypus variegatus mange, qui entraînent une digestion particulièrement lente[11].

Il se déplace très lentement : moins de 10 m à la minute dans les arbres (soit 0,6 km/h)[12]. En fait, cette lenteur est son meilleur camouflage ; il échappe ainsi à la vue perçante de ses prédateurs. Certaines études ont montré qu'il dort environ 12 heures par jour[13]. Le paresseux est incapable de sauter et ne voit pas très loin[14].

Autre caractéristique, le cou du paresseux comporte huit à neuf vertèbres cervicales ce qui lui permet d'effectuer des rotations de la tête sur près de 270°. Le paresseux a une espérance de vie d'environ 30 à 50 ans[15]. Le paresseux (Bradypus, « aï » en français) est solitaire, il ne s'accouple que tous les deux ans environ. La femelle donne naissance à un seul petit au bout d'une gestation d'environ six mois ; le petit pèse alors 200 à 250 g. Au bout de six mois la mère le délaisse, mais le petit la suit encore jusqu'à l'âge d'un an pour s'en séparer définitivement ensuite[16].

On les rencontre très fréquemment dans tout le Costa Rica, jusqu'à une altitude de 2 400 m[16].

En Guyane, l'aï est le réservoir principal du protozoaire Leishmania braziliensis guyanensis, responsable de leishmanioses cutanées du type espundia ; la transmission s'effectue par un phlébotome (Lutzomyia umbratilis)[17].

Mythe et culture populaire[modifier | modifier le code]

Le paresseux fait partie des mythes fondateurs dans certaines populations d'Amérique du Sud, soit ancêtre de l'espèce humaine, soit transformation de l'homme en ces animaux des suites d'une mauvaise action. Ce mythe a été étudié par l'anthropologue français Claude Lévi-Strauss dans son ouvrage La Potière jalouse en 1985. Dans la littérature, il est évoqué par l'écrivain chilien Luis Sepúlveda dans son roman Le Vieux qui lisait des romans d'amour en 1992.

Dans la saga littéraire Harry Potter, la cervelle de paresseux peut être utilisée comme ingrédient de potion. Il existe notamment une figure de Quidditch appelée "Roulade du paresseux".

Conservation[modifier | modifier le code]

Actuellement, la principale menace pour les paresseux est l'activité humaine, notamment en raison de leur commerce. L'impact néfaste des humains s'accroît avec l'accélération de la déforestation, qui oblige les paresseux à se déplacer au sol vers d'autres zones habitables et les expose aux prédateurs[18].

Les paresseux de la famille des Bradypodidae sont très recherchés comme animaux de compagnie. Cependant leur métabolisme lent — adapté au mode de vie dans la forêt — les rend très vulnérables à certaines maladies, qui provoquent une surmortalité des paresseux en captivité. Les paresseux de la famille des Megalonychidae ne sont pas valorisés comme animaux de compagnie en raison de leur tempérament agressif et de leurs dents pointues[18].

Répartition[modifier | modifier le code]

  • B. variegatus
  • B. tridactylus
  • B. torquatus

Images[modifier | modifier le code]

  • Spécimen de Choloepus didactylus naturalisé (taxidermie)
    Spécimen de Choloepus didactylus naturalisé (taxidermie)
  • Illustration de plusieurs Bradypus tridactylus
    Illustration de plusieurs Bradypus tridactylus

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ (en) Frédéric Delsuc, François M. Ctzeflis, Michael J. Stanhope et Emmanuel J. P. Douzery, « The evolution of armadillos, anteaters and sloths depicted by nuclear and mitochondrial phylogenies: implications for the status of the enigmatic fossil Eurotamandua », Proceedings of the Royal Society of London, b (Biological Sciences), vol. 268, no 1476,‎ , p. 1605-1615 (DOI 10.1098/rspb.2001.1702, lire en ligne [PDF]).
  2. ↑ « La Brea Tar Pits », America dreamz. Fossiles de l’époque glaciaire.
  3. ↑ Page 166 Les édentés tardigrades, dans Henri Milne Edwards, Elémens de zoologie: ou leçons sur l'anatomie, la physiologie, la classification et les mœurs des animaux, 1841.
  4. ↑ Informations lexicographiques et étymologiques de « Tardigrade » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  5. ↑ Ground Sloths (en)
  6. ↑ a et b (fr) Brice Rotureau, Histoire naturelle des paresseux, CNRS Editions, , 99 p. (ISBN 9782271064653, lire en ligne), p. 44.
  7. ↑ « The metabolic response of the Bradypus sloth to temperature »(en).
  8. ↑ Anna Antoinette Weber-van Bosse, Étude sur les algues parasites des paresseux (1887).
  9. ↑ (en) Référence AlgaeBase : espèce Cyanoderma bradypii.
  10. ↑ (en) Référence AlgaeBase : espèce Trichophilus welckeri.
  11. ↑ Article sur le paresseux, sur www.krissnature.net.
  12. ↑ Biodôme de Montréal.
  13. ↑ A. Vyssotski & N. Rattenborg, in Biology Letters, Sleeping outside the box: electroencephalographic measures of sleep in sloths inhabiting a rainforest - http://publishing.royalsociety.org/media/rsbl20080203.pdf.
  14. ↑ (en-US) « Why you shouldn't handle wild sloths », The Sloth Institute,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. ↑ Fiche Radio Canada.
  16. ↑ a et b Mark Wainwright, The mammals of Costa Rica, 2007.
  17. ↑ B. Carme et al., Parasitose humaine et mammifères sauvages en Guyane française, p. 227.
  18. ↑ a et b « Sloths: Hottest-Selling Animal in Colombia's Illegal Pet Trade » [archive du ], sur ABC News, (consulté le )

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