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Le '''palais du Luxembourg''', situé dans le [[6e arrondissement de Paris|{{6e|arrondissement}} de Paris]] dans le nord du [[jardin du Luxembourg]], est le siège du [[Sénat (France)|Sénat]] français, qui fut installé en [[1799]] dans le palais construit au début du {{s-|XVII|e}}, par la reine [[Marie de Médicis]] pendant sa [[régence]]. Il appartient au domaine de cette assemblée, qui comprend également, à proximité du palais, l'hôtel du [[Petit Luxembourg]], résidence du [[Président du Sénat français|président du Sénat]], le [[musée du Luxembourg]], et l'ensemble du jardin.
Le '''palais du Luxembourg''', situé dans le [[6e arrondissement de Paris|{{6e|arrondissement}} de Paris]] dans le nord du [[jardin du Luxembourg]], est le siège du [[Sénat (France)|Sénat]] [[France|français]], qui fut installé en [[1799]] dans le palais construit au début du {{s-|XVII|e}}, par [[Marie de Médicis]], [[Liste des reines et impératrices de France|reine de France]] et [[Liste des reines de Navarre|de Navarre]], pendant sa [[régence]]. Il appartient au domaine de cette assemblée, qui comprend également, à proximité du palais, l'hôtel du [[Petit Luxembourg]], résidence du [[Président du Sénat (France)|président du Sénat]], le [[musée du Luxembourg]], et l'ensemble du jardin.

Le premier modèle architectonique de l'édifice fut dès le début le [[Palais Pitti|Palazzo Pitti]] à [[Florence]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Jean-François |nom=Guillot |titre=Modification et déplacement de la façade sud du Palais du luxembourg |url=https://parishistoirevivante.com/palais-luxembourg-facade-sud/ |site=Les visites guidées de Jean-François Guillot |date=2016-09-27 |consulté le=2022-08-23}}.</ref>.


== Origine du nom ==
== Origine du nom ==
Le palais et le jardin ont gardé le nom de l'ancien [[hôtel particulier]] sur lequel ils ont été construits : l'hôtel de Luxembourg (à ne pas confondre avec [[Hôtel de Chalon-Luxembourg|l'hôtel actuel dans le Marais]]). Il appartenait à [[Liste des ducs de Piney-Luxembourg|François de Piney-Luxembourg]], qui l'avait fait construire et y avait habité quelque temps avant de le vendre à Marie de Médicis<ref>Arthur Hustin, ''Le Luxembourg, son histoire domaniale, architecturale, décorative et anecdotique'', Impr. du Sénat, 1910</ref>. À la suite de cela on l'a aussi nommé « palais Médicis » mais cette appellation n'est pas restée<ref>''Guide de l'étranger dans Paris et ses environs'', page 200, Hotel du Louvre, 1875 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=hcbMpKuTAfwC|langue=fr}}</ref>.
Le palais et le jardin ont gardé le nom de l'ancien [[hôtel particulier]] sur lequel ils ont été construits : l'hôtel de Luxembourg (à ne pas confondre avec [[Hôtel de Chalon-Luxembourg|l'hôtel actuel dans le Marais]]). Il appartenait à [[Liste des ducs de Piney-Luxembourg|François de Piney-Luxembourg]], qui l'avait fait construire et y avait habité quelque temps avant de le vendre à Marie de Médicis<ref>Arthur Hustin, ''Le Luxembourg, son histoire domaniale, architecturale, décorative et anecdotique'', Impr. du Sénat, 1910</ref>. On l'a par la suite nommé « palais Médicis » mais cette dénomination a mal survécu au « [[coup de majesté]] » de son fils, le roi [[Louis XIII]]<ref>''Guide de l'étranger dans Paris et ses environs'', page 200, Hotel du Louvre, 1875 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=hcbMpKuTAfwC|langue=fr}}</ref>.


Le nom n'a qu'un lointain rapport avec le [[duché de Luxembourg]], ancêtre de l'actuel [[Luxembourg|pays]]. Les Piney-Luxembourg ne le possédaient pas, ils n'étaient issus que de façon indirecte, à travers plusieurs branches cadettes, de la [[maison de Luxembourg]], une lignée allemande très prestigieuse du {{s-|XIV}} qui avait ce duché en apanage<ref>[[Louis Moréri]], ''Le grand dictionaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane'', à l'entrée « Luxembourg », nombreux éditeurs, 1740 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=VoBcAAAAcAAJ|langue=fr}}</ref>. Mais à l'époque de l'achat, cette lignée s'était éteinte depuis longtemps et le duché était détenu par l'[[Monarchie catholique espagnole|Espagne]]<ref>[[Jean Bertholet]], ''Histoire Ecclésiastique Et Civile Du Duché De Luxembourg Et Comté De Chiny'', Volume 8, page 57 (attention il y a plusieurs séries de numérotations), Chevalier, 1743 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=mUtAAAAAcAAJ|langue=fr}}</ref>.
Le nom n'a qu'un lointain rapport avec le [[duché de Luxembourg]], ancêtre de l'actuel [[Luxembourg|pays]]. Les Piney-Luxembourg ne le possédaient pas, ils n'étaient issus que de façon indirecte, à travers plusieurs branches cadettes, de la [[maison de Luxembourg]], une lignée allemande très prestigieuse du {{s-|XIV}} qui avait ce duché en apanage<ref>[[Louis Moréri]], ''Le grand dictionaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane'', à l'entrée « Luxembourg », nombreux éditeurs, 1740 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=VoBcAAAAcAAJ|langue=fr}}</ref>. Mais à l'époque de l'achat, cette lignée s'était éteinte depuis longtemps et le duché était détenu par l'[[Monarchie catholique espagnole|Espagne]]<ref>[[Jean Bertholet]], ''Histoire Ecclésiastique Et Civile Du Duché De Luxembourg Et Comté De Chiny'', Volume 8, page 57 (attention il y a plusieurs séries de numérotations), Chevalier, 1743 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=mUtAAAAAcAAJ|langue=fr}}</ref>.
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[[Fichier:Plan de Mérian - Hôtel de Luxembourg - Chartreux.jpg|thumb|left|Les remparts de Paris, l'hôtel du [[duc de Luxembourg]] le long de la rue de Vaugirard et les Chartreux avant la construction du palais du Luxembourg<br />[[Plan de Mérian]] (1615).]]
[[Fichier:Plan de Mérian - Hôtel de Luxembourg - Chartreux.jpg|thumb|left|Les remparts de Paris, l'hôtel du [[duc de Luxembourg]] le long de la rue de Vaugirard et les Chartreux avant la construction du palais du Luxembourg<br />[[Plan de Mérian]] (1615).]]
[[Fichier:Musée du Luxembourg, Paris July 2009.jpg|thumb|left|Porte d'entrée du [[musée du Luxembourg]] - rue de Vaugirard.]]
[[Fichier:Musée du Luxembourg, Paris July 2009.jpg|thumb|left|Porte d'entrée du [[musée du Luxembourg]] - rue de Vaugirard.]]
Le palais du Luxembourg a été construit sur le terrain d'un hôtel particulier du {{S-|xvi}} et qui appartenait à François de Piney, [[Liste des ducs de Piney-Luxembourg|duc de Luxembourg]].


Le palais du Luxembourg a été construit sur le terrain d'un hôtel particulier du {{S-|xvi}} et qui appartenait à François de Piney, [[Liste des ducs de Piney-Luxembourg|duc de Luxembourg]].
La régente [[Marie de Médicis]], veuve d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], achète l'hôtel et le domaine dits « de Luxembourg » en [[1612]] et commande en [[1615]] la construction d'un palais à l'architecte [[Salomon de Brosse]]. Après avoir fait raser maisons et une partie du [[Petit Luxembourg]], elle pose elle-même la première pierre le 2 avril 1615<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Morice|titre=Le Palais du Luxembourg et le destin des hommes|éditeur=[[Éditions France-Empire]]|année=1971|passage=24|isbn=}}</ref>. Le marché de construction est retiré à Salomon de Brosse en 1624 et rétrocédé au maître maçon [[Marin de la Vallée]] le {{date-|26 juin 1624}}. L'année suivante, avant la fin des travaux, la reine mère s'installe au premier étage de l'aile ouest, dans la partie du ''palais Médicis'' qui lui est réservée, la partie est étant destinée à son fils, le roi [[Louis XIII]].

La régente [[Marie de Médicis]], veuve d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], achète l'hôtel et le domaine dits « de Luxembourg » en [[1612]] et commande en [[1615]] la construction d'un palais à l'architecte [[Salomon de Brosse]]. Après avoir fait raser maisons et une partie du [[Petit Luxembourg]], elle pose elle-même la première pierre le 2 avril 1615<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Morice|titre=Le Palais du Luxembourg et le destin des hommes|éditeur=[[Éditions France-Empire]]|année=1971|passage=24|isbn=}}</ref>. Le marché de construction est retiré à Salomon de Brosse en 1624 et rétrocédé au maître maçon [[Marin de la Vallée]] le {{date-|26 juin 1624}}. L'année suivante, avant la fin des travaux, la reine mère s'installe au premier étage de l'aile ouest, dans la partie du ''palais Médicis'' qui lui est réservée, la partie est étant destinée à son fils, le roi [[Louis XIII]].


Une série de toiles avait été commandée à [[Rubens]] pour chacun de ces appartements qui devaient former deux cycles, le [[Cycle de Marie de Médicis|cycle de la vie de Marie de Médicis]], destinée à la galerie de son appartement, et un cycle de la vie d'Henri IV qui n'a pas été terminé (destiné à la galerie du roi). La série consacrée à la reine-mère est aujourd'hui conservée au [[Musée du Louvre|Louvre]].
Une série de toiles avait été commandée à [[Rubens]] pour chacun de ces appartements qui devaient former deux cycles, le [[Cycle de Marie de Médicis|cycle de la vie de Marie de Médicis]], destinée à la galerie de son appartement, et un cycle de la vie d'Henri IV qui n'a pas été terminé (destiné à la galerie du roi). La série consacrée à la reine-mère est aujourd'hui conservée au [[Musée du Louvre|Louvre]].


Le chantier n'est pas achevé en [[1631]] lorsque Marie de Médicis doit le quitter, exilée sur ordre de [[Louis XIII de France|son fils]] à la suite de la « [[journée des Dupes]] ». Marie de Médicis, à sa mort en [[1642]], lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils [[Gaston de France|Gaston duc d'Orléans]], frère [[wikt:puîné|puîné]] du roi Louis XIII. Le bâtiment porte alors le nom de « palais d'Orléans ». Il passe par succession à sa veuve, [[Marguerite de Lorraine]], puis à sa fille aînée la [[Anne-Marie-Louise d'Orléans|duchesse de Montpensier]] qui le vend à sa sœur cadette, la [[Liste des ducs de Guise|duchesse de Guise]] ([[1660]]). Celle-ci en fait don au roi, [[Louis XIV|son cousin]] en [[1694]].
Le chantier n'est pas achevé en [[1631]] lorsque Marie de Médicis doit le quitter, exilée sur ordre de [[Louis XIII de France|son fils]] à la suite de la « [[journée des Dupes]] ». Marie de Médicis, à sa mort en [[1642]], lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils [[Gaston de France|Gaston duc d'Orléans]], frère [[wikt:puîné|puîné]] du roi Louis XIII. Le bâtiment porte alors le nom de « palais d'Orléans ». Il passe par succession à sa veuve, [[Marguerite de Lorraine]], puis à sa fille aînée la [[Anne-Marie-Louise d'Orléans|duchesse de Montpensier]] qui le vend à sa sœur cadette, la [[Liste des ducs de Guise|duchesse de Guise]] ([[1660]]). Celle-ci en fait don au roi, [[Louis XIV|son cousin]] en [[1694]].


En [[1715]], le Luxembourg revient au régent [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d'Orléans]], qui l'abandonne à sa fille aînée [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]] (duchesse de Berry), puis à sa cadette [[Louise Élisabeth d'Orléans (1709-1742)]], reine [[douairière]] [[Louise-Élisabeth d'Orléans|d'Espagne]]. La duchesse de Berry y mène une vie de fêtes et de plaisirs. Les grossesses illégitimes de cette jeune veuve font scandale. Fin mars 1719, un nouvel accouchement, mal préparé par ses excès, se passe très mal. Au bord de la mort, la princesse implore l'extrême-onction, que l'église lui refuse. Le 2 avril, on la délivre d'un enfant mort-né. Déshonorée par le bruit de cette naissance dont parle tout Paris, elle ne se rétablit pas de ses couches laborieuses et meurt en juillet au [[Château de la Muette (Paris)|château de la Muette]]. Lors de l'autopsie, les médecins la découvrent à nouveau enceinte.
En [[1715]], le Luxembourg revient au régent [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d'Orléans]], qui l'abandonne à sa fille aînée [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]] (duchesse de Berry), puis à sa cadette [[Louise Élisabeth d'Orléans (1709-1742)]], reine [[douairière]] [[Louise-Élisabeth d'Orléans|d'Espagne]]. La duchesse de Berry y mène une vie de fêtes et de plaisirs. Les grossesses illégitimes de cette jeune veuve font scandale. Fin mars 1719, un nouvel accouchement, mal préparé par ses excès, se passe très mal. Au bord de la mort, la princesse implore l'extrême-onction, que l'église lui refuse. Le 2 avril, on la délivre d'un enfant mort-né. Déshonorée par le bruit de cette naissance dont parle tout Paris, elle ne se rétablit pas de ses couches laborieuses et meurt en juillet au [[Château de la Muette (Paris)|château de la Muette]]. Lors de l'autopsie, les médecins la découvrent à nouveau enceinte.
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[[Fichier:Peter Paul Rubens 049.jpg|thumb|Le couronnement de Marie de Médicis à l'abbatiale de Saint-Denis, œuvre de [[Pierre-Paul Rubens]].]]
[[Fichier:Peter Paul Rubens 049.jpg|thumb|Le couronnement de Marie de Médicis à l'abbatiale de Saint-Denis, œuvre de [[Pierre-Paul Rubens]].]]
Le « Luxembourg » devient une prison en {{date-|juin 1793}} pendant la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] avant d'être affecté au [[Directoire]] par décision du {{date-|18 septembre 1795}}. Les cinq directeurs s'y installent le {{date-|3 novembre 1795}}.
Le « Luxembourg » devient une prison en {{date-|juin 1793}} pendant la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] avant d'être affecté au [[Directoire]] par décision du {{date-|18 septembre 1795}}. Les cinq directeurs s'y installent le {{date-|3 novembre 1795}}.


[[Napoléon Ier|Bonaparte]], Premier consul, s'installe au palais du Luxembourg le {{date-|15 novembre 1799}}. Le [[Sénat conservateur]], assemblée créée par la [[Constitution de l'an VIII]], s'y installe le {{date-|28 décembre 1799}}. En 1814, il est attribué à la [[Chambre des pairs]]. Par la suite, il garde sa vocation [[wikt:parlementaire|parlementaire]], excepté durant quelques courtes périodes. En 1828, des essais d'[[Éclairage des rues à Paris|éclairage urbain]] à [[gaz hydrogène carburé]] sont effectués dans l'enceinte du palais.
[[Napoléon Ier|Bonaparte]], Premier consul, s'installe au palais du Luxembourg le {{date-|15 novembre 1799}}. Le [[Sénat conservateur]], assemblée créée par la [[Constitution de l'an VIII]], s'y installe le {{date-|28 décembre 1799}}. En 1814, il est attribué à la [[Chambre des pairs]]. Par la suite, il garde sa vocation [[wikt:parlementaire|parlementaire]], excepté durant quelques courtes périodes. En 1828, des essais d'[[Éclairage des rues à Paris|éclairage urbain]] à [[gaz hydrogène carburé]] sont effectués dans l'enceinte du palais.


L'hôtel initial, désormais appelé [[Petit Luxembourg]], est devenu depuis 1825 la résidence officielle du [[président du Sénat français|président du Sénat]]. Le bâtiment de droite, appelé aussi hôtel de la présidence, abrite son bureau et ceux de ses collaborateurs, ses salons et sa salle à manger privés. Le bâtiment de gauche, appelés salons de Boffrand, abrite des salles de restaurant et des salons pour les grandes réceptions organisées par le Président ou par le Sénat dont l'accueil des personnalités étrangères.
L'hôtel initial, désormais appelé [[Petit Luxembourg]], est devenu depuis 1825 la résidence officielle du [[Président du Sénat (France)|président du Sénat]]. Le bâtiment de droite, appelé aussi hôtel de la présidence, abrite son bureau et ceux de ses collaborateurs, ses salons et sa salle à manger privés. Le bâtiment de gauche, appelés salons de Boffrand, abrite des salles de restaurant et des salons pour les grandes réceptions organisées par le Président ou par le Sénat dont l'accueil des personnalités étrangères.


Sous la [[Monarchie de Juillet]], le nombre de sénateurs croît sensiblement. Pour permettre à la salle des séances de les accueillir tous, une campagne de travaux est lancée ; il est décidé d'avancer la façade sur jardin. Décidés en 1836, les travaux sont confiés à l'architecte [[Alphonse de Gisors]] et commencés en 1837<ref name="hémicycle">{{Lien web|url=http://www.senat.fr/patrimoine/hemicycle.html|titre=L'hémicycle : la salle des Séances|site=senat.fr}}</ref>.
Sous la [[monarchie de Juillet]], le nombre de sénateurs croît sensiblement. Pour permettre à la salle des séances de les accueillir tous, une campagne de travaux est lancée ; il est décidé d'avancer la façade sur jardin. Décidés en 1836, les travaux sont confiés à l'architecte [[Alphonse de Gisors]] et commencés en 1837<ref name="hémicycle">{{Lien web|url=http://www.senat.fr/patrimoine/hemicycle.html|titre=L'hémicycle : la salle des Séances|site=senat.fr}}</ref>.


À la suite de la [[Révolution française de 1848|Révolution de février 1848]], il n'y a dans un premier temps plus de Sénat. Le palais du Luxembourg accueille alors une « Commission du gouvernement pour les travailleurs », présidée par [[Louis Blanc]], qui sera vite appelée « [[Commission du Luxembourg]] ».
À la suite de la [[Révolution française de 1848|révolution de février 1848]], il n'y a dans un premier temps plus de Sénat. Le palais du Luxembourg accueille alors une « Commission du gouvernement pour les travailleurs », présidée par [[Louis Blanc]], qui sera vite appelée « [[Commission du Luxembourg]] ».


Le palais du Luxembourg est affecté par la suite à toutes les chambres hautes successives : [[Sénat (Second Empire)|Sénat du Second Empire]] et [[Sénat (Troisième République)|Sénat de la Troisième République]] à partir de 1879. Entre 1871 et 1879, le Parlement [[Histoire du Parlement à Versailles|siège à Versailles]], pendant ce temps, c’est le [[Préfet de Paris|préfet de la Seine]] qui siège au Palais du Luxembourg.
Le palais du Luxembourg est affecté par la suite à toutes les chambres hautes successives : [[Sénat (Second Empire)|Sénat du Second Empire]] et [[Sénat (Troisième République)|Sénat de la Troisième République]] à partir de 1879. Entre 1871 et 1879, le Parlement [[Histoire du Parlement à Versailles|siège à Versailles]], pendant ce temps, c’est le [[Préfet de Paris|préfet de la Seine]] qui siège au Palais du Luxembourg.


En 1940, le palais est [[Paris sous l'occupation allemande|occupé]] par l’état-major de la [[Luftwaffe (1935-1945)|Luftwaffe]]-ouest, ses généraux [[Erhard Milch]] puis [[Hugo Sperrle]] logeant au [[Petit Luxembourg]]. Le palais est réaménagé pour cette nouvelle affectation militaire (cloisonnement des grandes pièces, réseau de sonneries, nouvelle peinture, etc.), de même que l'hôtel de la Présidence. L'architecte Marcel Macary est chargé des travaux, s'attachant à ne pas occasionner de dégâts durables pour le palais. En 1943, un [[Casemate|blockhaus]] est construit dans le [[jardin du Luxembourg]], à l'est du palais : avec quatorze mètres de profondeur, il doit comporter dix galeries d'abri mais seulement sept étaient terminées à la [[Libération de Paris|Libération]], en août 1944 (connu sous le nom d'« abri Médicis », il sert de nos jours de lieu de stockage). Avant guerre, un abri de [[défense passive]] avait été construit dans les jardins de la Présidence ; il est amélioré et un nouveau est érigé entre l'hôtel de la Présidence et le [[musée du Luxembourg]]<ref>{{Lien web|url=https://www.senat.fr/evenement/archives/D38/luft1.html|site=senat.fr|titre=Le Sénat de 1940 à 1944 : la Luftwaffe au Palais du Luxembourg |périodique=|date= |auteur= |pages=|consulté le=25 avril 2020}}</ref>. À la [[Libération de Paris|Libération]], les Allemands laissent les lieux dévastés et minés, tandis que des meubles sont volés<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/03/a-la-recherche-des-reliques-nazies-du-senat_5505992_823448.html |titre=Le Sénat dissimule dans ses caves un buste d’Hitler et un drapeau nazi depuis soixante-quinze ans |date=3 septembre 2019|auteur=Olivier Faye |consulté le=6 décembre 2021|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>.
En 1940, le palais est [[Paris sous l'occupation allemande|occupé]] par l’état-major de la [[Luftwaffe (Wehrmacht)|Luftwaffe]]-ouest, ses généraux [[Erhard Milch]] puis [[Hugo Sperrle]] logeant au [[Petit Luxembourg]]. Le palais est réaménagé pour cette nouvelle affectation militaire (cloisonnement des grandes pièces, réseau de sonneries, nouvelle peinture, etc.), de même que l'hôtel de la Présidence. L'architecte Marcel Macary est chargé des travaux, s'attachant à ne pas occasionner de dégâts durables pour le palais. En 1943, un [[Casemate|blockhaus]] est construit dans le [[jardin du Luxembourg]], à l'est du palais : avec quatorze mètres de profondeur, il doit comporter dix galeries d'abri mais seulement sept étaient terminées à la [[Libération de Paris|Libération]], en août 1944 (connu sous le nom d'« abri Médicis », il sert de nos jours de lieu de stockage). Avant guerre, un abri de [[défense passive]] avait été construit dans les jardins de la Présidence ; il est amélioré et un nouveau est érigé entre l'hôtel de la Présidence et le [[musée du Luxembourg]]<ref>{{Lien web|url=https://www.senat.fr/evenement/archives/D38/luft1.html|site=senat.fr|titre=Le Sénat de 1940 à 1944 : la Luftwaffe au Palais du Luxembourg|date=|consulté le=25 avril 2020}}</ref>. À la [[Libération de Paris|Libération]], les Allemands laissent les lieux dévastés et minés, tandis que des meubles sont volés<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/03/a-la-recherche-des-reliques-nazies-du-senat_5505992_823448.html |titre=Le Sénat dissimule dans ses caves un buste d’Hitler et un drapeau nazi depuis soixante-quinze ans |date=3 septembre 2019|auteur=Olivier Faye |consulté le=6 décembre 2021|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>.


En 1944, le palais devient le siège de l’[[Assemblée consultative provisoire]]. Il est affecté au [[Conseil de la République]] de 1946 et au [[Sénat (France)|Sénat de la {{Ve}} République]] depuis 1958. Le [[Sénat de la Communauté]] y a également siégé entre 1958 et 1960<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/evenement/archives/patrimoinelux.html|titre= Dossiers d'histoire - Le Palais du Luxembourg|site=senat.fr|consulté le=25 décembre 2015}}</ref>.
En 1944, le palais devient le siège de l’[[Assemblée consultative provisoire]]. Il est affecté au [[Conseil de la République]] de 1946 et au [[Sénat (France)|Sénat de la {{Ve}} République]] depuis 1958. Le [[Sénat de la Communauté]] y a également siégé entre 1958 et 1960<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/evenement/archives/patrimoinelux.html|titre= Dossiers d'histoire - Le Palais du Luxembourg|site=senat.fr|consulté le=25 décembre 2015}}</ref>.
[[Fichier:Luxembourg Gardens in Paris.jpg|vignette|Le palais vu du [[Jardin du Luxembourg|jardin]].]]
Entre 2007 et 2014, le Sénat met en vente cinquante appartements de fonction situés autour du palais du Luxembourg ([[rue Bonaparte]], [[rue Garancière]] ou encore [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]])<ref name="Le Figaro">[[Sophie Huet]], [http://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/2017/06/16/38001-20170616ARTFIG00260-assemblee-senat-dans-les-coulisses-des-grands-travaux.php « Les habits neufs de l'Assemblée et du Sénat ]», ''[[Le Figaro]]'', samedi 17 / dimanche 18 juin 2017, page 19.</ref>.


Entre 2017 et 2020, le palais du Luxembourg est en travaux. Les immeubles des 26 et 36 [[rue de Vaugirard]], qui abritent les bureaux des sénateurs sont vidés pour permettre une mise aux normes [[haute qualité environnementale]]. Des bâtiments provisoires de {{unité|4000|m|2}} sont élevés dans la cour d'honneur du palais en attendant. Un restaurant libre-service est créé, la salle Clemenceau et l'ancienne chapelle de la Chambre des pairs sont restaurées, cette dernière devant devenir une salle multimédia. Les travaux visent également à faciliter l'accès des personnes handicapées et l'évacuation du public en cas de sinistre<ref name="Le Figaro"/>.
Entre 2007 et 2014, le Sénat met en vente cinquante appartements de fonction situés autour du palais du Luxembourg ([[rue Bonaparte]], [[rue Garancière]] ou encore [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]])<ref name="Fig">[[Sophie Huet]], [http://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/2017/06/16/38001-20170616ARTFIG00260-assemblee-senat-dans-les-coulisses-des-grands-travaux.php « Les habits neufs de l'Assemblée et du Sénat ]», ''[[Le Figaro]]'', samedi 17 / dimanche 18 juin 2017, page 19.</ref>.

Entre 2017 et 2020, le palais du Luxembourg est en travaux. Les immeubles des 26 et 36 [[rue de Vaugirard]], qui abritent les bureaux des sénateurs sont vidés pour permettre une mise aux normes [[haute qualité environnementale]]. Des bâtiments provisoires de {{unité|4000|m|2}} sont élevés dans la cour d'honneur du palais en attendant. Un restaurant libre-service est créé, la salle Clemenceau et l'ancienne chapelle de la Chambre des pairs sont restaurées, cette dernière devant devenir une salle multimédia. Les travaux visent également à faciliter l'accès des personnes handicapées et l'évacuation du public en cas de sinistre<ref name="Fig"/>.


<gallery mode="packed-hover" heights="160" caption="Évolution du palais du Luxembourg">
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Fichier:Palais du Luxembourg - Plan général des Jardins - Architecture françoise Tome2 Livre3 Ch8 Pl1.jpg|Plan du palais et du jardin au milieu du {{XVIIIe siècle}}, dans l'''Architecture françoise'' de [[Jacques-François Blondel]]
Fichier:Palais du Luxembourg - Plan général des Jardins - Architecture françoise Tome2 Livre3 Ch8 Pl1.jpg|Plan du palais et du jardin au milieu du {{XVIIIe siècle}}, dans l'''Architecture françoise'' de [[Jacques-François Blondel]]
Fichier:Palais du Luxembourg with extended gardens on 1739 Turgot map - KU.jpg|Vue du palais sur le [[plan de Turgot]], 1739. La [[Chartreuse de Paris]], détruite durant la [[Révolution française]], est visible au sud.
Fichier:Palais du Luxembourg with extended gardens on 1739 Turgot map - KU.jpg|Vue du palais sur le [[plan de Turgot]], 1739. La [[Chartreuse de Paris]], détruite durant la [[Révolution française]], est visible au sud.
Fichier:Alphonse de Gisors - Plan général du palais du Luxembourg comprenant l'Observatoire royal - Google Art Project.jpg|Plan d'ensemble comprenant le palais et le jardin du Luxembourg, l'Observatoire et ses jardins, après les modifications du palais pour accueillir le [[Sénat (France)|Sénat]] et extension du jardin au sud. Dessin par [[Alphonse de Gisors]], contemporain des travaux, dirigés par celui-ci.
Fichier:Alphonse de Gisors - Plan général du palais du Luxembourg comprenant l'Observatoire royal - Google Art Project.jpg|Plan d'ensemble comprenant le palais et le jardin du Luxembourg, l'Observatoire et ses jardins, après les modifications du palais pour accueillir le [[Sénat (France)|Sénat]] et extension du jardin au sud. Dessin par [[Alphonse de Gisors]], contemporain des travaux, dirigés par celui-ci.
Fichier:Palais du Luxembourg 1611 vs 1910 - Hustin 1910 pXXIV (adjusted1).jpg|Plans superposés montrant, en rouge, l'organisation de l'espace avant la construction du palais et du jardin en 1611, en vert, le palais et le jardin au XX<sup>e</sup> siècle, tel qu'il est encore organisé.
Fichier:Palais du Luxembourg 1611 vs 1910 - Hustin 1910 pXXIV (adjusted1).jpg|Plans superposés montrant, en rouge, l'organisation de l'espace avant la construction du palais et du jardin en 1611, en vert, le palais et le jardin au XX<sup>e</sup> siècle, tel qu'il est encore organisé.
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== Architecture ==
== Architecture ==
[[Fichier:Palazzo Pitti Gartenfassade Florenz.jpg|vignette|La [[palais Pitti]] de [[Florence]] comme premier point d'inspiration du palais du Luxembourg. ]]
[[Fichier:Palazzo Pitti Gartenfassade Florenz.jpg|vignette|La [[palais Pitti]] de [[Florence]] comme premier point d'inspiration du palais du Luxembourg. ]]
Le palais du Luxembourg tient plus de la résidence secondaire que du palais officiel urbain. Son plan est assez caractéristique des [[Liste des châteaux français par régions|châteaux français]], comme celui de [[Verneuil-en-Halatte]] auquel [[Salomon de Brosse]] a participé. Il se compose d'une cour carrée, la cour d'honneur, d'un corps d’entrée surmonté d'un dôme, le dôme Tournon, et de pavillons redoublés dans le corps de logis.
Le palais du Luxembourg tient plus de la résidence secondaire que du palais officiel urbain. Son plan est assez caractéristique des [[Liste des châteaux français par régions|châteaux français]], comme celui de [[Verneuil-en-Halatte]] auquel [[Salomon de Brosse]] a participé. Il se compose d'une cour carrée, la cour d'honneur, d'un corps d’entrée surmonté d'un dôme, le dôme Tournon, et de pavillons redoublés dans le corps de logis.


Des nouveautés, comme le corps de logis qui prend une grande ampleur par rapport aux deux ailes, ou encore la partie centrale monumentale, marquent le château. Le palais du Luxembourg est le résultat de la libre inspiration du [[palais Pitti]] ([[Florence]], [[Italie]]) demandée par [[Marie de Médicis]] qui, s'ennuyant au [[Palais du Louvre|Louvre]], souhaitait notamment retrouver l'esprit florentin et la douceur que ceci lui évoquait notamment à travers l'emploi du bossage de pierre dans l'architecture du bâtiment plutôt que d'un mélange de brique et de pierre, comme on en trouvait par exemple dans le pavillon de chasse de Versailles.
Des nouveautés, comme le corps de logis qui prend une grande ampleur par rapport aux deux ailes, ou encore la partie centrale monumentale, marquent le château. Le palais du Luxembourg est le résultat de la libre inspiration du [[palais Pitti]] ([[Florence]], [[Italie]]) demandée par [[Marie de Médicis]] qui, s'ennuyant au [[Palais du Louvre|Louvre]], souhaitait notamment retrouver l'esprit florentin et la douceur que ceci lui évoquait notamment à travers l'emploi du bossage de pierre dans l'architecture du bâtiment plutôt que d'un mélange de brique et de pierre, comme on en trouvait par exemple dans le pavillon de chasse de Versailles.
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Fichier:Palais du Luxembourg - Élévation du coté du jardin - Architecture françoise Tome2 Livre3 Ch8 Pl8.jpg|Élévation de la façade sur jardin
Fichier:Palais du Luxembourg - Élévation du coté du jardin - Architecture françoise Tome2 Livre3 Ch8 Pl8.jpg|Élévation de la façade sur jardin
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<gallery mode="packed-hover" heights="160" caption="Façades du palais du Luxembourg">
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Fichier:Palais Luxembourg façade nord Paris 6.jpg|Façade nord du palais, depuis la [[rue de Tournon]]
Fichier:Palais Luxembourg façade nord Paris 6.jpg|Façade nord du palais, depuis la [[rue de Tournon]]
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=== Salle des séances, hémicycle ===
=== Salle des séances (hémicycle) ===
{{Autres projets|commons=Category:Hémicycle (Palais du Luxembourg)|commons titre=Hémicycle du palais du Luxembourg}}
{{Autres projets|commons=Category:Hémicycle (Palais du Luxembourg)|commons titre=Hémicycle du palais du Luxembourg}}
Lorsqu'il fut décidé que le palais accueillerait le [[Sénat (France)|Sénat]], [[Chalgrin]] réaménagea entièrement l'intérieur afin de réaliser la nouvelle salle sénatoriale. Achevée en 1807, celle-ci, devenue chambre des pairs sous la Restauration, fut redessinée en 1836 pour répondre au besoin d'agrandissement. L'architecte choisi, [[Alphonse de Gisors]], un élève de [[Chalgrin]], avança la façade du bâtiment de {{unité|31|mètres}} sur le jardin et aménagea dans l'espace ainsi dégagé un nouvel hémicycle entre 1836 et 1842. La salle fut reconstruite après un incendie en 1859, toujours par Gisors.
Lorsqu'il fut décidé que le palais accueillerait le [[Sénat (France)|Sénat]], [[Jean-François Chalgrin|Chalgrin]] réaménagea entièrement l'intérieur afin de réaliser la nouvelle salle sénatoriale. Achevée en 1807, celle-ci, devenue chambre des pairs sous la Restauration, fut redessinée en 1836 pour répondre au besoin d'agrandissement. L'architecte choisi, [[Alphonse de Gisors]], un élève de [[Jean-François Chalgrin|Chalgrin]], avança la façade du bâtiment de {{unité|31|mètres}} sur le jardin et aménagea dans l'espace ainsi dégagé un nouvel hémicycle entre 1836 et 1842. La salle fut reconstruite après un incendie en 1859, toujours par Gisors.


Derrière le plateau du président, face aux siégeants, se dressent sept statues de marbre monumentales<ref name="hémicycle"/>, de gauche à droite quand on regarde le président :
Derrière le plateau du président, face aux siégeants, se dressent sept statues de marbre monumentales<ref name="hémicycle"/>, de gauche à droite quand on regarde le président :
* ''[[Anne Robert Jacques Turgot|Turgot]]'', contrôleur général des finances de Louis XVI, par [[Jean-François Legendre-Héral]] ;
* ''[[Anne Robert Jacques Turgot]]'', contrôleur général des finances de Louis XVI, par [[Jean-François Legendre-Héral]] ;
* ''[[Henri François d'Aguesseau|D'Aguesseau]]'', chancelier de France, par [[Hippolyte Maindron]] ;
* ''[[Henri François d'Aguesseau]]'', chancelier de France, par [[Hippolyte Maindron]] ;
* ''[[Michel de l'Hôpital]]'', surintendant des finances puis chancelier de France, par [[Achille Valois]] ;
* ''[[Michel de L'Hospital]]'', surintendant des finances puis chancelier de France, par [[Achille Valois]] ;
* ''[[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]]'', contrôleur général des finances de Louis XIV, par [[Jean Baptiste Joseph De Bay père (1779-1863)|Jean Baptiste Joseph De Bay]] ;
* ''[[Jean-Baptiste Colbert]]'', contrôleur général des finances de Louis XIV, par [[Jean Baptiste Joseph De Bay père (1779-1863)|Jean Baptiste Joseph De Bay]] ;
* ''[[Mathieu Molé (1584-1656)|Mathieu Molé]]'', président du parlement de Paris puis garde des sceaux à l'époque de la [[Fronde (histoire)|Fronde]] ;
* ''[[Mathieu Molé (1584-1656)|Mathieu Molé]]'', président du parlement de Paris puis garde des sceaux à l'époque de la [[Fronde (histoire)|Fronde]] ;
* ''[[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Malesherbes]]'', soutien de l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]] et défenseur de Louis XVI lors de son procès ;
* ''[[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes]]'', soutien de l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]] et défenseur de Louis XVI lors de son procès ;
* ''[[Jean-Étienne-Marie Portalis]]'', un des rédacteurs du code civil, par [[Joseph Marius Ramus]].
* ''[[Jean-Étienne-Marie Portalis]]'', un des rédacteurs du code civil, par [[Joseph Marius Ramus]].


Aux deux extrémités du diamètre de l'hémicycle se trouvent deux autres statues, commandées en 1840 par le ministre de l'Intérieur [[Charles de Rémusat]] :
Aux deux extrémités du diamètre de l'hémicycle se trouvent deux autres statues, commandées en 1840 par le ministre de l'Intérieur [[Charles de Rémusat]] :
* ''[[Louis IX|Saint-Louis]]'', livrée en 1846 par [[Auguste Dumont (sculpteur)|Auguste Dumont]] ;
* ''[[Louis IX|Saint-Louis]]'', livrée en 1846 par [[Auguste Dumont (sculpteur)|Auguste Dumont]] ;
* ''[[Charlemagne]]'', livrée en 1847 par [[Antoine Etex]].
* ''[[Charlemagne]]'', livrée en 1847 par [[Antoine Étex]].

Face au plateau, on trouve les bustes de quatre [[Maréchal d'Empire|maréchaux d'empire]] installés en 1842 :
* ''[[Laurent de Gouvion-Saint-Cyr]]'' ;
* ''[[Jean Lannes]]'' ;
* ''[[André Masséna]]'' ;
* ''[[Édouard Mortier]]''.

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Fichier:Jean Béraud Symphony in Red and Gold.jpg|[[Jean Béraud]], ''Symphonie en rouge et or'', L'hémicycle, décor d'orgie.
Fichier:Jean Béraud Symphony in Red and Gold.jpg|[[Jean Béraud]], ''Symphonie en rouge et or'', l'hémicycle, décor d'orgie.
Fichier:L'hémicycle du Sénat français en septembre 2009.jpg|Hémicycle du Sénat
Fichier:L'hémicycle du Sénat français en septembre 2009.jpg|Hémicycle du Sénat.
Fichier:Salle du Sénat (2).jpg|alt= Les sept statues monumentales de la salle du Sénat|Les sept statues monumentales de la salle du Sénat
Fichier:Salle du Sénat (2).jpg|Les sept statues monumentales de la salle du Sénat.
Fichier:Sénat, hémicycle.jpg|Le plateau, la tribune de l’orateur et l’hémicycle
Fichier:Sénat, hémicycle.jpg|Le plateau, la tribune de l’orateur et l’hémicycle.
Fichier:Sénat, tribune.jpg|La tribune de l’orateur
Fichier:Sénat, tribune.jpg|La tribune de l’orateur.
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=== Salle du Livre d'Or ===
=== Salle du Livre d'Or ===
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|commons titre= Salle du Livre d'Or
|commons titre= Salle du Livre d'Or
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La salle du Livre d'Or est une salle voûtée du rez-de-chaussée, aux lambris dorés et [[plafond à caissons]], aménagée en [[1816]] par l'architecte [[Pierre Thomas Baraguay]], qui servait à recevoir le ''Livre d'Or de la Pairie'', c'est-à-dire le livre portant le nom des visiteurs illustres de la Chambre des Pairs ; ce livre d'or se trouve aujourd'hui aux [[Archives Nationales]]. Baraguay réutilise quelques boiseries et peintures sur panneau provenant du Cabinet Doré et d'autres salles, et principalement des appartements de Marie de Médicis au palais du Luxembourg et d'[[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]] au Louvre. Les tableaux et les boiseries seront retaillés, redorés, restaurés et pour certains largement repeints. Au plafond, deux grands tableaux sur bois sont dédiés à la gloire de Marie ; ils sont attribués à [[Jean Mosnier]] ; dans les caissons, des panneaux à pans coupés figurent des angelots ; des médaillons ovales représentent des saints et des divinités antiques{{sfn|''Palais du Luxembourg'', Beaux-Arts Magazine 1992|p=17|id=bam}}.
La salle du Livre d'Or est une salle voûtée du rez-de-chaussée, aux lambris dorés et [[plafond à caissons]], aménagée en [[1816]] par l'architecte [[Thomas Pierre Baraguey|Thomas Pierre Baraguay]], qui servait à recevoir le ''Livre d'Or de la Pairie'', c'est-à-dire le registre consignant les titres des pairs de France. Ce répertoire se trouve aujourd'hui aux [[Archives nationales de France|Archives nationales]]. Baraguay réutilise quelques boiseries et peintures sur panneau provenant du Cabinet doré et d'autres salles, et principalement des appartements de Marie de Médicis au palais du Luxembourg et d'[[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]] au Louvre. Les tableaux et les boiseries sont retaillés, redorés, restaurés et pour certains largement repeints. Au plafond, deux grands tableaux sur bois sont dédiés à la gloire de Marie ; ils sont attribués à [[Jean Mosnier]] ; dans les caissons, des panneaux à pans coupés figurent des angelots ; des médaillons ovales représentent des saints et des divinités antiques{{sfn|''Palais du Luxembourg'', Beaux-Arts Magazine 1992|p=17|id=bam}}.


L'ensemble, tel qu'il apparaît de nos jours, a été entièrement restauré de [[1997]] à [[1999]] par le [[Centre de recherche et de restauration des musées de France]].
L'ensemble, tel qu'il apparaît de nos jours, a été entièrement restauré de [[1997]] à [[1999]] par le [[Centre de recherche et de restauration des musées de France]].
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Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-5.JPG|Tableau sur faïence.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-5.JPG|Tableau sur faïence.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-6.JPG|Tapisserie murale.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-6.JPG|Tapisserie murale.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-3.JPG|Peintures et boiseries au plafond de la salle du Livre d'Or.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-3.JPG|Peintures et boiseries au plafond de la salle du Livre d'Or.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-12.JPG|Montant de cheminée avec statue d'un diablotin.
Fichier:Luxembourg-Livre d'Or-12.JPG|Montant de cheminée avec statue d'un diablotin.
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=== Chapelle ===
=== Chapelle ===
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=== Bibliothèque ===
=== Bibliothèque ===
[[Fichier:Bibliothèque du Palais du Luxembourg.jpg|vignette|redresse|Bibliothèque du Sénat.]]
{{Voir|Bibliothèque du Sénat}}
[[Fichier:Photographie de la blibliothèque du Sénat.jpg|vignette|Bibliothèque du Sénat.]]
{{Autres projets|commons=Category:Bibliothèque du Palais du Luxembourg|commons titre=Bibliothèque du palais du Luxembourg}}
{{Autres projets|commons=Category:Bibliothèque du Palais du Luxembourg|commons titre=Bibliothèque du palais du Luxembourg}}
La salle de lecture actuelle de la bibliothèque a été aménagée lors des travaux d'agrandissement du palais de 1837. Alphonse de Gisors, qui conduit les travaux, suit la recommandation d'[[Adolphe Thiers]] et confie le décor du plafond au peintre [[Eugène Delacroix]], qui travaille alors sur le plafond de la bibliothèque du [[Palais Bourbon]], siège de l'[[Assemblée nationale (France)|autre assemblée]]. Il achève d'orner la coupole en 1846. La composition est inspirée du chant IV de ''l'Enfer'' de [[Dante]]. Des infiltrations firent tomber les toiles en 1868 ; [[Pierre Andrieu (peintre)|Pierre Andrieu]], élève de Delacroix, les restaura. Le globe terrestre monumental est l'œuvre du géographe-cartographe [[Joseph Forest (géographe)|Joseph Forest]] (1865-19..) en 1896.
La salle de lecture actuelle de la bibliothèque a été aménagée lors des travaux d'agrandissement du palais de 1837. Alphonse de Gisors, qui conduit les travaux, suit la recommandation d'[[Adolphe Thiers]] et confie le décor du plafond au peintre [[Eugène Delacroix]], qui travaille alors sur le plafond de la bibliothèque du [[Palais Bourbon]], siège de l'[[Assemblée nationale (France)|autre assemblée]]. Il achève d'orner la coupole en 1846. La composition est inspirée du chant IV de ''l'Enfer'' de [[Dante]]. Des infiltrations firent tomber les toiles en 1868 ; [[Pierre Andrieu (peintre)|Pierre Andrieu]], élève de Delacroix, les restaura. Le globe terrestre monumental est l'œuvre du géographe-cartographe [[Joseph Forest (géographe)|Joseph Forest]] (1865-19..) en 1896.
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La bibliothèque est désormais une salle en longueur ({{dunité|52|7|m}}), prolongée par deux cabinets, est et ouest, dont les sept fenêtres (toutes côté sud) donnent sur le jardin du Luxembourg.
La bibliothèque est désormais une salle en longueur ({{dunité|52|7|m}}), prolongée par deux cabinets, est et ouest, dont les sept fenêtres (toutes côté sud) donnent sur le jardin du Luxembourg.


[[Leconte de Lisle]] et [[Anatole France]] ont été employés à la bibliothèque du Sénat<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/patrimoine/bibliotheque.html|titre=La bibliothèque|site=www.senat.fr}}</ref>.
[[Leconte de Lisle]] et [[Anatole France]] ont été employés à la bibliothèque du Sénat<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/patrimoine/bibliotheque.html|titre=La bibliothèque|site=senat.fr}}</ref>.
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=== Escalier d'honneur ===
=== Escalier d'honneur ===
[[Fichier:Escalier d'honneur palais lux1.JPG|thumb|right|120px|Escalier d'honneur.]]
[[Fichier:Photographie de l'escalier d'honneur du Sénat.jpg|vignette|160x160px|Escalier d'honneur.]]
L'escalier d'honneur ou grand escalier fut réalisé entre 1803 et 1807 par l'architecte [[Jean-François Chalgrin|Jean-François-Thérèse Chalgrin]] qui travaillait au palais du Luxembourg depuis 1787 et y avait assuré la restauration des jardins. L'escalier remplaçait la galerie de Rubens.
L'escalier d'honneur ou grand escalier fut réalisé entre 1803 et 1807 par l'architecte [[Jean-François Chalgrin|Jean-François-Thérèse Chalgrin]] qui travaillait au palais du Luxembourg depuis 1787 et y avait assuré la restauration des jardins. L'escalier remplaçait la galerie de Rubens.

=== Jardins===
=== Jardins ===
{{Article détaillé|Jardin du Luxembourg}}
{{Article détaillé|Jardin du Luxembourg}}
Marie de Médicis attacha un soin tout particulier à constituer autour de son palais un parc d'une superficie de {{unité|24|hectares}}, agrémenté de {{unité|2000|[[orme]]s}}, de fontaines et grottes à l'italienne, inspirées de la grotte de Buontalenti au [[Jardin de Boboli|jardin Boboli]] à Florence. Les [[jardins du Luxembourg]] frappent de nos jours le promeneur par la juxtaposition de leurs parterres à la française, que traverse le [[méridien de Paris]] et qu'encadre la statuaire des ''Reines et Dames illustres'', et le long de la [[Rue Auguste-Comte (Paris)|rue Auguste Comte]], de son [[jardin anglais]] avec le tracé nonchalant de ses allées. Plus à l'ouest, vers la [[rue Vavin]], un jardin fruitier constitue, entre autres, un conservatoire de variétés de [[poire]]s anciennes comme la [[Beurré Hardy]]. Près de la porte Vavin, un [[rucher]] d'abeilles a été installé par le Sénat{{sfn|''Palais du Luxembourg'', Beaux-Arts Magazine 1992|p=38 à 49|id=bam}}.
Marie de Médicis attacha un soin tout particulier à constituer autour de son palais un parc d'une superficie de {{unité|24|hectares}}, agrémenté de {{unité|2000|[[orme]]s}}, de fontaines et grottes à l'italienne, inspirées de la grotte de Buontalenti au [[Jardin de Boboli|jardin Boboli]] à Florence. Les [[jardins du Luxembourg]] frappent de nos jours le promeneur par la juxtaposition de leurs parterres à la française, que traverse le [[méridien de Paris]] et qu'encadre la statuaire des ''Reines et Dames illustres'', et le long de la [[Rue Auguste-Comte (Paris)|rue Auguste Comte]], de son [[jardin anglais]] avec le tracé nonchalant de ses allées. Plus à l'ouest, vers la [[rue Vavin]], un jardin fruitier constitue, entre autres, un conservatoire de variétés de [[poire]]s anciennes comme la [[Beurré Hardy]]. Près de la porte Vavin, un [[rucher]] d'abeilles a été installé par le Sénat{{sfn|''Palais du Luxembourg'', Beaux-Arts Magazine 1992|p=38 à 49|id=bam}}.
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À chacune des extrémités, on trouve un plafond en [[cul-de-four]], avec des personnages de l'histoire de France par [[Henri Lehmann]] (1854) : à l'ouest, ''La France sous le règne des [[Mérovingiens]] et des [[Carolingiens]]'' ; à l'est, ''La France sous les [[Capétiens]], les [[Maison de Valois|Valois]] et les [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]]''.
À chacune des extrémités, on trouve un plafond en [[cul-de-four]], avec des personnages de l'histoire de France par [[Henri Lehmann]] (1854) : à l'ouest, ''La France sous le règne des [[Mérovingiens]] et des [[Carolingiens]]'' ; à l'est, ''La France sous les [[Capétiens]], les [[Maison de Valois|Valois]] et les [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]]''.


Au plafond, ''L’Apothéose de {{Souverain-|Napoléon Ier}}'' par [[Jean Alaux]]<ref>[http://www.senat.fr/evenement/archives/la_coupole_jean_alaux/jean_alaux.html « Coupole Jean Alaux »] sur ''senat.fr''.</ref>. Huit tapisseries des Gobelins illustrant les [[Métamorphoses d'Ovide]] complètent la décoration<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/evenement/patrimoine/SENAT_JEP_2015_Brochure_24p_HD.pdf|titre=Dépliant distribué lors des journées européennes du patrimoine de 2015|site=www.senat.fr}}</ref>.
Au plafond, ''L’Apothéose de {{Souverain-|Napoléon Ier}}'' par [[Jean Alaux]]<ref>[http://www.senat.fr/evenement/archives/la_coupole_jean_alaux/jean_alaux.html « Coupole Jean Alaux »] sur ''senat.fr''.</ref>. Huit tapisseries des Gobelins illustrant les [[Métamorphoses d'Ovide]] complètent la décoration<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/evenement/patrimoine/SENAT_JEP_2015_Brochure_24p_HD.pdf|titre=Dépliant distribué lors des journées européennes du patrimoine de 2015|site=senat.fr}}</ref>.


<gallery mode="packed" heights="150" align="center" caption="Salle des conférences">
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Fichier:Trône de Napoléon 1er pour le Sénat - Exposition Versailles.jpg|Trône de {{Napoléon Ier}} (1804).
Fichier:Trône de Napoléon 1er pour le Sénat - Exposition Versailles.jpg|Trône de {{Napoléon Ier}} (1804).
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{références}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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|commons=Category:Luxembourg Palace
|commons=Category:Luxembourg Palace
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* [[Jean Marot (architecte)|Jean Marot]], ''Recueil des plans, profils et élévations des [sic] plusieurs palais, chasteaux, églises, sépultures, grotes et hostels bâtis dans Paris et aux environs par les meilleurs architectes du royaume, desseignez, mesurés et gravez par Jean Marot'', vues 11, 12 et 13 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84965642/f11.item.zoom (''Voir'')]
* [[Jean Marot (architecte)|Jean Marot]], ''Recueil des plans, profils et élévations des [sic] plusieurs palais, chasteaux, églises, sépultures, grotes et hostels bâtis dans Paris et aux environs par les meilleurs architectes du royaume, desseignez, mesurés et gravez par Jean Marot'', vues 11, 12 et 13 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84965642/f11.item.zoom (''Voir'')] ;
* Arthur Hustin, ''Le Palais du Luxembourg, ses transformations, son agrandissement, ses architectes, sa décoration, ses décorateurs'', 1904, Paris, P. Mouillot, 87 pages, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6525813w/f15.item lire en ligne] ;
* Louis Batiffol, ''Marie de Médicis et le palais du Luxembourg'', dans ''La Revue de l'art ancien et moderne'', 1905, {{p.|217-232}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4325222/f252.image (''lire en ligne'')]
* Louis Batiffol, ''Marie de Médicis et le palais du Luxembourg'', dans ''La Revue de l'art ancien et moderne'', 1905, {{p.|217-232}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4325222/f252.image (''lire en ligne'')]
* Sara Galetti, ''Le Palais du Luxembourg de Marie de Médicis (1611-1631)'', Paris, Picard, 2012 {{ISBN|978-2-7084-0935-4}}, 296 pages, 172 illustrations
* Sara Galetti, ''Le Palais du Luxembourg de Marie de Médicis (1611-1631)'', Paris, Picard, 2012 {{ISBN|978-2-7084-0935-4}}, 296 pages, 172 illustrations
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* [[Jacques Thuillier]], ''La Galerie de Marie de Médicis : peinture, poétique et politique'', Rubens e Firenze, 1983, pp. 249 à 266.
* [[Jacques Thuillier]], ''La Galerie de Marie de Médicis : peinture, poétique et politique'', Rubens e Firenze, 1983, pp. 249 à 266.
* Collectif, '' Patrimoine du Sénat '', éd. Flohic.
* Collectif, '' Patrimoine du Sénat '', éd. Flohic.
* {{article | auteur=Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek | titre=La succession de Marie de Médicis et l'emplacement des cabinets de peintures au palais du Luxembourg | périodique=Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France. 1990 | date=1992 | tome=117 | passage=285-293 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9603561m/f285.item }}
* Ouvrage collectif (sous la dir. de Marie-Noëlle Baudouin-Matusrek), ''Marie de Médicis et le palais du Luxembourg'', Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1992.
* Ouvrage collectif (sous la dir. de Marie-Noëlle Baudouin-Matusrek), ''Marie de Médicis et le palais du Luxembourg'', Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1992.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude d'Anthenaise|auteur2=Michel Richard|auteur3=Philippe Martial|préface=Stéphane Guégan|titre=Palais du Luxembourg|éditeur=Beaux-Arts Magazine|année=1992|isbn=|id=bam}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude d'Anthenaise|auteur2=Michel Richard|auteur3=Philippe Martial|préface=Stéphane Guégan|titre=Palais du Luxembourg|éditeur=Beaux-Arts Magazine|année=1992|isbn=|id=bam}}
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* [[Sénat (France)]]
* [[Sénat (France)]]
* [[Liste des demeures royales françaises]]
* [[Liste des demeures royales françaises]]
*[[Palais Bourbon]]
* [[Palais Bourbon]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://senat.fr/ Site officiel du Sénat français]
* [http://senat.fr/ Site officiel du Sénat français]
** [http://www.senat.fr/visite/visite_virtuelle/index.html Visite virtuelle du palais du Luxembourg] - Site officiel du [[Sénat (France)|Sénat]]
** [http://www.senat.fr/visite/visite_virtuelle/index.html Visite virtuelle du palais du Luxembourg] - Site officiel du [[Sénat (France)|Sénat]]
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* [http://www.latribunedelart.com/la-chapelle-retrouvee-du-senat La Chapelle retrouvée du Sénat]
* [http://www.latribunedelart.com/la-chapelle-retrouvee-du-senat La Chapelle retrouvée du Sénat]


{{Palette Résidences de la République française}}


{{Palette|Résidences de la République française}}
{{Portail|Paris|Politique française|Royaume de France|monuments historiques|France du Grand Siècle}}
{{Portail|Paris|Politique française|Royaume de France|classicisme|néo-classicisme|monuments historiques|France du Grand Siècle}}


[[Catégorie:Architecture Renaissance en Île-de-France|Paris]]
[[Catégorie:Architecture Renaissance en Île-de-France|Paris]]
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[[Catégorie:Bâtiment parlementaire|Luxembourg, palais du]]
[[Catégorie:Bâtiment parlementaire|Luxembourg, palais du]]
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[[Catégorie:Histoire parlementaire de la France]]
[[Catégorie:Lieu de pouvoir en France]]
[[Catégorie:Bâtiment à Paris réquisitionné par l'occupant allemand]]

Dernière version du 19 mars 2024 à 02:51

Palais du Luxembourg
Le palais du Luxembourg vu du jardin.
Présentation
Destination initiale
Résidence de Marie de Médicis
Destination actuelle
Siège du Sénat français
Style
Architecte
Construction
Commanditaire
Occupant
Propriétaire
Patrimonialité
Site web
Localisation
Commune
Coordonnées
Carte

Le palais du Luxembourg, situé dans le 6e arrondissement de Paris dans le nord du jardin du Luxembourg, est le siège du Sénat français, qui fut installé en 1799 dans le palais construit au début du XVIIe siècle, par Marie de Médicis, reine de France et de Navarre, pendant sa régence. Il appartient au domaine de cette assemblée, qui comprend également, à proximité du palais, l'hôtel du Petit Luxembourg, résidence du président du Sénat, le musée du Luxembourg, et l'ensemble du jardin.

Le premier modèle architectonique de l'édifice fut dès le début le Palazzo Pitti à Florence[1].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le palais et le jardin ont gardé le nom de l'ancien hôtel particulier sur lequel ils ont été construits : l'hôtel de Luxembourg (à ne pas confondre avec l'hôtel actuel dans le Marais). Il appartenait à François de Piney-Luxembourg, qui l'avait fait construire et y avait habité quelque temps avant de le vendre à Marie de Médicis[2]. On l'a par la suite nommé « palais Médicis » mais cette dénomination a mal survécu au « coup de majesté » de son fils, le roi Louis XIII[3].

Le nom n'a qu'un lointain rapport avec le duché de Luxembourg, ancêtre de l'actuel pays. Les Piney-Luxembourg ne le possédaient pas, ils n'étaient issus que de façon indirecte, à travers plusieurs branches cadettes, de la maison de Luxembourg, une lignée allemande très prestigieuse du XIVe siècle qui avait ce duché en apanage[4]. Mais à l'époque de l'achat, cette lignée s'était éteinte depuis longtemps et le duché était détenu par l'Espagne[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les remparts de Paris, l'hôtel du duc de Luxembourg le long de la rue de Vaugirard et les Chartreux avant la construction du palais du Luxembourg
Plan de Mérian (1615).
Porte d'entrée du musée du Luxembourg - rue de Vaugirard.

Le palais du Luxembourg a été construit sur le terrain d'un hôtel particulier du xvie siècle et qui appartenait à François de Piney, duc de Luxembourg.

La régente Marie de Médicis, veuve d'Henri IV, achète l'hôtel et le domaine dits « de Luxembourg » en 1612 et commande en 1615 la construction d'un palais à l'architecte Salomon de Brosse. Après avoir fait raser maisons et une partie du Petit Luxembourg, elle pose elle-même la première pierre le 2 avril 1615[6]. Le marché de construction est retiré à Salomon de Brosse en 1624 et rétrocédé au maître maçon Marin de la Vallée le . L'année suivante, avant la fin des travaux, la reine mère s'installe au premier étage de l'aile ouest, dans la partie du palais Médicis qui lui est réservée, la partie est étant destinée à son fils, le roi Louis XIII.

Une série de toiles avait été commandée à Rubens pour chacun de ces appartements qui devaient former deux cycles, le cycle de la vie de Marie de Médicis, destinée à la galerie de son appartement, et un cycle de la vie d'Henri IV qui n'a pas été terminé (destiné à la galerie du roi). La série consacrée à la reine-mère est aujourd'hui conservée au Louvre.

Le chantier n'est pas achevé en 1631 lorsque Marie de Médicis doit le quitter, exilée sur ordre de son fils à la suite de la « journée des Dupes ». Marie de Médicis, à sa mort en 1642, lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils Gaston duc d'Orléans, frère puîné du roi Louis XIII. Le bâtiment porte alors le nom de « palais d'Orléans ». Il passe par succession à sa veuve, Marguerite de Lorraine, puis à sa fille aînée la duchesse de Montpensier qui le vend à sa sœur cadette, la duchesse de Guise (1660). Celle-ci en fait don au roi, son cousin en 1694.

En 1715, le Luxembourg revient au régent Philippe d'Orléans, qui l'abandonne à sa fille aînée Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans (duchesse de Berry), puis à sa cadette Louise Élisabeth d'Orléans (1709-1742), reine douairière d'Espagne. La duchesse de Berry y mène une vie de fêtes et de plaisirs. Les grossesses illégitimes de cette jeune veuve font scandale. Fin mars 1719, un nouvel accouchement, mal préparé par ses excès, se passe très mal. Au bord de la mort, la princesse implore l'extrême-onction, que l'église lui refuse. Le 2 avril, on la délivre d'un enfant mort-né. Déshonorée par le bruit de cette naissance dont parle tout Paris, elle ne se rétablit pas de ses couches laborieuses et meurt en juillet au château de la Muette. Lors de l'autopsie, les médecins la découvrent à nouveau enceinte.

Le , la galerie royale de peinture du palais du Luxembourg est ouverte à l'initiative de Charles François Paul Le Normant de Tournehem, directeur des Bâtiments du Roi, à l’emplacement même de la galerie de Marie de Médicis, dans l'aile Est du palais du Luxembourg. Exposant une sélection des Tableaux du Roi à proximité du cycle de Rubens, il s'agit du premier musée d'art ouvert au public en France, qui préfigura la création du musée du Louvre en 1793. L'actuel musée du Luxembourg a hérité de cette tradition muséale.

Par un édit du mois de décembre 1778, le roi Louis XVI accorde le domaine et le château à son frère Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence et futur Louis XVIII, à titre d'augmentation d'apanage. Après sa fuite en 1791, le palais du Luxembourg est déclaré « propriété nationale ».

Le couronnement de Marie de Médicis à l'abbatiale de Saint-Denis, œuvre de Pierre-Paul Rubens.

Le « Luxembourg » devient une prison en pendant la Terreur avant d'être affecté au Directoire par décision du . Les cinq directeurs s'y installent le .

Bonaparte, Premier consul, s'installe au palais du Luxembourg le . Le Sénat conservateur, assemblée créée par la Constitution de l'an VIII, s'y installe le . En 1814, il est attribué à la Chambre des pairs. Par la suite, il garde sa vocation parlementaire, excepté durant quelques courtes périodes. En 1828, des essais d'éclairage urbain à gaz hydrogène carburé sont effectués dans l'enceinte du palais.

L'hôtel initial, désormais appelé Petit Luxembourg, est devenu depuis 1825 la résidence officielle du président du Sénat. Le bâtiment de droite, appelé aussi hôtel de la présidence, abrite son bureau et ceux de ses collaborateurs, ses salons et sa salle à manger privés. Le bâtiment de gauche, appelés salons de Boffrand, abrite des salles de restaurant et des salons pour les grandes réceptions organisées par le Président ou par le Sénat dont l'accueil des personnalités étrangères.

Sous la monarchie de Juillet, le nombre de sénateurs croît sensiblement. Pour permettre à la salle des séances de les accueillir tous, une campagne de travaux est lancée ; il est décidé d'avancer la façade sur jardin. Décidés en 1836, les travaux sont confiés à l'architecte Alphonse de Gisors et commencés en 1837[7].

À la suite de la révolution de février 1848, il n'y a dans un premier temps plus de Sénat. Le palais du Luxembourg accueille alors une « Commission du gouvernement pour les travailleurs », présidée par Louis Blanc, qui sera vite appelée « Commission du Luxembourg ».

Le palais du Luxembourg est affecté par la suite à toutes les chambres hautes successives : Sénat du Second Empire et Sénat de la Troisième République à partir de 1879. Entre 1871 et 1879, le Parlement siège à Versailles, pendant ce temps, c’est le préfet de la Seine qui siège au Palais du Luxembourg.

En 1940, le palais est occupé par l’état-major de la Luftwaffe-ouest, ses généraux Erhard Milch puis Hugo Sperrle logeant au Petit Luxembourg. Le palais est réaménagé pour cette nouvelle affectation militaire (cloisonnement des grandes pièces, réseau de sonneries, nouvelle peinture, etc.), de même que l'hôtel de la Présidence. L'architecte Marcel Macary est chargé des travaux, s'attachant à ne pas occasionner de dégâts durables pour le palais. En 1943, un blockhaus est construit dans le jardin du Luxembourg, à l'est du palais : avec quatorze mètres de profondeur, il doit comporter dix galeries d'abri mais seulement sept étaient terminées à la Libération, en août 1944 (connu sous le nom d'« abri Médicis », il sert de nos jours de lieu de stockage). Avant guerre, un abri de défense passive avait été construit dans les jardins de la Présidence ; il est amélioré et un nouveau est érigé entre l'hôtel de la Présidence et le musée du Luxembourg[8]. À la Libération, les Allemands laissent les lieux dévastés et minés, tandis que des meubles sont volés[9].

En 1944, le palais devient le siège de l’Assemblée consultative provisoire. Il est affecté au Conseil de la République de 1946 et au Sénat de la Ve République depuis 1958. Le Sénat de la Communauté y a également siégé entre 1958 et 1960[10].

Le palais vu du jardin.

Entre 2007 et 2014, le Sénat met en vente cinquante appartements de fonction situés autour du palais du Luxembourg (rue Bonaparte, rue Garancière ou encore boulevard Saint-Michel)[11].

Entre 2017 et 2020, le palais du Luxembourg est en travaux. Les immeubles des 26 et 36 rue de Vaugirard, qui abritent les bureaux des sénateurs sont vidés pour permettre une mise aux normes haute qualité environnementale. Des bâtiments provisoires de 4 000 m2 sont élevés dans la cour d'honneur du palais en attendant. Un restaurant libre-service est créé, la salle Clemenceau et l'ancienne chapelle de la Chambre des pairs sont restaurées, cette dernière devant devenir une salle multimédia. Les travaux visent également à faciliter l'accès des personnes handicapées et l'évacuation du public en cas de sinistre[11].

Architecture[modifier | modifier le code]

La palais Pitti de Florence comme premier point d'inspiration du palais du Luxembourg.

Le palais du Luxembourg tient plus de la résidence secondaire que du palais officiel urbain. Son plan est assez caractéristique des châteaux français, comme celui de Verneuil-en-Halatte auquel Salomon de Brosse a participé. Il se compose d'une cour carrée, la cour d'honneur, d'un corps d’entrée surmonté d'un dôme, le dôme Tournon, et de pavillons redoublés dans le corps de logis.

Des nouveautés, comme le corps de logis qui prend une grande ampleur par rapport aux deux ailes, ou encore la partie centrale monumentale, marquent le château. Le palais du Luxembourg est le résultat de la libre inspiration du palais Pitti (Florence, Italie) demandée par Marie de Médicis qui, s'ennuyant au Louvre, souhaitait notamment retrouver l'esprit florentin et la douceur que ceci lui évoquait notamment à travers l'emploi du bossage de pierre dans l'architecture du bâtiment plutôt que d'un mélange de brique et de pierre, comme on en trouvait par exemple dans le pavillon de chasse de Versailles.

Salle des séances (hémicycle)[modifier | modifier le code]

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Lorsqu'il fut décidé que le palais accueillerait le Sénat, Chalgrin réaménagea entièrement l'intérieur afin de réaliser la nouvelle salle sénatoriale. Achevée en 1807, celle-ci, devenue chambre des pairs sous la Restauration, fut redessinée en 1836 pour répondre au besoin d'agrandissement. L'architecte choisi, Alphonse de Gisors, un élève de Chalgrin, avança la façade du bâtiment de 31 mètres sur le jardin et aménagea dans l'espace ainsi dégagé un nouvel hémicycle entre 1836 et 1842. La salle fut reconstruite après un incendie en 1859, toujours par Gisors.

Derrière le plateau du président, face aux siégeants, se dressent sept statues de marbre monumentales[7], de gauche à droite quand on regarde le président :

Aux deux extrémités du diamètre de l'hémicycle se trouvent deux autres statues, commandées en 1840 par le ministre de l'Intérieur Charles de Rémusat :

Face au plateau, on trouve les bustes de quatre maréchaux d'empire installés en 1842 :

Salle du Livre d'Or[modifier | modifier le code]

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La salle du Livre d'Or est une salle voûtée du rez-de-chaussée, aux lambris dorés et plafond à caissons, aménagée en 1816 par l'architecte Thomas Pierre Baraguay, qui servait à recevoir le Livre d'Or de la Pairie, c'est-à-dire le registre consignant les titres des pairs de France. Ce répertoire se trouve aujourd'hui aux Archives nationales. Baraguay réutilise quelques boiseries et peintures sur panneau provenant du Cabinet doré et d'autres salles, et principalement des appartements de Marie de Médicis au palais du Luxembourg et d'Anne d'Autriche au Louvre. Les tableaux et les boiseries sont retaillés, redorés, restaurés et pour certains largement repeints. Au plafond, deux grands tableaux sur bois sont dédiés à la gloire de Marie ; ils sont attribués à Jean Mosnier ; dans les caissons, des panneaux à pans coupés figurent des angelots ; des médaillons ovales représentent des saints et des divinités antiques[12].

L'ensemble, tel qu'il apparaît de nos jours, a été entièrement restauré de 1997 à 1999 par le Centre de recherche et de restauration des musées de France.

Chapelle[modifier | modifier le code]

chapelle
Chapelle.

Cachée, puis de nouveau mise en lumière, cette chapelle fut aménagée par l'architecte Alphonse de Gisors lors de la campagne de travaux de 1837, sous le règne de Louis-Philippe. Cloisonnée pour la réalisation de bureaux de la chaîne Public Sénat en 1982, elle retrouve son volume initial depuis le départ de la chaîne parlementaire et une campagne de restauration est en cours. Cette campagne a pour objectif de pouvoir inclure la visite dans les Journées du Patrimoine selon le vœu des questeurs.

Elle se situe au rez-de-chaussée de l'aile est de la cour d'honneur. De petites dimensions (environ 23 m sur 6 m). Sa décoration picturale fut confiée au peintre François Bouchot, mais il décéda avant le lancement du chantier en 1842. Elle est finalement décorée par des peintures murales d'Abel de Pujol, à l'entrée : Dieu et les Vieillards de l'Apocalypse, et de son élève Théophile Vauchelet, Prix de Rome 1829 ; à l'abside : Le Concert des Anges ; au plafond : Les Évangélistes, ainsi que quatre toiles de Jean Gigoux, qui furent roulées en 1982[13].

Le , le Président du Sénat, Gérard Larcher, a inauguré l'ouverture de la nouvelle salle de réunion.

Bibliothèque[modifier | modifier le code]

Bibliothèque du Sénat.

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La salle de lecture actuelle de la bibliothèque a été aménagée lors des travaux d'agrandissement du palais de 1837. Alphonse de Gisors, qui conduit les travaux, suit la recommandation d'Adolphe Thiers et confie le décor du plafond au peintre Eugène Delacroix, qui travaille alors sur le plafond de la bibliothèque du Palais Bourbon, siège de l'autre assemblée. Il achève d'orner la coupole en 1846. La composition est inspirée du chant IV de l'Enfer de Dante. Des infiltrations firent tomber les toiles en 1868 ; Pierre Andrieu, élève de Delacroix, les restaura. Le globe terrestre monumental est l'œuvre du géographe-cartographe Joseph Forest (1865-19..) en 1896.

La bibliothèque est désormais une salle en longueur (52 × 7 m), prolongée par deux cabinets, est et ouest, dont les sept fenêtres (toutes côté sud) donnent sur le jardin du Luxembourg.

Leconte de Lisle et Anatole France ont été employés à la bibliothèque du Sénat[14].

Annexe de la bibliothèque[modifier | modifier le code]

Annexe de la bibliothèque du Sénat
Annexe de la bibliothèque du Sénat.

L'annexe de la bibliothèque est située dans la galerie Est du palais, autrefois occupée par le musée du Luxembourg.

Le plafond de l'annexe est orné des Signes du Zodiaque peints par Jacob Jordaens vers 1640 et achetés par le Sénat en 1802.

L'émission Bibliothèque Médicis, sur Public Sénat, est enregistrée toutes les semaines dans l'annexe de la bibliothèque[15].

Escalier d'honneur[modifier | modifier le code]

Escalier d'honneur.

L'escalier d'honneur ou grand escalier fut réalisé entre 1803 et 1807 par l'architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin qui travaillait au palais du Luxembourg depuis 1787 et y avait assuré la restauration des jardins. L'escalier remplaçait la galerie de Rubens.

Jardins[modifier | modifier le code]

Marie de Médicis attacha un soin tout particulier à constituer autour de son palais un parc d'une superficie de 24 hectares, agrémenté de 2 000 ormes, de fontaines et grottes à l'italienne, inspirées de la grotte de Buontalenti au jardin Boboli à Florence. Les jardins du Luxembourg frappent de nos jours le promeneur par la juxtaposition de leurs parterres à la française, que traverse le méridien de Paris et qu'encadre la statuaire des Reines et Dames illustres, et le long de la rue Auguste Comte, de son jardin anglais avec le tracé nonchalant de ses allées. Plus à l'ouest, vers la rue Vavin, un jardin fruitier constitue, entre autres, un conservatoire de variétés de poires anciennes comme la Beurré Hardy. Près de la porte Vavin, un rucher d'abeilles a été installé par le Sénat[16].

Salle des conférences[modifier | modifier le code]

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Longue de 57 mètres, large de 10,60 m et d'une hauteur de 11,60 m (15 m sous la coupole), cette salle fut réalisée par Alphonse de Gisors. Elle résulte de la réunion (finalisée en 1864) des trois salles du bâtiment d'origine.

En face de la cheminée est exposé le trône qu'occupait Napoléon Ier quand il assistait aux séances du Sénat conservateur.

À chacune des extrémités, on trouve un plafond en cul-de-four, avec des personnages de l'histoire de France par Henri Lehmann (1854) : à l'ouest, La France sous le règne des Mérovingiens et des Carolingiens ; à l'est, La France sous les Capétiens, les Valois et les Bourbons.

Au plafond, L’Apothéose de Napoléon Ier par Jean Alaux[17]. Huit tapisseries des Gobelins illustrant les Métamorphoses d'Ovide complètent la décoration[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-François Guillot, « Modification et déplacement de la façade sud du Palais du luxembourg », sur Les visites guidées de Jean-François Guillot, (consulté le ).
  2. Arthur Hustin, Le Luxembourg, son histoire domaniale, architecturale, décorative et anecdotique, Impr. du Sénat, 1910
  3. Guide de l'étranger dans Paris et ses environs, page 200, Hotel du Louvre, 1875 [(fr) lire en ligne]
  4. Louis Moréri, Le grand dictionaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, à l'entrée « Luxembourg », nombreux éditeurs, 1740 [(fr) lire en ligne]
  5. Jean Bertholet, Histoire Ecclésiastique Et Civile Du Duché De Luxembourg Et Comté De Chiny, Volume 8, page 57 (attention il y a plusieurs séries de numérotations), Chevalier, 1743 [(fr) lire en ligne]
  6. Bernard Morice, Le Palais du Luxembourg et le destin des hommes, Éditions France-Empire, , p. 24
  7. a et b « L'hémicycle : la salle des Séances », sur senat.fr
  8. « Le Sénat de 1940 à 1944 : la Luftwaffe au Palais du Luxembourg », sur senat.fr (consulté le )
  9. Olivier Faye, « Le Sénat dissimule dans ses caves un buste d’Hitler et un drapeau nazi depuis soixante-quinze ans », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  10. « Dossiers d'histoire - Le Palais du Luxembourg », sur senat.fr (consulté le )
  11. a et b Sophie Huet, « Les habits neufs de l'Assemblée et du Sénat », Le Figaro, samedi 17 / dimanche 18 juin 2017, page 19.
  12. Palais du Luxembourg, Beaux-Arts Magazine 1992, p. 17.
  13. Didier Rykner, La Tribune de l'Art du mardi 28 avril 2015.
  14. « La bibliothèque », sur senat.fr
  15. « Bibliothèque Médicis », sur publicsenat.fr
  16. Palais du Luxembourg, Beaux-Arts Magazine 1992, p. 38 à 49.
  17. « Coupole Jean Alaux » sur senat.fr.
  18. [PDF]« Dépliant distribué lors des journées européennes du patrimoine de 2015 », sur senat.fr

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Marot, Recueil des plans, profils et élévations des [sic] plusieurs palais, chasteaux, églises, sépultures, grotes et hostels bâtis dans Paris et aux environs par les meilleurs architectes du royaume, desseignez, mesurés et gravez par Jean Marot, vues 11, 12 et 13 (Voir) ;
  • Arthur Hustin, Le Palais du Luxembourg, ses transformations, son agrandissement, ses architectes, sa décoration, ses décorateurs, 1904, Paris, P. Mouillot, 87 pages, lire en ligne ;
  • Louis Batiffol, Marie de Médicis et le palais du Luxembourg, dans La Revue de l'art ancien et moderne, 1905, p. 217-232 (lire en ligne)
  • Sara Galetti, Le Palais du Luxembourg de Marie de Médicis (1611-1631), Paris, Picard, 2012 (ISBN 978-2-7084-0935-4), 296 pages, 172 illustrations
  • Sara Galletti, Rubens et la galerie de Henri IV au palais du Luxembourg (1628-1630), Société française d'archéologie, Bulletin monumental, 2008, no 166-1, pp. 43-51 [lire en ligne]
  • Jacques Thuillier, La Galerie de Marie de Médicis : peinture, poétique et politique, Rubens e Firenze, 1983, pp. 249 à 266.
  • Collectif, Patrimoine du Sénat , éd. Flohic.
  • Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek, « La succession de Marie de Médicis et l'emplacement des cabinets de peintures au palais du Luxembourg », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France. 1990, t. 117,‎ , p. 285-293 (lire en ligne)
  • Ouvrage collectif (sous la dir. de Marie-Noëlle Baudouin-Matusrek), Marie de Médicis et le palais du Luxembourg, Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1992.
  • Claude d'Anthenaise, Michel Richard et Philippe Martial (préf. Stéphane Guégan), Palais du Luxembourg, Beaux-Arts Magazine,
  • Le Sénat. Palais et jardins du Luxembourg, Imprimerie nationale Éditions, 1994, (ISBN 2-11-081369-5).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]