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<dfn>''The Concert for Bangladesh''</dfn> est le premier [[gala de bienfaisance|concert de charité]] de l'histoire de la musique populaire, présenté le {{date|1 août 1971|en musique}} au [[Madison Square Garden]] de [[New York]]. Il est organisé par [[George Harrison]], musicien et ancien membre des [[The Beatles|Beatles]], qui en est également la principale vedette.
'''''{{lang|en|The Concert for Bangladesh}}''''' est le premier [[gala de bienfaisance|concert de charité]] de l'histoire de la musique populaire<ref>{{Lien web|titre=George Harrison organise le premier concert de "charity rock" en soutien aux réfugiés bangladais|url=https://www.pointculture.be/magazine/articles/critique/famine-au-bangladesh-concert-benefit-organise-par-george-harrison/|site=pointculture.be|jour=01|mois=08|année=1971|consulté le=2021-06-25}}.</ref>, présenté le {{date|1 août 1971|en musique}} au [[Madison Square Garden]] de [[New York]]. Il est organisé par [[George Harrison]], musicien et ancien membre des [[The Beatles|Beatles]], qui en est également le principal musicien, entouré de ses amis [[Eric Clapton]], [[Bob Dylan]], [[Ringo Starr]], [[Klaus Voormann]], [[Leon Russell]], [[Billy Preston]] et [[Ravi Shankar]].


== Genèse ==
== Genèse ==
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{{article détaillé|Guerre de libération du Bangladesh}}
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{{Citation bloc|Maintenant, je vous demande à vous tous, de nous aider à sauver des vies|George Harrison, le {{1er août}} 1971}}
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En {{date|novembre 1970}}, le cyclone [[Cyclone de Bhola|Bhola]] dévaste la côte du Pakistan oriental (ancien nom du [[Bangladesh]]) causant la mort de {{unité/2|300000|à=500000|personnes}} ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalî grandit un peu plus lorsque [[Mujibur Rahman]], dont la [[Ligue Awami]] a obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année<ref>Baxter, pages 78-79</ref>, est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président [[Muhammad Yahya Khan|Yahya Khan]] le fait arrêter la nuit du {{date-|25 mars 1971}}, et lance l'[[opération Searchlight]]<ref>{{en}} Siddiq Salik ; ''Witness to Surrender'' ; Oxford University Press ; 1978 ; {{ISBN|0195772644}}</ref>, une attaque militaire contre le Pakistan oriental. Les méthodes sanglantes employées, la violence de la guerre provoquent la mort de nombreux civils<ref>{{en}} [http://www.gendercide.org/case_bangladesh.html ''Case Study: Genocide in Bangladesh, 1971''] ; Gendercide Watch</ref>. Les intellectuels et les hindous sont les principales cibles ; environ dix millions de [[réfugié]]s fuient en Inde<ref>{{en}} R. LaPorte ; ''« Pakistan in 1971: The Disintegration of a Nation »'' ; ''Asian Survey'' ; 12 (2) ; 1972 ; pages 97-108</ref>. Les estimations du nombre de morts vont de {{unité/2|300000|à=3 millions}} de personnes<ref>{{en}} Matthew White ; [http://users.erols.com/mwhite28/warstat2.htm#Bangladesh ''Death Tolls for the Major Wars and Atrocities of the Twentieth Century: Bangladesh''] ; novembre 2005</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.virtualbangladesh.com/history/holocaust.html ''The Bangali Genocide, 1971''] ; Virtual Bangladesh</ref>. C'est un véritable [[génocide]]. Le gouvernement indien estime le coût des soins pour les réfugiés à {{nobr|1 million}} de dollars par jour. L'aide étrangère ne fournit qu'une fraction seulement de l'aide nécessaire, ainsi que du matériel médical et de la nourriture.

En novembre [[1970]], le cyclone [[Cyclone de Bhola|Bhola]] dévaste la côte du Pakistan oriental (ancien nom du [[Bangladesh]]) causant la mort de {{formatnum:300000}} à {{nombre|500000|personnes}} ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalî grandit un peu plus lorsque [[Mujibur Rahman]], dont la Ligue Awami a obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année<ref>Baxter, pages 78-79</ref>, est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président [[Yahya Khan]] le fait arrêter la nuit du {{date-|25 mars 1971}}, et lance l'opération ''Searchlight''<ref>{{en}} Siddiq Salik ; ''Witness to Surrender'' ; Oxford University Press ; 1978 ; {{ISBN|0195772644}}</ref>, une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes sanglantes employées, la violence de la guerre provoquent la mort de nombreux civils<ref>{{en}} [http://www.gendercide.org/case_bangladesh.html ''Case Study: Genocide in Bangladesh, 1971''] ; Gendercide Watch</ref>. Les intellectuels et les hindous sont les principales cibles ; environ dix millions de [[réfugié]]s fuient en Inde<ref>{{en}} R. LaPorte ; ''« Pakistan in 1971: The Disintegration of a Nation »'' ; ''Asian Survey'' ; 12 (2) ; 1972 ; pages 97-108</ref>. Les estimations du nombre de morts vont de {{formatnum:300000}} à {{nobr|3 millions}} de personnes<ref>{{en}} Matthew White ; [http://users.erols.com/mwhite28/warstat2.htm#Bangladesh ''Death Tolls for the Major Wars and Atrocities of the Twentieth Century: Bangladesh''] ; novembre 2005</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.virtualbangladesh.com/history/holocaust.html ''The Bangali Genocide, 1971''] ; Virtual Bangladesh</ref>. C'est un véritable [[génocide]]. Le gouvernement indien estime le coût des soins pour les réfugiés à {{nobr|1 million}} de dollars par jour. L'aide étrangère ne fournit qu'une fraction seulement de l'aide nécessaire, ainsi que du matériel médical et de la nourriture.


Ému par l'ampleur de la catastrophe et avec le concours du musicien indien [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]], [[George Harrison]], dont on connaît déjà l'intérêt pour le [[sous-continent indien]], décide d'organiser un concert afin de venir en aide aux sinistrés. À cette époque, George est un ex-Beatle depuis plus d'un an, son triple album ''[[All Things Must Pass]]'' rencontre un immense succès aux États-Unis comme en Europe.
Ému par l'ampleur de la catastrophe et avec le concours du musicien indien [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]], [[George Harrison]], dont on connaît déjà l'intérêt pour le [[sous-continent indien]], décide d'organiser un concert afin de venir en aide aux sinistrés. À cette époque, George est un ex-Beatle depuis plus d'un an, son triple album ''[[All Things Must Pass]]'' rencontre un immense succès aux États-Unis comme en Europe.


== Déroulement du concert ==
== Déroulement du concert ==
[[Fichier:Blizzard Day in NYC (4391408973).jpg|vignette|Madison Square Garden en 2010]]
Le {{date|1 août 1971|en musique}}, au [[Madison Square Garden]] de [[New York]], plus de {{nombre|40000|spectateurs}} assistent à deux shows organisés l'un à midi, l'autre à {{nobr|19 heures}}. Shankar et Harrison, accueillent sur scène [[Bob Dylan]], [[Eric Clapton]], [[Ringo Starr]], [[Billy Preston]] et [[Leon Russell]]. Pour cette occasion exceptionnelle, tout le monde espère une reformation des [[Beatles]]. Au départ, George avait bien entendu convié ses anciens camarades. [[John Lennon]] se trouvant à New York à ce moment-là, avait initialement accepté de participer mais finit par se dédire deux jours avant le concert au motif que sa femme [[Yoko Ono]] n'était pas invitée : « Il n'arrivait pas à digérer le fait que Yoko ne soit pas autorisée à monter sur scène avec lui, dira Dan Richter son assistant personnel. Et puis, de toute façon, il était terrifié à l'idée que les autres Beatles essaient de le piéger. Il croyait qu'il allait se trouver sur scène avec George et Ringo, puis que [[Paul McCartney]] allait faire son entrée et que dans le monde entier les gros titres allaient proclamer les retrouvailles des Beatles<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur=Philip Norman|titre=John Lennon : Une vie|éditeur=Robert Laffont|date=2010|passage=687|isbn=|lire en ligne=}}</ref> ». Quant à McCartney, mal remis des blessures de la dissolution du groupe, il avait refusé immédiatement, prétextant que sa relation avec Harrison et Lennon restait extrêmement tendue et que la présence d'[[Allen Klein]] aux côtés de George dans l'organisation de l'événement rendrait sa participation définitivement impossible. « Quand George m'a appelé, je me suis dis : "C'est quoi, l'histoire ? On vient juste de se séparer et il faudrait déjà qu'on se réunisse?" Ça m'a semblé un peu délirant ».
Le {{date|1 août 1971|en musique}}, au [[Madison Square Garden]] de [[New York]], plus de {{nombre|40000|spectateurs}} assistent à deux shows organisés l'un à midi, l'autre à {{nobr|19 heures}}. Shankar et Harrison, accueillent sur scène [[Bob Dylan]], [[Eric Clapton]], [[Ringo Starr]], [[Billy Preston]] et [[Leon Russell]]. Pour cette occasion exceptionnelle, tout le monde espère une reformation des [[Beatles]]. Au départ, George avait bien entendu convié ses anciens camarades. [[John Lennon]] se trouvant à New York à ce moment-là, accepte d'abord de participer mais finit par se dédire deux jours avant le concert au motif que sa femme [[Yoko Ono]] n'est pas invitée : « Il n'arrivait pas à digérer le fait que Yoko ne soit pas autorisée à monter sur scène avec lui, dira Dan Richter son assistant personnel. Et puis, de toute façon, il était terrifié à l'idée que les autres Beatles essaient de le piéger. Il croyait qu'il allait se trouver sur scène avec George et Ringo, puis que [[Paul McCartney]] allait faire son entrée et que dans le monde entier les gros titres allaient proclamer les retrouvailles des Beatles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philip Norman|titre=John Lennon|sous-titre=Une vie|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|année=2010|passage=687|isbn=}}</ref> ». Quant à McCartney, mal remis des blessures de la dissolution du groupe, il refuse catégoriquement, prétextant que sa relation avec Harrison et Lennon reste extrêmement tendue et que la présence d'[[Allen Klein]] aux côtés de George dans l'organisation de l'événement rendrait sa participation définitivement impossible. « Quand George m'a appelé, je me suis dis : "C'est quoi, l'histoire ? On vient juste de se séparer et il faudrait déjà qu'on se réunisse?" Ça m'a semblé un peu délirant ».


Le concert débute par la prestation de Ravi Shankar, accompagné par le joueur de sarod [[Ali Akbar Khan]], pour ''Bangla Dhun'' un [[râga]] de plus de dix-sept minutes. Puis Harrison entre en scène, et livre des extraits de son album solo, dont le hit ''[[My Sweet Lord]]'', ainsi que des standards de la période Beatles comme ''[[While My Guitar Gently Weeps]]'' et ''[[Here Comes the Sun]]''.
Le concert débute par un duo entre Ravi Shankar et le joueur de sarod [[Ali Akbar Khan]], pour ''Bangla Dhun'' un [[râga]] de plus de dix-sept minutes. Puis Harrison entre en scène, et livre des extraits de son album solo, dont le hit ''{{lang|en|[[My Sweet Lord]]}}'', ainsi que des standards de la période Beatles comme ''[[While My Guitar Gently Weeps]]'' et ''[[Here Comes the Sun]]''.


Il en résulte un [[album de musique|album]] sous forme de coffret qui permet d'entendre successivement George Harrison et ses invités.
Il en résulte un [[album de musique|album]] sous forme de coffret qui permet d'entendre successivement George Harrison et ses invités. Un [[film documentaire]] [[Royaume-Uni|britannico]]-[[États-Unis|américain]], réalisé par [[Saul Swimmer]], a été tourné à cette occasion. Il est sorti en salle au printemps [[1972 au cinéma|1972]].


== Musiciens participants ==
== Musiciens participants ==
=== Vedettes principales ===
=== Musiciens principaux ===
* [[George Harrison]] : [[chant]], [[guitares]]
* [[George Harrison]] : [[chant]], [[guitares]]
* [[Eric Clapton]] : guitare
* [[Eric Clapton]] : guitares
* [[Bob Dylan]] : chant, guitare, [[harmonica]]
* [[Bob Dylan]] : chant, guitare acoustique, [[harmonica]]
* [[Billy Preston]] : chant, [[clavier (instrument)|claviers]]
* [[Billy Preston]] : chant, [[clavier (instrument)|claviers]]
* [[Leon Russell]] : chant, [[guitare basse|basse]], claviers
* [[Leon Russell]] : chant, [[guitare basse|basse]], claviers
* [[Ringo Starr]] : chant, [[batterie (instrument)|batterie]], [[tambourin]]
* [[Ringo Starr]] : chant, [[batterie (instrument)|batterie]], [[Tambourin (sur cadre)|tambourin]]
* [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]] : [[sitar]]
* [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]] : [[sitar]]
* [[Ali Akbar Khan]] : [[sarod]]
* [[Alla Rakha]] : [[tabla]]
* [[Klaus Voormann]] : basse


=== Musiciens additionnels ===
=== Musiciens additionnels ===
* Jesse Ed Davis : guitare rythmique
* [[Jesse Ed Davis]] : guitare rythmique
* Tom Evans : [[guitare acoustique]]
* [[Tom Evans (musicien)|Tom Evans]] : [[guitare acoustique]]
* [[Pete Ham]] : guitare acoustique
* [[Pete Ham]] : guitare acoustique
* [[Joey Holland]] : guitare acoustique
* [[Don Preston]] : guitare
* [[Carl Radle]] : basse
* [[Mike Gibbins]] : [[instrument de percussion|percussions]]
* [[Mike Gibbins]] : [[instrument de percussion|percussions]]
* [[Jim Keltner]] : batterie
* [[Jim Keltner]] : batterie
* ''The Hollywood Horns'' : [[Jim Horn]], Allan Beutler, [[Chuck Findley]], Jackie Kelsa, Lou McCreany, Ollie Mitchell
* Joey Molland : guitare acoustique
* [[Don Preston]] : guitare
* [[Carl Radle]] : basse
* [[Klaus Voormann]] : basse
* ''The Hollywood Horns'' : [[Jim Horn]], Allan Beutler, Chuck Findley, Jackie Kelsa, Lou McCreany, Ollie Mitchell


== Bilan ==
== Bilan ==
Même si l’album ne connut pas le succès planétaire escompté, ''The Concert for Bangladesh'' sera considéré comme le premier grand show caritatif de l'histoire. Depuis, des concerts similaires se sont généralisés : les ''[[Concerts for the People of Kampuchea]]'' en 1979, ''[[Live Aid]]'' en 1985, les concerts pour [[Amnesty International]] en 1988, ''[[Live 8]]'' en 2005, les différents ''Farm Aids'', etc.
Même si l’album ne connut pas le succès planétaire escompté, ''{{Langue|en|The Concert for Bangladesh}}'' sera considéré comme le premier grand concert caritatif de l'histoire. Depuis, des concerts similaires se sont produits : ''{{Langue|en|[[Concerts for the People of Kampuchea]]}}'' en 1979, ''[[Live Aid]]'' en 1985, les concerts pour [[Amnesty International]] en 1988, ''[[Live 8]]'' en 2005, les différents ''{{Langue|en|Farm Aids}}''{{etc}}


Malheureusement, la plus grande partie de la recette du concert (environ {{unité|2500000|dollars}}) sera bloquée par le fisc américain (qui contrôle les comptes de la société des [[Beatles]], [[Apple Corps]]) et ne sera reversée à l’[[Unicef]] qu’en 1981. Le concert, le triple album et le [[The Concert for Bangladesh (film)|long métrage]] ont fait prendre conscience de la gravité de la situation au Bangladesh et de la possibilité de collecte de fonds mondiaux via la musique pour porter secours aux peuples sinistrés.
{{non neutre|Malheureusement}}, la plus grande partie de la recette du concert (environ {{unité|2500000|[[dollar américain|dollars]]}}) ({{Inflation|US|2.5|1971|r=0}} millions {{quand|actuels}}) sera bloquée par le [[Internal Revenue Service|fisc américain]] (qui contrôle les comptes de la société des [[Beatles]], [[Apple Corps]]) dû au détournement de fonds par le gestionnaire [[Allen Klein]]<ref>[https://droit-de-la-musique.com/allan-klein-manager-des-beatles/ Site droit-de-la-musique.com, page "Allan Klein, le manager qui a précipité la chute des Beatles"], consulté le 25 juin 2021.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Margotin|auteur2=Jean-Michel Guesdon|titre=Les Rolling Stones, la totale|éditeur=Chêne E/P/A|année=2016|isbn=}}</ref> et ne sera reversée à l’[[Unicef]] qu’en 1981. Le concert, le triple album et le [[The Concert for Bangladesh (film)|long métrage]] ont fait prendre conscience de la gravité de la situation au Bangladesh et de la possibilité de collecte de fonds mondiaux via la musique pour porter secours aux peuples sinistrés.


== Références ==
== Références ==
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* [[Cyclone de Bhola]]
* [[Cyclone de Bhola]]
* [[Guerre de libération du Bangladesh]]
* [[Guerre de libération du Bangladesh]]
* [[The Concert for Bangladesh (album)]]
* ''[[The Concert for Bangladesh (album)]]''
* [[The Concert for Bangladesh (film)]]
* [[The Concert for Bangladesh (film)]]
* [[Concerts for the People of Kampuchea]]
* ''[[Live in New York City (album de John Lennon)|One to One]]''
* [[The Concert for New York City]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{en}} [https://www.rollingstone.com/music/features/the-george-harrison-bangla-desh-benefit-19710902 The George Harrison Bangla Desh Benefit | Rolling Stone]
* {{en}} [https://www.rollingstone.com/music/features/the-george-harrison-bangla-desh-benefit-19710902 The George Harrison Bangla Desh Benefit | Rolling Stone]


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Dernière version du 20 mars 2024 à 09:51

The Concert for Bangladesh

Date
Lieu Madison Square Garden, New York

The Concert for Bangladesh est le premier concert de charité de l'histoire de la musique populaire[1], présenté le au Madison Square Garden de New York. Il est organisé par George Harrison, musicien et ancien membre des Beatles, qui en est également le principal musicien, entouré de ses amis Eric Clapton, Bob Dylan, Ringo Starr, Klaus Voormann, Leon Russell, Billy Preston et Ravi Shankar.

Genèse[modifier | modifier le code]

George Harrison

« Maintenant, je vous demande à vous tous, de nous aider à sauver des vies »

— George Harrison, le 1er août 1971

En , le cyclone Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental (ancien nom du Bangladesh) causant la mort de 300 000 à 500 000 personnes ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalî grandit un peu plus lorsque Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami a obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année[2], est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Yahya Khan le fait arrêter la nuit du , et lance l'opération Searchlight[3], une attaque militaire contre le Pakistan oriental. Les méthodes sanglantes employées, la violence de la guerre provoquent la mort de nombreux civils[4]. Les intellectuels et les hindous sont les principales cibles ; environ dix millions de réfugiés fuient en Inde[5]. Les estimations du nombre de morts vont de 300 000 à 3 millions de personnes[6],[7]. C'est un véritable génocide. Le gouvernement indien estime le coût des soins pour les réfugiés à 1 million de dollars par jour. L'aide étrangère ne fournit qu'une fraction seulement de l'aide nécessaire, ainsi que du matériel médical et de la nourriture.

Ému par l'ampleur de la catastrophe et avec le concours du musicien indien Ravi Shankar, George Harrison, dont on connaît déjà l'intérêt pour le sous-continent indien, décide d'organiser un concert afin de venir en aide aux sinistrés. À cette époque, George est un ex-Beatle depuis plus d'un an, son triple album All Things Must Pass rencontre un immense succès aux États-Unis comme en Europe.

Déroulement du concert[modifier | modifier le code]

Madison Square Garden en 2010

Le , au Madison Square Garden de New York, plus de 40 000 spectateurs assistent à deux shows organisés l'un à midi, l'autre à 19 heures. Shankar et Harrison, accueillent sur scène Bob Dylan, Eric Clapton, Ringo Starr, Billy Preston et Leon Russell. Pour cette occasion exceptionnelle, tout le monde espère une reformation des Beatles. Au départ, George avait bien entendu convié ses anciens camarades. John Lennon se trouvant à New York à ce moment-là, accepte d'abord de participer mais finit par se dédire deux jours avant le concert au motif que sa femme Yoko Ono n'est pas invitée : « Il n'arrivait pas à digérer le fait que Yoko ne soit pas autorisée à monter sur scène avec lui, dira Dan Richter son assistant personnel. Et puis, de toute façon, il était terrifié à l'idée que les autres Beatles essaient de le piéger. Il croyait qu'il allait se trouver sur scène avec George et Ringo, puis que Paul McCartney allait faire son entrée et que dans le monde entier les gros titres allaient proclamer les retrouvailles des Beatles[8] ». Quant à McCartney, mal remis des blessures de la dissolution du groupe, il refuse catégoriquement, prétextant que sa relation avec Harrison et Lennon reste extrêmement tendue et que la présence d'Allen Klein aux côtés de George dans l'organisation de l'événement rendrait sa participation définitivement impossible. « Quand George m'a appelé, je me suis dis : "C'est quoi, l'histoire ? On vient juste de se séparer et il faudrait déjà qu'on se réunisse?" Ça m'a semblé un peu délirant ».

Le concert débute par un duo entre Ravi Shankar et le joueur de sarod Ali Akbar Khan, pour Bangla Dhun un râga de plus de dix-sept minutes. Puis Harrison entre en scène, et livre des extraits de son album solo, dont le hit My Sweet Lord, ainsi que des standards de la période Beatles comme While My Guitar Gently Weeps et Here Comes the Sun.

Il en résulte un album sous forme de coffret qui permet d'entendre successivement George Harrison et ses invités. Un film documentaire britannico-américain, réalisé par Saul Swimmer, a été tourné à cette occasion. Il est sorti en salle au printemps 1972.

Musiciens participants[modifier | modifier le code]

Musiciens principaux[modifier | modifier le code]

Musiciens additionnels[modifier | modifier le code]

Bilan[modifier | modifier le code]

Même si l’album ne connut pas le succès planétaire escompté, The Concert for Bangladesh sera considéré comme le premier grand concert caritatif de l'histoire. Depuis, des concerts similaires se sont produits : Concerts for the People of Kampuchea en 1979, Live Aid en 1985, les concerts pour Amnesty International en 1988, Live 8 en 2005, les différents Farm Aidsetc.

Malheureusement[non neutre], la plus grande partie de la recette du concert (environ 2 500 000 dollars) ( 16 millions actuels[Quand ?]) sera bloquée par le fisc américain (qui contrôle les comptes de la société des Beatles, Apple Corps) dû au détournement de fonds par le gestionnaire Allen Klein[9],[10] et ne sera reversée à l’Unicef qu’en 1981. Le concert, le triple album et le long métrage ont fait prendre conscience de la gravité de la situation au Bangladesh et de la possibilité de collecte de fonds mondiaux via la musique pour porter secours aux peuples sinistrés.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « George Harrison organise le premier concert de "charity rock" en soutien aux réfugiés bangladais », sur pointculture.be, (consulté le ).
  2. Baxter, pages 78-79
  3. (en) Siddiq Salik ; Witness to Surrender ; Oxford University Press ; 1978 ; (ISBN 0195772644)
  4. (en) Case Study: Genocide in Bangladesh, 1971 ; Gendercide Watch
  5. (en) R. LaPorte ; « Pakistan in 1971: The Disintegration of a Nation » ; Asian Survey ; 12 (2) ; 1972 ; pages 97-108
  6. (en) Matthew White ; Death Tolls for the Major Wars and Atrocities of the Twentieth Century: Bangladesh ; novembre 2005
  7. (en) The Bangali Genocide, 1971 ; Virtual Bangladesh
  8. Philip Norman, John Lennon : Une vie, Robert Laffont, , p. 687
  9. Site droit-de-la-musique.com, page "Allan Klein, le manager qui a précipité la chute des Beatles", consulté le 25 juin 2021.
  10. Philippe Margotin et Jean-Michel Guesdon, Les Rolling Stones, la totale, Chêne E/P/A,

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]