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{{Voir paronyme|Le Rock à Billy}}

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{{Infobox Musique (style)
{{Infobox Musique (style)
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| nom = Rockabilly
| origines stylistiques = [[Rock 'n' roll]], [[musique country|country]], [[western swing]], [[honky tonk]], [[rhythm and blues]], [[boogie-woogie (musique)|boogie-woogie]]
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Le '''rockabilly''' est un [[sous-genre (musique)|sous-genre musical]] du [[rock 'n' roll]] ayant émergé au début des [[années 1950]]. Le terme est un mot-valise entre rock et [[hillbilly]]. Un groupe de rockabilly typique comprend généralement un chanteur, une [[guitare électrique]], une [[batterie (musique)|batterie]] (souvent réduite à une [[caisse claire]], une [[grosse caisse]] et une [[cymbale]]), et une [[contrebasse]] jouée en [[slap]] et/ou parfois en [[pizzicato]].
Le '''rockabilly''' est un style de musique [[rock 'n' roll]] apparu au début des [[années 1950]]. Le terme est un mot-valise formé sur ''rock'' et ''[[hillbilly]]''. Un groupe de rockabilly typique comprend un chanteur, une [[guitare électrique]], une [[batterie (musique)|batterie]] (souvent réduite à une [[caisse claire]], une [[grosse caisse]] et une [[cymbale]]) et une [[contrebasse]] jouée en [[slap]] ou, parfois, en [[pizzicato]].


Les paroles font souvent référence aux thèmes récurrents de la [[culture populaire]] américaine des années 1950, tels que l'[[automobile]] ou les relations sentimentales. Les artistes et membres de cette [[subculture]] ont un style vestimentaire typique des années 50 : coiffures gominées, blousons de cuir noir, jeans à ourlet vers l'extérieur, chemise à col ouvert, sans cravate pour les garçons, [[robe chiffon|robes chiffon]], jeans à revers, t-shirts ou [[chemisette]]s et « {{Lien|lang=en|fr=pedal pushers}} » ([[Corsaire (vêtement)|corsaires]]), ... pour les filles.
Les paroles font souvent référence aux thèmes récurrents de la [[culture populaire]] américaine des années 1950, tels que l'[[automobile]] ou les relations sentimentales. Les artistes et membres de cette [[subculture]] ont un style vestimentaire typique des années 1950 : coiffures gominées, blousons de cuir noir, jeans à ourlet vers l'extérieur, chemise à col ouvert et chemises bowling pour les garçons. Les pin-up portent des robes rockabilly de forme swing (évasée) qu’elles accompagnent souvent d’un jupon vintage pour donner du volume, ou bien des robes crayon qui suivent la ligne du corps. Dans un style plus garage années 50, sont également portés des pantacourts pin-up avec un revers en bas, ils sont souvent en jean's. Les hauts rétro années 50 sont souvent imprimés de motifs vichy, cerises et bien sûr de pois. Les femmes portaient également [[chemisette]]s (blouses) de bowling ou [[Corsaire (vêtement)|corsaires]]. On notera également des coiffures esthétiques et féminines souvent mises en valeur par des biais, barrettes ou bandeaux pour cheveux.


L'influence et la popularité de ce style diminue dans les [[années 1960]], mais connaît un regain de popularité dans les années 1970 et 1980, les adeptes de ce style s'affirmant comme faisant partie d'une certaine [[subculture]] et le mélangeant à d'autres styles, en créant ainsi de nouveaux, comme le [[psychobilly]].
L'influence et la popularité de ce style diminue dans les années 1960, mais connaît un regain de popularité dans les années 1970 et 1980 via notamment le style British Rockabilly et les Teddy Boys anglais.
Les adeptes de ce style s'affirment comme faisant partie d'une certaine subculture et le mélangent à d'autres styles, en créant ainsi de nouveaux, comme le [[psychobilly]].


== Terminologie ==
== Terminologie ==
Rockabilly est un amalgame entre les mots {{citation|[[rock]]}} et {{citation|[[hillbilly]]}}. Il s'écrit aussi {{citation|rock-a-billy}} ou encore {{citation|hillbilly rock}} et est parfois abrégé à l'oral en {{citation|rockab}}. Le terme américain de [[hillbilly]] signifie {{citation|campagnard}}, et terme de discrimination. De ce fait, [[Billboard]] choisit de classer le genre dans le style {{citation|country}}. En effet, l'équivalent français en est {{citation|[[péquenaud]]}}, {{citation|rustaud}} ou {{citation|plouc}}, même si littéralement cela se traduirait par {{citation|un type de la colline}}.
Rockabilly est un amalgame des mots {{citation|[[rock]]}} et {{citation|[[hillbilly]]}}. Également appelé {{citation|rock-a-billy}} ou encore {{citation|hillbilly rock}}, il est souvent abrégé à l'oral en {{citation|rockab'}}. Le terme américain [[hillbilly]] qui signifie {{citation|campagnard}} ou, plus exactement, un élément de la population rurale blanche des zones de collines, est un terme dépréciatif et discriminant, comme [[redneck]]. De ce fait, [[Billboard]] choisit de classer le genre dans le style {{citation|country}} ; en effet, même si littéralement cela se traduirait par {{citation|un type de la colline}}, l'équivalent français le plus juste en serait {{citation|[[péquenaud]]}}, {{citation|cul-terreux}}, {{citation|plouc}} ou {{citation|petzouille}}.[https://www.vintage-et-custom.fr/50-haut-rockabilly-pin-up]


== Histoire ==
== Histoire ==
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[[Fichier:Elvis Presley promoting Jailhouse Rock.jpg|gauche|vignette|Elvis Presley, en 1957.]]
[[Fichier:Elvis Presley promoting Jailhouse Rock.jpg|gauche|vignette|Elvis Presley, en 1957.]]


La date de naissance du rockabilly est généralement fixée au moment de la sortie du single ''[[That's All Right (Mama)|That's All Right Mama]]'' d'[[Elvis Presley]], en 1954, {{refnec|qui se voit {{numéro|1}} aux États-Unis 50 ans après}} (source [[Billboard magazine|Billboard]]) ; le rockabilly est à l'origine l'œuvre de petits labels indépendants tels que [[Sun Records]], label du producteur Sam Phillips. Ce dernier a commencé par enregistrer des artistes de blues tels que [[B. B. King]] ou [[Howlin' Wolf]]. C'est après le succès d'[[Elvis Presley]] qu'il commence à enregistrer d'autres chanteurs de rockabilly tels que [[Johnny Cash]], [[Carl Perkins]] (''{{lang|en|Blue Suede Shoes}}'', ''{{lang|en|Honey Don't}}'', ''{{lang|en|Baby Trying to be My Baby}}'', ''{{lang|en|Your True Love}}''), [[Roy Orbison]] (''{{lang|en|Rockhouse}}'', ''{{lang|en|Ooby Dooby}}'', ''{{lang|en|Domino}}'', ''{{lang|en|Problem Child}}'', ''{{lang|en|Pretty Woman}}''), [[Warren Smith]] (''{{lang|en|Ubangui Stomp, Uranium Rock}}''), [[Billy Lee Riley]] (''{{lang|en|Flying Saucers Rock n' Roll}}'', ''{{lang|en|Red Hot}}''), [[Jack Earls]] (''{{lang|en|Let's Bop}}''), la chanteuse Barbarra Pittman (''{{lang|en|I Need a Man}}''), puis des chanteurs de rock 'n' roll comme [[Jerry Lee Lewis]], [[Carl Mann]] et [[Charlie Rich]].
La date de naissance du rockabilly est généralement fixée à la date de sortie du single ''[[That's All Right (Mama)|That's All Right Mama]]'' d'[[Elvis Presley]], en 1954. Le rockabilly est à l'origine l'œuvre de petits labels indépendants tels que [[Sun Records]], label du producteur Sam Phillips. Ce dernier a commencé par enregistrer des artistes de blues tels que [[B. B. King|B.B. King]] ou [[Howlin' Wolf]]. C'est après le succès d'[[Elvis Presley]] qu'il commence à enregistrer d'autres chanteurs de rockabilly tels que [[Johnny Cash]], [[Carl Perkins]] (''{{lang|en|Blue Suede Shoes}}'', ''{{lang|en|Honey Don't}}'', ''{{lang|en|Baby Trying to be My Baby}}'', ''{{lang|en|Your True Love}}''), [[Roy Orbison]] (''{{lang|en|Rockhouse}}'', ''{{lang|en|Ooby Dooby}}'', ''{{lang|en|Domino}}'', ''{{lang|en|Problem Child}}'', ''{{lang|en|Pretty Woman}}''), [[Warren Smith]] (''{{lang|en|Ubangui Stomp, Uranium Rock}}''), [[Billy Lee Riley]] (''{{lang|en|Flying Saucers Rock n' Roll}}'', ''{{lang|en|Red Hot}}''), [[Jack Earls]] (''{{lang|en|Let's Bop}}''), la chanteuse [[Barbara Pittman]] (''{{lang|en|I Need a Man}}''), puis des chanteurs de rock 'n' roll comme [[Jerry Lee Lewis]], [[Carl Mann]] et [[Charlie Rich]].


D'autres labels ont également marqué l'histoire du rockabilly comme [[Meteor Records]] et [[King Records (États-Unis)|King Records]] avec les enregistrements de [[Charlie Feathers]] et [[Mac Curtis]], [[Starday Records]] avec [[Benny Joy]], [[Sonny Fisher]], [[George Jones]], [[Sleepy Labeef]] etc. Il y eut également des majors comme [[Sony BMG Music Entertainment|CBS]] qui ont su enregistrer des artistes comme Sid King and Five Strings, [[Johnny Horton]], [[Ersel Hickey]], [[The Collins Kids|Collins Kids]] et [[Ronnie Self]], [[Metro Goldwin Mayer|MGM]] avec [[Andy Starr]], [[Marvin Rainwater]], [[Decca Records|Decca]] et [[Brunswick Records]] avec les premières faces rockabilly de [[Buddy Holly]] avant qu'il ne fasse que du rock 'n' roll), [[Johnny Carroll and the Hot Rocks]], [[Roy Hall]], Terry Noland et les enregistrements du trio rock 'n' roll de [[Johnny Burnette]]. Certains labels spécialisés dans le blues et rhythm and blues ont également des artistes de rockabilly à leur catalogue comme ''[[Chess Records]]'' avec [[Dale Hawkins]], [[Rusty York]] et [[Bobby Sisco]]. Dans un style plus "gothique", [[Jody Reynolds]] a eu un grand succès avec ''Endless Sleep'' en 1958.
D'autres labels ont également marqué l'histoire du rockabilly comme [[Meteor Records]] et [[King Records (États-Unis)|King Records]] avec les enregistrements de [[Charlie Feathers]] et [[Mac Curtis]], [[Starday Records]] avec [[Benny Joy]], [[Sonny Fisher]], [[George Jones]], [[Sleepy Labeef]], etc. Il y eut également des majors comme [[Sony BMG Music Entertainment|CBS]] qui ont enregistré des artistes comme Sid King and Five Strings, [[Johnny Horton]], [[Ersel Hickey]], [[The Collins Kids|Collins Kids]] et [[Ronnie Self]], [[Metro Goldwin Mayer|MGM]] avec [[Andy Starr]], [[Marvin Rainwater]], [[Decca Records|Decca]] et [[Brunswick Records]] avec les premières faces rockabilly de [[Buddy Holly]] (avant qu'il ne fasse que du rock 'n' roll), [[Johnny Carroll and the Hot Rocks]], [[Roy Hall]], Terry Noland et les enregistrements du trio rock 'n' roll de [[Johnny Burnette]]. Certains labels spécialisés dans le blues et rhythm and blues ont également des artistes de rockabilly à leur catalogue comme ''[[Chess Records]]'' avec [[Dale Hawkins]], [[Rusty York]] et [[Bobby Sisco]]. Dans un style plus "gothique", [[Jody Reynolds]] a eu un grand succès avec ''Endless Sleep'' en 1958.


« Rockabilly » est un terme souvent galvaudé pour désigner le rock des années 1950, mais il s'agit d'un style musical bien précis et qui s'avère quelquefois difficile à distinguer de l'œuvre de certains chanteurs de rock 'n' roll « blanc » comme Eddie Cochran [[Jack Scott]] ou [[Gene Summers|Gene Vincent]]. Le rockabilly et son pendant direct, le rock 'n' roll, ont rapidement évolué vers d'autres formes de rock pour disparaître presque complètement vers 1959 ou 1960. C'est une forme d'expression musicale typiquement américaine {{refnec|qui pourrait se résumer dans les termes suivants}}, empruntés à [[Michel Rose (écrivain)|Michel Rose]] : « sorte de [[rock 'n' roll]] blanc, typiquement [[sudiste]] et [[rural]], lancé à [[Memphis (Tennessee)|Memphis]] en 1954. D'une part influencé par les formes ancestrales de musiques country et [[western]], alors appelées [[hillbilly]], et le blues noir ainsi que le rock 'n' roll [[nordiste]] de [[Bill Haley]]<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur=[[Michel Rose (écrivain)|Michel Rose]]|titre=Encyclopédie de la Country et du Rockabilly|éditeur=Jacques Grancher éditeur|année=1986|pages totales=185|passage=?|isbn=978-2733901472}}</ref>. » On peut inclure aussi, parmi les influences de ce style musical, les styles [[Western Swing]], [[Boogie-woogie (musique)|boogie-woogie]] et [[rhythm and blues]] et surtout rockin'blues. En effet le groupe rockabilly n'est que l'évolution de l'orchestre hillbilly boogie, où la guitare électrique remplace le violon (''[[fiddle]]'') et la [[steel guitar]], et la batterie (rare dans le western-swing, le [[honky tonk (musique)|honky tonk]] et [[hillbilly-boogie]]) fixe assume son rôle rythmique.
« Rockabilly » est un terme souvent galvaudé pour désigner le rock pionnier des années 1950, mais il s'agit d'un style musical bien précis et qui s'avère quelquefois difficile à distinguer de l'œuvre de certains chanteurs de rock 'n' roll « blanc » comme [[Eddie Cochran]], [[Jack Scott]] ou [[Gene Summers|Gene Vincent]]. Le rockabilly et son pendant direct, le rock 'n' roll, ont rapidement évolué vers d'autres formes de rock pour disparaître presque complètement vers 1959 ou 1960. C'est une forme d'expression musicale typiquement américaine qui pourrait se résumer selon l'écrivain [[Michel Rose (écrivain)|Michel Rose]] à une : « sorte de [[rock 'n' roll]] blanc, typiquement [[sudiste]] et [[rural]], lancé à [[Memphis (Tennessee)|Memphis]] en 1954. D'une part influencé par les formes ancestrales de musiques country et [[western]], alors appelées [[hillbilly]], et le blues noir ainsi que le rock 'n' roll [[nordiste]] de [[Bill Haley]]<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur=[[Michel Rose (écrivain)|Michel Rose]]|titre=Encyclopédie de la Country et du Rockabilly|éditeur=Jacques Grancher éditeur|année=1986|pages totales=185|passage=?|isbn=978-2733901472}}</ref>. » On peut inclure aussi, parmi les influences de ce style musical, les styles [[Western Swing]], [[Boogie-woogie (musique)|boogie-woogie]] et [[rhythm and blues]] et surtout rockin'blues. En effet, le groupe rockabilly n'est que l'évolution de l'orchestre hillbilly boogie, où la guitare électrique remplace le violon (''[[fiddle]]'') et la [[steel guitar]], et la batterie (rare dans le western-swing, le [[honky tonk (musique)|honky tonk]] et le [[hillbilly-boogie]]) assume son rôle rythmique.


=== Années 1970 ===
=== Années 1970 ===
[[Fichier:WarrenSmith2.jpg|vignette|droite|Warren Smith.]]
[[Fichier:WarrenSmith2.jpg|vignette|droite|Warren Smith.]]


Le rockabilly connait un regain de popularité dans les [[années 1970]], d'abord en Californie avec le label de Ronnie Weiser, Rollin' rock, qui fait réenregistrer des artistes majeurs du style comme [[Ray Campi]], [[Johnny Carroll]], [[Mac Curtis]] ou [[Jackie Lee Cochran]] mais aussi au Royaume-Uni avec la musique des [[Teddy Boys]] qui se sont réapproprié le rockabilly américain des années 1950 (tout en grimant la ''{{lang|en|high society}}'' anglaise portant ''{{lang|en|drap jackets}}'' et chemises à jabot) avec des solo et groupes comme [[Sha Na Na]], [[Robert Gordon (musicien)|Robert Gordon]], [[Tuff Darts]], Shakin Stevens, [[Matchbox (groupe)|Matchbox]] et les [[Crazy Cavan and the Rhythm Rockers]].
Le rockabilly connait un regain de popularité dans les [[années 1970]], d'abord en Californie avec le label de Ronnie Weiser, Rollin' rock, qui fait réenregistrer des artistes majeurs du style comme [[Ray Campi]], [[Johnny Carroll]], [[Mac Curtis]] ou [[Jackie Lee Cochran]], mais aussi au Royaume-Uni avec la musique des [[Teddy Boys]] qui se sont réapproprié le rockabilly américain des années 1950 (tout en singeant la ''{{lang|en|high society}}'' anglaise portant ''{{lang|en|drap jackets}}'' et chemises à jabot) avec des artistes solo ou groupes comme [[Sha Na Na]], [[Robert Gordon (musicien)|Robert Gordon]], [[Shakin' Stevens]], [[Matchbox (groupe)|Matchbox]] ou les [[Crazy Cavan and the Rhythm Rockers]].


À la fin des [[années 1970]], les [[The Meteors|Meteors]] inventent le [[psychobilly]] - sorte de rockabilly survitaminé qui se démarque du rockabilly notamment par son approche inspirée du cinéma [[fantastique]], de [[science-fiction]] ou d'horreur de série Z. Ce groupe entraine derrière lui pléthore de groupes de psychobilly (tels que Les Ricochets, [[Guana Batz]], [[Batmobile]], Frantic Flintstones, [[Demented Are Go!]], [[Krewmen]], [[Nekromantix]], [[Mad Sin]], [[The Sharks|Sharks]], [[Frenzy]], [[The Quakes|Quakes]] ou Banane Metalik) et fait les grandes heures du club londonien le Klub Foot.
À la fin des [[années 1970]], les [[The Meteors|Meteors]] inventent le [[psychobilly]], sorte de rockabilly survitaminé qui se démarque du rockabilly notamment par son approche inspirée du cinéma [[fantastique]], de [[science-fiction]] ou d'horreur de série Z. Ce groupe entraine à sa suite la formation de nombreux groupes de psychobilly et punkobilly (la version ''punkisée'' du genre) : [[Demented Are Go!]], [[Guana Batz]], [[Batmobile (groupe)|Batmobile]], Frantic Flintstones, [[Krewmen]], [[Nekromantix]], [[Mad Sin]], [[The Sharks|Sharks]], [[Frenzy]], [[The Quakes|Quakes]], [[Reverend Horton Heat]], Long Tall Texans, [[Washington Dead Cats]], Banane Metalik et fait les grandes heures du club londonien le Klub Foot.

==== [[Gene Vincent]] meurt le 12 octobre 1971 a l'âge de 36 ans. ====


=== Années 1980 ===
=== Années 1980 ===
Les [[années 1980]] avec des groupes comme les [[Stray Cats]], Robert Gordon, Tuff Darts, [[Blasters]], Shakin' Stevens, [[Dave Phillips & the Hot Rod Gang]], [[Polecats]], [[Kingbeats]] ou [[Blue Cats]], ont vu réapparaitre et donner un nouveau souffle au rockabilly également par le biais du groupe New Yorkais [[The Cramps]] qui a repris de nombreux titres du répertoire de Charlie Feathers, Ronnie dawson ou Whithey Pullen. N'oublions pas [[Buzz and the Flyers]], [[the Zantees]], [[Levi and the Rockats]].
Les [[années 1980]] avec des groupes comme les [[Stray Cats]], [[Robert Gordon (musicien)|Robert Gordon]], [[Blasters]], [[Shakin' Stevens]], [[Dave Phillips & the Hot Rod Gang]], [[Polecats]], [[Kingbeats]] ou [[Blue Cats]], ont vu réapparaitre et donner un nouveau souffle au rockabilly, porté également par le biais du groupe New Yorkais [[The Cramps]] (qui reprend de nombreux titres des répertoires de Charlie Feathers, Ronnie dawson ou Whithey Pullen) et des groupes tels que [[Buzz and the Flyers]], [[the Zantees]], [[Levi and the Rockats]]. Voulant profiter de ce succès, diverses propositions commerciales et ''variétisées'' apparaissent médiatiquement en France au cours de la décennie ([[Les Forbans]], [[Billy (chanteur)|Billy]], Ritchy, [[Jesse Garon]], [[Les Vagabonds (groupe)|Les Vagabonds]]) mais ce sont d'autres, peu ou pas médiatisés, qui portent le flambeau plus authentique de la cause. Pour la France, on peut citer les groupes du label ''Big Beat'' : [[Les Alligators]], [[Jezebel Rock]], [[TeenKat's]], Victor Leed, [[Chris Evans (chanteur)|Chris Evans]], ou ceux du label ''La Savas'' de Jerry Dixie : Rock n' Roll Gang, Texas Pharaoes, Gene Everett, Boppin' Cats. D'autres groupes encore participent de ce revival sur des labels indépendants, tels que les [[Jokers]] qui furent les premiers à rejouer des morceaux tirés de la fin des années 1950 dont le style est appelé whiterock, sous-genre né vers 1959-60 et souvent joué par des adolescents vivant essentiellement dans les grandes cités urbaines et très industrialisées du nord des [[États-Unis]], dont le côté électrique et saturé des guitares qui reflète leur environnement le distingue du rockabilly venant des États du Sud, plus acoustique et plus près de ses racines.


=== Années 1990 ===
En France, citons par exemple les groupes du label de Jackie Chalard ''Big Beat'' : [[Les Alligators]], [[Jezebel Rock]], [[TeenKat's]], Victor Leed et [[Chris Evans (chanteur)|Chris Evans]] et celle du label de Jerry Dixie ''La Savas'' avec le Rock n' Roll Gang, Texas Pharaoes, Gene Everett, et Boppin' Cats. Et d'autres sur label indépendant tels que les [[Jokers]] qui furent les premiers à rejouer des morceaux tirés de la fin des années 1950 dont le style est appelé whiterock{{refnec|date=mars 2015}} ; Le whiterock était joué durant la fin des 1950, tout début 1960 par des adolescents, vivants, pour la plupart, dans les grandes cités urbaines du nord des [[États-Unis]]. Dans des villes très industrialisées, ce qui explique un peu le côté électrique et saturé des guitares, au contraire du rockabilly (plus acoustique et plus près de ses racines) venant des États du Sud.
Les [[années 1990]] seront également importantes pour le style, par la prise de conscience et la recherche d'une sonorité « d'époque » avec des groupes tels que [[Wildfire Willie and The Ramblers]], [[Oakie Dookies]], [[Tin Star Trio]], The Be Bops ou [[The Avengers (groupe)|The Avengers]]. La fin des années 1990 et le début des [[années 2000]] voient un retour au son des années 1950 du rockabilly avec les enregistrements de groupes sur des labels comme [[Tail Records]] et [[Lenox Records]], les français Don Cavalli and the Two Timers, Al Willis and the Swingsters, les Allemands [[Brewsters]], [[Spo Dee o Dee]], mais aussi les Portugais Tennessee Boys, Meandevils, les Suédois Riley McOwen, Eddie n'the Flatheads, Hi Winders, en [[France]] [[Ervin Travis]], [[Wild Goners]], Hot Rhythm n'Booze et Les Ennuis Commencent. Durant cette décennie commencent à fleurir en Europe des festivals de rock n'roll dans lesquels la nouvelle génération d'artistes de rockabilly, rock 'n roll et doowop côtoient certains artistes des décennies antérieures. On peut citer le Hemsby Rock n'roll Festival, la Rockabilly Rave, la Rhythm Riot en Angleterre, la High Rock-a-Billy, le Screamin' Festival et le Rockin'Race Jamboree en [[Espagne]].

Les [[années 1990]] seront également importantes pour le style, par la prise de conscience et la recherche d'une sonorité « d'époque » avec des groupes tels que [[Wildfire Willie and The Ramblers]], [[Oakie Dookies]], [[Tin Star Trio]], The Be Bops ou [[The Avengers (groupe)|The Avengers]]. La fin des années 1990 et le début des [[années 2000]] voient un retour au son des années 1950 du rockabilly avec les enregistrements de groupes sur des labels comme [[Tail Records]] et [[Lenox Records]], les français Don Cavalli and the Two Timers, Al Willis and the Swingsters, les allemands [[Brewsters]], [[Spo Dee o Dee]], mais aussi les Portugais Tennessee Boys, Meandevils, les Suédois Riley McOwen, Eddie n'the Flatheads, Hi Winders, en [[France]] [[Ervin Travis]], [[Wild Goners]], Hot Rhythm n'Booze et Les Ennuis Commencent. Durant cette décennie commencent à fleurir en Europe des festivals de rock n'roll dans lesquels la nouvelle génération d'artistes de rockabilly, rock 'n roll et doowop côtoient certains artistes des décennies antérieures. On peut citer le Hemsby Rock n'roll Festival, la Rockabilly Rave, la Rhythm Riot en Angleterre, la High Rock-a-Billy, le Screamin' Festival, et Rockin'Race Jamboree en [[Espagne]].


=== Années 2000 ===
=== Années 2000 ===
{{Section sources secondaires|date=avril 2022}}
[[Fichier:Rock A Radio 03.JPG|vignette|groupe de Rockabilly dans les années 2000]]
[[Fichier:Rock A Radio 03.JPG|vignette|Groupe de rockabilly dans les années 2000]]
Les [[années 2000]] voient un retour du rockabilly sous sa forme la plus authentique, mais également sous une forme influencée par le [[garage rock]] et la [[surf music]]. Ce retour en force du genre va de pair avec celui de la culture des automobiles personnalisées des années 1950: les customs cars et les [[hot rod]] réalisées par des carrossiers comme les frères Barris, Darryl Starbird, Alexander brothers, Ed Roth et beaucoup d'autres, mouvement appelé [[Kustom Kulture]]. Le Viva Las Vegas Rockabilly Weekend devient alors l'une des références, avec le Green Bay Fest, du Revival Rockabilly aux États-Unis pour une nouvelle génération de ''{{lang|en|greasers}}'' (rockers aux cheveux gominés). D'autres festivals, tels que Béthune Rétro, Blue Monday, Good Rockin' Tonight et Dreamfish Kustom (France); Screamin' Festival et High Rockabilly (Espagne); Rockabilly Rave et Hemsby (Angleterre), sont devenus des lieux courus de la scène rockabilly{{refsou|date=mars 2015}}. Le label californien Wild Records émerge et illustre cette période avec des artistes ''[[chicanos]]'' tels que Omar Romero, Lil Louis & the Wildfire ou Lil Gizelle. Les labels Rhythm Bomb, Sleazy Records et El Toro Records entre autres, assurent la promotion d'artistes rockabilly.
Les [[années 2000]] voient un retour du rockabilly sous sa forme la plus authentique, mais également sous une forme influencée par le [[garage rock]] et la [[surf music]]. Ce retour en force du genre va de pair avec celui de la culture des automobiles personnalisées des années 1950 : customs cars et [[hot rod|hot rods]] réalisés par des carrossiers comme les frères Barris, Darryl Starbird, Alexander brothers, Ed Roth et beaucoup d'autres, mouvement appelé [[Kustom Kulture]]. Le Viva Las Vegas Rockabilly Weekend devient alors l'une des références, avec le Green Bay Fest, du Revival Rockabilly aux États-Unis pour une nouvelle génération de ''{{lang|en|greasers}}'' (rockers aux cheveux gominés). En Europe, certains festivals sont devenus des points de ralliement de la scène rockabilly : Béthune Rétro, Blue Monday, Good Rockin' Tonight, Dreamfish Kustom (France) ; Screamin' Festival, High Rockabilly (Espagne) ; Rockabilly Rave et Hemsby (Angleterre). Le label californien Wild Records émerge et illustre cette période avec des artistes ''[[chicanos]]'' tels que Omar Romero, Lil Louis & the Wildfire ou Lil Gizelle. Les labels Rhythm Bomb, Sleazy Records et El Toro Records, entre autres, assurent la promotion d'artistes rockabilly.


En [[France]], les exemples de groupes du label de Patrick Renassia, Rock Paradise sont nombreux : [[Tony Marlow]], Ghost Highway, [[The Megatons]], Be Bop Creek, The Ol' Bry, Jamy and the Rockin' Trio, Howlin' Jaws, Easy Leazy & His Silver Sleeper, et sur le label Crazy Time Records : [[Nico Duportal]] & His Rhythm Dudes, The Boppin' Gliesers, Grizzly Family, Rockhouse trio, King Baker Combo, Las Vargas ainsi que Carl and the Rhythm All Stars et Jack Calypso. Le rockabilly connaît un regain de popularité, et les jeunes, autrefois presque absents, s'intéressent de plus en plus à ce style et à cet univers. En 2010, c'est un nouveau label consacré à la production et à l'édition, de disques de rockabilly et possédant son propre studio avec ses musiciens maison, qui voit le jour en [[Touraine]] : Rydell's records, qui sort cinq albums : Chris Almoada, le groupe britannique The Obscuritones, l'irlandaise Emer Hackett et le portugais Nelson Carrera. En mars 2013, Rydell's records sort un disque avec la chanteuse parisienne Little Lou.
En [[France]], les exemples de groupes du label Rock Paradise de Patrick Renassia sont nombreux tels [[Tony Marlow]] ou [[The Megatons]]. Porté à l'international par le succès de la chanteuse irlandaise [[Imelda May]] ou les suisses du Hillbilly Moon Explosion, le rockabilly connaît un regain de popularité et les jeunes, autrefois presque absents de la scène, s'intéressent à nouveau à ce style et à cet univers.


En 2010, un nouveau label consacré à la production et à l'édition de disques de rockabilly et possédant son propre studio avec ses musiciens, voit le jour en [[Touraine]] : Rydell's records, qui sort dans la foulée cinq albums d'artistes d'horizons divers : Chris Almoada (FR), The Obscuritones (GB), Emer Hackett (IRL), Nelson Carrera (PT). En {{date-|mars 2013}}, Rydell's records sort un disque avec la chanteuse parisienne Little Lou.
Sur [[Internet]] aussi l'évolution a lieu, des sites et des forums voient le jour, comme Rock City Boogie depuis 2006. L'album ''Robert Gordon, Chris Spedding Rockin' The Paradiso'' sort en 2006 chez Last Call Records.


Sur [[Internet]] aussi l'évolution a lieu, des sites et des forums voient le jour, comme Rock City Boogie depuis 2006.
== Bibliographie ==

Avec son album ''Comeback Train'', Viktor Huganet remet en lumière le label [[Big Beat Records (filiale d'Atlantic Records)|Big Beat Records]] de Jacky Chalard crée en 1980<ref>{{Article|titre=CULTURE// Viktor Huganet, l’avenir du Rockabilly
|périodique= vivonsfacile.com|date=Septembre 2013|lire en ligne=http://www.vivonsfacile.com/culture-viktor-huganet/}}</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* Jacques Barsamian et François Jouffa : ''L’âge d’or du Rock’N’Roll'' – éditions Ramsay, 1980 (réédité en 2001)
* Jacques Barsamian et François Jouffa : ''L’âge d’or du Rock’N’Roll'' – éditions Ramsay, 1980 (réédité en 2001)
* Michel Rose : ''Encyclopédie de la Country et du Rockabilly'' (Best), Jacques Grancher éditeur, 1986
* Michel Rose : ''Encyclopédie de la Country et du Rockabilly'' (Best), Jacques Grancher éditeur, 1986
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* Gérard Herzhaft et Jacques Brémond : ''Guide de la Country Music et du Folk'', Fayard, 1999
* Gérard Herzhaft et Jacques Brémond : ''Guide de la Country Music et du Folk'', Fayard, 1999


== Notes et références ==
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Rockabilly
Description de cette image, également commentée ci-après
Gene Vincent en 1957.
Origines stylistiques blues, hillbilly, western swing, honky tonk, rhythm and blues
Origines culturelles Première moitié des années 1950 ; États-Unis
Instruments typiques Guitare, contrebasse, batterie, voix
Popularité Populaire dans les années 1950, et renaissance dans les 1980. Le rockabilly continue d'avoir un culte à l'heure actuelle.
Voir aussi Liste d'artistes de rockabilly, Rockabilly Hall of Fame, Rockabilly Jive

Genres dérivés

Psychobilly,gothabilly

Le rockabilly est un style de musique rock 'n' roll apparu au début des années 1950. Le terme est un mot-valise formé sur rock et hillbilly. Un groupe de rockabilly typique comprend un chanteur, une guitare électrique, une batterie (souvent réduite à une caisse claire, une grosse caisse et une cymbale) et une contrebasse jouée en slap ou, parfois, en pizzicato.

Les paroles font souvent référence aux thèmes récurrents de la culture populaire américaine des années 1950, tels que l'automobile ou les relations sentimentales. Les artistes et membres de cette subculture ont un style vestimentaire typique des années 1950 : coiffures gominées, blousons de cuir noir, jeans à ourlet vers l'extérieur, chemise à col ouvert et chemises bowling pour les garçons. Les pin-up portent des robes rockabilly de forme swing (évasée) qu’elles accompagnent souvent d’un jupon vintage pour donner du volume, ou bien des robes crayon qui suivent la ligne du corps. Dans un style plus garage années 50, sont également portés des pantacourts pin-up avec un revers en bas, ils sont souvent en jean's. Les hauts rétro années 50 sont souvent imprimés de motifs vichy, cerises et bien sûr de pois. Les femmes portaient également chemisettes (blouses) de bowling ou corsaires. On notera également des coiffures esthétiques et féminines souvent mises en valeur par des biais, barrettes ou bandeaux pour cheveux.

L'influence et la popularité de ce style diminue dans les années 1960, mais connaît un regain de popularité dans les années 1970 et 1980 via notamment le style British Rockabilly et les Teddy Boys anglais.

Les adeptes de ce style s'affirment comme faisant partie d'une certaine subculture et le mélangent à d'autres styles, en créant ainsi de nouveaux, comme le psychobilly.

Terminologie[modifier | modifier le code]

Rockabilly est un amalgame des mots « rock » et « hillbilly ». Également appelé « rock-a-billy » ou encore « hillbilly rock », il est souvent abrégé à l'oral en « rockab' ». Le terme américain hillbilly qui signifie « campagnard » ou, plus exactement, un élément de la population rurale blanche des zones de collines, est un terme dépréciatif et discriminant, comme redneck. De ce fait, Billboard choisit de classer le genre dans le style « country » ; en effet, même si littéralement cela se traduirait par « un type de la colline », l'équivalent français le plus juste en serait « péquenaud », « cul-terreux », « plouc » ou « petzouille ».[1]

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Elvis Presley, en 1957.

La date de naissance du rockabilly est généralement fixée à la date de sortie du single That's All Right Mama d'Elvis Presley, en 1954. Le rockabilly est à l'origine l'œuvre de petits labels indépendants tels que Sun Records, label du producteur Sam Phillips. Ce dernier a commencé par enregistrer des artistes de blues tels que B.B. King ou Howlin' Wolf. C'est après le succès d'Elvis Presley qu'il commence à enregistrer d'autres chanteurs de rockabilly tels que Johnny Cash, Carl Perkins (Blue Suede Shoes, Honey Don't, Baby Trying to be My Baby, Your True Love), Roy Orbison (Rockhouse, Ooby Dooby, Domino, Problem Child, Pretty Woman), Warren Smith (Ubangui Stomp, Uranium Rock), Billy Lee Riley (Flying Saucers Rock n' Roll, Red Hot), Jack Earls (Let's Bop), la chanteuse Barbara Pittman (I Need a Man), puis des chanteurs de rock 'n' roll comme Jerry Lee Lewis, Carl Mann et Charlie Rich.

D'autres labels ont également marqué l'histoire du rockabilly comme Meteor Records et King Records avec les enregistrements de Charlie Feathers et Mac Curtis, Starday Records avec Benny Joy, Sonny Fisher, George Jones, Sleepy Labeef, etc. Il y eut également des majors comme CBS qui ont enregistré des artistes comme Sid King and Five Strings, Johnny Horton, Ersel Hickey, Collins Kids et Ronnie Self, MGM avec Andy Starr, Marvin Rainwater, Decca et Brunswick Records avec les premières faces rockabilly de Buddy Holly (avant qu'il ne fasse que du rock 'n' roll), Johnny Carroll and the Hot Rocks, Roy Hall, Terry Noland et les enregistrements du trio rock 'n' roll de Johnny Burnette. Certains labels spécialisés dans le blues et rhythm and blues ont également des artistes de rockabilly à leur catalogue comme Chess Records avec Dale Hawkins, Rusty York et Bobby Sisco. Dans un style plus "gothique", Jody Reynolds a eu un grand succès avec Endless Sleep en 1958.

« Rockabilly » est un terme souvent galvaudé pour désigner le rock pionnier des années 1950, mais il s'agit d'un style musical bien précis et qui s'avère quelquefois difficile à distinguer de l'œuvre de certains chanteurs de rock 'n' roll « blanc » comme Eddie Cochran, Jack Scott ou Gene Vincent. Le rockabilly et son pendant direct, le rock 'n' roll, ont rapidement évolué vers d'autres formes de rock pour disparaître presque complètement vers 1959 ou 1960. C'est une forme d'expression musicale typiquement américaine qui pourrait se résumer selon l'écrivain Michel Rose à une : « sorte de rock 'n' roll blanc, typiquement sudiste et rural, lancé à Memphis en 1954. D'une part influencé par les formes ancestrales de musiques country et western, alors appelées hillbilly, et le blues noir ainsi que le rock 'n' roll nordiste de Bill Haley[1]. » On peut inclure aussi, parmi les influences de ce style musical, les styles Western Swing, boogie-woogie et rhythm and blues et surtout rockin'blues. En effet, le groupe rockabilly n'est que l'évolution de l'orchestre hillbilly boogie, où la guitare électrique remplace le violon (fiddle) et la steel guitar, et où la batterie (rare dans le western-swing, le honky tonk et le hillbilly-boogie) assume son rôle rythmique.

Années 1970[modifier | modifier le code]

Warren Smith.

Le rockabilly connait un regain de popularité dans les années 1970, d'abord en Californie avec le label de Ronnie Weiser, Rollin' rock, qui fait réenregistrer des artistes majeurs du style comme Ray Campi, Johnny Carroll, Mac Curtis ou Jackie Lee Cochran, mais aussi au Royaume-Uni avec la musique des Teddy Boys qui se sont réapproprié le rockabilly américain des années 1950 (tout en singeant la high society anglaise portant drap jackets et chemises à jabot) avec des artistes solo ou groupes comme Sha Na Na, Robert Gordon, Shakin' Stevens, Matchbox ou les Crazy Cavan and the Rhythm Rockers.

À la fin des années 1970, les Meteors inventent le psychobilly, sorte de rockabilly survitaminé qui se démarque du rockabilly notamment par son approche inspirée du cinéma fantastique, de science-fiction ou d'horreur de série Z. Ce groupe entraine à sa suite la formation de nombreux groupes de psychobilly et punkobilly (la version punkisée du genre) : Demented Are Go!, Guana Batz, Batmobile, Frantic Flintstones, Krewmen, Nekromantix, Mad Sin, Sharks, Frenzy, Quakes, Reverend Horton Heat, Long Tall Texans, Washington Dead Cats, Banane Metalik et fait les grandes heures du club londonien le Klub Foot.

Gene Vincent meurt le 12 octobre 1971 a l'âge de 36 ans.[modifier | modifier le code]

Années 1980[modifier | modifier le code]

Les années 1980 avec des groupes comme les Stray Cats, Robert Gordon, Blasters, Shakin' Stevens, Dave Phillips & the Hot Rod Gang, Polecats, Kingbeats ou Blue Cats, ont vu réapparaitre et donner un nouveau souffle au rockabilly, porté également par le biais du groupe New Yorkais The Cramps (qui reprend de nombreux titres des répertoires de Charlie Feathers, Ronnie dawson ou Whithey Pullen) et des groupes tels que Buzz and the Flyers, the Zantees, Levi and the Rockats. Voulant profiter de ce succès, diverses propositions commerciales et variétisées apparaissent médiatiquement en France au cours de la décennie (Les Forbans, Billy, Ritchy, Jesse Garon, Les Vagabonds) mais ce sont d'autres, peu ou pas médiatisés, qui portent le flambeau plus authentique de la cause. Pour la France, on peut citer les groupes du label Big Beat : Les Alligators, Jezebel Rock, TeenKat's, Victor Leed, Chris Evans, ou ceux du label La Savas de Jerry Dixie : Rock n' Roll Gang, Texas Pharaoes, Gene Everett, Boppin' Cats. D'autres groupes encore participent de ce revival sur des labels indépendants, tels que les Jokers qui furent les premiers à rejouer des morceaux tirés de la fin des années 1950 dont le style est appelé whiterock, sous-genre né vers 1959-60 et souvent joué par des adolescents vivant essentiellement dans les grandes cités urbaines et très industrialisées du nord des États-Unis, dont le côté électrique et saturé des guitares qui reflète leur environnement le distingue du rockabilly venant des États du Sud, plus acoustique et plus près de ses racines.

Années 1990[modifier | modifier le code]

Les années 1990 seront également importantes pour le style, par la prise de conscience et la recherche d'une sonorité « d'époque » avec des groupes tels que Wildfire Willie and The Ramblers, Oakie Dookies, Tin Star Trio, The Be Bops ou The Avengers. La fin des années 1990 et le début des années 2000 voient un retour au son des années 1950 du rockabilly avec les enregistrements de groupes sur des labels comme Tail Records et Lenox Records, les français Don Cavalli and the Two Timers, Al Willis and the Swingsters, les Allemands Brewsters, Spo Dee o Dee, mais aussi les Portugais Tennessee Boys, Meandevils, les Suédois Riley McOwen, Eddie n'the Flatheads, Hi Winders, en France Ervin Travis, Wild Goners, Hot Rhythm n'Booze et Les Ennuis Commencent. Durant cette décennie commencent à fleurir en Europe des festivals de rock n'roll dans lesquels la nouvelle génération d'artistes de rockabilly, rock 'n roll et doowop côtoient certains artistes des décennies antérieures. On peut citer le Hemsby Rock n'roll Festival, la Rockabilly Rave, la Rhythm Riot en Angleterre, la High Rock-a-Billy, le Screamin' Festival et le Rockin'Race Jamboree en Espagne.

Années 2000[modifier | modifier le code]

Groupe de rockabilly dans les années 2000

Les années 2000 voient un retour du rockabilly sous sa forme la plus authentique, mais également sous une forme influencée par le garage rock et la surf music. Ce retour en force du genre va de pair avec celui de la culture des automobiles personnalisées des années 1950 : customs cars et hot rods réalisés par des carrossiers comme les frères Barris, Darryl Starbird, Alexander brothers, Ed Roth et beaucoup d'autres, mouvement appelé Kustom Kulture. Le Viva Las Vegas Rockabilly Weekend devient alors l'une des références, avec le Green Bay Fest, du Revival Rockabilly aux États-Unis pour une nouvelle génération de greasers (rockers aux cheveux gominés). En Europe, certains festivals sont devenus des points de ralliement de la scène rockabilly : Béthune Rétro, Blue Monday, Good Rockin' Tonight, Dreamfish Kustom (France) ; Screamin' Festival, High Rockabilly (Espagne) ; Rockabilly Rave et Hemsby (Angleterre). Le label californien Wild Records émerge et illustre cette période avec des artistes chicanos tels que Omar Romero, Lil Louis & the Wildfire ou Lil Gizelle. Les labels Rhythm Bomb, Sleazy Records et El Toro Records, entre autres, assurent la promotion d'artistes rockabilly.

En France, les exemples de groupes du label Rock Paradise de Patrick Renassia sont nombreux tels Tony Marlow ou The Megatons. Porté à l'international par le succès de la chanteuse irlandaise Imelda May ou les suisses du Hillbilly Moon Explosion, le rockabilly connaît un regain de popularité et les jeunes, autrefois presque absents de la scène, s'intéressent à nouveau à ce style et à cet univers.

En 2010, un nouveau label consacré à la production et à l'édition de disques de rockabilly et possédant son propre studio avec ses musiciens, voit le jour en Touraine : Rydell's records, qui sort dans la foulée cinq albums d'artistes d'horizons divers : Chris Almoada (FR), The Obscuritones (GB), Emer Hackett (IRL), Nelson Carrera (PT). En , Rydell's records sort un disque avec la chanteuse parisienne Little Lou.

Sur Internet aussi l'évolution a lieu, des sites et des forums voient le jour, comme Rock City Boogie depuis 2006.

Avec son album Comeback Train, Viktor Huganet remet en lumière le label Big Beat Records de Jacky Chalard crée en 1980[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Rose, Encyclopédie de la Country et du Rockabilly, Jacques Grancher éditeur, , 185 p. (ISBN 978-2733901472), ?
  2. « CULTURE// Viktor Huganet, l’avenir du Rockabilly », vivonsfacile.com,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Barsamian et François Jouffa : L’âge d’or du Rock’N’Roll – éditions Ramsay, 1980 (réédité en 2001)
  • Michel Rose : Encyclopédie de la Country et du Rockabilly (Best), Jacques Grancher éditeur, 1986
  • Michel Rose : Rockabilly Fever, Hill Billy And Rock Stars, USA records productions, 1983
  • Michel Rose : Pionniers du Rock’N’Roll, Albin Michel (Rock & Folk), 1981
  • Tania A. Lefebvre et Yves Brun : Jerry Lee Lewis - éditions Horus, Paris, 1980
  • Jean « Charles » Smaine : Bill Haley - éditions Horus, Paris, 1980
  • Jean-Jacques Jelot-Blanc : Chuck Berry - éditions Horus, Paris, 1980
  • Charlie Gillett : Histoire du Rock’N’Roll (Rock & Folk), Albin Michel, Paris, 1986 – 2 volumes (édition originale en anglais : The Sound Of The City, 1970 et 1983 (édition révisée), Londres, Grande-Bretagne)
  • Gérard Herzhaft : La Country Music, Que Sais-Je no 2134, P.U.F., Paris, 1984
  • Gérard Herzhaft et Jacques Brémond : Guide de la Country Music et du Folk, Fayard, 1999

Liens externes[modifier | modifier le code]

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